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Critiques de Joël Parnotte (195)
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Le maître d'armes

Roman graphique qui se déroule dans une période troublée et de transition entre le Moyen-âge et la Renaissance avec la fin de l’esprit de la chevalerie et l’apparition de la Réforme dans l’église. Bon moment de lecture grâce à un scénario travaillé bien mis en images.
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Le maître d'armes

C'est un peu dépitée que je termine la lecture de cet album. Bien que j'ai trouvé la toile de fond historique très intéressante, cela n'a malheureusement pas suffit à me faire apprécier l'intrigue. L'histoire en soi ne m'a pas déplu, en revanche, la manière dont elle est traitée est bien trop violente à mon goût. Je ne m'attendais pas à ce que le graphisme soit si sanglant... Aucun détail ne nous est épargné : tête tranchée , viscères à l'air... C'est décidemment trop pour moi, d'autant plus que ce type de scènes se répètent tout au long de la BD. Il ne s'agit là que d'une appréciation personnelle bien sûr , mais il me semble quand même important de le mentionner. Le graphisme est remarquablement dynamique et expressif, dommage que ce ne soit que pour des scènes de combat... En ce qui concerne le scénario, il aurait selon moi mérité d'être plus "léger" car certaines planches m'ont semblé étouffantes à cause de bulles trop indigestes.
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Le maître d'armes

L’épée de fer.

A la charnière entre la fin du Moyen Âge et le début de la Renaissance, en l’an de grâce 1531, la France sous le règne de François Ier est prise de soubresauts et de convulsions car la technique évolue et les valeurs basculent. Ainsi, Hans Stalhoffer, maître d’armes du roi, aguerri au combat à l’épée remet-il son titre en cause chaque année mais cette fois-ci, il devra affronter en duel le comte Maleztraza, redoutable bretteur à la rapière, une arme nouvelle, plus souple et davantage maniable, frappant d’estoc. Tenu en échec, Stalhoffer remet sa démission et s’exile loin de Paris, dans la montagne jurassienne, travaillant au recouvrement de dettes pour un prélat local. L’ancien chirurgien du roi, Gauvin de Brême, accompagné du jeune Casper viennent solliciter Hans afin qu’il les escorte, par le col Gabriel, jusqu’en Suisse. Ils possèdent l’original de la Bible traduite du latin en français mais ils ont aussi aux trousses la Sorbonne c’est-à-dire des spadassins menés par Malestraza. Dans les hautes terres jurassiennes réside aussi le nobliau Thimoléon et toute sa bande de fanatiques idolâtrant la Vierge noire. Tout d’abord franchement hostile à l’entreprise menée par Gauvin, Hans Stalhoffer va devoir aller affronter ses vieux démons, l’orgueil, la chute et Malestraza.

One shot de 96 pages, Le Maître d’armes déploie une histoire prenante avec des personnages qui se densifient à mesure que leur dénuement augmente. La course-poursuite dans la montagne sombre, pluvieuse et enneigée révèle les caractères. Le jeune Casper touche au cœur le maître d’armes déchu avec des mots simples, directs, vibrants. Avec sa farouche détermination à s’extirper de sa condition de gueux, Casper propose à Hans de se racheter à ses propres yeux. Par cette seule passe d’arme réussie, le récit décolle et se satellise au firmament des œuvres d’exception. Prenant à contrepied la phrase historique du roi François Ier à l’issue du désastre de Pavie (1525) : « Tout est perdu fors l’honneur ! », Caspar dira simplement : « L’honneur, quand on n’a plus rien, c’est tout ce qui reste ». Le lecteur ne peut que louer les qualités graphiques, la mise en couleur et les cadrages de Joël Parnotte. La complémentarité du scénariste et du dessinateur est patente. D’autres réalisations en collaboration adviendront naturellement.
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Le maître d'armes

Une superbe bande dessinée fort Gemmellienne, à n'en pas douter, les amateurs reconnaissent et le disent, et ils ont raison ! :-)



Grandes idées clairement réprouvées par les pouvoirs en place, amoralité sous couvert de foi, les bons contre les méchants mais rien n'est aussi tranché (haha !) car la plupart sont influencés et manipulés, guerriers versus philosophes, gros bœufs versus personnages à buts plus élevés, c'est une bande dessinée à divers niveaux de lecture, qui dénonce entre autres l'abus de pouvoir et la volonté d'asservir le peuple par l'ignorance et la peur.



Les personnages clés (Hans/Malestraza (ah non lui non)/Casper/Gauvin/et même un gros bras de Thimoleon!) évoluent au contact les uns des autres, c'est émouvant, assez juste psychologiquement, et superbement servi par des dessins beaux et expressifs. (La tête de Hans quand Casper lui donne une jolie leçon de vie, lol !).



C'est un one-shot très sympa, et je suis plutôt mouquette d'être trop fatiguée par les excès de ces derniers jours, pour écrire quelque chose de plus enthousiaste et fouillé, mais j'y arrive pas, snif. Pour quelque chose dans ce genre, allez voir chez Alfaric, il a tout dit !

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Le maître d'armes

L’avis de C



Cette bande dessinée nous embarque aux temps mouvementés du XVIe siècle, alors que les langues « vulgaires » tendent à remplacer la langue latine : entre traditions et nouveautés, entre anciennes croyances et théories nouvelles, entre Aristote et Vésale, entre un catholicisme bien ancré et un protestantisme fraîchement né : TOUT CE QUE J’AIME !



Ce one-shot – un atout supplémentaire pour moi, pas besoin d’attendre la suite ! – est une vraie pépite, qui nous tient en haleine du début à la fin, au fil de dessins d’une grande finesse.



On en redemande !



L’avis de T



C’est une bonne bd. Mais… mais je reste un peu sur ma faim, parce que le scénario laisse la place à une série de questionnements. Pourquoi Malestraza semble-t-il savoir qu’il va retrouver Hans Stalhoffer en suivant le manuscrit ? La poursuite prend une place très importante dans le livre, mais celui-ci ne s’arrête pas à la fin de celle-ci : en effet, l’histoire se poursuit au-delà, remettant au cœur du récit la rivalité entre les deux maîtres d’armes. La fin semble même être un raccourci, en quatre cases et trois bulles.



J’aurais pu adorer, et j’aurais adoré adorer. Mais j’ai seulement apprécié…
Lien : https://ogrimoire.com/2017/0..
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Le maître d'armes

J'ai adoré, de superbe dessins au service d'une histoire de très bonne facture pleine de suspense.

L'épée ou la rapière ? La est l'intrigue principale mais le tout sous fond d'aventure sur des cols enneigés.

Ce maître d'armes est un monstre de force et d'intelligence tout comme cette bande dessinée !
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Le maître d'armes

. Album « one-shot » de 2016 du duo belge Dorison/ Parnotte. Cadre temporel : le début du XVIème siècle ,sous le règne de François 1er au moment de la diffusion de la Réforme . Cadre spatial : les montagnes du Jura en hiver. L’intrigue se déroule sur deux plans : l’un personnel met en scène l’affrontement entre deux hommes pour la place de maître d’armes du Roi et la primauté de leurs conceptions personnelles sur le rôle du guerrier . L’autre plus historique met en avant la diffusion des idées de la Réforme ( traduction de la Bible en français) et les affrontements et persécutions entres catholiques et Réformés. La forme du récit , une poursuite ponctuée de combats (très peu de flash back) donne un rythme trépidant . Le ton est résolument épique : personnages d’une résistance et d’une habileté hors du commun (mais pas monolithiques) , violence des sentiments, esprit de sacrifice , valorisation des objets emblématiques (l’épée, le manuscrit). Sur le fond il y a dénonciation du fanatisme (sans manichéisme) , exaltation de la solidarité et de la fidélité. Au total c’est excellent et le dessin magnifie l’ensemble.
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Le maître d'armes

Après « Ulysse 1781 » et « Undertaker », Xavier Dorison nous plonge dans un récit moyenâgeux en compagnie du maître d’arme de François Ier.



À cette époque, la société est en pleine mutation, entre le Moyen-Âge et la Renaissance. Cette période charnière est aussi marquée par l’affrontement entre les Papistes (catholiques) et les Réformistes (protestants). Ce monde en mouvement est également symbolisé par les deux personnages clés de cette aventure. Il y a d’une part Hans Stalhoffer, ancien maître d’armes à la cour du Roi François Ier, vaillant défenseur de l’art du combat, qui manie sa lourde épée avec noblesse et efficacité. En face il y a Maleztraza, son prétendant, qui manie une arme d’un nouveau genre, plus légère et plus facile à manier : la rapière. Outre ces deux hommes qui symbolisent deux générations différentes, le récit met également en scène l’ancien chirurgien du Roi et grand ami de Hans Stalhoffer, qui se retrouve pourchassé par les mercenaires de la Sorbonne afin de récupérer la traduction de la Bible en français. Il s’apprête en effet à faire imprimer ce manuscrit à Genève afin de diffuser la parole de Dieu au plus grand nombre. À une époque où seuls les clercs savent lire le latin et où la détention de la parole de Dieu est synonyme de puissance, les intentions de l’ami Gauvin risquent bel et bien de mettre le feu aux poudres…



Sur fond historique, Xavier Dorison nous livre un affrontement épique entre deux hommes, deux religions et deux époques. Cette chasse à l’homme parfaitement maîtrisée est admirablement servie par le dessin de Joël Parnotte, qui s’installe immédiatement au diapason de ce scénario riche en hémoglobine et en rebondissements. Restituant à merveille l’ambiance glaciale et hostile des montagnes du Jura en plein hiver et proposant des personnages aux gueules aussi ravagées qu’expressives, sa mise en images cinématographique et énergique porte véritablement cet excellent récit.



Un album que vous retrouverez évidemment dans mon Top BD de l’année!
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Le maître d'armes

J’avais commencé cette BD en me disant que je n’en lirai que quelques pages avant de m’endormir. Et tel n’a pas été le cas. J’ai tout lu d’une traite ! Un récit prenant, un contexte intéressant, des personnages qui évoluent et des dessins qui nous permettent de bien plonger dans l’histoire.

Tout pour plaire ! Et c’est bien le cas.



Je n’en ferai pas une grande critique/analyse d’autres l’ont très bien fait (Alfaric, Pavlik et etc.).



L’histoire se déroule lors de la Réforme. En 1531, devant François Ier, un duel a lieu entre le « vieux » maître d’armes du roi Hans Stalhoffer contre un avide comte Maleztraza veut s’accaparer du poste. Enfin il souhaite plutôt battre l’excellent maître d’armes. Pour dire, Maleztraza connaît par cœur les faits d’armes d’Hans. Ce sont également deux « écoles » qui s’affrontent : l’épéiste Hans, qui doit sa maîtrise de l’épée à de nombreuses heures de travail, face au comte, un fan de la rapière, un outil qui demande moins de talent d’escrimeur pour embrocher un adversaire. Ce duel se termine par une défaite où chacun s’embroche. Une « fin » des plus honteuse pour chaque homme.

En plein hiver 1535, dans le Jura, Hans est devenu homme de main, bougon, désabusé, ivrogne quand son ancien ami Gauvin, ex-chirurgien du roi débarque dans sa contrée. Fuyant Maleztraza devenu maître d’armes, il souhaite passer un col dangereux pour rejoindre la Suisse pour y faire imprimer une traduction en vulgaire (français) de la bible. L’université de la Sorbonne ne souhaite pas d’une telle traduction qui permettrait à tous de comprendre la bible : pour l’église, l’ignorance du commun (er des grands aussi) est mère de sûreté !

Et le comte va enfin retrouver l’ancien maître d’armes. Tout n'est que fuite et chasse avant de devoir affronter ses démons.

Tout se termine par un nouveau duel !

Combat contre l’ignorance, combat contre l’idiotie, combat contre la facilité, combat pour soi-même, combat pour des idées.



Plusieurs films ont déjà été cités, j’y vois aussi, quoique très léger, « The Wild Bunch » où la « modernité » se fait sentir sur l’ancien monde.



Je ne connaissais ni Dorison ni Parnotte. Je pense que je vais devoir ajouter des titres à une déjà longue liste de livres et BD à découvrir.

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Le maître d'armes

1537. Dans le Haut-Jura, une course poursuite s’engage entre plusieurs personnages. Apparemment, le crime des fuyards serait de ne pas être de bons chrétiens. Les apparences sont trompeuses. Le motif du » crime » est tout autre et les poursuivants ne sont pas là que pour faire régner la loi du Bon Dieu.



Comme l’a montré la « bande-annonce« , Le Maître d’Armes n’est pas qu’un récit historique classique. Si Xavier Dorison reprend un retournement de situation classique (le chasseur devient victime), il utilise toute la science de la narration pour nous plonger dans un récit épique, barbare où science, religion, art d’escrime, voire deux époques (le Moyen-Âge, la Renaissance). Au fil du récit, les personnages prennent de l’ampleur, combattent pour ce qui leur est cher. Un but qui peut nous paraître désuet à nous, lecteurs du XXIème siècle. C’est justement cette distance (XIVème-XXIème siècle) qui est intéressante. Alors que notre monde actuel est secoué par des extrémistes, comment se comportait nos ancêtres ? Pour l’assise d’un pouvoir, d’une religion, voire d’une situation (le fameux titre du livre), ils étaient prêts à toutes les extrêmités. Quand on lit la fin du récit (qui peut se comparer à l’histoire), le lecteur se dit : A quoi ça sert ?

Car à l’inverse de récits chevaleresques, Le Maître d’Armes est un livre pessimiste. Les personnages s’abaissent dans une sauvagerie totale où la clé est la survie. Dans cette chasse à l’homme, on peut y voir des références à Rambo (retournement de situation, on prend les armes qu’on peut, quel est celui qui a le « bon » droit, etc.). C’est aussi une époque où deux classes d’armes s’affrontent : l’épée (école germanique) et la rapière (école italienne). Si Xavier Dorison effleure le sujet, il aurait été intéressant d’avoir une suite (pourquoi la rapière, les avantages de la porter, etc), car historiquement, il y a un changement aussi bien social que technique avec l’arrivée de cette lame.

Pour incarner le « héros » du titre, les auteurs mettent en scène un homme âgé, qui semble n’être plus que l’ombre de lui-même, mais celui-ci se reprend et redevient un expert en armes. Pour incarner ce changement, aussi brusque que fatal, nous avons un gros plan sur les yeux…Avant que le massacre ne commence. Une séquence qui se répète plusieurs fois et qui fait penser aux berserkers (guerriers qui sous le coup de la fureur devenaient « invincibles »).

Joël Parnotte n’est pas en reste. Sur la totalité des personnages, peu ont un visage angélique. Nous avons plutôt des « gueules ». Loin des salons, en plein hiver, ils sont habillés avec du tissu grossier. Ils ressemblent plus à des paysans qu’à des guerriers, mais ne vous y trompez pas, tous sont redoutables. Son jeu de mise en scène (cadrage, insert, lecture) n’est pas loin du cinéma. Claire, précise, elle permet au lecteur d’embrasser la case d’un seul coup d’oeil. Quant aux couleurs, la teinte générale choisie est originale : bleu. Dans cet endroit du Jura, en pleine nuit, c’est un bleu glacial, qui vous prend aux tripes, mais on peut rappeler aussi que le bleu est la couleur du roi, comme celle de la vierge (une coïncidence entre la couleur et les thématiques?)



Mélangeant histoire et « survival » Xavier Dorison et Joël Parnotte nous invitent à une double lecture : le plaisir de la bande dessinée mais aussi une réflexion sur l’art du combat et sur cette période charnière Moyen-Âge/Renaissance.
Lien : https://tempsdelivresdotcom...
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Le maître d'armes

Relecture d’une bande-dessinée de ma bibliothèque.

J’ai déjà crié haut et fort mon amour du travail de Xavier Dorison. Ce livre y a grandement contribué. On se retrouve dans un univers médiéval, fin XVIe siècle, aux portes de la Renaissance.

Nous suivons les pérégrinations d’un vieux maître d’armes, un peu dépassé par la jeunesse et l’apparition de la rapière, mais qui en a forcément sous le capot. Il y a un peu de Druss dans ce vieux guerrier. Le voilà plus ou moins forcé de donner un coup de main à un jeune garçon lancé vers la Suisse pour faire publier la bible en français et ainsi permettre à tout le monde accéder à la parole divine. Evidemment, l’église n’entend pas céder aussi facilement la main mise sur ce précieux document.

Grande course poursuite à multiples protagonistes. De superbes combats et des dialogues au diapason font de cette bande-dessinée un grand moment d’aventures et de détente. Près de 100 pages de pur bonheur. N’hésitez pas !!!

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Le maître d'armes

Porté par le trait énergique de Joël Parnotte, le scénario aventureux et psychologique de Xavier Dorison prend ici des proportions littéralement vertigineuses.
Lien : http://bdzoom.com/91584/lart..
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Le maître d'armes

Excellent scénario, un dessin à l'avenant, on ne s'ennuie pas un instant et on prend beaucoup de plaisir à lire cette BD. Intéressante plongée dans cette fin de Moyen-âge, à la jointure avec la Renaissance vue sous l'angle d'un affrontement sans merci entre deux maîtres d'armes. Leur ambition, servir le roi et lui apprendre le maniement de l'épée.... ou de la rapière. On est là aussi entre 2 époques, le temps des chevaliers et de leur code d'honneur est terminé, place au marchands et aux bourgeois et à une autre façon de se battre. C'est aussi le temps où l'on s'étripe pour savoir qui est le plus dans la vérité, catholiques ou huguenots. Un excellent album !
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Le maître d'armes

Deux auteurs à l’unisson pour quatre-vingt-quatorze pages de bruit et de fureur riches et captivantes. Un coup de maître.
Lien : http://www.bdgest.com/chroni..
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Le maître d'armes

Cette bande dessinée avait attiré mon regard dans ma librairie habituelle grâce au nom de son auteur : Xavier Dorison. En effet, j’avais eu un petit coup de coeur pour les deux premiers tomes d’Undertaker. Puis, c’est en furetant ça et là dans les rayons d’une des bibliothèques de ma ville que je suis tombée dessus et je l’ai emprunté. Je ne sais pas pourquoi mais je suis partie sur le postulat de départ que cette bande dessinée s’inscrivait dans le registre de la SFFF. S’il est vrai qu’elle contient un contexte historique, nous ne sommes pas loin non plus d’un petit côté surréaliste…



J’ai été déçue à plus d’un titre par cette bande dessinée. Tout d’abord, je l’ai trouvé violente et dès le début, le lecteur est plongé dans cette atmosphère brutale. En effet, le sang coule à flot lors du duel entre Hans Stalhoffer et son adversaire puis plus loin, quelques scènes de torture bien explicites suffisent à donner quelques haut-le-cœur. Âmes sensibles, s’abstenir…

Ensuite, le contexte historique m’a un peu déçu. Il est vrai que le personnage principal Hans Stahoffer est probablement inspiré d’Hans Talhoffer qui aurait vécu au XVème siècle, en Suisse, et aurait été célèbre pour avoir été l’auteur de plusieurs traités d’escrime. Ce petit clin d’œil est plutôt sympathique mais le fait que ce personnage soit présenté comme une sorte de « Rambo » surhumain, capable de survivre dans un froid polaire et blessé presque à mort, m’a un peu fait lever les yeux au ciel.

De plus, le scénario patine par son manichéisme : l’idée de méchants catholiques qui veulent conserver leur privilège en maintenant le Peuple dans l’ignorance contre les gentils Protestants qui souhaitent au contraire l’éclairer en leur apportant une Bible en langue vulgaire, me paraît un peu réductrice. L’enjeu principal de la bande dessinée, celle de faire imprimer la dite Bible en Suisse et d’en être empêché, est également un peu surjoué et poussif.

Enfin, la palme revient aux dessins de la Cour de François 1er représentée à la toute fin. Si le costume de François 1er est directement inspiré d’un de ses portraits officiels, ceux de ces courtisans paraissent grotesques du fait de leur anachronisme flagrant. Certains costumes sont plus proches du XVIIème voire du XVIIIème siècle que celui du début du XVIème siècle…



Si les points négatifs dominent l’ensemble de ma chronique, j’aurais néanmoins un point positif à souligner : le suspense. En effet, lorsque Hans, son ami Gauvin et son apprenti sont pris en chasse par les hommes de Thimoleon de Vedres, dans les montagnes jurassiennes, force est de constater que le lecteur est tenu en haleine pour connaître le sort de ces pauvres bougres.



En conclusion, le Maître d’Armes est un one-shot décevant si l’on compare à l’excellent Undertaker qui avait lui aussi un cadre historique. Manichéenne, violente, peu crédible sur le fond historique et possédant un enjeu relativement pauvre, la bande dessinée sera très vite oubliée par mes soins.
Lien : https://labibliothequedaelin..
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Le maître d'armes

Une histoire de rivalité d’épées sur fond de conflits religieux sous François Ier. Intéressant, quoiqu’un tantinet trop sanguinolent.




Lien : http://www.actuabd.com/Le-Ma..
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Le maître d'armes

Je suis en train de développer un réflexe pavlovien, quand je vois Dorison sur la couverture d'un livre, il faut que je le lise. Ce n'est pas ma lecture du "Maître d'armes" qui va me guérir de mon addiction Dorisienne.



Dorison a encore pondu un scénario superbe, mêlant action, réflexion et émotion, le tout parfaitement dosé. Ce scénariste a un sens du romanesque assez impressionnant. La course-poursuite dans la montagne est haletante. Cet aspect du récit m'a fait penser à un survival, ici diablement bien mené. Une fois ouvert, impossible de refermer le livre.

Mais "le maître d'armes" n'est pas qu'une excellente histoire d'action. Derrière l'intrigue palpitante et les séquences d'action épiques, il y a un vrai propos humaniste. Pour servir ce propos, Dorison crée des personnages loin de tout manichéisme (à part un peut-être) et concocte des dialogues fins et subtils.



Quant au dessin de Parnotte, il participe pleinement à cette réussite. C'est visuellement très classique et les esprits chagrins regretteront un manque d'originalité (comme si originalité rimait forcément avec qualité) mais ceux-là oublient les qualités du classicisme, beauté et efficacité. Exceller dans ce registre demande une gerande maîtrise et quand c'est bien fait on se régale, ce qui est le cas ici.

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Le maître d'armes

Un récit rassemblant beaucoup d'éléments le rendant riche et complet. Un bon contexte historique avec le début du français écrit, François Ier, le début de la guerre de religion entre protestants et catholiques, l'évolution des armes. Des valeurs et des questionnements. Justement sur la religion, la tolérance, les valeurs de la vie, la fidélité et l'amitié mais aussi une introspection sur soi même.

Et pour tout ça trois camarades et deux ennemis. Très différents, les trois amis apportent chacun une vision de la situation du monde. Avec leurs défauts et leurs qualités mais tous très humains et attachants. Il en va de même pour les "méchants" de l'histoire qu'on ne peut pas vraiment détester. La superstition, la peur, l'estime de soi... leur font prendre de mauvais choix parfois.

Les dessins sont très beaux avec cette touche d'anciens dessins avant que tout soit numérisé. Cela donne un caractère historique en plus.



C'est un récit plutôt triste avec une certaine douceur et plein d'espoir malgré que l'on sache ce qu'attend l'Histoire de France par la suite.
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Le maître d'armes

Une fresque fiction sur le maître d’armes de François Premier qui nous transporte jusqu’aux frontières de la Suisse par des combats épiques. Quand la rapière se mesure à l’épée....
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Le maître d'armes

WAHOW !!! On ne le dira jamais assez : Xavier Dorison est un des meilleurs scénariste de bd français actuel. "WEST", "Sanctuaire", "Long John Silver", le récent "Undertaker" (je passe sur "Ulysse 1781" que j'ai trouvé moyen)," le Troisième Testament"," Prophet", "les Sentinelles"... Bref que du "heavy" comme dirait un pote.



Ce "Maître d'Armes" sera, à coup sur, à classer dans le meilleur de l'auteur. 1531 : Hans Stalhoffer, maître d'arme de François 1er et le comte Maleztraza s'affrontent dans un duel de grande intensité, l'un pour conserver sa charge, l'autre pour la lui prendre. Cette première scène d'anthologie annonce déjà le contexte général de l'histoire : la transition entre deux époques ; l'un (Stalhoffer) se bat avec une épée, l'autre avec une rapière, cette arme nouvelle, plus légère, dont l'apprentissage est plus aisé. L'un est d'origine germanique (du moins le suppose-t-on), issu du "vieux" monde donc, l'autre est "italien", terre d'émergence de la Renaissance qui, dans ce premier tiers du XVI siècle chasse peu à peu un Moyen-Age qui n'a pas encore dit son dernier mot. De plus, les tensions entre huguenots et catholiques papistes sont maintenant une réalité de plus en plus violente. L'affrontement se solde par un "match nul", les deux adversaires s'embrochant mutuellement.

Néanmoins, Stalhoffer, après avoir été sauvé par Gauvin, son ami et chirurgien du roi, décide d'abandonner sa charge et disparait, ce qui provoque la colère de Maleztraza, qui souhaitait une victoire nette et sans bavure. Il fait donc le serment de se venger.

Quatre ans plus tard, Hans, réfugié dans les montagnes du Jura, est devenu "encaisseur" pour un prêtre gras et corrompu et n'est plus que l'ombre de lui-même. Il tombe sur Gauvin, qui a embrassé la foi protestante et tente, accompagné de son jeune assistant Casper, de passer en Suisse, afin d'y faire imprimer un exemplaire du Nouveau Testament en "vulgaire" (en français). Refusant d'abord catégoriquement de les guider, il finit par les rejoindre dans la montagne, sur la dangereuse route du col Gabriel...



Pas de mystère donc, j'ai adoré :



-le personnage de Stalhoffer est magistral : il m'a furieusement fait penser à Druss dans "Légende", un vieux lion sur le retour, véritable légende vivante, habité par une vision de son art et de son devoir et qui, malgré les temps qui changent, n'en démord pas. Il saura, néanmoins, en une grandiose épanadiplose scénaristique, s'adapter pour mieux triompher.



-l'affrontement entre Stalhoffer et Maleztraza, est merveilleusement mis en scène et symbolise le combat des anciens contre les modernes.



-la fuite, puis la traque, de Hans et Casper est tout à fait prenante et m'a (toutes proportions gardées) évoqué Rambo 1 (bien sur, les persos n'ont pas le même charisme)



-les scènes de combat sont absolument bluffantes et mettent en avant tout le potentiel de Hans en la matière. C'est, bien entendu, en grande partie grâce aux sublimes dessins de Joël Parnotte, qui maîtrise de A à Z l'art du cadrage et de la perspective.



Bref cet album est vraiment excellent de bout en bout et j'en recommande chaudement la lecture



PS : je recommande aussi vivement de prendre connaissance de l'excellente critique de messire Alfaric.





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