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Citations de Jules Laforgue (269)


POÈMES INÉDITS

TROP TARD


Ah que n'ai je vécu dans ces temps d'innocence,
Lendemain de l'An mil, où l'on croyait encore!
Où Fiesole peignait loin des bruits de Florence
Ses anges délicats souriants sur fond d'or.

Ô cloîtres d'autrefois! Jardins d'âmes pensives,
Corridors pleins d'échos, bruits de pas, longs murs blancs,
Où la lune le soir découpait des ogives,
Où les jours s'écoulaient monotones et lents !

Dans un couvent perdu de la pieuse Ombrie,
Ayant aux vanités dit un suprême adieu,
Chaste et le front rasé, j'aurais passé ma vie
Mort à la chair et mort au monde, tout à Dieu !

J'aurais peint d'une main tremblante ces figures
Dont l'œil pur n'a jamais réfléchi que les cieux !
Au vélin des missels fleuris d'enluminures,
Et mon âme eut été pure comme leurs yeux.

J'aurais brodé la nef de quelque cathédrale,
Ses chapelles d'ivoire et ses roses à jour.
J'aurais donné mon âme à sa flèche finale,
Qu'elle criât vers Dieu tous mes sanglots d'amour !

J'aurais percé ses murs pavoisés d'oriflammes,
De ces vitraux d'azur peuplés d'anges ravis
Qui semblent dans l'encens et les cantiques d'âmes
Des portails lumineux s'ouvrant au paradis !

J'aurais aux angélus si doux du crépuscule
Senti fondre mon cœur vaguement consolé
J'aurais poussé le soir du fond de ma cellule
Vers les étoiles d'or un sanglot d'exilé.

J'aurais constellé d'or de rubis et d'opales
La châsse où la Madone en habits précieux
Tenant un lis d'argent dans ses fines mains pâles,
Si douloureusement lève ses regards bleus.

p.457-458

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POÈMES INÉDITS

LES AMOUREUX


Seuls dans leur nid, palais délicat des bambous,
Loin des plages, du spleen, du tapage des gares
Et des clubs d'électeurs aux stupides bagarres,
Ils s'adorent, depuis Avril, et font les fous !

Et comme ils ont tiré rideaux lourds et verroux
Et n'ont d'autre souci, parmi les fleurs bizarres,
Que faire chère exquise, et fumer tabacs rares
Ils sont encore au mois des lilas fleurant doux,

Cependant qu'au-dehors déjà le vent d'automne
Dans un de profundis sceptique et monotone
Emporte sous le ciel par les brumes sali,

Les feuilles d'or des bois et les placards moroses
Jaunes, bleus, verts fielleux, écarlates ou roses,
Des candidats noyés par l'averse et l'oubli.

p.437
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Blocus sentimental ! Messageries du Levant !
Oh tombée de la pluie ! Oh ! tombée de la nuit,
Oh ! le vent!...
La Toussaint, la Noël et la Nouvelle Année,
Oh, dans les bruines , toutes mes cheminées! ...
D'usines...
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POÈMES INÉDITS           
           MEMENTO.
           Sonnet triste


            À Jean Riche pin, auteur de « Frère il
            faut vivre. »
                    Frère il faut mourir.

Depuis l’Éternité jusqu’à l’Éternité,
Le tourbillonnement universel des mondes,
Enchevêtrant, muet, ses [ ...] vagabondes,
Crible d’oasis d’or le noir illimité.

Partout de lourds soleils avec solennité
Roulent irradiant leurs effluves fécondes
Pour retourner, éteints, aux ténèbres profondes.
Et la Mère sourit en sa sérénité.

Là-bas… là-bas… pourtant, pèlerin solitaire
Du vide sans échos à tout jamais béant,
Râle un globe gelé. Ce globe, c’est toi, Terre !

Or, comme tout est seul, que tout sombre au néant,
Que nul témoin ne rêve au fond des bleus abîmes,
Dissous-toi, bloc sublime, en cendres anonymes.
                Jules LAFORGUE — Mouni.
                27 septembre 1879.

p.394
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Pauvre petit cœur sur la main,
La vie n'est pas folle pour nous
De sourires, ni de festins,
Ni de fêtes : et, de gros sous ?

Elle ne nous a pas gâtés
Et ne nous fait pas bon visage
Comme on fait à ces Enfants sages
Que nous sommes, en vérité.

Si sages nous ! Et, si peu fière
Notre façon d'être avec elle ;
Francs aussi, comme la lumière
Nous voudrions la trouver belle

Autant que d'Autres — pourtant quels ?
Et pieux, charger ses autels
Des plus belles fleurs du parterre
Et des meilleurs fruits de la terre.

Mais d'ailleurs, nous ne lui devrons
Que du respect, tout juste assez,
Qu'il faut professer envers ces
Empêcheurs de danser en rond.

II - p.214-215
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LES CHAUVES-SOURIS

C'est qu'elles m'ont l'air bien folles, ce soir,
Les cloches du couvent des carmélites !
Et je me demande au nom de quels rites...
Allons, montons voir.

Oh ! parmi les poussiéreuses poutrelles,
Ce sont de jeunes chauves-souris
Folles d'essayer enfin hors du nid
Leurs vieillottes ailes !

— Elles s'en iront désormais aux soirs,
Chasser les moustiques sur la rivière,
A l'heure où les diurnes lavandières
Ont tu leurs battoirs.

— Et ces couchants seront tout solitaires,
Tout quotidiens et tout supra-Védas,
Tout aussi vrais que si je n'étais pas,
Tout à leur affaire.

Ah ! ils seront tout aussi quotidiens
Qu'aux temps où la planète à la dérive
En ses langes de vapeurs primitives
Ne savait rien d' rien.

Ils seront tout aussi à leur affaire
Quand je ne viendrai plus crier bravo !
Aux assortiments de mourants joyaux
De leur éventaire,

Qu'aux jours où certain bohème filon
Du commun néant n'avait pas encore
Pris un accès d'existence pécore
Sous mon pauvre nom.

II - p.116-117
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MARCHE FUNÈBRE POUR LA MORT DE LA TERRE
(Billet de faire-part).
Lento,

Ô convoi solennel des soleils magnifiques,
Nouez et dénouez vos vastes masses d'or,
Doucement, tristement, sur de graves musiques,
Menez le deuil très lent de votre sœur qui dort.

Les temps sont révolus ! Morte à jamais, la Terre,
Après un dernier râle (où tremblait un sanglot !)
Dans le silence noir du calme sans écho,
Flotte ainsi qu'une épave énorme et solitaire.
Quel rêve ! est-ce donc vrai ? par la nuit emporté,
Tu n'es plus qu'un cercueil, bloc inerte et tragique
Rappelle-toi pourtant ! Oh ! l'épopée unique !...
Non, dors, c'est bien fini, dors pour l'éternité.

Ô convoi solennel des soleils magnifiques…

Et pourtant souviens-toi, Terre, des premiers âges,
Alors que tu n'avais, dans le spleen des longs jours,
Que les pantoums du vent, la clameur des flots sourds,
Et les bruissements argentins des feuillages.
Mais l'être impur paraît ! ce frêle révolté
De la sainte Maïa déchire les beaux voiles
Et le sanglot des temps jaillit vers les étoiles...
Mais dors, c'est bien fini, dors pour l'éternité.

Ô convoi solennel des soleils magnifiques…

Oh ! tu n'oublieras pas la nuit du moyen âge,
Où, dans l'affolement du glas du "Dies iræ",
La Famine pilait les vieux os déterrés
Pour la Peste gorgeant les charniers avec rage.
Souviens-toi de cette heure où l'homme épouvanté,
Sous le ciel sans espoir et têtu de la Grâce,
Clamait: "Gloire au Très-Bon", et maudissait sa race !
Mais dors, c'est bien fini, dors pour l'éternité.

Ô convoi solennel des soleils magnifiques…

Hymnes ! autels sanglants ! ô sombres cathédrales,
Aux vitraux douloureux, dans les cloches, l'encens.
Et l'orgue déchaînant ses hosannahs puissants !
Ô cloîtres blancs perdus ! pâles amours claustrales,
... ce siècle hystérique où l'homme a tant douté,
Et s'est retrouvé seul, sans Justice, sans Père.
Roulant par l'inconnu, sur un bloc éphémère.
Mais dors, c'est bien fini, dors pour l'éternité.

Ô convoi solennel des soleils magnifiques…

Et les bûchers ! les plombs ! la torture ! les bagnes !
Les hôpitaux de fous, les tours, les lupanars,
La vieille invention ! la musique ! les arts
Et la science ! et la guerre engraissant la campagne!
Et le luxe ! le spleen, l'amour, la charité !
La faim, la soif, l'alcool, dix mille maladies !
Oh ! quel drame ont vécu ces cendres refroidies !
Mais dors, c'est bien fini, dors pour l'éternité.

Ô convoi solennel des soleils magnifiques…

Où donc est Çakia, cœur chaste et trop sublime,
Qui saigna pour tout être et dit la bonne Loi ?
Et Jésus triste et doux qui douta de la Foi
Dont il avait vécu, dont il mourait victime ?
Tous ceux qui sur l'énigme atroce ont sangloté?
Où, leurs livres, sans fond, ainsi que la démence ?
Oh! que d'obscurs aussi saignèrent en silence !...
Mais dors, c'est bien fini, dors pour l'éternité.

Ô convoi solennel des soleils magnifiques…

Et plus rien ! ô Venus de marbre ! eaux-fortes vaines !
Cerveau fou de Hegel ! doux refrains consolants !
Clochers brodés à jour et consumés d'élans.
Livres où l'homme mit d'inutiles victoires !
Tout ce qu'a la fureur de tes fils enfanté,
Tout ce qui fut ta fange et ta splendeur si brève,
Ô Terre, est maintenant comme un rêve, un grand rêve.
Va, dors, c'est bien fini, dors pour l'éternité.

Ô convoi solennel des soleils magnifiques…

Dors pour l'éternité, c'est fini, tu peux croire
Que ce drame inouï ne fut qu'un cauchemar,
Tu n'es plus qu'un tombeau qui promène au hasard
… sans nom dans le noir sans mémoire.
C'était un songe, oh ! oui, tu n'as jamais été !
Tout est seul ! nul témoin ! rien ne voit, rien ne pense.
Il n'y a que le noir, le temps et le silence...
Dors, tu viens de rêver, dors pour l'éternité.

Ô convoi solennel des soleils magnifiques,
Nouez et dénouez vos vastes masses d'or,
Doucement, tristement, sur de graves musiques,
Menez le deuil très lent de votre sœur qui dort.

p.25-26-27-28
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Vous qui passez, oyez donc un pauvre être,

Chassé des simples qu’on peut reconnaître,

Soignant, las, quelque œillet à leur fenêtre

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Jules Laforgue
Air de biniou


Non, non, ma pauvre cornemuse,
Ta complainte est pas si oiseuse ;
Et Tout est bien une méprise,
Et l’on peut la trouver mauvaise ;

Et la Nature est une épouse
Qui nous carambole d’extases,
Et puis, nous occit, peu courtoise,
Dès qu’on se permet une pause.

Eh bien ! qu’elle en prenne à son aise,
Et que tout fonctionne à sa guise !
Nous, nous entretiendrons les Muses.
Les neuf immortelles Glaneuses !

(Oh ! pourrions-nous pas, par nos phrases,
Si bien lui retourner les choses,
Que cette marâtre jalouse
N’ait plus sur nos rentes de prise?)
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Dans les jardins
De nos instincts
Allons cueillir
De quoi guérir...
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Dans la rue

C’est le trottoir avec ses arbres rabougris.
Des mâles égrillards, des femelles enceintes,
Un orgue inconsolable ululant ses complaintes,
Les fiacres, les journaux, la réclame et les cris.

Et devant les cafés où des hommes flétris
D’un oeil vide et muet contemplaient leurs absinthes
Le troupeau des catins défile lèvres peintes
Tarifant leurs appas de macabres houris.

Et la Terre toujours s’enfonce aux steppes vastes,
Toujours, et dans mille ans Paris ne sera plus
Qu’un désert où viendront des troupeaux inconnus.

Pourtant vous rêverez toujours, étoiles chastes,
Et toi tu seras loin alors, terrestre îlot
Toujours roulant, toujours poussant ton vieux sanglot.
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COMPLAINTE A NOTRE-DAME DES SOIRS

L’Extase du soleil, peuh ! La Nature, fade
Usine de sève aux lymphatiques parfums.
Mais les lys éperdus des longs couchant défunts
Dorlotent mon voilier dans leurs plus riches rades,
Comme un ange malade…
Ô Notre-Dame des Soirs,
Je vous aime sans espoir !

Lampes des mers ! blancs bizarrants ! mots à vertiges !
Axiomes in articula mortis déduits !
Ciels vrais ! Lune aux échos dont communient les puits !
Yeux des portraits ! Soleil qui, saignant son quadrige
Cabré, s’y crucifige !

Notre-Dame des Soirs, ils vont haut vos encensoirs ! (…)
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Après un sommaire abatage de théogonies, théodicées et formules de la sagesse des nations (cela du ton bref d’un chef de chœurs qui dit : « Une mesure pour rien, n’est-ce pas ? ») Salomé reprit son garulement mystique délirant un peu, la face bientôt renversée, la pomme d’Adam sautant à faire peur — comme plus bientôt elle-même qu’un tissu arachnéen avec une âme en goutte de météore transparaissant.

Ô marées, hautbois lunaires, avenues, parterres au crépuscule, vents déclassés des novembres, rentrée des foins, vocations manquées, regards des animaux, vicissitudes ! — Mousselines jonquille à pois funèbres, yeux décomposés, sourires crucifiés, nombrils adorables, auréoles des paons, œillets chus, fugues sans rapport. On se sentait renaître inculte, jeune au delà, l’âme systématique s’expirant en spirales à travers des averses aux clameurs indubitablement définitives, pour le bien de la Terre, et compris de partout, palpé de Varuna, l’Air Omniversel, qui s’assurait si l’on était prêt.

Et Salomé insistait follement :

« C’est l’état pur, vous dis-je ! Ô sectaires de la conscience, pourquoi vous étiqueter individus, c’est-à-dire indivisibles ? Soufflez sur les chardons de ces sciences dans le Levant de mes Septentrions !
« Est-ce une vie que s’obstiner à se mettre au courant de soi-même et du reste, en se demandant à chaque étape : Ah ça ! qui trompe-t-on ici ?
« Loin, les cadres, les espèces, les règnes ! Rien ne se perd, rien ne s’ajoute, tout est à tous ; et tout est apprivoisé d’avance, et sans billets de confession, à l’Enfant prodigue (on le fera chavirer comme il faut, à demi-mot).
« Et ce ne seront pas expédients a expiations et rechutes ; mais les vendanges de l’Infini piétinées ; pas expérimental, mais fatal ; parce que...
« Vous êtes l’autre sexe, et nous sommes les petites amies d’enfance (toujours en Psychés insaisissables, il est vrai). Plongeons donc, et dès ce soir, dans l’harmonieuse mansuétude des moralités préétablies ; flottons aux dérives, le ventre florissant égaré à l’air ; dans le parfum des gaspillages et des hécatombes nécessaires ; vers le Ici-bas où l’on n’entendra plus battre son cœur ni le pouls de la conscience.
« Ça s’avance par stances, dans les salves des valves, en luxures sans césures, en surplis apâlis qu’on abdique vers l’oblique des dérives primitives ; tout s’étire hors du moi ! — (Peux pas dire que j’en sois). »

La petite vocératrice jaune à pois funèbres rompit sa lyre sur son genou, et reprit sa dignité.

L’assistance intoxiquée s’essuyait les tempes par contenance. Un silence d’ineffable confusion passa.

Les Princes du Nord n’osaient tirer leur montre, encore moins demander : « À quelle heure la couche-t-on ? » Il ne devait guère être plus de six heures.

Le Tétrarque scrutait les dessins de ses coussins ; c’était fini ; la voix dure de Salomé vous le redressa vivement.

— Et maintenant, mon père, je désirerais que vous me fassiez monter chez moi, en un plat quelconque, la tête de Iaokanann. C’est dit. Je monte l’attendre.
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Car vous irez pourrir, fière et fine mondaine
Chef-d’œuvre unique de Paris
Pourrir comme un chien mort ! Car le plomb et le chêne
Sont de dérisoires abris !
(...)
Vos seins blancs seront secs comme deux vieilles nèfles,
Vos cuisses iront en lambeaux,
Votre nez si mutin ne sera plus qu'un trèfle,
Et vos bras que deux maigres os.
Tout pourrira ! Vos mains qui retenaient les guides
Au bois de si noble façon,
Votre ventre, peau flasque et se creusant de rides,
Votre cervelle de pinson,
Vos intestins sucrés, vos pieds souples d'almée,
Vos poumons roses, votre cœur,
Et votre clitoris qui vous tordait pâmée
En de longs spasmes de langueur.
Aux trous de vos bleus yeux rêvera la vermine,
Vos blonds cheveux, soyeux, ardents,
Tomberont ; et pour faire aux vers mous bonne mine
Vous rirez de toutes vos dents.
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NOËL SEPTIQUE


Noël ! Noël ! j’entends les cloches dans la nuit...
Et j'ai, sur ces feuillets sans foi, posé ma plume :
Ô souvenirs, chantez! tout mon orgueil s'enfuit,
Et je me sens repris de ma grande amertume.

Ah! ces voix dans la nuit chantant Noël! Noël !
M'apportent de la nef qui, là-bas, s'illumine,
Un si tendre, un si doux reproche maternel
Que mon cœur trop gonflé crève dans ma poitrine...

Et j'écoute longtemps les cloches dans la nuit...
Je suis le paria de la famille humaine,
À qui le vent apporte en son sale réduit
La poignante rumeur d'une fête lointaine.
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Mon Cœur est une horloge oubliée à demeure,
Qui, me sachant défunt, s'obstine à sonner l'heure !
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Oui, les phares aspergent
Les côtes en sanglots,
Mais les volets sont clos
Aux veilleuses des vierges,
Orgue au galop,
Larmes des cierges !
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Prolixe et monocorde
Le vent dolent des nuits
Rabâche ses ennuis,
Veut se pendre à la corde
Des puits ! et puis ?
Miséricorde !
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– Crucifier l’infini dans des toiles comme
Un mouchoir, et qu’on dise : « Oh ! l’Idéal s’est tu ! »
Formuler Tout ! En fugues sans fin dire l’Homme !
Etre l’âme des arts à zones que veux-tu ?
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Jules Laforgue
Etats

Ah ! ce soir j'ai le coeur mal, le coeur à la Lune !
Ô nappes du silence, étalez vos lagunes;
Ô toits, terrasses, bassins, colliers dénoués
De perles, tombes, lys, chats en peine, louez
La Lune, notre maîtresse à tous, dans sa gloire.
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