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Critiques de Jules Vallès (147)
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L'Enfant

J'avais un vague souvenir d'une édition jeunesse expurgée - sans aller jusqu'à dire censurée, mais avec de nombreux passages enlevés, sur ceux la violence extrême et ceux sur la découverte de la sexualité, les passages les plus intéressants avec mon regard d'adulte.

J'ai découvert une oeuvre puissante, le récit d'une émancipation loin du milieu familial. J'ai été très intéressée par l'analyse quasi sociologique et géographique, car l'auteur nous présente l'évolution de la France du XIXème siècle, avec l'exode rural et l'industrialisation, mais aussi les possibilités d'ascension sociale grâce à l'école. Ce sont ces passages sur l'école comme machine à l'abrutissement et à l'humiliation qui m'ont particulièrement marquée, peut-être parce que j'ai suivi un type d'études littéraires similaires (même si les conditions ont changé...), et que je suis devenue à mon tour professeure...

J'ai aussi apprécié le mélange de violences, physiques et psychologiques, avec des passages avec une grande sensualité lorsque Jacques éprouve les premiers émois amoureux et sexuels.

J'ai bien fait de reprendre cette lecture ancienne, je continuerai l'oeuvre de Vallès !
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L'Enfant

Je n'avais jamais lu Vallès. C'est après avoir récemment écouté le récit de la Commune de Paris par H. Guillemin et appris le rôle prépondérant qu'il avait tenu à cette occasion que je me suis décidé. Frappé d'abord par cette écriture dynamique , percussive qui avec ce récit à la première personne restitue parfaitement le ressenti et la réflexion de cet enfant objet d'une violence sociale et domestique terrifiante. De surcroît, récit autobiographique ,donnée supplémentaire qui rapproche définitivement la lecture de celle du Céline de Mort à Crédit. Peinture saisissante d'une société fondamentalement violente à l'endroit des enfants, réceptacle des servitudes et frustrations sociales de leurs parents mais aussi martyrs de l'institution scolaire cette Ecole Républicaine dont nos élites nous rebattent les oreilles , plus que jamais ici l' instrument de reproduction des verdicts sociaux et outil disciplinaire des classes laborieuses. Difficile dans ses conditions ne pas voir dans ce formidable récit la genèse des futures convictions révolutionnaires et anti-autoritaires de son auteur.
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Jacques Vingtras - Intégrale

L' Insurgé est le dernier volume d' une trilogie qui comprend, aussi, L' Enfant et le Bachelier. Dans cette trilogie largement autobiographique, Jacques Vingtras

dit Jules Valles, journaliste révolutionnaire a été membre actif de la Commune.Cette trilogie est imprégnée de la période politique de l' époque, nous offre un témoignage unique de cette époque. Jules Valles , fut un combattant

pour la justice et la liberté et il a été du côté des humbles et des misérables; Il fut un révolté. Cette trilogie porte une dédicace de l' auteur, rédigée comme suit :

" A tous ceux qui, victimes de l' injustice sociale prirent les armes contre un monde mal fait et formèrent, sous le drapeau de la Commune, la grande fédération des douleurs . Je dédie ce livre."
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L'Insurgé

Lisez l'insurgé, puis ouvrez un Céline. Vous aurez la preuve que le style mi parlé mi ornement é n'est pas l'invention du second-qui n'a jamais caché qu'il n'avait fait que pousser au paroxysme ce que d'autres avaient défriché avant lui.

L'insurgé en tous cas est une merveille de style que personnellement je place pour cette raison avant "l'enfant" (pourtant plus globalement abouti). De plus cette plume furibarde nous décrit ici de l'intérieur les évènements de la commune, y compris l'ex filtration de Vallès qui a échappé de peu au peloton d'exécution ! C'est dire si, mi-reportage, mi-romanesque, l'opus est indispensable.

Affligeant que Vallès ne soit pas enseigné au lycée (vous me direz, si c'était le seul écueil de l'EN il y aurait de quoi se réjouir).
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L'Enfant

Roman d’inspiration autobiographique et premier roman de sa trilogie (et sans aucun doute son livre le plus célèbre), « L’enfant » de Jules Vallès nous raconte l’histoire de Jacques Vingtras, un enfant battu et méprisé par ses parents. Son père, instituteur dans des institutions privées et sa mère, femme au foyer, n’ont de cesse de dresser leur fils à la dure. Il faut durcir la couenne. Surtout que l’enfant montre de sérieuses dispositions au plaisir (donc au péché), aux professions manuelles (donc aux pauvres). Son père qui s’est difficilement sorti des classes ouvrières et sa mère, fille de paysans, exigent l’excellence de la part de leur fils. Jacques, sans cesse, se retrouve en porte-à-faux, que ce soit à l’école (où il côtoie des enfants riches), ou dans son quartier (où il est voisin d’enfants pauvres). Toujours isolé, ne sachant jamais sur quel pied danser. Seules quelques voisines sauront lui apporter un peu de tendresse. Rappelons qu’à l’époque, un enfant était propriété de ses parents qui pouvaient en disposer comme bon leur semblait, ou quasi. Des parents qui battaient leur enfant ne risquaient quasiment jamais aucune sanction. Et la situation de Jacques (tout comme celui de Jules Vallès) était loin d’être un cas isolé. Un roman qui aujourd’hui a d’abord valeur documentaire, sur la situation des enfants de cette époque, l’émotion affleurant parfois dans le récit, tout comme une certaine causticité. En effet le narrateur du récit n’étant autre qu’un Jacques adulte, regardant son enfance avec colère et ironie. Et nous permet de constater que fort heureusement la condition des enfants a progressé de nos jours. En France, en tout cas.
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L'Enfant

Un roman d'apprentissage autobiographique agréable, l'auteur raconte son enfance en Auvergne puis à Nantes et Paris jusqu'à ses 16ans. Le style d'écriture est vraiment" moderne" pour un livre de 1879 je trouve, et je ne suis pas sûre qu'il y est d'autres exemples de romans écrit avec cette simplicité à l'époque. Il y a beaucoup d'humour dans les anecdotes racontées et le ton de l'auteur, en particulier lorsqu'il s'agit du personnage de la mère qui est presque le personnage principal par moment; mère qui n'est pas sans rappeler celle de romain gary dans La promesse de l'aube, une mère étouffante et de mauvaise foi, à la fois détestable et hilarante. Moins drôle, le récit est aussi un témoignage de l'éducation à la dure de l'époque et même de la violence corporelle sur les enfants. On y voit aussi la fracture sociale entre le monde des paysans et celui des riches, et entre la province et Paris.

Je vais lire la suite puisqu'il s'agit d'une trilogie (le bachelier, puis l'insurgé).
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L'Enfant

Le thème de l'enfance maltraitée n'est stigmatisée que depuis le XIXè siècle,avec Daudet, Zola, le Poil de Carotte de Jules Renard, puis Bazin et sa Vipère au poing,

oui l'éducation des enfants dans la violence, le droit de vie ou de mort,le dressage par la manière forte, où en plus les petits martyrs devaient dire merci, trouvant normal de recevoir le fouet, la petite Sophie de la comtesse de Ségur, aussi.

Le livre à l'époque avait créé un scandale car il était sacrilège de mettre en cause ainsi ses parents, la mère était sacrée, le père respecté;

Jules Vallès raconte ainsi avec verve et beaucoup d'humour son enfance de gamin dépenaillé, ridiculisé, mal aimé et soumis à de généreux coups autant que d'avarice maternelles, tout était prétexte à lésiner.

J'ai bien aimé ce livre aussi, comme je viens de trouver la suite sur mon étagère, "le Bachelier", je vais continuer...
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L'Enfant

C'est une lecture imposée que j'ai découverte en 1° année de fac de lettres, autant dire qu'il y a très longtemps. Imposée = fastidieux (à priori, en bonne caractérielle que je suis ...). J'ai en fait beaucoup aimé et je me souviens d'un éclat de rire qui m'a réjoui longtemps. Il est attaché à la scène où le narrateur raconte que son sabot dont un clou dépasse , déchire le tapis du directeur (ou du préfet ?) lors d'une génuflexion sensée marquer sa respectueuse "soumission" à la classe dominante.

Ce sera pour moi un roman que je me promets de relire.
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L'Enfant

Dans ce premier tome, Jules Vallès esquisse une enfance peu heureuse parsemée, çà et là, de quelques belles rencontres.

Le ton n'est pas lourd, Vallès joue avec les mots et de contrepèterie en contrepèterie, s'amuse des maux.

Une lecture que je vous recommande avant de poursuivre les aventures de Jacques vingtras dans Le Bachelier et L'insurgé.

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L'Enfant

J'ai lu et relu ce roman étudié à la fac. Il m'avait marquée par la tristesse de cette histoire d'enfance martyrisée mais surtout par ce ton ironique que je n'avais encore lu nulle part ailleurs. Cette façon de raconter qui laisse entendre pourquoi l'enfant s'est laissé maltraité ne connaissant aucune autre loi...

C'est puissant, c'est fort et même si j'ai reconnu cette histoire en lisant "Poil de carotte" ou "Le sagouin", celle-ci est pour moi unique et symbolique.
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L'Enfant

« À tous ceux qui crevèrent d'ennui au collège ou qu'on fit pleurer dans la famille, qui, pendant leur enfance, furent tyrannisés par leurs maîtres ou rossés par leurs parents, je dédie ce livre ». Ainsi le préambule de L'Enfant de Jules Vallès, qui est une sorte de mode d'emploi de l'enfance de Jacques Vingtras. Fils d'un professeur de basse extraction et sans appui au sein de l'enseignement, ce que les proviseurs et les collègues de son père mieux nés ne cessent de lui rappeler, et d'une mère fille de paysan, qui a grand soucis de sa condition de "femme de professeur" sans en avoir cependant les codes, Jacques peut compter sur les coups de ses parents à la moindre occasion.

Accédant au collège grâce au statut de son père Antoine, Jacques n’a cependant que faire des cours de latin et de grec. Au gré des nominations de son père et des déménagements de sa famille, du Puy à Saint-Etienne, puis à Nantes, c’est la même bêtise de ses professeurs qu’il rencontre, le même souci de la place sociale, qui est pauvre, qui ne l’est. C’est lors de son envoi en pension à Paris, et alors que sa mère est venue le chercher après qu’elle et son mari ont roulé le logeur de Jacques, qu’il découvre grâce à son ami Matoussaint le monde de l’imprimerie et du journalisme, par lesquels circulent des idées révolutionnaires. Jacques, qui s’était toujours senti « déplacé » dans le monde des professeurs, se trouve au contact des vrais gens, qui ressemblent aux paysans de son pays et de sa famille, à son oncle compagnon : « Jai été mêlé à la foule, j’ai entendu rire en mauvais français, mais de bon cœur. J’ai entendu parler du peuple et des citoyens, on disait Liberté et non pas Libertas. »

Au-delà de l’histoire de Jacques Vingtras, c’est bien de l’histoire mouvementée du XIXème siècle dont il est question. Jules Vallès, qui décrit le carcan de la société provinciale, puis la Commune de 1871 en germe dans l’épisode parisien, a été l’un de ses acteurs. Les droits de l’homme, et souligne Jacques dans un drôle d’écho à notre époque, les droits de l’enfant, les ouvriers et paysans face à l’homme instruit, l’injustice, l’inégalité, la violence dans les rapports familiaux, de classes, la religion et les Anciens comme seuls modèles valables, autant de sujets abordés et qui font découvrir un temps pas si lointain dont le nôtre est directement issu. Vivement Le Bachelier et L’Insurgé !
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Le Bachelier

Jules Vallès (1832-1885) est journaliste et écrivain. Journaliste engagé il créé le Cri du Peuple et sera membre de la Commune. Ecrivain, toutes ses expériences se retrouvent dans sa trilogie romanesque et autobiographique, L’Enfant – Le Bachelier – L’Insurgé. Ce roman, Le bachelier, second volet de la trilogie, paraît d’abord en feuilleton sous le titre Mémoires d’un révolté dans le journal socialiste Révolution française en 1879 et en livre sous son titre définitif en 1881.



Le narrateur Jacques Vingtras, baccalauréat en poche quitte Nantes et son collège pour monter à Paris. Il n’a pas d’argent mais il se sent libre, plein de haine pour la bourgeoisie et de fortes convictions républicaines. Après une enfance difficile et des rapports conflictuels extrêmes avec son père, il a pris l’enseignement en grippe lui reprochant d’avoir asservi son géniteur. Désormais il n’a qu’une envie, devenir ouvrier. « Qui peut le plus, peut le moins » assure un dicton mais pour Jacques ce n’est pas vrai, les éventuels employeurs se méfient d’un jeune homme trop vieux (à dix-sept ans !) et trop cultivé qui veut être ouvrier « Par ce temps de révolution, nous n’aimons pas les déclassés qui sautent du collège dans l’atelier. Ils gâtent les autres. Puis cela indique un caractère mal fait, ou qu’on a déjà commis des fautes. »

Dès lors, il doit se résoudre pour survivre à dénicher de petits boulots qui payent à peine le quignon de pain et la chambre mansardée dans un immeuble insalubre. Vie de bohême étudiante au début, d’amis avec lesquels on refait le monde lors de longues discussions politiques dans l’attente du Grand Soir et de la révolution tant espérée. Après le coup d’état de Louis Napoléon Bonaparte alors que Jacques et ses amis n’ont pas réussi à entraîner les ouvriers dans un mouvement de défense de la démocratie, il retourne un temps revivre chez ses parents à Nantes.

Quand il revient à Paris, beaucoup de choses ont changé, les amis sont moins engagés dans la lutte politique, sa fiancée en aime un autre, lui-même change « Puis j’ai lu des livres, j’ai réfléchi, et je ne crois plus aussi fort que jadis à l’efficacité du régicide », pourtant avec quelques comparses il va tenter d’organiser un attentat contre Napoléon III qui échouera. Arrêté, libéré, il vivote dans la presse et l’édition car ses articles sont trop polémiques pour ses employeurs.

De leur côté, ses parents se séparent en raison d’infidélités du père. Sa mère qu’il va revoir, espère le marier avec une jeune fille mais il préfère retourner à Paris pour éviter de s’engager dans une vie bourgeoise. Finalement, dans le dernier chapitre « il se rend », acceptant un job de pion dans l’enseignement lui qui « voulait brûler les collèges », écartelé entre ses convictions et la nécessité de travailler.



Idéaliste révolutionnaire « J’aime ceux qui souffrent, cela est le fond de ma nature, je le sens », Jacques Vingtras décide de sacrifier l’avenir bourgeois qui est censé être le sien, pour se lancer dans une vie ouvrière où il pense trouver des compagnons de rage pour la révolution qu’il espère. En confrontant ses idéaux à la réalité il découvre des facettes de sa personnalité qu’il ignorait « C’est terrible, ces goûts d’aristocrate avec mes idées de plébéien ! ». Finalement il doit abdiquer temporairement – du moins dans ce deuxième volet de la trilogie – acceptant un job honnis « Je vais mentir à tous mes serments d’insoumis ! N’importe ! Il me faut l’outil qui fait le pain… ». La rage est rentrée mais non éteinte. A suivre.



Un livre qui sait être dur quand il évoque la misère, exaltant quand il ranime nos espoirs de jeunesse en un monde meilleur sous les traits de Jacques, mais Jules Vallès sait aussi nous faire sourire grâce à l’humour ou l’ironie de certaines situations. Ecrit dans un style haché, fragments de textes, notes comme dans un journal intime, décompte exact du budget serré du héros où chaque dépense ou rentrée fait l’objet d’une ligne, etc. un texte moderne qui déjà a mis pied dans le XXème siècle.

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Le Bachelier

Dans ce second roman, après" L'Enfant", Vallès raconte son parcours de jeune diplômé en quête d'une situation.

Il aspire à la liberté, à la République, au bonheur, mais se heurte à ses parents toujours plus soucieux de leur image que des aspirations de leur fils ; mais il se heurte à une société craintive et dictatoriale dans laquelle il n'est pas bon d'être républicain ; mais il se heurte à la misère qui le fait courir partout pour trouver une place honnête.

Cette famille et ce contexte social créent une situation oppressante avec laquelle le jeune bachelier se bat, pour survivre et pour rester lui-même. Mais ce n'est pas facile, lorsque l'on a des lettres, de trouver une situation. Jeune diplômé, il a trop d'éducation et est trop âgé pour se tourner vers les métiers manuels qui lui assureraient une situation. Trop d'éducation et trop d'idéaux lui font refuser le déshonneur, l'humiliation quotidienne et les pistons des bonapartistes. Mais, pour autant, Il n'est pas assez formé pour trouver une situation d'intellectuel indépendant.

La seule possibilité ? l'enseignement, comme son père. Mais aussitôt se dresse l'image de ce père haï et longtemps incompris, de cette école blessante pour les élèves, méprisante pour le personnel qui se trouve en bas de l'échelle, sûre de son droit, de son pouvoir et, finalement, qui échoue à faire entrer les détenteurs du bachot dans la vie active.

S'il rejette ce chemin tout tracé pour lui (il est "né dans l'enseignement", comme il ne cesse de le répéter), le jeune Vingtras n'a plus qu'à vivre en miséreux, dans la bohème de Paris, avec le peu d'argent qui lui est envoyé tous les mois. Et il lui en faut, du courage, pour ne pas succomber à la tentation du vice, au désespoir, au bonapartisme.



Dans ce roman assez sombre, la plume de Vallès fait encore des merveilles. Que de légèreté pour parler de ses malheurs personnels, quelle ironie, quelle désinvolture pour nous montrer les petites joies d'un jeune homme qui se cherche, ses grandes misère et la situation absurde et malsaine dans laquelle il se trouve ! Par cette écriture foncièrement lyrique, on vit les bafouillements, les incertitudes, les pantalons troués de ce héros qui parvient à nous faire sourire de ses malheurs. La vie décrite est peut-être sombre, mais le roman, bien qu'il frappe efficacement là où ça fait mal, est assez léger.
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L'Insurgé

Le dernier volet de la célèbre trilogie laisse d'abord le regret de ne retrouver qu'a trop faible intensité, la dimension littéraire qui irradiait et charpentait le récit des deux précédents volumes.

Rapidement toutefois l'on mesure que l'enjeu de ce dernier volet consacré presque exclusivement à la Commune de Paris, consiste en définitive à témoigner au plus près de l'épisode révolutionnaire au moyen d'une Littérature qu'on pourrait qualifier "d'embarquée". On est plus près ici d'une approche journalistique. Le récit avait d'ailleurs au départ été publié dans le journal le Cri du Peuple que Vallès fait reparaître.

Aux descriptions des événements en train d'avoir lieu - qui accentuent encore l'écriture dynamique de Vallès, tout en rupture - s'ajoutent des portraits sur le vif des principales figures tant politiques qu’intellectuelles de la Commune ce qui fait de ce livre tout à la fois un document et une entreprise romanesque atypique, qui clôt avec panache ce grand récit d'apprentissage.
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L'Enfant

Dureté de l'éducation des enfants, dans la toute petite bourgeoisie. Un assassinat d'enfant n'est pas ici le sujet principal - comme si c'était banal.

La révolte de Jules Valles est à toutes les pages.
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L'Enfant

L'Enfant, c'es tout d'abord l'enfant battu par sa mère, pour son bien, pour ne pas qu'il devienne un enfant gâté; c'est aussi l'enfant qui ne supporte pas l'ennui du collège ni les humiliations qu'y subit son père , surveillant puis professeur. L'Enfant, c'est aussi une peinture lyrique de la campagne et des paysans, un éloge de tous ceux qui travaillent avec leurs mains; et c'est aussi une prise de conscience politique, l'idée que la misère n'est pas une fatalité.

L'écriture de ce roman est particulière, au présent, hachée. Mais le personnage narrateur donne envie de le suivre: il évolue dans ce roman, de la naïveté à la prise de conscience, de la passivité à l'action; et ses rapports avec ses parents ne sont pas stéréotypés: Vallès a bien su rendre la subtilité et la complexité de l'amour filial. Et il sait aussi faire rire!

Je ne vais pas hésiter à lire la suite des aventures de ce jeune Jacques Vingtras!
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L'Enfant

Malgrè que je ne suis pas une grande fan des classiques, je n'appréhendais pas trop cette lecture, je dirais même que c'est une belle découverte. Jules Vallès nous raconte son enfance à travers le personnage de Jacques Vingtras, qui n'a pas une enfance des plus heureuses. "L'Enfant"est le premier tome de la trilogie autobiographique qu'a écrit Jules Vallès.



J'ai beaucoup apprécié cette lecture. Je me suis plongée dans l'histoire, dans les peines et les joies du petit Jacques dont la mère est vraiment odieuse. J'ai aussi aimé découvrir une autre époque, comment était son quotidien, et le comparer à nos jours. C'est fou comme les temps changent!



C'est un classique donc il est évidemment plus dur à lire. J'ai cependant assez bien compris par rapport à d'autres. De plus, cette collection est faite pour le cadre scolaire et contient, dans chaque page, les définitions des mots les plus compliqués ou des notes qui aident à mieux comprendre certaines phrases ou expressions.



En conclusion, un roman très intéressant pour l'histoire, tout comme pour la découverte d'un mode de vie et d'une éducation très différents de notre époque.
Lien : http://enjoy-books-lecture.b..
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L'Enfant

Jacques Vingtras, le narrateur, a au début du récit, 5 ans. Il vit à Pannesac, petite ville de province où il est élevé par ses deux parents : une mère fille de paysan et un père professeur. Jacques mène une enfance triste et seule. Il n’a qu’une envie, celle de quitter cette maison qui l’étouffe. Heureusement la Famille comporte un certain nombre d'oncles et de tantes, des personnages plus agréables et plus sympathiques. Il tombera d’ailleurs amoureux de ses cousines. Ses parents veulent qu’il ait une éducation intellectuelle afin de suivre la voie de son père. Jacques quant à lui ne s’y intéresse encore guère.



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L'Enfant

J’avoue ne pas avoir perçu, quand j’ai découvert ce livre adolescent, l’immense talent de plume de son auteur.

Dire que le bouquin constitue une autobiographie partielle est un doux euphémisme. C’est bien davantage.

Il est des choses qu’on ne peut inventer. Je ne sais pas si des psys se sont penchés sur la question, mais il est probable qu’avec les deux parents, fussent-ils pris séparément ou ensemble, on a affaire à deux sujets d’anthologie.

Aujourd’hui, on va étudier le pervers narcissique. Madame Vingtras, s’il vous plaît, on vous demande ! C’est la deuxième porte à gauche, le, divan vert.

Contrairement à notre ami babelionaute olivberne, dont j’ai adoré d’ailleurs la critique, je ne trouve pas le livre long et difficile à lire, bien au contraire. On peut se laisser emporter par ce flot terrible, certes, de méchanceté, de mesquinerie indicible, mais il y a derrière cette écriture aux phrases courtes des pointes d’humour noir, une façon d’observer son prochain avec une saisissante lucidité, et aussi, ce sera encore plus flagrant dans les deux volumes qui suivent, une incroyable et naturelle bonté du narrateur qui sourd, malgré tout ce qu’il ramasse sur la tronche.

Une autre babelionaute, madameduberry, parle de « l’éprouvante description d’une enfance et de sa misère affective »

Je crois qu’on ne peut mieux résumer le sujet, tant dans l’élégance de la forme que dans la justesse du fond et j’espère que madameduberry et olivberne me pardonneront de les citer, au lieu de bâtir ma critique tout seul comme un grand.

Vallès alterne les horreurs parentales avec des bontés parallèles : son oncle, la vieille demoiselle voisine, des enfants rencontrés en dehors, avec qui Jacques noue des liens très amicaux et purs. Ça nous fait respirer un peu.

Ce qui m’a le plus fait priser la narration réside dans la modernité du jugement. Globalement, on ne frappe plus les enfants dans les établissements scolaires, ce qui constitue une belle victoire de l’humanité sur la brutalité tolérée d’une longue époque, mais la vision de l’institution elle-même, qui se développera encore davantage dans le second volume, demeure criante de vérité et a, hélas, bien peu changé. L’ambition à la petite semaine de certains fonctionnaires, le pouvoir d’emmerder de moult chefaillons, la morgue prétentieuse d’autres, ou leur servilité suivant le moment, tout cela est drôlement bien vu, mon vieux Jules.

De même, des familles entières ont élevé, bien que ce ne soit pas du tout le terme adéquat, leurs enfants dans une violence larvée ou ouverte, et c’est bien triste, légitimée. Par la société, l’entourage, la famille. On ne contrariait pas la brute avinée qui levait la main, ou pire, sur sa famille. On agissait en cachette, sans se faire voir, pour tenter de faire un peu de bien aux victimes. Même s’il reste beaucoup à faire, on a avancé de ce côté-là, au moins.

La narration du révolutionnaire diffuse un rythme enlevé à l’ensemble. Les phrases, comme les chapitres, donnent dans le bref. C’est incisif, suffisant. Les références aux auteurs latins et grecs, qu’on distinguera aussi dans les volumes suivants, s’avèrent pertinentes autant que remarquables. Il est clair qu’elles peuvent dérouter de jeunes lecteurs. Vallès était né en 1832, ça fait quand même presque deux siècles. S’il n’avait connu ses deux horreurs de parents, qui lui ont parfaitement pourri la vie, on aurait pu considérer sa chance d’avoir eu accès à une belle instruction, vu l’époque. L’enseignement classique dans toute son ampleur. Ce qu’on appelait à l’époque, faire ses humanités. On considérait (à mon humble avis à très juste titre), que l’exploration du latin et du grec permettait de mieux appréhender la langue française. Cela dépassait de loin la simple étude du français ; n’oublions pas que la philosophie, au début, consistait essentiellement à approfondir les grands mythes de l’humanité, ce qui n’est pas rien.

On n’imagine pas à l’époque, la difficulté d’un enseignant à s’établir une place dans le métier.

La fin du livre laisse augurer une suite. On se doute bien que ce grand adolescent va continuer sa route et on espère qu’il va laisser ces souffrances derrière lui.

Sa région est aussi essentielle. Vallès est né dans le Velay, une région âpre, rude, mais dont il adore la nature et ceux qui la travaillent. En fait, il va lutter pour ne pas devenir un intellectuel. Il aimerait devenir ouvrier, ou paysan. Travailler avec les autres, dans les rires, le dialogue, les plaisanteries. Sa destinée sera autre, mais il revendique les racines de cette terre.

En tout cas, ce volume, un grand classique, n’a pas pris une ride.

Ce n’est que mon avis !

Merci Jules !









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L'Insurgé

Le récit le plus difficile à lire, car le roman biographique individuel cède face au témoignage historique. C'est bien un témoignage, pas un roman historique. Pour l'auteur, les événements et les personnages sont connus de tous, il n'explique donc rien, ne présente pas les personnages qu'il rencontre ou les différents faits. Il est vrai que, n'étant pas une spécialiste, j'ai été souvent un peu perdue, sans comprendre tout ce qui se passait. Mais c'est à l'image du personnage de Vingtras, qui, de la fonction qu'on lui a donnée, n'a pas un regard d'ensemble, ne sait pas ce que font les Versaillais ou ce que décide le service de la guerre, lui aussi est perdu.

Une oeuvre qui donne en revanche envie d'en savoir vraiment plus sur la Commune et la Semaine Sanglante.
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