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Citations de Justine Lévy (375)


Justine Lévy
Parfois, la nuit, je sens le début de la tristesse qui revient, c'est une sensation d'oppression, une sorte d'étau et puis, très vite, l'impression qu'on m'écrase la tête entre deux pierres, deux pierres de chagrin qui abrasent toute ma gaieté, toute ma joie
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Je ne sais pas quoi te dire. Je te dis c'est vrai, tu perds un peu tes cheveux mais ça te va bien, c'est joli. Tu me souris. Ou peut-être que ce n'est pas à moi que tu souris. Tu souris d'un sourire triste, et tes yeux se plissent, et des tas de petites rides comme des pattes d'araignée autour de tes yeux. Tu as vieilli, tu as vingt-sept ans et tu as vieilli, je ne l'aurais pas remarqué si on vivait ensemble, mais aujourd'hui je le remarque et c'est comme ça que je comprends qu'on est vraiment séparés. Toi aussi tu le comprends. Maintenant, tu viens de le comprendre. Et tu me souris, de ce sourire triste qui ne m'est pas vraiment adressé. Tu ne poses pas, aujourd'hui. Tu n'avais pas prévu cette rencontre, tu n'as pas répété et donc tu ne poses pas.
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Il a eu l'air triste, plus de la photo déchirée que du fait de me quitter. Il a toujours été fou avec les photos. Parfois je me disais qu'il n'aimait les choses de la vie que pour les voir un jour en photo. Moi c'est le contraire, rien ne me fait plus peur qu'une photo, rien ne me semble plus faux-cul qu'une belle photo de bonheur avec toute la quantité de malheur qu'elle promet...
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on n'avait pas vingt ans, on s'aimait mais on ne savait pas ce que cela voulait dire, on ne savait pas que ça voulait dire qu'on allait souffrir, qu'on allait pleurer et se battre et se faire du mal et avoir envie de mourir, on avait vu les autres mais on n'était pas les autres, on était un miracle, on allait gagner là où Ariane et Solal avaient échoué, on vivait dans l'instant, on ne se posait pas de questions, on ne savait pas qu'un jour l'amour deviendrait un souvenir qui tord le coeur.
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Je suis aux commandes d'un navire qui ne doit pas être trop chargé pour ne pas prendre l'eau et arriver au bon port de la gaieté.
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faut être drôlement heureux pour supporter d'être triste, drôlement heureux ou drôlement courageux, et moi je ne suis pas très courageuse, et je suis très très malheureuse
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Je les regarde, leur peau douce, leurs cheveux en bataille, leur totale absence de cynisme, leur joie solide et sans sous-entendu, je les trouve tellement parfaits que ça me rend triste, zut, voilà la sale tristesse qui revient, je suis triste du jour où ils seront moins gais, je voudrais les y préparer, leur inoculer de la tristesse à petites doses, à l'homéopathie, je voudrais les vacciner contre la vie, les mithridatiser contre le chagrin, alors je leur passe Bambi en boucle sur le lecteur DVD avec la mort de la maman, Le Roi lion avec la mort du papa, ça va les désensibiliser, c'est comme des super-défenses immunitaire que je leur donne, comme ça quand ils seront confrontés à un vrai deuil ça ne leur fera ni chaud ni froid, ils auront une idée de comment faire face, de comment on réagit, de comment on gère, de combien de temps ça dure, moi je crois que ça dure toute la vie mais j'ai peut-être été mal préparée...
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Une guerrière aux yeux humides qui vient la nuit, toutes les nuits, plusieurs fois par nuit, surveiller leur sommeil, toucher leurs cheveux, effleurer leurs joues rebondies, leurs fossettes sur les mains. Une guerrière niaise qui se pose des questions niaises, comment je vais faire quand ils seront grands, et qu'ils pueront des pieds, et qu'ils me fermeront la porte de leur chambre au nez et qu'ils me vireront de leurs amis Facebook et qu'ils m'excluront de leurs fêtes d'anniversaire, comment je vais faire quand ils auront honte de moi, de la façon dont je m'habille, dont je me maquille, honte de me voir danser, honte aussi de ma manière de parler, honte de mon parfum, de mes Nicorette qui me font zozoter, de mes livres, de ma timidité, honte d'être mes enfants, honte d'avoir cette mère-là sur le dos, je sais que ce jour arrivera et je m'y prépare et je m'en attriste déjà, mais c'est pas encore ça le pire, le pire c'est quand on sera des presque étrangers, que je ne saurai plus rien de leurs vies et de leurs nouveaux sentiments et de leurs fiancés et fiancées, et qu'ils se débrouilleront sans moi avec des existences dont je n'ai même pas idée, je sais bien que c'est pour ça qu'on élève des enfants, pour qu'ils puissent un jour se passer de vous, mais comment je vais me passer d'eux, moi?
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...ça me protège, ça me fait du bien, c'est peut-être quand je mens que je suis le plus sincère...
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C'est une drôle de tristesse, un peu extérieure, à la façon de ces torchères qui brûlent vers l'extérieur car dedans il n'y a plus de place. Mais c'est une vrai tristesse. Une tristesse en bruit de fond. Une tristesse qui ne lâche jamais prise, ne laisse pas une seconde en repos.
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Je riais, ça me faisait hurler de rire, plus forte que lui, besoin de personne, quelle blague.
Mais lui, obstiné, répétait tu me quitteras un jour,
J'en suis sûr aussi que personne ne t'aimera jamais comme moi.

Ah, et pourquoi ?
Parce que.
Parce que quoi ?
Parce que c'est comme ça,
je te connais par coeur, je t'aime par coeur,
personne ne t'aimera par coeur comme moi.

Je pensais qu'il avait tort.
C'est loin, je m'en souviens mal, mais je crois que je pensais qu'il avait tort, qu'on ne se quitterait jamais,
il était toute ma vie, je n'allais pas quitter ma vie,
il disait ça pour se faire peur, et ça me donnait le vertige de m'imaginer sans lui.

Il disait ça pour se faire du mal, pour me faire du mal,
Mais ça ne me faisait pas mal,
C'était imaginer une couleur qui n'existe pas, je n'y arrivais pas.
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Il a raison. Faut arrêter de pas vivre. Faut arrêter de pas pleurer. Faut arrêter la rétention des larmes […]. Faut que t’arrêtes d’avoir peur d’être vivante.
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« Partout dans mon enfant ma mère a laissé son empreinte ».
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sans amphétamines d'ailleurs je n'étais même plus comme avant,c'était pas si simple,il ne suffisait pas que j’arrête,que j'ôte le déguisement,pour redevenir petite Louise.
Non,quand j’arrêtais,j'étais un légume.
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Je n'ai pas de gouts . Pas de dégoûts non plus .
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C'est bon, juste mon prénom. C'est presque tendre. Il chuchote mon prénom et c'est comme la douceur des choses qui me revient.
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Papa me serre dans ses bras. Ma fille. Mon bébé. Ma toute petite fille bébé. Mon orpheline. Je n'ai plus l'âge pour tout ça. Mais avec papa j'ai le droit. Avec papa j'ai tous les droits.
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Et puis il reste toujours les miracles, il y en a, ça arrive, je l'ai lu, on me l'a dit, j'avais toujours des exemples sous la main, des amis, des amis d'amis, le copain de la copine du restau où on dîne avec Pablo quand on a la flemme de faire à manger à la maison (...) . Je ne savais pas que ce n'était jamais vrai. Je ne savais pas encore que cette bataille ne se gagne pas, jamais. J'y croyais.
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Elle croit que je suis sa mère. Ça me fait peur, cette confiance qu'elle met en moi. C'est pas normal, je me dis. Elle le croit vraiment, que je suis sa mère. Elle ne sait pas que je suis cinglée, mauvaise, une catastrophe ambulante, un bloc de culpabilité, une punition. Je peux faire ce qui me chante, la mal aimer, la mal élever, la maltraiter même si je veux, je peux jeter ses doudous, la gifler, la gronder sans raison, faire la sourde oreille quand elle pleure, oublier l'heure du biberon, la changer ou ne pas la changer, elle m'aimera pareil, elle n'a pas le choix, elle m'aimera. Non, mon petit amour, mon petit ange, pardon mon bébé, pardon, mais c'est fou cette foi que tu as en moi, il ne faut pas, c'est dangereux, c'est comme ça que je l'ai aimée moi aussi, j'ai cru comme toi que maman était ma maman, qu'il suffisait d'être mère pour être une maman, j'aimerais tant que tu comprennes, je voudrais tant pouvoir te dire.
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[…] j'étouffe, je vais ouvrir la fenêtre mais c'est comme ouvrir un four, aller me jeter dans la chaleur du dehors, tout m'oppresse, le ciel, les nuages, les voisins, les voitures, le monde des vivants, […] et puis surtout ce bureau qui servait de chambre à maman, l'air est irrespirable, chargé de son parfum, de l'odeur de ses vêtements, ça suinte la maladie, la douleur et la mort, ça s'est imprégné partout, je peux pas rester dans cette pièce, je peux toucher à rien, comment peut-elle être si présente alors qu'elle n'existe plus, comment son odeur peut-elle s'être incrustée comme ça alors qu'en comptant l'hôpital ça fait facile six mois qu'elle n'est plus là, j'ai envie de vomir.
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