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Citations de Justine Lévy (375)


Pour l'heure, elle est en retard, comme d'habitude. Que ce soit clair : maman est chronostique ; le temps existe, mais elle n'y croit pas.
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Je lis toujours les livres de Justine Lévy d’une traite !
Sa belle écriture reflète un talent et une sensibilité qui ne faiblissent pas au fil des œuvres.
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Je donnerais tout, je donnerais ma vie, pour qu'Antonin aille réellement mieux, qu'il ne souffre plus, qu'il mène la vie paisible à laquelle chacun de nous a droit. Mais je sais également, les mères savent, les mères savent mieux que quiconque, qu'il est plus en sécurité ici, avec des infirmiers et des docteurs à disposition, nourri, logé, blanchi, la chapelle quand il a envie, des livres à porté de main, du papier pour écrire, un autre pour dessiner, plutôt que bringuebalé dans tous les orages du monde. La passé nous l'a assez prouvé.
page 144.
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Ce sont les asiles de fous qui rendent fous les fous. Les gémissements incessants, les appels à l'aide auxquels personne e répond jamais, l'odeur permanente d'éther, de tabac froid et de corps mal lavé, les aliénés qui errent les uns derrière les autres comme s'ils avaient quelque part où aller, alors qu'ils n'iront plus jamais ailleurs que des latrines aux dortoirs, et de la cour au cachot, moi aussi, ça me rendrait folle.
page 74
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 Et ça veut dire quoi, tomber amoureuse, tomber malheureuse ? On ne peut pas tomber un peu. Quand je tombe c'est toujours de haut.
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À l'hôpital, on montre tout ce qu'ailleurs on cache. Le pipi, le caca, les viscères, on ne parle que ce dont moi, je ne parle jamais, question de principe, et de tabou, et de pudeur, et de névrose. Ici, on n'a pas de ces embarras, c'est fou comme je m'y suis faite, maman comment était ton petit caca ce matin?
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Moi à cette époque je ne savais plus de quoi j’avais envie, l’envie était partie, elle m’avait quittée avec la confiance, l’appétit, la gaieté.

On n’en meurt pas forcément, de ces chagrins-là.

Et puis cette autre peur très ancienne qui s’est fossilisée et qui se réanime quand je pense à l’avenir, aux chagrins amoureux, au chagrins tout court de mes enfants, de nos enfants, une peur d’avance, la peur par anticipation des salauds qui leur feront du mal comme lui m’a fait du mal à moi. Il faut qu’ils soient forts, nos enfants, je suis contente de les découvrir plus solides que moi, moins sentimentaux, moins mélancoliques, je suis contente, en fait, qu’ils ne me ressemblent pas.

… il y a des filles à qui ça va très bien, petit nez rougi, yeux liquides, minois de chaton apeuré, moi je suis une épouvante quand je pleure, des vaisseaux qui éclatent dans le blanc des yeux, le nez en chou-fleur, les lentilles qui tombent, des hoquets, des suées, des plaques rouges sur les joues, un désastre, une flaque.

Je ne savais pas encore que plus tard, pour Pablo, ça voulait dire dare-dare, parce que la vie est urgente, parce que la vie c’est l’urgence et que Pablo est l’urgence incarnée, vite, vite, il est toujours en mouvement, même dans son bain, même en dormant, il se lève tôt le matin, toujours en forme, toujours une idée en tête, voyager, travailler, organiser des fêtes, des manifs, des contre-manifs, lire tous les livres, voir tous les films, écouter tous les disques, maintenant, tout de suite, après ce sera trop tard, la relève est déjà là, qui trépigne, qui piaffe, allez, allez, on n’a pas le temps de prendre notre temps, prendre son temps c’est le perdre, allez, go ! go !

… c’est comme ça, je n’aime pas être libre, pour aimer être libre il faut du désir, de l’ambition, le goût des actes et du risque, et moi j’ai peur de mes désirs et je n’ai aucune ambition, je veux que ce soit Pablo qui décide de tout, je veux lui donner mes pensées, lui déléguer mes goûts et mes tentations, je veux me laisser porter, et puis d’accord désobéir, me rebeller, râler, ça oui, je veux bien râler, mais surtout pas aller où bon me semble, j’aurais trop peur d’aller n’importe où et que tout recommence.

Elle ne voulait pas un bonheur de pacotille, elle ne voulait pas un bonheur au rabais, un bonheur en attendant mieux ou un bonheur tout confort, non, elle le voulait grand luxe, éclatant, hors normes, elle y croyait, elle y avait droit, elle l’a cherché avec mon père, elle l’a cherché de l’autre côté de la Terre, elle l’a cherché…


Quel désastre, le bonheur. Quelle tristesse, de vouloir être heureux. Etre joyeux, c’est difficile aussi. Mais c’est poli, c’est gentil, c’est à la portée de n’importe qui, c’est comme mettre une jolie robe, un jean neuf, et puis ça n’empêche pas d’être lucide et de garder les yeux ouverts et de savoir comment tout ça se termine, mais ça aide à le supporter, plus que l’amour je trouve, plus que l’argent, plus que tous ces subterfuges, ces bouées, ces flotteurs. Non, la gaité, la vraie gaieté, ou peut être la fausse je ne sais pas, la gaieté qu’on décide, la gaieté comme une résolution, c’est ce qui marche le mieux…

Les gens pensent que je suis née dans les beaux quartiers, ceux des bons lycées, et puis que je n’ai jamais manqué d’argent donc que je n’ai jamais manqué de rien puisque c’est ça l’essentiel, n’est-ce pas ? Salauds de riches, disait maman qui ne l’était pas, riche, salauds de blindés qui, en plus, ont tout leur temps pour être tristes. Eh bien vous allez voir, moi, comment je vais prendre tout mon temps pour être gaie à crever et emmurer vivante la mauvaise tristesse.

… voilà comment on rate sa vie, à vouloir toujours ménager papamaman, maintenant je ne ménage plus personne, je fais ce qui me plaît et j’ai choisi de ne pas être triste à la mort de maman parce qu’il n’y a pas de petite ou de grande tristesse, de tristesse autorisée et de tristesse buissonnière, c’est comme quand on arrête la cigarette, il ne faut plus y toucher du tout, ça doit être radical, voilà.

… comme si quelqu’un était fait pour ça, devenir parent, aimer quelqu’un plus que soi-même, renoncer au droit à son gentil malheur, au confort de la mélancolie et des grasses matinées.

… j’ai ravalé mes larmes, j’ai soulevé ma fille avec une force que je ne me connaissais pas non plus et je l’ai serrée contre moi, violemment, à lui faire mal, à nous faire mal, viens ma chérie, viens, bien sûr que si je suis ta maman, qu’est-ce que tu crois, j’étais très très fâchée, pourtant tu n’as pas fait une grosse bêtise, mais c’est tellement énervant d’être obligée de crier pour se faire entendre, tu comprends ? Et ç’a été comme une gifle à l’envers, ça a tout remis en place, elle la fille, moi la mère, la fille dans les bras de la mère, mais la mère aussi dans les bras de la fille…

… je passe devant la tête haute et le regard au loin, parce que la nostalgie est l’are des faibles….

Il y a des gens qui pensent que ça fait mûrir, d’avoir des enfants, moi je trouve que ça vous met surtout face à votre propre enfance, tiens prends ça dans la gueule, je me revois, petite, ne sachant pas vraiment jouer, ne sachant jamais comment faire pour prendre la vie moins au sérieux, j’adorais les camions de jouets que mon père me rapportait de ses voyages, ça avait l’air de lui faire tellement plaisir que ça me faisait plaisir aussi, mais ce que j’aimais surtout c’était rester au contact des adultes, m’imprégner d’eux, les écouter, somnoler, ne jamais m’endormir tout à fait, m’accrocher au jour au cas où leur viendrait l’envie subite de me quitter pendant la nuit, être toujours prête à les suivre, ne jamais être seule, donc pas tellement jouer. A qui ça fait plaisir ces montagnes de cadeaux que j’offre à nos enfants ? A moi, bien sûr. Je voudrais les couvrir de joie mais je ne sais les couvrir que de jouets, ce qui, j’en conviens, n’est pas tout à fait la même chose, et eux n’en peuvent plus, ils croulent, ils sont harassés, quelle lourdeur cette mère qui veut tout le temps se racheter, mais se racheter de quoi….

… je hais la poussière, ça me donne l’impression que l’appart est en train de mourir et nous avec lui…

… il n’y a que les très belles femmes qui peuvent se passer de sourire, les autres doivent faire des efforts, sourire comme des dingues, s’arracher la gueule à force de sourire…

Quelque chose qui éclate dans ma tête et une colère bizarre qui m’envahit, une colère qui est le contraire de moi, si effacée, si timide, si enfoncée dans mon accoudoir, si excusez-moi d’être là, mais une colère qui, pourtant, à l’instant où elle explose, me paraît curieusement évidente, étrangement familière, logée au fond de moi, attendant le bon moment pour sortir, ce n’est peut-être pas précisément le bon moment, je ne sais pas, mais tant pis, c’est comme ça, je n’ai pas d’autre choix …

… c’est sûrement un compliment, j’ai toujours eu tant de mal avec les compliments, mercipardonmerci…

… je sais juste qu’une maman malheureuse vous refile toujours un bout de son malheur, sans le faire exprès et sans le savoir, c’est comme ça, le chagrin ne disparaît pas quand il s’en va, il passe d’une personne à l’autre, comme un rhume, un bâillement, une toux ou un fou rire.

Et moi je serrais ses doigts en retour, je me disais dans le fond c’est parce qu’elle m’aime qu’elle me gronde quand je rentre de chez maman, à quoi ça servirait de gronder quelqu’un qu’on n’aime pas ?

… si vous aussi vous voulez avoir peur, peur tout le temps, peur à vomir, une peur bien épaisse, bien collante, eh bien faites des enfants.

Là c’est une peur qui résiste à tout, qui tord le ventre et cogne dans la tête, qui accélère les battements du cœur et, en même temps, paralyse, parce que moi quand un de mes enfants tombe, devant moi, qu’il se fait mal, qu’il crie, je mets toujours un temps fou à réagir, je suis toujours la dernière à accourir, je suis comme hypnotisée, clouée au sol, pétrifiée, voilà, c’est ça, changée en pierre, statufiée, stupide, imossibilité de bouger, d’appeler à l’aide, emmurée vivante, quelqu’un en moi qui crie, quelqu’un en moi qui se rue, mais sans un sursaut, sans un tressaillement, je pèse deux cents kilos, mes jambes ne sont plus mes jambes, mon corps n’est plus mon corps, il devrait être là-bas, avec ma fille recroquevillée par terre et qui pleure, mais il reste là, immobile, tétanisé, c’est de la glu, l’affreuse glu de la peur.

La peur est livrée avec les enfants, ça fait partie du lot, c’est dans le paquet-cadeau, on peut contenir la tristesse, la maintenir dans un endroit clos, hermétiquement clos, les mains sur les oreilles et sur les yeux, mais on ne peut pas guérir de la peur.

Parfois, il m’emmène voir un spectacle de flamenco, du bon, du beau, du vrai flamenco, rien ne m’ennuie plus au monde mais je ne lui dis pas, je ne suis pas tout le temps méchante, je fais même semblant d’être émue, je ne sais pas si c’est grave, si c’est pire, ou pas, qu’un mensonge, mais ça a l’air de lui faire tellement plaisir, alors ? Et puis c’est mieux que s’il avait les mêmes goûts que moi, ou les mêmes non-goûts.

… je devais avoir peur de la réponse, elle répondait à tout, elle ne filtrait rien, elle ne s’est jamais adressée à moi comme à un bébé, elle n’a jamais adopté ce ton bêtifiant que je prends volontiers, moi, avec mes enfants, pour les laisser à leur place d’enfant, justement, pour faire durer ce plaisir d’être un enfant que j’ai, moi, si peu connu, non, son ton n’a jamais varié, il était peut-être un peu plus doux, plus mélodieux, plus tendre que celui qu’elle prenait avec ses amis, mais que j’aie huit ou trente ans ç’a toujours été le même, ni condescendance ni mièvrerie ni gronderie ni cajolerie, j’étais sa fille, mais je n’étais pas une enfant, d’ailleurs ça n’existait pas les enfants, il n’y avait pas d’était transitoire, il n’y avait que des personnalités, des traits de caractère, des gens qui naissaient et qui allaient m
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Et puis mon ventre a grossi, et puis je me suis dit voilà, je suis comme les autres, sur la même piste, les mêmes rails, parce que c’est bien ça que font les femmes, non ? avoir des enfants, former un couple, fonder une famille, j’ai hésité entre beurk et super, entre rire et pleurer, pile ? face ? et c’est là que j’ai pris la décision d’arrêter d’être triste. Je n’ai pas pensé bon maintenant je vais être heureuse, on va être heureux tous les deux, tous les trois bientôt, car je sais bien que ça ne veut rien dire, être heureux, est-ce qu’on a déjà vu quelqu’un d’heureux plus d’un quart d’heure ? Est-ce que maman n’a pas cherché le bonheur en vain en vain en vain toute sa vie ? elle ne voulait pas un bon heur de pacotille, elle ne voulait pas un bonheur au rabais, un bonheur en attendant mieux ou un bonheur tout confort, non, elle le voulait grand luxe, éclatant, hors normes, elle y croyait, elle y avait droit, elle l’a cherché de l’autre côté de la Terre, elle l’a cherché avec ses hors-la-loi, ses parias, elle l’a cherché dans la drogue, toutes les drogues…..[…]
Quel désastre le bonheur. Quelle tristesse, de vouloir être heureux. Etre joyeux, c’est difficile aussi. Mais c’est poli, c’est gentil, c’est à la portée de n’importe qui, c’est comme mettre une jolie robe, un jean neuf, et puis ça n’empêche pas d’être lucide et de garder les yeux ouverts et de savoir comment tout ça se termine, mais ça aide à le supporter, plus que l’amour je trouve, plus que l’argent, plus que tous ces subterfuges, ces bouées, ces flotteurs. Non, la gaieté, la vraie gaieté, ou peut-être la fausse, je ne sais pas, la gaieté qu’on décide, la gaieté comme une résolution, c’est ce qui marche le mieux, c’est comme ma grand-mère chérie qui, sur son lit de mort, le corps comme une plaie, tous les organes bloqués, trouvait encore la force ou la plaisir de plaisanter.
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Je déteste, d'habitude, les gens qui disent partie au lieu de morte. Partie où, on se demande. C'est nul, c'est ridicule, cette façon de mettre des gants, de la pudeur, comme quand on dit israélite pour pas que juif écorche la langue.
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Je sortais de chez le psychanalyste, c'était ma deuxième et dernière séance, il m'avait dit quelque chose du style ce qui vous énerve (j'étais très énervée) c'est que votre mère ait couché avec votre père, et j'avais trouvé ça tellement violent que je m'étais sauvée...
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Même si ce livre est loin d'être un chef-d'œuvre, c'est un bon premier roman qui est intéressant et se lit facilement. Justine Lévy reviendra sur les relations avec sa mère dans "mauvaise fille", livre plus complexe, plus mûr et autour d'évènements plus forts.

Les noms ont été modifiés, de même que la profession du père de la narratrice mais il s'agit d'une auto-fiction où Justine Lévy raconte son enfance et son adolescence avec sa mère, personnage fantasque et totalement irresponsable.

C'est touchant, tant en ce qui concerne la fille Louise partagée généralement entre l'amusement et l'exaspération, mais qui n'en peut plus et aspire à retrouver une vie équilibrée auprès de son père, que pour sa mère Alice de plus en plus en dehors du monde.
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C’est quand je suis tombée enceinte que j’ai décidé d’arrêter d’être triste, définitivement, et par tous les moyens. On se connaissait depuis quoi ? trois, quatre jours ? et Pablo m’a dit qu’il voulait un enfant, un chien, une maison et une bière bien fraîche, là, maintenant, tout de suite. Je lui ai servi la bière, j’en avais plusieurs packs d’avance pour maman, mais pas au frigo, maman précisait toujours pas trop fraîche s’il te plaît, avec un petit sourire qui voulait dire c’est comme ça que je l’aime, moi, la bière, pas trop fraîche, comme si c’était une affaire de goût, alors qu’en fait elle ne pouvait plus supporter le froid, à cause de ses dents toutes pourries.
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Il y a des gens qui pensent que ça fait mûrir, d'avoir des enfants, moi je trouve que ça vous met surtout face à votre propre enfance, tiens prends ça dans la gueule, je me revois, petite, ne sachant pas vraiment jouer, ne sachant jamais comment faire pour prendre la vie moins au sérieux, j'adorais les camions de jouets que mon père me rapportait de ses voyages, ça avait l'air de lui faire tellement plaisir que ça me faisait plaisir aussi, mais ce que j'aimais surtout c'était rester au contact des adultes, m'imprégner d'eux, les écouter, somnoler, ne jamais m'endormir tout à fait, m'accrocher au jour au cas où leur viendrait l'envie subite de me quitter pendant la nuit, être toujours prêtre à les suivre, ne jamais être seule, donc pas tellement jouer.
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D'ailleurs ce n'est pas moi qui porte mon futur enfant, c'est lui qui me porte, me soulève, c'est lui qui me guide vers une vie nouvelle, ritualisée, concrète, une vie de famille de publicité.
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J'ai trop peur de glisser sur mes larmes, de m'étaler dans la tristesse et de ne plus pouvoir me relever
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je vois venir le week-end, je vois arriver le grand vide du samedi et le grand vide du dimanche et comment être sûre que la tristesse ne va pas profiter de tous ces grands vides pour revenir?
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D'habitude quand je sens que la tristesse arrive je vais m'acheter un jean.C'est la perspective du nouveau jean qui m'aide à me lever.C'est ça,acheter des jeans,faire des emplettes,ce que font les vrais vivants et ça m'aide donc à rester vivante.
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Ma grand-mère est morte, mais je suis si tuméfiée à l'intérieur, désespérée, détruite, que je ne suis pas triste, et je ne pleure pas. Autour de moi, des tas de gens que je ne connais pas, des gens entassés et éplorés, des gens qui ont l'air de savoir pourquoi ils sont là et pourquoi ils ont du chagrin, des gens qui doivent venir de loin, de Marseille, de Madrid, de Tel-Aviv, de New York, ils sont sa famille, ma famille, ils l'aimaient, moi aussi ils ont l'air de m'aimer, mes condoléances, mes regrets, si je peux faire quelque chose, elle était si exceptionnelle, n'hésitez pas.
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Elle a les yeux fermés quand j'entre dans la chambre. Et c'est terrible. D'abord, j'ai l'impression qu'elle les ferme exprès, pour me gronder, pour me punir, tu n'es pas venue hier, tu m'as laissée seule, tu m'as menti, tu ne me parles de rien, mauvaise fille. Ensuite j'ai l'impression que c'est pire, qu'elle me voit à travers ses paupières, qu'elle m'observe, qu'elle sait tout, qu'elle a tout compris et qu'elle s'amuse de cette idiote de fille qui la prend pour une idiote.
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Faut apprendre à être adulte, je le sais. Mais comment on fait pour ça, quel livre on lit, quel conseil on prend, quels cours, quel mode d’emploi ? Etre brune, ça me semble un bon début, vraiment. Le reste viendra tout seul.
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