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Citations de Karel Capek (256)


Quiconque devient jardinier recherche avec complaisance les « Vieux Chroniqueurs » . Ce sont des personnes d’un certain âge et passablement distantes qui disent chaque printemps , qu’elles n’ont pas souvenir d’avoir jamais vu un temps pareil . S’il fait froid, elles proclament qu’elles ne se souviennent pas d’un printemps aussi froid. « Une fois, il y a de ça soixante ans, il a fait si chaud que les violettes fleurirent à la Chandeleur ». Par contre si le temps est légèrement plus chaud, les chroniqueurs soutiennent n’avoir aucun souvenir d’un printemps aussi chaud. « Une fois, il y a de ça soixante, nous circulâmes en train en traîneau à la Saint-Joseph ». Bref, les chroniqueurs eux aussi témoigne qu’en ce qui concerne le temps, notre pays a toujours été soumis à un arbitraire effréné et qu’il n’y a pas à aller contre.
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Vous verrez, au bout d’une quinzaine, sortir de la mauvaise herbe au lieu de gazon. C’est un des mystères de la nature que les mauvaises herbes les plus luxuriantes et les plus vivaces naissent toujours des meilleures semences de gazon : qui sait s’il ne faudrait pas semer de la graine de mauvaises herbes quand on veut avoir de beau gazon ? Trois semaines après, votre pelouse est abondamment couverte de chardons drus et autres saletés rampantes ou enracinées dans le sol, quand vous voulez les arracher, ou bien elles se cassent juste à la racine, ou bien elles emportent toute une motte de terre. Ainsi vont les choses :
plus une saleté est nuisible, plus elle a de vitalité.
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Je vous le dis : la mort n'existe pas ; il n'y a même pas de sommeil. Seulement nous croissons par périodes. Il faut être patient avec la vie car elle est éternelle.
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Les dieux aussi ont leurs saisons. En été, on peut être panthéiste, on peut se considérer comme un morceau de la nature ; mais en automne on ne peut se considérer que comme un homme.
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Ainsi vont les choses : plus une saleté est nuisible, plus elle a de vitalité.
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Quoi qu'on en dise, la Norvège et ses habitants forment un bien beau pays ; et si je devais citer des points négatifs, il ne me viendrait à l'esprit que cette congrégation américaine, les moustiques et la prohibition partielle ; il y a bien aussi un plat qui ne m'a pas inspiré, mais comme, par prudence, je n'y ai pas goûté, je ne peux pas me prononcer. Un pays bon et austère, habité par de braves gens ; un pays de campagnes et de petites bourgades, dont les courageux habitants vivent silencieusement et sagement dans de petites boîtes proprettes, au milieu du monde le plus fan...tastique, le plus monumentale et parfois le plus irréel qui soit. p235
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Tu vois. Si ce n’étaient que les salamandres contre les hommes, il y aurait peut-être quelque chose à faire ; mais les hommes contre les hommes, mon vieux, rien ne peut les arrêter.
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— Tu crois qu’il y aura la guerre ? s’inquiéta Mme Povondra. Tu sais, à cause de notre Frantik, pour qu’il ne soit pas obligé de partir.
— La guerre ? fit Povondra père. Il faut une guerre mondiale pour que les États puissent se partager l’Océan. Mais nous, nous resterons neutres. Il faut bien qu’il y ait des neutres pour livrer des armes et tout le reste aux autres. C’est comme ça, décida M. Povondra
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Comment n’aurai-je pas pitié du genre humain, je te le demande bien ? Mais il m’a surtout fait pitié quand je l’ai vu courir lui-même tête baissée à sa perte. Ça donne envie de crier, de voir ça. Crier et lever les bras comme quand on voit un train s’engager sur une mauvaise voie. Maintenant, il est trop tard pour l’arrêter.
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Le dimanche écossais est pire encore que le dimanche anglais, et les messes écossaises donnent une idée de l'infini dans le temps.

Loch Tay - p. 101
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Si vous cherchez la petite île de Tana Masa sur la carte, vous la trouverez en plein sur l’équateur, un peu à l’ouest de Sumatra ; mais si vous montez sur le pont du Kandong Bandoeng pour demander au capitaine J. Van Toch ce que c’est que cette Tana Masa devant laquelle il vient de jeter l’ancre, il lâchera une bordée de jurons, puis il vous dira que c’est le plus sale coin de l’archipel de la Sonde, encore plus minable que Taba Bala et tout aussi perdu que Pini ou Banjak ; qu’il n’y vit, sauf votre respect, qu’un seul homme – sans compter, bien sûr, ces pouilleux de Bataks – et que c’est un agent commercial, un soûlard, un bâtard de Cubain et de Portugais, plus voleur, mécréant et cochon que tous les Cubains et tous les Blancs pris ensemble ; et que s’il y a au monde quelque chose de foutu, c’est bien cette foutue vie sur cette foutue Tana Masa, c’est moi qui vous le dis, Monsieur ! Alors vous lui demanderez sans doute pourquoi il vient d’y jeter ses foutues ancres comme s’il voulait y passer trois jours ; il répondra à cette question par un grognement irrité, puis il vous fera comprendre, toujours en grommelant, que le Kandong Bandoeng ne serait pas venu dans les parages simplement pour du foutu coprah ou de l’huile de palme, ça tombe sous le sens, Monsieur, et d’ailleurs ça ne vous regarde pas, j’ai mes foutus ordres, Monsieur, et vous êtes prié de vous mêler de ce qui vous regarde. Puis il lâchera des jurons copieux et variés, comme il sied à un capitaine de bateau encore vert malgré son âge.
Mais si, au lieu de poser des questions indiscrètes, vous laissez le capitaine Van Toch grogner et jurer à cœur joie, vous en apprendrez plus long. Vous voyez bien qu’il a besoin de se soulager. Laissez-le donc parler, son amertume se frayera son chemin.
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DOMIN : On va diversifier la production. Finis les robots universels. Nous allons produire des robots dans différents pays. Tu sais ce que nous allons faire ?
HÉLÈNE : Non.
DOMIN : Des robots nationaux.
HÉLÈNE : C’est quoi, ça ?
DOMIN : Cela veut dire que chaque usine produira des robots d’une autre couleur, d’une autre langue. Ils seront tous différents et ne pourront plus se comprendre. Et nous, nous allons les éduquer un peu dans ce sens-là, tu comprends ? Pour que les robots d’une marque haïssent jusqu’à la mort les robots d’une autre marque.
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ALQUIST : Oui. Et tous les ouvriers du monde seront au chômage.
DOMIN, se lève : C’est vrai, Alquist, ils n’auront plus de travail, mais d’ici dix ans, mademoiselle, les robots universels de Rossum produiront tant de blé, tant de tissus, tant de tout que nous dirons : les choses n’ont plus de prix, alors chacun n’a qu’à prendre ce qu’il lui faut. Il n’y aura plus de misère. Sans doute qu’ils n’auront plus de travail mais le travail n’existera plus ! Tout sera fait par des machines vivantes. L’homme pourra se consacrer à ce qu’il aime. Il ne vivra que pour se perfectionner.
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DOMIN : Alors le jeune Rossum s’est dit : Un homme, ça ressent par exemple de la joie, ça joue du violon, ça a envie de se promener, bref il y a tant de choses qui sont, au fond inutiles.
HÉLÈNE : Oh non !
DOMIN : Attendez un peu. Qui sont inutiles lorsqu’on doit, disons, tisser ou calculer. Un moteur diesel ne doit pas non plus avoir des franges ou des ornements, mademoiselle Glory. Et fabriquer les ouvriers artificiels, c’est la même chose que fabriquer les moteurs diesel. La production doit être simplifiée au maximum et le produit le meilleur possible. Que pensez-vous, quel est le meilleur ouvrier possible ?
HÉLÈNE : Le meilleur ? Probablement celui qui… qui… est honnête… et dévoué.
DOMIN : Non. Celui qui coûte le moins cher. Celui qui exige le moins. Le jeune Rossum a mis au point l’ouvrier qui a le minimum d’exigences. Il l’a simplifié. Il l’a débarrassé de tout ce qui n’est pas absolument nécessaire pour qu’il travaille. Ainsi, à force de simplifier l’homme, il a créé le robot. Chère mademoiselle, les robots ne sont pas des hommes. Du point de vue mécanique, ils sont plus parfaits que nous, ils ont une étonnante intelligence rationnelle mais ils n’ont pas d’âme. Vous voyez, mademoiselle, le produit de Rossum est techniquement supérieur au produit de la nature.
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DOMIN : Je vous montrerai au musée tout ce que Rossum a bricolé en dix ans. Il voulait faire un homme, ça a survécu à peine trois jours. Le vieux n’avait pas le moindre goût. Il a fabriqué un épouvantail qui avait à l’intérieur tout ce qu’il faut à l’homme. Un vrai travail de bénédictin. C’est alors qu’est venu ici l’ingénieur Rossum, le neveu du vieux. Un petit génie, mademoiselle. Quand il a vu tout ce gâchis, il a dit au vieux : « Fabriquer un homme pendant dix ans est insensé. Si tu ne le fais pas plus vite que la nature, ça ne vaut pas la peine d’y perdre son temps. » Et il s’est lancé dans l’anatomie.
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Mais s'il me fallait dire avec précision comment je me représente les contrées tropicales, je devrais laisser tout cela et faire jaillir, comme Rimbaud, un feu d'artifice d'indications géographiquement indéterminées. "J'ai heurté, savez-vous d'incroyables Florides mêlant aux fleurs des yeux de panthères à peaux d'hommes! Des arcs-en-ciel tendus comme des brides sous l'horizon des mers, à de glauques troupeaux! J'ai vu fermenter les marais énormes, où les serpents géants dévorés de punaises choient des arbres tordus avec de noirs parfums. J'aurais voulu montrer aux enfants ces dorades..."
Oui, ce serait plus ou moins cela; mais cette jungle de fantaisie, il faudrait qu'elle soit tailladée par la machette chauffée à blanc du soleil, il faudrait faire brûler les herbes sauvages et en faire écraser les étincelles par la patte d'un dieu; il faudrait planter des batatas ou des caféiers et édifier une hutte de paille et ensuite seulement montrer aux enfants ces pays dorés où se mêlent les fleurs et les parfums, les hommes de diverses couleurs et les agents commerciaux, les serpents énormes, l'exportation et la main-d’œuvre, l'éclat bleu des papillons et les conventions internationales sur les productions agricoles. Quel méli-mélo énorme et bouillonnant, quelle jungle en folie; sachez que je n'irai en pèlerinage en aucun paradis où je reposerais à l'ombre des palmiers et, ô nature, embrasse-moi, couvre mon corps de fleurs pourpres et de parfum de jasmin; hélas, hélas, pour moi les choses ne sont pas aussi simples. Je voudrais aller voir comme se fabrique et se mijote cette sauce infernale et piquante du soleil, de conjonctures économiques, de races humaines et de commerce, de sauvagerie et de crédit commercial, d'instincts élémentaires et de civilisation; mon ami, le diable lui-même ne voudrait pas tourner la cuiller dans cette marmite-là. J'aimerais bien aller voir ce qui est le plus sauvage, le Serpent Vert que révèrent les noirs ou les Lois de l’Économie devant lesquelles nous nous prosternons; je sais seulement que les deux ensemble forment une forêt vierge plus fantastique que les bosquets de prêle dans lesquels les sauriens antérieurs couvaient leur œufs. Une question: la poule noire qui gratte la terre dans l'ombre des patates douces sera-t-elle vendue au marché ou la tête lui sera-t-elle tranchée pour apaiser le courroux du serpent suprême? Je voudrais voir comment le Serpent Vert, enroulé dans on fauteuil, sourit au téléphone en réglant ses affaires commerciales.
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