Je suis tombé sur ce livre par hasard en bibliothèques, j'ai ensuite appris qu'il s'agissait d'une oeuvre pionnière du genre de la dystopie.
Leo Kall, un scientifique chimiste travaillant pour l'état mondial est sur le point de créer un outils sans précédent : un sérum de vérité appelé Callocaïne. Cette découverte, dans une société totalitaire communiste où l'individu n'est rien d'autre qu'un soldat donnant sa vie pour le pays, pourrait sans nul doute aider à empêcher de nuire tout ceux qui remettent en cause la légitimité du pouvoir en place. Alors que ses recherches s'achèvent, Leo voit ses relations au sein de sa famille et avec ses collègues se dégrader, ce qui, dans un monde ou personne ne se fait confiance, pourrait avoir des conséquences désastreuses. En outre, il sera amené à questionner le bien fondé de sa création, mais peut-il vraiment inverser le cours des choses à présent?
On retrouve toutes les bases du genre, des notions qui étaient très novatrices à l'époque (ce roman a été écrit en 1940). La critique du communisme poussé à l'extrême est pertinente, le style d'écriture est plaisant et c'est certainement un ouvrage important.
Pourquoi seulement 3,5/5 dans ce cas? Et bien malheureusement, si ce livre était novateur à son époque, il l'est beaucoup moins à présent. d'autres auteurs sont passé par là entre temps et on approfondis et perfectionné le sujet.
En outre, la Kallocaïne, qui aurait pu être un ajout extrêmement intéressant, est sous exploitée. Quel gâchis! Car le lecteur, arrivé au milieu de sa lecture, fera sans nulle doute bon nombre de théories quant à la suite des évènements, pour qu'au final, presque tout tombe à plat. Malheureusement, la fin est un peu abrupte et laisse un goût amer d'inachevé.
Les personnages eux même sont peu attachants, mais c'est logique vu l'environnement dans lequel ils évoluent et le thème du récit. Les relations entre les personnages restent malgré tout intéressantes à suivre.
En résumé, je conseille ce livre pour ceux qui sont curieux de lire une oeuvre fondatrice du genre de la dystopie et ceux qui n'ont pas l'habitude de ce genre d'ouvrage. Typiquement, si vous avez lu 1984 de Orwell, vous n'allez pas être très impressionné ici, même si vous passerez dans l'ensemble un bon moment. On malgré tout n'est pas passé loin du chef d'oeuvre, mais pour cela, il aurait fallu 100 pages de plus pour aboutir à une fin digne de ce nom.
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Kallocaïne est une dystopie qui nous laisse entrevoir ce que pourrait être une société communautaire extremiste. L'auteur nous fait suivre les péripéties d'un personnage qui, ceci étant annoncé d'emblée, est emprisonné. Et pourtant, il est difficile d'entrevoir ce qui chez ce "camarade-soldat" a pu conduire à une telle issue !
Le personnage est atypique, d'abord presque détestable, il devient plus touchant.
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Ma jeunesse me donne une très brève diversité en ce qui concerne les dystopies que j'ai pu lire dans ma vie, mais je peux aisément dire que celle-ci est l'une des plus intéressantes. Où nous suivons un homme, Leo Kall, chimiste idéal et malléable à souhait par l'état dominant, il en était parfois frustrant de devoir lire, impuissante, sa façon de concevoir l'univers alors que son chef en a une image bien plus proche de notre image de l'humanité. Une œuvre à lire, bien que jai personnellement déploré parfois le manque de profondeur à propos de la description de la société de ce monde.
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Un classique de la dystopie.
Une histoire qui ne laisse pas indifférent, qui pousse à se questionner et ce que j’apprécie encore plus, c’est quand ces questionnements tombent là où je ne les attendais pas.
Voici déjà la partie « classique » : dans Kallocaïne, l’Etat vise à uniformiser sa population. Comme dans tout Etat totalitaire, le groupe, l’intérêt général (et donc l’Etat bien sûr), passent avant toute chose, y compris avant des valeurs qui paraissent fondamentales. La sécurité est plus importante que la liberté. En inventant son sérum, la Kallocaïne, le héros, Léo Kallo, met un terme à la dernière liberté, la plus intime des libertés, la liberté de pensée. Pourquoi, parce que la pensée est dangereuse, elle menace la sécurité.
Ce que je retiens de Kallocaïne, en plus de la réflexion sur l’Etat totalitaire, c’est la réflexion sur le besoin des êtres humains d’appartenir à un groupe, de faire partie d’un tout, la peur d’être exclu. Peur qui justifie l’acceptation de ce qui se passe, y compris l’acceptation de la peur d’être arrêté. Ici, les personnages se questionnent sur leur sentiment de solitude. Une solitude due au fait qu’ils ne peuvent faire confiance à personne. Mais aussi, et peut être surtout, une solitude provoquée par l’impossibilité d’être soi, par l’interdiction de se différencier et donc par la peur de l’altérité.
Un ressenti que je trouve très actuel et qui explique que Kallocaïne est un classique !
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