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Citations de Kate O`Riordan (86)


ça vous atteint par vagues, le manque de quelqu'un. Comme un bruit de fond qui crépite sourdement les jours bien remplis où l'on n'a pas le temps de réfléchir, une pointe acérée lorsqu'on oublie un instant et que quelque chose vient raviver le souvenir.
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C'était une méthamphétamine de base fabriquée avec les déchets de l'héroïne. En thaï, yaba signifiait 'le médicament qui rend fou'. On appelait aussi ça le 'speed nazi', car cette drogue avait été inventée par les scientifiques allemands pendant la Seconde Guerre mondiale afin de donner du courage aux soldats. Les minuscules pilules, souvent de couleur orange, étaient destinées à un public jeune qui les consommait au cours des 'raves'. C'était une drogue extrêmement addictive qui augmentait la tension artérielle et la température corporelle, rendait les battements cardiaques irréguliers, donnait des hallucinations, provoquait des attaques et pouvait se révéler mortelle. Elle agissait rapidement, mais produisait ensuite de l'anxiété, de la paranoïa et de l'agressivité. Une hypothermie et des convulsions pouvaient également apparaître. L'une des hallucinations les plus fréquentes causées par le yaba était celle du 'speed bug' : ses utilisateurs avaient l'impression que des insectes rampaient sous leur peau et devenaient fous à force de vouloir s'en débarrasser.
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- Je pense que vous avez déjà fumé ? demanda l'infirmière sans prendre de gants.
Ils hochèrent la tête comme des enfants qu'on réprimande.
- La pipe à eau, le joint, qui n'a pas tenté ? On ricane un peu, on a un petit creux, peut-être un soupçon de paranoïa.
Ils hochèrent à nouveau discrètement la tête. [...]
- Eh bien, de nos jours, c'est une toute autre affaire. [...] Tout ça est bien plus fort. Parfois, ils y ajoutent de la PCP, qui s'appelle aussi de la poussière d'ange. Vous en avez déjà entendu parler ? Les filles des gangs y mêlent souvent des amphétamines, des pilules pour maigrir. Ça tient en éveil, mais ça les rend terriblement violentes. [...] Beaucoup de filles de ces gangs sont comme la vôtre. Intelligentes, issues de la classe moyenne, avec une bonne éducation.
(p. 35-36)
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« Je repense à ce que vous avez dit au groupe de parole, dit-il en se grattant la nuque. Que la douleur de la perte, c'est comme un accouchement, qu'on ne peut pas savoir si on ne l'a pas vécu. »
[Elle] n'était pas sûre de trouver les bons mots pour expliquer ce qu'elle voulait dire, surtout face à un jeune homme. A un homme tout court, d'ailleurs. Elle s'agita de nouveau dans son fauteuil.
« Ce qui est comparable, ce sont les vagues de douleur, commença-t-elle en fronçant les sourcils. Certaines sont lentes et maîtrisables, d'autres vous submergent et vous laissent désemparé. Puis, une fois le climax atteint, on plonge...
- Et ça va et ça revient sans cesse, acheva-t-il à sa place. Comme une série de vagues. »
(p. 72)
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Dans un aéroport, on n'est nulle part. On peut être n'importe qui, vivre la vie de quelqu'un d'autre. Un court moment on peut même réussir à oublier la sienne.
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People usually judged others by their own personal yardstick.
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Elle se demande si chacun porte en soi un monde caché, un lieu où il ne cesse de se trahir et de trahir les autres et dont il ne mentionne jamais l’existence. Pas vraiment un lieu, plutôt un vide, un gouffre béant entre ce qu’il avoue et ce qu’il passe sous silence.
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[ urgences psys pour ados ]
- Que savez-vous sur ce que fait [votre fille] la nuit ? Où elle va, avec qui elle traîne ?
- Rien. Strictement rien. Elle est totalement incontrôlable. [...] Je suis désolée. Cela semble incroyable, pourtant c'est vrai.
- Mrs D., vous n'êtes pas obligée de me présenter des excuses. On voit de tout ici. Celui qui n'a jamais eu d'enfant en crise n'est pas en position de juger. C'est un équilibre si délicat. Une seule chiquenaude, et vous pouvez le perdre à jamais.
- Merci. [...] Merci de me dire ça. Parce que là, je me sens la plus mauvaise mère du monde.
- C'est ce que disait hier soir la dame à votre place, sourit l'infirmière. Si cela peut vous être d'une quelconque consolation, vous seriez surprise de savoir combien de parents finissent par baisser les bras. Et c'est là qu'un jeune se retrouve à se prostituer sous le porche d'un hôtel.
- Nous avons tenté d'instaurer un couvre-feu, menacé de la dénoncer aux services sociaux, supprimé son argent de poche. [...] C'était une excellente élève. [...] A présent, l'école menace de la mettre à la porte. Ils la gardent encore pour l'instant, parce que...
Elle se tut en pleine phrase, incapable de continuer. C'était encore trop irréel pour être dit.
(p. 33-34)
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Si seulement un geste tendu et un murmure apaisant pouvaient soulager la douleur de vivre ordinaire.
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On ne repasse pas en coup de vent au bout de trente-deux ans. Les choses que tu as laissées derrière toi seront toujours là-bas, au même endroit.
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Je ne me reconnais pas. Je ne sais pas si c’est mon moi réel, celui que j’aurais dissimulé toute ma vie. Ou juste une mauvaise excuse pour faire une pause dans la réalité.
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Les peines les pires sont celles qu'on ressent quand quelqu'un ne veut surtout pas vous en faire.
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C'est ça - le commerce quotidien, les transactions quotidiennes entre les humains, les peurs non formulées, les coups involontaires que l'on porte et que l'on reçoit - C'est ça qui est réellement épuisant. ça qui est sans fin.
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Il y avait encore eu un mort quelques jours plus tôt, un garçon de quatorze ans traqué dans une ruelle par une vingtaine d'individus armés de battes et de couteaux. [...]
Tout le monde disait que c'était à cause de la drogue, mais le père Tom savait qu'il n'y avait même plus besoin de raisons. Une seule parole jugée irrespectueuse suffisait pour mourir dans une ruelle maculée de sang. Ces gosses accordaient à peu près autant d'importance à la vie qu'à un préservatif usagé. Les membres des gangs se déplaçaient toujours ensemble pour assurer leur protection. Mais si on était à l'extérieur du groupe, eh bien on était en danger.
Ce n'était pas difficile de deviner le désespoir sous les couches de tags. Ils inscrivaient leurs noms sur les murs comme les chiens pissent pour marquer leur territoire. La cité n'était qu'immeubles mornes collés les uns aux autres avec des fenêtres à barreaux sans rideaux - à quoi bon ? - et des balcons encombrés de détritus ou de postes de télévision démantelés.
(p. 184-185)
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Julia était stupéfaite. Vingt ans à essayer d'apprendre aux gens à parler, alors que tout ce qui se disait dans les conversations se trouvait dans les silences.
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Des bandes horizontales d'herbes noueuses rouille et ocre et des mauvais champs irréguliers_ ou ce qui passait pour des champs _bordés de murs en pierre séche descendaient vers la mer couleur raisin. Une couche de film alimentaire sur un bol de jus de raisin immobile, des flèches de mercure esquissées sur la surface limpide. Des poches changeantes d'ombre et de lumiére sur la côte lointaine où les montagnes jouaient avec la lumiére- la saisissant un instant, puis la laissant partir. Une masse solitaire de nuages, comme une patte géante gris foncé, suspendue au- dessus du centre de la mer comateuse.
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Dans un aéroport, on est nulle part. On peut être n'importe qui, vivre la vie de quelqu'un d'autre. Un court moment on peut même réussir à oublier la sienne. Mais naturellement elle vous attend à la maison.
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Il pensa à Julia et se rappela son sourire. Elle ne lui avait pas souri souvent ces dernières années, mais quand elle l'avait fait, il avait eu l'impression qu'on lui ôtait un poids énorme des épaules. Et il se rendit compte qu'il avait eu peur avec elle aussi, peur de la perdre.
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C’est drôle, non ? Nous sommes tous capables d’à peu près n’importe quoi.
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Il n'avait jamais autant envié la foi de Rosalie que lorsqu'ils avaient effectué ce terrible voyage [...] pour aller chercher le corps de leur fils. Pendant tout le vol, Rosalie avait alterné entre des pleurs silencieux et de longues heures de prières saccadées. Les quelques fois où ils avaient osé échanger un regard, Luke avait compris que si le corps de Rosalie était à ses côtés, son esprit se trouvait, lui, totalement ailleurs. Où il aurait aimé la rejoindre. Elle priait déjà pour le repos éternel de son fils, tandis que lui essayait encore d'accepter la réalité de sa mort. Rob n'était plus qu'énergie, protons, atomes et molécules dispersés dans l'espace, mais dans la traduction spirituelle que Rosalie faisait de leur fils, il existait toujours. Elle était capable de communiquer avec lui par la prière, tandis que Luke en était réduit à se tordre les mains d'impuissance.
(p. 384-385)
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