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Florence Lévy-Paoloni (Traducteur)
EAN : 9782070787159
288 pages
Joëlle Losfeld (10/01/2008)
3.76/5   89 notes
Résumé :
Mariés depuis dix ans, Julia et Brian traversent une crise conjugale en demi-teinte. Julia s'interroge avec causticité sur la personnalité de l'homme qu'elle a épousé. Pourquoi lui semble-t-il si souvent impassible devant certains événements de la vie quotidienne ? Leur fils Sam, sept ans, est un enfant sensible et enclin à la rêverie qui voit dans la lune un petit garçon qui pleure. Lors d'un week-end, ils quittent Londres pour rendre visite au père de Brian en Irl... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Ce livre ne m'a pas conquise immédiatement, j'ai eu du mal avec le style au départ et avec la construction, le passage d'un personnage à l'autre ou d'une époque à l'autre m'a dérangée. J'ai même pensé arrêter ma lecture ce qui aurait, je m'en rends compte maintenant, un grand tort.
« le garçon dans la lune » est un roman sur les secrets de famille extrêmement bien fait. On en ressent , nous lecteur, le poids, et on en constate l'impact sur toute la famille. L'auteur a su créer un climat tout à fait oppressant et pesant et pourtant , plus on avance dans le livre, moins on a envie de quitter les lieux.
Brian et Julia et leur enfant Sam de 7 ans partent quelques jours en vacances en Irlande chez le père de Brian. Qu'on ne s'y trompe pas, l'ambiance n'est pas au moment euphorique d'un départ de vacances comme on peut le vivre. Non, ici le couple est tendu et les reproches pleuvent. Chez Jéremiah, le père de Brian, un drame va arriver ce qui va avoir raison du couple. Brian va partir et Julia va se réfugier contre toute attente chez Jérémiah son beau père.
Que de justesse dans l'approche psychologique des personnages !, on découvre progressivement comment et pourquoi chacun agit comme il le fait. Contrairement à certaines critiques lues, je trouve que le roman va crescendo. Si le début ne m'a pas séduite, plus j'ai avancé plus j'ai apprécié de voir comment Kate O'Riordan décortique la pensée des personnages.
Ce qui me déplaisait au départ, à savoir les allers retours entre présent et passé a trouvé sens pour moi. Les passages rétrospectifs sont très forts en émotions et nous aident à comprendre le présent. La qualité de l'analyse psychologique est indéniable. Je ne connaissais pas jusqu'à ce livre Kate o'Riordan, mais elle sait disséquer l'âme humaine avec beaucoup de talent. Je vais poursuive ma découverte de cet auteur, c'est sûr.

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Julia et Brian, mariés depuis dix ans, traversent un passage à vide.
Pourquoi Brian est - il impassible et silencieux dans la vie quotidienne?
Julia s'interroge avec causticité sur la personnalité de son époux.
Leur fils, Sam, âgé de sept ans,est un enfant sensible et rêveur qui voit dans la lune un petit garçon qui pleure.
Ils quittent Londres lors d'un week-end pour rendre visite au pére de Brian, en Irlande.
Survient un drame affreux qui change leur destin et solde l'échec de leur couple.Brian reste à Londres pour essayer de vendre leur maison.....
Contre toute attente,Julia, elle, décide d'aller vivre chez son beau - père, Jéremiah, un homme insensible , tyrannique et mutique, dans l'Irlande ancestrale,dans une ferme qui suinte la pauvreté, au coeur de sites sauvages et désolés avec une vue sur la mer, au bord de la falaise, pas loin d'une petite ville portuaire où l'on voyait les chalutiers et les pêcheurs...là où Jérémiah allait vendre les produits de sa ferme....
Là- bas Julia se léve au champ du coq , accomplit des tâches,se noie dans le travail,et tous les travaux de la ferme, traire la vache, filtrer le lait, apprendre à s'occuper de la chévre....
En lisant les carnets dérobés, rédigés par la mére de Brian, décédée , elle ressuscite le secret qui étouffe les membres de la famille...
Par d'habiles allers et retours, l'auteur replonge le lecteur dans le passé...elle exhume des souvenirs sous le regard amer des personnages prisonniers de leurs ambiguïtés:" Un regard furtif, un coup d'oeil révélait plus que tous les discours du monde. Un millier d'accusations et de contre- accusations en un clin d'oeil,de simples compliments vibrant de récriminations...toutes les familles sont peut- être pareilles"...."Le non dit couve comme un cancer sous un épiderme verbeux"....
Où l'on découvre Brian et son enfance déchirée à coups de ceinture sur le torse par son pére et son amour protecteur pour ses fréres, il prenait des raclées en essayant de protéger son jumeau...un Brian entortillé dans une culpabilité indicible, une enfance triste, violente et douloureuse aux côtés de deux paires de jumeaux,, d'une mére qui, au fil des années érige une barrière d'indifférence auprés de Jérémiah, son mari, sa petite adjointe maigre, grise, fatiguée.
Les jours de Brian s'écoulaient dans la terreur ah! L'ignorance dans les campagnes! le mépris pour " les pèquenots" pauvres que Brian devait affronter lors de bagarres au Collége!,au sein de la petite ville qui évoluait alors que sa mére avait continué à allumer les lampes à pétrole tous les soirs malgré l'ampoule qui brillait au- dessus de sa tête, dans les années 50....
La vie à la ferme était dure, l'argent rare, les coups drus, le temps inclément....
" Tout ce qui se disait dans les conversations se trouvait dans les silences".
Une peinture terrible et juste des traumatismes de l'enfance,haine, rancoeurs, secrets douloureux, faux semblants, non dits,intriguesfamiliales tourmentées et ancestrales,jalousies, refoulements, grande pauvreté, ambiguïtés des sentiments, fragilité de la nature humaine dans une Irlande sombre traversée de ciels blancs éblouissants, parsemés parfois de nuages bas et sombres où la lumiére dessine des cercles turquoises sur la surface de l'eau, où les ajoncs jaunes et épineux poussent entre les affleurements de rochers mouchetés...
La psychologie des personnages est très fouillée, une fresque magistrale irlandaise sur la fragilité de la nature humaine!
Un roman troublant et sensible, un suspense mené jusqu'au bout où la vie vient à bout de la violence, de la haine et de la rancoeur !
J'avais aussi beaucoup aimé "un autre amour" de Kate o Riordan, étant trés sensible au charme de la littérature Irlandaise!


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J'étais confiante en ouvrant "Le garçon dans la lune", et le début ne m'a pas déçue.
Deux jeunes parents entreprennent avec leur fils de sept ans le voyage de Londres à l'Irlande pour aller voir le père de Brian. le couple formé par Brian et Julia bat un peu de l'aile à ce moment-là, notamment à propos de l'éducation et des libertés accordées à leur fils Sam. Rien toutefois qui ne pourrait s'arranger, semble-t-il, mais lors d'une étape chez le frère de Brian, un drame survient qui va bouleverser leur vie commune et leur vie tout court. Quelques semaines plus tard, Julia arrive seule chez le père de Brian pour un séjour d'une durée indéterminée. Elle ne connaît que très peu cet homme mutique et farouche, qui a gardé un mode de vie d'un autre âge. Des voisins agréables rompent un peu la solitude imposée de Julia. Cette retraite lui permet de revenir sur ses derniers mois de vie commune et de chercher à mieux comprendre son mari, son enfance au milieu d'une nombreuse fratrie, sa mère morte jeune, son frère jumeau disparu aussi, son père violent…
J'ai trouvé toute cette partie, une bonne grosse moitié du roman, très longue, tournant un peu en rond, autour d'un secret de famille qu'on pressent assez vite. Julia trouve un carnet dans lequel la mère de Brian notait ses travaux journaliers et les évènements familiaux, et sa lecture est toujours interrompue, sans quoi le dénouement arriverait cent pages plus tôt. J'en ai un peu assez aussi de ces enfances rurales sombres et violentes, où un père considère ses enfants au mieux comme des journaliers, au pire comme des bêtes de somme. Cela m'a rappelé immanquablement "Le sillage de l'oubli" de Bruce Machart. Mais si l'on pense qu'il s'agit dans le présent roman d'une enfance dans les années soixante ou soixante-dix, cela paraît assez exagéré. Je veux bien croire qu'une telle vie de famille, austère et dénuée d'affection, ait des répercussions à l'âge adulte, mais trop, c'est trop, trop sombre, trop violent, trop prévisible quand au drame caché par la famille.
Je reconnais à ce roman des qualités, notamment la psychologie très fouillée des personnages, même les plus complexes, une écriture sobre et efficace, mais je suis passée un peu à côté de ce roman, bien loin de l'enthousiasme de la plupart des commentaires.
Lien : http://lettresexpres.wordpre..
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L'écriture de Kate O'Riordan décrit précisément les sentiments de Julia et Brian, couple marié depuis dix ans, séparés suite à une tragédie. Je me suis laissée portée par son écriture, c'était d'autant plus dur quand le pire est arrivé, j'étais vraiment sous le choc.
L'auteur passe parfaitement d'un sujet à un autre : les travaux à la ferme et ses souvenirs pour Julia, la culpabilité et ses souvenirs d'enfance pour Brian. La découverte du carnet de la belle-mère de Julia mise en parallèle des souvenirs de Brian montre une enfance dure, miséreuse et pleine d'horreurs dans la campagne irlandaise. Les enfants doivent travailler dès leur plus jeune âge, il n'y a jamais assez dans la marmite…
J'ai trouvé dommage que l'enfance et de la personnalité de Julia soient seulement esquissées. Quelques scènes ne m'ont pas parues nécessaires, ça ne collait pas avec l'histoire (ce n'est que mon point de vue). Mais on lui pardonne facilement, tant les descriptions de l'Irlande rude mais belle ou les émotions de parents endeuillés sont parfaitement retranscrites.
J'avais rencontré Kate O'Riordan lors des Assises Internationales du Roman à Lyon, je voulais découvrir ses romans et même si celui-ci est un peu dur pour de jeunes parents, c'est un livre vrai sur l'Irlande, sur la pauvreté, la violence, la douleur mais surtout sur l'amour.
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Nous sommes en pleine terre irlandaise avec Julia et Brian, un couple que les 10 ans de mariage a quelque peu usé. Julia gère le foyer de manière tyrannique et les reproches à l'égard de son mari se font constants.
Accompagnés de leur fils de 7 ans, Sam, ils quittent Londres et partent passer quelques jours dans la sombre maison familiale de Brian, auprès de Jérémiah un père taciturne dont l'éducation semble avoir laissé des traces indélébiles dans l'esprit de son fils. Hélas, le pire arrive et provoquera le délitement du couple. Contre toute attente Julia ressent alors le besoin de se réfugier auprès de son beau-père, homme silencieux et secret tandis que Brian tombe dans une apathie maladive qui fait craindre pour sa santé mentale.

" Pas de larmes. Juste des frémissements et des hoquets et de nouveau le calme et le vide. Et une douleur tenace, lente et presque exquise d'une manière insupportable, comme une note de violon prolongée. "

Voilà une chouette histoire familiale, plombante comme il se doit ! Car si vous ne sortirez pas de votre lecture bourré de joie de vivre, vous serez néanmois enchantés par la finesse et la qualité de l'analyse psychologique de cette famille à problèmes. Kate O'Riordan sait disséquer l'âme humaine et elle le fait plutôt bien !

Sam est un enfant étrange qui aime revasser et voit dans la lune un garçon qui crie. Brian a été élevé à la dure par un père tout puissant qui a donné une vie de misère et de travail, à sa femme et à ses enfants. La mort accidentelle de son petit frère semble toujours le hanter et le culpabiliser. Jérémiah, devenu veuf, se mure dans son silence et refuse d'évoquer toute forme de passé, se rattachant à sa femme ou à ses enfants. Edward, son autre fils, est un homme un peu raté : bègue et célibataire, il ne sait toujours pas répondre aux attaques haineuses de son père. Julia ne supporte plus les petits travers de son mari et souffre de la vie parfaite de sa soeur à qui elle se compare.

" Dans une ligne droite, à l'approche d'un feu vert, il freinait en prévision du passage au rouge ; dans la même situation, elle collait le pied au plancher. Au bout de dix ans de mariage, c'était la différence la plus significative qu'elle aurait pu citer s'ils s'étaient retrouvés devant le tribunal pour divorcer. "

Une famille bourré de failles donc, et de secrets bien enfouis...

Aussi, quand Julia décide de vivre pour un temps auprès de Jérémiah, elle ne se doute pas de ce que sa venue va provoquer. Cherchant à oublier Brian et le drame qu'il a provoqué, elle trouvera son équilibre auprès de cet homme bourru qui lui parle à peine et ne lui pose aucune question. S'abrutissant de travail de ferme, la jeune femme cherche à se libérer de ses démons. Peu à peu, à travers les histoires des voisins et d'Edward, elle va apprendre l'histoire dramatique de cette famille. La découverte et la lecture du journal caché, tenue par la mère de Brian sera l'élément fédérateur autour duquel la vérité sortira au sein de la famille, plombé par des années de non-dits et de haine.
Alternant entre les souvenirs brumeux d'un Brian qui se laisse à moitié mourir, les découvertes de Julia, le journal de la mère ou les anecdoctes des voisins et amis, le lecteur va remonter le fil du passé et découvrir la haine qui habite les membres de cette famille, rongé par des reproches qui couvent depuis plusieurs dizaines d'années.

La vérité qui éclatera fera souffrir, beaucoup souffrir mais apaisera aussi ,d'une certaine façon, les protagonistes de ce drame familial.


"Le garçon sur la lune" est un roman extrêmement fort qui nous fait pénétrer dans l'âme humaine, qui parle de secrets familliaux, de deuil, de pardon, du poids de la culpabilité qui vous entraine à certains actes inconsciemment,...

Un excellent roman donc !

Lien : http://legrenierdechoco.over..
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Des bandes horizontales d'herbes noueuses rouille et ocre et des mauvais champs irréguliers_ ou ce qui passait pour des champs _bordés de murs en pierre séche descendaient vers la mer couleur raisin. Une couche de film alimentaire sur un bol de jus de raisin immobile, des flèches de mercure esquissées sur la surface limpide. Des poches changeantes d'ombre et de lumiére sur la côte lointaine où les montagnes jouaient avec la lumiére- la saisissant un instant, puis la laissant partir. Une masse solitaire de nuages, comme une patte géante gris foncé, suspendue au- dessus du centre de la mer comateuse.
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Il pensa à Julia et se rappela son sourire. Elle ne lui avait pas souri souvent ces dernières années, mais quand elle l'avait fait, il avait eu l'impression qu'on lui ôtait un poids énorme des épaules. Et il se rendit compte qu'il avait eu peur avec elle aussi, peur de la perdre.
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L’esprit était égoïste, il cherchait instinctivement à être consolé, il exigeait des répits puis, dans un accès de culpabilité, il rejetait le moment de réconfort. Elle avait été surprise dès le début par son calme qui n’avait rien à voir avec une quelconque force intérieure, mais résultait au contraire du fait qu’elle reconnaissait avec calme et désespoir que rien ne pouvait être pire.
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Julia était stupéfaite. Vingt ans à essayer d'apprendre aux gens à parler, alors que tout ce qui se disait dans les conversations se trouvait dans les silences.
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Il était toujours plus facile d'aimer des enfants gentils comme Carol, de déposer le baiser du soir sur une joue douce et accueillante. Pourtant elle savait, déjà à l'époque, que les enfants difficiles avaient encore plus besoin de baisers. Les parents espéraient toujours qu'un moment viendrait, où ils pourraient rattraper leur retard. Et leurs enfants adultes, qui soignaient le sentiment d'injustice de leur enfance, faisaient tout leur possible pour leur refuser cette chance.
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