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Critiques de Keiichirô Hirano (40)
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Conte de la première lune

A la fin du XIXè siècle, vit un jeune poète, Masaki. Il est rêveur, mélancolique, et même neurasthénique. Pour se soigner, il entreprend un voyage dans les monts du sud de Kyôto habités de quelques moines bouddhistes.

Son voyage commence par un échange de regards, silencieux, avec une belle femme croisée à la gare, qui le laisse sidéré. Il aimerait la revoir, mais un étrange vieil homme l'aborde dans le train et va le coller un temps. Etrange homme, car il semble avoir comme domestiqué un beau papillon aux ailes marquées chacune d'un point rouge. Descendu du train, son périple dans les monts est vite interrompu par un accident, lorsqu'il est mordu par un serpent venimeux. Il est alors recueilli un temps dans un ermitage où vit isolé le vieux moine En'yû.

La suite est une succession incessante de rêves et délires qui habitent Masaki blessé, comme des hallucinations répétées liées à la souffrance…Il y voit toujours le fameux papillon et ses points rouges, et surtout une belle jeune femme dans une scène qui se répète, la femme se dénude au bord de l'eau pour se laver aux rayons de lune, le rêve s'évanouissant lorsqu'elle va se retourner à son appel. Cette femme rêvée (ou réelle ?) devient son obsession amoureuse…En'yû l'autorise à rester quelques jours de plus le temps que sa blessure guérisse, tout en lui interdisant de s'approcher d'une cabane proche où vivrait recluse une vieille femme lépreuse. Masaki tient promesse, semble aller mieux et tenir un instant pour simple rêve ce qu'il a vécu, et redescend vers un village proche. Pourtant, sa blessure se ranime. Il est soigné dans une auberge. Alité et souffrant, la patronne va lui raconter l'histoire de la jeune et belle Takako…dont il réalise qu'elle est sa bienaimée rêvée. Comme appelé en songe, il file rejoindre l'ermitage d'En'yû, toujours guidé par le papillon, et la lune, attiré par la cabane et la femme, fatale, qui s'y cache…

Je qualifierais ce livre de conte pour adulte. Son grand atout est une qualité de style absolument superbe. Il comporte de nombreux passages d'une très grande beauté d'écriture, restitués à merveille par la talentueuse traductrice Corinne Atlan. C'est une belle histoire d'amour et de rêve, à l'esprit très japonais par l'importance de la nature, dont les composantes, la montagne, l'eau, la lune, les mystérieux papillon et serpent, constitue un véritable ensemble personnifié.

Je n'ai en revanche pas la prétention d'avoir parfaitement tout compris, le doute est maintenu en permanence sur l'état de conscience de Masaki, qui évolue entre rêve et réalité.

Un étrange et beau livre cependant, pour se délecter des très belles pages d'une funeste histoire d'amour qui prend des allures de mythe.

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Compléter les blancs

Une lecture acquise en 2017... débutée et délaissée. Reprise en ce

début d'avril (2019)- Lecture -choc, au sujet perturbant et traité de façon insolite !...Des thèmes universels qui parlent de la vie,mais surtout de la mort, de la valeur d'un individu au sein d'une société donnée



-"Personne ne peut nier le droit des êtres humains au tourment. C'est cruel. Nous nous empressons toujours trop vite de consoler autrui, nous essayons à tout prix de le protéger de la moquerie du monde et du mépris pour la vie. Ce faisant, nous oublions souvent de respecter sa souffrance. (...) - Un être dont la souffrance est niée est acculé à la montrer de manière dramatique. "(p. 260)





Je reprends cette lecture...des thèmes peu ordinaires qui tournent quasiment tous autour de l'appréhension de la mort, naturelle ou volontaire, nos vécus personnels différents à la perte d'êtres chers...individuellement mais aussi socialement, avec les codes spécifiques selon les pays ...



Un homme encore jeune... se retrouve amputé de trois années de vie...il retrouve sa femme et son jeune fils...et on lui dit qu'il s'est suicidé; il n'y croit pas, ayant à ses yeux tout pour être heureux: un travail, une promotion, une jeune femme et un petit garçon qu'ils aiment ! Il ne comprend pas... il doit se réinsérer parmi le monde des actifs et des vivants !

Convaincu d'avoir été assassiné, Il se met à enquêter autour de lui, auprès des proches, sur les lieux de son travail, s'étant au demeurant suicidé sur le toit de son entreprise...



Un livre des plus perturbants qui parle de la mort, et de la mort volontaire, avant tout !...

Il est aussi largement question du malaise sociétal japonais [ mais aussi mondial ]: le vieillissement de la population, la propagande nataliste, la compétitivité à tout crin au détriment de l'humain... La rentabilité, l'individu passant au dernier plan !

Le monde du travail devenu impitoyable, les individus sont aisément broyés...



Nous ne pouvons oublier les sombres chiffres du Japonais où le taux de suicide des jeunes lycéens, pressés et "sur-pressés" de réussir, est parmi les plus élevés au monde !



Le bonheur de l'individu et les questions existentielles dans toute cette pression sociale sont le "parent bien pauvre" !!



Ainsi cette parabole-fable imaginée par un jeune auteur japonais fait ressusciter les morts prématurés, trop jeunes...pour se remettre au travail, pour continuer à "procréer" et pour pouvoir nourrir les Anciens... Mais cela ne va pas sans remous ni perturbations dans l'ordre social !!...

De nombreux rebondissements... une fin qui me laisse perplexe et quelque peu frustrée; je n'en dirai pas plus....



Une lecture intéressante... mais pour laquelle je suis curieusement incapable de dire si j'ai aimé ou non; j'imagine que cela tient aux sujets qui ne peuvent qu' interpeller et déranger tant ils touchent des questions essentielles de l'Humain et de sa douleur de vivre... que cela soit intimement ou

socialement !...



Il faut aborder cet ouvrage (de qualité) avec une bonne dose d'endurance positive !

Compliqué toutefois de recommander ou de conseiller...Plutôt aux lecteurs déjà sensibilisés par ces thèmes...



"La famille d'un suicidé n'a pas le droit de rire.Vous éprouviez tellement d'aversion pour ce monde que vous vos êtes suicidé, abandonnant femme et enfant. (...)

Si seulement il pouvait franchir la barrière entre le passé et le présent !

Il saisirait le bras de celui qu'il était ce jour-là et ne le lâcherait plus. Siseulement il pouvait s'empêcher de se tuer ! La liberté de se suicider ?

Jamais il n'avait réclamé un tel droit. "(p. 230)
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Compléter les blancs

Keiichiro Hirano est loin d'avoir la notoriété de Haruki Murakami mais au vu de Compléter les blancs, son dernier roman paru chez Actes Sud, ce ne serait pas injustice qu'il soit aussi connu que son aîné. Le livre conte l'histoire de Tetsuo, un suicidé qui revient soudain à la vie comme des centaines de morts à travers le monde. Ce ressuscité, après trois ans d'absence, va devoir faire face à l'incrédulité de ses proches, dont le travail de deuil n'est pas achevé, dans l'incompréhension totale de son geste qui a signifié la fin de sa (première) existence. A la lisière du fantastique, mais avec un talent sûr pour décrire avec subtilité la psychologie de ses personnages, Hirino a écrit un livre extraordinaire, aux résonances métaphysiques, étayé par un double suspense : Tetsuo ne croit pas qu'il s'est tué mais qu'il a été assassiné ; peu à peu, comme si le retour des défunts était un bug informatique, ceux-ci disparaissent un deuxième fois. Comme si cela ne suffisait pas à notre bonheur de lecteur, l'auteur étend sa réflexion à une radiographie aigüe de la société japonaise, aux prises avec la discrimination de ceux qui sortent de la norme et dans l'obligation de se conformer à des valeurs infrangibles comme celle du travail, quitte à y laisser santé, équilibre et raison. Dans un pays où le taux de suicide est anormalement élevé, le livre a aussi valeur de témoignage et de démonstration d'un constat accablant. Touffu, dense, intense et profond, Compléter les blancs est un roman exceptionnel, chaleureux et cruel, sur l'insoutenable fragilité de l'être humain.






Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Compléter les blancs

Tetsuo est revenu à la vie... revenu ? Oui il est mort il y a trois ans. Il s'est suicidé. Il recommence avec de nombreuses difficultés la vie avec sa femme et son fils. Il retourne voir son entreprise, là où il a sauté du toit.

Il ne se souvient pas des trente dernières minutes fatidiques.

Une certitude naît pour Tetsuo. Il était heureux, peut-être un peu surmené, mais il n'avait aucune raison de se tuer. On l'a poussé, jeté de ce toit. Mais qui ?

Testuo va mener l'enquête... il pense à une personne en particulier.

Il y a quand même des indices troublants :



Il est mort alors que son fils avait un an, comme son père, quand il avait lui-même cet âge...

il y a eu quelques difficultés au travail

le discours de son "meurtrier" est troublant



Je me rends compte que cette description pourrait faire passer le roman pour un polar. Vous pourriez penser que c'est une enquête rythmée et pleine de rebondissements.

Des rebondissements ? Il y en a. Mais l'enquête c'est celle de Tetsuo sur lui-même, en lui même. C'est forcément progressif et lent.



Il retrouve sa femme et son fils. Il tente de renouer les fils.

Il rend visite à son employeur.

Après trois ans, le vide, l'incompréhension ont été comblés ou enfouis. Il ne retrouvera pas la place qu'il occupait dans la vie.



D'autres personnes ont également ressuscité. C'est auprès d'eux qu'il pourrait trouver des réponses ou de bonnes questions à se poser. Un ressuscité semble être son antithèse : cet un étranger qui est mort en voulant sauver une vieille dame d'un incendie. Ils sont bien plus proches qu'ils ne le pensent. Leur dialogue sera un chemin initiatique pour tous les deux.



Nul doute que seul un Japonais ait pu écrire un tel roman avec un point de vue non judéo-chrétien.

Note concernant le travail : Il existe même un mot spécifique pour la mort au travail par surmenage : 過労死 - Karōshi. Et c'est une des pistes explorées par Tetsuo pour expliquer sa mort.



Vous trouverez dans ce roman quelques aspects psychologiques intéressants. Je peux citer une façon pertinente de voir les différentes facettes de notre personne. À quel point sommes nous différents quand nous sommes avec des personnes ou seul avec nous même.
Lien : https://travels-notes.blogsp..
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L'Eclipse

Une lecture mitigée, car je m'attendais pas trop à cette histoire. Le début est parfait, nous voilà parti à la recherche un manuscrit, et c'est là ce côté "chasse au trésor " qui m'avait attirée en choisissant ce livre. Hélas, on tombe vite dans un village où il se passe de drôle de chose. Jusque là, ça me plait toujours, l'auteur nous expose l'alchimie, un sujet intéressant. Par contre ça commence à se gâter que notre alchimiste nous emmène au fin fond d'une forêt pour nous présenter une mystérieuse personne. A partir de là, rien ne va plus, je n'ai pas du tout apprécier cette tournure dans le récit. Et je n'y ai trouvé aucun rapport avec le sujet du début. Je n'en dirais pas plus pour garder le mystère des futurs lecteurs.



Par contre, une très belle écriture, pour son jeune âge, j'ai trouvé l'auteur talentueux moins dans la trame de son récit.



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Conte de la première lune

Masaki est un jeune homme romantique et neurasthénique, qui a du mal à trouver un but à sa vie. Poète reconnu, il est à la recherche d''un idéal dans la passion, mais ne réussit pas à l'atteindre. Afin de se ressourcer, il décide de partir à l'aventure pour marcher comme à son habitude. Ce voyage sera pourtant étrange dés les quai de la gare : il rencontre une jeune fille, qui le trouble et un inquiétant vieillard, qui l’emmènera vers une autre destination à celle prévue initialement. De plus, le déroulement du temps semble être perturbé, au moment où un superbe et délicat papillon apparait dans le wagon. De même, Masaki perd toute notion de temps va s’égarer la forêt, en tentant de suivre le même papillon étrange, qui lui rappelle la jeune femme rencontrée dans la gare. La nuit tombée, la foret semble maléfique et une atmosphère étrange baigne la nature. Il est mordu par une vipère et recueilli par la moine En'yû. Durant son séjour, une femme magnifique lui apparait en rêve chaque nuit. Peu à peu, il en tombe amoureux et son étrange périple semble se transforme peu à peu en tragédie.



C'est un conte délicat, qui a le charme suranné de la littérature japonaise du début du siècle, que ce soit dans les thèmes abordés ou dans l'atmosphère qui s'en dégage.

Les thèmes principaux du roman sont l'ode à la beauté de la nature (les descriptions sont nombreuses et lyriques), l'amour tragique et impossible. Les personnages sont romantiques : sombres, torturés, pris dans une passion amoureuse qui les consument. Inexorablement, leurs choix et leur destin les dirigent vers une fin funeste, très courante dans la littérature japonaise : le suicide amoureux. Cette atmosphère sombre est tempérée par le côté fantastique des croyances populaires japonaises sur la puissance de la nature, sur les rêves et sur les femmes renards (superbes femmes qui envoutent les hommes).... De ce fait, le roman conserve une certaine ambiance surnaturelle malgré cet amour tragique.

L'écriture est très poétique, élégante, comme les sentiments et les personnages.
Lien : http://toshoedwige.blogspot...
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Compléter les blancs

Quand certains morts reviennent à la vie et aspirent à retrouver une place dans la société, cela pose évidemment un problème pour les autres, les proches, ceux qui ont déjà fait leur deuil. En plus Tetsuo, le personnage principal de ce roman, revient trois ans après s'être suicidé et retrouve sa femme et son fils de 4 ans.

Les Japonais sont très forts pour ce genre d'intrigues fantastiques.

Mais l'intrigue se complique lorsque Tetsuo, retraçant les évènements qui seraient à l'origine de son suicide, pense de plus en plus qu'il aurait été assassiné. Je ne dévoilerai pas plus ce roman qui, de découvertes en rebondissements, s'avère passionnant au point de ne pas avoir pu lâcher les 450 pages, lues quasiment d'une traite.

On aura compris que l'action est sous-tendue par une reflexion sur la mort et le suicide, mais surtout sur la vie. La vie à laquelle Tetsuo, avec cette deuxième chance, va s'accrocher de toutes ses forces, en appréciant le moindre rayon de soleil, le moindre souffle d'air.

Ce roman s'inscrit dans une réalité japonaise de dénatalité cruciale. Le pays pourrait-il se repeupler par des revenants ?

Encore une fois, les auteurs japonais contemporains me surprendront toujours par leur originalité, leur façon de parler de la vie et de la mort, de ce qui fait la richesse d'un individu.

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La Dernière Métamorphose

Créant un parallèle avec "La Métamorphose" de Kafka, Hirano Keiichiro met en lumière les réflexions d'un "hikikomori". Ces personnes refusent de sortir de leur maison (la chambre du personnage ici).

C'est cet aspect qui m'a particulièrement intéressée dans ce roman. Le narrateur refuse de voir quiconque mais se crée un avatar sur les forums littéraires sur Internet. Grâce à cela, il répand sa bile sur les écrivains les plus populaires et leurs fans. Le jeune homme est rempli de rancoeur, de haine des autres et de soi.

Il cherche en vain son véritable moi qui, selon lui, doit être extraordinaire. Il oscille entre ego surdimensionné et désespoir le plus noir.

Avec ce roman, Hirano Keiichirô dresse le portrait d'une jeunesse désabusée. Il dénonce également le caractère uniformisant de la société japonaise. La différence n'est pas appréciée, voire réprimée (cf. le proverbe japoanis "le clou qui dépasse appelle le marteau"). D'où des jeunes en rupture avec la société, qui largue les amarres et s'isolent complètement. Ce phénomène des hikikomori prend une ampleur inquiétante au Japon, quoique toujours tabou (comme l'ijime - persécutions en milieu scolaire ou professionnel).



Je conseille de lire ce livre en ayant un bon moral, sous peine de se retrouver entraîné par le malaise profond du narrateur.



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L'Eclipse

Voilà bien un livre totalement déconcertant autant par le fond que par la forme. Sans déflorer l'histoire, on peut dire qu'il s'agit de la rencontre d'un moine dominicain thomiste, frère Nicolas et d'un alchimiste, Pierre Dufay, établi dans le sud de la France au XVe siècle. J'ai failli abandonner la lecture tellement le vocabulaire me paraissait ésotérique. Des mots et des phrases compliqués. J'ai recouru plusieurs fois au dictionnaire. Mais j'ai poursuivi comme magnétisée. La formulation atypique fait sans doute le charme de l'histoire. Bien au delà de la sorcellerie, cet ouvrage porte un regard sur les mentalités, les croyances et la société du XVe siècle vue par un auteur japonais. Il apporte une sensibilité différente à notre bagage culturel européen. La phase finale de l'histoire m'a écœurée et je suis sortie de la lecture assez nauséeuse.

L'alchimiste donne la recette de la création de la pierre philosophale (page 103, éd Picquier). Avis aux amateurs ! à vos fioles et alambics.
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La Dernière Métamorphose

Un roman intéressant et émouvant.



Un jeune employé japonais, fatigué de vivre à travers les "rôles" et l'apparence que lui impose la société, décide de devenir un "Hikikomori" ; c'est-à-dire qu'il plaque tout d'un seul coup, s'enferme dans sa chambre, refuse tout contact avec l'extérieur, et ne se lave plus. Il ne survit que grâce à la nourriture que sa mère lui pose devant la porte, et il ne sort (en cachette) que pour aller aux toilettes.



Désillusionné par la vie en général (école, études, travail etc..) et les différentes expériences qu'il a connues, (et qui ne lui ont rien apporté), il est en quête de lui-même, et de la dernière métamorphose qui lui permettrait d'être enfin QUELQU'UN, QUELQU'UN DE RECONNU.



S'inspirant de "La métamorphose" de Kafka, ce jeune homme profite de son isolement pour se livrer à une rétrospective de sa vie, à une grande introspection, à une analyse de la société japonaise (que je connais très peu) dans laquelle il étouffe et il souffre de se sentir aussi insignifiant et inutile. Sauf erreur de ma part, le nom de ce jeune homme n'est pas cité une seule fois.



Le livre est écrit à la première personne du singulier, ce qui nous implique encore plus dans l'histoire et nous oblige à nous sentir concernés. On est obligatoirement touchés par toutes les réflexions que le personnage se fait, car à un moment ou à un autre, on a tous vécu certaines situations qu'il décrit.

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L'Eclipse

Inévitablement, on se demande comment un tout jeune écrivain, japonais qui plus est, en vient à situer son premier livre dans l'Europe du XV° siècle, et abordant des questions de théologie, l'alchimie, l'inquisition...

Pour un néophyte comme moi sur la période médiévale et ses problématiques, l'ouvrage m'a semblé bien érudit, sur des questions qui me dépassent. La langue est riche, et les phrases montrent de l'ambition.

Le récit - avec l'apparition d'un curieux personnage - finit dans une dimension fantastique et sur un bûcher. Mais qu'est-ce que Hirano a voulu exprimer ? je me garderais de sur-interpréter, voire d'interpréter tout court...
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Compléter les blancs

Un roman qui n’hésite pas à nous mettre face à la douleur, à la culpabilité, à l’incompréhension des proches d’un être qu’ils pensent s’être suicidé. Un moment de lecture dont il est difficile de sortir indemne, mais qui montre un aspect du Japon malheureusement bien présent.
Lien : https://comaujapon.wordpress..
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Impressions du Japon

L'alliance des photos de la photographe "venue d'ailleurs" et des textes du natif est une très belle réussite. Les photos sont belles, les textes intéressants et bien écrits... une rencontre réussie.

un beau livre pour découvrir le Japon autrement.

Le seul défaut que je trouve à ce livre est son odeur: il sent terriblement mauvais (problème de papier, d'encre?).
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Conte de la première lune

Fin du XIXème siècle... Masaki Ihara, jeune homme de 25 ans, étudiant et poète neurasthénique, a pour habitude d'effectuer des voyages sans but précis pour retrouver son équilibre. Mais ce voyage-ci va être différent des autres. Des rencontres mystérieuses, l'apparition d'un superbe papillon que Masaki va suivre au point de se perdre dans la montagne et dans la nuit,.. C'est là qu'un étrange serpent le mord.. tout s'effondre en un instant... On perd toute notion de rêve, de réalité, d'espace et de temps...



Un roman très bien écrit, avec des grands moments de poésie, mais aussi de réflexion. Le vocabulaire, surtout dans les descriptions, paraît banal au premier abord, mais en fait, il est choisi avec une précision extrême, et laisse deviner une fin inéluctable.



Où se trouve la frontière entre le rêve et la réalité ? Vaut-il mieux rester sur les chemins ordinaires et continuer sa vie banale tout en étant malheureux ? Ou bien.. vaut-il mieux se lancer dans la poursuite de son rêve et ne vivre qu'un court instant de bonheur ? C'est la conclusion que j'aurai tendance à tirer de ce livre.







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La Dernière Métamorphose

Dans cet ovni inclassable, Hirano explore le repliement sur soi et le besoin de se protéger du monde extérieur en s’isolant.



Le personnage principal est ce que l’on appelle au Japon un « hikikomori », un jeune homme vivant aux crochets de ses parents en restant cloîtré dans sa chambre.



Ce court récit permet au narrateur d’expliquer son objectif ; un isolement volontaire d’après lui mais dont on se rend vite compte qu’il tourne à l’obsession.



Pour étayer ses propos, le narrateur prend pour modèle à suivre le personnage fictif Gregor Samsa - l’homme qui se transforme en cancrelat, imaginé par Kafka, en revenant sur les différentes critiques et analyses qui ont été faites ainsi que quelques réflexions personnelles sur la vie de l’auteur allemand de ce début de 20e siècle.



À l’instar de Samsa, le narrateur va néanmoins trouver dans internet et les débuts des réseaux sociaux (les forums) un besoin d’exprimer ce qu’il est réellement une fois enfermé dans sa chambre, sa vraie nature.



Une personne vivant recluse nourrissant un besoin de se montrer… autant dire que ce court roman m’a fait énormément sourire tellement j’y ai vu des réflexes réciproques aux miens.



Le texte d’Hirano pousse le bouchon bien plus loin, il « romance » et métamorphose son personnage en bien pire qu’un insecte, le dotant d’une volonté à devenir un insecte visible, qui terrorise tout en restant caché.



J’aime beaucoup ces petites pilules névrosées que nous offre la littérature asiatique, surtout quand elle s’inspire de philosophie européenne fusionnant avec des codes complètement différents.



C’est plus que de l’exotisme, c’est de l’interprétation qui permet de voir notre nombril différemment !



Dérangeant, dénué de rythme et gros monologue de 200 pages, mais une bonne expérience de lecture !



Adjugé !
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Impressions du Japon

Impression du Japon, ce sont quatre-vingts photos de Lucille Reyboz, une photographe française commentées par l'écrivain japonais Keiichiro Hirano. Lucille Reyboz a beaucoup voyagé au Japon et s'évertue à en donner une vision très contrastée, entre ville et campagne, mer et montagne, tradition et modernité. Un très beau livre qui n'est pas un guide de voyage ni un récit de voyage, mais un voyage dans les souvenirs et le pouvoir des images de faire naitre des émotions.
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Compléter les blancs

Compléter les blancs est un livre très intéressant à plusieurs niveaux :

D'une part il aborde, et souvent dénonce plusieurs aspects de la société japonaise qui sont, plus ou moins connus en Occident pour certains, et absolument connus par la société japonaise, mais très tabou pour d'autres. On peut évoquer le vieillissement de la population/ dénatalité ; la pornographie et les love-hotel et tout ce qui tourne autour ; la mort par surmenage et les heures de travail supplémentaires ; le harcèlement et la pression lié à l'image, au paraître ; le système judiciaire assez spécial etc..



D'autre part je trouve que l'auteur à utiliser son roman pour promouvoir sa philosophie de " Aimer les autres pour s'aimer soi" et les différents dividus qui nous composent. Philosophie dont j'avais déjà connaissance de par sa conférence du même nom, (disponible sur youtube) et que j'ai trouvé ici un peu lourde par moment. A mes yeux il insiste trop et j'ai parfois été tenté d'abandonner la lecture. Toute fois je trouve tout le développement de cette philosophie très intéressant à découvrir et très enrichissant, nous poussant à réfléchir sur notre propre comportement.



Finalement, la tram de l'histoire en soi, m'a énormément rappelée certains livre de Bernard Weber, abordant des questions métaphysiques de façon très lucide et judicieuse. On s'attache aussi très rapidement aux personnages, à la vie cette famille, nous plongeant ainsi dans un quotidien par la description de petits moments simple de la vie, qui ne font pas forcément avancer l'histoire mais qui apportent énormément de douceur et parallèlement en abordant des sujets graves, sur les conflits familiaux, le travail, l'argent, qui permettent, je trouve, une connivence avec le lecteur, et beaucoup d'authenticité.



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Conte de la première lune



Un jeune homme qui ne sait ce qu'il cherche et une jeune femme à l'ombrelle : un incipit entre rêve et réalité. C'est un peu le fil directeur de ce récit où le poète Masaki va se perdre.



Guidé par un papillon à travers les lieux et une montagne mystérieuse, le héros oscille entre les mondes : le cœur et le corps, les vivants et les morts. C'est un trajet vers une fin annoncée qui constitue l'ensemble du roman : une quête perdue d'avance qui met en branle les mécanismes tragiques qui conduisent à la mort au travers de la souffrance et de la jouissance.



Un récit classique mais enivrant comme un dernier rayon d'automne...
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Conte de la première lune

J'ai été autant enchantée par l'histoire racontée dans ce livre, que par le style très poétique de l'auteur.
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L'Eclipse

Le résumé était prometteur : village isolé, mystères, alchimie, inquisition… plusieurs critiques saluaient un « écrivain prodige » , ou comparaient ce roman avec « Le nom de la rose » d’Umberto Eco. Mais le moins que l’on puisse dire est que je me suis ennuyée ferme !



Le roman est bien écrit, le style est globalement agréable, mais ce n’est pas exagéré de dire que pendant les cent premières pages il ne s’y passe rien. Plus exactement, l’action se résume à trois phrases : « Un moine dominicain en quête de nourritures spirituelles arrive dans un village isolé», « Il observe un alchimiste et tente de comprendre son art », « un enfant sourd fait de la balançoire en riant ».



Alors oui, on ne peut pas reprocher à l’auteur de ne pas avoir étudié à fond son sujet : les passages abordant la théologie ou l’alchimie sont précis, détaillés, extrêmement détaillés, TROP détaillés, jusqu’à donner la désagréable sensation que l’écrivain cherche à faire étalage de son savoir tout neuf, pour « épater la galerie ». Le style général du texte reste cependant accessible, si l’on excepte l’irruption ponctuelle et injustifiée de quelques termes qui ne doivent pas souvent être consultés dans les dictionnaires, ce qui renforce le sentiment que l’auteur tente d’impressionner les lecteurs par son érudition.



J’ai d’ailleurs été très près d’abandonner la lecture au bout d’une quarantaine de pages, car l’histoire débute par d'interminables réflexions du personnage principal au sujet des différents courants théologiques, à grands renforts de références et de jargon inaccessible. Pourtant on sent bien que l’écrivain a du talent, et certains passages dépourvus de fioritures, notamment dans la description des paysages et des éléments du décor, sont beaucoup plus intéressants et vivants.



L’action et le dénouement se concentrent dans les quelques dizaines de pages finales (par chance le roman n’est pas très long), mais se révèlent finalement assez prévisibles et ne récompensent pas vraiment le lecteur d’avoir déployé une telle patience. C’est bien dommage.



Quant à la comparaison avec « Le nom de la rose », je la trouve étonnante, car en dehors du thème de l’inquisition partagé dans ces deux romans, ils me paraissent à peu près opposés : le roman d’Umberto Eco déroule une passionnante intrigue riche en rebondissements, mais au style assez difficile, tandis que « L’éclipse » est un roman lent et contemplatif, quasiment dépourvu d’action, mais sa lecture en est plus simple et rapide, surtout si comme moi, hélas, on est pressé d’en finir !
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