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Critiques de Kij Johnson (176)
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Un pont sur la brume

Un fleuve de brume coupe l’Empire en deux. Peuplé de mystérieuses créatures, ballotté par des vapeurs corrosives, seuls une poignée de bateliers ont le courage de le traverser, et ce à leurs risques et péril. Pour enfin réunir les deux territoires et mettre fin aux pertes humaines et économiques, il est demandé à Kit Meinem d’Atyar, architecte renommé, de construire un pont. Ainsi commence un chantier qui durera plusieurs années, laissant le temps à notre protagoniste de faire de magnifiques rencontres…



Je poursuis l’exploration des récits courts de ma PAL avec cette novella qui évoque la construction d’un pont et les changements qu’il va entraîner parmi les habitants du coin, comme chez celui qui le construira. C’est un récit lent, paisible, qui m’a séduite dès les premières lignes tant écriture et traduction sont belles. Il ne s’y passe que peu de choses, et pourtant, la proximité de ce fleuve étrange génère une certaine tension, dans l'attente d’évènements funestes éventuels.

Une lecture envoûtante qui m’a donné fort envie de lire l’autre récit traduit de cette autrice…
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La quête onirique de Vellitt Boe

Je me suis plongé assez facilement dans ce roman, et j'ai tout de suite beaucoup aimé la plume. Finalement, le côté onirique n'est pas très présent, et ne m'a pas gêné. On a très peu d'explication sur l'univers mais, étonnamment, cela ne m'a pas gêné. J'ai accepté de me perdre dans l'univers, tout comme Vellitt Boe va se perdre. On va la suivre, tout simplement, à travers ses souvenirs, sa vie, et la recherche de son élève.



J'ai aussi découvert que ce titre faisait beaucoup de référence aux univers imaginé par Lovecraft. J'en ai identifié certaines, mais je pense n'avoir pas tout reconnu. Il y a également quelques côtés féministes qui sont bien présents (ici... bien loin de Lovecraft...).



J'ai finalement beaucoup apprécié ma lecture. Ce roman ne partait pourtant pas gagnant, mais j'ai adhéré à la plume et j'ai accepté de ne pas tout comprendre. L'ambiance un peu lovecraftienne m'a également beaucoup plu. Je ne lirai pas ce type de texte en permanence, mais je prendrai plaisir à relire l'autrice.
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Un pont sur la brume

« Un pont sur la brume » fait partie de la nouvelle collection « Une Heure-Lumière » du Bélial. Elle propose des textes courts et de qualité, écrits par de grands auteurs français et étrangers issus de la littérature de l'Imaginaire.

Cette novella, couronnée du prix Hugo et du prix Nebula de la meilleure nouvelle en 2011, m'a attirée par la beauté de sa couverture, par son ambiance mystérieuse, un brin angoissante, mais aussi par son petit format, 160 pages seulement.



*

Kit Meynem d'Atyar, un ingénieur et architecte talentueux, a été envoyé par l'Empire pour poursuivre la construction d'un pont suspendu à travée unique au-dessus d'un fleuve de brume. Cet ouvrage d'art de quatre cent mètres de hauteur demande un savoir-faire et des compétences de très haut niveau mais sa construction est vitale car elle permettra, à terme, de relier les deux parties de l'Empire et ainsi, de se déplacer en toute sécurité d'une rive à l'autre du fleuve.



Pour l'heure, la liaison entre les deux rives se fait par bateau. Elle est assurée par des familles qui acceptent de piloter à leurs risques et périls dans cette rivière de brume. A ce stade-là, vu l'extrême dangerosité de la navigation, on peut même parler de sacrifice. Beaucoup de passeurs ne reviennent pas de ces traversées.



Kit Meynem d'Atyar aura-t-il la faculté et l'habileté requises pour accomplir la tâche laissée inachevée par son prédécesseur ?

Le bruit des travaux, les tremblements du sol lors du creusement des fondations du pont, ne vont-ils pas attirer les Géants vers la surface ?



*

Le point fort de ce récit est incontestablement son atmosphère mystérieuse, fascinante où la mer de brume tient un rôle essentiel. En quelques mots, l'autrice met en place des décors, créer une ambiance feutrée, nébuleuse, ouateuse.

Ondoyant ou parcouru de crêtes, le banc brumeux s'étire tout le long du fleuve en un dense manteau d'écume en mouvement. Pareil à des coulées crémeuses d'une blancheur éblouissante au soleil, il est cependant composé d'un acide excessivement corrosif. Ses profondeurs sont également peuplées d'étranges créatures, d'immenses poissons et des "Géants", capables de faire chavirer les embarcations.



Si la description de la brume est particulièrement riche de détails, l'autrice reste évasive quant à son origine.

De même, elle nous laisse imaginer ses abysses et les Géants qui la peuplent. Ce monde enveloppé de mystère et d'interrogations pourrait paraître frustrant, mais cette part d'imagination laissée au lecteur m'a au contraire beaucoup plu.



« Maintenant, je m'interroge. Quelle taille les Géants atteignent-ils dans l'Océan de brume ? Et qu'y a-t-il de l'autre côté ? »



Si j'ai beaucoup aimé l'univers impénétrable, contemplatif et terriblement attrayant développé par Kij Johnson, j'ai cependant trouvé que les descriptions techniques de la construction du pont ralentissaient parfois le récit et cassaient le charme poétique et envoûtant de cette brume.



*

L'écriture est très agréable, pleine de douceur, de sensibilité et de mélancolie, mais aussi de violence et de tristesse, car l'autrice n'oublie pas les personnages. En effet, l'autrice tisse une histoire profondément humaine qui entremêle étroitement les individus à leur environnement et au pont qui se construit lentement. Les émotions sont présentes dans les relations que nouent les personnages : liens d'amitiés, sentiments d'amour, de perte et de solitude, de deuil et de culpabilité.



« Avoir plus de choses à aimer, c'était avoir plus de choses qui lui manqueraient lorsqu'il finirait par partir. »



Le texte parle aussi de rêves et d'espoir : bâtir, créer, traverser la brume et partir à la rencontre de ceux qui sont de l'autre côté.



*

Pour finir, j'ai passé un bon moment avec ce roman d'atmosphère au magnétisme étrange. Kij Johnson nous offre une histoire captivante et immersive qui mélange avec subtilité un univers imaginaire onirique et le pont dont la construction permettra de bâtir de nouvelles relations sociales.



Une novella à découvrir.





***

Merci Patrick (@Patlancien) pour avoir attiré mon attention sur cette jolie nouvelle par ton billet. J'ai pris beaucoup de plaisir à m'éloigner des rives de la réalité et dériver dans les flots brumeux de l'imaginaire. ;-)

***
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Un pont sur la brume

Ce titre était un de ceux qui me faisait le plus envie dans cette collection, le résumé m’avait vraiment alléchée et j’étais vraiment curieuse de le découvrir. Et c’était une lecture vraiment sympathique. Là aussi, trop courte pour entrer dans les détails, mais j’ai passé un bon moment de lecture.



La plume est agréable et on se sent immergée facilement dans l’univers et dans le récit.



Malgré tout, je suis restée sur ma faim: on ne découvre pas grand chose sur le contenu de la Brume et sur les Géants. On se concentre surtout sur les relations qui se nouent entre les protagonistes, sur leurs différences culturelles et sur la façon dont le pont va changer la vie des autochtones.



Il y a aussi une belle réflexion sur le temps qui passe, sur la pérennité des choses et sur la fragilité de la vie humaine, sur les mystères de la nature. Dans l’ensemble, c’est assez contemplatif.



Je suis allée voir ce que l’autrice avait publié d’autre, histoire de vérifier si cette novella était issue d’un univers plus vaste et si je pouvais espérer en apprendre plus, mais ça ne semble pas être le cas. En l’état, c’était une chouette découverte, mais sans plus.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Une Heure-Lumière, Hors-Série 2020 : Retour à n'dau

Kij Johnson est désormais une autrice que je suivrai avec attention ; ce troisième court récit que je lis d'elle m'a beaucoup plu, comme les deux précédents.



Retour à N'dau est la nouvelle inclue dans ce hors-série 2020. Elle se déroule sur Ping, une planète tournant très très lentement, avec une journée plus longue qu'une vie d'homme. Katia est une nomade élevant des chevaux et dressant des chiens, qui se déplace pour suivre N'dau, le point où son ombre fait exactement sa taille à elle. Cet endroit est considéré par son peuple comme celui idéal pour vivre au mieux sur Ping.



Sa famille et elle vont rencontrer Huer et son clan, qui se déplacent également, mais pas de la même manière qu'eux.



Ce récit court est représentatif de l'écriture de Kij Johnson. Le ton est assez froid, presque clinique, malgré tout ce qui touche Katia. J'ai réussi à m'attacher en peu de temps aux personnages, qui sont plus ou moins démunis tandis que leur mode de vie est remis en cause. En quelques traits, nous avons une représentations assez précise de ces différents nomades et des difficultés auxquelles ils sont confrontés sur cette terre inhospitalière.



Ce monde n'est pas sans me rappeler celui de la Marche du Levant, avec un trope de base identique, mais traité très différemment.



Je reste épatée de l'émotion que les écrits de Kij Johnson suscitent (chez moi en tout cas) en si peu de mots.



Cette nouvelle est précédée par des témoignages très intéressants de la part des traducteurs de la collection Une Heure Lumière. Ils apportent chacun un éclairage sur le ou les texte(s) qu'ils ont traduits au sein de la collection, avec des réflexion également sur la l'impact de la longueur du texte sur leur manière de l'aborder et de le traduire.



Moi qui suis de plus en plus sensible à la traduction des textes que je lis (au point de préférer régulièrement la VO pour à la VF de certains éditeurs), c'est un sujet qui me parle particulièrement.



Un HS UHL que je suis particulièrement contente d'avoir pu dénicher. Il ne me manque que celui de 2018, mais je crois qu'il est quasiment introuvable désormais. Dommage, ces petits livres offrent vraiment un plus à la collection du Bélial.
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La quête onirique de Vellitt Boe

J'ai découvert ce livre sans connaître les références à Lovecraft. Bien sûr, je connais cet écrivain, mais je n'ai encore jamais lu une de ces œuvres. C'est pourquoi je vais livrer mon ressenti sur cette lecture, sans pouvoir la comparer avec l'oeuvre qui a inspiré le livre de Kij Johnson.



Dans ce récit, j'ai trouvé le monde dans lequel évolue Vellit Boe très inspirant. Ces multiples de créatures qui y vivent, la présence plus que palpable des divinités, les contrées que l'on découvre au fur et à mesure de la quête du personnage principal sont une richesse pour l'imagination. Les ambiances qui règnent, à la fois pesantes et lourdes, parfois noires et angoissantes, m'ont mis dans une bulle de lecture qui m'a fait lire le livre d'une seule traite !

J'ai beaucoup aimé découvrir ces Contrées du rêve. C'est dommage qu'il n'y ait pas plus de descriptions de ces territoires et que l'histoire ne soit pas plus longue.



Bien que j'ai apprécié le récit dans son ensemble, il y a malgré tout un bémol. Et ce bémol est la facilité de Vellit Boe à arriver à ses fins. Bien que son aventure ne soit pas sans risques, à chaque moment critique, elle réussit à s'en sortir, parfois de manière un peu tiré par les cheveux. Je trouve dommage cette facilité, alors qu'à mon sens, un peu plus de complexité ou d'affrontements aurait été bénéfique à l'histoire. Car parfois cela donne l'impression que les résolutions de ses péripéties lui sont servies sur un plateau. Et je dois avouer que ça n'ait pas si agréable que cela d'avoir cette sensation de facilité durant une lecture.



Alors, il y a de très bonnes choses dans ce livre, mais aussi des moins bonnes. Je sors mitigé de ce récit de Kij Johnson.
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Un pont sur la brume

L’ambiance est étrange dans ce roman. Plusieurs informations nous permettent de savoir que nous ne sommes pas sur terre mais au-delà, la science fiction n’est pas très perceptible.

C’est plutôt une analyse du caractère des personnages principaux.

Le livre est très court et se lit facilement mais ne m’a pas donné envie de lire les autres romans de l’autrice.
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Un pont sur la brume

Construire un pont au dessus d'un fleuve de brume corrosive, peuplée d'étranges poissons et de géants, ne semble pas si simple que ça.



Cette novella va suivre l'architecte des travaux, Kit, de son arrivée sur le lieu du chantier à l'achèvement du pont.



Ce n'est clairement pas un texte nerveux, ou avec beaucoup d'action. Il prend son temps, comme les travaux de ce pont immense, qui vont s'étendre sur plusieurs années. C'est en fait un bout de vie qui est présenté ; de Kit bien sûr, mais aussi des habitants des deux villages qui vont être reliés.



Ce rythme très lent m'a bien convenu, mais il pourrait laisser beaucoup de lecteurs de côté.



Ce qui est exploré dans ce texte, ce sont les conséquences d'un changement dans l'environnement de vie, de ce progrès qui arrive à travers ce pont (les échanges entre les rives qui s'installent, le grossissement des villages en ville, la disparition de certains métiers et l'apparition d'autres). Cet impact est ironiquement très important pour les habitants, alors que ce n'est qu'un chantier parmi tant d'autres pour Kit.



Cette opposition est très réussi, et suivre les pensées de Kit (et ses états d'âmes) ont été très émouvant pour moi. Il évolue, fait son chemin dans sa manière de penser, pour finalement faire un choix de vie, qui impactera certainement tout son futur. Pour lui qui a tant impacté le futur des autres à travers ses constructions, sans jamais s'occuper du sien, c'est un sacré progrès.



On se retrouve donc avec un petit texte avec plusieurs niveaux de lectures, et qui pourtant ne s'attache que très peu à son univers. De la Brume et de ses habitants, on n'en saura finalement que très peu. Ce n'est qu'un obstacle, ou un moyen de gagner sa vie pour les personnages du livre.



J'ai adoré la poésie qui se dégage de ce fleuve de Brume, de ses variations et de ses dangers. Il est le centre du livre, même s'il l'on obtient jamais d'explications quant à sa présence. C'est bien de la Fantasy, et non pas de la SF.



Dernier point d'importance ; l'écriture. Je ne sais pas si le problème vient de la traduction ou de l'auteure ; plusieurs passages sont maladroits, voire incompréhensibles. Je suis passée rapidement au dessus, portée par l'histoire, mais je comprends que ça ai pu freiner certains lecteurs. C'est dommage, car cela dessert vraiment le livre.
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La quête onirique de Vellitt Boe

Suivre Vellit Boe dans son périple est un plaisir bien sûr dû aux merveilles et aux étrangetés des Contrées, qu’on traverse avec elle, mais c’est également parce que l’aventurière qu’elle était, et qu’elle se voit forcée de redevenir, est d’une sacrée trempe ! Courageuse, obstinée, presque faite d’acier, il n’y a quasiment pas un moment qui la verra reculer devant les difficultés de sa quête ! Parmi ces difficultés, on trouvera bien entendu celles que peut causer la fréquentation des goules, ou le fait de traverser la “forêt des zoogs”, mais aussi celles auxquelles une femme, qu’on préfère considérer comme fragile et vieille en raison de ses cheveux gris, doit chaque jour surmonter. Et j’ai personnellement adoré la manière dont Vellit Boe se révélait au long du livre un personnage discret mais fort.

La postface/interview de l’autrice indique bien, pour qui ne l’aurait pas remarqué, que la grande thématique de cet hommage consistait à faire d’une femme le sujet principal, pour une fois, d’un texte tournant autour des univers de Lovecraft. Et pour le coup, c’est à mon avis tellement bien réussi qu’on ne peut pas à proprement parler ici d’un texte qui n’aurait d’autre dimension que féministe. C’est bien entendu une dimension présente, surtout dans le renversement qui s’opère dans le dénouement de l’histoire, mais c’est un texte réussi même si on oublie cette particularité.

J’ai écrit, alors que je l’avais pas encore fini, que ce livre avait été l’un de mes plus délicieux voyage de cet été, et je ne vais pas revenir là-dessus ! Et même si je me dis a posteriori que j’aurais peut-être dû prendre le temps de relire le texte de Lovecraft avant de lire celui-ci, je ne me suis pas du tout senti frustré de mes manques en matière de références. Kij Johnson a donc réussi là un très bon texte, qui de plus m’a donné une forte envie de lire le texte de Lovecraft. Ce qui me conduira sans doute à relire ce livre à la suite ! Si c’est pas une réussite, ça…
Lien : https://jackbarronreads.com/..
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Un pont sur la brume

Je me ressers un de ces petits berlingots colorés que nous offre la superbe collection « Une heure-lumière », un court récit du genre imaginaire. le premier était de couleur rouge vive, au goût relevé « L'homme qui mit fin à l'Histoire ». Celui-ci est beaucoup plus doux, simple, fluide ; et on est bien loin du « double effet kiss cool » du premier. Mais ça se laisse manger !

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Je me suis dit que cette collection était finalement moins résolument tournée vers le genre des lectures de l'imaginaire (puisqu'on les nomme de nos jours ainsi, sans grande imagination dans l'intitulé, ce qui est un comble) que l'idée que j'en avais.

Car ce berlingot là est davantage la tranche de vie d'un architecte qui fabrique un pont jamais osé jusque là, puisque ce pont devra passer au dessus d'un fleuve de brume où règnent d'obscures créatures, une brume à la matière fluctuante assez dangereuse pour partager en deux un Empire. Nous allons ensemble construire ce pont avec Kit, notre architecte. Les personnes qu'il sera amené à rencontrer vont le faire se remettre en question sur son travail, ses souhaits, ses besoins. Un parcours initiatique, en somme.

Bon.

Et les obscures créatures dans tout ça, hein ? Et l'Empire ? Curieusement, j'ai eu le sentiment dès le départ qu'on ne s'y attarderait pas, qu'elles généraient une sorte d'atmosphère mystérieuse et ouatée comme cette brume cotonneuse, une sorte d'écrin, une présence entre les deux rives que Kit cherche à joindre. Un espace bien planté en terme de décor, de personnages, dans lequel il m'a tout de même été agréable de me balader, même si j'aurais apprécié un peu plus de surprises, j'ai marché sur un pont que j'ai senti solide et rassurant dès le départ.

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J ‘ai aussi senti dès le départ que l'auteur était une autrice. Malgré les évolutions actuelles des moeurs, il reste rare de lire des textes où règne l'équité entre hommes et femmes, dénué de toute démarche moralisatrice à ce sujet de surcroît. Il me semble que cela reste un exercice difficile de nos jours, et qu'une femme est plus à même d'y parvenir, parce que l'oppressé pousse toujours plus loin son raisonnement que l'oppresseur. Dans ce livre les postes importants du chantier sont des personnages féminins ou masculins, voilà tout, le monde du travail n'a pas de genre. Et là par contre, oui , ça, c'est de la SF pure et dure, à l'heure actuelle !

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Un pont sur la brume

Un fleuve de brume moitié liquide, moitié solide, aussi changeante que le temps, contenant créatures et autres géants dangereux, coupe l'empire en deux. Les habitants sont contraints d'effectuer la traversée par bateau en surfant littéralement sur cette brume, et en y laissant la peau parfois. Kit Meinem d'Atyar, architecte de l'empire, est chargé de construire un pont. Aventure épique et humaniste, une Odyssée moderne à bien des égards, ce petit roman doit nous inspirer à titre personnel. Construire malgré les peines, les drames. Et aimer.
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Un pont sur la brume

Kij Johnson est une autrice qui semble très à l'aise dans le format des longues nouvelles. Et Un pont sur la brume est jolie novella aux métaphores évidentes, ce qui n'en rend pas le propos moins pertinent.

La seule chose qu'on peut donc se dire c'est que ce n'est pas non plus un texte majeur, comme certains appartenant à la collection Une Heure Lumière.

Je n'ai pas trouvé de point noir ou de "faille" particulière à mettre en avant pour l'expliquer. Toutes les histoires ne sont pas censées avoir la même portée ou la même ampleur, après tout.

Je n'en garde que peu de souvenirs mais ça n'en fait pas une mauvaise lecture pour autant. Tout est bien exploité dans le cadre de l'exercice, le monde à peine esquissé, le récit, la distribution... Plaisant.
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La quête onirique de Vellitt Boe

Je me suis lancé dans ce roman sur le seul nom de son auteure, Kij Johnson, dont j'avais beaucoup aimé "Un pont sur la brume", un petit bijou de fantastique rêveur.



Je ne connaissais pas les nouvelles de H.P. Lovecraft à la base de ce livre. Je dois préciser que ce n'est vraiment pas un de mes auteurs favoris... J'ai appris leur existence et leur importance dans la narration grâce à un entretien-bonus publié en guise de postface.



Je m'apprêtais à louer les grandes qualités d'inventivité de son autrice. Et je persiste dans cette très bonne impression, malgré cette découverte tardive. Je ne suis évidemment pas en mesure de "rendre à César" Lovecraft ce qui est de lui, mais c'est un bel univers, entre rêve et réalité, que celui imaginé par Kij Johnson.



La grande quantité de goules et autres monstres souterrains indescriptibles aurait dû me mettre la puce à l'oreille, mais je me suis seulement laissé emporter dans le sillage de Vellit Boe, par son énergie et son courage dans ses recherches sans cesse contrariées.



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Un pont sur la brume

Intéressant ! Bien sûr, j'ai pensé au pont de San Francisco en voyant la belle couverture. Au delà de l'ouvrage d'art, le pont raconte l'histoire des individus qui l'entourent, le conçoivent et l'empruntent. Un pont sur l'inconnu, un pont entre les humains et les monstres sous le pont dans les profondeurs. J'y ai vu un allégorie de notre modeste humanité colonisant les univers, détruisant, voulant toujours plus. Les ponts ne servent pas qu'à relier les individus, ils permettent aussi de faire passer des engins de guerre. Un beau moment de lecture.
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Un pont sur la brume

L'Empire est coupé en deux par un long fleuve de brume qui dissimule bien des mystères. Des géants y vivent, d'étranges poissons aussi, et cette écume à la texture unique en son genre est en plus corrosive. Les navigateurs chargés de traverser ce banc de brume pour rallier les villes et transporter passagers et marchandises meurent généralement jeunes, les traversés ne sont jamais anodines, et des digues ont été montées de part et d'autres du fleuve pour protéger les villages des géants. Jusqu'au jour où Kit Meinem d'Atyar, l'un des meilleurs architectes de l'Empire, est envoyé pour bâtir un pont au-dessus de cette brume.



Quand j'ai découvert cette novella, cette idée de fleuve de brume, de géants et de bacs m'a de suite attirée, mais cette lecture est finalement décevante. De la brume et de ses habitants, nous ne saurons absolument rien. Il n'y a aucune explication de donnée, nous ne croiserons ni géants ni poissons. Et même si ces poissons sont pêchés, nous se saurons même pas à quoi ils ressemblent puisque l'auteur évacue cette question via Rasali qui expliquera à Kit que les pêcheurs découpent les poissons directement dans leurs bateaux et qu'il n'est donc pas possible d'en voir à terre (ce qui parait un peu incohérent vu la dangerosité du fleuve).



Au final, ce pont aurait pu être construit au-dessus d'un simple fleuve tout à fait normal que ça n'aurait rien changé à la nouvelle, et dans la mesure où les descriptions des villes et de leurs habitants ne sont pas transcendantes non plus, j'avoue que cette lecture me laisse plus que mitigée. L'auteur apporte beaucoup de personnages, presque trop, mais aucun ne ressort vraiment. Rasali et Valo sont sympathiques mais manquent de développements, idem pour Kit d'ailleurs.



Au final, je ne sais pas trop ce qu'a voulu raconter l'auteur, parce que j'ai trouvé que rien ne ressortait. Cette novella est très lisse, ni agréable ni désagréable, elle n'a juste pas grand chose à raconter. A se demander comment elle a pu remporter autant de prix pour le peu contenu dans ses pages.
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La quête onirique de Vellitt Boe

Ce court roman débute avec une bonne idée. Il s'agit d'explorer l'univers de Lovecraft, mais d'un point de vue féminin.



Un peu comme l'a fait Lovecraft Country sur les questions raciales.



On y suit Vellitt Boe, une aventurière devenue professeure de mathématique au seul collège pour femme du monde des rêves. Une étudiante s'enfuit avec un rêveur (un humain de notre monde), et Boe doit la retrouver.



Et le début du livre est intéressant, ainsi que sa fin. Donc le gros défaut de ce roman est d'avoir sa partie centrale, où l'histoire stagne, où rien n'a vraiment d'impact sur aucun personnage.



Ce qui aurait pu être une excellente nouvelle devient ici un roman moyen.
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Un pont sur la brume

Le pont d'une vie.



Kit Meinem d'Atyar est le meilleur architecte de l'Empire. Le voilà face à un projet ambitieux: faire un pont de 400 mètres au-dessus de la mystérieuse brume.



C'est une magnifique novella. Nous suivons un architecte qui va vivre dans deux villes séparées par un fleuve de brume. Celle-ci sépare l'Empire en deux et est dangereuse à traverser. Kit va s’intégrer petit à petit dans ces deux communautés.



D'où vient cette brume ? Peu importe. Qui sont les géants qui la peuplent ? Peu importe. Pourquoi y-a t-il un empire ? Peu importe. Futur lointain ou monde parallèle ? Peu importe. La seule chose qui importe c'est la vie autour du pont. La vie avec ses joies et ses pleurs, la vie avec sa beauté et sa tristesse, la vie avec ses changements.



Ce pont n'est pas seulement une avancée. Il apporte aussi ses lots de changements. Le monde perd sa magie, certains perdent le sens de leur vie, mais il y aussi l'ouverture sur l'autre, l'apparition de nouvelles voies à suivre. Ce pont est le temps qui passe inexorablement.



Au final, une splendide novella sur le fil de la vie.
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Un pont sur la brume

Entre Procheville et Loinville coule un fleuve à la brume épaisse et inquiétante peuplée de créatures énigmatiques. Seuls quelques passeurs se risquent à relier les deux rives avec le bac.



« Il passa beaucoup de temps à observer la brume. Elle changeait de façon imprévisible : d’un flot égal et ridé, elle se muait bientôt en une étendue accidentée d’écume s’effilochant, puis évoluait quelques heures plus tard en un champ de dunes escarpées se rapprochant et s’écartant sans cesse. »



Pour en sécuriser la traversée, l’architecte Kit Meinem d’Atyar est mandaté par l’empire pour bâtir un pont monumental.

Au-delà du défi technique, ce projet va être l’occasion pour lui de mesurer combien ses constructions changent la vie des gens, et de considérer différemment la finalité de son métier.



Malgré un format court, un roman contemplatif qui arrive à prendre le temps d’installer une atmosphère forte, à la fois mystérieuse, mélancolique et parfois troublante.

J’ai aimé le rythme lent de ce récit intimiste et introspectif.



Je découvre la collection Une Heure Lumière des éditions Le Bélial` avec cette novella (très belle illustration en couverture d’Aurélien Police).
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Un pont sur la brume

Un monde entre fantastique et science-fiction.

Le texte m'a paru long, limite interminable malgré qu'il fasse moins de 200 pages. En fait l'écran est "passable ", le rythme lent, les personnages sans saveur, la structure sans chapitre alourdissent l'ensemble et pourra... j'ai aimé.

L'auteur a instauré un univers pesant, oppressant, mystérieux qui donne envie de comprendre.
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La quête onirique de Vellitt Boe

Il y a quelques années j’avais beaucoup apprécié ma lecture de la novella « Un pont sur la brume » et je m’étais promis de suivre l’auteure Kij Johnson. Me voilà donc à lire le roman « la quête onirique de Vellit Boe » qui se veut une variation du roman de Lovecraft « La quête onirique de Kadath l’inconnue ». Une auteure qui m’avait fait une première bonne impression, HPL, les ingrédients étaient là pour me séduire. Il n’en est rien. Je ressors de ma lecture plus que déçue, presque en colère car « la quête onirique de Vellit Boe » est très mauvais, navrant.



Je n’ai pas lu le roman de Lovecraft dont s’inspire ici Johnson mais je connais suffisamment les écrits du maître de Providence pour pouvoir comparer les deux œuvres. Il me semble que Johnson n’aime pas Lovecraft, c’est ce qui transparait tout au long du roman et aussi dans l’interview qui suit. L’auteure explique pourquoi elle a voulu proposer une variation de l’œuvre de HPL, gênée qu’elle était par le racisme et le côté rétrograde de Lovecraft. Elle ajoute qu’elle n’a pas lu Lovecraft de la même façon adulte qu’elle l’avait lue étant adolescente. Et bien moi, je lis Lovecraft aujourd’hui comme je le lisais autrefois, toujours aussi enthousiasmée par l’angoisse qu’il sait susciter. J’avoue en outre que le racisme de Lovecraft ne pollue en rien le plaisir que j’ai à le lire. J’en fais abstraction, je le mets de côté et je me délecte de l’atmosphère et du talent de l’écrivain. Dans l’interview, Johnson ose même dire que « la quête onirique de Kadath » n’est pas très bien écrit ni très bien mené, que le personnage principal est plat et mal caractérisé. C’est là que la moutarde me monte au nez. Comment Johnson se permet-elle de juger de façon si péremptoire et si prétentieuse l’œuvre d’un auteur dont elle ne parvient pas à la cheville ? Prétend-elle faire mieux avec son « Vellit Boe » ? C’est ce que laisse penser cette interview. Or, « la quête onirique de Vellit Boe » est un roman absolument désolant en tous points. Tout d’abord, le personnage principal est totalement insipide, plate et sans intérêt. D’autre part, le récit est extrêmement mal mené et raconté. Chez Lovecraft, il ne se passe pas forcément des choses tout le temps, ses récits ne sont pas vraiment trépidants. Mais, il sait installer une ambiance, une atmosphère et créer un crescendo qui met le récit sous tension et le rend addictif. Chez Johnson, tout est une platitude infinie, il n’y a aucun relief. Les péripéties s’enchaînent en donnant l’impression qu’il ne se passe strictement rien, que le personnage n’est jamais en danger. Quel ennui ! Le périple de Vellit Boe ressemble à une randonnée du 3ème âge qui l’emmène jusqu’à un dénouement totalement ridicule avec son héroïne qui sait tout instinctivement du monde dans lequel elle vient d’arriver au volant de sa créature transformée en voiture.



Il ne suffit pas d’utiliser l’univers créé par un autre pour prétendre le révolutionner. Il ne suffit pas de mettre du Lovecraft à toutes les pages pour prétendre qu’on a compris son œuvre. Ah ça oui, Johnson ne cesse de citer Lovecraft, Ulthar, Kadath, les zoogs, les chats… mais ce qu’elle est bien incapable de faire c’est de créer une atmosphère. Du coup, j’en viens à me demander si la réussite d’un « Pont sur la brume » était un coup de chance ou bien si je m’étais faite avoir à l’époque. En tout cas, Kij Johnson c’est fini pour moi mais par contre, je compte bien lire tout plein d’autres Lovecraft.

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