AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Kkrist Mirror (24)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Tsiganes : Une mémoire française 1940-1946

Je remercie les éditions Steinkiss pour cet ouvrage de grande qualité, également un grand merci à Babelio pour cette Masse critique.

Une très belle couverture, fond noir, crayon blanc, trois hommes avec en arrière-plan des barbelés, et c'est une entrée immédiate dans le vif du sujet. Un sujet très dur, le camp d'internement de Montreuil-Bellay. Les croquis de toutes les planches en noir et blanc reproduisent des situations, des histoires que je ressens criantes de vérité. Cette BD qui rend justice aux tsiganes, aux nomades, aux clochards, tous ces êtres reniés par une société élitiste raconte tous les efforts déployés par l'abbé Jollec pour améliorer le sort des "enfermés".

Dans sa préface, Serge Klarsfeld, Docteur habilité à diriger les recherches en histoire, Avocat diplômé de l'Institut des Études Politiques de Paris, Président des Fils et filles des Déportés juifs de Frances salue l'admirable travail de Kkrist Mirror ; dans celle-ci une phrase m'interpelle : Défendre le seul peuple « européen » de notre continent et aider à organiser ses droits devrait être une tâche prioritaire de notre génération.

Après les planches de dessins, des photos, des copies de documents originaux, la copie d'une page parue dans la revue pétainiste Toute la Vie, hebdomadaire des Temps Nouveaux, Page 4 du numéro 148-149, paru le 29 juin 1944, l'extrait d'un ouvrage de Marie-Christine Hubert, Archiviste-historienne, auteure, avec Emmanuel Filhol, de Les Tsiganes en France – Un sort à part (Perrin, 2009), viennent ensuite un témoignage avec photos de la petite-nièce de l'abbé Jollec et une postface de Francis Groux, ancien président et cofondateur du Festival de la Bande Dessinée d'Angoulême, vice-président du Centre Social Gens du Voyage Les Alliers d'Angoulême.

À la lecture de Tsiganes, j'ai découvert une histoire qui m'était méconnue. Avec les planches de la BD je suis entrée de plein pied dans l'histoire tandis que les documents qui suivent ont répondu aux questions que je me posais.
Commenter  J’apprécie          463
Tsiganes

Cette bande dessinée est intéressante et bien sûr ne peut laisser personne indifférent devant les conditions de survie des Tziganes internés dans les camps de Montreuil-Bellay. C'est sous l'injonction des autorités françaises que ces nomades, tsiganes et réfugiés espagnols ont été internés.cet album permet de faire connaître un pan de l'histoire française peu glorieuse c'est également l'occasion de rendre hommage à l'abbé Jollec qui a donné sa vie pour sauver celle des autres.

La documentation à la fin est très enrichissante

et apporte des éléments complémentaires à l'album que je ne trouve d'ailleurs pas toujours très clair.

J'ai un sentiment mitigé sur cette bande dessinée, intéressante certes mais j'ai parfois eu du mal à bien tout comprendre. Les dessins renforcent ce sentiment de confusion que j'ai pu avoir.
Commenter  J’apprécie          340
Tsiganes : Une mémoire française 1940-1946



Tsiganes racontent l'internement d'hommes et de femmes qui aimaient avant tout leur liberté et la route et qui se retrouvent parqués dans un camp à quelques kilomètres de Saumur.

C'est la France des années 40, c'est aussi la police française. Un camp près de Saumur, où l'on enferme des tsiganes mais aussi les SDF de Nantes..

Cette bande dessinée au trait épais et sombre montre la vie dans ce camp, le courage de certains, la méchanceté et la haine gratuite d'autres... gardiens, habitants voisins. Éclairée par la figure d'un prêtre, l'abbé François Jollec, on découvre la vie dans le camp. le chant et la danse toujours présents dans la vie des tsiganes, un accouchement, le désarroi des enfants...

Une BD en noir et blanc aux images fortes, les visages, le mouvement, la haine et l'espoir....Tout est dit dans le dessin puissant de Krist Mirror.

Un bel hommage rendu à ce peuple dont on a peu parlé des sévices dont ils ont été victimes pendant de nombreuses années. Les derniers libérés et lâchés dans la nature sans aucune aide...

du camp de Montreuil-Bellay il ne reste rien ou presque.. Ce livre permet de rendre la mémoire à cette histoire trop silencieuse.

Passionnant et violent. Heureusement qu'il y eut des figures lumineuses pour amener un peu d'humanité dans ce monde qui était devenu fou...

Par contre j'ai été gêné par la typographie que j'ai trouvé difficile à déchiffrer.

Une BD au travail soigné, de belle qualité, qui propose en complément un dossier complet sur le camp et l'abbé Jollec. La couverture est superbe.

Merci à masse critique et à l'équipe Steinkis pour cet envoi.







Commenter  J’apprécie          212
Tsiganes : Une mémoire française 1940-1946

Je tiens avant tout à remercier Babelio et les éditions STEINKIS pour ce magnifique ouvrage reçu dans le cadre d'une Massa Critique BD.



Comme le titre de la BD l'indique, il y est principalement dont question de tsigane mais aussi, dans une moindre mesure, des autres nomades : clochards, forains et autres Romanichels. Laissés-pour-contre de la grande histoire, ces communautés ont été enfermées durant la seconde guerre et cet ouvrage permet de combler quelque peu cette lacune des livres d'histoire en donnant, d'un coup de crayon vif et puissant, un aperçu du quotidien dans le camp de Montreuil-Bellay où ils étaient détenus: la violence, la haine, la faim, le délaissement...

Cet ouvrage rend également un vibrant hommage à l'abbé Jollec qui s'est dévoué, malgré l'opposition de sa hiérarchie, à la cause des gens du voyage.



Le dessin est nerveux et expressif, parfois un peu trop à mon sens. Il n'est pas sans me rappeler le travail de certains dessinateurs Argentins comme Breccia.



Tsiganes est avant tout un bel objet. La couverture, dessinée en blanc sur fond noir, est puissante et attire le regard. Le livre s'ouvre sur une intéressante préface et se conclut par un dossier complet et bien documenté relatif au camp de Montreuil-Bellay, aux statut des tsiganes pendant la guerre et à l'abbé Jollec.



Challenge BD 2017

Commenter  J’apprécie          91
Manouches

On les appelle les roms, les gitans, les tsiganes et aussi les voleurs de poules. On les a tous mis dans le même sac, celui des gens du voyage.

On ne les aime pas , car ils ne font pas marcher la machine économique selon les règles définies.

Ils sont sales, ils font beaucoup de gosses qui ne vont pas à l'école et les femmes font la manche dans tous les coins de rue.

Bref, ces gens n'apportent rien au système en place si ce n'est des ennuis. D'ailleurs, depuis des siècles et dans toute l'Europe, on les a chassé, séparé voir éliminé telle la vermine.

Voilà, ce tableau brossé par "Manouches", une BD sans concession, dessinée et racontée par Kkrist Mirror. Ce livre, dense, nous fait entrer dans une communauté qui erre d'un champ et d'une commune à l'autre de manière séculaire.

Et, c'est Tinoir qui nous convie à vivre l'histoire de ses proches; ces derniers préférant l'oublier ( ils se considèrent plus avec un passif qu'un passé).

Le dessin de cette BD colle bien à l'histoire. C'est du noir, du blanc, un peu de gris mais pas beaucoup. Le crayon est fort, bien appuyé, insistant sur les longues chevelures brunes, les regards sombres...

Les visages sont beaux, mais durs voire violents et farouches.

Tout fonctionne dans la lecture, et le texte et le dessin.

La fin offre une présentation de ce monde que chaque gouvernement a essayé d'amadouer de puis fort longtemps mais qui a rarement réussi.

Félicitations à l'auteur pour cette belle découverte.
Commenter  J’apprécie          70
Tsiganes

Gitans et Tsiganes sont deux BD inoubliables, et c'est le moins que l'on puisse faire après tout ce temps où leur drame n'a jamais été vraiment raconté... C'est vrai que les dessins sont sombres et durs, mais le sujet est très bien traité, et j'ai encore en tête des images fortes comme celles où les fils barbelés séparent les déportés des habitants. C'est l'humanité et la cruauté en même temps et les personnages ne sont pas des stéréotypes, sans doute grâce aux témoignages recueillis par l'auteur.

Je suis souvent passée à côté du camp de Montreuil-Bellay, j'ai même accompagné des ados sur le site, où il ne reste que des ruines à peine visibles, il y avait même des vaches pendant un temps... C'est très étrange de visiter ces lieux, c'est à la fois émouvant et incroyable, et ce sont les BD de Mirror qui m'ont guidée dans cette visite bien réelle. D'ailleurs, après la visite, la Bd est passée de mains en mains: parmi les ados certains étaient tsiganes, ils n'avaient jamais entendu parler du camp alors qu'ils habitaient à moins de 10 km, ils ont découverts leur histoire, l'histoire de leurs familles.
Commenter  J’apprécie          63
Tsiganes

Il n'y avait malheureusement pas que les Juifs qui ont été déportés par le gouvernement français sous l'Occupation. Tout le monde sait qu'ils ont payé le plus lourd tribut de cette affreuse extermination décidée à la base par le régime le plus ignoble de tous les temps. Il y avait également les Tsiganes qui ont également souffert des atrocités commises par les nazis.



Comme ces faits sont beaucoup moins connus, il y avait nécessité de le raconter en images pour restituer une vérité dramatique. L'auteur évoque en effet dans ce livre l'internement des gitans près de Saumur dans un camp de concentration administré par la police française. Parce qu'ils sont nomades, ils vont être enfermés dans des conditions inhumaines pendant près de 5 ans c'est à dire jusqu'en 1946 alors que la guerre était terminée. Plus accablant que cela, on meurt !



A l'heure du débat sur l'identité nationale, il est bon de lire ce type d'ouvrage simplement pour se remémorer de ce qui a été fait au nom d'un certain nationalisme. Il est si facile de stigmatiser certaines populations pour les renvoyer hors de nos frontières. Bien entendu, il ne faut pas commettre l'erreur de faire des amalgames douteux. Cependant, je me dis que le poids de cette histoire devrait amener à une réflexion plus salutaire du style " où sont les droits de l'Homme ?"...



En tout cas, nous avons droit à un travail documenté qui retranscrit bien la réalité de l'époque grâce notamment à son style graphique. On se rend compte que le sujet a véritablement passionné l'auteur au point qu'il arrive à nous en transmettre toute l'émotion par delà toutes ces horreurs et abominations. La vérité se devait d'éclater au grand jour. Il existe bel et bien un devoir de mémoire qu'il faudrait inculquer à chacun d'entre nous sans exception. En tout cas, nous avons là une belle leçon d'humanité à travers l'action de l'abbé Jollec qui va les aider en se battant de toute ses forces.



Aujourd'hui, je me dis qu'il faut toujours se battre pour une cause qu'on estime juste dans une société en proie à l'égoïsme et à l'individualisme. Cela sera toujours payant un jour...
Commenter  J’apprécie          50
Manouches

Le parti-pris graphique est bien en phase avec le ton de l’album. Les décors sont simples, parfois juste esquissés, et toute l’attention de l’auteur se concentre sur les personnages.
Lien : http://www.bdgest.com/chroni..
Commenter  J’apprécie          50
Tsiganes

Cet album témoigne de la vie au camp de concentration de Montreuil-Bellay entre 1940 et 1945. L'engagement de l'abbé Jollec pour les familles de tsiganes internées là-bas. Son action dans la Résistance.

Le dessin n'est pas "beau" mais expressif.

J'ai vraiment aimé le personnage du curé.
Commenter  J’apprécie          50
Tsiganes

Kkrist Mirror fait ressurgir de l'oubli l'un des camps d'internement / concentration qui ont existé en France durant la seconde guerre mondiale, administré par la gendarmerie française. le camp de Montreuil-Bellay, en Anjou, où ont été enfermés principalement des Tsiganes, puis à la fin de la guerre des collabos, des prostituées. Il a été en service de 1940 à 1945.

On y suit quelques prisonniers Tsiganes, l'abbé Jollec qui tente tout pour leur rendre un minimum de dignité et d'humanité, puis d'autres personnages qui ont eu un rôle dans l'histoire de ce camp.

En premier lieu, ce qui marque, c'est ce dessin en noir et blanc hyper fort, hyper expressif, parfait pour donner du caractère aux personnages. Quelques portraits sont de véritables oeuvres. Alors certes, on peut finir par saturer de ce dessin très contrasté et chargé.

Puis je me suis égarée dans le récit, une volonté de raconter toutes les époques, tous les événements marquants du camp, trop de choses évoquées et finalement survolées, avec parfois un manque de repères temporels. Un scénario trop ambitieux et trop condensé. Ma première impression en mode coup de coeur s'en est trouvée mitigée.
Commenter  J’apprécie          40
Tsiganes

Tout l'intérêt de cette bande-dessinée est dans le sujet qu'elle aborde: la détention des populations nomades en France pendant la Seconde Guerre mondiale, décision française. Parce qu'effectivement, l'occupation allemande ayant bon dos, qui, de nos jours, sait que le gouvernement français et une partie de la population française ont interné et déporté VOLONTAIREMENT des populations jugées "indésirables" tels que les gens du voyage, les sans abris et les réfugiés espagnols ?! Nos livres d'histoire et les nombreux documentaires évoquant cette période sont étrangement silencieux sur ces situations...



C'est en cela que ce livre est intéressant même si, selon moi, il ne fait que survoler le sujet pour s'étendre un peu plus sur un abbé au grand coeur qui s'est dévoué corps et âme à aider ces populations internés. de plus, l'ouvrage évoque plus l'historique du camp que la vie des tsiganes dans ce camp, toujours selon moi. Néanmoins ça reste vraiment intéressant.

Les graphismes sont réalistes, charbonneux et vraiment très détaillés - un sacré travail.
Commenter  J’apprécie          40
Tsiganes

Rétrospective de la vie du camp d'internement de Montreuil-Bellay près de Saumur administré par la préfecture française. Plus que la vie des gens du voyage tentant de surpasser leur condition misérable, cet ouvrage est avant tout une réhabilitation de cet oublié de l'histoire qu'est l'abbé Jollec. Entêté comme un breton qu'il était, bon-vivant et au plus proche de ses ouailles, il portait haut et fort les préceptes fondamentaux de sa religion : une solidarité sans faille pour les miséreux malgré le danger. Enquête exceptionnelle étayée par un dessin brut pour mieux comprendre la vie des nomades pendant la seconde guerre mondiale et la responsabilité de la France dans cet forfaiture.
Commenter  J’apprécie          31
Gitans, Le Pèlerinage des Saintes-Maries-de-l..

Un peu de concentration est nécessaire pour suivre cette effervescence… et disons que ma concentration a été un peu capricieuse.
Lien : https://chezmo.wordpress.com..
Commenter  J’apprécie          20
Gitans, Le Pèlerinage des Saintes-Maries-de-l..

Témoignage graphique qui permet de toucher du bout des doigts la vie de ce peuple nomade durant les célébrations des Saintes-Maries-De-La-Mer. Le dessin à la précision photographique se veut brut comme un rêve monochrome dont on saisirait l'essence sans vraiment pouvoir le circonscrire de mots. Que ce soit à travers la Descente des Châsses, la procession de Sainte Sara (patronne des Gitans), l'arrivée des Saintes Maries, Gitans, est une invitation à palper la ferveur exceptionnelle de ces instants. Enfin, après le ressenti, Kkrist Mirror n'oublie pas son lecteur et le recadre avec des faits historiques clés.
Commenter  J’apprécie          20
Tsiganes

J'ai apprécié la lecture de "Tsiganes" pour plusieurs raisons:

Tout d'abord, Kkrist Mirror plante le décor: Nous sommes dans le camp de concentration de MONTREUIL-BELLAY entre 1940 et 1945, ce camp est dirigé par la police française suite à l'application de décret du 6 avril 1940 qui astreint tous les nomades à résidence surveillée, et les victimes sont, pour la plupart, des tziganes.

Ensuite, l'histoire est bouleversante parce que les personnages se battent pour survivre mais aussi pour aider les autres à sortir de cet enfer. En outre, L'abbé Jollec donne sa vie afin d'aider les tziganes à sortir du camps où ils sont mal traités et torturés.

Ainsi, le lecteur se trouve plongé dans ce monde de brutalité mais aussi d'entraide et de solidarité.

De plus, l'absence de couleurs et le réalisme des dessins dans cette bande dessinée donne un aspect encore plus dur et plus cruel à cette guerre. La souffrance et l'enfer du quotidien de ces hommes pour la liberté, est insoutenable.

Enfin, cette oeuvre n'est pas comme les autres car elle dénonce les cruautés perpétrées par des français envers les nomades pendant la seconde guerre mondiale; Ces victimes oubliés sont rarement évoquées dans les livres.

Pour conclure, je peux dire que pour moi, "Tsiganes" de Kkrist Mirror est un hommage à tous les civils qui ont aidé les prisonniers des camps de concentrations.
Commenter  J’apprécie          20
Tsiganes

Un album qu’il faut absolument lire, basé sur les travaux de l’historien Jacques Sigot. L’auteur a rencontré des survivants et des descendants des survivants de ce camp. Et qui rappelle qu’à la libération… les tsiganes ne sont pas libérés, loin de là… Ils sont rejoints par les collaborateurs et divers prisonniers de guerre, puis éloignés encore plus loin, jusqu’au camp d’Angoulême, d’où les derniers ne seront délivrés qu’en juin 1946. Le dessin est sombre mais plein d’expression et, je pense, rend bien la dure vie de ce camp et de ses homologues répartis sur tout le territoire français. Si, ces dernières années, plusieurs ouvrages sont parus sur ce sujet, cette part sombre de notre histoire est peu racontée, y compris chez les Tsiganes. Ainsi, il y a quelques mois, une Tsigane a témoigné dans la presse locale sur son internement au camp de la route de Limoges à Poitiers, elle en avait peu parlé à sa famille et n’était jamais retournée sur place.
Lien : http://vdujardin.com/blog/ts..
Commenter  J’apprécie          20
Gitans, Le Pèlerinage des Saintes-Maries-de-l..

Cette BD fait suite au premier opus Tziganes, Kkrist Mirror choisit après les camps de concentration de montrer une tranche de vie des gitans, le pèlerinage aux saintes marie de la mer, le sujet est touchant, mais le trait de crayon est rude, j'ai eu parfois du mal à déchiffrer les images. Malgré tout le sujet, très peu abordé reste fort et intense, il est admirablement retranscrit par l'auteur.
Commenter  J’apprécie          20
Tsiganes

A la suite de la lecture du Le Voyage de Marcel Grob, je tombe sur une autre BD parlant de la complexité d'une époque pas si lointaine, 80 ans à peine …



Si les camps de concentration allemands sont bien connus du grand public désormais, il est plus rare de parler de ceux ayant existés dans d'autres pays (Espagne, Angleterre, France …) y compris dans la période de la Seconde Guerre Mondiale. Les tsiganes, victimes régulières de haine de la part des gadjos, vont subir le racisme de la société de ces années là et surtout la haine d'un gouvernement comme celui de Vichy. Mais pas que …



Cette BD nous conte le camp de Saumur, là où furent enfermés plusieurs milliers d'hommes et de femmes, dans une précarité constante, affamés et privés de tout. La BD parle aussi de ceux qui s'acharnaient contre leur sort, ces hommes et femmes qui tentaient de leur venir en aide, ici surtout représenté par l'abbé Jollec. Il est intéressant de voir comment il sera refusé de toute aide par les pouvoirs en place, que ce soit spirituel ou politique. Et la misère ne s'arrêtera pas avec la guerre, puisque ce n'est qu'un an après celle-ci qu'ils seront enfin libérés de cet endroit inhumain.

La BD est intéressante, c'est un documentaire qui met parfaitement en lumière les contradictions d'une société qui cherche à être plus humaine après la guerre, mais pas à tout le monde. Le racisme bien présent, la mentalité puritaine (les tsiganes et les prostituées sont considérés égaux), mais aussi la débrouille pour survivre dans le camp, la solidarité qui permets de s'en sortir. De les voir manger des hérissons pour survivre m'a rappelé que par chez nous, les tsiganes sont parfois appelés mangeurs de hérissons. Mais quand on voit les extrémités auxquelles ils sont poussés pour ça …



Cette BD a un dessin que j'ai beaucoup aimé : c'est charbonneux mais précis, les contours et les ombrages ressortent particulièrement. L'ensemble devient plutôt précis, comme on l'attendrait pour une BD documentaire. Et elle permet de faire des cases marquantes, des visages et des paysages qui parlent visuellement. C'est le genre de BD que je recommande parce qu'elle fait parfaitement bien son office : le ton est donné dès la page de garde, et vous y trouverez ce qui est annoncé.
Commenter  J’apprécie          10
Manouches

« Archange est le patriarche d’une grande famille manouche. Mais son nom de voyageur est Tinoir. Il est marié à Marie dont le petit nom est La Blanche. Tinoir et La Blanche sont issus d’une longue lignée, française depuis le XVIe siècle. Tinoir et les siens ne sont que passagers, ils ne possèdent rien, ils nomadisent et ils invoquent. Ils sont à la merci des sédentaires, « les voleurs de terre », qui chassent les nomades, « les voleurs de poules ».



MANOUCHES illustre également les rapports complexes qu’entretient Archange avec son ami gadjo, sédentaire, instituteur itinérant. Ensemble, ils s’interrogent sur ce qui lie et sépare leurs modes de vie, sur le poids des souffrances et persécutions endurées par les Tsiganes, sur le présent et sur l’avenir.



« Manouche » veut dire homme debout. » (synopsis éditeur).







« Manouches » est le cinquième album de Kkrist Mirror sur la thématique des tsiganes. On sent très vite l’engagement et l’affection qu’il voue à ces gens, à cette « communauté » comme on dit souvent… même si le terme est somme toute assez réducteur, englobant les individus dans un « tout », annihilant les individualités et les particularités de chacun.



Les gestes de soutiens à l’égard des gens du voyage sont rares. Il y a pourtant une nécessité à parler de leurs conditions de vie. Nous, les « sédentaires », on a tendance à coller des étiquettes sur le front des gens du voyage. Souvent à tort car comme dans toute communauté, c’est souvent une minorité qui fait parler d’elle… un peu comme si on disait que tous les manifestants sont des casseurs…



Dans cet ouvrage, il est question d’amour fusionnel des tsiganes pour leurs enfants, d’intimidations régulières de la police pour leur faire quitter un lieu, de la méconnaissance du génocide des tsiganes pendant la seconde guerre mondiale (le Samudaripen) et de la méconnaissance – en général – des tsiganes pour l’histoire de leur peuple, de la résignation et de la peur face aux orientations et décisions politiques à leur encontre, des conditions de vie précaires qui font leur quotidien, de la difficulté d’accéder aux soins, des injustices qu’ils rencontrent, de leurs « gueules » qui ne leur permet pas de trouver un emploi, des actes racistes dont ils sont victimes, de débrouille, d’hiver en caravane… mais aussi de la solidarité qui fait leur force, d’amitié, d’amour, de traditions, de culture, de valeurs, de croyances, de fierté…



Le coup de pinceau de Kkrist Mirror est vif et nerveux. Les lignes se croisent, se mêlent et se démêlent pour former des masses, des petites rides, des silhouettes, des paysages. Le trait suit sa ligne, crée des motifs, des contrastes et si l’on prend le temps d’arrêter un tant soit peu son regard et d’entrer dans les nervures du dessin, on profite alors de la créativité et de l’inventivité contenues dans ce noir et blanc en apparence austère et désordonné.



Les propos sont livrés crûment, sans aucun filtre, un simple petit astérisque nous permettra d’apprendre la signification de « mùr tchavo », « clisto », « pràl » (et j’en passe) et nous voilà équipé pour suivre le fil des échanges où surgissent des mots d’argot, de romani… le parler gitan. Ce qui est pensé est dit avec franchise. Le personnage qui nous permet d’entrer dans ce clan se prénomme Daniel et exerce en tant qu’instituteur des gens du voyage. Outre les quelques précisions relatives au vocabulaire, ce narrateur nous donne les codes nécessaires pour comprendre la culture manouche.



On découvre ainsi leur quotidien au travers de la relation d’amitié qui lie Daniel et Archange. Il n’est pas utile de pousser la lecture très loin pour constater la tension dans laquelle ils vivent. La précarité de leur situation les inquiète, ils vivent avec la peur au ventre à l’idée qu’on leur retire leurs enfants et qu’on les place en foyer, ils appréhendent le moment où les forces de l’ordre vont intervenir pour leur demander de quitter les lieux. Où qu’ils aillent, on les chasse. Et quand bien même ils parviendraient à obtenir les fonds nécessaires pour acheter un bout de terrain en vue de se sédentariser…
Lien : https://chezmo.wordpress.com..
Commenter  J’apprécie          10

On a beau savoir ! C'est dur !!!

et malgré tout, un "juste" fait renaître l'espoir en l'homme.
Commenter  J’apprécie          10




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Kkrist Mirror (85)Voir plus

Quiz Voir plus

Lisons avec Mickey Rourke

L'un de ses premiers rôles marquants est celui de The Motorcycle dans Rusty James réalisé par Francis Ford Coppola en 1983 d'après le roman du même nom de: (Indice: Outsiders):

Joyce Carol Oates
S. E. Hinton
Toni Morisson

9 questions
15 lecteurs ont répondu
Thèmes : acteur , Acteurs de cinéma , hollywood , cinema , adapté au cinéma , adaptation , littérature , polar noirCréer un quiz sur cet auteur

{* *}