Citations de Koji Suzuki (68)
Elle sent quelque chose rôder derrière elle. Certainement pas une présence humaine. Une odeur de viande en décomposition imprègne l'air ambiant..., et elle perçoit quelque chose d' inconsistant.
Les graines d’angoisse sont les seules à ne jamais risquer de s’épuiser. C’est ce qu’on appelle l’amour. Tout accepter de l’autre, y compris l’angoisse.
Ando laissa échapper un cri. C’était certain, la personne représentée sur cette photo ne correspondait pas à l’image qu’il s’était faite de Sadako Yamamura. Cependant, ce n’est pas pour cela qu’il avait crié. La femme représentée sur le fax n’était autre que celle qui se tenait debout, devant lui, en ce moment même.
Un écrivain observe les gens et les paysages à travers son propre filtre et les exprime sous cet angle particulier. Il est donc bien naturel que les images qui s’élèvent dans l’esprit du lecteur diffèrent complètement du paysage réel.
Débourser de l’argent pour lire un roman aussi répugnant lui semblait incroyable. La foule qui se pressait de l’autre côté de cette barrière raisonnait à partir de principes complètement différents des siens. Et comme si cela ne suffisait pas, l’année suivante, elle avait été écœurée de découvrir ce même roman, publié en livre de poche chez un autre éditeur, dans la bibliothèque de son mari. Elle avait été envahie par une sensation proche de la terreur, immédiatement accompagnée de l’image mentale de son mari en train de savourer les fantasmes sanglants que suscitait le livre. Des événements comme celui-ci n’avaient bien entendu fait que renforcer sa résolution à divorcer.
En tant que femme seule, elle ne se débarrassait jamais complètement d’une angoisse lancinante quant à « ce qui pourrait arriver ». Ce qui ne signifiait pas pour autant qu’elle avait besoin d’un homme dans sa vie ; les hommes, elle en avait soupé pour sa vie entière.
Les personnes qui ont vu ce film sont condamnées à mourir dans une semaine exactement
Debout sur le pont du bateau, il regarde les crêtes des vagues avec un air de condamné à mort sur le point d'être exécuté. Le dernier jour de l'échéance a fini par arriver. Il est dix heures du matin, donc il ne lui reste plus que dix heures.
Les démons apparaissent sous des formes différentes à chaque époque. On a beau essayer de s'en débarrasser, ils reviennent toujours.
— Tu as entendu parler du big-bang ? Il y a vingt milliards d’années, l’Univers aurait été créé par une terrible explosion. La forme de l’Univers, depuis sa création jusqu’à nos jours, peut se démontrer mathématiquement. En utilisant les équations du calcul différentiel…, c’est vrai, on peut démontrer à l’aide du calcul différentiel la forme de l’Univers. Cette méthode permet très précisément connaître la forme qu’il avait il y a cent millions d’années, dix milliards d’années, ou une seconde et même un dixième de seconde après l’explosion. Mais on a beau remonter le temps de la façon la plus précise, jusqu’au moment zéro de l’explosion, on est incapable de savoir ce qui l’a déclenchée. Et encore une chose : que va devenir notre Univers ?… Y a-t-il eu un début, y aura-t-il une fin ? On n’en sait rien du tout. Nous connaissons seulement la période située au milieu. Tu ne trouves pas qu’il y a une similitude avec la vie ?
S’il avait demandé à la jeune fille d’être présente lors de l’autopsie, c’est parce qu’il voulait que le témoin privilégié qu’elle était raconte directement au médecin légiste ce qui s’était passé la veille aux alentours de vingt et une heures cinquante. Plus les circonstances seraient claires, plus, sans doute, cela aiderait à déterminer les causes de la mort.
Quoi qu’il en soit, une fois l’autopsie terminée, on serait fixé. On saurait de quoi Ryuji Takayama était mort. D’après l’expérience d’Ando, jamais une autopsie n’avait failli à révéler l’origine d’une mort. Il ne se faisait pas le moindre souci : il était sûr que, cette fois encore, l’examen allait dévoiler la nature exacte de ce qui avait causé la mort de son ancien camarade d’université.
— Tu vois, entre la pesanteur théorique et la valeur que l’on obtient en ajoutant l’accélération de pesanteur à celle qui se trouve à la surface du géoïde, il y a un petit écart. Cette différence est inscrite sur la carte avec des chiffres de valeur positive ou négative.
— Tu vois, entre la pesanteur théorique et la valeur que l’on obtient en ajoutant l’accélération de pesanteur à celle qui se trouve à la surface du géoïde, il y a un petit écart. Cette différence est inscrite sur la carte avec des chiffres de valeur positive ou négative.
Dans ce cas précis, c’était un tableau de répartition indiquant les variations des anomalies gravi-métriques en fonction du lieu géographique : une valeur positive indiquait une forte pesanteur, et une valeur négative une faible pesanteur. L’unité du champ de pesanteur terrestre est le milligal (mgal). L’importance des anomalies gravimétriques se Usait aisément grâce au dégradé de couleur : le blanc marquait une anomalie de pesanteur de valeur positive, et ceux légèrement colorés une anomalie de pesanteur de valeur négative.
Une excitation diffuse faisait battre le cœur de Kaoru. Entre le tableau de répartition des anomalies de pesanteur et la carte mondiale des sites de longévité, il était sûr qu’il y avait un rapport, il ne pouvait être question de hasard.
En dépit de ses capacités informatiques et de sa rapidité de calcul, la machine n’est pas équipée de la fonction « inspiration ». Elle n’est d’aucun secours pour penser à unir eux phénomènes n’ayant apparemment aucun rapport entre eux. Cette fonction n’existera que du jour où on aura introduit des cellules de cerveau humain dans le matériel informatique
Tant que les acides aminés ne sont pas disposés d’une façon déterminée, ils ne peuvent devenu-une protéine significative (sur le plan de la vie). On peut comparer la mer originelle à une soupe très épaisse remplie d’occasions de naissance de la vie. Si cette soupe a été brassée par une force quelconque, quel est donc le taux de probabilité pour que son mouvement ait créé, par hasard, une opportunité significative
On peut faire face avec une certaine force à une catastrophe que l'on sait imminente et qu'on a directement sous les yeux, mais attendre sans savoir ce qui va nous tomber dessus est insupportable, ainsi le veut la nature humaine.
Le doute n'était-il pas plus douloureux que la mort elle-même ?