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Critiques de Larry Tremblay (282)
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L'Orangeraie

C est un livre coup de poing, choisir entre l un de ses enfants pour aller se faire sauter...

C est l histoire de la manipulation de certains adultes, C est l histoire de l'horreur.

Et puis il faut vivre avec, se construire, se reconstruire...

Un livre très court mais dense en émotion.
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L'Orangeraie

Pour être tout à fait directe : ce livre m'a bouleversé, il fait partie de ceux qui resteront dans mes annales. Concrètement : je l'ai emprunté en bibliothèque et je vais l'acheter !

Larry Tremblay, en très peu de pages, nous offre une fiction hors du temps (thème de la guerre) mais dans notre temps (le terrorisme sans jamais le nommer); elle s'affranchit de l'espace tout en nous laissant deviner qui habite où. Et l'écriture toujours égale, voir objective, laisse toujours planer le doute sur le bien et le mal : qui est-il ? où est-il ? Difficile de savoir...

C'est d'ailleurs une bonne remise en cause de la vision que les occidentaux ont des guerres en orient, très bien incarnés par le professeur de théâtre d'Aziz (à moins que ce ne soit Amed...).

Court et facile à lire, vous pourrez le lire sur la plage mais vous n'aurez pas vidé votre cerveau ni votre cœur qui seront saisis par l'horreur et probablement la colère.
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L'Orangeraie

Voilà un livre qui ne peut pas laisser indifférent. Beaucoup de passages relevant des questions pertinentes.

Imaginez vous (je me mets à la place de la mère) avoir des jumeaux ... et que l'un deux doit servir de "vengeance ", de réponse à l'attentat ayant tués les grand-parents. Un de vos fils va servir d'explosif ... pour la famille et le village il sera un héros ...

Déjà un événement impossible à accepter , mais qui "choisir" ?

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Même pas vrai

Séries d'anecdotes (courtes saynètes) présentant des tranches de vie de Marco, enfant de 7 ans et demi particulièrement imaginatif, je dirais même plutôt affabulateur, et naïf. Pour apprécier ce roman graphique, il faut aimer (adorer) particulièrement l'univers de l'enfance, surtout le mélange entre réalité et fiction présent davantage chez certains enfants. Il y a aussi la famille de Marco: le père et la mère, quelque peu inquiets du comportement (et surtout du discours) de leur enfant, alors qu'ils viennent tout juste d'ajouter un membre à leur famille (une petite sœur). Finalement, on voit Marco à l'école avec ses amis, surtout avec Gina qui a autant d'imagination que lui.

Certains pourraient trouver le récit de ce roman graphique attendrissant ou rigolo. Chose certaine, c'est très caricatural.

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Le Christ obèse

Pourquoi Freud n’a-t-il pas écrit une interprétation psychanalytique de l’Évangile ou de la Torah ou du Coran ? Nous aurions vu que l'Église s’est donné une vision nébuleuse du Créateur. À une semaine de Pâques, le roman de Larry Tremblay tombe pile, mais son évangile s’est détourné de l’happy end de la Résurrection, qui a mis fin à la souffrance christique. Contrairement au Sauveur de l’humanité, la nôtre nous colle à l’âme, sans l’espérance de ses effets libérateurs. Serait-ce que celle du fils de Dieu soit infiniment supérieure à celle des enfants de Dieu ? Quand on est le fils de Dieu, n’est-on pas aussi son enfant ? La religion nous réserve la mort comme délivrance contrairement aux grandes religions de l’Inde, qui proposent une vision beaucoup plus saine de notre humanité.



Le Christ obèse s’appuie sur cette toile de fond pour décrire la réflexion du narrateur Edgar, impliqué dans une œuvre salvatrice. S’étant rendu un soir au cimetière pour rendre hommage à sa mère récemment décédée, il est témoin du viol d’une femme par quatre individus. Sensible à la souffrance d’autrui, il emmène la victime chez lui pour lui prodiguer les soins nécessaires. Soins qui lui révèlent que la robe déchirée qu’elle portait cachait un corps d’homme.



Comme héritier d’une mère plutôt fortunée, le héros, un trentenaire célibataire, peut se consacrer entièrement au service de son protégé qu’il prénomme Jean à cause de l’admiration de sa mère pour Jean XX111. C’est le début d’une vie commune, marquée par des monologues de sourd alors qu’Edgar soigne et nourrit la victime. Cette dépendance d’un corps malade à son thérapeute improvisé débouche sur une vie fusionnelle. Comme un enfant dépendant de sa mère, il tisse des liens difficiles à dénouer lorsque vient le temps de rompre les ponts. Quand la tutelle se prolonge indûment, les rôles s’inversent. Jean exerce une emprise sur son bienfaiteur, obsédé par celui qui a remplacé la défunte mère. Bref, la fusion destructrice de la personnalité se poursuit.



Edgar est incapable de vivre sans un vassal salvateur, qui se transforme en Christ obèse à force de se nourrir de la souffrance de son sujet. La religion de la prospérité a marqué ce héros apparenté aux Québécois pratiquants des années 1950, empêtrés dans les jupes de la mère pendant l’enfance et dans les soutanes à partir de l’adolescence. D’ailleurs, quelle n’est pas la plus belle preuve d’amour que le héros puisse donner à sa mère que de lui promettre de devenir prêtre ! Tout pour le Père qui est dans les cieux. Le Pater noster est sa prière favorite, mais il est persuadé que le « sed libera nos a malo » passera outre à sa demande.



Larry Tremblay vient de concocter le plus beau thriller psycho-religieux qui soit. Mais c’est un roman pessimiste, qui nous fait désespérer de la vie. Un monstre aux pas de velours sommeille dans le cœur de tout un chacun. L’auteur le démontre de belle façon sans ridiculiser la religion. Il reproche plutôt aux églises chrétiennes de nous enfirouaper (duper) en présentant la mort comme une délivrance. Bref, c’est du grand art.
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L'Orangeraie

Très belle découverte. Cette histoire entre deux frères jumeaux de neuf ans dont les parents doivent choisir lequel des deux devra devenir un martyr est tout simplement saisissante....

Il est impossible de rester indifférent à cette lecture, tout sonne tellement vrai. Le lecteur est obligé de s'interroger sur le pourquoi de toute cette violence.

L'auteur a une écriture simple et épurée, qui permet de frapper juste.
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L'Orangeraie

J’ai aimé les deux premières parties qui nous parlent d’Aziz et d’Amed, de leur complicité entre eux et avec leur mère.



J’ai aimé me promener au milieu des orangers plantés par le grand-père, je sentais presque leur parfum.



Puis est arrivé Soulayed pour parler de la guerre et des martyrs.



La troisième partie est à mon avis la moins intéressante du roman, car replacer le récit sur une scène de théâtre n’a pas vraiment d’intérêt. Le propos de l’auteur était suffisamment fort auparavant sans qu’il ait le besoin d’en rajouter dans un discours final qui tombe comme un cheveux sur la soupe. Il fait perdre au roman toute sa poésie. Dommage.



L’image que je retiendrai :



Celle des cailloux sur lesquels poussent les orangers du grand-père.
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L'Orangeraie

Voilà un livre qui……… dérange. A mi-chemin entre le fictif et le réel, l’auteur nous embarque dans une guerre qui ne dit pas son nom, mais qui n’en est pas moins actuelle.



Il ne va pas être facile de parler de ce livre, car c’est une lecture terrible, puisque derrière ces deux petits enfants innocents, derrière ce décor d’orangeraie, se cache la guerre, la haine, le mensonge, la mort, et on se doute très tôt que c’est deux petits garçons vont en être victimes.



Cela dit ce qui m’a le plus choqué dans cette histoire, ce n'est pas tant la guerre, mais la mentalité des personnages adultes qui conduisent cette guerre ; cette mentalité de barbus haineux, cette mentalité de martyre que l’on fête sans honte, cette mentalité de sacrifice nécessaire au nom de la guerre, au nom d’un dieu, au nom de la vengeance. Alors je conçois qu’une guerre fait des morts, ...



suite blog
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L'Orangeraie

L'intrigue du livre est prenante dès les premières pages, on entre dans cette histoire comme dans un pays en guerre dont on ne connaît ni l'époque ni la localisation exacte même si l'on pense à un pays chaud du Maghreb ou du Moyen-Orient et à une époque contemporaine au fil des dialogues ; mais passé, présent ou futur, rien n'est dit, il s'agit bien d'une fable et au fil des pages on s'en rend compte de plus en plus, une fable philosophique qui va trouver sa conclusion dans les toutes dernières pages de ce court récit. Les thèmes de la gémellité, de la résilience, de l'amour filial et parental sont abordés, le nœud de l'intrigue qui paraît clair au début du récit devient de plus en plus trouble au fil des pages et le lecteur comme le personnage principal se trouve sensiblement manipulé par l'auteur, narrateur omniscient qui ne laisse que très peu d'indices au fil des dialogues, l'horreur, déjà présente et palpable dès le début, devient une pure ignominie à la fin récit, ce qui permet d'en dénoncer une autre, celle du fanatisme et de la guerre. L'ensemble est bien écrit, et on est pris par le suspens savamment distillé par l'auteur, dont l'objet change aussi au fil des pages, on croit le dénouement proche mais l'histoire rebondit sur un nouveau défi à relever pour les protagonistes, en cela c'est un livre qui tient en haleine de bout en bout et on devine aisément l'auteur dramatique, surtout dans la conclusion du récit qui s'assimile quasiment à une scène de théâtre. En ce sens c'est aussi un récit qui pourrait fort bien être adapté sur les planches... La conclusion du quatrième de couverture résume quant à elle parfaitement la nature de ce court roman : "Un texte à la fois actuel et hors du temps, qui possède la force brute des grandes tragédies".
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D'enfers et d'enfants

Je.



Non mais.



Bordel. Je sais pas si c’est maladroit ou pas de dire un truc pareil mais au cas où on pourrait en douter, je crois que Larry Tremblay c’est l’équivalent de Wajdi Mouawad, mais à la Peuplade.



Il faut avoir la sensibilité de la mise en scène - propre à celle du théâtre, pour écrire des phrases pareilles ; des phrases qui vous ballotent dans tous les sens, d’une beauté froide, capable de vous faire ressentir tout et son contraire à la fois.



Larry Tremblay arrive lui aussi à rendre le sordide, le point de rupture, la limite qui déborde. À rendre le tout, magnifique.



5 nouvelles ayant pour thème la paranoïa, l’imposition du genre chez l’enfant, la violence, la négligence parentale… Le tout auréolé des vers de Rimbaud et un rapprochement inéluctable entre l’Enfer et l’Enfance.



J’étais pas prêt et pourtant je l’étais ; l’annonce d’un livre d’un auteur que j’affectionne beaucoup est toujours très attendue. Par contre être capable de se renouveler dans l’ébranlement…



Putain.



Et lisez Le tableau final de l’amour. Et lisez L’Orangeraie. Ça va vous flinguer pour sûr, mais vous flinguer comme jamais on vous aura mis au sol par la force de l’écriture.

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L'Orangeraie

Plutôt que "L'orangeraie", le titre "La dérangeraie" conviendrait tellement mieux à cette lecture souvent dérangeante. Bien sûr, c'est une invitation à la réflexion qui n'entrave en rien l'aspect romanesque tant nous sommes happés par l'intrigue et le destin d'Amed et d'Aziz.

Mais, dans un monde où l'esprit critique s'apparente au complotisme, dans lequel la pensée unique tend à s'imposer et l'information est de plus en plus manipulée, j'ai adoré l'exemple simple et banal de la falsification des faits au profit d'une cause dont la tangibilité ne suffit plus à justifier l'action et requiert le mensonge pour s'affirmer. Quelle horreur!
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L'Orangeraie

J'ai d'abord été bercée par les premières lignes de ce récit d’une extrême douceur, et presque même ressenti les effluves de l'orangeraie familiale, la fierté parentale devant ce symbole de réussite et de prospérité.



Puis rapidement, le cri silencieux d'une mère à l'amour inconditionnel pour ces deux fils s'est fait ressentir : des jumeaux de 9 ans. J'en ai été troublée. Deux frères qui ne se séparent jamais et qui se portent une confiance aveugle. Dans un pays qui connait la guerre, chaque famille sera appelée à se sacrifier pour gagner son ciel et la gratitude éternelle.



Quel bon livre! Touchant du début à la fin, désolant de par les croyances qui y sont décrites. Je n'oublierai jamais cette histoire.
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Le deuxième mari

Voici un livre qui ne vous laissera pas indifférent(e). Chassez-croisé entre "la servante écarlate" de M.Atwood, le système patriarcal chrétient et la charia des Talibans, vous entrez dans un univers où l'homme est entièrement soumis à la femme.



Désormais, les hommes n'ont plus de droits. Condamnés à être cachés sous de grands vêtements qui couvre leur visage et surtout leur barbe, qui prête trop à un dévoilement sexuel ( c'est ce qu'on reproche aux femmes concernant leur chevelure dans le monde musulman extrémiste, d'ailleurs), les hommes ne peuvent conduire, ne peuvent pas boire de l'alcool et ne peuvent pas travailler. Ils s'occupent des tâches domestiques et servent aux plaisir sexuel de leur épouse. Dans cet univers dystopique, les hommes ne font donc pas de grandes études et seront choisis pour leur beauté , leur musculature et leur capacité d'érection. On leur fait subir une pression énorme à se "préserver" pour leur épouse. Par conséquent, les adolescents ne peuvent pas se masturber et seront punis s'ils ont des érections précoces la nuit. C'est la façon de les garder "puceaux". Un homme qui n'obéit pas peut être jeté à la rue sans autre forme de procès et peut être battu par la faction extrémiste des femmes anti-hommes, qui les exécutent à coup de bâtons cloutés. Les plus avertis d'entre vous auront comprit que tout ce qui compose cet univers anti-homme est simplement l'inverse de l'univers anti-femme de notre réalité.



Ici, c'est l'histoire de Samuel, un jeune homme né dans une société où les hommes ont moins de valeur que les femmes. Vendu par sa famille à une femme qui a déjà un premier époux et qui aime particulièrement le sexe, Samuel commence sa vie conjugale avec beaucoup de dépit. Il fait une croix sur les études qu'il aurait aimé poursuivre et ses rêves d'amour. Madame n'est pas une épouse aimante et généreuse, elle est même mesquine et castrante. Malgré la gentillesse de Monsieur, Samuel ne voit en lui qu'un homme vieux, gros et inutile, raisons pour lesquels il se met à le mépriser et l'humilier. Samuel cherche un sens à cette vie dénué d'opportunités, d'amour et de justice. Et puis, un jour, Madame ramène un adolescent, son troisième mari...



Faire l'inventaire des inégalités sociales et de genre dans ce livre serait bien long, mais au final, nous n'avons qu'à penser aux nombreuses injustices déjà vécues par les femmes au quatre coins du monde. L'auteur a fait un beau travail dans ce livre, car on se représente bien cette société anti-homme et on se sens d'emblé concernés. Lorsque Madame ramène le jeune homme, son troisième mari, ça me rappelle les hommes qui épousent des jeunes filles à peine ou non-pubères. Lorsqu'on voit les hommes trop couverts, on pense à la burka chez les musulmans extrémistes. Lorsqu'on voit la dominance des épouses, on revoit le système patriarcal ( dans ce cas-ci matriarcal) qui date de la Renaissance ( renaissance pour les hommes, dégringolade pour les femmes) et que l'on a aussi vu au Québec.



Il y a un beau travail de psychologie dans ce livre, concernant les pulsions refoulés freudiennes, au rôles sociaux, aux rôles perçus, à la relation entre même genre, au rôle parental, et bien d'autres.



C'est le genre de livre qui marque, qui ne laisse pas indifférent et qui prête à la réflexion. Le genre qui se lit dans un cour de sociologie, de psychologie ou même de sexologie. Bien que ce soit "divertissant" de voir un monde où , pour une fois, les femmes ne sont pas dominées, réduites à un trophée de chasse ou même condamnées à devoir finir avec un homme pour réussir sa vie ( contrairement à la vaste majorité de la lecture Arlequin, New Romance et même Jeunesse de nos jours), reste que pour ma part, c'est profondément révoltant de voir le genre masculin opprimé, pour la féministe que je suis. Personne ne mérite d'être traité avec moins de considération qu'un animal. Un bon livre à faire lire à tous les mâles alpha, machos et imbéciles de ce monde, qui plus est, mais aussi aux "féministes extrémistes, qui semblent croire que les femmes valent mieux que les hommes. On ne gagne rien à déséquilibrer les genres.
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L'Orangeraie

Au nom de quoi peut-on envisager qu’un jour son fils de 9 ans porte une ceinture d’explosifs et se fasse sauter ? Comment peut-on choisir que cette « mission » soit confiée à un fils plutôt que l’autre. Amed et Aziz sont jumeaux, et leur père, celui qui décidera de leur sort ... ou pas. Un livre percutant sur la bêtise sans nom de la guerre, mais aussi un beau livre sur la fraternité. Ce très court récit se lit vite mais j’en garderai longtemps le souvenir
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L'Orangeraie

Des jumeaux âgés de 9 ans. Aziz et Amed sont inséparables. Ils vivent dans un pays en guerre. Le fragile équilibre de leurs vies étaient préservés jusqu’à ce qu’une bombe tombe sur la maison de leurs grands-parents. Dès lors c’est à Zahed, leur père, qu’il revient de s’occuper de l’orangeraie exploitée jusque-là par le grand-père. Zahed s’affaire plus que de coutume puisque c’est à lui de nettoyer les décombres et de donner une dépouille décente aux deux corps et Tamara, leur mère, continue à veiller comme une louve sur ses fils.



Mais un beau jour, Soulayed fait son apparition dans l’orangeraie. Peu de temps après, Zahed explique aux jumeaux qu’il doit faire un choix : celui des deux qu’il désignera ira avec Soulayed et partira en martyr.



Un texte court, un texte fort, un texte plein d’émotion.

En son cœur, un amour fraternel plus fort que tout, un respect des traditions et un sens du devoir hors normes.

Et le regard de deux enfants sur les événements, deux enfants à qui l’on demande de grandir vite, bien trop vite.

Pour nous occidentaux, c’est aussi le récit de l’inconcevable, de l’incompréhensible. Le tiraillement d’un père qui doit choisir entre ses deux garçons. La souffrance d’une mère qui, docile, ne cherche même pas à convaincre son époux qu’il n’a pas à faire ce choix absurde. Un texte qu’on lit d’une traite, presque en apnée.
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L'Orangeraie

Un conte moderne, une fable mettant en scène deux jumeaux et leur famille confrontés au fléau du terrorisme, à la façon d'une tragédie antique.

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L'Orangeraie

Ce roman est un petit bijou. Les grands-parents d’Ahmed et Aziz des jumeaux de 9 ans, sont tués par une bombe. Des combattants enjoignent alors le père à donner un de ses fils pour que vengeance soit faite. Un seul des jumeaux effectuera une mission suicide.

Il y a un puissant contraste entre le décor de cette magnifique orangeraie, le climat, la douceur de vivre et la violence des hommes. L’enfant non choisi ressent tellement de culpabilité et de lâcheté que sa vie et son âme seront brisées. Lui ne désirait pas mourir et préférait que ce soit son frère. De plus il a contrarié dieu.

J’ai pitié de ces pauvres gens, de cette foi aveugle qui peut les obliger à condamner leurs proches. Pour moi la vie est sacrée et j’ai souvent frissonné en lisant cette terrible histoire. Je considère la religion comme un poison. Les intégristes, présents dans chaque religion, chaque secte, sont des monstres en puissance. Le fatalisme du père, honoré que l’on choisisse son fils, est insupportable. Pour tous, mourir en martyr est un grand honneur sauf pour la mère.

Ce livre très violent nous questionne sur de nombreux sujets.

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L'Orangeraie

Aziz et Amed, deux frères jumeaux qui vivent dans une orangeraie du Moyen Orient, voient leur enfance chavirée par la guerre. La maison de leurs grands-parents a été bombardée, un homme arrive un jour pour imposer vengeance et sacrifice.



Un texte magnifique. Poignant. Révoltant. Cruel et bouleversant. A la fois ancré dans l'actualité et d'une poésie intemporelle sur l'abomination de la guerre.

On ne ressort pas indemne de cette lecture, c'est sûr.

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L'Orangeraie

J'ai eu la chance de découvrir ce magnifique livre sur la chaîne de "My pretty books" et quelle lecture envoûtante et révoltante! Larry Tremblay dans une écriture toute en douceur, et dans un style presque poétique nous montre tout le mal et l'absurdité qui émanent d'une guerre et ébranlent des vies.



Les mots clés de ce roman sont "guerre", "religion", "enfance", "innocence", "martyr", "paradis", "sacrifice"...Pourquoi et comment la guerre vole l'innocence des enfants? C'est avec beaucoup de délicatesse que Larry Tremblay nous présente les choses, sans nommer le pays où la guerre fait des ravages parce qu'il est sous-entendu que c'est au proche-orient et qu'après tout il ne s'agit pas de hiérarchiser les souffrances...tous ceux qui la subissent de plein fouet étant les civils, parmi lesquels des enfants.



Zahed, le père des jumeaux se trouve face au choix le plus difficile de sa vie, notamment des choix à faire quand on vit au coeur d'un conflit; il lui faudra choisir le fils qui portera la ceinture d'explosifs que lui a apportée Soulayed le chef de guerre, et aller se faire exploser en territoire ennemi. Il faut juste préciser que Amed et Aziz sont âgés de 9 ans et que quoi qu'il arrive un des deux finira en mille morceaux. Ce qui peut nous surprendre c'est l'acceptation de la fatalité, une résignation qui nous indigne, qui nous révolte. Parce que le discours que tiennent les chefs de guerre, ne laisse pas de place au doute, à l'hésitation, à la résistance...le chaos qui résulte est le terreau sur lequel ils vont prospérer et développer leur idéologie mortifère.



Chaque personnage est enveloppé d'un voile de pudeur, ce roman est concis mais d'une grande densité...et les 152 pages vont occuper votre esprit pendant un petit moment. Larry Tremblay exprime ici toute l'ignominie des incessantes guerres menées au nom d'une religion ou pour la conquête d'un territoire, d'un espace.



L'orangeraie c'est la métaphore d'un paradis perdu, celui auquel chacun aspire sur cette terre, mais qui se dérobe pour peut-être se retrouver dans l'au-delà. Qu'est-ce qui peut permettre de devenir un homme à part entière? de devenir un être humain à part entière? aller se faire exploser et prétendre mourir dignement ou résister et risquer de mourir la tête haute? Ce roman entre forcément en résonance avec l'actualité car même si l'auteur n'identifie pas explicitement le pays où a lieu ce conflit, nous le savons pertinemment et le "décor" évoque une région orientale en proie à d'incessants soubresauts meurtriers dont les victimes sont toujours des innocents, des enfants sacrifiés sur l'autel du "narcissisme extrême des causes perdues"(citation extraite de "le surmusulman, un furieux désir de sacrifice", Fethi Benslama).



Ce court roman est un conte moral, une fable qui pose la question de la transmission de la haine, de la manipulation, de la séduction puisque le père des jumeaux n'opposera pas vraiment de désaccord étant persuadé par le bien-fondé de ce qu'on lui demande de faire. Leur mère affichera quant à elle de l'hostilité à l'égard de ces suppôts du diable, mais elle trouvera son propre compromis. 



POUR FINIR...



C'est une lecture que l'on fait la respiration suspendue, avec la colère de se sentir impuissant face aux injustices et spectateur passif de toute la cruauté qui se déverse sur des vies innocentes. Ce roman est puissant, émouvant, ne vous laissera pas indifférent et est une lecture indispensable. L'adaptation en pièce de théâtre a été évoquée par l'auteur et je crois que c'est chose faite au Canada; reste à savoir quand elle sera en représentation en France...et j'irais bien sûr la voir. 


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L'Orangeraie

J'avais repéré ce court roman à sa sortie en librairie en 2015 et puis, les lectures s'enchainant, j'étais passée à côté sans pour autant oublier l'histoire ni cette couverture en clair-obscur. Je savais que j'y reviendrais, ça me semblait évident...

Le rendez-vous était pris pour cet après-midi et je suis restée scotchée à ce petit livre, en apnée, à guetter ce que le destin pouvait réserver à ces frères jumeaux nés au mauvais endroit et liés "à la vie, à la mort".



Un texte fort, douloureux, avec peu de protagonistes. Peu importe où se déroule l'intrigue, elle nous donne l'occasion, à nous, occidentaux, de porter un regard différent sur la guerre, sur les enfants-martyrs. Mais le roman est aussi un éclairage sur la dissimulation et le mensonge, sur l'honneur et sur la peur, sur l'enfance qui s'enfuit, sur la résignation et sur l'amour...

Tant de thèmes abordés et de façon si juste, si profondément humaine, en si peu de pages !

Comment choisir lequel de ses enfants sacrifier ? Comment un père ou une mère peuvent-ils s'y résoudre et quels sont les sentiments qui dès lors les habitent, les hantent ? Au nom de quelle cause peut-on envoyer des enfants à la mort ?



Un roman percutant, dont la narration presque poétique n'atténue en rien la violence ni les questionnements, et qu'il faut lire absolument !
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