![L'Orangeraie par Tremblay L'Orangeraie](/couv/cvt_LOrangeraie_2767.jpg)
Je ne vais pas vous faire un résumé de cet excellent livre ; ce serait redondant tant ce roman a suscité de critiques.. de bonnes critiques. Et pour cause, ce livre est prenant, cruel, proche de la réalité, Très proche, trop proche. Ce qui y est raconté est-il réel, quelque part, dans un pays en guerre ? Oui, on est censé le croire.
En fait tout repose sur ce père et cette mère qui forment un couple qui a eu l’intelligence de créer cette orangeraie. Lieu symbole de plénitude et de réussite. Ce lieu qui deviendra insoutenable par ce drame qui va représenter tout ce qui peut rendre la vie dans un pays en conflit cruel et insoutenable.
Ahmed et Aziz, sont frères jumeaux. Et alors me direz-vous ? C’est une des clés de l’horreur.
C’est là que l’on se pose la question « Et moi, père, mère, comment aurais-je fais parce que, en bon européen nanti dans un pays en pays, pays de liberté religieuse et politique, je n’ai que peu de chance d’être obligé de choisir de sacrifier un de mes enfants.
Ce livre est poignant, cruel mais tellement beau. Promis, vous n’en sortirez pas indemne sauf si votre cœur est en béton armé.
On se prend même à imaginer qui est sur la couverture. Quelle moitié de jumeau. Aziz ou Ahmed.
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On m’a dit « lit ça, c’est génial, pas drôle, difficile, mais il faut surtout surtout aller au bout. »
« L’orangeraie » se lit en quelques heures et ne pas avoir envie d’aller au bout relève par ailleurs sans doute du sacrilège.
En quatrième de couverture, on parle de « conte moral » et de « fable politique » et je ne voyais pas bien ce qui faisait qu’un roman court devenait conte ou fable : était-ce le format lui-même ? Le style littéraire ? L’architecture de l’intrigue ? Ou bien seulement une expression toute trouvée pour qualifier un roman localisé en partie dans l’oasis luxuriante d’un désert non identifié, où le vent charrie du sable et le soleil et les étoiles occupent une place de choix, façon mille et une nuits ?
Et bien il s’avère que si « l’orangeraie », récit terrifiant et hautement véridique, est bien un conte c’est pour toutes ces raisons à la fois et plus encore parce qu’il délivre au lecteur un message. Une sorte de moralité. Mais rien de gnan gnan - ce conte-là n’est pas indiqué pour les jeunes esprits – et sa morale est toute personnelle, dépendante de l’interprétation de chacun.
« L’orangeraie » s’annonce presque comme une parabole : un père a deux fils. Il doit en sacrifier un à une cause qu’il juge noble, lequel va-t-il choisir ?
Mais ce roman ne nous parle pas des relations père-fils ou même des relations entre individus. Il y est davantage question du sens du sacrifice et des extrémités auxquelles sont poussées les hommes dans le contexte de guerre.
L’histoire se déroule et rebondit, jamais attendue ou convenue. On ne se lasse pas, tout n’est qu’action : le texte – là encore à la façon d’un conte – est descriptif, objectif. Les phrases sont courtes et factuelles. La réflexion, l’analyse, l’identification de la morale sont laissées au lecteur, au même titre que l’effroi et la consternation.
Je n’ai pas fini de méditer sur cet ouvrage, il va encore faire un bout de chemin en moi, je n’en doute pas. D’autant plus qu’il fait appel à des sujets extrêmement d’actualité, donc je ne peux rien dire sans dévoiler davantage l’intrigue.
Lisez « L’orangeraie », cela ne coutera que quelques heures de votre vie et vous en sortirez peut-être, comme moi, un peu plus empathique envers l’incompréhensible.
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Le décor est splendide : une maison sur les collines entourée d'une sublime orangeraie baignée par un magnifique soleil. L'arrière plan est tout autre : un Moyen-Orient gangrené par les attentats où chacun réclame vengeance. Quand la mort frappe, seul l'honneur semble apporter du réconfort.
C'est ainsi qu'un père est amené à devoir choisir lequel de ses jumeaux se fera exploser en territoire ennemi.
Dans une écriture poétique teintée de violence, Larry Tremblay nous invite à découvrir le quotidien d'une de ces familles qui s'interroge : "Pourquoi faut-il vivre dans un pays où le temps ne peut pas faire son travail? La peinture n'a pas le temps de s'écailler, les rideaux n'ont pas le temps de jaunir, les assiettes n'ont pas le temps de s'ébrécher".
Entre les petites compromissions et les grandes trahisons, au nom de l'amour ou de Dieu, naissent des culpabilités que les kilomètres peinent à effacer.
Une histoire poignante qui se lit vite mais s'oublie difficilement. Un prix des libraires du Québec 2014 amplement mérité.
Mélody (Saint-Germain-en-Laye)
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Si vous aimez les romans sombres où les personnages interagissent dans une atmosphère glauque vous aimerez "Le Christ Obèse" de Larry Tremblay. Un cimetière qu'on croirait directement sorti d'une nouvelle d'Edgar Poe (le narrateur s'appelle d'ailleurs Edgar). Une maison sordide où les pièces sentent le renfermé et où l'empreinte de la mère récemment décédée imprégne les murs et la chambre du deuxième étage. On se croyrait presque dans la sombre maison qui domine le motel Bates du film "Psycho" de Hitchcock.
Une lecture prenante dès les premières lignes mais qui perd beaucoup en intensité au fil des pages et au gré des imprévisibles dérives du personnage principal. Un roman qui se termine en une espèce de fable érotico-religieuse.
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La thématique avait tout pour me plaire, l’histoire d’enfants prenant place dans des environnements sombres, que demander de plus ! Sur les cinq nouvelles, j’en ai apprécié deux. Plus que le sujet des nouvelles et leurs impacte, la plume de l’auteur n’a simplement pas marché pour moi. Un.e ami.e m’a prêté un autre livre de cet homme et j’hésite encore plus à me lancer, j’ai peur que Larry Tremblay ne soit juste pas fait pour moi.
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Larry Tremblay a présenté son livre à l'occasion du Marathon des Mots à Toulouse et j'ai été immédiatement séduite par la bonhommie, la passion et la sincérité de cet homme de théâtre.
Dans Tableau final de l'amour, l'auteur ne prétend pas écrire une biographie de Francis Bacon : il s'est d'ailleurs très peu renseigné sur sa vie. Ce récit est inspiré uniquement des œuvres du peintre. Ce que l'on lit est la transcription de ce que l'on peut ressentir face à ses tableaux, à ces corps nus, décharnés, torturés, hurlants.
Ce livre m'a chamboulé par la passion qui est exprimé, une passion de la peinture mais de la vie : le peintre vibre de tout son être, vit tout intensément et ne connait pas la modération. Une belle découverte et un texte fluide qui se lit comme un monologue.
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« Tu es venu pour me voler ».
Tout est dans cette première phrase.
Un incipit qui s’adresse autant à un personnage qu’au lecteur.
Dans ce roman qui donne une libre interprétation de la vie de Francis Bacon et de la naissance de ses œuvres, Larry Tremblay offre à voler le secret de l’art de l’artiste, tissant une tragédie d’une intolérable beauté. Les mots incisent le réel, déchirent la chair, répandent dans les pages l’odeur du sang et de la passion, les mêlant en un bouquet de violence et d’exaltation qui nous emporte dès la première page.
De son entrée par effraction dans l’atelier jusqu’à sa fin terrible, l’auteur dépeint celui qui sera pour Bacon une muse autant qu’un catalyseur de ses névroses. Le personnage est avant tout sa chair, sa « viande », et toute l’animalité de ces corps qui se heurtent autant qu’ils s’aiment transpire de ces lignes. « Ton corps n'avait d'autre uniforme que la fragilité retrouvée de sa peau. Ta chair faisait du théâtre, elle jouait à la viande sur ma toile. »
Étant un admirateur éperdu de Bacon, j’ai reconnu dans ce livre ce peintre du désespoir, des errances, de l’infrangible douleur du corps, ainsi que des œuvres que j’avais longuement admirées, et desquelles Tremblay m’offre une vision, un éclairage nouveau qui m’a saisi sur place.
Combien de fois me suis-je arrêté sur une toile, penché au plus près d’un coup de pinceau pour essayer d’en percer le sens ? À travers cette histoire, on s’immerge dans ce qui a pu être la naissance d’un génie. La prostitution, l’abus dans l’enfance, la violence inénarrable, la folie qui peu à peu s’installe entre la drogue et la peinture, l’obsession de la représentation du corps, du corps mutilé, nu, exposé comme sur un étal, presque débarrassé de son humanité, rien n’est passé sous silence. L’écriture est puissante, incisive, d’une incroyable beauté et se fait écho à la peinture : elle devient art à part entière, brute, sans fioritures ; on retourne ici à l’essence même du récit, du mot, celui qui éclate directement dans la poitrine sans passer par l’analyse, comme on peut être frappé de stupeur devant l’étude d'après le portrait du pape Innocent X par Velázquez.
Un livre qui ne peut laisser indifférent, une claque percutante nous éclaboussant d’érotisme, de poésie et du rouge de la destruction – de soi, de l’autre, des convenances, de l’art tout entier – , un tableau final en apothéose qui m’a laissé à bout de souffle.
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Olala mais qu'est-ce que je viens de lire ?
C'est éblouissant. C'est puissant. C'est violent. C'est troublant. C'est beau.
Comme un tableau de Francis Bacon. Comme l'amour qui l'a lié à George Dyer.
Dans Tableau final de l'amour Larry Tremblay s'est inspiré librement de la vie du peintre Francis Bacon, de ses tableaux, de sa façon de travailler, de son passé, de ses journaux (mais Bacon avait la réputation d'être mythomane), de ses fantasmes et surtout de son histoire tumultueuse avec George Dyer.
Tout ou presque est inventé (les discussions, les personnages secondaires, leurs actions) entre deux événements qui ont véritablement eu lieu : l'entrée et la sortie fracassantes de George Dyer dans la vie de Francis Bacon.
Je me suis demandé pourquoi avoir choisi de s'immiscer dans la vie d'un peintre si célèbre si c'était pour l'inventer ? Pourquoi ne pas avoir choisi un inconnu notoire ?
Peut-être parce qu'avec Bacon, qu'on aime ou pas, on peut se faire une idée de son œuvre en regardant un seul tableau, qu'on ne peut pas rester indifférent, et que sans doute beaucoup, comme l'auteur québécois, se sont demandé ce qu'il se passait dans la tête de l'artiste qui peint des toiles pareilles. Et sûrement aussi parce que ça permet à Larry Tremblay d'écrire un roman d'une liberté totale et jouissive, sans compromis, sur la figure de l'artiste maudit et torturé, qui n'arrive pas à produire quelque chose qui vaille le coup sans souffrir et faire souffrir les autres. C'est pas un thème nouveau en littérature (et c'est pas forcément un truc qui me branche d'habitude), mais je dois dire que je ne l'avais jamais vu poussé aussi loin.
Et c'est parce que Tremblay ne se refuse rien dans ce texte que ça marche. Dans ce qu'il dit, ce qu'il invente, ce qu'il fait dire et faire aux deux protagonistes. Mais aussi dans la forme. Ce « tu » qui nous entraîne de gré ou de force dans cette histoire, cette narration hachée, entrecoupée et ces phrases, ces mots, crus et poétiques à la fois. Une écriture au plus proche du corps, de « la viande » chère à Bacon.
Bref, c'est pas un roman pour tout le monde, mais c'est un grand roman.
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L'histoire est connue pour tous ceux qui ont suivi la vie de Francis Bacon. L'histoire est ici racontée avec grâce, de l'intérieur. Il s'agit d'un roman mais si proche de la réalité... sans doute.
Francis Bacon a survécu au jeune voleur qui était devenu une de ses muses et sans doute pas son amant au sens strict du terme. Françoise Gilot, l'une des dernières compagnes de Picasso, avait raconté avec pudeur mais non sans douleur combien il était difficile de vivre avec un génie de l'art et après lui. Jacqueline, sa dernière épouse se suicidera 13 ans après la mort de Picasso.
George Dyer se suicide à Paris au moment même où Bacon accède à la gloire ultime : une grande exposition à Paris, un dîner de gala avec Mme Pompidou... Était il possible de vivre à l'ombre d'un (ou même du) plus grand peintre vivant ? Apparemment, non.
L'auteur choisit d'interrompre le livre à ce moment de gloire et de mort. On ne saura rien de John Edwards le dernier compagnon de l'artiste, lui aussi modèle de Bacon.
Après la lecture de ce livre que l'on n'a pas lâché, le lecteur n'a plus qu'une seule envie : retourner à Rome voir le portail du Pape Innocent X par Velasquez. Il regardera d'un autre œil les œuvres de Bacon. La souffrance a un prix. Cruel.
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Nous sommes face à une étrange histoire adaptée d'une pièce de théâtre. Le tait graphique est très simple, et en tant que lecteur il est un peu difficile de savoir quoi en penser, et de digérer l'étrange expérience que l'on vient de vivre. Néanmoins, les pages défilent comme un rien, et nous sommes plutôt pris dans l'histoire.
Les choses se reconstituent plus ou moins, tout est assez mélangé dans la temporalité.
Une mère va voir la police, et elle dit que le visage de son fils a disparu. Après la police, elle fera également venir un médecin et un prêtre. C'est assez intéressant de voir qu'elle appelle différents corps de métiers, mais également qu'elle a des problèmes pour se faire comprendre, ce qui n'est pas étonnant vu que cela semble totalement impossible. Jeremy, son fils, n'a plus de visage, il ne peut donc ni parler ni entendre etc.
Sa maman semble désemparée et tente ce qu'elle peut. Tout joue sur l'ambiance et également les joutes verbales entre la mère et chacun des interlocuteurs.
De manière assez étonnante, ceux-ci sont loquaces et nous raconte un pan de leur vie également.
D'un autre côté, nous suivons un jeune homme, adolescent, qui semble avoir son visage caché, sous une capuche, et fan de zombie. Il est accompagnée d'une jeune femme.
Nous comprenons et soupçonnons vite qu'il s'agit du fameux Jeremy, sans savoir où nous nous situons. Mais nous voyons son côté rebelle, et ses soucis relationnels avec son père. Il s'occupe de gens ailleurs, mais pas de sa famille, tout monte crescendo.
Nous avons comme un mélange entre fiction et réalité, mais également des possibilités de mensonges.
Nous avons affaire à un album assez étrange, qui remet tout doucement et différemment les choses en perspective.
Egalement combien elles peuvent changer selon la personne, l'angle de vue, ainsi que les soucis de communication qu'on peut avoir pour se faire comprendre.
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Ennui est le premier mot qui me vient à l'esprit en terminant cette lecture. J'ai même eu de la difficulté à le terminer. Je sais que je suis clairement à contre-courant parfois, sans comprendre pourquoi. C'est juste comme ça. Je garde tout de même une certaine gêne à exprimer que je n'ai pas vraiment aimé un roman, alors que tant de personnes l'ont adoré et que la majorité des critiques sont dithyrambiques. Je cherche alors, en vain, pourquoi cet effet magique n'agit pas sur moi aussi? Mais y a-t-il une réponse logique à cette question?...
Enfin, toujours est-il que je n'ai pas été touchée du tout par cette histoire. Pourtant, l'écriture était belle, l'histoire est quand même bouleversante et permet de voir, de l'intérieur, les conséquences inéluctables et destructrices de la guerre, j'en conviens...mais je n'ai pas réussi à être touchée. Je l'aurais souhaité mais je suis restée spectatrice tout au long de ce récit pourtant déstabilisant et qui aurait dû être bouleversant. Je peux comprendre les personnes qui ont pu être ébranlées par ce roman mais moi, sans que je comprenne pourquoi, il ne m'en reste pas grand chose.
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Ce roman se lit presque d’une traite en raison d’une belle écriture et d’une narration parfaite.
On ressent beaucoup d’amour de la part des jumeaux et de leur mère mais aussi de haine ; néanmoins ce livre est très poignant face à un monde empreint de violence et de cruauté "gratuite".
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Dans cet ouvrage, nous allons suivre Jérémy. Un matin, l'adolescent se réveille et il se tend compte que son visage à disparu, plus d'œil, de nez, de bouche : rien .
Lorsque sa mère cherche un spécialiste pour aider son fils , personne ne la croit .. en même temps, qui pourrait perdre son visage ?
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Wouah ! Une pure perle de lecture ! Les dessins sont très sensuels , dans les tons bleutés (et dans les tons rouges pour les flash-back).
Franchement, cette BD est un bonheur rien que pour les illustrations !
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Niveau scénario, nous avons un mélange entre passé et présent, entre rêve et réalité : c'est très troublant et cela rend l'album encore meilleur !
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Le côté onirique, ainsi que la beauté des dessin nous amène à réfléchir sur nous même, et tenter de faire la distinction entre ce qui est réel et ce qui ne l'est pas !
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Lisez cette BD !
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Quelque part dans un pays du Moyen-Orient. Deux jumeaux, Amed et Aziz vivent paisiblement près d'une orangeraie avec leurs parents. Un jour une bombe vient détruire la maison d'à côté où vivaient les grands-parents. Dès lors, tout va changer, il faudra faire quelque chose contre l'ennemi.
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