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Critiques de Lasha Otkhmezuri (45)
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Barbarossa : 1941. La guerre absolue

Cet ouvrage de 1682 pages (oui, oui, vous avez bien lu) évoque la première partie de l’opération Barbarossa qui se déroule du 22 juin 1941 à fin décembre 1941 quand la Wehmacht comprend qu’elle ne pas avancer plus avant, qu’elle ne pourra pas anéantir l’Armée Rouge, considérée pourtant comme une armée d’incapables. Après un long préambule sur les atermoiements de Hitler qui tient à attaquer l’URSS mais sans ennemis dans le dos (il va même jusqu’à envisager une alliance avec la Pologne) et les craintes de Staline qui sait les faiblesses de son armée et qui aimerait gagner du temps -d’où le pacte de non-agression-, les deux auteurs déroulent l’invasion de l’URSS et surtout la violence inouïe qui va s’abattre sur les soldats et la population soviétique, faisant 5 millions de morts en 200 jours.



Ce qui est frappant dans cette longue démonstration historique, c’est le choix de la violence par les Allemands. Or, certaines populations (notamment les Ukrainiens) ont accueilli l’arrivée de la Wehmacht avec beaucoup d’espoir, celui de pouvoir se débarrasser des communistes. Mais les Allemands ne l’ont pas compris, dans leur arrogance et leurs préjugés, ils ont multiplié les exactions, s’aliénant ainsi les territoires occupés. Du côté de l’Armée rouge, on est effaré par l’impréparation des soldats, la médiocrité voire l’absence de communications entre les différentes unités, groupes de combattants qui attaquaient sans savoir où se trouvaient ennemis ou amis. Sans oublier la violence exercée par la Stavka, le haut commandement où siège Staline en personne, qui impose les mouvements de troupes, les positions à tenir ou à enlever sans tenir compte de la réalité du terrain, des forces en présence et envoyant comme chair à canon des milliers de soldats peu armés (parfois, les soldats doivent partager des fusils…), mal commandés et qui sont pris entre le feu des Allemands et celui du NKVD. Malgré tout, l’Armée rouge résiste, se réorganise et tient face aux armées allemandes qui vont s’enliser dans ces territoires immenses. Les survivants accuseront plus tard dans leurs mémoires le fameux hiver russe pour justifier leurs échecs mais ce sont leur aveuglement, leur arrogance et l’immensité du territoire qui les ont fait perdre.



1682 pages… C’est long mais j’ai appris des faits que j’ignorais encore.



Challenge Pavés 2024

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Barbarossa : 1941. La guerre absolue

Une érudition impressionnante, une analyse pertinente. Hitler a sous estimé la puissance du géant russe et surestimé celle de son armée dispersée sur un territoire immense. Plus grave, la guerre totale s'est accompagnée d'exactions et d'épuration ethnique organisées pour réaliser un "lebensraum" germanique au détriment des populations slaves. La cynique terreur stalinienne est aussi au rendez-vous de la guerre patriotique que le dictateur a tardé à considérer comme imminente. A lire
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Barbarossa : 1941. La guerre absolue

Cadeau de Noêl, démarré en janvier et fini en mars, il ne se lit pas en un coup mais de façon continue car passionnant de bout en bout. Et pour une personne qui n'a pas connu ces années là, la démence des faits apparaît peu à peu, comme un paysage à l'apparition de l'aube, graduellement mais inexorablement, de plus en plus précise, et intolérable dans ce cas précis.

Le personnage du Führer que l'on pensait satanique possédé se révèle être un calculateur froidement comptable exempt de toute compassion humaine même pour son propre "peuple", le personnage du Soviet Suprême un parvenu idéoloque paranoïaque, arriéré mais malin , tout autant insensible aux centaines de milliers d'humains qu'il fait assassiner et mourir de faim et de froid. Au passage, Lénine est également dévoilé...

La description des élites militaires (les gradés) aussi bien Allemandes que Soviètiques n'est pas moins glaçante. La compétition entre Généraux ou entre Chefs de divisions blindées (Gudérian et les autres) tout en étant humainement compréhensible (au sens de "identifiable") est aussi stupéfiante, comment ont-ils pu ne pas prendre en compte l'obscénité des conséquences de leurs actions? Tout cela pour un château et des terres et ses paysans,comme au moyen Age (Guderian)?

Le fonctionnement de la chaîne de décision (?) soviétique avec les doubles-commandes militaire professionnel et commissaire politique est sans concession, on comprend mieux l'incurie de ces sytèmes politiques basés sur la paranoîa (On est forcé de penser à l'actualité chinoise).

Un livre magnifique car incontournable - tout est présenté (avec bibliographie et références complètes) - on ne peut échapper à aucune des questions fondamentales touchant notre nature humaine..

Après une telle lecture on doit récupérer, comme après un deuil d'une personne chère, une certaine illusion que l'on avait de notre humanité.
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Barbarossa : 1941. La guerre absolue

Une étude historique d'une qualité exceptionnelle; par contre elle est assez volumineuse et je pense qu'elle plaira surtout aux passionnés et aux historiens.
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Combattre pour l'Ukraine : Dix soldats raco..

Lasha Othkmezuri transcrit puis traduit la parole de témoins engagé.e.s dans le combat, rencontré.e.s en divers lieux (à domicile, en hôpital...). Ce travail littéraire donne lieu à une énonciation ambivalente, entre témoignage oral et littérature, qui brouille les pistes mais atteint son but : celui de nous transmettre le vécu et les motivations de celles et ceux qui défendent l'Ukraine aujourd'hui.
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Combattre pour l'Ukraine : Dix soldats raco..

Le 24 février 2022, Vladimir Poutine déclenchait une « opération militaire spéciale », son but, était de « démilitariser et dénazifier l’Ukraine ». Un an plus tard, où en est-on ?

Le peuple ukrainien n’a pas abdiqué, une armée de volontaires est entrée en résistance pour ne pas laisser les russes conquérir toute l’Ukraine, à l’exemple du Donbass, en guerre depuis 2014, année de l’annexion de la Crimée par la Russie.

Lasha Otkhmezuri, Docteur en Histoire spécialiste de l’Histoire russe, est allé à la rencontre d’une poignée de volontaires qui ont (re)pris les armes en février 2022. À travers ces dix témoignages, on entend le courage, la dignité, le refus de courber la tête, la détermination, la foi en l’Ukraine, qu’il faut défendre coûte que coûte, pour son peuple, mais également pour garantir la paix en Europe. L’admiration aussi pour le président Zelenski, qui a choisi de rester dans son pays envahi et massacré, son discours du 22 février résonne dans toutes ces têtes.



Celle de Stanislas, 33 ans, journaliste qui a été enfermé dans le « Dachau de Donetsk », dans le Donbass, et qui a repris les armes. Maria, 48 ans, lieutenante et commandante d’un bataillon, mère de trois enfants dont l’un s’est également porté volontaire. Rouslan, 30 ans, combattant du régiment Azov, l’élite des forces armées ukrainiennes, il vient de perdre une jambe et attend une prothèse. Ihor, 47 ans, chef d’entreprise et père de trois enfants. Maksym, 20 ans, étudiant en biologie et engagé volontaire depuis février 2022. Gundars, 52 ans, letton, engagé volontaire. Yuriy, 40 ans, russe combattant du côté des ukrainiens, habitait Boutcha et y a résisté face aux attrocités commises par les russes. Vano, 52 ans, géorgien engagé depuis 2014 dans le Donbass, n’a pas vu sa famille depuis 9 ans. Ilya, russe de 35 ans, a rejoint les combattants ukrainiens en 2014, sa tête est mise à prix.



« Nous sommes une nation très déterminée et nous allons nous battre afin de dissuader quiconque de venir nous anéantir » - Maria.

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Combattre pour l'Ukraine : Dix soldats raco..

A ma connaissance, c'est le premier livre de témoignage de terrain dans cette guerre. Une femme et neuf hommes, pour la plupart des citoyens ordinaires et non des soldats professionnels, racontent leur guerre contre les forces d'invasion russes en Ukraine et les raisons qui les ont déterminés a risquer leur vie. De fait, parmi les dix combattants, il y a un Letton, un Ouzbeque, deux Géorgiens et un Russe (!). Dans leur cas, ce n'est donc pas le patriotisme ukrainien qui est la motivation déterminante, mais le leur (y compris russe) puisqu'ils pensent que leur propre nation est mis en péril par la politique d'expansion russe. Il me semble aussi discerner chez tous un caractere indépendant combiné a un certain gout du risque.



En partant du principe que les conflits entre nations ont presque toujours des racines multiples et enchevetrées, j'évite de prendre parti dans une guerre sur une base idéologique, mais il est difficile de ne pas prendre parti dans celle-ci. Mon intéret est néanmoins d'abord social et psychologique. Les témoignages de ce livre montrent en effet que le patriotisme peut générer un courage habituellement réservé aux héros de cinéma. Courage ne signifie bien-sur pas cette absence de peur qui caractérise les fanatiques ou les psychopathes, mais la motivation et la force de volonté pour surmonter la peur. Sur le plan social, ces témoignages de courage et les succes de la résistance ukrainienne montrent qu'une armée principalement de milice appuyée par des soldats professionnels dans les armes techniques peut faire face a une agression par une armée, meme supérieure en nombre, de conscrits et de professionnels. Or, une armée de milice coute moins cher en temps de paix et, de plus, il parait difficile d'entrainer des citoyens-soldats dans une guerre de conquete.



Dans sa remarquable conclusion, l'auteur nous livre ses réflexions d'historien sur l'avenir de l'Europe et de l'Ukraine apres cette guerre. Selon lui, une nouvelle Europe pourrait naitre dans laquelle l'actuel surpoids géopolitique franco-allemand serait réduit au profit des pays d'Europe Centrale (notamment la Pologne) qui non-seulement amorcent un réarmement massif en réaction a cette guerre mais, pense l'auteur, pourront également constituer par la suite un puissant bloc européen avec l'Ukraine.
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Grandeur et misère de l'armée rouge

Les auteurs ont écrit, en 2013, un magistral ouvrage sur Joukhov, le vainqueur soviétique de 1945. En rassemblant leur riche documentation, ils ont été amenés à s’entretenir directement avec des Anciens combattants soviétiques, qui ont parlé librement et clairement, à partir d’un questionnaire unique.



Ils sont douze, pour la plupart devenus des « sages », pour beaucoup ayant brillé après-guerre dans les activités scientifiques ou culturelles. Parmi eux, une femme, Elena Bonner, devenue l’épouse d’Andrei Sakharov, figure marquante de la Dissidence.



Ce qui frappe, c’est le sacrifice des soldats soviétiques, russes et d’autres nationalités, réalisant des missions impossibles sous le commandement d’officiers indifférents aux pertes, souvent alcooliques et peu compétents, de généraux dépassés, et d’un Staline expert à exploiter toutes les opportunités (voir le discours du 3 juillet 1941 sur la Russie éternelle, alors que les Allemands courent vers Moscou).



Les douze Anciens combattants savent prendre la distance de l’humour, ce qui les rend encore plus dignes de notre admiration.



C’est donc un livre tout à fait intéressant et attachant qu’il faut lire si l’on veut essayer de comprendre la guerre de 1941-45.


Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Joukov : L'homme qui a vaincu Hitler

Même si les mémoires de Joukov sont parues, il ne faut pas s'y fier, entre censure et réécriture de l'Histoire selon les auteurs, qui ont effectué un travail important sur ce personnage hors normes et le mettre à portée de tous. J. Lopez, spécialisé dans la seconde guerre mondiale, à commis différents ouvrages à ce sujet de grande qualités.

Même si la biographie est celle du maréchal Joukov, l'ombre de Staline rodé dans toute l'œuvre tellement leurs destins sont imbriqués.



Première partie un peu lente, détaillée, mettant en parallèle la montée de la carrière de Joukov avec l'avènement et la consolidation du régime bolchevique de la Russie de l'entre deux guerres. Joukov n'est pas encore suffisamment important pour avoir été victime des grandes purges politiques qui décapitèrent l'armée. Même si le sujet est intéressant il reste présenté de façon académique et presque ennuyeuse.

Vu le pavé, là le lâche abandon guette.



Mais...



La deuxième partie, celle de l'avènement du chef de guerre Joukov, jusqu'aux plus hautes fonctions militaires et étatiques, est passionnante.

Les différentes batailles sur le front de l'Est sont bien exposées, ainsi que les batailles militaro-politiques et celles des egos entre les grands chefs d'armée, orchestrées le plus souvent par un Staline omniprésent.

Un reproche, la bataille pour Stalingrad est trop vite abordée à mon goût, heureusement il existe des ouvrages specifiques sur ce tournant historique de la WW2.

A mon avis, sur ce chapitre, l'œuvre ne met pas assez en exergue l'effroyable coût humain de toutes ces batailles ; elle reste très descriptive, distanciée.



Grandeur et déclin d'une icone militaire et guerrière.

La troisième et dernière partie raconte le destin après guerre de celui qui aurait pu être le maître du Kremlin s'il avait été plus politique, selon les auteurs.

Cette partie est plus superficielle et présente parce que la vie et l'œuvre de Joukov ne sont pas terminées, mais elle semble superfétatoire. La légende Joukov, chef de guerre majeur de la WW2, atteint son zénith avec la prise de Berlin ; la vie politique désordonnée d'un militaire jusqu'à la moelle, personnage d'envergure imprégné de stalinisme, n'a que peu d'importance s'il ne peut simposer au sommet ; il est et restera celui "qui a vaincu Hitler " militairement.



Les auteurs, tout en restant plutôt favorables à Joukov sans verser dans l'hagiographie, mettent bien en exergue ses nombreux défauts, dont son incommensurable vanité, et livrent une biographie qui intéressera fortement les passionnés de cette époque.
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Joukov : L'homme qui a vaincu Hitler

En ce qui concerne la seconde guerre mondiale, en France le front Est n'est pas très connue. On en retient l'image d'un carnage de vingt-cinq ou trente millions de morts dans la neige et la boue, de la Baltique à la mer Noire. Pour les batailles, Stalingrad. Pour ceux qui en savent un peu plus, le siège de Leningrad. A partir de Koursk, on touche aux experts. Mais l'ignorance devient presque total quant aux généraux qui dirigeaient les gigantesques masses d'hommes et de chars soviétiques. Un seul nom émerge parfois : Joukov.



Naît dans une famille pauvre, il est recueilli par l'un de ses oncles, artisan, qui le prend comme apprenti. Mobilisé pendant la première guerre mondiale, il voit ses premiers combats, s'y distingue, est blessé – et également marqué par le degré d'anarchie et de corruption de l'armée russe. A l'arrière au moment de la révolution, il rallie les bolcheviks, participe à la guerre civile, s'y distingue, est promu officier.



Il participe avec enthousiasme à la construction de l'armée rouge, se passionne pour les nouvelles théories, notamment celles sur l'usage des blindés du grand maréchal Toukhatchevski, les met en pratique pendant la guerre russo-japonaise de 1939. Dans l'univers totalement orwelien de l'URSS, il survit à toutes les campagnes de traque des « ennemis du peuple », et même aux grandes purges de l'armée, durant lesquelles le corps des officiers est décimé - Toukhatchevski lui-même est exécuté.



Quand Hitler attaque, l'armée rouge est donc dans un état de désorganisation total. L'attitude de Staline, qui pendant les premiers jours refuse de croire qu'il s'agit d'une attaque et interdit toute riposte, n'est pas pour améliorer les choses.



Quand il accepte enfin la réalité, l'URSS est dans une position désespérée. Ses armées ont subi des pertes phénoménales ; les panzers foncent sur Moscou ; les grandes villes tombent les unes après les autres. Vorochilov, Boudienny, Ieremenko, tous les militaires survivants de l'entourage de Staline sont totalement dépassés. Dans cette situation, un seul nom s'impose pour faire face : Joukov.



C'est à lui que revient la lourde tâche de sauver la Russie des nazis. Pour l'épauler, on ressort des officiers du goulag ou des geôles du NKVD – certains en assez piteux état, notamment le futur maréchal Rokossovski, qui malgré une mâchoire et trois côtes cassés suite aux interrogatoires reprend son poste comme si de rien n'était.



C'est Joukov qui mènera la défense de Moscou. Lui qui mènera la défense de Léningrad. Lui encore qui conçut le plan pour sauver Stalingrad. Il commit des erreurs stratégiques qui coûtèrent inutilement la vie à des milliers de soldats soviétiques, mais globalement, il n'est pas sûr que l'URSS aurait pu survivre à l'invasion s'il n'avait pas été à la tête de ses armées sur tous les points critiques. Tout au long de la guerre, il se heurta à la méfiance paranoïaque de Staline, qui le plaça en résidence surveillée après 1945. Après la mort de Staline, sa stature de héros fit de lui un enjeu politique pour les différentes factions s'affrontant au sein du Komintern.



Encore aujourd'hui, ses biographies sont rares. Celle-ci est un magnifique travail d'historien, et nous offre une incroyable plongée dans l'URSS et le front Est.
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Joukov : L'homme qui a vaincu Hitler

Le livre est une biographie du premier vétéran soviétique de la 2ième grande guerre patriotique, c’est-à-dire de la deuxième guerre mondiale.



Si en France on n’avait pas mis un grand voile sur cette guerre, on aurait dû, normalement, avoir entendu parler pendant nos cours d’histoire de ce grand militaire soviétique. Pour nous la deuxième guerre mondiale se résume à la défaite de la France dans un premier temps, à l’occupation allemande ensuite, à la collaboration, à la résistance, à l’appel du 18 Juin et à la libération. Par qui avons-nous été libérés ? par l’armée américaine, par de Gaule par le général Leclerc.

Voilà où s’arrêtaient mes connaissances à la fin de mes études sur cette période fondamentale et cruciale de notre pays. Pourtant je ne me considère pas comme le dernier des ignares. Peut-être n’ai-je pas montré assez de curiosité dans ma jeunesse pour approfondir ces choses-là.

Après à l’âge adulte, j’ai eu d’autres chats à fouetter.

Je savais malgré tout qu’il y avait deux mondes un monde libre et un monde sous le joug des communistes pour avoir fait mon service militaire en Allemagne et avoir travaillé une année à Berlin Ouest. En clair je savais qu’il y avait le monde des gentils à l’Ouest et le monde des méchants à l’Est. C’était clair, c’était binaire.

C’est ainsi qu’on a vécu jusqu’en 1990 et c’est ainsi qu’on vit encore en 2020. Pour preuve l’accusation actuelle d’empoisonnement par Poutine de son principal opposant politique. On accuse sans preuve. Mais le méchants sont en Russie , n’est-ce-pas ?

Ce livre nous fait prendre conscience que rien n’est aussi simple. Sans le deuxième front à l’Est, peut-être aujourd’hui serions-nous obligés de parler la langue de « Mutti «.

C’est un livre fastidieux, dur à lire. On y traverse toute l’histoire de l’union soviétique, de sa naissance à sa chute. On y apprend beaucoup sur la manipulation que peut exercer un état totalitaire sur ses sujets. Staline à l’instar d’Hitler a été un grand maître en cette matière. On sort un peu moins bête de sa lecture et plein de reconnaissance et un profond respect pour le « soldat soviétique«

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Joukov : L'homme qui a vaincu Hitler

En France, on nous fait croire que ce sont les Etats-Unis qui ont vaincu Hitler. (Interrogez les gens autour de vous.) Or, plus des trois quarts des forces allemandes en hommes et matériels étaient sur le front russe, avec des pertes en proportion. Il est vrai que le débarquement et la bataille de Normandie ont eu une importance particulière pour la France, mais il y a eu à l'est une dizaine de batailles gigantesques, comparables ou supérieures à celle de Normandie, où les morts se sont comptés par centaines de milliers de part et d'autre. Cf. par exemple ce graphique :

https://bit.ly/2UykcJF

Alors le vainqueur d'Hitler serait plutôt Staline ? Non, c'est bien sûr la totalité des millions de personnes qui ont participé à la lutte dans différents pays, mais s'il fallait ne retenir qu'un nom ce serait sans doute Joukov, puisqu'il dirigeait les armées soviétiques lors des principales batailles. (Staline ayant eu la lucidité, contrairement à Hitler, de se rendre compte que ses généraux pouvaient être plus compétents que lui.)

Cette biographie m'a semblé contribuer de manière très satisfaisante à combler partiellement une lacune dans le déficit d'informations sur le front de l'Est (en ce qui concerne les livres en français). Et j'ai trouvé ce livre agréable à lire !

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Joukov : L'homme qui a vaincu Hitler

La lecture de cette biographie est une utile épreuve. En effet, le grand général Joukov fait ses premières armes dans l'armée russe incroyablement désorganisée et brutale de la guerre de 14. Il survit, toujours militaire, au léninisme et au stalinisme, et se distingue dans l'atroce seconde guerre mondiale. Mais en 1945, il n'était pas tiré d'affaire et, pour paraphraser Art Spiegelmann, "ses ennuis ne faisaient que commencer" : la gloire militaire, dans une tyrannie orientale comme celle de l'URSS, fait apparaître Joukov comme un homme dangereux aux yeux du meurtrier paranoïaque qui gouverne le pays. Ayant survécu à tout cela, Joukov quitte enfin ce monde en mourant dans son lit, non sans avoir essuyé disgrâces et humiliations pour prix de sa victoire sur Hitler.

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Joukov : L'homme qui a vaincu Hitler

Il n’est jamais simple d’écrire sur une légende. Joukov, l’homme qui a vaincu Hitler, le livre de Jean Lopez et Lasha Otkhmezuri, tous deux spécialistes de la guerre germano-soviétique et piliers de la très stimulante revue Guerres et Histoire, a le double mérite de combler ce vide et d’éviter les pièges de l’hagiographie malgré l’évidente empathie des auteurs.
Lien : http://rss.feedsportal.com/c..
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Joukov : L'homme qui a vaincu Hitler

Une biographie magistrale de Joukov, le maréchal soviétique qui a battu les armées du IIIe Reich, par Jean Lopez et Lasha Otkmezuri.
Lien : http://www.lefigaro.fr/livre..
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Joukov : L'homme qui a vaincu Hitler

Voilà un travail d’historien comme on aime : sérieux, riche en faits, sans imprécations ni indignations, gardant ses distances avec son objet ; et qui prend néanmoins le risque de porter des jugements après un travail d’investigation minutieux.

La biographie de Joukov dépasse l’histoire de son personnage puisqu’elle se confond en large part avec celle de la Deuxième Guerre mondiale. Joukov n’a certes pas vaincu Hitler seul, mais son rôle a été probablement le plus important dans l’ensemble des généraux des forces opposées à l’Allemagne.

À propose de Staline, nos auteurs échappent à une diabolisation réductrice sans éluder sa responsabilité dans l’impréparation militaire de l’URSS à l’agression nazie (purge de la moitié des officiers supérieurs, myopie quant aux intentions de Hitler). Joukov n’est pas totalement épargné dans la mesure où il joué un rôle majeur à l’état-major général durant les cinq mois qui ont précédé la guerre. Le livre, prenant la hauteur suffisante, explique que l’Union soviétique a abordé la guerre avec une doctrine militaire rudimentaire créée dans l’urgence de la Révolution lorsque l’armée rouge manquait cruellement de responsables qualifiés, la majeure partie des officiers ayant rejoint les armées blanches. Comme dans les premiers temps des guerres de la Révolution française, une doctrine délaissant les manœuvres savantes pour favoriser l’offensive avec de gros bataillons ; et ne préparant nullement à une stratégie défensive. Staline pense à tort (mais il n’est pas le seul à l’époque), que la guerre de l’Allemagne contre la France et l’Angleterre sera longue, que les deux adversaires s’épuiseront mutuellement.

Dans les dix premiers jours de l’invasion, du 22 au 31 juin, Joukov joue un rôle essentiel pour mettre en place ce qui permettra peu à peu à l’URSS de survivre à la terrible débâcle : mesures de court-terme avec l’organisation de contre-offensives locales (d’ampleur forcément limitée), création de la Stavka, avec un Staline comme « guide » direct pour alléger la lourdeur des procédures ; mesures de long-terme avec des plans de création de plusieurs échelons de résistance dans les lignes de défense.

Joukov ne fume ni ne boit ; maniaque dans la perfection professionnelle, il met la discipline au-dessus de tout. Il veut tout voir, mais il sait déléguer. Un homme capable de dormir deux heures par jour pour abattre le travail de cinquante ; dur pour lui et les autres, parfois de façon contre-productive. Avec le courage de s’opposer à Staline pour faire prévaloir son point de vue. Mégalomane ? Sûrement, mais il a quelques raisons de l’être. "Le 24 juin 1945, presque quatre ans jour pour jour après l'invasion allemande, Joukov connaît son apothéose de soldat. Sous une pluie fine et un ciel bas, il pénètre à 10 heures sur la place rouge, immense, frémissante d'oriflammes. Mille quatre cents musiciens entament le " je suis glorifié" de Glinka, cher au coeur de tout Russe.



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Joukov : L'homme qui a vaincu Hitler

S'il est un soldat qui mérite qu'on s'arrête sur son action durant la Seconde Guerre mondiale, c'est le maréchal soviétique Joukov, l'homme qui a vaincu Hitler…..Enfin, pas tout seul, quelque peu aidé par une ribambelle de maréchaux, de généraux, qui comme lui n'avaient aucun respect, ni aucune considération pour les soldats russes. Ces derniers ont été envoyés au massacre sans aucune considération. Envoyés au massacre, à cause de la terreur inspirée par staline; faire massacrer les autres pour éviter de l'être soi même. Moins alcoolique que les autres, plus enclin à la culture militaire, une vision un peu plus large, un savoir faire pour rester en vie.

Quand on utilise des vagues humaines de soldats que l'on fait massacrer, on fini par gagner.

Un personnage porté par une propagande sans nom, bien au delà de sa qualité de militaire, de tacticien ; bref un homme sur coté

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Joukov : L'homme qui a vaincu Hitler

Je viens de terminer, péniblement,la longue et très interessante biographie de Joukov, " l'homme qui a vaincu Hitler", je dis péniblement car non seulement l'ouvrage comporte plus de 650 pages mais il nous plonge, au delà de l'histoire militaire, dans les méandres de soixante ans d'Histoire russe,soviétique surtout, et ce n'est pas ---pour un lecteur français--- son côté le plus attractif . Je me suis donc accordé de longues poses, alternant avec la lecture d'autres livres très différents et revenant régulièrement à cette Histoire au long cours .Comme le fait remarquer très justement un de mes petits camarades (et ami ), c'est la première bio de Joukov en français et elle s'impose par le sérieux de sa documentation et le talent de son principal auteur, Jean Lopez dont je vais maintenant "attaquer" "Koursk,les quarante jours qui ont ruiné la Wehrmacht" . Je ne vais pas raconter ici la vie de Gueorgui Konstantinovitch Joukov, maréchal de l'Union Soviétique, vainqueur de l'agression hitlérienne et survivant des innombrables soubresauts des ères stalinienne et post-stalinienne . Qu'il me suffise de dire que le début est lent, que la période la plus interessante est ,bien sûr, celle de "la grande guerre patriotique" (pour employer la terminologie locale ) et que la fin du livre, la fin de vie en fait, est assez pénible . Il n'empêche, ce livre est un monument dont la lecture n'interessera que les passionnés d'Histoire (dont votre serviteur ) et je répète que je salue bien bas le travail de Jean Lopez, j'ignore la part exacte prise par monsieur Lasha Otkhmezuri .
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Joukov : L'homme qui a vaincu Hitler

Excellent ouvrage, remarquablement écrit et parfaitement documenté. Les auteurs révèlent une connaissance approfondie de l'Armée rouge, de ses chefs et de son fonctionnement. Sont mis en relief :

- la dictature néfaste et impitoyable du parti communiste sur l'armée,

- les ravages provoqués par les purges sanglantes de 1937-38,

-l'impréparation en 1940,

- l'indifférence aux pertes humaines,

- l'indiscipline, le pillage, les exactions,

- l'exercice du commandement par la terreur et la brutalité,

- la mise en concurrence permanente des principaux chefs et la haine réciproque qui en découle,

- la soumission aveugle à Staline,

- le mensonge à tous les niveaux, y compris dans l'écriture de l'Histoire et des mémoires (dont ceux de Joukov),

- la désorganisation permanente inhérente à l'âme russe.

Quant à Joukov, il fut un bon bolchévique de son temps, homme de guerre du type "self made man", brutal, cynique, dissimulateur, mais d'une volonté inflexible et d'un courage sans faille. Principal artisan de la victoire à l'Est, due bien plus à la masse d'hommes et de matériel et au courage des combattants qu'à une stratégie géniale ou à une tactique remettant en cause les principes fondamentaux de la guerre.



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Joukov : L'homme qui a vaincu Hitler

C’est un monumental ouvrage que nous livrent les auteurs : seule une connaissance intime et exhaustive de la civilisation soviétique peut permettre une telle fresque sur le terrible XXème siècle de l’URSS, en même temps que ces analyses fines qui rétablissent la vérité souvent travestie par les censeurs.



Le Maréchal soviétique qui, le 8 mai 1945, a reçu la reddition allemande est auréolé d’une gloire légitime. Même si, comme l’a dit l’un des fils de Dwight EISENHOWER, « le vainqueur de ce conflit a été le simple soldat russe », JOUKOV a symbolisé la victoire sur le nazisme : il l’a payé cher, faisant l’objet, de la part de Staline et de ses médiocres successeurs (KROUCHTCHEV notamment) d’une constante méfiance : n’allait-il pas remonter sur son cheval blanc pour prendre le pouvoir, tel un Bonaparte russe ?



Il semble bien qu’il ait été plus animé par le sens du devoir que par l’ambition politique : depuis le petit sergent fils de cordonnier de village jusqu’au Maréchal en charge de commander à Stalingrad et devant Berlin, JOUKOV est d’abord un perfectionniste : il se forme et veille à la qualification des troupes, sujet sur lequel il sera toujours insatisfait, la Russie étant ce qu’elle est.



Il subit sans broncher les humeurs menaçantes et fluctuantes du «Vojd», c’est a dire du «Guide» (Staline), ainsi que les intrigues du Haut Etat-major : lui-même est-il indemne de coups montés ? Les auteurs soulignent que JOUKOV n’est pas un saint : il sait être brutal et dépense sans compter les hommes qui lui sont confiés.



Le livre est riche de détails sur cette machine à broyer que fut la guerre germano-soviétique de 1941-45 : il montre comment Staline a méthodiquement détruit, en 1937, la meilleure partie de ses cadres militaires, derrière TOUKHATCHEVSKI, le théoricien, comme GUDERIAN, de GAULLE et LIDDELL HART, de la guerre des blindés. Il donne des chiffres sur l’état des forces en 1944, quand les Soviétiques entrent en Pologne : 500.000 Allemands contre 1.200.000 Soviétiques, 500 chars contre 4000, et 600 avions contre 5.300.



Enfin, il nous fait profiter de l’ouverture des archives de l’est, contredisant les Mémoires officielles avec les carnets de rendez-vous de Staline, désormais disponibles.



Un excellent livre pour tous ceux que passionne la Seconde Guerre mondiale.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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