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Critiques de Lasha Otkhmezuri (45)
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Barbarossa : 1941. La guerre absolue

Cet ouvrage de 1682 pages (oui, oui, vous avez bien lu) évoque la première partie de l’opération Barbarossa qui se déroule du 22 juin 1941 à fin décembre 1941 quand la Wehmacht comprend qu’elle ne pas avancer plus avant, qu’elle ne pourra pas anéantir l’Armée Rouge, considérée pourtant comme une armée d’incapables. Après un long préambule sur les atermoiements de Hitler qui tient à attaquer l’URSS mais sans ennemis dans le dos (il va même jusqu’à envisager une alliance avec la Pologne) et les craintes de Staline qui sait les faiblesses de son armée et qui aimerait gagner du temps -d’où le pacte de non-agression-, les deux auteurs déroulent l’invasion de l’URSS et surtout la violence inouïe qui va s’abattre sur les soldats et la population soviétique, faisant 5 millions de morts en 200 jours.



Ce qui est frappant dans cette longue démonstration historique, c’est le choix de la violence par les Allemands. Or, certaines populations (notamment les Ukrainiens) ont accueilli l’arrivée de la Wehmacht avec beaucoup d’espoir, celui de pouvoir se débarrasser des communistes. Mais les Allemands ne l’ont pas compris, dans leur arrogance et leurs préjugés, ils ont multiplié les exactions, s’aliénant ainsi les territoires occupés. Du côté de l’Armée rouge, on est effaré par l’impréparation des soldats, la médiocrité voire l’absence de communications entre les différentes unités, groupes de combattants qui attaquaient sans savoir où se trouvaient ennemis ou amis. Sans oublier la violence exercée par la Stavka, le haut commandement où siège Staline en personne, qui impose les mouvements de troupes, les positions à tenir ou à enlever sans tenir compte de la réalité du terrain, des forces en présence et envoyant comme chair à canon des milliers de soldats peu armés (parfois, les soldats doivent partager des fusils…), mal commandés et qui sont pris entre le feu des Allemands et celui du NKVD. Malgré tout, l’Armée rouge résiste, se réorganise et tient face aux armées allemandes qui vont s’enliser dans ces territoires immenses. Les survivants accuseront plus tard dans leurs mémoires le fameux hiver russe pour justifier leurs échecs mais ce sont leur aveuglement, leur arrogance et l’immensité du territoire qui les ont fait perdre.



1682 pages… C’est long mais j’ai appris des faits que j’ignorais encore.



Challenge Pavés 2024

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Joukov : L'homme qui a vaincu Hitler

Voilà un travail d’historien comme on aime : sérieux, riche en faits, sans imprécations ni indignations, gardant ses distances avec son objet ; et qui prend néanmoins le risque de porter des jugements après un travail d’investigation minutieux.

La biographie de Joukov dépasse l’histoire de son personnage puisqu’elle se confond en large part avec celle de la Deuxième Guerre mondiale. Joukov n’a certes pas vaincu Hitler seul, mais son rôle a été probablement le plus important dans l’ensemble des généraux des forces opposées à l’Allemagne.

À propose de Staline, nos auteurs échappent à une diabolisation réductrice sans éluder sa responsabilité dans l’impréparation militaire de l’URSS à l’agression nazie (purge de la moitié des officiers supérieurs, myopie quant aux intentions de Hitler). Joukov n’est pas totalement épargné dans la mesure où il joué un rôle majeur à l’état-major général durant les cinq mois qui ont précédé la guerre. Le livre, prenant la hauteur suffisante, explique que l’Union soviétique a abordé la guerre avec une doctrine militaire rudimentaire créée dans l’urgence de la Révolution lorsque l’armée rouge manquait cruellement de responsables qualifiés, la majeure partie des officiers ayant rejoint les armées blanches. Comme dans les premiers temps des guerres de la Révolution française, une doctrine délaissant les manœuvres savantes pour favoriser l’offensive avec de gros bataillons ; et ne préparant nullement à une stratégie défensive. Staline pense à tort (mais il n’est pas le seul à l’époque), que la guerre de l’Allemagne contre la France et l’Angleterre sera longue, que les deux adversaires s’épuiseront mutuellement.

Dans les dix premiers jours de l’invasion, du 22 au 31 juin, Joukov joue un rôle essentiel pour mettre en place ce qui permettra peu à peu à l’URSS de survivre à la terrible débâcle : mesures de court-terme avec l’organisation de contre-offensives locales (d’ampleur forcément limitée), création de la Stavka, avec un Staline comme « guide » direct pour alléger la lourdeur des procédures ; mesures de long-terme avec des plans de création de plusieurs échelons de résistance dans les lignes de défense.

Joukov ne fume ni ne boit ; maniaque dans la perfection professionnelle, il met la discipline au-dessus de tout. Il veut tout voir, mais il sait déléguer. Un homme capable de dormir deux heures par jour pour abattre le travail de cinquante ; dur pour lui et les autres, parfois de façon contre-productive. Avec le courage de s’opposer à Staline pour faire prévaloir son point de vue. Mégalomane ? Sûrement, mais il a quelques raisons de l’être. "Le 24 juin 1945, presque quatre ans jour pour jour après l'invasion allemande, Joukov connaît son apothéose de soldat. Sous une pluie fine et un ciel bas, il pénètre à 10 heures sur la place rouge, immense, frémissante d'oriflammes. Mille quatre cents musiciens entament le " je suis glorifié" de Glinka, cher au coeur de tout Russe.



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Joukov : L'homme qui a vaincu Hitler

Même si les mémoires de Joukov sont parues, il ne faut pas s'y fier, entre censure et réécriture de l'Histoire selon les auteurs, qui ont effectué un travail important sur ce personnage hors normes et le mettre à portée de tous. J. Lopez, spécialisé dans la seconde guerre mondiale, à commis différents ouvrages à ce sujet de grande qualités.

Même si la biographie est celle du maréchal Joukov, l'ombre de Staline rodé dans toute l'œuvre tellement leurs destins sont imbriqués.



Première partie un peu lente, détaillée, mettant en parallèle la montée de la carrière de Joukov avec l'avènement et la consolidation du régime bolchevique de la Russie de l'entre deux guerres. Joukov n'est pas encore suffisamment important pour avoir été victime des grandes purges politiques qui décapitèrent l'armée. Même si le sujet est intéressant il reste présenté de façon académique et presque ennuyeuse.

Vu le pavé, là le lâche abandon guette.



Mais...



La deuxième partie, celle de l'avènement du chef de guerre Joukov, jusqu'aux plus hautes fonctions militaires et étatiques, est passionnante.

Les différentes batailles sur le front de l'Est sont bien exposées, ainsi que les batailles militaro-politiques et celles des egos entre les grands chefs d'armée, orchestrées le plus souvent par un Staline omniprésent.

Un reproche, la bataille pour Stalingrad est trop vite abordée à mon goût, heureusement il existe des ouvrages specifiques sur ce tournant historique de la WW2.

A mon avis, sur ce chapitre, l'œuvre ne met pas assez en exergue l'effroyable coût humain de toutes ces batailles ; elle reste très descriptive, distanciée.



Grandeur et déclin d'une icone militaire et guerrière.

La troisième et dernière partie raconte le destin après guerre de celui qui aurait pu être le maître du Kremlin s'il avait été plus politique, selon les auteurs.

Cette partie est plus superficielle et présente parce que la vie et l'œuvre de Joukov ne sont pas terminées, mais elle semble superfétatoire. La légende Joukov, chef de guerre majeur de la WW2, atteint son zénith avec la prise de Berlin ; la vie politique désordonnée d'un militaire jusqu'à la moelle, personnage d'envergure imprégné de stalinisme, n'a que peu d'importance s'il ne peut simposer au sommet ; il est et restera celui "qui a vaincu Hitler " militairement.



Les auteurs, tout en restant plutôt favorables à Joukov sans verser dans l'hagiographie, mettent bien en exergue ses nombreux défauts, dont son incommensurable vanité, et livrent une biographie qui intéressera fortement les passionnés de cette époque.
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Les maréchaux de Staline



Ce livre qui déroule les biographies de 17 des principaux maréchaux soviétiques actifs durant le deuxième guerre mondiale peut paraître trop austère pour une lecture de vacance. Il semble n’être proposé qu’à des spécialistes de la période stalinienne ou à des commentateurs militaires des opérations sur le front de l’Est. Il est vrai que, comme tout ce que publie Jean Lopez, l’ouvrage est sérieux. On y trouve cependant, au fil des pages, quelques anecdotes qui, malgré la gravité des sujets abordés, présentent des saveurs délectables. J’adore en particulier cette histoire de Staline invitant pour la première fois chez lui le maréchal Vassilevski, un ancien séminariste dans sa jeunesse à l’instar de Staline lui-même, et lui demandant pourquoi il n’est pas devenu pope. « Un peu embarrassé, écrit Vassilevski dans ses mémoires, je répondis que ni moi ni mon père ne l’avions souhaité et que du reste, aucun des fils de la famille n’était resté pratiquant. » Un peu taquin, Staline lance : « Tiens, tiens vous n’en aviez pas le désir. Mais Mikoïan [Lopez ne le précise pas en note, mais Anastase Mikoïan fut responsable notamment, avec Béria, du massacre de katyn] et moi voulions devenir prêtres à la sortie du séminaire. On ne nous a pas pris ; je me demande encore pourquoi. Nous ne le savons toujours pas aujourd’hui. » On imagine volontiers Vassilevski en sueur, respirant un grand coup du ton léger pris par la conversation. Mais Staline, un peu grondeur, poursuit : « Vous n’envoyez aucun subside à votre père, est-ce vrai ? » Et à Vassilevski sous-entendant que son père était un douteux réactionnaire puisque resté pratiquant orthodoxe : « Si votre père est resté englué dans la religion, c’est peut-être que personne ne l’aidait ? ça n’est pas très bien, camarade Vassilevski. » Staline, le plus grand bourreau du peuple russe, dont l’humour faisait transpirer ses hommes liges, était resté par ailleurs un excellent fils, allant voir chaque année sa vieille mère en Géorgie. Avec lui on ne badinait pas avec la morale familiale. Le ton était comminatoire. Vassilevski se crut contraint d’obtempérer et, depuis lors, envoya régulièrement à son père une somme susceptible de lui permettre de vivre. Lopez montre ainsi, au détour de savantes analyses, que Staline restait un personnage étonnant et imprévisible dans ses nombreuses facettes.



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Barbarossa : 1941. La guerre absolue

L’ouvrage des deux compères est chargé, autant que cette opération qui est incroyablement décrit dans sa préparation, son exécution et par les vins équin es de c’elle ci. La genèse est pour moi le plus intéressant dans cet ouvrage et rend l’envie de poursuite en avant frénétique.
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Les maréchaux de Staline

Un chapitre, un maréchal. L'idée était bonne car du coup, le livre peut se lire dans le désordre pour un sujet passionnant.

Hélas le livre est un véritable calvaire à lire. le style est lourd et fait trop la part belle aux opérations militaires et laisse de côté une description psychologique des protagonistes.

J'ai donc abanndonné la lecture du livre, peut-être en reprendrais-je la lecture plus tard dans de meilleurs dispositions.

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Combattre pour l'Ukraine : Dix soldats raco..

Le 24 février 2022, Vladimir Poutine déclenchait une « opération militaire spéciale », son but, était de « démilitariser et dénazifier l’Ukraine ». Un an plus tard, où en est-on ?

Le peuple ukrainien n’a pas abdiqué, une armée de volontaires est entrée en résistance pour ne pas laisser les russes conquérir toute l’Ukraine, à l’exemple du Donbass, en guerre depuis 2014, année de l’annexion de la Crimée par la Russie.

Lasha Otkhmezuri, Docteur en Histoire spécialiste de l’Histoire russe, est allé à la rencontre d’une poignée de volontaires qui ont (re)pris les armes en février 2022. À travers ces dix témoignages, on entend le courage, la dignité, le refus de courber la tête, la détermination, la foi en l’Ukraine, qu’il faut défendre coûte que coûte, pour son peuple, mais également pour garantir la paix en Europe. L’admiration aussi pour le président Zelenski, qui a choisi de rester dans son pays envahi et massacré, son discours du 22 février résonne dans toutes ces têtes.



Celle de Stanislas, 33 ans, journaliste qui a été enfermé dans le « Dachau de Donetsk », dans le Donbass, et qui a repris les armes. Maria, 48 ans, lieutenante et commandante d’un bataillon, mère de trois enfants dont l’un s’est également porté volontaire. Rouslan, 30 ans, combattant du régiment Azov, l’élite des forces armées ukrainiennes, il vient de perdre une jambe et attend une prothèse. Ihor, 47 ans, chef d’entreprise et père de trois enfants. Maksym, 20 ans, étudiant en biologie et engagé volontaire depuis février 2022. Gundars, 52 ans, letton, engagé volontaire. Yuriy, 40 ans, russe combattant du côté des ukrainiens, habitait Boutcha et y a résisté face aux attrocités commises par les russes. Vano, 52 ans, géorgien engagé depuis 2014 dans le Donbass, n’a pas vu sa famille depuis 9 ans. Ilya, russe de 35 ans, a rejoint les combattants ukrainiens en 2014, sa tête est mise à prix.



« Nous sommes une nation très déterminée et nous allons nous battre afin de dissuader quiconque de venir nous anéantir » - Maria.

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Combattre pour l'Ukraine : Dix soldats raco..

A ma connaissance, c'est le premier livre de témoignage de terrain dans cette guerre. Une femme et neuf hommes, pour la plupart des citoyens ordinaires et non des soldats professionnels, racontent leur guerre contre les forces d'invasion russes en Ukraine et les raisons qui les ont déterminés a risquer leur vie. De fait, parmi les dix combattants, il y a un Letton, un Ouzbeque, deux Géorgiens et un Russe (!). Dans leur cas, ce n'est donc pas le patriotisme ukrainien qui est la motivation déterminante, mais le leur (y compris russe) puisqu'ils pensent que leur propre nation est mis en péril par la politique d'expansion russe. Il me semble aussi discerner chez tous un caractere indépendant combiné a un certain gout du risque.



En partant du principe que les conflits entre nations ont presque toujours des racines multiples et enchevetrées, j'évite de prendre parti dans une guerre sur une base idéologique, mais il est difficile de ne pas prendre parti dans celle-ci. Mon intéret est néanmoins d'abord social et psychologique. Les témoignages de ce livre montrent en effet que le patriotisme peut générer un courage habituellement réservé aux héros de cinéma. Courage ne signifie bien-sur pas cette absence de peur qui caractérise les fanatiques ou les psychopathes, mais la motivation et la force de volonté pour surmonter la peur. Sur le plan social, ces témoignages de courage et les succes de la résistance ukrainienne montrent qu'une armée principalement de milice appuyée par des soldats professionnels dans les armes techniques peut faire face a une agression par une armée, meme supérieure en nombre, de conscrits et de professionnels. Or, une armée de milice coute moins cher en temps de paix et, de plus, il parait difficile d'entrainer des citoyens-soldats dans une guerre de conquete.



Dans sa remarquable conclusion, l'auteur nous livre ses réflexions d'historien sur l'avenir de l'Europe et de l'Ukraine apres cette guerre. Selon lui, une nouvelle Europe pourrait naitre dans laquelle l'actuel surpoids géopolitique franco-allemand serait réduit au profit des pays d'Europe Centrale (notamment la Pologne) qui non-seulement amorcent un réarmement massif en réaction a cette guerre mais, pense l'auteur, pourront également constituer par la suite un puissant bloc européen avec l'Ukraine.
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Combattre pour l'Ukraine : Dix soldats raco..

Lasha Othkmezuri transcrit puis traduit la parole de témoins engagé.e.s dans le combat, rencontré.e.s en divers lieux (à domicile, en hôpital...). Ce travail littéraire donne lieu à une énonciation ambivalente, entre témoignage oral et littérature, qui brouille les pistes mais atteint son but : celui de nous transmettre le vécu et les motivations de celles et ceux qui défendent l'Ukraine aujourd'hui.
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Barbarossa : 1941. La guerre absolue

Livre fleuve ne relatant que la première année de l'invasion de jujn à décembre 1940.

Le livre commence par une analyse très fouillée de la genèse, partant des années 20 et de la théorisation élaborée dans Mein Kampf de l'expansion à l' Est du futur Reich.

Le récit est fascinant par l'incroyable déchaînement de violence déclenché par ce conflit.

La taille du livre cependant (950 p.) est cependant rédhibitoire avec un luxe de détails qui en fait plus un livre pour historiens qu'un livre d'histoire pour le lecteur moyen.

On en ressort cependant durablement marqué par la relation de toutes ces destinées individuelles fracassées, qui ponctue tout le livre.
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Joukov : L'homme qui a vaincu Hitler

Excellent ouvrage, remarquablement écrit et parfaitement documenté. Les auteurs révèlent une connaissance approfondie de l'Armée rouge, de ses chefs et de son fonctionnement. Sont mis en relief :

- la dictature néfaste et impitoyable du parti communiste sur l'armée,

- les ravages provoqués par les purges sanglantes de 1937-38,

-l'impréparation en 1940,

- l'indifférence aux pertes humaines,

- l'indiscipline, le pillage, les exactions,

- l'exercice du commandement par la terreur et la brutalité,

- la mise en concurrence permanente des principaux chefs et la haine réciproque qui en découle,

- la soumission aveugle à Staline,

- le mensonge à tous les niveaux, y compris dans l'écriture de l'Histoire et des mémoires (dont ceux de Joukov),

- la désorganisation permanente inhérente à l'âme russe.

Quant à Joukov, il fut un bon bolchévique de son temps, homme de guerre du type "self made man", brutal, cynique, dissimulateur, mais d'une volonté inflexible et d'un courage sans faille. Principal artisan de la victoire à l'Est, due bien plus à la masse d'hommes et de matériel et au courage des combattants qu'à une stratégie géniale ou à une tactique remettant en cause les principes fondamentaux de la guerre.



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Barbarossa : 1941. La guerre absolue

Enfin un ouvrage, structuré qui laisse à considéré la vision " scientifique ", preuves à l'appui. Un travail de géant qui n'oublie rien, d'un coté comme de l'autre, la gigantesque épreuve de force qui a opposées deux totalitarismes.

La seule chose que je puis dire, et c'est tout l'intérêt de cet ouvrage Universitaire, c'est que j'ai compris ce qui a animée l'âme russe, qui excelle dans la souffrance, mais qui au bout du compte est aussi négationniste que l'Hitlérisme.

La joie dans la souffrance, aucun peuple européen ne peut s'en prévaloir. 1 Allemands pour 7 Russes, voilà le constat chiffrable.

De plus la politique aberrante d'un Adolf auréolé de sa magnifique stratégie à l'ouest : Merci Manstein, lui a donné les éléments inappropriés pour s'envisager comme Alexandre.

On voit bien que la victoire a été gâchée devant Moscou, en dépit de l'excellence de ses techniciens, ainsi que du commandement qui donne libre court, au début, à l'initiative personnelle.

Cette volonté romanesque de mettre la volonté comme moteur de toute action, a paralysé une formidable machine de guerre à la dernière station de tram de Moscou.

L'introduction de ce choc de titans mérite une suite, car dans notre France pacifique, nous n'avons accès qu'à des mémorandum anglo-saxon qui ne laisse poindre aucunement la simple réalité des faits.

Enfin un ouvrage de référence, qui peut être pris comme référence et qui surtout, nous fait admettre que sans les russes l'Europe serait, peut-être germanique.

Mais cela reste, bien entendu, du registre du fantasme.

Cette attaqué cruelle, sans morale, dictée simplement par des considérations de races, ne trouve pas dans nos confortables gourbis occidentale, l'échos que ce choc a révélé sur les décennies à venir.

Merci messieurs Lopes et Otkhmezuri pour ce travail conséquent, qui peut être considéré comme une référence, je le redit, un manuel pratique pour l'historien qui s'aventure dans les contrées sombres de l'Est.

Une suite s'impose sur l'implosion du commandement ,nazi, les erreurs tournées en en accumulation de connaissances, grâce au brutal Joukov, une cohésion opérative qui trouve son succès en 44 avec l'opération Bragation.

Les réalités d'aujourd'hui me font penser que le russe se soigne qu'avec des pis à lait, et que les erreurs d'aujourd'hui, face à l'Ukraine ont comme un goût de déjà-vu : La masse ne compense pas la qualité.

De plus l'Ukraine se bat pour son sol, comme les russes le 22 juin 41.
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Barbarossa : 1941. La guerre absolue

Cet ouvrage constitue une référence incontournable sur cette question : il est le fruit de plusieurs années de recherches approfondies parmi les sources directes, notamment les archives allemandes (Jean Lopez est germaniste) et russes (Lasha Otkhmezuri sait le russe, l'ukrainien et le géorgien) et ce travail a été « digéré », médité et utilisé pour rédiger un livre inévitablement (nécessairement) long mais très lisible parce que bien structuré et bien écrit. On se réjouira de voir qu’un ouvrage français soit aussi ambitieux et riche que les ouvrages de référence allemands ou anglo-saxons. En outre, le fait qu’il résulte d’une collaboration harmonieuse et complice entre deux historiens de pays différents en augmente l’intérêt : comme le dit, sauf erreur de ma part, Léopold Sedar Senghor, « Les grandes civilisations sont métisses », que le métissage soit physique ou intellectuel.



Ce livre se situe dans la lignée de la révision de l'analyse de l’Histoire du front russe (1941-1945), laquelle a été largement renouvelée depuis la fin du XXe siècle. En particulier, on a ainsi largement dissipé les mythes que les généraux allemands vaincus avaient habilement diffusés dès 1945 et pendant plusieurs décennies avec la bienveillante complicité de nombreux responsables et historiens anglo-saxons, par exemple :

- l'opposition entre la compétence (touchant à l'infaillibilité) des généraux allemands face à la désastreuse incompétence d'Hitler alors que, en réalité, certaines erreurs très lourdes, comme la légèreté du traitement de la question cruciale de la logistique sont à imputer aux généraux allemands, lesquels se confinaient seulement au côté « technique » de leur métier sans en voir, volontairement ou non, les aspects stratégiques, voire politiques ;

- l'opposition entre la Wehrmacht « propre » et les SS criminels :

. le livre démontre que les généraux allemands étaient complètement au courant du caractère criminel et génocidaire des projets d'Hitler (non-respect des conventions de Genève, planification de l’assassinat des « commissaires politiques » et des Juifs, planification de l’extermination par la faim de millions de personnes), etc. et qu’ils ne s’y sont pas opposés, certains faisant même preuve de « zèle » pour aider les SS et autres Einsatzgruppen à commettre leurs crimes ;

. pire, il montre que de très nombreux – peut-être la majorité – Allemands « ordinaires » commirent impunément, voire avec l’approbation de leur hiérarchie, une multitude de crimes allant souvent jusqu’au meurtre gratuit ; l’ouvrage contient notamment un développement passionnant sur la tradition de la violence dans l’armée allemande en se référant notamment à une étude majeure réalisée par une germaniste étasunienne (« Absolute Destruction : Military Culture and the Practices of War in Imperial Germany » - Isabel Hull) ; on avait un un avant-goût de ces pratiques lors de la campagne de Pologne (septembre 1939) et de la bataille de France (assassinats répétés de militaires coloniaux français, en particulier des Noirs).

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Barbarossa : 1941. La guerre absolue

Jusqu’à présent, aucun adversaire, a l’Ouest comme à l’est, n’a été à la hauteur de notre volonté de vaincre, de notre instinct pour l’attaque. Ces unites, parmi les plus médiocres, pénètrent en Biélorussie.

Après des combats devant Sloutsk et Bialystok qui lui coûtèrent 186 pertes. Avant qu’une délégation n’atteigne le village , les habitants sortirent leur drapeaux blancs. Ils offrent le pain et le sel, en signe de bienvenue pour les 2000 juifs assassines Quelques jours après le massacre de Bialystock. le général Pavlov est arrêté par le NKVD puis est torture par le Torquemada rouge. Des deux côtés des troupes politiques sont sur le terrain et monopolise l’effort de guerre. Les allemands tentent de présenter leur invasion comme une opération pan européenne en appelant à eux des contingents venant des pays occupés. L’enfer de Dante lui meme est inspire de cet épisode. Hitler choisit de coopérer. Il est issu d’un monde alpin dont les préoccupations sont éloignées de celles de la Prusse, des baltes allemands. Jamais il n’avouera de sympathie pour le monde russe. Il préférait le vieux reich. Il préférait aller à pied dans les Flandres. Aucun auteur russe n’existe dans sa bibliothèque. A la différence d’un Himmler dont le père a été précepteur de russe. Existe t’il pire moment pour découvrir un pays. Depuis la guerre d’Ukraine, je n’ai jamais connu comme d’autre, la géographie de ses contrées. L’oblast de Tchernobyl me fait peur.

J’entends Tchernobyl. De la signature du pacte Ribbentrop-Molotov, en août 1939 jusqu’à l’effondrement français de juin 1940, la politique affichée va bien au- dela. La raspoutitsa est la période des sans chemins. La Russie est une noix très dure.
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Barbarossa : 1941. La guerre absolue

Un super livre d' 1,400 kg ! 850 pages (hors notes) !

Murphy surveillait ma lecture 😼.

Pas évident de déplacer ce gros livre dans les transports, sa lecture était donc uniquement à la maison 😊🏡.

Aux éditions @passescomposes Jean Lopez et Lasha Otkhmezuri se réunissent pour réaliser cet ouvrage sur l'opération Barbarossa marquant l'invasion de la Russie le 22 juin 1941 brisant le pacte Germano Soviétique de non agression.

Pour Hitler la Russie n'est qu'un lieu où se trouve du fer, du charbon et du blé. Mais assez rapidement le constat se dessine face à la défense farouche de l'armée Rouge pourtant surprise et non préparée : l'Allemagne ne pourra occuper l'URSS comme elle a occupée la France. Ce livre retrace le premier semestre de l'invasion dans des combats de ces deux armées aux régimes les plus brutaux et une occupation d'une extrême violence declanchant des famines, des exécutions en masse de civils, de juifs et de prisonniers de guerre soviétiques. Le chapitre concernant l'encerclement de Leningrad est poignant.

✉ Extrait d'une lettre d' Heinrici à sa femme (un général allemand)

" Nous sommes dans la plus grande détresse. L'ennemi attaque nos nouvelles positions comme un enragé. Nos gens sont épuisés à l'extrême. Avec ça -20°de froid et un vent glacé 💨❄ . La situation est horrible comme jamais...ce qu'on exige des hommes est surhumain".

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Les maréchaux de Staline

Voilà un beau livre à lire et à posséder. 🛑LES MARÉCHAUX DE STALINE de Jean Lopez et Lasha Otkhmezuri aux @editions.perrin

Plusieurs portraits dans cet ouvrage unique en son genre, qui s'appuie sur des sources exclusivement russes, explique la logique à l'oeuvre dans les choix militaires et humains de Staline. Il donne à suivre des parcours individuels stupéfiants, parfois tragiques, quelque fois rocambolesques, toujours inattendus. Le récit de ces dix-sept vies parallèles compose ainsi une fresque immense qui va de la Première Guerre mondiale à la crise des fusées à Cuba, de l'océan Pacifique à Berlin, des défilés glorieux sur la Place rouge aux geôles de la Loubianka.



🛑C'est sur ROKOSSOVSKI que j'ai décidé d'écrire. "Je suis le maréchal le plus malheureux. En Russie on me considère comme un polonais et en Pologne comme un Russe."Bel homme d'1m95, yeux bleus, voix douce, poli, solide, mâture, patient, intègre, courageux,diplomate. Il est proche du prince charmant 🤴😁. Il sera récompensé d'une montre en or gravée à son nom.

Arrêté par le NKVD pour trahison il sera enfermé à la prison Kresty de Leningrad. Battu jour et nuit durant des semaines il perdra toutes ses dents. Il refusera pendant ces 34 semaines d'avouer quoi que ce soit. Il sera libéré sans explications en mars 1940 restauré dans son grade et son commandement dans la cavalerie.

🛑 Alors que la guerre avance avec ses batailles, il sera le plus proche de Berlin mais Staline l'appelle et lui dit "C'est Joukov qui prendra Berlin".



🛑 ROKOSSOVSKI sera reçu par STALINE en 1948 lui avouant avoir du mal à le regarder dans les yeux car il a été arrêté injustement et cela l'inquiéte beaucoup.Il lui offrira 12 bouteilles de vin 🍷et 3 bouquets de roses🌹qu'il a confectionné lui même, les mains en sang.

Il eu l'honneur de commander la parade de la victoire sur la place Rouge le 24 juin 1945.

Après-guerre, en Pologne, il devient maréchal et ministre de la Défense de ce pays.

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Barbarossa : 1941. La guerre absolue

Il n’est pas et il n’y eut jamais de guerre « propre » mais certaines repoussent les limites de l’horreur et de la folie humaine. L’invasion de la Russie Soviétique par l’Allemagne nazie atteint un degré inégalé dans ce domaine. Les auteurs de cette somme (900 p.) en analysent de manière précise et documentée les préparatifs,le déroulement et tous les aspects ( militaires, économiques , géopolitiques, humains). De cette lecture , il ressort plusieurs faits : le calvaire vécu par les peuples des régions impliquées pris entre la mégalomanie raciste d’Hitler et la paranoïa stalinienne , l’incompétence , l’aveuglement , la soumission des castes militaires et politiques, l’ensauvagement des troupes soumises à des conditions intolérables. Ne pas oublier aussi le prix exorbitant que paya le peuple russe en usant l’armée allemande ce qui permis la victoire finale .Un remarquable travail d’historien qui éclaire le passé et rend plus lisible le présent.
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Barbarossa : 1941. La guerre absolue

Magistral. Une analyse fouillée des archives. Des passages sidérants sur le mépris de la vie humaine chez les belligérants. Alors, on se perd un peu dans les listes d'unités citées, mais les descriptions sont vivantes, les cartes viennent régulièrement appuyer le déroulement des opérations. Seul regret, on reste un peu sur notre faim quand ça s'arrête début 1942 !
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Les maréchaux de Staline

Une belle brochette de maréchaux avec des brochettes de médailles, comme dans mon souvenir. Les simples soldats en avaient nettement moins, mais ils les arboraient pour les fêtes de la victoire. Ces généraux ont eu une existence hors du commun, sauf ceux qui ont été fusillés. L’auteur, outre les faits d’armes de la “grande guerre patriotique, montre comment Staline régnait par la terreur, quand on entrait dans le bureau du Vojd’ on ne savait pas les conditions de sortie. Les rivalités entre les maréchaux étaient violentes, on connait surtout celle de Joukov et Koniev, mais les autres se détestaient à de rares exceptions. Beaucoup étaient brutaux et peu avares de la vie de leurs soldats, allant pour certains jusqu’à les frapper. Beaucoup d’erreurs ont été commises, avec à la clé des centaines de milliers de victimes. Mais comme a dit Staline, on ne juge pas les vainqueurs… ni les vingt-cinq millions de victimes.
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Barbarossa : 1941. La guerre absolue

Les six premiers mois de l'opération Barbarossa, l'invasion de la Russie stalinienne par l’Allemagne hitlérienne. une vision tant stratégique que tactique tant du coté allemand que soviétique.



Ici pas de politique fiction, mais une description précise des hommes, du matériel et des combats, donnant corps au concept de guerre totale.



les 6 premiers mois d'une campagne qui vit l'armée russe détruite deux fois et reconstruite deux fois quand l'Allemagne se voit conduite à la paralysie et au reflux.

un livre dense, facile d'accès à qui s'intéresse à cette période et permet de sortir des attendus classiques sur les russes ou les allemands.



A lire absolument
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