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Critiques de Lasha Otkhmezuri (45)
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Barbarossa : 1941. La guerre absolue

Un super livre d' 1,400 kg ! 850 pages (hors notes) !

Murphy surveillait ma lecture 😼.

Pas évident de déplacer ce gros livre dans les transports, sa lecture était donc uniquement à la maison 😊🏡.

Aux éditions @passescomposes Jean Lopez et Lasha Otkhmezuri se réunissent pour réaliser cet ouvrage sur l'opération Barbarossa marquant l'invasion de la Russie le 22 juin 1941 brisant le pacte Germano Soviétique de non agression.

Pour Hitler la Russie n'est qu'un lieu où se trouve du fer, du charbon et du blé. Mais assez rapidement le constat se dessine face à la défense farouche de l'armée Rouge pourtant surprise et non préparée : l'Allemagne ne pourra occuper l'URSS comme elle a occupée la France. Ce livre retrace le premier semestre de l'invasion dans des combats de ces deux armées aux régimes les plus brutaux et une occupation d'une extrême violence declanchant des famines, des exécutions en masse de civils, de juifs et de prisonniers de guerre soviétiques. Le chapitre concernant l'encerclement de Leningrad est poignant.

✉ Extrait d'une lettre d' Heinrici à sa femme (un général allemand)

" Nous sommes dans la plus grande détresse. L'ennemi attaque nos nouvelles positions comme un enragé. Nos gens sont épuisés à l'extrême. Avec ça -20°de froid et un vent glacé 💨❄ . La situation est horrible comme jamais...ce qu'on exige des hommes est surhumain".

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Barbarossa : 1941. La guerre absolue

Livre fleuve ne relatant que la première année de l'invasion de jujn à décembre 1940.

Le livre commence par une analyse très fouillée de la genèse, partant des années 20 et de la théorisation élaborée dans Mein Kampf de l'expansion à l' Est du futur Reich.

Le récit est fascinant par l'incroyable déchaînement de violence déclenché par ce conflit.

La taille du livre cependant (950 p.) est cependant rédhibitoire avec un luxe de détails qui en fait plus un livre pour historiens qu'un livre d'histoire pour le lecteur moyen.

On en ressort cependant durablement marqué par la relation de toutes ces destinées individuelles fracassées, qui ponctue tout le livre.
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Barbarossa : 1941. La guerre absolue

Cet ouvrage constitue une référence incontournable sur cette question : il est le fruit de plusieurs années de recherches approfondies parmi les sources directes, notamment les archives allemandes (Jean Lopez est germaniste) et russes (Lasha Otkhmezuri sait le russe, l'ukrainien et le géorgien) et ce travail a été « digéré », médité et utilisé pour rédiger un livre inévitablement (nécessairement) long mais très lisible parce que bien structuré et bien écrit. On se réjouira de voir qu’un ouvrage français soit aussi ambitieux et riche que les ouvrages de référence allemands ou anglo-saxons. En outre, le fait qu’il résulte d’une collaboration harmonieuse et complice entre deux historiens de pays différents en augmente l’intérêt : comme le dit, sauf erreur de ma part, Léopold Sedar Senghor, « Les grandes civilisations sont métisses », que le métissage soit physique ou intellectuel.



Ce livre se situe dans la lignée de la révision de l'analyse de l’Histoire du front russe (1941-1945), laquelle a été largement renouvelée depuis la fin du XXe siècle. En particulier, on a ainsi largement dissipé les mythes que les généraux allemands vaincus avaient habilement diffusés dès 1945 et pendant plusieurs décennies avec la bienveillante complicité de nombreux responsables et historiens anglo-saxons, par exemple :

- l'opposition entre la compétence (touchant à l'infaillibilité) des généraux allemands face à la désastreuse incompétence d'Hitler alors que, en réalité, certaines erreurs très lourdes, comme la légèreté du traitement de la question cruciale de la logistique sont à imputer aux généraux allemands, lesquels se confinaient seulement au côté « technique » de leur métier sans en voir, volontairement ou non, les aspects stratégiques, voire politiques ;

- l'opposition entre la Wehrmacht « propre » et les SS criminels :

. le livre démontre que les généraux allemands étaient complètement au courant du caractère criminel et génocidaire des projets d'Hitler (non-respect des conventions de Genève, planification de l’assassinat des « commissaires politiques » et des Juifs, planification de l’extermination par la faim de millions de personnes), etc. et qu’ils ne s’y sont pas opposés, certains faisant même preuve de « zèle » pour aider les SS et autres Einsatzgruppen à commettre leurs crimes ;

. pire, il montre que de très nombreux – peut-être la majorité – Allemands « ordinaires » commirent impunément, voire avec l’approbation de leur hiérarchie, une multitude de crimes allant souvent jusqu’au meurtre gratuit ; l’ouvrage contient notamment un développement passionnant sur la tradition de la violence dans l’armée allemande en se référant notamment à une étude majeure réalisée par une germaniste étasunienne (« Absolute Destruction : Military Culture and the Practices of War in Imperial Germany » - Isabel Hull) ; on avait un un avant-goût de ces pratiques lors de la campagne de Pologne (septembre 1939) et de la bataille de France (assassinats répétés de militaires coloniaux français, en particulier des Noirs).

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Barbarossa : 1941. La guerre absolue

Une étude historique d'une qualité exceptionnelle; par contre elle est assez volumineuse et je pense qu'elle plaira surtout aux passionnés et aux historiens.
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Barbarossa : 1941. La guerre absolue

Une érudition impressionnante, une analyse pertinente. Hitler a sous estimé la puissance du géant russe et surestimé celle de son armée dispersée sur un territoire immense. Plus grave, la guerre totale s'est accompagnée d'exactions et d'épuration ethnique organisées pour réaliser un "lebensraum" germanique au détriment des populations slaves. La cynique terreur stalinienne est aussi au rendez-vous de la guerre patriotique que le dictateur a tardé à considérer comme imminente. A lire
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Barbarossa : 1941. La guerre absolue

Cadeau de Noêl, démarré en janvier et fini en mars, il ne se lit pas en un coup mais de façon continue car passionnant de bout en bout. Et pour une personne qui n'a pas connu ces années là, la démence des faits apparaît peu à peu, comme un paysage à l'apparition de l'aube, graduellement mais inexorablement, de plus en plus précise, et intolérable dans ce cas précis.

Le personnage du Führer que l'on pensait satanique possédé se révèle être un calculateur froidement comptable exempt de toute compassion humaine même pour son propre "peuple", le personnage du Soviet Suprême un parvenu idéoloque paranoïaque, arriéré mais malin , tout autant insensible aux centaines de milliers d'humains qu'il fait assassiner et mourir de faim et de froid. Au passage, Lénine est également dévoilé...

La description des élites militaires (les gradés) aussi bien Allemandes que Soviètiques n'est pas moins glaçante. La compétition entre Généraux ou entre Chefs de divisions blindées (Gudérian et les autres) tout en étant humainement compréhensible (au sens de "identifiable") est aussi stupéfiante, comment ont-ils pu ne pas prendre en compte l'obscénité des conséquences de leurs actions? Tout cela pour un château et des terres et ses paysans,comme au moyen Age (Guderian)?

Le fonctionnement de la chaîne de décision (?) soviétique avec les doubles-commandes militaire professionnel et commissaire politique est sans concession, on comprend mieux l'incurie de ces sytèmes politiques basés sur la paranoîa (On est forcé de penser à l'actualité chinoise).

Un livre magnifique car incontournable - tout est présenté (avec bibliographie et références complètes) - on ne peut échapper à aucune des questions fondamentales touchant notre nature humaine..

Après une telle lecture on doit récupérer, comme après un deuil d'une personne chère, une certaine illusion que l'on avait de notre humanité.
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Barbarossa : 1941. La guerre absolue

Cet ouvrage de 1682 pages (oui, oui, vous avez bien lu) évoque la première partie de l’opération Barbarossa qui se déroule du 22 juin 1941 à fin décembre 1941 quand la Wehmacht comprend qu’elle ne pas avancer plus avant, qu’elle ne pourra pas anéantir l’Armée Rouge, considérée pourtant comme une armée d’incapables. Après un long préambule sur les atermoiements de Hitler qui tient à attaquer l’URSS mais sans ennemis dans le dos (il va même jusqu’à envisager une alliance avec la Pologne) et les craintes de Staline qui sait les faiblesses de son armée et qui aimerait gagner du temps -d’où le pacte de non-agression-, les deux auteurs déroulent l’invasion de l’URSS et surtout la violence inouïe qui va s’abattre sur les soldats et la population soviétique, faisant 5 millions de morts en 200 jours.



Ce qui est frappant dans cette longue démonstration historique, c’est le choix de la violence par les Allemands. Or, certaines populations (notamment les Ukrainiens) ont accueilli l’arrivée de la Wehmacht avec beaucoup d’espoir, celui de pouvoir se débarrasser des communistes. Mais les Allemands ne l’ont pas compris, dans leur arrogance et leurs préjugés, ils ont multiplié les exactions, s’aliénant ainsi les territoires occupés. Du côté de l’Armée rouge, on est effaré par l’impréparation des soldats, la médiocrité voire l’absence de communications entre les différentes unités, groupes de combattants qui attaquaient sans savoir où se trouvaient ennemis ou amis. Sans oublier la violence exercée par la Stavka, le haut commandement où siège Staline en personne, qui impose les mouvements de troupes, les positions à tenir ou à enlever sans tenir compte de la réalité du terrain, des forces en présence et envoyant comme chair à canon des milliers de soldats peu armés (parfois, les soldats doivent partager des fusils…), mal commandés et qui sont pris entre le feu des Allemands et celui du NKVD. Malgré tout, l’Armée rouge résiste, se réorganise et tient face aux armées allemandes qui vont s’enliser dans ces territoires immenses. Les survivants accuseront plus tard dans leurs mémoires le fameux hiver russe pour justifier leurs échecs mais ce sont leur aveuglement, leur arrogance et l’immensité du territoire qui les ont fait perdre.



1682 pages… C’est long mais j’ai appris des faits que j’ignorais encore.



Challenge Pavés 2024

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Barbarossa : 1941. La guerre absolue

Un ouvrage très complet et exhaustif sur cette opération militaire trop souvent réduite à des descriptions de combats dans d'autres ouvrages. On perçoit ici les enjeux militaires et diplomatiques qui ont conduit à cette invasion de l'URSS. Une somme !
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Barbarossa : 1941. La guerre absolue

Barbarossa n'est pas seulement la plus grande opération militaire de tous les temps, c'est l'affrontement de deux totalitarismes sanguinaires, de deux monstres dictateurs et une guerre inédite raciale et exterminatrice.



Jean Lopez et Lasha Otkhmezuri décrivent cette folie en près de 1000 pages, depuis les préparatifs aussi bien matériels qu'idéologiques jusqu'à l'échec allemand devant Moscou fin 1941. On imagine la somme de travail pour aboutir à cet ouvrage qui combine une vue panoramique du contexte et des opérations, associée à mille et un détails explicatifs tout en offrant une grande facilité de lecture.



Ce qui frappe d'abord c'est la démesure , celle des effectifs immenses des armées, de l'espace infini à parcourir et de la souffrance endurée par les peuples.



Ensuite la folie de Hitler et des nazis qui ne veulent pas seulement conquérir un territoire mais aussi massacrer ses habitants, qui n'hésitent pas à utiliser la famine comme arme contre les populations et les prisonniers, sans parler bien sûr de l'extermination des juifs.

Folie de Staline qui sacrifie en masse et instaure un climat de paranoïa en faisant exécuter tous ceux faiblissent à ses yeux, tout en continuant à purger les pseudos ennemis du peuple.

On sort de Barbarossa abasourdi par tant de violence, d'inhumanité, de sang, de sueur et de larmes.



Plusieurs idées reçues majeures sont réfutées par Lopez et Otkhmezuri : l'hiver n'a pas battu l'armée allemande, sa défaite était inévitable, l'industrie soviétique était supérieure à celle de l'Allemagne, la wehrmacht n'a pas les mains propres et fût aussi massacrante que les SS..etc.



Même s'il n'y a jamais de livre définitif on peut parier que celui-ci fera référence dans l'historiographie de la 2ème guerre mondiale.
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Barbarossa : 1941. La guerre absolue

Les six premiers mois de l'opération Barbarossa, l'invasion de la Russie stalinienne par l’Allemagne hitlérienne. une vision tant stratégique que tactique tant du coté allemand que soviétique.



Ici pas de politique fiction, mais une description précise des hommes, du matériel et des combats, donnant corps au concept de guerre totale.



les 6 premiers mois d'une campagne qui vit l'armée russe détruite deux fois et reconstruite deux fois quand l'Allemagne se voit conduite à la paralysie et au reflux.

un livre dense, facile d'accès à qui s'intéresse à cette période et permet de sortir des attendus classiques sur les russes ou les allemands.



A lire absolument
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Barbarossa : 1941. La guerre absolue

Ce livre fait partie de ceux que j'ai vraiment adoré lire sur la longueur, goûtant chaque référence.

J'aime cette période et j'ai déjà lu nombres d'ouvrages sur l'opération Barbarossa et j'apprécie vraiment cette "mini" bible...

L'opération Barbarossa, qui s'ouvre le 22 juin 1941, ne ressemble à aucune autre opération militaire dans l'Histoire. Elle met aux prises les deux systèmes militaires les plus puissants et les deux régimes les plus brutaux du moment.

D'échec, en mauvaise décision, de vengeance en malchance... de politique en géopolitique, d'égo en généraux dépassés (ou peu écoutés), cette période est fascinante et ce livre fait parti de mes livres de chevet sur la période (comme Koursk 1943, paru récemment).
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Barbarossa : 1941. La guerre absolue

Il est difficile de fermer ce livre de près de 1000 pages sans céder à l’admiration. Barbarossa 1941. La guerre absolue de Jean Lopez et Lasha Otkhmezuri n’est pas un essai de plus sur une des batailles les plus titanesques de l’Histoire, c’est une somme d’érudition et d’analyse, une œuvre à part entière.
Lien : http://www.lefigaro.fr/livre..
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Barbarossa : 1941. La guerre absolue

Enfin un ouvrage, structuré qui laisse à considéré la vision " scientifique ", preuves à l'appui. Un travail de géant qui n'oublie rien, d'un coté comme de l'autre, la gigantesque épreuve de force qui a opposées deux totalitarismes.

La seule chose que je puis dire, et c'est tout l'intérêt de cet ouvrage Universitaire, c'est que j'ai compris ce qui a animée l'âme russe, qui excelle dans la souffrance, mais qui au bout du compte est aussi négationniste que l'Hitlérisme.

La joie dans la souffrance, aucun peuple européen ne peut s'en prévaloir. 1 Allemands pour 7 Russes, voilà le constat chiffrable.

De plus la politique aberrante d'un Adolf auréolé de sa magnifique stratégie à l'ouest : Merci Manstein, lui a donné les éléments inappropriés pour s'envisager comme Alexandre.

On voit bien que la victoire a été gâchée devant Moscou, en dépit de l'excellence de ses techniciens, ainsi que du commandement qui donne libre court, au début, à l'initiative personnelle.

Cette volonté romanesque de mettre la volonté comme moteur de toute action, a paralysé une formidable machine de guerre à la dernière station de tram de Moscou.

L'introduction de ce choc de titans mérite une suite, car dans notre France pacifique, nous n'avons accès qu'à des mémorandum anglo-saxon qui ne laisse poindre aucunement la simple réalité des faits.

Enfin un ouvrage de référence, qui peut être pris comme référence et qui surtout, nous fait admettre que sans les russes l'Europe serait, peut-être germanique.

Mais cela reste, bien entendu, du registre du fantasme.

Cette attaqué cruelle, sans morale, dictée simplement par des considérations de races, ne trouve pas dans nos confortables gourbis occidentale, l'échos que ce choc a révélé sur les décennies à venir.

Merci messieurs Lopes et Otkhmezuri pour ce travail conséquent, qui peut être considéré comme une référence, je le redit, un manuel pratique pour l'historien qui s'aventure dans les contrées sombres de l'Est.

Une suite s'impose sur l'implosion du commandement ,nazi, les erreurs tournées en en accumulation de connaissances, grâce au brutal Joukov, une cohésion opérative qui trouve son succès en 44 avec l'opération Bragation.

Les réalités d'aujourd'hui me font penser que le russe se soigne qu'avec des pis à lait, et que les erreurs d'aujourd'hui, face à l'Ukraine ont comme un goût de déjà-vu : La masse ne compense pas la qualité.

De plus l'Ukraine se bat pour son sol, comme les russes le 22 juin 41.
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Barbarossa : 1941. La guerre absolue

Jusqu’à présent, aucun adversaire, a l’Ouest comme à l’est, n’a été à la hauteur de notre volonté de vaincre, de notre instinct pour l’attaque. Ces unites, parmi les plus médiocres, pénètrent en Biélorussie.

Après des combats devant Sloutsk et Bialystok qui lui coûtèrent 186 pertes. Avant qu’une délégation n’atteigne le village , les habitants sortirent leur drapeaux blancs. Ils offrent le pain et le sel, en signe de bienvenue pour les 2000 juifs assassines Quelques jours après le massacre de Bialystock. le général Pavlov est arrêté par le NKVD puis est torture par le Torquemada rouge. Des deux côtés des troupes politiques sont sur le terrain et monopolise l’effort de guerre. Les allemands tentent de présenter leur invasion comme une opération pan européenne en appelant à eux des contingents venant des pays occupés. L’enfer de Dante lui meme est inspire de cet épisode. Hitler choisit de coopérer. Il est issu d’un monde alpin dont les préoccupations sont éloignées de celles de la Prusse, des baltes allemands. Jamais il n’avouera de sympathie pour le monde russe. Il préférait le vieux reich. Il préférait aller à pied dans les Flandres. Aucun auteur russe n’existe dans sa bibliothèque. A la différence d’un Himmler dont le père a été précepteur de russe. Existe t’il pire moment pour découvrir un pays. Depuis la guerre d’Ukraine, je n’ai jamais connu comme d’autre, la géographie de ses contrées. L’oblast de Tchernobyl me fait peur.

J’entends Tchernobyl. De la signature du pacte Ribbentrop-Molotov, en août 1939 jusqu’à l’effondrement français de juin 1940, la politique affichée va bien au- dela. La raspoutitsa est la période des sans chemins. La Russie est une noix très dure.
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Barbarossa : 1941. La guerre absolue

Il n’est pas et il n’y eut jamais de guerre « propre » mais certaines repoussent les limites de l’horreur et de la folie humaine. L’invasion de la Russie Soviétique par l’Allemagne nazie atteint un degré inégalé dans ce domaine. Les auteurs de cette somme (900 p.) en analysent de manière précise et documentée les préparatifs,le déroulement et tous les aspects ( militaires, économiques , géopolitiques, humains). De cette lecture , il ressort plusieurs faits : le calvaire vécu par les peuples des régions impliquées pris entre la mégalomanie raciste d’Hitler et la paranoïa stalinienne , l’incompétence , l’aveuglement , la soumission des castes militaires et politiques, l’ensauvagement des troupes soumises à des conditions intolérables. Ne pas oublier aussi le prix exorbitant que paya le peuple russe en usant l’armée allemande ce qui permis la victoire finale .Un remarquable travail d’historien qui éclaire le passé et rend plus lisible le présent.
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Barbarossa : 1941. La guerre absolue

Est-ce c’est un livre Référence ? Sans le moindre doute oui .

Tous les aspects de cette opération, qui est bien plus qu’une opération militaire car c’est aussi une idéologie, qui est décrite dans ce livre. Une idéologie criminelle et genocidaire, car tout est planifié.

En face on retrouve un Staline complètement paranoïaque, qui prend plaisir à terroriser ses subalternes et son peuple. On y voit aussi un Staline qui va maîtriser tous les rênes du pouvoir, quelqu’en soit le coût, pour briser cette offensive Allemande.

Pour les habitués de la revue Guerre et Histoire on reconnaît tout de suite le style martial ( parfois péremptoire) et les thèses passionnantes des deux auteurs.

Un tout petit bémol. Je ne crois pas que tous les officiers généraux Allemands soient des nazis convaincus ( idéologiquement) ce qui n’excuse en rien leurs nombreux crimes. Pour certains c’était une adhésion de circonstance ou une simple convergence d’intérêts y compris financiers.......



La Guerre Absolue : c’est exactement ça !



A lire absolument.
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Barbarossa : 1941. La guerre absolue

Une somme d’histoire militaire et politique qui comble un vide réel subsistant jusqu’ici dans le travail en français sur la deuxième guerre mondiale.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2020/03/03/note-de-lecture-barbarossa-1941-la-guerre-absolue-jean-lopez-lasha-otkhmezuri/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Barbarossa : 1941. La guerre absolue

Jean Lopez, directeur de la rédaction de Guerres & Histoire, et Lasha Otkhmezuri, docteur en histoire, ont commis une étude magistrale intitulée Barbarossa et sous-titrée « 1941, la guerre absolue ». Nous avons en toute vérité énormément apprécié cette somme de 960 pages qui fourmille d’anecdotes, d’explications et d’analyses des plus éclairantes. Cette campagne peut en effet, de prime abord, sembler difficile à saisir dans son ensemble, car elle cumule les fronts, les attaques, les contre-attaques, les sièges, les retournements de situation les plus exceptionnels et improbables. Elle engloutit les soldats et ravage les terres. Des milliers de chars et d’avions entrent en service pour détruire l’ennemi. L’opération Barbarossa reste à ce jour la plus grande invasion de l’histoire militaire en termes d’effectifs engagés et de pertes cumulées.



Lancée le 22 juin 1941, un an jour pour jour après la signature de l’armistice avec la République française, Barbarossa fixe à quatre mois le délai nécessaire à l’anéantissement militaire de l’Union Soviétique. Pour l’anecdote, il faut savoir que Napoléon inaugura sa campagne de Russie le 24 juin 1812 avec la réussite que chacun connaît. De fait, les Allemands, conscients malgré tout du potentiel militaire russe à venir, veulent détruire rapidement les forces armées soviétiques, avant que celles-ci ne puissent déployer leurs forces dans toute leur étendue, et en exprimer toutes les dimensions.



Dès les premières lignes, nous lisons : « la Wehrmacht entame une guerre d’extermination et de colonisation ; l’Armée rouge et la population soviétique se vident de leur sang, prises entre les feux d’un ennemi sans pitié et les assauts de la terreur stalinienne ». Même au plus fort du conflit, Staline et les siens craignent des complots de l’intérieur alors que la majorité de la population russe ne pense qu’à une seule chose : survivre. Ainsi, les commissaires politiques soviétiques emprisonnent de nombreux russes, ce qui renforce leur défiance à l’endroit du régime. Des millions de prisonniers, politiques ou non, tentent de survivre au Goulag, tandis que la police politique - présente partout - est haïe. Sous le régime des soviets, la délation demeure une règle de savoir-survivre pour être bien considéré par les autorités.



Comme l’expriment très bien les deux auteurs, « l’opération Barbarossa cumule les particularités. A ce titre, elle occupe une place à part sans l’histoire militaire. Jamais, depuis les guerres de religion, un conflit militaire n’a été idéologisé à ce point. Des deux côtés des troupes politiques — SS/SD et NKVD – poursuivent des objectifs propres, dont de nombreux éléments sont néanmoins intériorisés par l’encadrement et la troupe. Les Allemands tentent de présenter leur aventure comme une croisade paneuropéenne, en appelant à eux armées de l’Axe et contingents venus des pays occupés ; les Soviétiques font donner partout les partis communistes, leur cinquième colonne. »



Lopez et Otkhmezuri relèvent également les caractéristiques propres des belligérants : « Les Allemands apportent dans leurs bagages une tradition de violence contre les civils ennemis, l’obsession des francs-tireurs et des partisans, la primauté donnée au combat sur toute autre forme d’engagement militaire. L’Armée rouge est la créature d’un parti politique, dont elle intègre les organes et les méthodes de surveillance et de répression ; elle est indifférente au sang versé par ses soldats ou aux souffrances de ses propres citoyens. »



Les nationaux-socialistes et les soviétiques s’appuient d’une même façon sur une vision politique qui se revendique absolue, totale, et seule légitime, juste et même bonne. Les auteurs estiment que « les deux adversaires se nourrissent de mythes puissants - judéo-bolchevisme et complot capitaliste - qui marquent les opérations, la diplomatie, les buts de guerre. » Cependant, avant d’en arriver à se combattre jusqu’à la mort, les deux blocs entretiennent des échanges cordiaux, qu’ils soient diplomatiques, politiques et économiques. Les auteurs démontrent avec des arguments et des preuves irréfutables que les deux gouvernements ont cherché à trouver des terrains d’entente. Prenons le temps de mentionner la signature du Pacte germano-soviétique, officiellement traité de non-agression entre l'Allemagne et l'Union soviétique, qui regroupe un ensemble d'accords diplomatiques et militaires signés le 23 août 1939 à Moscou, par les ministres des Affaires étrangères allemand, Joachim von Ribbentrop, et soviétique, Viatcheslav Molotov, en présence de Staline. Jusqu’à la fin de l’année 40, les diplomates allemands et russes discutent pour que les deux « empires » soient alliés.



Dans le même ordre d’idée, et ce n’est malheureusement pas enseigné par oubli volontaire ou par méconnaissance historique, les soviétiques dans le cadre des accords commerciaux signés avec les nationaux-socialistes, leur ont livré du pétrole, des céréales et des matières premières. Les chiffres donnent le tournis : 900 000 tonnes de pétrole, 1,6 million de tonnes de céréales et 140 000 tonnes de minerai de manganèse. Paradoxalement, les Russes ont donc participé à l’effort de guerre contre leur pays. Ces captivantes péripéties sont parfaitement décryptées dans l’ouvrage. Elles permettent de saisir tous les enjeux diplomatiques des années 30, trop souvent réduites dans l’enseignement officiel à un affrontement du bien contre le mal.



Toutefois, l’antagonisme pesait trop lourd entre le Reich et l’URSS pour qu’ils n’entrassent pas en conflit tôt ou tard. Lors de la montée des tensions débouchant sur la guerre totale, nous notons que « des deux côtés on se berce d’illusions : de soi-disant fragilité, d’origine raciale, du système soviétique, ou de solidarité attendue des ouvriers sous uniforme allemand ; l’on sous-estime l’adversaire et l’on surestime ses propres forces à un point qui défie tout bon sens militaire ; l’on croit à une guerre courte et peu sanglante pour soi-même ; l’on applique des plans d’opérations ineptes, comme conçus par des dilettantes œuvrant dans un monde de purs concepts ; l’on croit détenir la formule magique de la victoire, qu’on la nomme Blitzkrieg allemande ou pensée opérative soviétique ». Il existe souvent un monde d’écart entre les discussions dans les bureaux confortables de l’état-major et la réalité du terrain comme l’apprennent à leurs dépens des millions de soldats. Un des nombreux points qui a également retenu notre attention : la volonté des auteurs de détailler les erreurs stratégiques et tactiques commises par les différents acteurs de ce drame.



Lopez et Otkhmezuri rappellent que « le résultat de cette moisson de superlatifs est la création d’un brasier de proportions monstrueuses. Combats, exécutions, famines délibérées tuent en deux cents jours plus de 5 millions d’hommes, femmes et enfants, soldats et civils. Mille morts à chaque heure, nuit et jour. C’est, sur un seul front, le semestre le plus létal de la Seconde Guerre mondiale, et, sans doute, dans toute l’histoire humaine. »



Les auteurs usent d’une métaphore pour montrer la réalité de cette guerre : « l’enfer de Dante est une tiède géhenne comparé aux grands mouroirs à ciel ouvert qui s’égrènent le long de la ligne de front, dans Leningrad assiégé, dans les 200 camps de prisonniers de guerre soviétiques, dans les villes occupées, ravagées par la faim. Le nazisme et son armée donnent la pleine mesure de leur potentiel de destruction, de nature centrifuge : on tue l’autre. Pour survivre à l’assaut, le bolchevisme stalinien radicalise sa violence, de nature paranoïaque et centripète : on tue d’abord parmi les siens. Il utilise les armes avec lesquelles il a édifié une industrie, collectivisé l’agriculture, éliminé des classes sociales entières. Contrairement à ce que certains intellectuels soviétiques ont ressenti pour eux-mêmes, la guerre ne change pas le stalinisme : elle l’exalte. »



Pour rédiger ce passionnant ouvrage les auteurs ont pu s’appuyer sur des authentiques sources d’informations. Ils nous disent que « les matériaux abondent. Archives militaires et diplomatiques, mémoires, journaux d’unités et écrits personnels, rapports, enquêtes, interviews de vétérans menés par nous-mêmes, sont mis à profit, qu’ils aient été écrits en russe, en ukrainien, en allemand, en anglais, en géorgien, en italien ou en espagnol. » Lopez et Otkhmezuri prennent le temps de décrypter leurs méthodes de travail. C’est vraiment intéressant de savoir que leurs recherches reposent sur l’étude de nombreux et différents types de documents, de surcroît écrits en plusieurs langues. Ils ajoutent que « les journaux intimes constituent aussi des sources précieuses, notamment pour saisir les mouvements de l’opinion et ce produit phare de la société soviétique, la rumeur. »



Ce livre répond à de nombreuses questions. Nous en reproduisons certaines : « Comment l’Armée rouge, monstre pataud, dominée de la tête et des épaules, détruite deux fois, reconstruite deux fois, a-t-elle pu se sauver d’un désastre qui semblait au monde entier inévitable ? Comment la Wehrmacht a-t-elle pu pousser son effort jusqu’à tomber littéralement en morceaux ? Qui, comme Staline, s’est fait surprendre par une attaque qui se dessinait son nez, jour après jour et pendant des mois, et dont il avait été averti cent fois ? Qui, comme les chefs de la Wehrmacht, s’est refusé à voir que cet adversaire que l’on donnait pour mort allait sortir du tombeau et frapper avec vigueur ? » Les réponses à ces pertinentes interrogations se trouvent dans cette production intellectuelle d’excellente facture.



Il ne faut pas perdre de vue que « l’échec de l’opération Barbarossa a engendré des conséquences considérables et à longue portée. Elle renverse le sablier du conflit et permet d’apercevoir le terme de l’aventure nazie. L’Etat soviétique, suicidaire du fait des dérèglements même du système stalinien, prolonge son existence de quarante ans par sa victoire et le retentissement qu’il sait lui donner. » Lopez et Otkhmezuri estiment avoir « voulu présenter une vision équilibrée des deux camps - et de leurs alliés respectifs -, passant du Kremlin à la Redoute du loup, des états-majors des Fronts à ceux des groupes armées, du NKVD aux Einsatzgruppen, des unités en marche aux usines et aux fosses d’exécutions. » Néanmoins, ils précisent que « la vision équilibrée signifie que les adversaires ont droit à une place équivalente, non que nous les renvoyions dos à dos. » Ils ajoutent que pour eux « les morts de l’opération Barbarossa sont bien à la charge de l’Allemagne, le pays agresseur ».



Cette dernière idée exprimée peut quand même surprendre, étant donné que tous les spécialistes de cette période partent du principe, que tôt ou tard, les soviétiques auraient attaqué les nationaux-socialistes. De même, dans un souci de vérité et de justesse historiques, il s’avère effectivement impossible de renvoyer dos à dos deux systèmes politiques dont l’un a duré de 1933 à 1945, soit à peine douze ans, tout en étant limité à l’Allemagne ou à l’Europe centrale, alors que l’autre naquit en 1917 et a fini balayé par un vent de liberté en 1989 – soixante-douze ans de durée de vie - après avoir essaimé en Chine, Corée, Vietnam, Cambodge, Cuba, Vénézuela, etc. Aujourd’hui encore, certains pays se réfèrent toujours au communisme. Ce constat est quand même très inquiétant au vu du bilan humain de ces différents régimes…



En définitive, comment est-il possible de comprendre cette terrible tragédie ? Les mots manqueront toujours pour décrire l’horreur de la guerre et la folie des hommes. Pourtant, les deux historiens parviennent, grâce à un labeur de quinze ans, à restituer tous les enjeux de cette campagne militaire sur le sol russe en proposant une véritable enquête remontant aux origines du communisme et du national-socialisme. Ils analysent également la chronologie implacable de 1917 à 1940, quand tout se joue après la défaite de la France. Cette fresque historique retrace d’une manière limpide, nonobstant la masse d’informations à analyser et à comprendre, ce semestre effroyable où l’héroïsme se mêla aux plus viles actions humaines. Le récit se veut clair, pédagogique et véritablement instructif. Le lire permet de comprendre cette opération Barbarossa opposant « les deux systèmes militaires les plus puissants et les deux régimes les plus brutaux » de l’époque…







Franck ABED



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Barbarossa : 1941. La guerre absolue

L’ouvrage des deux compères est chargé, autant que cette opération qui est incroyablement décrit dans sa préparation, son exécution et par les vins équin es de c’elle ci. La genèse est pour moi le plus intéressant dans cet ouvrage et rend l’envie de poursuite en avant frénétique.
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Barbarossa : 1941. La guerre absolue

Magistral. Une analyse fouillée des archives. Des passages sidérants sur le mépris de la vie humaine chez les belligérants. Alors, on se perd un peu dans les listes d'unités citées, mais les descriptions sont vivantes, les cartes viennent régulièrement appuyer le déroulement des opérations. Seul regret, on reste un peu sur notre faim quand ça s'arrête début 1942 !
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