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Citations de Laurence Lacour (15)


« Le Chemin est-il pour ceux qui souffrent une réparation ? Non, je ne le pense pas, mais quelque chose qui les relève, ça oui. » Sébastien Ihidoÿ, curé de Navarrenx entre 1981 et 2001
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« Beaucoup de couples en difficulté font ce Chemin pour tenter quelque chose, un dépassement seul et à deux. La difficulté majeure entre les êtres, c 'est la communication et les montagnes de non-dits qui les séparent. Parler de la pluie et du beau temps, tout le monde peut le faire. Mais dire comment un comportement, une réflexion peuvent vous blesser, comment un rêve s’est brisé, c’est tout autre chose.. » Sébastien Ihidoÿ, curé de Navarrenx entre 1981 et 2001
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« Nous sommes dans un monde de dispersion culturelle et personnelle. Or, les gens vivent individuellement cette dispersion et personne ne les aide à la vivre. La société est muette face aux souffrances intimes. J’en ai vu beaucoup pleurer sous le poids de ce qu'ils portaient. Ils attendent d’être en tête à tête avec moi pour parler. » Sébastien Ihidoÿ, curé de Navarrenx entre 1981 et 2001
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L'assassinat du petit garçon a révulsé le village de Lépanges. Dans la rue principale, des mères pressent leurs enfants au retour de l'école. Bar de l'Est, dans les effluves de vin et de café refroidi flottent des relents de vengeance. Là, Un grondement secoue le bistrot, jailli d'hommes et de femmes parlant à tort et à travers d'un drame dont ils ignorent tout. Bientôt, nous ferons comme eux. A 18 heures, Europe 1 diffuse ces réactions viscérales, faute de pleurs familiaux car j'ai aussi renoncé à ma visite chez les grands-parents. J'ai envie de fuir. Denis aussi. Hélas, la consigne de nos rédactions a changé en quelques heures : il faut rester sur place jusqu'à l'arrestation de l'assassin. Et, si possible, le chercher soi-même.
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[...] ... - " Je vous en prie ..." [dit M° Garaud, avocat des Villemin.] "Certains d'entre vous ont des enfants. Supposez que l'un de vos enfants ait été tué, je pense que vous ne voudriez pas qu'on vous assaille de la sorte !"

A ces mots, la jeune femme fond en larmes et se réfugie contre l'épaule de son mari. Tous trois sortent du palais de Justice sous un feu constant de flashes et de projecteurs. Plus tard, la photo prise à cet instant servira, une fois recadrée sur Christine en pleurs, à illustrer la sortie d'interrogatoires supposés difficiles face au magistrat instructeur. ... [...]
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« Pourquoi vous y allez à pied ? » Elle y allait à pied pour, de ses pas répétés, fendre la gangue qui l’emprisonnait depuis dix ans et s’extraire de son passé par un acte puissant, corporel, inscrit pour toujours dans la mémoire de sa chair. Ainsi creusait-elle patiemment un fossé irréductible de milliers de kilomètres de large entre elle et la jeune femme qui, un jour, s’était vomie tellement fort qu’elle en avait recraché son enfant.
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Au dernier soupir de l’aube, le sol scintillait d’améthystes que le soleil allait métamorphoser en tapis de brillants. En clignant des yeux éblouis, elle bénit la froidure de l’avoir jetée si tôt dehors pour se réchauffer en marchant encore et encore. Envolé d’un pan de ruine, un rapace la souffla de son immense enveloppe portant son cœur à la chamade. Longtemps, il tournoya au-dessus d’elle à la recherche menaçante de quelque proie. Elle resta saisie par cette vision magique du lever du monde. Un paysan, tombé de nulle part, tint à lui serrer la main pour lui souhaiter buen camino. Parfois, des bords du sentier, le vent lui apportait ce refrain, buen camino. Et les épiciers souriaient en lui tendant la pomme ou le morceau de fromage qu’elle venait d’acheter. « Buen camino. »
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[...] ... La presse en général et celle dominée par les Bezzina en particulier est déçue que Lambert ait reculé devant l'inculpation [de Christine.] La faute retombe sur Christine, suspectée d'avoir simulé son malaise pour se soustraire à la justice. Dans ce cas, ce serait, selon Dominique Jamet, du "Quotidien de Paris", "le dernier subterfuge d'une criminelle de grand sang-froid et d'un grand cynisme." L'éditorialiste, capable de disserter un jour sur la Nouvelle-Calédonie, un autre sur Jean-Luc Godard et le troisième sur les gueules noires, explique que Christine a gagné un sursis "au bénéfice de la décence et non à celui du doute." Débarrassés de leurs périphrases ambiguës, les articles associent désormais des mots hier encore tabous. "Le Parisien Libéré" estime que, en tant qu'auteur présumé de la lettre, on peut la soupçonner "d'être l'assassin de son fils." Ami de Lionel Raux [journaliste à "L'Est Républicain" et hostile à Christine Villemin], Pierre Georges, du "Monde", dérape en avalisant dans le style brillant qui est le sien les rumeurs et les interprétations des Bezzina. L'envoyé spécial du plus prestigieux des quotidiens français ignore tout de la Vologne. Mais sur place, entre Garaud de "Légitime Défense" [mouvement pro-peine de mort] et Welzer, de la Ligue des droits de l'homme, le journaliste choisit son camp. ... [...]
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Au lieu de subir sa vie, l’homme debout parvenait à l’accomplir en conscience, pourvu qu’au bord il s’en trouvât régulièrement un autre qui lui tende une main, de l’eau, un fruit ou son cœur. Ce mouvement perpétuel supposait l’engrenage parfait de trois volontés, celles de qui montrait le passage, de qui l’empruntait et de qui l’éclairait. À quelques kilomètres de ce point mythique, elle ressentait l’immense bonheur d’y avoir conquis sa place.
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Aux inévitables chagrins et déceptions qui l’attendaient - qu’advenait-il de l’enfant prédit? -elle opposait une énergie rayonnante et sa lumineuse acquisition du sens de l’existence. L’une après l’autre, elle en avait trouvé les clés qui ouvriraient désormais la voie à ses actes et à ses choix.

De cette expérience puissante découlaient de simples évidences auxquelles son cheminement avait redonné toute leur clarté. La vie s’y était révélée telle qu’en elle-même, un humble trajet solitaire confondu dans l’infini et tendu vers un terme atteint grâce aux repères hérités des autres.
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Sur le Chemin, les gens sont heureux, ah oui! Ils sont heureux de faire le point et de se dépasser même si, parfois, c’est très dur. Leur regard irradie. Pas à cause du soleil ou de l’effort mais d’autre chose qui vient d’ailleurs. D’où ? Ah, mystère... ! C’est peut-être la petite étoile qu’ils cherchent et qui, en même temps, est en eux.
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Ce Chemin est un miroir de la société actuelle. Même si la plupart sont plutôt favorisés par elle, on sent un manque d’équilibre. Ils recherchent quelque chose de plus que ce qui est matériel. Je n’ose pas parler de religion mais quelque chose d’invisible qui les élève et qui donne un sens à leur vie.

Ce besoin, diffus, à la fois physique et psychologique, se fait énormément sentir. Dès qu’on y est sensible, les gens s’expriment, s’impliquent. Il y a aussi une attente de valeurs. Dans ce contexte nouveau, il faut changer de regard et retrouver des valeurs, l’humain surtout.
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Quand la vie conjugale devient un signe de contradiction médiatique:

"Il en jaillit, nous dit-on, un torrent de frustrations, de rêves brisés, d'amertume et de médiocrité dépeints avec mépris et prêtés aux parents de Grégory. Ce ne sont pourtant les leurs mais ceux des journalistes, qui s'acharnent à faire voler ce couple en éclats pour casser l'image insupportable qu'il leur renvoie. Il nous aura fallu quelques mois pour comprendre leurs motivations profondes. Ce "petit bonheur enviable", comme l'écrivait René Héricotte avec dédain, ce "petit couple" dont on se moque depuis six mois n'a rien de commun avec les existences éclatées de ces hommes et de ces femmes divorcés , séparés, trahis par les leurs et par la vie. Son unité, sa fidélité réciproque, son contentement d'un bonheur simple sont tout simplement des valeurs décalées et intolérables. Tout cela n'est plus qu'un absurde défouloir grâce auquel chacun étouffe de son mieux ses propres névroses."
p.424
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Christine Villemin sur la jalousie sociale:

"Elle raconte avec son accent vosgien, les jalousies que suscitaient leur couple et leur enfant, et qui, selon elle, sont à l'origine de leur malheur:
- On nous appelait les "Giscard", parce qu'on avait deux voitures et une belle maison.."
p.434
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:Avant la guerre, deux garçons sont inséparables. Mais un jour leur amitié doit cesser car Hitler arrive au pouvoir et décide que les Juifs n’ont pas le droit de vivre : on les chasse, on les insulte, on leur enlève tous leurs droits. Or Frédéric est Juif.
La famille Schneider et la famille Richter vivent dans le même immeuble et ont chacune un garçon du même âge. Ceux-ci deviennent d’inséparables amis et font leur rentré scolaire ensemble. L’un deux, Frédéric, est Juif. Les insultes commencent un jour enneigé d’hiver 1929 où il fut traité de « sale petit juif ».
Toutes sortes d’injustices sur sa religion lui arriveront comme lorsque le grand-père d’Hans lui interdit de voir son petit-fils, le mot « Juif » écrit sur la plaque de son médecin, l’interdiction d’acheter dans les magasins Juifs pour les « autres personnes », le propriétaires de leur appartement voulant les exclure, le licenciement de son père en tant que fonctionnaire, le changement d’école obligatoire, interdiction aux Juifs de fréquenter le cinéma ou la piscine…
Malgré tous ces ennuis et ces personnes hostiles, perce quelques petits rayons de soleil comme lorsque le père de Hans, étant du Parti Nazi, prévient les Schneider des risques qu’ils encourent à rester ici, des agressions contre les Juifs étant de plus en plus fréquentes ces derniers temps. Malgré ces recommandations, ils décidèrent de rester, ce qui valut la mort de Mme Schneider qui, un soir, ne survécut pas à une de ces agressions.
Dès lors, pour survivre, Frédéric et son père durent réparés des lampes de toutes sortes, pendant que des mesures de plus en plus strictes étaient prises envers les Juifs. Ils ne pouvaient aimer que les « leurs », devaient porter une étoile jaune cousue sur leur vêtements, un couvre-feu leur fut instauré… Ils vivaient cachés, et par solidarité, cachèrent même un rabbin, prenant encore plus de risques d’être arrêtés. Ce qui arriva a Frédéric se retrouva donc tout seul, oblige a ce caché…La seule chose qu’il demanda au Richter, c’est de récupérer ses vetement de sa famille pour les vendre au cash converter est il esr venda a, du temps où ils en étaient encore une, du temps où ils étaient heureux…
Puis va suivre une série de bombardements, où tout le monde ira se réfugier à l’abri, refusant l’accès à Frédéric parce qu’il était Juif, le laissant mourir dehors pendant qu’ils étaient tous bien protégés à l’intérieur…
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