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Citations de Laurent Gounelle (2219)


Abandonner son pouvoir de décision, c’est renoncer à assumer sa vie. Renoncer à être un humain.
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- Une sorte de marché entre nous, continua-til, laissant ses paroles flotter dans les airs. .
-Un marché? balbutiai je.
- Voilà : tu restes en vie, et moi je m'occupe de toi, de te remettre dans le droit chemin, de faire de toi un homme capable de mener sa vie, de résoudre ses problèmes, et même d'être heureux. En échange... ll tira une nouvelle bouffée de cigare avant de continuer: En échange, tu t'engages à faire tout ce que je te dirai. Tu t'engages... sur la vie.

Ses propos me perturbèrent au plus haut point, et cela s' ajouta à mon malaise. Il me fallut faire un effort considérable pour me concentrer, réunir mes esprits et parven ir à réfléchir.
-Qu'est-ce que vous entendez par « s'engager sur la vie » ?
Silence.
-Tu devras respecter ton engagement.
-Sinon?
-Sinon... tu ne resteras pas en Vie. -
-il faudrait être fou pour accepter un marché pareil!
-Qu'as-tu à perdre? -
-Pourquoi mettraisje ma vie entre les mains d'un inconnu enéchange d'un bonheur hypothétique? !

Son regard prit l'assurance d'un joueur d'échecs qui sait que son adversaire va se retrouver coincé.

- Et là, qu'obtiendras-tu en échange de ta mort certaine ? dit-il en désignant le vide de la pointe de son cigare.

Je commis l'erreur de regarder dans la direction indiquée et fus saisi d'un violent vertige. La vision me terrifia et, dans le même temps... le vide m'appelait, comme pour me libérer de l'affreuse angoisse qui s'emparait de moi. J'aurais voulu m'allonger tout du long sur la poutrelle, et rester immobile en attendant des secours. Des frissons nerveux incontrôlables parcouraient mes membres. C'était atroce, insupportable. La pluie... La pluie se mettait à tomber... La pluie. Mon Dieu... La poutrelle de métal allait devenir une patinoire. Cing mètres me séparaient de Il'homme, de la fenêtre, du salut. Cinq mètres d'une poutrelle étroite et... glissante. | fallait que je me concentre. Oui, c'est ça, me concentrer. Surtout rester bien droit. Prendre ma respiration. Il fallait que je me tourne doucement vers la droite, mais... mes jambes ne pouvaient plus bouger. Mes pieds étaient comme collés au métal. Etre resté trop longtem ps dans cette position avait figé mes muscles, qui maintenant ne répondaient plus. Le vertige était un sorcier maléfique qui avait envoûté sa victime. Mes jambes se mirent à trembler, dabord imperceptiblement, puis de plus en plus fort.
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- La vérité, reprit-il en prenant son temps, c'est qu'ils meurent tous pendant la chute d'une crise cardiaque provoquée par l'horreur, I'horreur abominable de la descente et de la vision insoutenable du sol qui se rapproche à deux cents kilomètres- heure. lls sont terrassés par une peur atroce qui leur fait vomir leurs tripes avant que leur ceur n'explose. lls ont les yeux exorbités au moment de la mort.
Mes jambes flageolèrent. Je faillis défaillir. La tête me tournait. J'avais un mal au coeur extrême. Ne pas regarder en bas. Surtout pas. Rester droit. Me concentrer sur lui. Ne plus le quitter des yeUx.
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Avec un aplomb incroyable, il me répondit tranquillement :
-Oui. Et ceux des autres aussi.
Je commençais à me sentir mal. J'avais maintenant pleinement conscience d'être entouré par le vide. Je crois que je commençais... à avoir peur. La peur avait fini par trouver son chemin ot s'insinuer en moi, Mes mains devenaient moites. Il ne fallait surtout pas que je regarde en bas.

Il reprit :
-C'est vrai qu'en sautant, tes problèmes disparaítront avec toi... Vous serez quittes. Mais la situation n'est pas aussi juste que ça.. Que voulez-vous dire ? C'est toi qui, une fois de plus, vas souffrir. Tes problèmes, eUx, ressentiront rien. Ce n'est pas très... équilibré, comme solution. On ne souffre pas en sautant d'une tour. Le choc est tellement violent qu'on s'arrête simplement de vivre sans avoir le temps de ressentir quoi que ce soit. Aucune douleur. Je me suis renseigné.

Il rit doucement.
-Qu'estce qui voUs fait rire ? Cela est vrai... si tu pars de l'hypothèse que tu es en core en vie au moment où tu t'écrases sur le sol... C'est là que tu te trompes... Personne n'arrive en bas vivant.

Une longue bouffée de cigare. Je me sentais de plus en plus mal. Une sorte de tournis. Il aurait fallu que je puisse m'asseoir quelque part.
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- Tu es en colère. Mais tu souffres beaucoup au fond de toi, dit il d'une voix tràs calme, avec un léger accent que je ne connaissais pas.
-C'est pas dur à deviner.
-Tu es atrocement malheureux et tu ne supportes plus de vivre.
Ses paroles me troublèrent et m'amenèrent à ressentir ma douleur. Je finis par acquiescer d'un mouve ment de tête. Le silence me parut pesant. -Disons, que... j'ai eu de gros problèmes toute ma vie.
Une lente, très lente bouffée de cigare.
-lln'y a pas de gros problèmes. Il n'y a que des petites person nes.
Une vague de colère monta en moi. Je sentis mon sang battre mes tempes qui devinrent brûlantes. J'avalai ma salive.
-C'est facile de profiter de ma situation pour m'humilier. Vous vous prenez pour qui? Et vous, bien sûr, vous savez résoudre tous vos problèmes ?
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D’ailleurs, ce n’est pas parce que t’es gay que t’es obligé de rejouer La cage aux folles.
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Les gens vivent comme s’ils étaient éternels, alors que tout peut s’arrêter d’une minute à l’autre. Il faut en profiter tant qu’on est vivant !
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La planète retrouvera naturellement un équilibre le jour où les hommes auront trouvé le leur; quand ils se seront libérés d'une influence néfaste qui leur gâche la vie en les trompant sur ce qui les rendra heureux, quand ils auront découvert qu'ils peuvent être bien plus épanouis en travaillant autrement, en consommant moins, et en se reliant plus à eux-mêmes, aux autres et à la nature.
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- Tu m'as affirmé un jour que les rêveurs faisaient l'histoire...
- J'ai dit ça, moi ? Je devais être bourré
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Page 44: "Lâchés en pleine nature, la plupart des hommes de notre époque n'y survivraient pas plus longtemps qu'un yorkshire avec son petit nœud de satin rose"
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Une jeune femme vint à ma rencontre, enroulée dans son sarong, ses cheveux noirs relevés en chignon, le teint hâlé, un petit nez régulier et des yeux non bridés, traits qui m'ont toujours étonné chez cette population enfouie au cœur de l'Asie.
- Bonjour, que voulez-vous ? me demanda-t-elle, s'exprimant d'entrée de jeu dans un anglais approximatif.
Mon mètre quatre-vingt-dix et mes cheveux blonds laissaient peu d'ambiguïté sur mes origines occidentales.
- Je viens voir monsieur... euh... maître... Samtyang.
- Il va venir, m'informa-t-elle avant de disparaître entre les arbustes et la succession de petites colonnes qui soutenaient les toits des campans.
Je restai un peu bête, debout, en attendant que Son Excellence daigne venir accueillir l'humble visiteur que j'étais. Au bout de cinq minutes, qui me parurent suffisamment longues pour m'amener à m'interroger sur la pertinence de ma présence ici, je vis s'avancer un homme d'au moins soixante-dix ans, peut-être même quatre-vingts. La première chose qui me vint à l'esprit fut que je lui aurais sans doute donné cinquante roupies si je l'avais vu faire la manche dans la rue. J'ai tendance à ne donner qu'aux vieux : je me dis que s'ils mendient à leur âge, c'est vraiment qu'ils n'ont pas le choix. L'homme qui marchait lentement dans ma direction n'était pas en haillons, certes, mais ses vêtements étaient d'une sobriété désarmante, minimaliste et sans âge.
J'ai honte d'avouer que mon premier réflexe fut de penser qu'il y avait erreur sur la personne. Il ne pouvait s'agir du guérisseur dont la réputation s'étendait outre-mer. Ou alors son don allait de pair avec son manque de discernement et il acceptait que le Premier ministre du Japon le paye en cacahuètes. Il aurait pu aussi être un génie du marketing, ciblant une clientèle d'Occidentaux crédules, avides de clichés, comme celui du guérisseur vivant en ascète dans le parfait détachement à l'égard des choses matérielles, mais acceptant en fin de séance une rétribution généreuse.
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Notre vie commence véritablement le jour où l'on prend conscience que l'on mourra un jour, et qu'on l'accepte pleinement.
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On vit dans une société où l'on dit rarement aux gens le bien que l'on pense d'eux. On a beaucoup de pudeur à l'exprimer et, finalement, beaucoup de retenue : chacun garde secrètement en soi ses opinions positives comme des graines qu'on laisserait se dessécher au fond de sa poche au lieu de les semer ou de les confier au souffle du vent, à la terre et à la pluie.
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Il lui rendait en effet rarement visite quand il n'avait pas besoin d'elle, malgré l'amour sincère qu'il lui portait. Nos vies à cent à l'heure nous amènent parfois à négliger ceux qu'on aime.
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Ccccc
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Page 136
Une vie réussie est une vie que l'on a menée conformément à ses souhaits, en agissant toujours en accord avec ses valeurs, en donnant le meilleur de soi-même dans ce que l'on fait, en restant en harmonie avec qui on est, et, si possible, une vie qui nous a donné l'occasion de nous dépasser, de nous consacrer à autre chose qu'à nous-mêmes et d'apporter quelque chose à l'humanité, même très humblement, même si c'est infime. Une petite plume d'oiseau confiée au vent. Un sourire pour les autres.
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Quand vous aurez abattu le dernier arbre, quand vous aurez pêché le dernier poisson, vous découvrirez que l'argent ne se mange pas.
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Parfois, dans la vie, la crainte de la chute est bien pire que la chute elle-même.
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Intuitio, en latin, c'est l'image réfléchie par un miroir
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Je te rappelle que notre oiseau est écolo, d'après le peu de choses qu'on sait de lui. 
- Ah oui, j'avais pas fait gaffe à ça.
- Enfin... en tout cas dans sa tête. Dans ses actes, ça reste à voir, dit-il en ricanant. Il y a tellement de gens qui se disent écolos tout en polluant autant que les autres...
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