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Critiques de Lavanya Lakshminarayan (17)
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Analog / Virtuel

Lajeune collection « Le Rayon Imaginaire » des éditions Hachette passe la seconde avec la traduction française (par Lise Capitan) du premier roman de science-fiction de l’Indienne Lavanya Lakshminarayan.

Cette ancienne game-designer a fait une entrée fracassante sur la scène internationale avec Analog/Virtuel, finaliste du prestigieux Prix Locus.

Alors qu’elle travaille d’arrache-pied sur son second ouvrage, The Ten-Percent Thief, situé dans le même univers, il était temps de découvrir cette nouvelle voix de l’imaginaire dans la langue de Molière…



Êtes-vous connectés ?

Analog/Virtuel n’est pas vraiment un roman à proprement parler mais plutôt ce que l’on appelle un fix-up de nouvelles, c’est-à-dire une succession d’histoires différentes dans un même univers comme La Cité des Saints et des Fous de Jeff Vandermeer ou Celestopol 1922 d’Emmanuel Chastellière.

Comme pour ces deux ouvrages, Analog/Virtuel s’articule autour d’une ville imaginaire ou, plutôt, futuriste : Apex City. Sur les ruines de l’ancienne Bangalore, la puissante mégalopole vit sous un régime nouveau, celui de la Bell Corporation et sa « technocratie méritocratique ».

Dans cette société, tout se fonde sur votre productivité. C’est elle qui va déterminer votre classe sociale et faire de vous un Analog ou un Virtuel.

Imaginez donc une courbe avec, au sommet, les Un-Pour-Cent des plus riches qui ont accès à toute une ribambelle d’artefacts technologiques et sont quasiment intouchables. Viennent ensuite les Vingt-Pour-Cents, très haut placés eux aussi et qui surplombent la masse des Soixante-Dix-Pour-Cents.

Mis tous ensemble, ils forment les Virtuels, les citoyens d’Apex City ultra-connectés dont la vie est truffée d’artefacts technologiques, de l’Omniport à l’Hyper Réalité et passant par la fameuse Biopuce Bell et ses IntraAurics.

Ce déluge technologique leur offre le droit à une vie ultra connectée, entre Woofer et InstaSnap, toujours en quête d’un nouveau buzz ou d’un nouvel objet à la mode à posséder.

Mais au-delà du Méridien carnatique, loin de la ClimaTech des Virtuels, les Dix-Pour-Cents les moins riches forment ce que l’on appelle les Analogs, les improductifs, ceux qui n’apportent pas assez au système, ceux qui lui ont désobéi ou ceux encore qui n’ont pas eu de chance, tout simplement.

Pour eux, pas question d’implants ou de bots mais les restes de l’immense Cité qui les surplombent, sous l’œil dédaigneux des Virtuels, observés comme des bêtes au cours de sorties scolaires. Comme des souris et non des hommes.

Opprimés, humiliés, brutalisés, les Analogs ont pourtant un rêve : celui de renverser le système de la Bell Corporation pour ne plus finir leurs jours dans la sinistre Ferme à Légumes…

C’est dans un terrible futur que nous entraîne Lavanya Lakshminarayan à travers cette succession de nouvelles aussi diverses que passionnantes. Dans leur ensemble, les histoires d’Analog/Virtuel explorent majoritairement la vie des Virtuels et montre l’horreur de la vie Analog à pas feutrés, pudiquement ou hypocritement, c’est selon. Au fur et à mesure, le lecteur va assembler les différentes pièces du puzzle narratif tendu par l’autrice et s’approprier un univers riche et inquiétant dans lequel la technologie et le capitalisme ont mis l’humanité à genou.



L’homme derrière le Capital

Lavanya Lakshminarayan imagine un monde asservi par une multinationale impitoyable qui a élevé la sacro-sainte productivité capitaliste au rang de valeur suprême. Le bonheur est ici remplacé par tout un tas de paramètres, de la Persona Sociale au Coefficient de compatibilité amoureuse, et le citoyen n’est plus qu’un automate voué à atteindre le haut d’une courbe où la richesse lui vaudra toujours plus de pression journalière pour s’y maintenir. Dans cette dystopie aux accents cyberpunk, les personnages humains constatent les failles d’un système cruel en diable. Soit parce qu’un membre de leur famille a été victime de la déportation vers Analog City, soit parce qu’un évènement les rend improductifs (et donc inutiles), soit parce qu’ils se confrontent aux limites d’un monde où l’on oblitère le sentiment et l’authenticité. Comme on peut s’y attendre, l’Indienne livre une critique acide des réseaux sociaux, de leur drogue du like et de l’abonné, expliquant leur rôle de garde-chiourmes participatifs et d’Entertainment toxique. Mais elle tente aussi de montrer l’humain derrière l’influenceuse, le pauvre bougre derrière l’employé du Département Investissement ou encore la sœur éplorée derrière la guide touristique. C’est en exploitant les failles humaines des Virtuels que Lavanya Lakshminarayan parvient à tirer son épingle du jeu et à toucher son lecteur.

Comme toujours dans un tel exercice de fix-up, la qualité des textes va varier d’un bout à l’autre mais il faut concéder que l’ensemble mis bout à bout fait forte impression. Non seulement parce que l’autrice dispose d’un univers cohérent, fouillé et hautement significatif pour le lecteur 2.0, mais aussi parce qu’elle se paye le luxe de tisser patiemment une histoire de rébellion en arrière-plan et d’en faire le fil rouge de son récit. Une rébellion imparfaite, qui bégaye et qui hésite, consciente qu’elle peut simplement échouer ou, pire, ouvrir la voie à une nouvelle dictature… mais une rébellion quand même contre une méritocratie qui déshumanise complètement les habitants d’Apex City. Petit à petit, la rébellion devient presque un sauvetage social.

Si l’on ne citera pas l’ensemble des textes contenus dans Analog/Virtuel, impossible de ne pas mentionner l’excellence de la nouvelle « Etudes » dans laquelle une Analog adoptée par un couple de riches Vingt-Pour-Cents souhaite de toutes ses forces devenir une Virtuose….mais sans aucune des aides technologiques de ses compétiteurs ! Un récit magnifique et émouvant qui montre la supériorité absolue du talent et de la créativité.



Une tapisserie chatoyante

Analog/Virtuel reprend évidemment nombre d’éléments des dystopies les plus célèbres de l’histoire moderne mais l’ouvrage parvient tout de même à trouver sa propre voix, sa propre identité, notamment visuelle. Peut-être parce qu’il mise tout sur son aspect méritocratique et le fléau qui s’abat en conséquence sur l’individu, ou peut-être tout simplement parce qu’il offre une ribambelle de personnages attachants et faillibles, avec de vrais salauds en son sein et même quelques voix en passe de disparaître. La multiplicité des approches, la lucidité de la critique sociétale — du féminisme à la surpopulation en passant par l’écologie — qui ne tombe jamais dans la dichotomie bien-mal, et l’optimisme qui irrigue la vision de Lavanya Lakshminarayan achèvent de convaincre qu’Analog/Virtuel est un excellent premier « roman » qui mérite toute votre attention.



Dense, intelligent et humain, Analog/Virtuel impressionne par la construction ambitieuse de son univers dystopique ultra-technologique qui nous offre une vision glaçante (mais crédible) de notre propre société rongée par le hashtag et le like. On attend avec impatience la suite des aventures imaginées par Lavanya Lakshminarayan.
Lien : https://justaword.fr/analog-..
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Analog / Virtuel

En temps ordinaire ce n'est pas du tout mon genre de lecture, j'ai commencé à découvrir cet univers, très vaste avec Arnauld Pontier...parce que je connaissais sa plume alors qu'il écrivait des romans signés chez Actes-Sud...

Ici c'est d'abord le nom de cette auteure qui a retenu toute mon attention. Vous qui me suivez vous avez certainement vu que j'avais un attrait tout particulier pour la littérature indienne. Eh bien voilà comment mon regard s'est posé sur Lavanya Lakshminarayan avec son tout premier et surprenant roman Analog/Virtuel.

Ce fut al fine une lecture dévorante. Du début jusque la dernière page j'ai été sous le charme de cet univers imaginé par cette jeune et prometteuse auteure.

Une dystopie présentée sous forme de nouvelles qui se suivent, un fix-up de nouvelles, terme que je viens d'apprendre en lisant la chronique de Nicolas (JustAword.

Cette cité du nom jadis de Bangalore est coupé en deux désormais, d'un côté du méridien carnatique se situent les Analogs et de l'autre côté, les Virtuels. Les Virtuels sont ultra contrôlés, conforment à la norme imposée avec des objectifs ... ils doivent être productifs, sinon ils sont déportés chez les Analogs qui vivent selon eux dans la plus grande pauvreté. Ce sont des déchets....:

" Nous sommes la crasse. Nous sommes les Dix-Pour-Cent du bas... Ils nous ont laissé survivre dans une farce d'humanitarisme " Et pourtant qui est sensiblement le plus en accord avec la vie ?

Ce roman ne laisse absolument pas indifférent tant il montre vers quoi nous sommes partis... Eh oui hier ce que nous pensions être de la fiction, aujourd'hui prend toute réalité....Ce monde à la fois ultra connecté dans lequel nous naviguons et ce monde déconnecté de l'essentiel de ce qui nous entoure, de ce qui fait ce que nous sommes !

Cette jeune auteure est nommée au Prix Locus 2021, ses débuts dans le monde littéraire sont prometteurs ! Auteure donc à suivre !!

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Analog / Virtuel

Voila une lecture qui rentre tranquillement dans mon top 5 de l'année. Une réussite tant sur la forme que sur le fond.

Pour la forme, un vrai/faux recueil de nouvelles, où chacune de celles-ci fait avancer une histoire commune (une sorte de fil rouge), en réutilisant des personnages précédemment rencontré ou en faisant référence à des évènements qui se sont passés dans une autre nouvelle. C'est très ludique et cela implique encore plus le lecteur dans l'histoire générale qui est contée. J'avais déjà aimé ce processus dans Célestopol d'Emmanuel Chastellière, mais c'est ici encore plus poussé et encore plus efficace je trouve.

Pour le fond, Lavanya Lakshminarayan, pour son premier roman, nous invite dans un univers dystopique où les états/nations ayant failli, les entreprises ont pu acquérir des villes et y appliquer leurs règles. Nous nous trouvons ici dans Apex city, anciennement Bangalore en Inde, dirigée par la Bell Corp qui a mis en place une Technarchie méritocratique. Autrement dit une société ultra technologique où l'on évolue socialement (positivement ou négativement) au mérite, selon les critères de Bell Corp bien sûr. La société se divise schématiquement en trois groupes. Les 10% les plus pauvres (les Analogs) qui n'ont accès à aucune technologie moderne (ils font tout en gros comme dans les années 80/90, avant l'arrivée d'internet), qui sont corvéables à merci, qui servent de réserve de pièces détachées pour le reste de la population, voire éradiqués si l'on sort trop des clous, bref le pied.

Le reste de la population, les Virtuels se divisent en deux parties, les 70% qui correspondent à la classe moyennes, accès a quasi toutes les technologies, avec une biopuce intégrée et une vie assistée et dépendante d'outils virtuels. FreshGoodz, Woofer, InstaSnap et j'en passe, des petits noms qui forcément vous rappellent quelque chose ^^. Ils vont même jusqu'à utiliser des programmes pour rentrer un peu plus dans le moule si leurs goûts naturels divergent trop de la norme (à base de décharges électriques).

Et enfin les 20% supérieurs qui ont accès à tout, bien évidemment le petit 1% du dessus a le plus d'influence. Tout ce beau monde des Virtuels marche aux indices de productivités, au nombre de followers et grimpe dans la société grâce à cela, mais aussi à cause de la peur d'être, en cas de trop forte baisse ou de licenciement, déclassés dans les Analogs. Une société pas si loin de la nôtre finalement hein ? Cela m'a fait aussi penser à cette pub pour "The Line", cette fameuse ville du futur en Arabie Saoudite, vue il n'y a pas si longtemps et qui m'avait fait froid dans le dos.

Beaucoup de sujets sociétaux sont abordés dans ce récits, je ne vais pas les lister mais l'autrice tape très juste et fort dans sa critique de nos sociétés. Mais il y a dans ce récit une belle note d'espoir que je vous laisse découvrir car avec l'être humain rien n'est définitivement perdu non ?

Donc un vrai plaisir de lecture diablement intelligent. Et une autrice de plus à suivre de très près.





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Analog / Virtuel

Analog-Virtuel est une dystopie sous forme de recueil de nouvelles mais qui ont toutes un rapport les unes avec les autres, tout se déroule dans la même mégapole, la nouvelle Bangalore "Apex City", les événements s'entrecroisent d'une nouvelle à l'autre mais chacune raconte l'expérience personnelle d'un personnage que l'on ne reverra pas dans les autres histoires (ou seulement en toile de fond), c'est une chose que j'aime particulièrement !

Le monde proposé par l'autrice se divisé en 3 catégories, les "20%" qui sont les privilégiés et on accès à tout et sont sous assistanat virtuel total afin de pouvoir travailler toujours plus avec un fort rendement, les "70%" sont la classe moyenne mais vivent aussi dans l'Apex City virtuel et assistés avec une épée de Damoclès au dessus de la tête pour ne pas se retrouver chez les "10%" restant, les Analogs, qui n'ont pas accès à la technologie et survivent dans l'insalubrité de la partie de la ville qui leur est réservée.

Selon les nouvelles, on se retrouve dans la peau d'un haut placé où d'un Analog ou encore de personnes en transition entre les deux. Parfois ça parle marketing, d'autres fois de révolution, survie, guerre, éducation, assistanat, politique, maternité, avortement, travail, libre arbitre... un récit faisant penser au classique "Le meilleur des mondes" mais avec une plume moderne.

Dit comme ça, cela peut paraître compliqué mais ça ne l'est pas, une fois la lecture commencée c'est totalement addictif et à la fin j'en voulais même encore, j'espère vraiment qu'un tome deux verra le jour.

L'écriture de Lavanya Lakshminaryan est fraîche, engagée, cohérente et rien n'est laissé au hasard, c'est une autrice qui a de l'avenir et que je vous conseille fortement.
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Analog / Virtuel

Apex City est partagée en 2 par un bouclier électrique. D'un côté, il y a les Virtuels qui ont un accès à toutes les technologies et où le digital règne en maître. De l'autre côté, les Analog, la population inférieure, aussi appelés "Dix-pour-cents", n'ont aucun accès aux technologies.

Ce livre est un recueil de nouvelles qui nous montrent l'emprise du digital et des technologies sur nos vies. Nous suivons plusieurs personnages qui subissent ou profitent de toutes ces technologies. Le virtuel, le contrôle ont la part belle dans chaque histoire.

Ce livre questionne sur l'emprise et la présence exacerbée du digital dans le monde. Est-ce réellement un progrès ?



L'écriture est agréable et le format des nouvelles est intelligent.

Le bandeau sur le livre le compare à la série "Black Mirror". C'est assez vrai puisque tout comme la série, le livre cherche à nous faire passer le même message.



Une très belle découverte!



Merci Babelio et Hachette Heroes (Le rayon imaginaire) pour l'envoi de ce livre.
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Analog / Virtuel

Quel univers incroyable d’originalité et en même temps tellement proche de ce que pourrait devenir notre propre société.

L’imaginaire de l’auteure est juste bluffant. Elle distille les idées comme elle dégaine les chapitres. Chacun est centré sur un aspect de cette société dystopique ultra connectée qui prend vie devant nos yeux: éducation, travail, courses et même loisirs… tout est régi par les algorithmes, les réseaux sociaux et l’Intelligence Artificielle, ces fameux bots que l’on voit nous aussi se dupliquer tels des virus, dans un esprit de conformisme social qui laisse peu de place à la liberté individuelle et à l’authentique.

Apex City, ville actuelle de Bangalore dans un futur plus ou moins proche: d’un coté, les Virtuels qui vivent connectés en permanence à leur biopuce, sous le joug du numérique et de la réputation de leur avatar. De l’autre côté, séparé par un champs de force, vit la frange la plus pauvre de cette société, les Analogs, rebuts de cette société, exclus, humiliés et relégués sur un territoire clôt dans la misère et l’insalubrité avec pour seule technologie les reliques (telle leur propre image que leur renvoie le pouvoir) des débuts de l’ordinateurs et du web dans les années 80. Face à cette menace de déchéance d’identité et de vie, chaque Virtuel est socialement incité, dès son jeune âge, à suivre la norme sociale sous peine d’être envoyé chez les Analogs ou d’être moissonné. Productivité, voilà le maitre de mot de cette société qui a perdu son humanité au profit de la performance et la compétition. C’est assez effrayant de réalisme!



J’ai eu l’impression de lire une sorte de « guide monde » comme si l’auteure voulait, à chaque chapitre, développer et faire découvrir aux lecteurs, les rouages de la société d’Apex city : son fonctionnement, son évolution et surtout les relations entre ses membres maintenus dans une sorte de torpeur, dans leurs fausses illusions. Chapitre après chapitre, comme une multitude de récits s’enchainant pour constituer une histoire. C’est à la fois le gros point positif de ce roman, cette richesse des détails dans la description de ce monde futuriste, mais c’est également, pour moi aussi, un peu le bémol ou la limite, puisque j’ai eu du mal à trouver le fil conducteur. Bien sûr il y a un scénario avec cette idée de rébellion, propre souvent aux dystopies. Mais si l’écriture sans fil (à l’image de la technologie des Virtuels) m’a fait plonger dans la réalité et l’illusion de ce monde riche en détails, mon esprit plus proche des Analogs est resté sur sa faim. J’aurais souhaité pouvoir m’accrocher à un personnage plus récurrent suivant sa quête. La narration est assez déstabilisante de ce point de vue puisqu’elle oscille entre recueil de nouvelles et livre de science-fiction, dans ce que la 4ème de couverture, qui annonce bien la couleur, nomme un roman-monde. Et comme il est difficile de conclure un ensemble de récits, même connectés dans un univers similaire, je suis resté un peu mitigé face au dénouement.

Mais, à côté de cela, pour ce qui est de l’écriture, du développement des idées et de l’originalité, on touche au virtuose.

Ce livre reste au final une très belle découverte qui a complètement piraté les limites de mon imagination.
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Analog / Virtuel

À « Apex city », les 20% les plus productifs de la société ont accès à toutes les technologies les plus avancées pour rendre leur vie plus agréable. Puis viennent les 70%, qui cravachent pour monter sur la courbe et enfin faire partie des 20%, et qui profitent d’une vie matérielle faite de réseaux sociaux et de jeux virtuels. Mais, au delà du mur, vivent les 10%, les « Analog », qui n’ont accès à aucune technologie, vivent dans des bidonvilles dans cette Bangalore futuristique loin du bouclier climatique des « virtuels », et, s’ils sont jugés absolument non productifs par l’algorithme, seront moissonnés dans une ferme d’organes.



Une vision dystopique « à la black mirror » comme l’annonce le bandeau du livre, et il y a clairement de ça : on suit un kaléidoscope d’instants de vies d’analogs et de virtuels dans cette société qui aliène, et on nous montre diverse innovations technologiques et ce que ça fait aux gens. Le format du livre peut dérouter, c’est ce qu’on qualifie de fix-up : des chapitres mosaïque, qui ont un fil narratif d’ensemble – il y a une intrigue qui lie le tout et se déroule – mais dont les héros sont indépendants (on les retrouve ensuite parfois comme personnages tertiaires dans des chapitres suivants), chapitre par chapitre. Chacun aura un chapitre qui lui parle plus, j’imagine, mais l’ensemble est prenant, on est plongés dans cette cité ultra connectée où l’humain reste au final le cœur du récit, emmenant des tas de réflexions passionnantes. C’est à la fois engagé, lumineux, haletant, et beaucoup trop court.



Un livre très intelligent donc, et une lecture pas si pesante – l’autrice ayant soin de ramener de la lumière dans ce monde qui ne vit que de lumière artificielle. J’ai été happée, je n’ai pas vu le temps passer lors de ma lecture et j’en voulais toujours plus. Vraiment une chouette lecture !



Merci à Babelio et aux éditions Hachette pour ce livre que j'ai reçu dans le cadre d'une Masse Critique.
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Analog / Virtuel

Une lecture réjouissante (si l'on peut dire) ! Si j'ai été décontenancée par certains passages techniques que j'ai trouvés peu clairs, cela ne m'a pas empêché d'apprécier ma lecture. La structure du roman (on change de personnage et de contexte à chaque chapitre) permet de bien cerner l'organisation sociale d'Apex City tout en nous évitant de nous faire une opinion trop simpliste. Spontanément, on ressent davantage d'empathie pour les Analogs considérés comme le rebus de la société, mais on ne peut s'empêcher de ressentir de l'empathie pour les Virtuels tant ils nous ressemblent dans leur apathie et leurs travers. Esclaves de la technologie, des réseaux sociaux et de la quête de l'image parfaite ; voués entièrement à leur travail et à leur productivité, terrorisés à l'idée d'être rétrogradés ou consumés par l'ambition, les Virtuels agissent telles des marionnettes ; aucun espace n'est laissé à la pensée individuelle et à l'introspection. Le roman regorge d'inventions tout à fait crédibles. Certaines m'ont fait froid dans le dos tels ces émoticônes (Be-mojis) qui se superposent à votre visage et se connectent directement à votre cerveau pour traduire en direct vos pensées, l'objectif étant de gagner du temps en ne mettant plus de mots sur nos pensées. Un excellent roman qui m'a permis de m'évader tout en me donnant matière à réflexion. Je suis impatiente de découvrir le deuxième roman que l'autrice devrait consacrer à la Voleuse dix pour cent.
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Analog / Virtuel

Bienvenue à Apex City !

Si vous vous trouvez du bon côté de la barrière vous êtes un Virtuel et si votre taux de productivité est acceptable alors vous ferez parti des 70-Pour-Cents et aurez droit à un certain nombre de privilèges, une petite vie rangée où chaque pensée, chaque décision est analysées, contrôlées et validées par Bell Corporation.



Si à force de travail et d'une moralité sans faille, vous réussissez à vous hisser au sommet alors vous rejoindrez les 20-Pour-cents et dominerez la ville et aurez accès au must en matière de technologie. Une poignée d'élus appartiennent au 1-Pour-Cent et sont intouchables mais attention, si certaines de vos pensées ou actes peuvent être considérés comme suspicieux, ou si votre taux de productivité baisse alors vous rejoindrez la lie de la société : les Analog. Plus de technologie, plus de respect, plus aucune considération vous attend.

Le but étant d'éviter de terminer dans la terrifiante Ferme à légumes....



C'est au moyen de nouvelles que l'autrice nous immerge dans cette ville aux multiples facettes.

Nous voyageons de chaque côté de la barrière, et découvrons les différentes strates qui composent cette société méritocratique.

Les personnages se croisent, les liens se dévoilent, les pièces du puzzles trouvent leur place.



Certaines histoires sont plus percutantes que d'autres mais l'ensemble crée un patchwork qui dénonce nombre de travers qui gangrènent notre société actuelle.



Un texte riche, intelligent, passionnant et qui nous présente un futur absolument effarant mais complètement crédible.



Une autrice à suivre !
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Analog / Virtuel

Analog/Virtuel est un fixup c’est-à-dire que le livre regroupe un ensemble de textes se déroulant dans un même univers. La vingtaine de nouvelles composant ce recueil s’interconnectent entre elles par les personnages et les évènements pour former une trame continue et cohérente. De longueur variable, de quelques pages à rarement plus de quarante, ces histoires nous présentent des tranches de vie des habitants de la ville futuriste d’Apex City construite sur les ruines de la cité indienne de Bangalore.



Analog/Virtuel est une dystopie méritocratique, la société est basée sur la productivité et les bienfaits que chacun apporte à ce monde technocratique dirigé par un puissant consortium privé Bell Corporation, faisant de vous un Analog ou un Virtuel. Les Analogs, considérés comme les rebuts, les improductifs du système, représentent les Dix pour Cent de la population, ils vivent en marge de la société, ils en sont exclus, ils vivent d’ailleurs hors du périmètre technologique et sécurisé d’Apex City. La majeure partie de la population, classe moyenne qui ne rêve que de s’élever et a peur d’être rétrogradée comme Analog, fait partie des Soixante-dix pour Cent. Les Vingt pour Cent supérieurs sont les influenceurs mais restent très dépendants de la caste des Un pour Cent, les plus riches qui dirigent la mégalopole. A eux tous ils forment les Virtuels, ils sont constamment branchés sur les réseaux et sont submergés de technologies high tech, de biopuce aux implants…



L’autrice dénonce à travers ces petites histoires du quotidien la mainmise des firmes capitalistes sur le monde, l’asservissement du peuple sur l’autel de la productivité. Analog/Virtuel est aussi une critique acerbe des réseaux sociaux, de l'apparence, de l’égoïsme et de l’individualisme de nos sociétés de consommation. Mais elle montre également la force de l’humain qui chacun à son niveau essaye parfois de se rebeller contre le système, la résistance comme trame de fond avec l’espoir de jours meilleurs.



Analog/Virtuel n’est pas révolutionnaire sur le fond, il reste très classique dans le genre dystopie cyberpunk. Il n’en est pas moins une lecture plus que recommandable. Lavanya Lakshminarayan offre de l’originalité sur la forme, ses multiples histoires créent un univers riche, dense et humain, tout en amenant une réflexion intéressante sur le monde de demain, d’aujourd’hui. Une réussite pour un premier roman, espérons que d’autres suivront et que l’autrice continuera de développer son univers.




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Analog / Virtuel

Analog/Virtuel est le premier roman de l’autrice indienne Lavanya Lakshminarayan. Il est sorti en anglais en 2020 et arrive en France chez Hachette dans la collection Le Rayon Imaginaire dirigée par Brigitte Leblanc. C’est le quatrième titre publié dans Le Rayon Imaginaire après Les Dix mille portes de January d’Alix E. Harrow en octobre 2021, Frankenstein ou Le Prométhée moderne de Mary Shelley en janvier et Destination Outreterres de Robert Heinlein en avril. En effet, le label vise à la fois la redécouverte de titres connus et l’édition de nouveautés, et ce dans les différents genres de l’Imaginaire. Analog/Virtuel est une fresque dystopique qui a été finaliste du prestigieux prix Locus.



Analog/Virtuel est un fixup, c’est-à-dire une succession de textes se situant dans un même univers. Les vingt nouvelles de différentes longueur forment un tout et s’interconnectent par les événements, parfois les personnages, parfois des faits qui apparaissent anodins. Les différentes histoires présentent des tranches de vie de personnages, des moments clés dans l’univers, et offrent une véritable mosaïque d’Apex City, cette ville futuriste construite sur les ruines de la cité indienne de Bangalore.



La situation mondiale a changé, marquée par les guerres, les catastrophes climatiques. Les cités sont devenues des entités indépendantes. Apex City est gérée par Bell Corp, un puissant consortium privé qui dicte ses lois. Tout est lié au mérite, à la productivité des individus faisant de la ville ce que l’on appelle une » technarchie méritocratique ». Les individus sont ainsi répartis en plusieurs catégories : les Analogs, aussi appelés les Dix pour Cent, qui sont les rebuts de la société, les soixante-dix pour cent de la société ou classe moyenne et les Virtuels, les vingt pour cent restant formant l’élite. La majorité de la population est la classe moyenne qui vit dans la peur d’être rétrogradé et de devenir Analog, mais qui espère secrètement s’élever pour atteindre les bourgeois, les vingt pour cent les plus productifs. Les Analogs vivent dans des bidonvilles, sont privés de la technologie, sont considérés comme des moins que rien et font même l’objet de visites guidées pour montrer au reste de la population l’horreur qu’ils représentent. Parmi les Virtuels, les Un pour Cent, les plus riches dirigent la mégalopole et la technologie règne en maitre tout comme les réseaux.



Cet univers si particulier est décrit au travers de petites histoires de personnages se trouvant dans toutes les catégories, ce qui permet de bien comprendre le fonctionnement de la ville. Bien entendu, en soulevant le voile, on devine notre monde avec les plus pauvres vivant à la marge, la toute puissance des grandes firmes capitalistes, les réseaux sociaux et leurs influences, l’individualisme. Cependant, Lavanya Lakshminarayan n’écarte pas l’espoir, il reste le courage de certains, une forme de rébellion contre un système fonctionnant seulement au mérite.



L’univers présenté est riche et présente de nombreuses facettes même s’il reste assez classique dans le genre de la dystopie. Mais ce qui fait le charme du roman est sa narration, sa manière de raconter en offrant différentes histoires, et de nombreuses réflexions. L’autrice propose un univers où il est possible de retourner facilement avec des histoires de différents formats.



Analog/Virtuel est ainsi une belle réussite proposant un univers où le mérite est roi. La forme et la narration apportent énormément, dépeignant sous la forme d’une mosaïque d’histoires la ville d’Apex City. On espère retrouver Lavanya Lakshminarayan très prochainement.
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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Analog / Virtuel

Installez vous confortablement parce que j'ai pas mal de choses à vous dire sur ce roman.

Je dis roman, mais en réalité, on se situe entre le roman et le recueil de nouvelles, d'où le terme de roman-monde employé en quatrième de couverture.

D'ailleurs, cette dernière donne le ton : "Nous sommes une technarchie méritocratique. Nous sommes l'avenir de la race humaine."



Dans cette technarchie, la technologie est bien sûr omniprésente. Elle est distillée au fil des pages. Parfois, on ne comprend que plus tard de quoi il s'agit. Par exemple, le verbe "moissonner" revient régulièrement mais prend tout son sens au cours du récit.



L'un des risques de ce type d'univers qui fourmille d'une richesse incroyable, c'est de faire de l'info dumping. Mais ce n'est pas le cas. On s'imprègne de tous les mots "futurisés" au travers de chacun des personnages rencontrés (Op.He.Li.aA, GestaPod, OmniPorts...).



Ici, pas de personnages principaux chapitre équivaut à une nouvelle et présente un protagoniste Analog ou Virtuel.

Vous vous dîtes peut-être : "pas de personnages principaux, pas le temps pour le lecteur de s'attacher et d'avoir de l'empathie".

Et bien non ! Ça aussi, c'est très bien fait. Nina, Tanvi et d'autres encore, m'ont bouleversée en quelques pages !

Le récit est mené avec brio avec une structure que je n'ai pas souvenir d'avoir croisé auparavant, car toutes ces nouvelles finissent pas dessiner la trame d'un monde et tracer des destins qui parfois se frôlent.



Finalement, ces morceaux de vie s'imbriquent pour nous ouvrir les yeux sur des thématiques qui touchent notre propre société : dépendance aux technologies, travers des réseaux sociaux, rendement et productivité, pression de société.



Une dystopie surprenante, parfois dérangeante. Vous l'aurez compris, j'ai adoré. C'est un vrai coup de cœur !
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Analog / Virtuel

C’était une lecture intéressante mais la forme recueil de nouvelles m’a gênée.



Concernant l’histoire, c’est clairement une dystopie, où la population est divisée entre virtuels et analogs. Les analogs, rebus de la société vivent simplement, marchent, conduisent, travaillent, sont comme nous de nos jours pour ainsi dire!

Les virtuels sont des personnes vivant avec une technologie avancée qui leur facilite la vie au quotidien, des voitures qui se conduisent seules, les courses arrivent chez eux quelques minutes après être commandées, les filtres sur les réseaux sociaux sont indispensables, et toutes les données santé, hormonales, sont analysées et enregistrées. Par exemple, vous pouvez connaître le taux de compatibilité avec votre partenaire qui est calculé en fonction de probable dispute, sentiments ressentis à son égard, taux d’hormones libérée lors des derniers ébats…

Une société du paraître et de la productivité assistée par des robots en veux-tu en voilà!

J’étais très intéressée par tout ce côté création d’un univers unique, frôlant parfois avec notre monde, des idées innovantes, je dois dire que l’auteure ne manque pas d’originalité!



Par contre, afin de mettre en scène cet univers, l’auteure a décidé de ne pas écrire un roman avec des protagonistes, une histoire qui se suit au fil des chapitres. En fait, chaque chapitre, est un passage de vie d’une personne dans ce monde : un homme qui essaye d’atteindre l’élite de la population, des influenceurs qui se cachent derrière leur « avatar », une Analog adoptée par des Virtuels, une femme essayant un logiciel lui dictant sa vie…

Au bout d’un moment, tout cela nous donne en effet une cartographie de la société régie par l’intelligence artificielle et comment les analog vont entamer une rébellion, mais je n’ai pas été conquise par ce choix. Cela en fait un récit assez découpé, beaucoup de personnages, et peu d’attachement à leur égard.



Tout cela, ne m’a pas permis d’affectionner cette histoire comme il se doit. J’ai réellement aimé le fond mais pas la forme.
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Analog / Virtuel

J'ai laissé 160 pages de chance à ce livre pour me convaincre, c'est un échec.

L'histoire ne comporte pas réellement d'intrigue. Chaque chapitre inyroduit un nouveau personnage, de telle sorte qu'on ne s'attache pas, ni à l'histoire, ni aux personnages. Il n'y a pas vraiment d'enjeux ni à l'échelle de l'histoire, ni à l'échelle des personnages.

Le livre nous présente une dystopie basée sur une société méritocratique, c'est une proposition d'un futur possible, le livre n'est qu'un prétexte pour présenter cette vision, mais du coup, ça prend l'air d'être un catalogue descriptif.

Le point fort du livre est donc l'explication de ce monde dystopique. De nombreux thèmes sont abordés comme les dangers d'une société méritocratique, la productivité à outrance, le transhumanisme, les modifications génétiques sur les enfant à naître, la lutte des classes sociales, etc

Ça peut même paraître parfois trop exagéré et trop gros sabots. Il n'en reste pas moins que c'est la seule chose qui instille un certain intérêt pour la lecture avec des passages très forts et dérangeants. La société décrite et à la fois plausible et horrible. Le fait que cette société soit globalement proche de la nôtre avec des problématiques que nous connaissons déjà, provoque un sentiment de malaise à l'idée que nous allons vers ce type de société.

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Analog / Virtuel

J'ai pu découvrir ce roman grâce à une masse critique organisée par Babelio. Je les en remercie ainsi que la maison d'édition Hachette.



L'univers créé par Lavanya Lakshminarayan est assez incroyable. Cela m'a fait penser à un mélange entre les séries Black mirror et 3 %. L'autrice nous questionne sur l'utilisation de la technologie et ses dérives. C'était à la fois captivant et effrayant. Dans cette société dystopique, on incite les gens à être productif et conforme à une image sociale très réglementée. le moindre faux pas peut coûter cher ! Face à cette cupidité et cette superficialité, l'enjeu climatique ne trouve même plus sa place.



Toutefois, la trame de cet ouvrage m'a laissée un peu dubitative. En effet, on ne suit pas une ligne narrative directe. On enchaîne de petites nouvelles avec différents personnages. Au fil des pages, on découvre certains liens entre plusieurs histoires et protagonistes mais l'architecture narrative peut tout de même paraître confuse. Cela a tendance à casser le rythme de lecture.



Les questionnements posés dans ce roman méritent qu'on s'y attarde. Même si la forme de cette oeuvre n'entre pas dans mes préférences, le fond est à découvrir.
Lien : https://psycheedelik-unehist..
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Analog / Virtuel

Plus qu’un roman, Analog / Virtuel est plutôt un recueil de nouvelles inhérentes au même univers pour témoigner de l'influence toxique du virtuel et de la technologie sur la civilisation. On suit des parcelles d’existence de plusieurs personnages qui, soit se heurtent à cette société régie par l'intelligence artificielle, soit profitent de toutes ces avancées technologiques. Les analogs, considérés comme une sous espèce, vivent dans la simplicité voir le dénuement, ils sont relégués en dehors de la cité et étudiés comme des bêtes lors de sorties scolaires. Ils se déplacent « à l’ancienne », travaillent pour subsister et n’ont accès ni à la connaissance ni au bien-être ni au progrès. Les virtuels vivent, quant à eux, par et pour la technologie qui répond de manière presque instantanée à tout leur besoins. Ils possèdent des voitures autonomes, se réinventent une personnalité à travers le filtre des réseaux sociaux, leur vie est calibrée selon des critères bien définis et toutes leurs données, physiologiques comme psychiques sont analysées, enregistrées et classifiées. Un monde dystopique qui questionne sur l'emprise et la présence outrancière de la technologie dans la société, sur le carcan de la conformité sociale, dénonce les défaillances par rapport à l'enjeu climatique et la cupidité et le despotisme des entreprises régies par la technocratie du mérite. On devine en filigrane au milieu de ces critiques une allusion manifeste au régime des castes et à son iniquité. Une vingtaine de nouvelles reliées par certains des personnages et par la corrélation des évènements, avec pour constante l’amorce d'une rébellion, qui forment une trame judicieuse mais sans trop de cohésion. Lavanya Lakshminarayan élabore un récit intéressant, bien écrit mais, trop irrégulier dans sa forme pour captiver pleinement. Des moments forts et pleins de sagacité côtoient des épisodes peu passionnants et de fait, l’ensemble parait décousu, donnant l'impression de survoler l’histoire comme les personnages sans éventualité de s’y attacher réellement.

Pour autant, cet ouvrage ne laisse pas indifférent tant il illustre les travers et les dérives vers lesquelles nos sociétés s’acheminent inexorablement. Un monde ultra connecté qu’on a de cesse de développer avec acharnement mais qui nous déconnecte de l'essentiel de ce qui fait le sel de l’existence. Une fiction conjecturale qui pourrait, si on s’obstine dans certaines voies, devenir un jour une dramatique réalité.

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Analog / Virtuel

Analog / Virtuel, c'est l'histoire d'une fracture numérique qui s'inscrit dans une société méritocratique. Dans ce monde pas si éloigné du nôtre, les disparités entre riches et pauvres sont exacerbées par l'accès limité à la technologie pour ces derniers. La rébellion est donc imminente ! Rien d'original de ce côté, néanmoins la narration sort complètement des sentiers battus puisque Lavanya Lakshminarayan dédie chaque chapitre à un personnage différent.



Le résultat est une fresque grandiose dont le fil rouge apparaît très clairement pour nous mener jusqu'à la destruction des fondements d'Apex City !
Lien : https://lesfantasydamanda.wo..
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