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Citations de Léonora Miano (372)


La langue française était sa religion.

page 169
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Nous sommes deux femmes. Pourquoi penses-tu avoir été mon époux ? Je ne sais pas, répondit-elle, c’est ce qui m’est venu. D’ailleurs, seule une femme pourrait être les deux à la fois.
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La fidélité de certains à une France criminelle, leur identification à celle-là seule car ils voient dans la domination l'expression de la puissance, leur détestation de la France lorsqu'elle ne fut pas impérialiste, amènent, une fois de plus, à questionner la notion de fraternité telle que comprise par la République.
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L'Afrique n'est ni dans les livres ni dans les films. Il faut casser sa tirelire et s'y rendre.
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Il fallait un grand confort intérieur pour préférer prouver les choses plutôt que les dire.
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Le rêve est un voyage en soi, hors de soi, dans la profondeur des choses et au-delà. Il n'est pas seulement un temps, mais aussi, un espace. Le lieu du dévoilement. Celui de l'illusion parfois, le monde invisible étant aussi peuplé d'entités maléfiques.
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Pour haïr Il faudrait d'abord craindre Et nous n'en sommes plus là
J'ai eu tout le temps D'examiner les coutures mal bâties de ton déguisement
Depuis l'en-deçà ténébreux où tu m'as logée J'ai eu tout le loisir d'observer
Bien malgré moi d'ailleurs L'état de propreté La prétendue blancheur Là sous tes vêtements
Comment te dire
Je te conseille de les passer à la Javel
Sous ton habit de lumière La crasse et bien rebelle
Sous tes fanfreluches soyeuses Tu trimballes une Poubelle
C'est ça qui te gratte
Les strates de crasse
C'est ça qui te gratte
Ah Je me doutais que tu dirais ça
Enfin tu fais comme tu veux Si tu te sens morveux Mouche-toi Mais pas sur moi
Je te Je te dis simplement que l'heure sonne de savoir
Pourquoi vouloir
Nous faire croire
Qu'un humain pourrait être blanc
C'est toi qui parles de repentance C'est ta mauvaise conscience qui parle de repentance
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Afropea dit que l'heure de la maturité est venue, qu'il est temps de faire advenir la France. Il s'agit là d'un choix : légitimer tous les enfants de la nation, écrire la suite de l'histoire de la relation, ce nouveau chapitre qui relate l'effectivité de la décolonisation.
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Le vocabulaire lui-même est piégé, incarcéré dans une pensée raciste vieille de quelques siècles seulement, mais qui s'est à ce point enracinée qu'il semble impossible de la dépasser. On ne pourra continuer à vouloir dire l'humanité dans ce langage que l'on ne débarrassera pas des violences qu'il charrie. Il nous faudra des mots nouveaux pour exprimer ce que nous sommes à présent, ce que nous voulons être. Il nous faudra nous libérer. Nous tous, puisque l'Histoire ne sera pas récrite et que nous sommes là, encore emprisonnés dans ses régions les plus ténébreuses. Afropea vient ouvrir les portes de la geôle. Pour que prenne fin la réclusion, il faudra répudier les schémas induits par l'occidentalité.
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Les gémissements des identitaires français et de ceux qui jugent opportun de s'associer au coeur plaintif de conquérants déchus suscitent un certain effarement. On se demande ce qui devait résulter de l'aventure colonial, ce que doivent produire ses continuations à peine voilées, le futur que tout cela destinait à l'humanité. Comment pouvait-il échapper à l'entendement moyen que l'on ne posséderait pas tous ces mondes envahis et soumis, sans devenir aussi leur propriété ? Comme le dit l'adage, what you own owns you : vous appartenez à ce que vous possédez. S'élançant à l'assaut du monde, l'Europe conquérante se livra à lui. Les phénomènes migratoires que l'on voudrait contenir étaient prévisibles. Et inarrêtables.
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Les Français sont mal placés pour exiger que quiconque s'établissant dans leur pays en adopte les moeurs, la langue, et baptise ses enfants selon les usages locaux. Lorsqu'ils se trouvent dans leur ancien pré carré, les Français d'ascendance européenne unique ne parlent que leur langue, sont capables de passer plusieurs décennies sur un territoire sans en maitriser un seul idiome, envoient leurs enfants dans des écoles françaises, ne leur donnent jamais de noms locaux à moins d'être particulièrement excentriques. Et quelquefois, ils entrent sans visa dans ces pays, ce qui permet aux pédo-criminels et autres malfaiteurs de profiter sans états d'âme d'une indigence rampante. Les Français recevront chez eux ce qu'ils offrent aux autres. En matière d'assimilation, ils ne cessent de montrer l'exemple. Où qu'ils se trouvent dans le monde, même dans des pays frontaliers de la France européenne, leur premier réflexe est de s'établir en communauté, de s'assurer que le fromage ne manquera pas et que l'on pourra se passer d'apprendre une langue étrangère.
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Je m'entends à peine penser. De quels ravages le déchaînement des éléments était-il annonciateur ? Cette pluie n'est pas simple, et j'y laisserai des plumes, c'est une certitude. Je me lève, quitte le salon pour rejoindre le petit Kabral qui doit être dans sa chambre? In est en train de regarder un film dans la grande salle de séjour située au premier étage. De larges baies vitrées ouvrent sur le jardin, ses arbres fruitiers, ses frangipaniers, ses hibiscus. Je sais qu'il aime la vue. (...)
Cet enfant ne se plaint jamais. Il se débrouille pour trouver des solutions à ses problèmes. Nous nous entendons bien. C'est à moi de briser la glace. Tandis que j'avance dans les couloirs, je me rappelle les paroles de la personne chargée d'empêcher ton mariage avec Ixora. Kabral est son fils, elle l'élève seule. Il ne saurait s'attacher à quiconque détesterait sa mère. Je n'ai pas de haine. Je n'ai pas voulu sa mort. Je souhaite que sa voir soit épargnée. Si c'était à refaire ... Rien n'est jamais à refaire. Une fois de plus, il me faut espérer ton retour, fils. Me tenir droite face à mes actes et voir venir.
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Léonora Miano
Que nommez-vous «Afropea»?

Ce maillage humain constitué par les personnes européennes d’ascendance subsaharienne, mais aussi tous les groupes minoritaires qui existent dans les sociétés occidentales et qui ne trouvent pas leur place. Ils sont principalement issus de l’histoire coloniale. Toute une partie de la population est là parce que, dès la fin du XVe siècle, l’Europe de l’Ouest s’est lancée à l’assaut du monde. Voulant se l’approprier, elle s’est livrée à lui et doit accepter des altérations diverses résultant des conquêtes coloniales.(Léonora Miano: «L’Afrique doit se réhabiliter à ses propres yeux», Le Temps, 20 octobre 2020)
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La mort ne l’effrayait pas. Elle était le prolongement de la vie. Une simple altération de la vibration des êtres.
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Ici l'océan chuchote à l'oreille de la terre, la caresse langoureusement, la désaltère de vagues nimbées d'écume. A le voir ainsi, Eyabe l'imagine mal se repaissant de corps humains. Et pourtant. toutes les fibres de son corps lui crient que c'est là. C'est bien là, le pays de l'eau.
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Léonora Miano
Il s'attendait à ce qu'elle le sermonne, lui dise qu'il n'y avait qu'une humanité, que la peau n'était qu'un vêtement, qu'on ne pouvait y lire, ni la qualité des individus, ni le contenu de leur conscience. Il avait déjà entendu cela. Rien que de belles paroles, prononcées par des naïfs inaptes à se soumettre au principe de réalité.
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Même s'il se disait qu'il fallait étudier leurs sciences pour comprendre comment ils s'étaient hissés si haut, il les détestait. Incapables de vivre en bonne intelligence avec les autres, ils avaient détruits tous ceux qu'ils avaient rencontrés. Tous ceux qui avaient commis l'erreur de leur ouvrir la porte. Ils ne se liaient avec vous que pour trouver la faille, s'infiltrer en vous, vous dépouiller. Ils promettaient en paroles, trahissaient en actions. Il avait statué sur leur cas, au vu d'éléments historiques précis. Les exceptions ne l'intéressaient pas. Certaines choses étaient irréparables, certains crimes imprescriptibles.
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La femme dit qu’on ne peut dépouiller les êtres de ce qu’ils ont reçu, appris, vécu. Eux-mêmes ne le pourraient pas, s’ils en avaient le désir. Les humains ne sont pas des calebasses vides. Les ancêtres sont là […] ils ont conçu un monde. Tel est leur legs le plus précieux : l’obligation d’inventer pour survivre.
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Elles ne prononceront pas les noms de ces fils dont on ignore le sort. De peur que le Mal ne s’empare de cette vibration particulière. Ces noms ne les quittent pas. Ils chantent en elles de l’aurore au crépuscule.
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Il n'y a que deux catégories de personnes : ceux dont on parle, et ceux qui parlent des autres.
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