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Citations de Line Papin (200)


On ne pensait pas que ces nuages épais, immobiles, qui couvraient notre terre d´une ombre si froide et d’une bruine si triste, finiraient par sepercer d’un rayon de lumière. Ça arrive. Les rayons cassent un à un le cumulus d’horreur et l’on finit par avoir un rien de soleil.
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Si j'avais été contrainte à faire un choix d'une telle envergure, c'était parce que la manière dont je vivais ma vie ne me plaisait pas, et si j'avais pu faire un choix d'une telle envergure, c'était que j'avais la possibilité aussi de choisir, désormais, une autre manière de conduire ma vie, afin qu'elle finisse par me plaire. C'était cela, relever la tête et marcher sous la pluie. C'était cela être une femme.
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Le second s'enfuit quand je parle d'interruptions de grossesse. Je n'ai pas fini mon verre, le voilà qui lève le bras : L'addition s'il vous plaît ! Et il s'en va.
Imbécile qui a peur du ventre des femmes mais dont l'obsession unique est d'entrer dans le ventre des femmes.
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Viens

Viens secouer le monde
Viens réveiller la mer
Viens tambouriner contre
Mon cœur

Viens soulever la terre
Viens commettre des erreurs
Viens que je te pardonne
Viens que je m'abandonne

Les heures se taisent sans toi
Les jours rétrécissent
La vie se tait sans toi
Et moi je rétrécis

Viens pour que je n'aie pas tort
Et viens même si l'ai tort
Viens donner à la vie
Son vrai visage d'amour

Viens ouvrir le ciel
Et moi je t'ouvre mes bras
Viens renverser la lune
Je mincline comme tu vois
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Le passé

Je n'arrive pas à oublier le passé
Je n'arrive pas à l'effacer
Il ne veut pas passer
Il reste en place
Sans se pousser

Je n'arrive pas à le brusquer
Ni à le décaler
Il dit au présent :
J'étais là avant.
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Si les disparus ont une tombe, une urne, un autel, un lieu où les proches peuvent se recueillir, ces possibilités disparues n’en ont pas. A défaut de pouvoir construire un terrain comme Phuc, j’écris. Que ce livre soit un endroit de repos possible pour ces rêves d’enfants interrompus, un endroit où ils peuvent se reposer, eux qui n’ont plus de lieu ni dans nos maisons ni dans nos dialogues, ce serait une belle chose. Que ce livre soit un endroit où nous pouvons penser à eux, et où ils peuvent sourire de nous, anges dans le ciel, ce serait bien.
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Dans les romans que je dévore, dans les poésies que je récite, les personnages me laissent en paix. L'auteur me parle, raconte, je regarde, je suis, j'écoute. Et j'oublie un peu mon corps de rescapée. Et personne ne me le rappelle, ne le pointe du doigt, ne le regarde de haut en bas. Il n'y a plus rien à cet instant-là que la littérature et elle me sauve la vie, elle occupe mon temps, elle m'extrait de ma guerre un instant.
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On ne naît ni par hasard ni nulle part. On naît neuf, entourés d'anciens os. Dans le cœur et dans le ventre, il y a les os de la guerre, de la grand-mère, des os de vétérane, il y a les os laissés par les bombes, les os d'une vitesse, de trois filles, les os des non qu'elle leur a dits, il y a les os de Hanoï, les os du premier fils, les os de ses pensées. Il y a les os qu'on n'avait pas désirés et qui vont, quoi qu'il en soit, se former.
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Dans ce pays nouveau, dont la petite avait la nationalité, la mère était moins apte à communiquer que sa fille, parlait moins bien sa langue. Elle était plus étrangère.
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On s'aimait ici, parce qu'on s'était toujours aimés ici, parce que l'embargo avait été levé et qu'un air grisant soulevait les cœurs, Hanoï 2000, jamais ils n'ont revécu cela.
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Voilà les deux seules photographies qui restent de l'époque
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Elle me tenait par le bras, tendrement, et me racontait diverses aventures rocambolesques et solaires. Tout me paraissait excessivement gai en sa présence. Même les pigeons, les piétons, les devantures des magasins, la forme des arbres me semblaient joyeux et drôles. Elle avait une voix éclatante, débordait d'énergie, faisait de grands gestes dans l'air, manquant parfois de frapper un passant par inadvertance.
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Nous voulons faire l'économie du malheur. Nous n'avons pas payé pour ça, nous voulons du bonheur à l'état brut.
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Parler "d'avortement de confort" n'a aucun sens : nous n'avions jamais été dans un tel inconfort.
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Avorter, c'est aussi faire attention à la vie, contrairement à ce que l'on peut croire. Il peut sembler que cela signifie retirer la vie, mais en réalité, c'est le contraire : c'est faire attention à la vie. C'est vers le meilleur que tend cet acte si pénible.
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Mettre au monde : pourquoi mettre, comment mettre, et dans quel monde ? Une lettre de moins, et j'entends : être au monde. C'est de cela qu'il s'agit.
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C'était moi ce livre : j'étais juste en face ; c'est à moi qu'il lisait, et les lignes regardées, c'était moi, c'étaient les lignes de mon corps ; son souffle si près, sur les pages, c'était moi qui le ressentais, sur moi qu'il se posait. Et il l'aimait, ce livre. Il lisait. Les mots, je ne m'en souviens plus, et les phrases je ne les ai jamais vues ; sa voix seule, je me la rappelle, et comme une flamme, elle me brûle, pus vive encore dans le halo vibrant de ce lit, de cette chambre, de ce pays.
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Personne n'a su. Ils ont cru que j'avais passé la nuit chez monsieur X à parler, à rire, à écouter. Personne n'a su que je l'avais suivi dans ces ruelles, sans parler, sans rire, sans écouter, sans voir même, aveuglément suivi, hypnotisée. Ils n'ont pas compris que j'étais rentrée avec cet éveil soudain en moi, sans que rien ne se soit produit pourtant, cet éveil provoqué par l'absence de son contact, à lui, lui... Je rêve de lui, je rêve de moi aussi. Je passe des journées entières à essayer de comprendre ce qu'il a déclenché, curieuse, je sais qu'il y a un abîme dans lequel je dois plonger, avec lui, que par lui seul je pourrais y plonger.
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Il y a des vallées, des monts, des landes qui s'étalent sous le vent, que les fleuves caressés suivent en ondulant, il y a des bois entiers qui flambent en automne pour mourir l'hiver ; il y a les lacs, les mers, les océans, les plans d'eau sous lesquels des monstres marins s'endorment ; il y a tous ces paysages, ces espaces que les souffles parcourent et, au-dessus, dans le ciel, immobile, il y a ton visage-lune sous les nuages mouvants.
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cette gamine,un solfège sans musique.
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