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Critiques de Lisa Tuttle (90)
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Ainsi naissent les fantômes

Ainsi naissent les fantômes, recueil de nouvelles de Lisa Tuttle, a été publié par l'association Dystopia, qui a demandé à Mélanie Fazi de choisir ses récits préférés de l'auteur afin de les traduire et les réunir. Il a reçu le Grand Prix de l'Imaginaire aux Etonnants Voyageurs 2012. Et c'est amplement mérité.
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Ainsi naissent les fantômes

La curiosité attisée par plusieurs chroniques très enthousiastes de ce petit bouquin édité chez Dystopia ainsi que par la magnifique couverture commise par Stéphane Perger, je me suis enfin mise à sa lecture. Il faut bien avouer que je ne le regrette pas du tout, mais alors pas du tout.



Le livre commence par une préface de Mélanie Fazi, traductrice du recueil et envoutée depuis l'adolescence par les "fantômes" de Lisa Tuttle. Pour ceux qui sont du genre à passer les préfaces, lisez celle-là. On voit bien que pour Mélanie Fazi ce recueil est plus qu'une sélection de textes et leur traduction ; c'est un travail qui implique de l'émotionnel, des souvenirs et une envie de partager son plaisir de lecture avec nous. On est déjà touché par le souffle des fantômes avant d'avoir entamé la première nouvelle.



Dans la préface, Mélanie Fazi parle des premières phrases de Lisa Tuttle qui "happent" le lecteur. Et le recueil de commencer avec cette phrase, pour la nouvelle Rêves Captifs :



"Il m'est arrivé quelque chose d'affreux quand j'étais petite."



Le ton est donné. Je pourrais presque m'arrêter là pour vous donner envie de lire Ainsi naissent les fantômes mais comme ce livre m'a bien remué les tripes, je ne peux résister à l'envie de vous en parler plus longuement.



Rêves Captifs. Cette première nouvelle est aussi la plus perturbante du recueil. L'histoire est d'une horreur banale, de celle que l'on lirait dans les journaux : la séquestration d'une fillette par un pervers sexuel. La chute de cette nouvelle m'a bouleversée, c'est peu de le dire. Je me suis laissée emportée par le récit, comme la narratrice, et ai complètement été prise au dépourvu, malgré que la fin n'eut pu être différente. Quelle entrée en matière !



"Lors de toutes ces heures de la journée où j'étais enfermée dans le placard, je me trouvais donc dans le noir à l'exception de la la lumière qui s'infiltrait par les contours de la porte ; essentiellement par les deux centimètres qui séparaient le sol du bas de la porte. C'était ma fenêtre sur le monde."



L'heure en plus parle de ce temps que l'on n'a pas et dont on aurait besoin pour accomplir Moi qui suis obsédée par le temps qui passe, trop vite, par le manque de temps constant que je ressens et par les pertes de temps, j'ai été bien sûr intriguée par le récit de cette femme qui découvre une pièce secrète où le temps ne s'écoule pas. La thématique s'éloigne de mes préoccupations en cours de récit mais cela reste déstabilisant.



"Ces besoins contradictoires le seraient beaucoup moins si je pouvais prendre une petite heure de plus chaque jour, une heure rien qu'à moi. J'aimerais tellement ..."



Le Remède. Nouvelle au vague fond de science-fiction, mais en fait ce n'est pas important. Le remède guérit tout mais a le fâcheux effet secondaire de rendre silencieux les enfants dont les mères enceintes ont consommé de ce médicament miracle. Le langage et son absence sont au centre de ce récit poignant racontant le désarroi d'une auteure (métier par excellence lié au langage) devant le mutisme soudain de son amante.



"J'ai découvert un nouveau sens au silence. C'est toi qui me l'as enseigné. Mais nous n'avions pas dû renoncer à la parole ; nous ne faisions que l'enrichir. Jamais nous n'avions dû faire ce chois fatale et absolu."



Ma pathologie. Ce texte où alchimie et enfantement se mêlent étroitement suit de près Rêves Captifs par son horreur. Jusqu'où un être peut pousser l'abnégation et le renoncement à sa morale par amour de l'autre ?



"Mais s'il était ma faiblesse, j'étais aussi la sienne. Il m'aimait, j'en suis persuadée. Il ne s'attendait pas à bénéficier d'une deuxième chance mais je lui en offrais une, qu'il accepta avec reconnaissance. Quand je déclarai qu'il me fallait ma propre clé de sa maison, il me tendit le double sans un mot et je compris alors qu'aucune femme ne parviendrait à me déloger de sa vie, quoi qu'il advienne."



"Mezzo-Tinto" est un hommage à la nouvelle du même nom de Montague Rhodes-James et à un conte classique dont j'éviterai de mentionner le nom ici pour éviter de trop vous dévoiler l'histoire. Dans une ambiance fantastique très classique, cette nouvelle à chute frappe justement.



"Alors qu'elle allait quitter la pièce, elle remarqua une vieille gravure accrochée près de la porte. Elle représentait une maison au clair de lune et le terrain qui l'entourait."



La Fiancée du Dragon. Les nouvelles de ce recueil se caractérisent souvent par une certaine importance des décors et des lieux ; ils participent à l'ambiance en toute discrétion. Cela m'a particulièrement marquée dans La Fiancée du Dragon. Ces descriptions de la campagne du Dartmoor et de ses maisons sont oppressantes et au service du récit. Cette histoire de sorcellerie entachée de secrets n'aurait pu se dérouler ailleurs.



" Ils gardèrent le silence tandis que Fitz se concentrait pour circuler dans les étroites rues sinueuses de la ville, puis sur les routes de campagne moins peuplées mais non moins tortueuses. Dans un premier temps, les hautes haies vertes bordant la route des deux côtés leur cachèrent tout ce qu'il y avait à voir mais, lorsqu'elle se mit à grimper, ils émergèrent dans la lande aux paysages mornes mais exaltants. Fitz en fut impressionné. Ici, l'Angleterre paraissait bien plus vaste et plus ancienne. Le paysage nu et rocheux, l'espace dépourvu d'arbres curieusement ponctué par les saillies rocheuses aux formes étranges baptisées "tors", était très différent des vertes étendues brumeuses aux allures d'aquarelle qu'ils avaient traversées un peu plus tôt. Il n'y avait ici rien de douillet. Si cette région appartenait à un conte de fées, il n'était guère réconfortant."



Le livre ce conclut par un entretien très intéressant entre Mélanie Fazi et Lisa Tuttle. Il permet d'en savoir plus sur la genèse des nouvelles du recueil mais parle aussi de quelques autres textes, ce qui donne évidemment envie de découvrir d'autres écrits de l'auteure, qui est malheureusement peu éditée en français.
Lien : http://ledragongalactique.bl..
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Windhaven / Elle qui chevauche les tempêtes

J'avais lu ce livre il y a fort fort longtemps et j'en avais d'excellents souvenirs, quoique très vagues. À l'occasion d'un projet de podcasts sur Martin, je l'ai relu, et c'était à la hauteur de mes souvenirs ! L'écriture est extrêmement fluide, très agréable à lire, l'univers (une planète composée d'îles battues par les vents entre lesquelles seule une caste d'humains possédant des ailes sophistiquées peut se déplacer) est posé de façon très efficace, la personnage principale est tout de suite caractérisée, on s'attache à elle et à ses luttes, et le scénario roule tout seul. À lire sans hésiter.
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Windhaven / Elle qui chevauche les tempêtes

Voilà un livre dans lequel je suis littéralement tombée.

C'est l'histoire d'une aérienne, une femme qui plane sur les vents de sa planète natale pour porter les messages d'une île à l'autre, au-dessus des mers. C'est l'histoire de sa vie et des tempêtes qui la traversent. C'est aussi l'histoire de la lutte entre une tradition, injuste mais acceptée, confortable et sécurisante, et le changement, avec tous les bouleversements douloureux qui peuvent l'accompagner, et les conséquences auxquelles on n'avait pas pensé. Une belle histoire d'humains, parfois faibles et égoïstes, parfois forts et idéalistes, qui évoluent avec leur société et la font évoluer en retour.

Bref, ce n'est pas la peine d'attendre la suite du Trône de fer pour relire Georges R. R. Martin !
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Les chambres inquiètes

Lisa Tuttle a nourri d’angoisses et de songes inquiets toute une génération d’amateurs de fantastique. Qui connaît ses écrits entre avec réticence dans ses univers à la frontière du cauchemar. Mais quand on a tourné les premières pages de l'une de ses nouvelles, on ne la lâche pas avant de l'avoir terminée et qu’importe le malaise qui nous noue l’estomac.

Ce n’est pas de l’horreur au sens strict du terme, mais une plongée dans l’étrange, un piège plus ou moins horrible qui se referme sur le lecteur et le personnage. Les nouvelles de Lisa Tuttle sont de ce fantastique fébrile, dérangeant et diffus qui gratte discrètement à la lisière de votre raison. Le malaise vient petit à petit et le lecteur cherche de tous côtés la menace sans toujours l’identifier à temps.

Les femmes sont au cœur de ce recueil et je suppose qu’en tant que telle je me sens particulièrement proche de tous ces personnages qui cristallisent des angoisses somme toute très féminines. La maternité est notamment un thème récurrent dans ces textes, mais elle est toujours traitée sous un angle différent. Le fait de voir tous ces récits réunis — alors que vous les avez peut-être lus auparavant dans des publications disparates — donne une perspective intéressante sur le travail et l’imaginaire de leur autrice.



La suite sur mon blog...
Lien : http://livropathe.blogspot.c..
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Anthologie 01

Des nouvelles très différentes. Assez longues donc on plante bien le décor. Des éléments fantastiques épars, J'ai beaucoup appréciée celle de Yves et Ada Rémy : Coups de pistolet dans la forêt. Joliment écrite, elle est assez longue mais c'est pour mieux aménager leur effet. J'ai beaucoup aimé l'atmosphère bayou de Lisa Tuttle : Le vieux M. Boudreaux, à la fois étouffante et onirique. Dans l'ensemble des nouvelles variées avec une forte importance du paysage, des pays variés, l'Amérique, Allemagne, Egypte...
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13 Morts Suspectes

Depuis mes retrouvailles à la série qui a changé ma vie et oui avant ça je lisais que des livres dont vous êtes le héros. Après une grande déception pour le roman de Janice Harrell Journal Intime La tentation. J'ai décidé de remettre ça, cette fois-ci au lieu d'une histoire nous en retrouvons 13. Chiffre qui porte malheur, seulement quelques une se démarquent si on peut dire: Colonel Mustard de Dennis Hamley, Défaillance de mémoire de Nigel Robinson, "V" comme vengeance de Alan Durant et Chute libre de Lisa Tuttle. Le reste ce qui ma beaucoup ennuyé fut encore le fait que ce livre fut québéciser (dans le sens qu'on parle du Québec, les noms des personnages sont francophone, les lieux aussi etc...). Ce qui m'amène à une autre interrogation à savoir, les traducteurs qui ont fait le travail on peut-être changer ou modifier les intrigues comme la dernière fois pour le livre: Soirée d'enfer de Sinclair Smith qui se trouve dans la même collection grand format. Seul un fan nostalgique pourrait aimé ce livre...
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Windhaven / Elle qui chevauche les tempêtes

un pur régal !!!
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Les chambres inquiètes

Critique complète sur le site.



Féministe engagée, Lisa Tuttle excelle à métaphoriser les dangers qui nous guettent, les contraintes et les rôles dans lesquelles, malgré toutes nos luttes, on se retrouve enfermées.
Lien : http://www.undernierlivre.ne..
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Ainsi naissent les fantômes

Lisa Tuttle, spécialiste du genre fantastique est une auteure américaine de renom qui a influencé beaucoup d'écrivains, à commencer par Mélanie Fazi, traductrice de ce recueil de nouvelles : « Ainsi naissent les fantômes ». Elle est également l'auteure de la préface et d'une interview de Lisa Tuttle.

Ce livre m'a permis de découvrir sept textes qui racontent des histoires de fantômes, de mondes parallèles, d'au-delà et de cauchemars. C'est beaucoup moins angoissant que les textes de Stephen King mais il y a une subtilité dans chaque intrigue qui n'est pas déplaisante. Cependant, le problème du recueil de nouvelles c'est qu'il propose des textes différents, sans lien entre eux à part le genre auquel ils appartiennent et que le plaisir de lecture peut être variable.

J'ai beaucoup aimé « Rêves captifs », l'histoire d'une petite fille séquestrée par un pervers qui parvient à lui échapper mais que personne ne croit. A l'opposé, j'ai été peu réceptive à « le Remède » sur l'incapacité d'apprendre à parler d'une génération.

Ce livre couronné par le Grand Prix de l'Imaginaire en 2012 permet donc quelques frissons de lecture.







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Ainsi naissent les fantômes

Je vais vous parler, pour changer, d'un recueil de nouvelles fantastique relativement horrifique dont le thème central tourne autour de la femme, l'amour et la maternité. Je l'ai remarqué en librairie tout simplement grâce à sa superbe couverture (je ne connaissais pas l'auteure) ! D'ailleurs, j'en profite pour saluer le travail des éditions Dystopia avant de rentrer dans le vif du sujet.



Pour lire la suite, venez sur mon blog ! ;)
Lien : http://terressciencefictives..
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Anthologie 01

Lire une nouvelle de Lisa Tuttle ou de Jean-Marc Agrati, c’est pour moi comme écouter le nouveau morceau d’un groupe que j’adore, et là … être transportée à nouveau.



Cette anthologie Dystopia 01 recèle à mon sens trois joyaux, la jouissive et perfide «Blanche-Neige» de Jean-Marc Agrati, et soudain on aimerait qu’Agrati réinterprète pour nous toute la mythologie, le très borgésien «Arbre aux épines» de Robert Holdstock et Garry Kilworth, et - last but not least - «Le vieux M. Boudreaux» qui nous fait entendre la musique étrange et douce de Lisa Tuttle.



Enfin, «Le journal anticipé d’un écrivain mythomane» de Jacques Mucchielli donne envie de relire les très grands Yama Loka Terminus et Bara Yogoï.



PS. A titre exceptionnel, je souhaiterais que la plus haute note attribuable sur le site de sens critique puisse être relevée de 10 à 20 pour pouvoir décemment accueillir les écrits de Jean-Marc Agrati.



« Et il a reculé, doucement, toujours l’index levé. Son sourire me buvait en entier. Il s’était complètement vidé les couilles sur ce coup-là. Le chef jouit. Et ça, il ne faut jamais l’oublier.

Il a pris son chapeau, son parapluie, et il a regardé ses chaussures. Il méditait sur sa trouvaille. Ou peut-être qu’il jouissait de ses godasses, c’est possible aussi. Des anglaises, avec des trous et plein de reflets. De quoi transformer le reste du monde en tapis.»

(Blanche-neige, Jean-Marc Agrati)
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Ainsi naissent les fantômes

Le hasard a conduit mes pas vers Ainsi naissent les fantômes de Lisa Tuttle. Et le hasard fait parfois ...
Lien : http://autrecotedumiroir.net..
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Compagnon de nuit

L’idée du compagnon de nuit est originale et le personnage de la tante Marjorie bien décrit.

Quand Agnès grandit, ce compagnon de nuit devient plus qu’une créature qui lui parle dans ses rêves et devient un vrai ( ?) compagnon, correspondant au garçon sur lequel elle fantasme et qui va remplir ses fantasmes les plus intimes.

Néanmoins, au fur et à mesure que le romain progresse, l’aspect sexuel du compagnon de nuit devient de plus en plus fort et la limite entre rêve et réalité de plus en plus flou. Surement volontaire de la part de l’auteur, mais je me suis perdu en route… Dommage.

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Sur les ailes du cauchemar

Pas le meilleur recueil que j'ai lu.

D'ailleurs, je ne compte pas le garder dans ma bibliothèque
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Compagnon de nuit

The Pillow Friend

Traduction : Alain Dorémieux



Sous les voiles du fantastique et plus encore de l'insolite insidieux, "Compagnon de Nuit" traite de la relation mère-fille et tout particulièrement du cheminement qu'elles partagent lorsque la seconde grandit et s'éveille peu à peu à la sensualité et à la sexualité.



On peut aussi voir, en la figurine remise par sa "tante" à la jeune Agnes au tout début du roman et que lui subtilise sa "mère" à la fin de la première partie, le témoin d'une sorte de course magique ou d'un parcours initiatique réservé aux impétrantes dans les anciens rites exclusivement féminins que les religions monothéistes devaient par la suite recouvrir du sombre manteau de la sorcellerie.



A un moment donné, soit par peur de ce tout ce que symbolise ce témoin à double tranchant (toute connaissance suppose sa part d'ombre et de souffrance), soit par jalousie et refus de voir la fillette, puis l'adolescente accéder à un savoir similaire à celui qu'elle détient (et qui passe par la sexualité), la tante-mère pose des obstacles et suscite des retards sur la voie empruntée par la fille. Mais elle ne saurait s'opposer éternellement à l'acquisition de la Connaissance, tout d'abord parce qu'elle même vieillit et que, au-delà de ses propres intérêts, domine en elle la nécessité de passer le relais pour assurer la pérennité de cette Connaissance - et la survie de l'Univers.



Lisa Tuttle dissimule cette histoire de femmes, où les hommes, fût-ce le premier d'entre eux, l'Initiateur, n'ont droit qu'à des rôles secondaires, dans une intrigue très moderne, avec la petite ville américaine traditionnelle, les parents qui s'entre-déchirent, la mère ayant sacrifié son avenir de comédienne à la naissance de ses enfants, et une tante mystérieuse qui évoque de son côté les femmes libérées des années soixante-dix.



L'ensemble est trouble, nimbé de brumes qui s'élèvent ici et là pour mieux dissimuler quelque chose que le lecteur impatient tente en vain d'apercevoir avec clarté - et dont il ne prendra vraiment conscience qu'après avoir refermé le livre et pris un peu de recul par rapport à ce qu'il paraît raconter. C'est un art subtil, parfaitement maîtrisé, qui tient plus de la vieille magie - celle-là même qui protégeait le nourrisson Harry Potter de l'énergie meurtrière de Voldemort - que de l'histoire d'horreur ou du fantastique classique. C'est aussi et c'est surtout une histoire de femmes et peut-être parlera-t-elle beaucoup moins, voire pas du tout, à des lecteurs masculins. Mais qu'ils prennent tout de même le risque d'autant que Lisa Tuttle a tout prévu : si ça les arrange, ils peuvent aussi s'imaginer que Agnes souffre simplement du même mal que sa mère ...



... Cependant, ils n'en seront jamais sûrs ... ;o)
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Ainsi naissent les fantômes

Dans Rêves captifs, une femme raconte ses quatre mois de captivité dans un placard et son évasion, entre rêve et réalité, un pont onirique et une ligne de fuite, une projection astrale sensible ou l’échappatoire désespéré face au traumatisme. Que devient la réalité face à la souffrance ?

Dans L’heure en plus, une mère de famille rêve d’être écrivaine, entend une sonnerie d’horloge puis franchit une porte sortie de nulle part pour trouver l’inspiration dans un bureau en dehors du temps, bulle en dehors de la vie quotidienne qui provoque un déchirement, un dédoublement inconfortable.

Dans Le remède, deux femmes élèvent un enfant qui ne parle pas et entre elles le langage devient une frontière infranchissable, un obstacle à la compréhension et une séparation dénuée de sens au milieu de sentiments indomptés.

Dans Ma pathologie, une femme enceinte finit par consulter et les médecins découvrent, en lieu et place d’un bébé, une grosse tumeur, la pierre philosophale aux yeux de son concubin. La fragilité psychique et la dépendance affective débouchent sur des illusions et une manipulation, une emprise masculine à la saveur sectaire.

Dans Mezzo-Tinto, une femme ayant emménagé depuis plusieurs mois chez son petit ami découvre la gravure d’une maison qu’elle n’avait jamais remarquée dans son bureau. Le triptyque composé par la gravure d’une maison hantée, la maison hantée et l’homme possédé fonctionne comme des niveaux de réalité emboités pour se renfermer.

Dans La fiancée du dragon, une jeune femme emmène son nouveau petit ami en Angleterre sur les traces de son amnésie hantée par un dragon lors de son précédent séjour chez sa tante qui vient de se suicider. Cette quête d’identité se transforme en conte de fées onirique et oppressant, d’une voracité implacable.

Ce recueil est traversé par une sensibilité sauvage, une ambiance étrange, une réalité fluctuante au gré des angoisses, des ombres de l’enfance et des engrenages mortifères, installant un état d’âme propice aux doutes et à la crainte d’une malédiction.
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Le vieux M. Boudreaux

J'avais téléchargé cette nouvelle gratuitement il y a plusieurs années mais je n'avais jamais pris le temps de me lancer dans cette lecture. Je ne sais pas trop pourquoi… Si ce n'est peut-être la peur des livres gratuits : ce ne sont pas toujours les plus agréables. Et, pour le coup, avec cette couverture à l'effigie d'un cœur humain, je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre.



En fait, j'ai passé un très bon moment avec cette nouvelle. J'aime beaucoup les textes où l'on revient sur les lieux de notre enfance avec des yeux d'adultes. Dans ces cas-là, les émotions ressurgissent toujours plus fortes et ça me touche de retrouver cette part de connu rassurante.

J'ai bien aimé la relation qui se fait entre chacun des personnages entre promesses à la va-vite qui prennent tout leurs sens et retrouvailles un peu perturbantes. Je suis toujours touchée par les personnes âgées et j'ai aimé la tendresse qui passe dans ces contacts que ce soit entre l'héroïne et sa maman ou Monsieur Boudreaux.

J'ai également été sensible à la dimension plus paranormale de cette histoire. Je mentirais si je disais que tout était clair pour moi, mais je trouve que ce brouillard a quelque chose de plutôt réconfortant et familier.



J'ai trouvé l'écriture de l'auteure très agréable. Même en en sachant très peu sur les personnages, je les ai trouvés touchants et ai été sensible à leurs émotions. J'ai aimé l'ambiance de ce livre assez rassurante malgré les évènements qui sont plutôt surprenants. J'ai apprécié la fluidité de cette narration et le bien-être étonnant qu'elle dégage.

Par contre, j'avouerai ne toujours pas avoir compris le choix de la couverture ;)

Etonnamment réconfortant.
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Windhaven / Elle qui chevauche les tempêtes

Malgré un décor ambitieux (une planète-océan, parsemée d’îles et parcourue de vents et de tempêtes phénoménales), une structure sociale propre à de nombreux sujets (les « rampants » d’un côté et les « aériens » de l’autre, les seconds bénéficiant d’un prestige que les premiers aimeraient obtenir), et une héroïne bien campée (Mariss, rampante devenue, à force de détermination, une aérienne), je termine cette lecture avec un sentiment mitigé.

L’ambiance de Ténébreuse plane sur ce roman. Là où M. Z. Bradley avait opté pour la durée et une vision globale de la planète, le duo Martin-Tuttle mise sur un point de vue unique, celui de Mariss à plusieurs âges de sa vie : l’adolescente fougueuse, la jeune femme ambitieuse, et l’adulte mûre. À travers son regard, le lecteur bénéficie d’un panorama complet de cette société, de ses inégalités et des bouleversements que Mariss va générer, volontairement ou non.

Roman épique, « Elle qui chevauche les tempêtes » se veut aussi poétique, avec une bonne grosse louche de féminisme. À croire que c’est un passage obligé, nous devons donc traverser des passages puérils, voire « gnan-gnan », où l’héroïne fait montre d’une naïveté confondante. Cela étant dit, la troisième et dernière partie est plus posée : Mariss se veut plus sage avec les années.

Peut-être que Ténébreuse m’a comblée et que je suis difficile ? Peut-être ai-je passé l’âge de ce type de récit ? Toujours est-il que ce roman ne m’a pas emballée, malgré toutes ses qualités. J’aurais aimé plus de percutant de la part des rampants, plus d’esprit d’initiative, plus de répondant… En l’état, comme le personnage de Val, l’idolâtrie envers les aériens m’a agacée.

Pour autant, le dépaysement de cette épopée est prenant et la lecture fort agréable.

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Ainsi naissent les fantômes

Recueil de nouvelles toutes prenantes et fascinantes. C'est vraiment très bien écrit et j'ai vraiment tout lu d'une traite.

Si je devais cependant faire une critique c'est qu'il y a beaucoup de passages décrivant des rapports sexuels qui à mon sens ralentissent l'action des nouvelles.
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