Citations de Liviu Rebreanu (82)
Aucun malheur n'est capable d'extirper l'optimisme de l'âme humaine.
C'est à croire que les petites choses sans importance provoquent les grands bouleversements comme si l'homme , fier et confiant en son pouvoir, n'était qu'un jouet ou peut- être moins encore entre les mains d'un être terrible et mystérieux...
Que ce serait bien si la vie s’accordait avec les rêves, si l’on pouvait vivre de rêves !
La nuit était noire et maussade, une nuit d’automne, triste et étouffante. De gros nuages couleur de plomb balayaient les crêtes des collines entourant Pripas, en grosses masses dans le ciel, s’assombrissant puis s’éclairant comme des dragons d’épouvante s’apprêtant à engloutir d’une seule bouchée le village endormi dans un profond silence. Les arbres, dans les jardins, tremblait de froid, avec des voix pleurnichantes et fatiguées.
S’il n’y avait pas d’inconnu dans ce monde, la vie humaine n’aurait aucun charme !
Je croyais jusque-là connaître tous les ministres roumains, au moins de nom. Je me trompais. Il existe des ministres roumains que personne ne connaît. Le nôtre avait eu, c'est ce qu'il m'a dit lui-même, une vague mission diplomatique dans le gouvernement précédent, ce qui lui avait permis de conserver, pour les voyages un peu longs seulement, le titre de ministre, « étant donné que, n'est-ce pas ?, lorsqu'on travaille dans la diplomatie, si peu que ce soit et sous quelque forme que ce soit, il est bien normal de conserver son titre. »
(pages 133-134, extrait de « Paris, 1927, un plein wagon de Roumains »)
Et c'est comme ça que mes rêves de bonheur conjugal bourgeois se sont évanouis. Je n'avais plus la moindre raison de vouloir devenir médecin rural et je me suis retrouvé ici. Mais je n'ai jamais pu effacer Madalina de mon souvenir. J'entendais dire qu'elle avait eu de la chance, qu'elle avait du succès dans le monde, mais je n'ai jamais essayé de la revoir. Je vivais dans l'illusion qu'au plus profond de son cœur elle n'aimait toujours que moi et j'avoue que j'avais peur de perdre cette dernière illusion. Le hasard m'a mis un jour, bien malgré moi, en face de Mme Faranga.
Les instants mouraient lentement, comme des heures d'épouvante. Maintenant la canicule semblait enflammer l'atmosphère, l'étendue restait engourdie sous l'âpre baiser du soleil. Pas trace d'homme aux alentours : seuls, de l'autre côté de la route, dans les prés de Sărăcuţa, fourmillaient quelques points blancs. Les feuilles de maïs grésillaient au soleil, tordues par la chaleur, et les épis de blé, baissant leur tête alanguie, recherchaient un abri contre cette torche ardente.
On n’y peut rien, la vie est faite de questions sans fin qui nous hantent...Il faut aller là où elle nous mène, obéir à ses ordres !
C’était comme si toute la nature avait revêtu des habits de fête pour célébrer sa victoire. Un beau printemps s’installait comme toujours sur la campagne. Les arbres bourgeonnaient, l’herbe poussait plus verte de jour en jour comme une robe magique venue dissimuler la noire et jaunâtre nudité de la vieille terre, les forêts qui se couronnaient de frondaisons nouvelles.
Se presser, là est le danger. On ne parvient jamais à ses fins sans intelligence et habileté.
-C'est vous qui vous occupez du ménage, madame, n'est-ce pas?, dit l'inspecteur à l'adresse de madame Herdéléa, avec la plus distinguée des galanteries. Très bien, très bien ! Le ménage est le plus bel ornement de la femme !
- Moi je ne parle pas hongrois, dit madame Herdéléa sans même relever les yeux de son travail et avec un calme qui terrifia son mari.
- Comment, comment? Je ne comprends pas, dit l'inspecteur, très étonné.
- Je comprends ce que vous dites mais je n'ai pas envie de parler hongrois ! A quoi bon me déformer la bouche pour baragouiner dans une langue étrangère, si je n'ai pas besoin, conclut madame Hédérléa d'un ton de supériorité magistrale en pinçant les lèvres comme si l'idée de parler hongrois lui agaçait les dents.
Satul a rămas înapoi același, parcă nimic nu s-ar fi schimbat. Câțiva oameni s-au stins, alții le-au luat locul. Peste zvârcolirile vieții, vremea vine nepăsătoare, ștergând toate urmele. Suferințele, patimile, năzuințele, mari sau mici, se pierd într-o taină dureros de necuprinsă, ca niște tremurări plăpânde într-un uragan uriaș.
Grăuntele de speranţă care nu părăseşte pe om până nu-şi dă ultima suflare, care mai licăreşte în ochii muribundului chiar când inima a încetat de-a mai bate şi când trupul a îngheţat pentru totdeauna ― îi dădea şi ei puterea să mai aştepte şi să stăruiască.
Numai prin politică se poate provoca schimbarea mare pe care o râvnim cu toţii. Politica e arta de a prevedea, de a crea şi de a ferici un popor sau lumea întreagă.
Moartea e o ipoteză până în momentul când omul se pomenește în brațele ei, fără nici o speranță de întoarcere.
Man muss nicht alles glauben was die Leute sagen ; man muss aber auch nicht glauben dass sie es ganz ohne Grund sagen. (KANT)
Şi a găsit-o printre miile de oameni indiferenţi. I-a zărit mai întâi ochii verzi cu luminile calde si moi. S-a cutremurat până în temeliile fiinţei lui, ca şi când i s-ar fi lămurit fulgerător toate misterele vieţii. Apoi li s-au încrucişat privirile şi din uimirea ei a înţeles că şi ea l-a recunoscut, deşi nu l-a mai văzut niciodată.
Într-amiezi frigul se dezmorţi. Cetele de nori plumburii se răzleţiră, dezvălind pe-alocuri în văzduh pete luminoase albastre. Printr-o crăpătură destrămată, soarele de iarnă îşi vîrî obrajii aprinşi, aşternînd o spoială strălucitoare deasupra pămîntului îmbrăcat în haină albă...
(Răfuiala)