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Citations de Louis-Ferdinand Céline (2891)


J'avais comme envie d'être poli avec les Allemands.
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Moi je suis un garçon simple, confiant et respectueux des supérieurs.Je suis indigne à vie. Je sais pas pourquoi. J'ai fait 18 mois de cellule je sais pas pourquoi. Je ferai sans doute 20 ans d'exil sans savoir pourquoi. Je crèverai loin de mon dispensaire. Je saurai jamais pourquoi.
Voilà les choses.
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Il n'y a pas de vanité intelligente. C'est un instinct. Il n'y a pas d'homme non plus qui ne soit pas avant tout vaniteux.
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On est accablé du sujet de sa vie entière dès qu'on vit seul.
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Louis-Ferdinand Céline
C’est-à-dire que voilà, je vois dans tous ces flots d’invectives … Je vois surtout des gens qui boivent, qui mangent, qui dorment, qui font toutes les fonctions humaines qui sont toutes assez vulgaires, et je dirais qu’ils sont lourds, et leur esprit est lourd, c’est ça qui me semble surtout, il n’a jamais cessé d’être lourd. J’ai remarqué. J’ai lu tellement de vers et particulièrement des vers du 17ème, des vers soi-disant galants, j’en ai trouvé trois, quatre de bons, sur des milliers n’est-ce pas. Il y a très peu de légèreté chez l’homme, il est lourd. Et alors maintenant, il est extraordinaire de lourdeur, depuis l’auto … L’alcool, l’ambition, la politique le rendent lourd, encore plus lourd, il est extrêmement lourd. Nous verrons peut-être un jour une révolte de l’esprit contre le poids n’est-ce pas, mais c’est pas pour demain, pour le moment on est lourds, c’est-à-dire en effet si j’avais à mourir, j’écrirai : il était lourd, voilà. Oh… ils étaient méchants, parce qu’ils étaient lourds n’est-ce pas … ils étaient lourds, alors ils étaient lourds, jaloux d’une certaine légèreté [...] Jaloux d’être lourds, c’est tout, infirmes, ils pèsent, ils sont infirmes, la lourdeur les rend infirmes, par conséquent on peut se méfier d’eux, ils sont prêts à tout, oh oui …. prêt à tout, ils sont prêt à tuer. Et pour activer encore la lourdeur ils boivent n’est-ce pas, alors quand ils boivent c’est des marteaux-pilons, c’est effrayant n’est-ce pas, des marteaux-pilons sans contrôle, c’est surtout ça qu’ils ont, ils activent, ils augmentent leur poids au lieu de se rendre léger [...]

Entretien avec Pierre Dumayet en 1957
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.. Ma mère allait présenter le choix, pendant l'heure du déjeuner, à des revendeurs en galerie ...Elle a tout fait pour que je vive, c'est naître qu'il aurait pas fallu.
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Pourquoi n'y aurait-il pas autant d'art possible dans la laideur que dans la beauté ? C'est un genre à cultiver, voilà tout.
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Vous me comprenez, tout n'est pas dans un porte-monnaie !... Ferdinand ! Non ! Il n'y a rien dans un porte-monnaie ! Rien !...
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Les choses auxquelles on tenait le plus vous vous décidez un jour à en parler de moins en moins avec effort quand il faut s'y mettre. On en a bien marre de s'écouter toujours causer... on abrège...on renonce...ça dure depuis trente ans qu'on cause...on ne tient plus à avoir raison. L'envie vous lâche de garder la petite place qu'on s'était réservée parmi les plaisirs...on se dégoûte.
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Pendant la jeunesse, les plus arides indifférences, les plus cyniques mufleries, on arrive à leur trouver des excuses de lubies passionnelles et puis je ne sais quels signes d'un inexpert romantisme. Mais plus tard, quand la vie vous à bien montré tout ce qu'elle peut exiger de cautèle, de cruauté, de malice pour être seulement entretenue tant bien que mal à 37¤, on se rend compte, on est fixé, bien placé, pour comprendre toutes les saloperies que contient un passé. Il suffit en tout et pour tout de se contempler scrupuleusement soi-même et ce qu'on est devenu en fait d'immondice. Plus de mystère plus de niaiserie, on a bouffé toute sa poésie puisqu'on a vécu jusque là. Des haricots, la vie.
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En attendant j’ai plus de « Pachon »… je me suis fait prêter un Pachon pour liquider les ennuyeux, pas mieux !… vous les faites asseoir, vous leur prenez leur « tension »… comme ils bouffent trop, boivent trop, fument trop, c’est rare qu’ils se tapent pas leur 22… 23… maxima… la vie pour eux c’est un pneu… que de leur maxima qu’ils ont peur… l’éclatement ! la mort !… 25 !… là, ils s’arrêtent d’être loustics ! sceptiques ! vous leur annoncez leur 23 !… vous les revoyez plus ! ce regard qu’ils vous jettent en partant ! la haine !… le sadique assassin que vous êtes ! « au revoir ! au revoir !… »
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!... La soif !... Et le samedi tout y passait... Merde ! que c’était du boulot ! La paye entière ! Rac !... Ceux-ci les bicots, c’est pas de boire qui les intéresse, c’est plutôt de s’enc... c’est défendu de boire dans leur religion qu’il paraît, mais c’est pas défendu de s’enc... »
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Les malades ne manquaient pas, mais il n’y en avait pas beaucoup qui
pouvaient ou qui voulaient payer. La médecine, c’est ingrat. Quand on se fait honorer par les riches, on a l’air d’un larbin, par les pauvres on a tout du voleur. Des « honoraires » ? En voilà un mot ! Ils n’en ont déjà pas assez pour bouffer et aller au cinéma les malades, faut-il encore leur en prendre du pognon pour faire des « honoraires » avec ? Surtout dans le moment juste où ils tournent de l’œil. C’est pas commode. On laisse aller. On devient gentil. Et on coule.
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L’amour qu’elle exécutait pour vivre ne la fatiguait guère. Les Américains font ça comme des oiseaux.
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À Topo en somme, tout minuscule que fût l’endroit, il y avait quand même place pour deux systèmes de civilisation, celle du lieutenant Grappa, plutôt à la romaine, qui fouettait le soumis pour en extraire simplement le tribut, dont il retenait, d’après l’affirmation d’Alcide, une part honteuse et personnelle, et puis le système Alcide proprement dit, plus compliqué, dans lequel se discernaient déjà les signes du second stade civilisateur, la naissance dans chaque tirailleur d’un client, combinaison commercialo-militaire en somme, beaucoup plus moderne, plus hypocrite, la nôtre.
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Celui qui parle de l’avenir est un coquin, c’est l’actuel qui compte. Invoquer sa postérité, c’est faire un discours aux asticots.
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Fallait rien me demander ! J'avais la nature infecte ... J'avais pas d'explica­tions ! ... J'avais pas une bribe, pas un brimborion d'hon­neur ... Je purulais de partout ! Rebutant dénaturé ! J'avais ni tendresse ni avenir ... J'étais sec comme trente-six mille triques ! J'étais le coriace débauché ! La substance de bouse ... Un corbeau des sombres rancunes ... J'étais la déception de la vie ! J'étais le chagrin soi-même. Et je mangeais là midi et soir et encore le café au lait ... Le Devoir était accompli ! J'étais la croix sur la terre ! J'aurais jamais la conscience! ... J'étais seulement que des instincts et puis du creux pour tout bouffer la pauvre pitance et les sacrifices des familles. J'étais un vampire dans un sens ... C'était pas la peine de regarder ...
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Louis-Ferdinand Céline
Quand nous serons devenus normaux, tout à fait au sens où nos civilisations l'entendent et le désirent et bientôt l'exigeront, je crois que nous finirons par éclater tout à fait aussi de méchanceté. On ne nous aura laissé pour nous distraire que l'instinct de destruction. C'est lui qu'on cultive dès l'école et qu' on entretient tout au long de ce qu'on intitule encore : La vie. Neuf lignes de crimes, une d'ennui. Nous périrons tous en choeur, avec plaisir en somme, dans un monde que nous aurons mis cinquante siècles à barbeler de contraintes et d' angoisses.
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...tout le hameau trimbale des meubles, des chaises, des coussins... pour les prisonnières ! nous nous avions vu le village vide! ... où ils se cachaient ? ... ils voulaient pas nous avoir nous, c'est tout !... de quel entrain ! que ça barde ! quels déménageurs! et plein de mômes avec, pieds nus... qui apportaient aussi des trucs, casseroles, cuvettes...ces dames s'installaient...
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[...] ... Tout ça c'est des bonnes histoires mais personne veut là me remplacer, au fond du trou ! ... s'ils me laissent crever les admireurs ! ... chansons, pas chansons ! ... Tous d'accord ! ... Cul en pus, aveugle et sourd ! ... haineux, enthousiastes, ennemis, kif ! la Corrida c'est tout ce qu'ils veulent ! ... le traître pourvoyeur de poteaux, le Judas en chef : moi ! ... J'ai vu tous leurs crocs dehors ! ennemis, gueules d'hallali ! mufles à curée ! les vicieuses le crac en sang de jouir ! J'ai vu tout ça ! La preuve encore : la Cour des Mises ! jeudi dernier ! Je veux qu'on grave leurs noms ceux-là, en or ! en plein granit de Sainte-Chapelle ! pour l'enseignement des benêts cons trop généreux trop chauds trop francs, pour la preuve ce qui leur arrivera n'importe quelle époque quand ils voleront au canon, au clairon, au sacrifice ! ... Une autre pierre encore là, gravée, je veux, pour ceux qu'auront vendu des Odes des deux côtés, qu'auront eu sur leurs genoux toute la Cour Ultime ... Ca c'est de l'enseignement historique ! Ca c'est du tourisme pas perdu ! ... comment elle traite les engagés des deux guerres qu'ont cent fois sauté au feu pour que la putaine de Patrie resplendisse autre chose que de braderies, foires à cocus, bals des petits lits ! Ah, soixante-quinze pour cent héros si elle va vous casser le bon coeur, la Cour Ultime ! votre Amnistie torche-chose ! Sitôt que le clairon appelle les mutilés des deux guerres, les soixante-quinze pour cent de 14 ! si c'est la rigolade des marles ! la grande jouissance des Constructeurs ! Ils en disent rien dans le Digest ! mais moi qui durerai plus que tout je les ferai inscrire en or dans le marbre ! Admirateurs, gogos, haineux ! personne veut me remplacer au gniouf ! Ils me laissent bien crever ! Tous d'accord ! Cul en pus, plus de dents, aveugle, sourd ! la Corrida c'est tout ce qu'ils veulent ! Le traître pourvoyeur de poteaux, le Judas en chef empalé et puis lacéré très menu ! Ils avoueront pas, trop lâches ! Je veux leurs noms leurs promotions leurs grades de sadiques, leurs sécurités, leurs tantièmes, tout en lettres d'or, en plein granit, en Sainte-Chapelle ! Comment ils traitent les héros, quelle haine ils y mettent ! quelle vengeance ! Eux tout couverts de rentes et d'or ! Le faible les excite ! Ils veulent qu'il hurle ! J'hurle ! Je râle ! faible ! J'hurlerai dans la Sainte-Chapelle ! Martin Ciboire hurle pas lui ! il touche tous ses jetons Gram et Brôme sans hurler ! Il livre des moteurs sans hurler, il éprouve aucune petite honte ! que des orgueils ! La Cour Ultime non plus chique pas, elle fait rouer les héros de 14 sans sourciller ! Ceux qu'ont ramassé des milliards dans l'Occupation hurlent pas ! Ils attendent l'autre guerre la prochaine ! Ils ont eu des pelisses en chinchilla ! déjà ! Ils se regardent le fond du rectum, ils se réunissent en clubs exprès pour se comparer les bourrelets ! "Vous saignez-t-y ? Vous saignez pas ?" Tout est prêt pour la prochaine guerre ! Leurs relations, leurs mandats, leurs députés salariés, leurs arrêts en blanc d'Haute Cour ! Leurs hélicoptères ! Leurs Odes ! Ils siègent, ils gagnent, ils condamnent. Ils m'ont tout pris moi ! ma chemise ! ma peau ! mes années ! ... ma virilité ! je bande plus ! ... tout est parti à la pellagre !

- "Tu paieras pour tous !" qu'ils ont dit ! ... [...]
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