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Critiques de Lucie Rico (110)
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Le chant du poulet sous vide

S'il commence de façon assez classique, Le chant du poulet sous vide glisse assez rapidement vers l'univers du conte. Peu à peu des éléments fantasques s'immissent dans la réalité de l'héroïne. Le lecteur ne sait pas si elle glisse dans une douce folie ou si c'est le monde qui est fou. Et c'est sans doute là le cœur du roman : sommes nous aussi sain d'esprit que nous le pensons ? Ne sommes nous pas déconnectés de la nature pour nous reconnecter à un environnement artificiel qui nous illusionne ? C'est ce qu'expérimente Paule : la ville, la campagne, la fausse campagne dans la vraie ville, le poulet des champs et le poulet des villes, l'humanité. L’autrice nous propose en quelque sorte un roman élevé en batterie, le récit d'une vie qui perd son sens en perdant ses racines, dans le décor d'une coquette maison de poupée en plastique, chauffée aux rayons d'un faux soleil.
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GPS

Le livre, objet physique, devient sous les coups de clavier de Lucie, un Smartphone turbulent. La cartographie qu’il dessine brise les frontières et le labyrinthe dans lequel le personnage d’Ariane navigue — et est piégé — appartient à l’espace virtuel d’Internet. Un roman qui nous fait tanguer entre réalité et imaginaire…
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Le chant du poulet sous vide

Est-ce une parabole ? une parodie ? j'ai été assez amusée par cette description imaginaire de l'industrialisation de l'élevage propre à satisfaire des exigences du bien être animal. Amusée aussi par le développement d'un argumentaire marketing sentimental, ainsi que par la naïveté de ceux qui se laissent séduire.

Je dois reconnaître que je comprends mieux maintenant le point de vue de l'éleveur-euse de poulets : la finalité de son travail c'est mon assiette. Pour autant, cela ne change pas mon point de vue sur le contenu de mon assiette !
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GPS

Un roman qui m’a laissée pour le moins dubitative, même après avoir entendu son autrice en parler à la radio - en même temps, que peut-on espérer d’une romancière dont le premier ouvrage, s’intitulait « Le chant du poulet sous vide » ? La narratrice (dont on apprend qu’elle est au chômage après avoir été journaliste de faits divers) est invitée aux fiançailles de sa meilleure amie, Sandrine. Laquelle se propose de la guider jusqu’au lieu de la réception en partageant sa géolocalisation sur le téléphone. Voici la narratrice fascinée par ce point rouge qu’elle suit sur son écran et qui la mène jusqu’à son amie. Mais lorsque Sandrine disparaît après la soirée, la narratrice continue à la suivre virtuellement, même après la découverte macabre d’un cadavre calciné près du dernier point localisé. Errance numérique, difficultés à faire son deuil, souvenirs d’adolescence, tout cela est assez confus et parfois délirant. Restent la question de nos existences numériques post-mortem, et une réflexion sur les conséquences sociales du chômage : la narratrice n’ose plus sortir de chez elle, elle redoute le regard des autres et les inévitables questions sur sa situation, elle vit par procuration, absorbée par ce point qui se déplace sur l’écran et représente l’amie disparue. Parfois amusant, souvent triste, un livre qui ne m’a guère emballée…
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Le chant du poulet sous vide

.......... LUCIE.........

Lucie est née à Perpignan, un beau jour de 1988.

Après une enfance passée entre mer et montagnes, elle monte très tôt sur la capitale, voir si l'herbe y est plus verte.

Elle n'attendra pas bien longtemps pour laisser éclater son talent et son attrait pour l'art, en allant picorer quelques péloches cinématographiques et pondre par la même occasion quelques courts-métrages : "les enfants de salaud ; thé Big shake ; kraken..."

Profitant d'un retour dans son poulailler Pyrénéens, elle se lance dans l'écriture de son premier roman : "le chant du poulet sous vide".

Elle aura bien fait de ne pas miser tous ses oeufs dans le même panier, puisque le roman se verra récompensé du prix du roman d'écologie. (dont je ne soupçonnais même pas l'existence).



..... Mais de quoi ça parle ?.....

Paule, revient à la ferme familiale, suite au décès de sa mère, s'occuper de l'élevage de poulets de cette dernière.

Mais entre la fille et la mère, la relation n'a jamais été très simple ; une femme dure, la jeune y aura laissé quelques plumes.

Donc, Paule soigne les Petites boules sur pattes, mais elle doit aussi les vendre sur le marché, donc...les tuer.

Paule est végétarienne et s'attache aux petites bêtes. Pour rendre l'acte moins sauvage, elle leur écrit à chacun, le jour J, une biographie personnalisée, biographie qui accompagnera chaques dépouilles sur l'étal.

Un homme, qui passait par là, trouve l'idée géniale. Il lui propose de l'aider à vendre plus et mieux, en distribuant les poulets dans les supermarchés...

Affaire à suivre......



..... Mais c'est quel genre ?.....

Est-ce :

_Un conte vaudou et cruel, avec sacrifices et coups de machette ?

"un peu mais pas tout à fait !"



_Une fable écolo alors ? Avec champs verts et Cocorico matinaux...

"oui, un peu, mais pas tout à fait non plus !"



_Un roman engagé sur la souffrance animale et les modes de consommation ? La mal-bouffe ?

"y'a de ça ! Mais....."



_Merde à la fin ! Est-ce un livre érotique avec plein de petites poulettes adeptes de COQ'uineries ?

"T'es cinglé ? Qu'est-ce que tu me piailles là ? Tu y es pas du tout !"



_Bon.. une histoire d'amour qui bat de l'aile d'où éclosent des regrets et de l'amertume ?

"y'a de l'idée... mais écoute... le plus simple, tu prends un peu de tout ça, tu rajoutes de l'humour aussi, pas mal, du noir, de l'absurde, du fin, de l'humour général quoi! de l'originalité aussi, de la folie et tu as un avant-goût du bébé.

Mais le mieux, ça reste tout de même de le lire....

Allez.. roule ma poule !...

côt! côt! côt! côt! côt!...

Piti Piti Piti Piti!!!!!

🐓🐔🐔🐔🐔🐔🐔🐔🐔🐤🐤🐥







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Le chant du poulet sous vide

A la mort de sa mère, Paule hérite de la ferme avicole familiale. Elle délaisse son mari resté en ville et tisse un lien de plus en plus fort avec les volatiles jusqu’à créer une entreprise d’un nouveau genre une fois de retour en métropole. Les tourments que vit Paule suite à la disparition maternelle font

écho à notre dissonance cognitive face à l’origine de notre nourriture. Un roman brutal, coup de poing qui ne laisse pas indifférent!
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GPS

Ce roman s’inscrit dans notre univers, ce monde si commun et si quotidien pour nous. D’ailleurs, ça permet au lecteur de s’immerger complètement dans l’histoire qui est racontée par de nombreuses descriptions diverses et variées. Ces dernières bercent l’histoire avec les pensées incessantes de l’héroïne.



En effet, l’histoire est narrée du point de vue d’une femme sans emploi qui enquête sur la disparition soudaine de son amie. Quoiqu’enquêter soit un terme un peu trop fort : en effet, elle est obsédée par le « point rouge » sur son écran, la localisation de son amie, ce qui lui donne le force de croire en sa survie, contre les avis de tous, et en premier son petit ami.



Ainsi, le lecteur s’identifie excrément aisément a l’héroïne de ce roman, même s’il y a des disparités entre leur caractère. En effet, elle passe mentalement dans tout un spectre très intéressant à découvrir. Sa personnalité, que l’on croit très monochrome de prime abord, est énormément travaillée. Ainsi, on s’attache au fur et à mesure à cette jeune femme qui voit sa vie bouleversée.



La plume de l’autrice est vraiment exquise. Alors si l’histoire paraît dans un premier temps très lourde avec les nombreuses descriptions qui marquent la page, le style prend une tournure intéressante lorsqu’on entre dans le vif du sujet. L’atmosphère s’épaissit alors, et c’est une excellente chose ! Le lecteur profite d’autant plus des messages emplis de justesse proposés par l’autrice.



Une ode à l’amitié et la loyauté émouvante.
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Le chant du poulet sous vide

Paule est végétarienne. Mais Paule a grandi dans une ferme et sa mère élevait et tuait des poulets pour les vendre au marché.



Dès qu’elle a pu, Paule a fui cet environnement pour la ville. Au décès de sa mère, c’est seule qu’elle retourne dans la maison familiale pour rendre hommage à sa mère et s’occuper de la succession.



Elle se laisse alors atteindre par ses souvenirs et retrouve la joie de vivre parmi les poulets et le plaisir de les tuer de ses mains. Dans ce semi isolement, entre les souvenirs de sa mère et l’environnement rural, elle a l’idée d’écrire la biographie de chacun des poulets tués pour les présenter sur le marché.



Elle sera découverte par hasard par Fernand, commercial descendant d’une famille possédant des supermarchés, qui souhaite marketer l’idée de Paule.



S’ensuit alors le parcours de Paule et de ses poulets au sein d’une entreprise.



Un roman corrosif sur le capitalisme, sur fond morose de la vie d’une femme ne répondant pas aux normes imposées par la société. En fermant la dernière page on se demande si tous nos efforts, à nous humains, sont bien nécessaires pour obtenir les labels sociaux si convoités par la majorité.
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GPS

La vie d'une jeune femme à travers le numérique.  

La narratrice s'adresse à elle par tutoiement, et le récit nous entraîne au rythme de Google Map. 

À travers la recherche de son amie, c'est elle-même qu'elle cherche avec ses difficultés sociales, émotionnelles.

Et au passage, un questionnement sur la place du numérique dans notre vie.
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Le chant du poulet sous vide

Paule, (Paulette, poulette, ...le glissement pourrait aisément se faire avec le destin de cette jeune fille) , retourne à la ferme de sa maman qui s'est cassée le bec, et va reprendre l'activité d'élevage de poulets.

Cette jeune femme à la belle plume, va s'attacher à ses pensionnaires et commence à écrire une petite biographie pour chaque poulet dont elle va tordre le cou. Une sorte d'hommage aux belles emplumées dont elle va s'amuser à conserver une trace...

Loufoque dans le ton, plein de bonnes idées, j'aurais bien mis un dix sur dix mais je n'ai pu mettre qu'un oeuf! Je n'irai pas jusqu'à dire que le récit ne casse pas trois pattes à un...poulet, il y a plein de bonnes trouvailles, plein de bonnes idées, de vraies bonnes idées mais parfois, sans vouloir faire la poule mouillée, je pense que ces tentatives ne sont pas assez exploitées et auraient pu être plus drôles. Je m'attendais à être comme un coq en pâte, mais de temps en temps, je me suis retrouvé comme une poule qui a trouvé un couteau.

Il y a un certain plaisir à lire ce roman et je ne le déconseillerai pas mais j'ai tout de même un tout petit peu l'impression de me retrouver le bec dans l'eau.

Vous savez quoi? Le mieux est que vous l'essayiez pour vous faire votre propre idée!
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Nos futurs désirables

Douze nouvelles qui tranchent avec un passé et un présent morose et plein de fureur.



Ce recueil de nouvelles juxtapose des textes d’auteur-e-s établis et connus comme Rim Battal, Laurent Petitmangin, Bertrand Vergely, Patrick K. Dewdney,... et de jeunes étudiant-e-s tels René Tamin, 20 ans, qui fait sciences politiques, Pauline Lachèvre, qui est en troisième année de lettres modernes et Lucille Petit, 17 ans, sortie première au concours d’écriture de l’AMOPA (Association des Membres de l’Ordre des Palmes Académiques).



L’initiative de ce recueil s’inscrit dans le cadre du projet ECOPOSS, lancé par l’Université Catholique de Lille. Ce projet relie des acteurs de la "transition écologique de demain" : étudiants, enseignants, chercheurs et entreprises.



ECOPOSS part du principe qu’il ne suffit pas d’alerter le monde sur les menaces écologiques futures, mais qu’il faut, au contraire, chercher des réponses concrètes pour y faire face, stipuler des actions positives pour pouvoir y arriver.



Dans les nouvelles retenues il est question des futurs dans lesquels seraient possibles "des relations plus saines aux autres, à la nature, à l’humanité, à la technologie, à l’économie...des futurs imaginés et sources d’une joie profonde "...



Ainsi, dans sa nouvelle "L’envolée", Laurent Petitmangin parle d’un "air nouveau", vers lequel les gouvernements, qui avant avaient aidé les marchés, imposeraient règles et interdictions.



Rémi Tamin dans "L’ours et l’enfant" insiste pour retrouver la nature perdue, tandis que Yohann Natale situe son conte "Dar-win" carrément dans le futur, au début de l’année scolaire 2025, où le jeune Yanco espère devenir médecin pour sauver sa belle Margot d’un cancer.



Rachel Corenblit dans "Soufflait un vent léger" nous confronte avec des records de chaleur, de sécheresse, des orages destructeurs et incendies mortels... et la guerre en Europe : ce "mépris des gens, de ce à quoi nous aspirions, la paix, la tranquillité".

"Vous êtes abîmée par la vie, Camille. Un peu d’espoir. C’est important l’espoir, c’est ce qui nous sauvera."



L’historienne Pauline Rouge nous explique dans "Guerre propre" comment éviter des guerres sanglantes et mortelles et Lucie Rico de Perpignan dans "Quand tu as voulu revenir" aimerait retrouver "les vœux que j’avais écrits pour le futur", son dernier devoir d’école.



La contribution qui m’a émerveillé le plus est la nouvelle de la jeune Pauline Lachèvre "Bientôt-vécu", comme l’opposé du "déjà-vu", que je vous laisse découvrir, car "il serait dommage de passer à côté d’un si bel avenir."



Le récit du théologien et essayiste Bertrand Vergely, intitulé "Le futur" constitue un tour de sagesse auprès de quelques éminents penseurs, tels Leibniz, Bergson, Paul Ricœur, Michel Foucault.



L’auteur franco-britannique Patrick K. Dewdney dans "Le futur, c’est maintenant" aurait voulu qu’on lui dise de beaucoup de choses pourquoi elles sont comme cela...



La poétesse et journaliste d’origine marocaine, Rim Battal, veut dans sa nouvelle "L’anniversaire" des réponses claires de sa chère maman sur son passé et le sens de l’existence.



Ces 12 nouvelles fort différentes de contenu et de style forment un ensemble harmonieux pour la bonne cause, un avenir radieux pour nous et nos descendants.

Si je peux me permettre de vous suggérer de ne pas les lire d’affilée, afin d’en mieux saisir leur signification profonde et leur portée.

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GPS

Un livre qu'on ne lâche pas, tellement on veut comprendre ce qui cloche. Une progression tout au long du texte qui crée une ambiance lourde ensuite relayée par de l'obsession. Le personnage principal semble psychotique, cynique, fusionnelle, sujet à une divagation physique et mentale. Le spectre du GPS est omniprésent, d'où peu à peu une confusion entre la réalité et le virtuel. Le GPS devient un refuge apaisant de par ses infinies possibilités : pas d'affrontement avec l'extérieur, plus de maîtrise, comble une certaine solitude. Un livre très bien mené.
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GPS

D’abord original, addictif, drôle, tragique. Quelle bonne idée ce point rouge de situation, je me suis bien retrouvée à chercher au sens propre et figuré. Cette auteure nous mène comme parfois le GPS où on ne veut pas aller. J’ai partagé ses errances, souffrances, agacements et compris les cheminements. Super intelligent, ce moyen de raconter sa vie, la vie de l’autre, le quotidien, le passé, le présent. Franchement un livre déroutant, ah ah qui vaut le détour (facile)
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GPS

Une folie douce. Un travail de deuil traité dans un récit à la deuxième personne du singulier. On est plongé dans la tête de la narratrice qui se parle, se raconte à elle même ce qui lui arrive, les évènements qu'elle traverse. Afin de mieux comprendre ce qui se passe dans sa vie, autour d'elle... Son amie est remplacée par le point rouge de son GPS sur son téléphone, elle ne veut pas le quitter des yeux tant qu'elle ne l'a pas revue. Roman étrange dans lequel il faut accepter de se laisser porter. Mais pas forcément d'un grand intérêt. Lu rapidement mais pas apprécié plus que ça.
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GPS

Hormis le "tu" qui m'a beaucoup dérangé pendant ma lecture (surtout au début car à force on finit par s'y faire) et une fin qui n'en ai pas vraiment une, j'ai apprécié ce livre. Je trouve l'histoire originale et il y a une certaine psychologie pathologique qui se cache au sein du cerveau de notre héroïne. Au début on l'a croit un peu déséquilibrée pour finalement se dire qu'elle ne l'est pas tant que ça. A la fin on pense qu'elle l'est complètement.

La lecture en devient agréablement déstabilisante.
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GPS

J’ai accroché et été tenu en haleine durant toute la durée de l’histoire qui est très bien écrite. Cependant je suis un peu déçue de la fin où finalement on se demande si tout ça a réellement existé, ou si le point rouge n’était que psychologique dans la tête d’Ariane.
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GPS

Tout ça pour ça ?! J’ai trouvé l’idée originale et un joli style d’écriture. Comme en suivant un gps on fait confiance et on suit. Jusqu’à…. Une destination un peu décevante en ce qui me concerne. Mais paradoxalement je ne regrette pas d’avoir suivi la route.
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GPS

Lucie Rico - GPS - En lice pour le Prix Inter 2023 - fini le 2 mai 2023 - 224 pages - ****



Le livre est d’abord et avant tout une incroyable bonne idée, digne des romans de l’absurde, et de manière récente de Philippe Jaenada : une misanthrope doit se rendre au mariage de sa meilleure amie Sandrine mais se perd. Pour l’aider à arriver jusqu’à elle, Sandrine active la localisation de son téléphone ce qui permet à son amie de la rejoindre. Après la soirée, chacun rentre chez soi, mais Sandrine disparaît. Et l’amie se rend compte qu’elle dispose toujours du traceur GPS de son téléphone…



Il s’ensuit 200 pages de poursuites virtuelles, où Lucie Rico arrive à tenir la route. Son histoire ne s’essouffle pas, même si parfois on a du mal à suivre ses délires entre le « point rouge » et « google Street » où elle est témoin de la tuerie familiale que Sandrine a vécu enfant…oui, c’est à peine crédible, et c’est sans doute ce qui fait la limite du livre qui commence sur les chapeaux de roue et devient ensuite plus traditionnel, jusqu’à l’explication rationnelle finale, comme si Mme Rico avait eu peur de sa propre histoire…



Mais ce livre reste très plaisant, très original et plutôt bien écrit. Il est en lice pour le Prix inter mais s’il peut avoir ses chances sur le côté « misanthopique et auto centrée », il n’en a aucune sur le côté absurde et immoral (en effet, tout cela est un peu voyeuriste, donc beurk pour nos amis de France Inter); je ne lui donne qu’un 2/10 sur les chances de l’emporter…mais 8/10 sur mon plaisir de lecteur !
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Le chant du poulet sous vide

Ce devait être un roman amusant, mais je n'ai pas vraiment accroché. C'est très certainement une métaphore de nos vies modernes, mais je n'ai pas aimé cette héroïne évanescente qui délire sur ses poulets en leur prêtant des comportements humains, sur son besoin étrange de les tuer ou d'en adopter un dans son salon ou dans son lit. Cette interrogation sur le monde animal et nos habitudes de consommation m'ont laissé de marbre. Je trouve étrange que Paule reprenne la ferme de sa mère qu'elle ne semblait pas aimer plus que cela et bizarre que son amour des poulets l'entraîne de passer de l'élevage local à l'industriel.



C'est une histoire originale certes, mais elle ne m'a pas fait me questionner, ni rire. J'ai plutôt ressenti parfois de la nausée et si c'était le but, c'est réussi. Dommage, il y a beaucoup de thèmes intéressants, mais le tout est un peu trop confus et alambiqué. Pour dénoncer l'élevage avicole, je préfère le roman très dérangeant de Gil Bartholeyns « Deux Kilos deux ».



PS : je viens d'écouter la vidéo de Lucie Rico qui explique son livre, je dois être passée à côté du bouquin, c'est trop tiré par les cheveux pour moi.

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GPS

Un point rouge clignote dans ma tête de lectrice, je cherche quelle destination peut prendre ce livre.

Tête de linote en guerre perpétuelle avec l'orientation ?

Portrait cynique de la technologie ?

Assurance défaillante d'une utilisatrice "géodélocalisée" à son portail ?

Bon sens maltraité ?

Phobie du cap ?

Je me lance.



D'entrée, je suis séduite par la narration à la deuxième personne du singulier.

Tout me ramène à Simone qui gueule dans le GPS "En route !" dès que ma destination est saisie puis " Tu es prête ? Tout droit et tiens ta gauche !"

Ca sera à peu près tout.



Quelques pages suffisent pour comprendre que Lucie Rico traite d'un sujet bien plus profond, l'obsolescence programmée de nos cerveaux face à la technologie, désordre personnel, phobie sociale , perte de repère, chômage et répulsion activée des actifs.

Société bordeline aux rictus névrosés et psycho-tocs des toqués psychotiques. Le "Je" devient obsolète. Perdition du "Moi". Naufrage de l "Ego". Effondrement de l'entité. Déflagration imminente de l'"Étre" ,

PAF! L' onomatopée de trois lettres qui désigne ce bruit balance un SOS au GPS, le global positioning system.



"Normalement, le GPS ne se déplace pas sans toi. Le GPS te donne une vue panoptique sur le monde. Tu choisis les angles de vue. Comme un chien que l'on promène, tu le guides dans un paysage domestique. Cette fois, tu n'as été maîtresse de rien. Qu'est ce que tu fais ici, seule, sans le point ? C'est comme si tu étais sortie malgré toi en somnambule... Tu attends que la voix du GPS te guide jusqu'au point : tournez à droite, tournez à gauche, continuez tout droit. La voix ne dit rien. Ca t'énerve. Jusque-là, le GPS te rassurait. Maintenant tu vois sa possible perversité. Il te cache Sandrine qui sait s'il ne l'a pas avalée ".



Téléportation dans un monde bien réel qu'on observe virtuellement, un telephone que l'on se greffe tel un nouvel organe, sa défaillance peut devenir un pronostic vital engagé, perdus par des zooms on voyage en terre hostile depuis notre lit, catapultés dans la jungle des vivants derrière nos portes.

Lucie Rico dresse nos nouvelles cartes d'identités:

33°30 '12.2 "SN. 2°10' 16"E

Un point rouge. Une connexion.

Se dessine le pourtour de Sandrine, les bordures d'un corps qui clignote et se déplace en périphérie d'une surface aux multiples couleurs, à l'orée d'une civilisation mouvante trop abondante.



Un corps brûlé peut-il clignoter ?

Les flammes envahissent-elles un GPS ?

Le point rouge. Sandrine.

Il se déplace, tressaute, vacille.

La mort remue t'elle ?



Le point rouge mouvant éloigne toute absence, mène sur le chemin d'une intrigue opaque aux multiples horizons virtuels googlelisés.

Interstice, périmètre, rayon.

Le monde exterieur à portée de portable, les voyages immobiles, le double monde, le double "toi", être factice en action vivant à ta place.

Le monde intermédiaire respire pour toi et réinvente une réalité version maquillée au style usurpé.



Roman atypique à l'écriture scrutatrice, une vision acerbe de la société en perte de sens et qui paradoxalement le recherche en se perdant dans les méandres de la technologie. Portrait cruel et avéré des dérives du progrès, de la surcommunication créant des désœuvrés de plus en plus esseulés.



GPS où la déshumanisation à tête de point rouge est une réussite ingénieuse pourvue d'intelligence non artificielle et qui a également le mérite d'être insolite.



Captivant et grinçant !
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