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Critiques de Ludivine Bantigny (37)
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La plus belle avenue du monde

"Aux Champs Élysées

J'manifestais sur l'avenue

Mais mon gilet jaune leur a pas plu..."





Le palais de l'Elysée est à 100 mètres, un millier de personnes, de gilets jaunes défile, et "Le Fouquet's" brûle...





Les gendarmes réplique par des grenades. Il faut protéger les vitrines prestigieuses de des Champs Élysées et les palaces avec leurs clients fortunés.





"Le Fouquet's", le symbole d'un certain bling-bling brûle...

D'habitude, c'est le prix des plats qui flambe et la carte bleue qui y est en feu, pour l'addition.

-Le Fouquet's fait toujours des crèmes brûlées ?





La célèbre brasserie (qui brasse des fortunes avec les plus riches) se retrouve entouré d'une tôle soudée sur place.

Un vrai "Sarkophage"! Un restaurant désormais à restaurer...





Entre Histoire avec les mots de Victor Hugo, Proust et Balzac:

"Là, tout fume tout brûle, tout brille..." et la petite histoire des nantis et des gilets jaunes, "la plus belle avenue serait-elle la plus rebelle?"
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1968 : De grands soirs en petits matins

Voilà un ouvrage universitaire de grande qualité qui ambitionne de restituer les événements de mai 68 dans toute leur profusion et leur vitalité.



L'historienne Ludivine Bantigny est sortie des sentiers battus et rebattus.

C'est sans doute l'aspect qui m'a le plus intéressé, cette façon de se défaire de nombreux clichés et caricatures.



Mai 68 ce n'est pas :

- que Paris et le quartier latin, là on sillonne toute la France y compris la plus rurale qui elle aussi a été secouée

- qu'une affaire d'étudiants privilégiés, j'ai découvert toute la diversité sociale qui était présente sur les barricades, des ingénieurs, des brancardiers, des serveurs ; comment les paysans et ouvriers ont fait convergé leur lutte vers celles des jeunes. L'auteur nous raconte en détails d’incroyables rencontres entre des univers sociaux qui ne se croisaient jamais.

- l'amorce d'un individualisme forcené lié au néo-libéralisme, c'est avant tout l'essor d'un collectif qui bouillonne de projets pour changer la vie. De nombreux chapitres permettent de parfaitement sentir toute cette ambiance foisonnante, comme une immense conversation politique qui aurait saisi le pays.

- un anachronisme dans les Trente Glorieuses, au contraire, on sent sourdre dès le début des années 1960 une angoisse du chômage, 5 millions de personnes tout de même. L'ANPE a été créée en 1967, ce n'est pas un hasard.



J'ai grandement apprécié la partie sur « l'expérience sensible du politique » et notamment les chapitres consacrés aux émotions et au corps, comment il peut exulter en tenant un pavé dans la main tout en tenant une barricade. Je me suis marré en lisant les anecdotes très croustillantes sur les arcanes du pouvoir. Savoureuse réponse de de Gaulle à son ministre de l'Intérieur Christain Fouchet qui lui annonce que les forces de l'ordre sont traumatisés : « Mais Fouchet, traumatisées, qu'est-ce que ça veut dire ? Et bien, Fouchet, il faut faire ce qu'il faut avec la police, il faut lui donner de la gnôle ! Comme on le fait toujours pour les combattants des tranchées. »



Bref, j'ai appris énormément de choses en lisant cet ouvrage, j'ai ressenti toute la dimension multiple de ce mouvement social inédit et le grand ébranlement qu'il a été.



Ludivine Santigny a abattu un énorme travail documentaire : en plus des archives départementales de toute la France, elle a dépouillé des archives inédites : celle de l'Elysée, des RG et de la police. C'est un ouvrage très dense donc qui ne se lit pas comme un roman mais comme un livre universitaire.

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L'ensauvagement du capital

L’historienne Ludivine Bantigny s’emploie à retourner le stigmate traditionnellement adressé aux contestations sociales ou populaires, aux victimes du capitalisme. Brossant des portraits particulièrement crus de quelques unes, c’est surtout celui de la mondialisation et du néolibéralisme qu’elle dessine. Car le constat de l’esclave de Surinam cité par Voltaire dans Candide, est non seulement toujours valide mais il se décline à propos de tous nos biens de consommation : « C'est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe. »

(...)

Ce portrait du capitalisme brossé par Ludivine Bantigny est si sombre et indéfendable, qu’il pourrait être proposé en sujet d’entrée dans les écoles de commerce, par exemple, avec consigne de proposer un contre-argumentaire, histoire de mesurer le degré de cynisme des postulants.



Article complet sur le blog :


Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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Révolution

La révolution ne se laisse pas commémorer, embaumer. Le mot lui-même subit des attaques inlassables, « domestiqué dans les pages de papier glacé » sous couvert de publicité. De même que « réforme », longtemps porteur d’espoir d’émancipation, est aujourd’hui un « mot de passe et de passe-passe » qui emballe les décrets contre « tant d’acquis conçus pour vivre mieux », « révolution » subit les contre-emplois, jusqu’au titre du livre de campagne d’Emmanuel Macron. Ludivine Bantigny a accepté de relever le défi « de s’emparer d’un mot dévoyé par la langue au pouvoir, de l’arracher à l’idéologie qu’il sert et à la soumission qu’il commande pour le rendre à ce qu’il veut dire », selon la déclaration d’intention de cette nouvelle collection fort judicieusement intitulée « Le Mot est faible ».

(...)

En quelques dizaines de pages, Ludivine Bantigny parvient à saisir la quintessence d’un terme dévoyé, à en proposer une réappropriation en le réinsérant dans une perspective historique qui semblait interrompue.



Article complet sur le blog.
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1968 : De grands soirs en petits matins

C’est d’abord le travail d'une historienne, avec le sérieux de ses 42 pages des notes, de ses 28 pages de bibliographie, de ses 6 pages de sources, de son dictionnaire des sigles et de son index des noms propres en fin de volume. D'ailleurs, Ludivine Bantigny s'explique sur le volume des sources brassées : "1968 est à ce point lesté d'échos médiatisés, de reconstitutions et d'interprétations, qu'il valait mieux s'en tenir à ce qu'il a fait naître sur le moment et non dans l'à postériori, passionnant lui aussi mais souvent déformant". Cela contribue à proposer un travail également sociologique, organisé par thèmes structurés en 4 parties : - Protagonistes. - De l'autre côté : pouvoir, police et politique. - L'expérience sensible du politique. - Changer la vie, projets et futurs imaginaires.



Ludivine Bantigny sort de Paris afin "de décentrer le regard hors de Paris pour valoriser d'autres scènes"... Elle a voulu également se décaler des leaders, pourtant Daniel Cohn-Bendit revient plusieurs fois : le 13 mai, la CGT ne veut pas de "cet anarchiste allemand en tête de cortège" comme le disait G. Marchais, quant à l'opposition, elle se réfère à ses origines allemandes et certains extrémistes scanderont " Cohn-Bendit à Dachau". Elle se montre critique avec certains aspects du mouvement montrant que le rapport femmes/hommes est sans doute le moins remis en cause.



Les liens sont faits avec d'autres luttes : Algérie, Vietnam, et les luttes de libération, de décolonisation qui ont créé les fertilisations qui se concrétiseront en mai 68.

Le préfet de police de Paris, Grimaud, ne voulait pas de morts, il y en a eu au moins cinq.

Exhaustif et riche, le livre explore aussi des "niches" de contestation : celle du milieu de la danse, sans tradition de mobilisation et éloigné du monde ouvrier, les architectes qui revendiquent que soit instaurée une priorité au logement contre la spéculation foncière...



L'historienne donne l'idée d'une plus grande complexité que celle d'un simple souffle spontané d'étudiants échevelés. Elle montre comment mai 68 fut un balancement entre mouvement revendicatif et mouvement alternatif mettant en cause l'ordre social. "L'extrême gauche a tenté de formaliser un mouvement qui lui échappait , mais finalement mai 68 fut un énorme bouillonnement qui n'a pas trouvé de mots pour se dire" affirme Jean Lebrun dans La marche de l'histoire.



50 ans bientôt, top commémoration! Ce n'est qu'un début...

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La plus belle avenue du monde

Uns histoire de l'avenue des Champs-Elysées.

Du XVIIe au XXIe siècle, entre histoire, bâtiments, luxe et luttes.



De très belles iconographies originales.



Dommage que les parties historiques sur la création et la Révolution ne soient pas plus développées.



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La plus belle avenue du monde

Voilà le regard de l'historienne sur les Champs-Élysées, et ce depuis leur création au XVIIe siècle quand cette friche marécageuse commença à être aménagée, jusqu'au XXIe où les Gilets jaunes en firent le terrain favori de leurs démonstrations.

Entre ces deux dates, le lieu fut dévolu à la parade monarchique, à la promenade populaire et bourgeoise, aux défilés funèbres et patriotiques, à la pompe militaire, au commerce, pour finir de nos jours propriété des grandes enseignes capitalistes et temple de la consommation. Ce « concentré » de richesses est aussi le lieu de l'exploitation de tant de « petites mains » dont les conditions de vie et de travail nous sont exposées.

L'auteure le dit avec justesse dans ses dernières pages : les Champs sont "le symbole des puissants, des gagnants, de l'argent", mais en contrepoint aussi celui de "la domination, des résistances et des oppositions". Bref, c'est le concentré quasi caricatural de notre société et de ses tensions.

C'est écrit avec clarté, avec le recul de l'historienne qui ici n'élimine pas, loin de là, la sensibilité.
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L'ensauvagement du capital

Ce petit livre est un grand tract de 65 pages. Un tract contre le capitalisme. Car si on peut avec justesse critiquer le communisme réel qui a régné par la terreur pendant sept décennies en URSS et ailleurs sous la férule de Staline, Mao et Pol Pot, et qui est une trahison des idéaux qu'il était sensé porter, le capitalisme est lui aussi « ensauvagé » : il ravage la planète et le vivant, il est responsable de la colonisation et de l'esclavage mené par l'Occident, il installe le mal de vivre en sacrifiant tout aux dieux de la consommation.

Voilà un cri de colère un peu schématique, mais c'est le petit format de cette collection qui l'impose.

Il n’empêche, cela fait du bien à lire.
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La commune au présent

Quelle belle idée ! : un siècle et demi plus tard, s'adresser au moyen de lettres personnalisées aux acteurs de la Commune de Paris et à ceux qui l'ont vécue. Leur dire notre admiration, leur dire combien leur combat nous touche encore car il fut en avance sur son temps, leur dire qu'aujourd'hui encore il continue, sous d'autres formes, car il n'a pas abouti. Voilà la forme singulière du livre de l'historienne Ludivine Bantigny. Ces lettres sont adressées à des personnalités célèbres, Jules Vallès, Eugène Potier, Nadar, Louise Michel, Jean-Baptiste Clément, Blanqui, etc..., mais également à des acteurs anonymes de ce combat, ceux que les livres d'histoire ignorent, mais dont les archives ont gardé quelques traces. L'inhumanité de la répression versaillaise nous est livrée toute crue dans toute sa violence.

Voilà un livre informé et sensible qui échappe à la fois au livre d'histoire et au roman. Il est illustré par les photographies des acteurs de ce combat quand elles existent, ou d'extraits des archives. Un lien audacieux est fait avec le combat des Gilets jaunes.
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L'ensauvagement du capital

Début janvier 2022, le Seuil a lancé une nouvelle collection intitulée "Libelle" - une réponse aux "Tracts" de Gallimard. Des textes courts, à petits prix et percutants comme il faut.

En attendant de lire "Qui annule quoi ?" de Laure Murat, voici donc "L'ensauvagement du capital" de Ludivine Bantigny.



L'historienne signe une charge maîtrisée contre le capitalisme. S'appuyant sur divers travaux et évoquant diverses trajectoires, elle montre la brutalité de ce système et ses impasses. Du "cyberprécariat" au contrôle du sommeil, en passant par l'exploitation des ressources naturelles et le piège de la dette, c'est un panorama, rapide mais tonique, du vampirique capital.

Balayant les anathèmes - "Staline !" - et les caricatures - non, personne ne sera pendu -, Ludivine Bantigny signe un texte fluide, révoltant et inspirant.



Pour ne rien gâcher, la dernière partie mise sur l'espoir, les têtes qui se relèvent et la nécessité de se fédérer.



Le bonus : elle cite Thomas Sankara et ça c'est toujours une riche (ha ha) idée.
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La France à l'heure du monde : De 1981 à nos jo..

C'est un livre d'historienne. Ici c'est l'histoire courte qui nous est donnée à voir, avec si peu de recul. Ce n'est le plus facile. Mais Ludivine Bantigny parvient à prendre de la hauteur. Depuis la fin des années 70 la crise déboule sur la France et stoppe l'entreprise des socialistes au pouvoir. Puis elle s'installe. De nos jours elle est toujours là, des pans entiers de la construction sociale de l'après-guère se sont effondrés. Au-delà de la pure politique, l'auteure nous donne à voir les évolutions du style de vie des Français, les bouleversements sociétaux ainsi que les changements dans la sphère culturelle.

Un excellent regard synthétique sur notre jeune passé.
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Face à la menace fasciste

C’est un livre qu’il faut lire, malgré le titre digne d’un cauchemar. Il nous ouvre les yeux sur la situation actuelle. Nous ne vivons pas sous un régime fasciste. Pas encore, disent les auteurs de cet essai. Ils décryptent les indices qui pourraient nous alerter. Peut-être se trompent-ils ? Peut-être s’alarment-ils au sujet de changements dans la période confuse où nous vivons ?

Espérons que nous allons nous réveiller avant que le cauchemar ne devienne réalité.

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Révolution

Je remercie bien entendu les éditions anamosa et Babélio pour la belle découverte de cette nouvelle collection très enrichissante et courageuse.

Le thème traité est plus que d'actualité, il fait partie de ce nouveau quotidien pas seulement français, mais mondial.

Ce petit livre retrace d'un point de vue historique, politique, poétique et éthique toutes les facettes imprégnées dans ce mot presque sacré: Révolution.

L'auteur nous entraîne dans un tumulte d'idées, de pensées, de corrélations qui s'entrecroisent: dignité, légitimité, terreur, transmission,désobéissance, émancipation, injustice etc

Ce livre nous nourrit d'une pensée réflexive sur notre passé, notre présent et notre futur.

Il y aurait beaucoup de citations que j'aimerai partager, mais le sens principal c'est justement l'idée que la Révolution doit redonner à chacun un sens commun de partage d'idéaux "qui redonne du sens à ce qui n'en avait plus et du désir quand il s'était perdu"

.A tous les Révolutionnaires dans l'âme, lisez et partagez.

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1968 : De grands soirs en petits matins



C’est un ouvrage à la fois historique et sociologique très dense qui reprend tous les versants des « événements », cherchant à dresser un vivant portrait de ce mouvement de rébellion.

En effet, au-delà des visages et des images qu’il nous reste de ces quelques semaines, l’auteure s’attache à restituer les solidarités nées de la contestation, les stratégies du pouvoir pour l’étouffer et la conduite de la répression.

En entrant au plus près de chacun des protagonistes, elle met en lumière un phénomène global qui a eu bien plus d’ampleur que les revendications bourgeoises d’une poignée d’étudiants parisiens.

Bien sûr, beaucoup de déception et d’amertume à l’issue de ces « événements » car peu de choses ont finalement changé.

50 ans après, l’énergie de la contestation semble enfouie dans un asservissement lié à la peur de la précarité qui se développe de jour en jour. A l’heure où j’écris cette chronique, un grand mouvement de grève vient de débuter. Je n’évoquerai pas sa légitimité, ce n’est pas le sujet. La question est de savoir s’il fera tâche d’huile et créera un mouvement de solidarité interprofessionnelle dans une société gangrénée par l’individualisme.

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L'ensauvagement du capital

Il y a quelques jours j'ai lu, le prix du confort capitaliste pour les uns

la vie de peu de prix pour les autres

Deteriorions les souffles

Continuons de faire semblant de ne pas voir

Pendant ce temps, à ce prix, des enfants meurts

Il ne s agit pas d aller loin

Ici aussi le drame se suicide pour ne pas perdre cadence

Un petit condensé d indignite au nom d un système qui écrase les uns pour survivre les autres.
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L'ensauvagement du capital

Très déçu par cet opus de la nouvelle collection SeuilLibelle, contrairement au texte passionnant de Laure Murat sur la Cancel Culture. Celui de Ludivine Bantigny égrène les exemples d'ensauvagement du capital sans jamais les dépasser. Rien de neuf sous le soleil lugubre et funeste du capital. Très dommage.
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La plus belle avenue du monde

Même si certaines périodes sont traitées un peu hâtivement, cet essai décrit avec précision l'histoire politique des Champs-Elysées, et parle aussi de ceux qui y travaillent aujourd'hui. Ce bel essai est un condensé des rapports sociaux.
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C'est quoi le colonialisme aujourd'hui ?

Les angles morts de l’impérialisme et du colonialisme français



« Ce livre vient en complément de l’exposition « C’est quoi le colonialisme aujourd’hui ? », réalisée par la commission Nord/Suds de la Fédération des associations de solidarité avec tou-tes les immigré·es(Fasti). En plus des textes des différents panneaux, il contient le présent édito, un entretien croisé avec trois intervenant∙es : Ludivine Bantigny (historienne), Patrice Garesio (coprésident de Survie) et Jean-Louis Marziani (Solidaires Val-de-Marne), ainsi que des références bibliographiques et audiovisuelles « pour aller plus loin ». Le temps manque parfois pour lire l’intégralité d’une exposition, alors là, vous avez tout (et même plus) entre les mains ! »



Avec l’aimable autorisation des Editions Syllepse, la présentation et l’introduction du livre sont disponibles ici :

https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2022/09/16/presentation-et-introduction-du-livre-cest-quoi-le-colonialisme-aujourdhui/



« Le colonialisme est une idéologie qui vise à légitimer l’extension de la souveraineté d’un État sur d’autres territoires. Il se caractérise par plusieurs éléments :

* l’expropriation terrienne de personnes colonisées ;

* la transformation de l’économie du colonisé au profit de l’économie du colon ;

* le traitement d’exception et l’instauration de hiérarchies raciales ».

Dans l’introduction les auteurs et autrices reviennent, entre autres, sur des éléments de l’histoire longue du colonialisme et de l’idéologie coloniale, les crimes contre l’humanité, les exterminations, le pillage et la traite négrière, l’accumulation primitive du capital, la réduction des populations au statut d’« indigène », les luttes des peuples pour leurs indépendances, le néocolonialisme, l’imbrication des rapports sociaux, le colonialisme français et son soutien aux colonialismes israélien et marocain…



Le colonialisme français en dix petits chapitres :



Les territoires d’outre-mer. Poussières de l’empire, colonies, violation du droit international. « Cet ordre colonial actuel se manifeste notamment par la transformation de l’économie locale en fonction des besoins de l’économie métropolitaine, à la merci de la spéculation financière et du remplacement de l’agriculture vivrière par la monoculture. La métropole y détient également une place privilégiée pour l’exportation de ressources diverses à moindre cout », la main mise sur la terre et sur les mers (zone économique exclusive de plus de 11 millions de km2), régimes juridiques d’exception…



Les interventions militaires. Plus de soixante interventions militaires depuis les indépendances des années 60. Il ne faut pas oublier les bases militaires, la domination « géopolitique », le complexe militaro-industriel et le commerce sanguinaire des armes…



Le franc CFA. L’édifice monétaire de la domination, le contrôle financier et économiques sur les anciennes colonies, le franc pacifique, le franc comorien…



Les accords de partenariat économique. Les accords de libre-échange définis par les intérêts et les choix des puissances dominantes, les négociations asymétriques, l’ouverture à la concurrence et la main mise sur les marchés…



L’accaparement des terres. La spoliation foncières en particulier des terres cultivables, l’expropriation de communautés entières, les impacts genrés et écologiques…



La dette des pays des suds. Fardeau pour les populations et mécanisme de subordination des pays, les prêts pour sauver les créanciers du nord, les conditionnalités du FMI, les dettes odieuses et illégitimes…



La gestion des migrations. « La gestion institutionnelles des migrations revêt un caractère colonial. Celui-si se manifeste notamment par le traitement réservé aux populations étrangères, au sein des frontières françaises et européennes mais également à l’extérieur de ces frontières », l’externalisation et la militarisation des frontières, le régime juridique dérogatoire du CESEDA…



L’extractivisme. « Instrument central de l’économie néolibérale et productiviste, l’extractivisme a des impacts sociaux et environnementaux colossaux, en particulier pour les femmes », les grandes sociétés françaises…



Le soutien de la France à la colonisation de la Palestine. Apartheid et complicité, droit international violé et crimes de guerre, la décrédibilisation des luttes contre la politiques coloniale israélienne…



Le soutien de la France à la colonisation du Sahara occidentales. « En contradiction avec les droit international et les résolutions de l’ONU, le Sahara occidental est toujours placé sous la domination du Maroc »…



Chaque partie est complétée par des indications d’organisations travaillant particulièrement sur chaque sujet traité.

Il convient de ne pas oublier ce que le colonialisme a induit dans la construction de la république française, dans ses institutions et fonctionnements.



Le livre se conclut par un entretien « Colonialisme, anticolonialisme, décolonialité », Ludivine Bantigny, Patrice Garesio, Jean-Louis Marziani, l’histoire oubliée ou occultée de pans entiers du passé colonial et des luttes de résistance, les responsabilités de nos « propres » Etats, la Françafrique, le combat des esclaves pour leur affranchissement, les noms de rue et les statues, les liens entre domination coloniale et prédation sexuelle, la défense des sans-papiers…



« Pour cela, montrer sans relâche comment la situation des uns pèse sur celle des autres, comment les luttes et les victoires des plus exploités, des ex-colonisés, des « non-européens », sont des victoires pour tout le salariat, qui brisent justement la spirale continue du moins-disant social appliquée à toutes et tous ».
Lien : https://entreleslignesentrel..
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Face à la menace fasciste

Non, nous ne sommes pas sous un régime fasciste, non, ce genre de régime n'apparaît pas d'un coup, sans que l'on s'y attende.

Le fascisme naît de son environnement propice, cet essai nous invite à jeter un oeil critique sur notre société actuelle, est-elle le terreau d'un futur fascime?

Ce fut une lecture très enrichissante, j'ai beaucoup apprécié.
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L'ensauvagement du capital

Libelle et la bête.

Le capitalisme débridée ou néolibéralisme est un système « biocidaire » amoral qui marchandise les êtres et les choses afin d’en tirer profit quoi qu’il en coûte en dommages collatéraux. La planète est mise en coupe réglée pour une surexploitation effrénée, une prédation illimitée dans un contexte permanent d’injustice sociale et de saccage généralisé. Le libelle de l’historienne Ludivine Bantigny dont l’indignation est légitime manque pourtant sa cible. Peut-être cela tient-il à la charge émotionnelle induite dans les exemples choisis ou encore à la difficulté à comparer des individus avec un système aussi complexe ? Le texte semble avoir été écrit sur un coup de colère et il souffre d’un manque de rigueur dans la construction et l’argumentation. En posant des faits pourtant révoltants, on n’éclaire pas pour autant le fonctionnement de l’ultra libéralisme et son obsession à presser « l’orange bleue » qu’est la Terre. Le capitalisme aujourd’hui est bien une bête à soumettre mais bien peu de chose ne peut s’y opposer, le marxisme ayant vécu, hélas !
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