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EAN : 9782021497434
60 pages
Seuil (07/01/2022)
3.74/5   27 notes
Résumé :
Je lis le mot d’« ensauvagement » à longueur de journée, de colonnes, de slogans. Alors je reviens à Césaire qui décrivait l’Europe coloniale suçant comme un vampire le sang, les terres, les biens et la dignité même, ravalant l’humanité au rang amer des bêtes de somme. Ensauvagement : ce mot n’est pas réservé au passé. Il peut désigner la prédation qui enrégimente le vivant dans la sombre loi du marché. Le capitalisme a toujours été ensauvagé : ses origines sont tac... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
L'historienne Ludivine Bantigny s'emploie à retourner le stigmate traditionnellement adressé aux contestations sociales ou populaires, aux victimes du capitalisme. Brossant des portraits particulièrement crus de quelques unes, c'est surtout celui de la mondialisation et du néolibéralisme qu'elle dessine. Car le constat de l'esclave de Surinam cité par Voltaire dans Candide, est non seulement toujours valide mais il se décline à propos de tous nos biens de consommation : « C'est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe. »
(...)
Ce portrait du capitalisme brossé par Ludivine Bantigny est si sombre et indéfendable, qu'il pourrait être proposé en sujet d'entrée dans les écoles de commerce, par exemple, avec consigne de proposer un contre-argumentaire, histoire de mesurer le degré de cynisme des postulants.

Article complet sur le blog :

Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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Ce petit livre est un grand tract de 65 pages. Un tract contre le capitalisme. Car si on peut avec justesse critiquer le communisme réel qui a régné par la terreur pendant sept décennies en URSS et ailleurs sous la férule de Staline, Mao et Pol Pot, et qui est une trahison des idéaux qu'il était sensé porter, le capitalisme est lui aussi « ensauvagé » : il ravage la planète et le vivant, il est responsable de la colonisation et de l'esclavage mené par l'Occident, il installe le mal de vivre en sacrifiant tout aux dieux de la consommation.
Voilà un cri de colère un peu schématique, mais c'est le petit format de cette collection qui l'impose.
Il n'empêche, cela fait du bien à lire.
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Début janvier 2022, le Seuil a lancé une nouvelle collection intitulée "Libelle" - une réponse aux "Tracts" de Gallimard. Des textes courts, à petits prix et percutants comme il faut.
En attendant de lire "Qui annule quoi ?" de Laure Murat, voici donc "L'ensauvagement du capital" de Ludivine Bantigny.

L'historienne signe une charge maîtrisée contre le capitalisme. S'appuyant sur divers travaux et évoquant diverses trajectoires, elle montre la brutalité de ce système et ses impasses. du "cyberprécariat" au contrôle du sommeil, en passant par l'exploitation des ressources naturelles et le piège de la dette, c'est un panorama, rapide mais tonique, du vampirique capital.
Balayant les anathèmes - "Staline !" - et les caricatures - non, personne ne sera pendu -, Ludivine Bantigny signe un texte fluide, révoltant et inspirant.

Pour ne rien gâcher, la dernière partie mise sur l'espoir, les têtes qui se relèvent et la nécessité de se fédérer.

Le bonus : elle cite Thomas Sankara et ça c'est toujours une riche (ha ha) idée.
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Libelle et la bête.
Le capitalisme débridée ou néolibéralisme est un système « biocidaire » amoral qui marchandise les êtres et les choses afin d'en tirer profit quoi qu'il en coûte en dommages collatéraux. La planète est mise en coupe réglée pour une surexploitation effrénée, une prédation illimitée dans un contexte permanent d'injustice sociale et de saccage généralisé. le libelle de l'historienne Ludivine Bantigny dont l'indignation est légitime manque pourtant sa cible. Peut-être cela tient-il à la charge émotionnelle induite dans les exemples choisis ou encore à la difficulté à comparer des individus avec un système aussi complexe ? le texte semble avoir été écrit sur un coup de colère et il souffre d'un manque de rigueur dans la construction et l'argumentation. En posant des faits pourtant révoltants, on n'éclaire pas pour autant le fonctionnement de l'ultra libéralisme et son obsession à presser « l'orange bleue » qu'est la Terre. le capitalisme aujourd'hui est bien une bête à soumettre mais bien peu de chose ne peut s'y opposer, le marxisme ayant vécu, hélas !
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Il y a quelques jours j'ai lu, le prix du confort capitaliste pour les uns
la vie de peu de prix pour les autres
Deteriorions les souffles
Continuons de faire semblant de ne pas voir
Pendant ce temps, à ce prix, des enfants meurts
Il ne s agit pas d aller loin
Ici aussi le drame se suicide pour ne pas perdre cadence
Un petit condensé d indignite au nom d un système qui écrase les uns pour survivre les autres.
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
« Comment nous pourrions vivre » : en 1884, un socialiste anglais, William Morris, peintre et poète, imprimeur, enlumineur, traducteur, intitulait de cette façon le discours qu'il prononçait et par lequel il concluait : « Ce n'est pas une revanche que nous désirons pour les pauvres, c'est le bonheur. » Il voulait en finir avec les objets frelatés, succédanés et pacotilles « dont les gens, cessant d'être des esclaves, cesseraient d'être les preneurs ». Il soutenait aussi le droit à la beauté. Qu'on respire. Qu'on retrouve du temps pour des vies accomplies. Qu'on en finisse avec des productions ravageuses, superficielles et inutiles. Qu'on forge des villes et des vies belles, de l'art dans nos rues au lieu de la publicité, de l'espace et des couleurs. Au fond c'est bien de ça qu'il est question : du bonheur.
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La hargne à s'en prendre au service public et à qui y travaille, les attaques permanentes contre les fonctionnaires, les chômeurs, les précaires, contre celles et ceux qui se battent aussi pour des conditions de vie dignes, c'est le monde renversé, mis à terre : le monde à l’envers. 
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« Je crois qu’aucun être humain ne peut être considéré comme clandestin. Ce mot devrait disparaître du vocabulaire. C’est humiliant pour la dignité. »
« Il faut pouvoir être désobéissant chaque fois que nous recevons des ordres qui humilient notre conscience. »
(Domenico Lucano , condamné pour incitation à l’immigration clandestine. Il avait lutté pour l’accueil de personnes réfugiées dans son village dépeuplé, développé leur formation professionnelle, relancé les traditions artisanales locales laissées à l’abandon faute de main-d’œuvre.)
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 Ensauvagement : ce mot n'est pas réservé au passé. Il peut tout autant désigner la prédation qui enrégimente le vivant dans la sombre loi du marché. De ce point de vue, le capitalisme a toujours été ensauvagé : ses origines sont tachées de sang.
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Thomas Sankara estimait que la dette est une nouvelle forme de colonialisme, ainsi vengé après les indépendances : "une reconquête savamment organisée". C'est de fait une autre manière de faire plier des peuples et les subordonner, avec de nouveaux pillages à la clé : un asservissement selon d'autres modalités. "Pourquoi envoyer des assassins quand on peut envoyer des huissiers ?", se demandait Bertolt Brecht. Mais Thomas Sankara, lui, a bien été assassiné : il a payé pour avoir résisté. (48)
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Videos de Ludivine Bantigny (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ludivine Bantigny
Ludivine Bantigny & Quentin Deluermoz vous présentent son ouvrage "Une histoire globale des révolutions" aux éditions La découverte. Entretien avec Rémi Monnier. En partenariat avec Sciences Po Bordeaux et Sud Ouest.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2916021/une-histoire-globale-des-revolutions
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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