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Critiques de Ludovic Debeurme (125)
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Lucille

Tout simplement, une merveille. Des traits simples, un style plus que dépouillé mais qui servent le scénario : la rencontre et la fuite de deux jeunes adolescents-adultes qui ne parviennent pas à vivre et sont en quête de leur identité. Sur ces 500 pages, Ludovic Debeurme parvient à construire des personnages extrêmement complexes et profonds.
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Lucille

Lucille a 16 ans et vit seule avec sa mère, qu'elle déteste, dans une maison isolée. Arthur a 17 ans. Enfant, il restait des heures au bistro avec son père. Maintenant, il doit aller le chercher pour le ramener. Un jour, Arthur et Lucille se rencontrent, s'aiment et partent ensemble à Paris, en Italie, en Toscane. Une autre vie commence.

Prix René-Goscinny 2006 et Essentiel Angoulême 2007.

Deux enfances meurtries, deux adolescents fugueurs... une rencontre qui donnera quoi ? Il faut absolument lire la suite !
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Lucille

[...]Lucille est un album dont, au premier abord, on ne sait pas quoi penser. Il est obsédant, on n’en sort pas. On y repense. Les personnages ne laissent pas réellement l’esprit en paix, c’est un album qui touche, qui remue le lecteur. La marque des chefs-d’œuvre, probablement.[...]
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Lucille

Lucille, anorexique, rencontre Arthur, victime de la violence de son père; Deux âmes malheureuses mais voulant connaître l'amour peuvent-elles construire un avenir commun ? La fugue pour échapper au carcan familial sera peut-être la solution...
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Lucille

Lucille vit dans une maison au fond des bois, avec sa mère. Adolescente triste et complexée, elle sombre dans l'anorexie et reste allitée chez elle.

Arthur vit une tout autre adolescence, au Tréport, en faisant régner la violence vis à vis de ses camarades... Mais rentré chez lui, c'est son père qui l'impressionne, ce père marin éprouvé par la vie, cet homme qui passe ses journées comme pilier de bar. A sa mort, il faudra qu'Arthur reprenne le prénom de son père, comme la tradition le veut, qu'il s'appelle Vlad donc, et soit marin bien évidemment. Ce destin qui lui colle à la peau l'effraie.

La rencontre entre Arthur et Lucille, naissance d'un amour précieux, leur donnera le courage de suivre leurs espoirs. Alors, sans écouter leur peur ils décident de s'enfuir pour la Toscane...

A lire Lucille, on ne peut rester indifférent. Ce pavé de plus de 500 pages de planches dessinées au trait léger, aux textes rares, affranchis des bulles et autres cases de rigueur, ce pavé qui s'égrène à une vitesse considérable nous procure une palette d'émotions. J'ai frissonné, j'en aurais pleuré. L'histoire est magnifiquement rendue, l'équilibre est subtil entre gravité (la maladie, la mort tragique), volupté (de ce jeune amour aux sentiments timides), et rêve (certaines pages laissent place à l'univers onirique et aux métaphores de l'adolescence comme période de mue).

Ludovic Debeurme a réussi là un chef-d'oeuvre, une bande dessinée d'apprentissage. Le mal-être adolescent et l'expérience amoureuse et sexuelle sont évoqués d'une grande justesse.

Bravo simplement.


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Lucille

Un gros pavé qui illustre la crise d’adolescence de deux jeunes Lucille et Arthur.

Lucille est anorexique, elle n'arrive plus à communiquer avec sa mère. Elle se trouve moche et sans intérêt.

Arthur a un papa alcoolique, une famille populaire ayant comme ressource le salaire du papa marin. L'avenir d'Arthur est tout tracé en tant que marin mais lors d'une sortie en mer avec son père il décide de sauver son père au lieu de Renée.

De nombreuses péripéties qui vont se faire rencontrer ces deux jeunes.

L'histoire est prenante bien qu'elle soit sombre et triste.
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Lucille

C'est dur, lourd, malaisant mais j'ai beaucoup aimé. le dessin très épuré rend accessible les pensées, les émotions des personnages. On est pris d'empathie pour Lucille, et son ami dont les destins sont affreux. On s'en inquiète toute au long de notre lecture, bref on reste en apnée dans une ambiance malsaine jusqu'à la fin du premier tome, et on enchaîne avec le deuxième illico presto !
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Lucille

C'est l'histoire de Lucille, une adolescente anorexique, obsédée par le fait de ne pas manger. Elle vit seule avec sa mère avec qui elle a une relation un peu compliquée...



En parallèle, c'est aussi l'histoire d'Arthur, qui bientot s'appelera Vladimir par tradition. Fils de marin, il a aussi une vie de famille tourmentée. Son père est alcoolique violent à tendance suicidaire.



La rencontre de Lucille et Arthur est un vrai coup de foudre. Ils vont fuguer ensemble pour échapper à leur quotidien sordide ... direction l' Italie !



L'auteur évoque très bien les troubles de l'adolescence et l'anorexie. Les personnages sont très profonds et malgré leur jeune âge, ils traînent derrière eux de lourdes casseroles.


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Lucille

Dans cette BD en forme de pavé, 500 pages qui renferment tout le mal être de l'adolescence. D'abord il y a Lucille qui vit seule avec sa maman au fond des bois et les rapports mère fille sont difficiles. Depuis que son papa a quitté la maison, elle déprime et ne supporte plus son corps et décide de ne plus se "remplir". Et puis il y a Arthur, fils de marin qui n'en fini pas de compter les verres que son père ingurgite au bistrot du coin, jusqu'au jour où il le retrouve pendu. A ce moment là il deviendra Vladimir, c'est une tradition dans la famille, quand le père meurt. A la suite sa mère lui apprend que son grand-père également à mis fin à ses jours ! Une poisse qu'Arthur voudrait bien éviter ! Comme il doit subvenir aux besoin de sa famille, il se fait embaucher comme livreur dans une pharmacie. C'est comme celà qu'il fera connaissance de Lucille, qui du fait se son anorexie doit se soigner. Au fur et à mesure de leurs entrevues, ils réalisent qu'ils se ressemblent, qu'ensemble ils pourraient trouver un nouvel intérêt à la vie, ils en ont marre de vivre dans leur trou alors ils décident de s'enfuir en Toscane. L'amour pourra-t-il les sortir de leur désespoir ? Une BD qui frappe en plein coeur, non seulement par le sujet mais surtout par le dessin qui est d'une extrême finesse, qui dit tout avec justesse en quelques traits, quelques ombres, juste en noir et blanc. Le dessin est tellement expressif qu'à la limite on peut se passer du texte, autant d'émotions juste par un trait de crayon une belle performance !
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Lucille

Bel album, ou roman graphique, je ne sais le terme exact, racontant en très peu de mots, mais par des illustrations très épurées mais très parlantes, le quotidien d'une jeune fille atteinte d'anorexie et celui d'un garçon qui doit jouer le rôle de « père de son père », de garde-fou de cet homme alcoolique, parfois violent mais tout de même aimant envers son fils, à qui il lègue un nom et un lourd héritage familial, lourd à porter psychologiquement et aux accents de fatalité…

Ces deux jeunes personnes à l'orée de leur vie finiront par se rencontrer et se réparer mutuellement, sans trop en dire, en se comprenant tacitement, en se soutenant, dans un voyage leur permettant d'échapper à leur vie de départ. Mais on n'échappe jamais tout à fait au passé qui resurgit dans le présent. La fin est un peu abrupte, sans doute parce qu'une deuxième partie est annoncée, mais je n'en ai trouvé trace nulle part (l'auteur l'a-t-il abandonnée ?)
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Lucille

Lucille est une adolescente renfermée et mal dans sa peau qui ne sait pas comment exister ni comment trouver sa place. Face à cette difficulté de vivre, elle tombe dans l'anorexie et se laisse mourir à petit feu. Devant l'inquiétude et l'incompréhension de sa mère, elle se fait hospitaliser, sans pour autant réussir à se départir de son dégoût d'elle-même et de son rejet pour la nourriture.

En parallèle, on découvre Arthur, un jeune homme débrouillard mais rongé par ses difficultés familiales. Suite au suicide de son père, un marin alcoolique et dépressif, il se voit contraint de trouver un boulot pour subvenir aux besoins de sa famille. C'est ainsi qu'il fait la connaissance de Lucille. Très vite, une confiance mutuelle s'installe entre les deux adolescents, qui décident de fuir le domicile familial vers la Toscane. Commence alors une guérison mentale où chacun tente de panser les blessures de l'autre. Mais est-il vraiment possible de sauver quelqu'un de la noyade lorsqu'on se noie soi-même?

"Lucille" est un magnifique roman graphique qui émeut par la finesse de son dessin, très épuré mais extrêmement expressif, et par la délicatesse de son histoire. Malgré les 500 pages de ce petit pavé, l'histoire est fluide, aérée et se dévore très vite. On suit avec intérêt l'aventure de ces deux adolescents en mal de vivre qui, grâce à leur rencontre, vont s'aider à renaître et à affronter la vie. L'histoire est véritablement embellie par la simplicité et la pureté de cette relation. Une véritable bouffée d'oxygène pour le lecteur et un petit bijou en matière de bande dessinée indépendante!
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Lucille

C'est du lourd, et pas seulement pour ses 1,4 kg de papier et ses 512 pages, c'est du lourd aussi par son ambiance pessimiste, résignée, pour les écorchés vifs qui vivent dans cette histoire, ou du moins qui essaient. le graphisme est en noir et blanc, au trait, les chapitres sont séparés par une page en aplat d'ocre, avec ou sans illustration. le trait est dur avec ses personnages, grosses têtes, silhouettes voûtées, les décors épurés nous font croire qu'on est dans un mauvais rêve. On est à Tréport, entre Normandie et Picardie, Lucille est anorexique et vit seule avec sa mère, Arthur est fils de pêcheur, fils d'alcoolique, il a des idées morbides, ils sont mal dans leur peau. C'est un récit qui raconte la souffrance de l'entrée dans l'âge adulte, à la manière de la fureur de vivre, mais sans le clinquant. Les rêves tiennent une place importante dans la narration. Ce graphisme assez repoussant au premier abord, finit par devenir totalement envoûtant, troublant, et la beauté surgit dans sa justesse pour raconter cette histoire, forte et dure.

Si je n'avais pas lu la trilogie Epiphania de Ludovic Debeurme juste avant, il n'est pas certain que je me serais intéressé à ce gros volume assez austère Au final, c'est une belle découverte, une lecture percutante et marquante, une sacré BD.
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Lucille

Lucille, jeune adolescente de 16 ans, est anorexique. Elle se déteste et par dessus tout elle déteste son corps si maigre qui reflète son mal-être. Elle n'aime pas beaucoup sa maman non plus, autoritaire et peu à l'écoute de sa fille.

Arthur, lui, est fils de marin. Facétieux et débrouillard dans la vie, il se retrouve totalement démuni le jour où il découvre son papa pendu à un arbre. Rebaptisé Vladimir, le prénom de son papa qui se transmet de génération en génération, il essaie de s'en sortir et trouve un boulot, il devient livreur de médicaments. C'est en apportant les compléments alimentaires de Lucille que leur rencontre va avoir lieu. Ainsi, ces deux êtres cabossés par la vie, ces deux adolescents en mal de vivre et fragiles vont apprendre à se connaître et vivre des moments d'une grande intensité. En effet, ils décident de tout quitter et c'est vers l'Italie qu'ils se dirigent... Une magnifique escapade et une échappatoire pour chacun d'eux, voulant à tout prix rompre avec leur vie si chaotique...



Ludovic Debeurme nous offre ici un album impressionnant, avec pas moins de 500 pages. Alternant la vie de chacun, avec des séries de flash-back permettant de comprendre le cheminement de ces adolescents, ce récit à la fois tragique et mélodramatique est avant tout une formidable rencontre et une belle histoire d'amour. Lucille et Vladimir sont très attachants, ils apprendront à aimer l'autre mais surtout à essayer de s'aimer soi-même. Sans être larmoyant, cet album est empli d'espoir et de joie de vivre malgré tout.

Graphiquement, Debeurme sort des sentiers battus en nous proposant un album sans case, des dessins épurés, comme jetés intuitivement sur papier, circulant en toute liberté mais incroyablement expressifs. Les traits sont fins et très doux.

Toute une poésie se dégage de cette narration impressionnante et émouvante dont on n'en sort pas indemne...



Lucille, paradoxalement, se dévore...
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Lucille, tome 2 : Renée

Il aurait pu appeler son livre Lucille 2, mais non, il le nomme Renée, et nous détourne un long moment dans la vie de ce nouveau personnage dont on ne comprend pas le repprochement.



Le style reste le même, la mise en page identique, le destin des personnages toujours aussi tragiques, l'impression qu'une peau malsaine vous recouvre et vous hérisse les poils toujours présente!



Cette lecture, plus riche que Lucille, ancre des personnages dans le monde pertubé des êtres qui s'altèrent ou s'affirment selon que leur histoire évévolue ou marque un replis.

L.Debeurme parvient à aborder avec laconisme l’automutilation, le suicide, l'univers carcéral, l'abandon, les relations parentales, l'amour et l'adultère

Les sujets s'ouvrent sans apologue ni point de vue à défendre.



On regrette qu'il n'y ai pas un moment d'espoir qui permette une légère bouffée d'air, mais il ne s'agit pas ici de partir dans le superflu, on fini par s'habituer et à s'attacher à ces personnages perdus qui arrivent à briller d'une beauté qui n'exclut pas la culpabilté, le crime et les regrets.
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Lucille, tome 2 : Renée

(...)

On suit donc le parcours parallèle de Renée. Ponctuellement, les deux jeunes femmes se croisent dans le plus strict anonymat. On remarque des similitudes dans leur manière de manifester physiquement leur mal-être : un rapport à son propre corps difficile, un rapport à l’autre quasi inexistant. Leurs vies affectives semblent leur permettre de vivre par procuration (au travers du regard de l’être aimé). Pourtant, quand l’une s’épanouit dans sa relation d’amour, l’autre s’y autodétruit. Ludovic Debeurme fouille au plus profond de la psychologie de ses personnages. Il le fait de manière assez crue mais le regard qu’il propose sur ces destinées est pertinent

(...)
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Lucille, tome 2 : Renée

Ludovic Debeurme met en scène plusieurs personnages en quête d’amour, et qui ne le trouvent pas.



Lucille, elle, semble avoir tourné la page de l’anorexie, mais ne trouve pas le réconfort quelle attend lors de ses visites pénitentiaires à Arthur. Elle se demande toujours où est son père, qui l’a abandonnée avec sa mère quand elle avait 11 ans.

Arthur, enfermé pour meurtre, se laisse bouffer par la haine et la violence de la prison, et ne supporte pas la présence de son co-détenu, Denis, soupçonné de pédophilie.

Renée aime un musicien de jazz, marié, et ne fait que souffrir. Cette relation est vouée à l'échec, pourtant elle s'y accroche.
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Lucille, tome 2 : Renée

Tout comme pour Lucille, j'ai eu du mal avec les illustrations. Je les trouve moches (désolée, mais il y a des dessins vraiment hideux). C'est certes la volonté de l'auteur qui exprime le dégoût du personnage, mais il n'empêche que je n'aime pas particulièrement son coup de crayon .

Au début, je n'ai rien compris à l'histoire. Il y a très peu de texte, on ne sait pas qui sont les personnages et l'auteur développe tout un monde onirique, un peu fantastique qui représente l'inconscient ou les pensées des personnages. Une fois qu'on a compris le principe, tout s'éclaire et au fur et à mesure qu'on avance dans l'histoire, tout prend son sens.

Et finalement, malgré mes préjugés de départ, j'ai énormément aimé cette lecture !

Il se dégage une force incroyable dans certaines scènes. Une violence inouïe aussi.

Les thèmes abordés sont très durs, notamment l'enfermement, le confinement et la promiscuité de la prison qui rendent fou. Mais je préfère ne pas trop en dire sur les thèmes...Les personnages sont toujours aussi profonds et bouleversants.



Un album vraiment très réussi, qui plaira assurément à ceux qui ont aimé le tome 1.
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Lucille, tome 2 : Renée

Renée est la suite de Lucille, cette BD qui mettait en scène le mal être de deux adolescents ; Lucille l’anorexique et Arthur le suicidaire, deux êtres qui reprenaient goût à la vie au travers de leur amour naissant. Dans cette suite, on retrouve Lucille et Arthur, elle vit à nouveau chez sa maman elle voudrait comprendre pourquoi son père les a quittées. Arthur, lui est en prison suite aux actes violents commis dans le premier volume. Arthur a pour compagnon de cellule, un homme condamné pour crimes sexuels, autant dire que la cohabitation est difficile, il a bien du mal à contenir cette violence qui le torture. De manière fortuite, Lucille va faire la connaissance de Renée, une jeune femme qui s’automutile, rongée par une histoire d’amour avec un homme marié qui ne veut pas quitter sa femme. Comme Lucille, Renée en veut à son père, mais pour des raisons autres… Le dessin est toujours aussi criant de vérité, la noirceur du crayon est saisissante et retranscrit si bien les traumatismes des uns et des autres qu’encore une fois le texte est secondaire. Même si parfois le lecteur peu éprouvé un certain malaise il faut avoir le courage d’aller jusqu’au bout pour affronter tous les tabous que l’auteur soulève.
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Lucille, tome 2 : Renée

Lorsque Renée s’entaille le bras, ce ne sont pas des gouttes de sang qui s’échappent d’elle mais des répliques innombrables d’un petit enfant bossu au visage déformé par la terreur… Ce petit garçon fait écho aux évènements vécus par Renée ; il semblerait que pas un jour ne se passe sans que sa vision ne s’impose à elle. Pas que ça l’enchante mais sans lui, Renée serait seule… sa solitude la pousse d’ailleurs à s’accrocher au premier venu –au premier musicien venu. Si l’humanité lui semble laide, seuls ceux capables de produire un peu de beauté musicale la réconfortent. C’est ainsi que Renée se surprend à suivre un vieux musicien de jazz qu’elle invite chez elle pour une nuit avant de découvrir qu’il est marié. Les sentiments ne sont pas chose habile à manier : il s’y mêle dépendance et dégoût de l’autre, haine de soi-même, veulerie, lâcheté… Et lorsque le passé s’entasse par-dessus tout, on peut y rattacher des fantasmes parfois cruels qui essaient de combler le manque d’amour originel, cause de toute la tristesse des personnages créés par Ludovic Debeurme.





A l’histoire de Renée viennent s’ajouter les histoires déjà évoquées dans le premier volume intitulé Lucille. On retrouve donc cette dernière, guérie de son anorexie par l’amour qu’elle partage avec Arthur. Malheureusement, celui-ci est mis au bagne et cohabite en cellule avec des détenus difficiles à cerner ; où la promiscuité imposée ressemble parfois à s’y méprendre à l’harmonie supposée de la vie conjugale…





« Certains fous, on ne devrait pas les associer… Aucune magie à la sortie de l’éprouvette. »





Et petit à petit, alors qu’il avait réussi à surmonter son passé et sa généalogie, Arthur redevient Vladimir, le flambeau de son père mort en mer. Il s’éloigne de la réalité, perd Lucille et finit par se perdre lui-même totalement.





En variant les thèmes, en faisant intervenir de nouveaux personnages à la psychologie fouillée et aux caractères crédibles, Ludovic Debeurme fait intervenir dans Renée le même processus que celui mis en œuvre dans Lucille. Il prend ses personnages et les imbibe de désespoir. Il en ressort de petites figures sans consistance, molles, incapables de s’extraire elles-mêmes du bain morbide dans lequel elles se sont plongées. Ludovic Debeurme appuie le trait et n’a pas peur de jouer sur le pathétique. Et puis, peu à peu, il fait se croiser les bons personnages. Dans Lucille, la rencontre de la jeune fille avec Arthur leur fut salvatrice ; dans Renée, ce sera l’amitié liée entre les deux souffrantes qui leur permettra de s’élever un peu de leur réalité crasse et de surmonter les souvenirs lancinants des failles éprouvées.





Avec Ludovic Debeurme, le bonheur n’est jamais total. Il ressemble plutôt à de la mélancolie et semble très fragile. Si le malheur est vécu concrètement par les personnages, la joie, elle, se symbolise par des rêveries incertaines et des visions hallucinées. Encore une fois, il s’agirait presque d’un échec, et on se demande si tout a vraiment été résolu à l’issue de la lecture de ces deux volumes. Un sentiment d’inachevé demeure encore…

Tant de chemin parcouru pour une récompense aussi minuscule ? …
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Lucille, tome 2 : Renée

En 2006, Ludovic Debeurme nous racontait l’histoire de Lucille, une jeune fille complexée par son physique, blessée par le départ soudain de son père, étouffée par la présence trop lourde de sa mère, sombrant petit à petit dans l’anorexie.

Debeurme nous racontait aussi l’histoire d’Arthur, un jeune garçon solitaire, et violent, profondément marqué par le suicide de son père, fuyant ses nouvelles responsabilités d’homme de la maison.

Debeurme nous racontait ensuite comment Lucille et Arthur se rencontrèrent, et comment cette rencontre allait bouleverser leurs vies. Comment ces deux êtres perdus se sont trouvés, ont fui leur région rude et froide pour les lumières de Paris, puis la chaleur de l’Italie. Comment ensemble, ils ont appris à s’ouvrir tout doucement, d’abord l’un envers l’autre, puis à s’ouvrir à la vie, tout simplement. Tel des chrysalides devenant papillons, nous avons vu nos deux adolescents s’épanouir, oublier leur enfance éprouvante pour devenir des adultes resplendissants, emplis d’amour, de joie et d’espoir. Mais pour finir, Debeurme nous racontait malheureusement comment le drame les rattrapait, une nouvelle fois via le corps de Lucille et la colère d’Arthur.



Et puis… rien. Depuis 2006, Debeurme ne nous raconte plus rien, nous laissant nous morfondre et nous interroger sur le triste sort de nos deux héros.

Heureusement, aujourd’hui Debeurme nous offre Renée, la suite tant attendue de Lucille.

Cinq longues années d’attente auront été nécessaires pour savoir ce qu’il adviendra de Lucille, de retour chez sa mère, sauvée de l’anorexie mais cruellement tourmentée par le manque ; manque de son père, toujours absent, et manque d’Arthur, alors en prison.

Et Arthur, justement, qu’adviendra-t-il de lui ? Saura-t-il maitriser la colère qui brûle au fond lui – attisée par la dureté du monde carcéral, afin de sortir au plus vite pour rejoindre son aimée ?

Et qui est cette nouvelle venue, Renée ? Une écorchée supplémentaire, renfermée, solitaire, torturée par la vie et torturée par elle-même qui s’automutile pour évacuer la douleur qui l’étreint ; douleur infligée par cet homme plus âgé qui couche avec elle mais ne quittera jamais sa femme, douleur infligée par les fantômes de son enfance qui la hantent et rôdent constamment non loin d’elle.



Des thèmes durs, donc, mais traités avec tellement de pudeur et de justesse.

Loin de sombrer dans le pathos, le voyeurisme, ou le choquant, Debeurme s’attarde une nouvelle fois avec subtilité sur l’intimité de ses personnages, leurs doutes, leurs peurs, leur rage, mais aussi leurs espoirs, leur force, leur amour.

Tant d’émotions et de sentiments que Debeurme prend le temps de développer sur près de 500 pages…

500 pages qui se lisent d’une traite tant son histoire est prenante et sa narration fluide. 500 pages qu’il ne surcharge pas, qu’il aère, libérant ses vignettes de leurs cases restrictives et n’en plaçant parfois qu’une ou deux par page.

500 pages où sa plume illustre son propos à la perfection, lâchant parfois un dessin rapide, épuré et minimaliste pour figurer l’essentiel, s’attardant d’autres fois sur un dessin fin et précis exprimant une tonne d’émotions différentes dans les yeux d’un personnage, noircissant la page de traits anarchiques et envahissants pour rendre compte de la rage et la folie ambiante, ou déformant les corps de façon cauchemardesque pour accentuer la sensation malaise ou de dégout…

500 pages de haute volée au cours desquelles nous apprendrons à connaitre les personnages en profondeur, à les comprendre sans jamais les juger, et finalement à les aimer autant que des personnes réelles.



Avec Renée, Ludovic Debeurme justifie amplement ces cinq longues années d’attente et clos de façon magistrale l’aventure commencée en 2006 avec Lucille, livrant une chronique prenante, touchante, et bouleversante sur le mal-être de trois âmes marginales, incomprises et livrée à elles-mêmes, traitant de thèmes des plus difficiles avec une sincérité et une émotion à fleur de peau, et parvenant même à y insuffler un certain souffle d’espoir.

Un réel chef d’œuvre, de ceux qui ont hissé la bande dessinée au rang de neuvième art.


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