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Critiques de Ludovic Debeurme (125)
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Lucille, tome 2 : Renée

Cinq ans après Lucille, l'auteur apporte cette suite qui continue (et conclut) l'histoire de Lucille et Vladimir, tout en apportant un nouveau lot de personnages et de tourments personnels. Suite aux évènements du premier tome, Lucille est revenue chez sa mère et peut manger, tandis que Vladimir est en prison. C'est entre l'histoire de son co-détenu et de sa famille que se jouera l'histoire.



Honnêtement, j'ai préféré cette suite à Lucille, trouvant que l'ensemble est bien plus maitrisé (il y a différents arcs narratifs qui se croisent) et la cohérence des histoires est bien dosé. C'est une question de famille, de violences et d'actes. Faire ce qui est juste, ce qu'on doit faire, ce qui doit être fait … Vladimir aura une histoire tragique, tandis que Renée semble être une victime trop consentante jusqu'à ce qu'on comprenne à la fin certaines choses sur son passée. Le dessin est maitrisé, avec de très belles ombres et des pages qui attirent l'œil. C'est franchement plaisant à lire et j'ai été très accroché jusqu'à la chute, cruelle et dure mais logique.



Je pense que les deux tomes se complètent très bien. Après un premier tome sur l'adolescence et le mal-être, on a un nouveau tome sur la responsabilité et la difficulté de la vie adulte. Pourtant je trouve que l'ensemble se tient comme une histoire continue, et j'ai beaucoup apprécié. C'est une lecture recommandée, pour peu que vous n'ayez pas peur des romans graphiques au grand nombre de pages !
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Lucille, tome 2 : Renée

Renée est la suite de Lucille, qui m'avait déjà bouleversé en mettant en scène la douleur de deux jeunes adultes, Lucille et Arthur. Ce deuxième tome raconte à nouveau la vie de ces deux personnages mais s'attache aussi à la vie de Renée, jeune femme touchante, blessée par la vie, qui tombe amoureuse d'un homme plus âgé, musicien de Jazz. Leurs destins vont se retrouver entremêlés.

Lucille et Renée, deux jeunes femmes, blessées, meurtries par l'absence d'un père dont elle seront inexorablement à la recherche.

Le noir et blanc et les traits fins de Ludovic Debeurme rendent à merveille les ressentis de ces personnages. bouleversant.
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Lucille, tome 2 : Renée

Il y a d'un côté Lucille, que l'on retrouve amoureuse d'Arthur, emprisonné. Ex-anorexique, elle est encore fragile et vit mal sa vie monotone auprès de sa mère et souffre de l'absence de son père. De l'autre côté, il y a Renée, jeune femme tourmentée et tombant amoureuse d'un homme plus âgé qu'elle, un musicien marié. Un amour contrarié, une femme qui souffre aussi de l'absence de son père. Un père qui va partager la cellule d'Arthur en prison.



J'avais adoré Lucille Tome 1. Avec Renée, j'ai d'abord été déroutée, bien plus qu'avec le premier volume me semble-t-il, par les dessins glauques qui représentent les tourments, les cauchemars, les pensées noires qui habitent les personnages, qui les hantent. J'ai frôlé l'overdose même si j'ai pu en saisir quelquefois le sens des ces dessins difformes.





Peu à peu, les planches aux dessins "classiques", aux traits minimalistes, viennent accompagner les histoires croisées de Renée et Lucille, et on peut en suivre le fil, avec émotion. Et on comprend peu à peu quels fantômes du passé les suivent. Arthur a perdu un père marin, Renée a perdu un frère et son père emprisonné pour crimes sexuels sur mineurs pourrait en être la cause, et Lucille pense à ce père disparu, dont l'histoire est totalement cachée par sa mère. Un drame surviendra en prison, et contre toute attente, réunira ces deux femmes que certaines choses éloignent mais que l'essentiel rapproche.



Un album tourmenté, moins marquant que le tome précédent, mais avec la même humilité graphique et un fort intérêt pour les démons de la mémoire.
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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Lucille, tome 2 : Renée

Il y a cinq ans, Ludovic Debeurme invitait à suivre le quotidien de deux adolescents en pleine dérive psychologique. Lucille, étouffée par une mère trop protectrice, et Arthur, repoussé par un père alcoolique et violent, cherchaient respectivement ‘refuge’ dans l’anorexie et le satanisme, jusqu’à leur rencontre, qui fît renaître cette flamme qui avait fui leurs vies depuis déjà trop longtemps et leur permettait de trouver un nouveau refuge : l’amour.



Aujourd’hui, l’auteur livre la suite tant attendue de ce roman intimiste. Le lecteur découvre non seulement ce qu’il advient de Lucille, de retour chez sa mère, et d’Arthur, livré à la dureté du monde carcéral, mais va également faire la connaissance d’autres personnages. Il y a tout d’abord l’héroïne, Renée, une jeune fille torturée qui s’automutile, mais également Arthur, un garçon violent aux gènes suicidaires. Ludovic Debeurme explore une nouvelle fois avec grand brio, le mal-être de ces deux nouveaux écorchés de la vie.



Si la mise en place de ce deuxième volet est un peu plus difficile, Ludovic Debeurme parvient à aborder avec justesse des sujets difficiles tels que l’automutilation, le suicide et les relations parentales et affectives, en évitant de tomber dans le piège du pathos. En refusant de prendre position et en installant le lecteur dans un rôle d’observateur, il laisse ce dernier s’attacher aux personnages et se faire sa propre opinion. L’auteur va au fond de ses personnages et le développement psychologique est d’une finesse incroyable. Malgré la noirceur des destinées et la complexité destructrice des personnages, il parvient tout de même à maintenir une lueur d’espoir salvatrice tout au long du récit.



En s’autorisant plus de 500 pages, Ludovic Debeurme se donne la place et le temps nécessaire pour poser ses personnages et leur histoire en douceur. Une liberté d’expression que l’on retrouve également dans l’absence de cases, permettant ainsi aux personnages de circuler et de s’exprimer sur l’entièreté des pages. Un dessin minimaliste et une économie de moyens qui permet d’aller à l’essentiel, tout en offrant une grande lisibilité et une lecture plus rapide que prévue. En mêlant onirisme au réalisme, en déformant les corps et en noircissant par moments son dessin, l’auteur parvient également à faire ressortir les émotions enfouies et à dévoiler l’indescriptible. Ces quelques scènes qui vont au-delà des mots, insufflent une force incroyable à ce récit qui combine ambiance malsaine à une analyse psychologique poignante.



Me voilà définitivement fan de cet auteur, dont je range précieusement les chefs-d’œuvre auprès de ceux de Charles Burns.
Lien : http://brusselsboy.wordpress..
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Lucille, tome 2 : Renée

Le tome 2, Renée, est une très bonne surprise.

Le temps de se mettre dans l'histoire et on se laisse prendre par

les histoires de trois adolescents (Renée, Lucille et Arthur).

C'est un roman graphique très beau très réussi avec des effets de zoom et dé-zoom, des planches très proche du dessin animé.

Je conseille de le lire aux personnes n'étant pas susceptibles de faire des cauchemars, car ça reste des thématiques et un dessin qui peut faire peur et angoissant.
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Lucille, tome 2 : Renée

Suite au meurtre qu'il a commis, Arthur se retrouve en prison. Lui ayant sauvé la vie, Lucille attend patiemment que celui-ci sorte enfin de prison et va donc lui rendre visite aussi souvent que possible. Il partage sa cellule avec Denis, pédophile. Tous les détenus veulent le punir pour tout ce qu'il a fait subir aux enfants et pour ce faire, demandent l'aide d'Arthur.

Renée, quant à elle, est au même titre que Lucille en plein désarroi. Pour soulager ses douleurs passées, elle se scarifie. Elle accumule les relations amoureuses, le plus souvent avec des hommes déjà mariés et plus vieux qu'elle. C'est ainsi qu'elle tombe amoureuse de Pierre, musicien de jazz, qu'elle a rencontrée au cours d'un de ses concerts. Mais Pierre n'arrive pas à quitter sa femme...

C'est dans de bien étranges circonstances que les chemins de Lucille et Renée vont se croiser un jour...



Suite du bouleversant Lucille, Renée est tout aussi brillant. Cet album met en scène de nombreux personnages en manque ou en quête d'amour. Ce sont des tranches de vie que nous raconte à nouveau Ludovic Debeurme. A l'instar de Lucille, l'on suit des tranches de vie de tous ces personnages, tous aussi blessés dans la vie, que ce soit Renée ou Arthur. Beaucoup plus triste et fragile, cet album se démarque tout autant par un graphisme au trait aérien et imagé. Les rêves de chacun ainsi que leurs fantasmes sont retranscrits comme dans un conte. Ludovic Debeurme étire, grossit, rétrécit ou déforme les traits exagérément pour montrer les souffrances de l'âme et du corps.

Affranchi de tout cadre et aux dessins toujours aussi épurés, cet album est un véritable roman graphique hors norme. Poétique et parfois violent, il démontre avec brio les blessures de chacun.



Renée vous marquera...
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Lucille, tome 2 : Renée

C’est la suite de Lucille, une histoire d'entrée dans l'âge adulte par des êtres déjà abimés par le temps.

Lucille est retournée chez sa mère, Arthur est en prison, et un troisième personnage apparaît, Renée. Ce sont des écorchés, le bonheur semble les avoir oubliés, ils traînent leur passé comme un boulet. Par rapport au premier tome, le graphisme est plus affiné, les portraits plus appuyés, plus détaillé, toujours en noir et blanc. Mais certaines illustrations deviennent totalement surréalistes, la part du rêve (ou du cauchemar) devient plus prégnante, encore plus lourde, la laideur de ce monde accentuée. Le récit est plus morbide, plus noir encore, et moins linéaire, les briques ne se recollent qu’à la fin. Le texte se charge de poésie, certains passages sont d’une grande sensibilité. Les illustrations sont aussi de l’ordre de la poésie. L’atmosphère devient de plus en plus étouffante. Les moments symboliques sont même parfois durs à supporter. C’est un livre calme, pour l’importance du blanc dans les pages, pour l’économie de mots, et pourtant on ne s’étonne pas de la violence qui s’en dégage. Ce n’est pas une lecture confortable, c’est certain, mais tellement poignante et redoutable. On ne sort pas indemne de cette lecture.
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Lucille, tome 2 : Renée

Il aurait pu appeler son livre Lucille 2, mais non, il le nomme Renée, et nous détourne un long moment dans la vie de ce nouveau personnage dont on ne comprend pas le repprochement.



Le style reste le même, la mise en page identique, le destin des personnages toujours aussi tragiques, l'impression qu'une peau malsaine vous recouvre et vous hérisse les poils toujours présente!



Cette lecture, plus riche que Lucille, ancre des personnages dans le monde pertubé des êtres qui s'altèrent ou s'affirment selon que leur histoire évévolue ou marque un replis.

L.Debeurme parvient à aborder avec laconisme l’automutilation, le suicide, l'univers carcéral, l'abandon, les relations parentales, l'amour et l'adultère

Les sujets s'ouvrent sans apologue ni point de vue à défendre.



On regrette qu'il n'y ai pas un moment d'espoir qui permette une légère bouffée d'air, mais il ne s'agit pas ici de partir dans le superflu, on fini par s'habituer et à s'attacher à ces personnages perdus qui arrivent à briller d'une beauté qui n'exclut pas la culpabilté, le crime et les regrets.
Lien : http://downinthestreetbelow...
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Lucille, tome 2 : Renée

(...)

On suit donc le parcours parallèle de Renée. Ponctuellement, les deux jeunes femmes se croisent dans le plus strict anonymat. On remarque des similitudes dans leur manière de manifester physiquement leur mal-être : un rapport à son propre corps difficile, un rapport à l’autre quasi inexistant. Leurs vies affectives semblent leur permettre de vivre par procuration (au travers du regard de l’être aimé). Pourtant, quand l’une s’épanouit dans sa relation d’amour, l’autre s’y autodétruit. Ludovic Debeurme fouille au plus profond de la psychologie de ses personnages. Il le fait de manière assez crue mais le regard qu’il propose sur ces destinées est pertinent

(...)
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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Ocean Park

Ce roman mêle la réalité assez crue de la vie éclatée des membres d'une famille moderne et l'imaginaire de ces personnages qui cherchent tous un moyen d'échapper à cette réalité dérangeante.

Les parents, par peur du fisc et des contaminations urbaines s'isolent dans un bunker sur une île du Pacifique, laissant seuls leurs deux fils de 15 et 12 ans.

L'aîné est épileptique et schizophrène. A 16 ans et demi, il part définitivement avec une tente igloo et un couteau allemand. Son rêve est de rejoindre la forêt et de s'envoler.

Le plus jeune se perd dans la ville à la recherche de l'amour qu'il ne trouve que dans des relations éphémères.

Seize ans plus tard, le père lui demande de venir avec son frère sur leur île pour un dernier adieu à la mère.

Commence alors un long chemin semé de violences pour réunir cette famille et se retrouver peut-être grandi et libêré des démons de l'enfance.

L'auteur, issu du monde de la bande dessinée a un style très fluide et imagé qui donne une lecture agréable. Mais il laisse libre cours à son imagination ce qui peut donner des scènes parfois violentes, osées, des rencontres inattendues, des moments un peu délirants.

L'ensemble donne toutefois un roman original et intéressant.

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Ocean Park

Points négatifs : Construction distendues et récit étrange voir déroutant d'une situation mille fois narrée.

Points positifs : Récit discontinu aux personnages à peine ébauchés. Etrange !
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Ocean Park

Premier roman de l'auteur de bande-dessinées, Ludovic Debeurme, Ocean Park est une belle continuité de son travail de créateur. J'ai retrouvé dans cette histoire l'univers de l'auteur, découvert dans la BD Lucille, où il met en scène deux personnages torturés par la vie.

A travers les errances individuelles des 2 frères, on découvre des êtres abandonnés par des parents psychotiques qui, chacun à leur manière, vivent avec des névroses qui guident leur vie. Alors que l'un va tenter de se perdre dans des relations charnelles qui n'ont pas de sens, l'autre va chercher à trouver dans la nature un sens profond, quitte à devenir un élément de cette nature. Leurs retrouvailles vont prendre l'allure d'une quête initiatique, pour l'un comme pour l'autre.

Dans ce récit à la première personne, alternant le point de vue des 2 frères, l'auteur nous embarque dans un récit mélancolique, à la fois ancré dans la réalité et dans l'onirique, chaque personnage représentant l'ambivalence d'une seule et même personnalité.

Malgré l'écriture assez rude de l'auteur, on finit par être intrigué par ces 2 personnages et l’ambiguïté de leur relation attise la curiosité et finit par nous toucher par sa sincérité et sa grande pudeur.

Ocean Park est une histoire dont le thème a été mille fois traité mais qui évoque assez justement les liens familiaux avec toutes les contradictions qui animent chaque famille. Un roman qui touche, qui est percutant et finalement, surprenant.

Ludovic Debeurme est un auteur, dont l'univers est à découvrir sans aucun doute!

Merci à Babelio et Alma Editeur pour cette lecture!
Lien : http://lalydo.com/2014/03/oc..
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Ocean Park

Ce livre se présente comme un conte, a mis chemin entre Lautréamont et Jules Verne. Soit., restons ouvert.



C’est l’histoire d’une famille particulière. Les parents décident du jour en lendemain de quitter la France métropolitaine pour aller s’exiler sur une île du Pacifique. Un moyen de fuir le fisc et les microbes (la mère est mega hypocondriaque). Ils abandonnent ainsi leurs deux enfants, âgés de douze et quinze ans. Ils se retrouvent livrés à eux même.



Bien des années plus tard, devenus adulte, nous retrouvons ces deux enfants. L’aîné est un sdf par choix, schizophrène et épileptique, qui déambule sur les routes et chemins de France, avec pour seuls compagnons un couteau et une tente igloo. Il sait qu’il a de l’argent sur un compte bancaire, mais ne sait pas comment s’en servir, donc reste sans revenu.



Le cadet de la famille est établie à Paris, a un appartement et un boulot stable, mais est érotomane. Il ressent le besoin de déclarer sa flamme aux filles d’un soir, et méprise les filles avec qui il prend le temps d’établir une relation plus normale.

Un jour, le père reprend contact avec son cadet, pour lui demander de retrouver son frère, et de venir sur l’île privatisée des parents, car la mère est malade. A partir de là, une grande aventure devrait se passer, dans un premier, le challenge de retrouver son frère, et de ramener ces orphelins devenus adulte sur la terre d’exil des parents.



J’utilise le conditionnel, car je n’ai pas terminé ce livre. Les personnages sont, de mon point de vue, inintéressant. Le frère aîné a de nombreux handicaps pour être crédible, et le cadet est un peu insupportable.



Du point de vue styliste, autant l’écriture pour narrer la vie du frère cadet est intéressante, quoique un peu brutal, autant celle employé pour le frère aîné est ennuyeuse. Bref, je n’ai absolument accroché à cette histoire pseudo de famille.

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Ocean Park

Le style de l'écriture est assez cru. Plus on avance dans l'histoire, plus c'est irréel et je ne sais pas s'il faut se réjouir de la fin, est-ce l'aboutissement d'un rêve ou plutôt une fuite ? c'est un ensemble plutôt noir. C'est le côté relationnel entre les frères et les parents que j'ai trouvé intéressant, bien différent de ce que l'on peut lire dans la plupart des romans. J'ai lu ce livre jusqu'au bout sans mal car je voulais connaître la fin.
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Ocean Park

Nimbé d'une grande étrangeté et d'une écriture à la poésie sombre et singulière, le récit de Ludovic Debuerme - surtout connu pour ses œuvres de bandes dessinées et ces illustrations au charme atypique - prend la forme d'un conte initiatique déroutant. Alors qu'il réussissait à faire entrer son lecteur dans son univers graphique et très personnel, par la singularité des histoires et la beauté du trait, le "roman" qu'il propose aujourd’hui n'a pas eu la même résonance chez moi. Les qualités de son écriture sont finalement aussi ses défauts: il a été pour moi difficile en effet de rentrer dans cette histoire de fratrie et de famille éclatée, justement par ce style, ce vocabulaire ampoulé et qui ne parvient pas, dans ses descriptions de la nature environnante à me transporter dans son imaginaire. Les passages où l'on se retrouve dans la tête du frère érotomane sont finalement les plus concrets, les plus crus, les plus percutants. L'écriture est alors bien différente de celle qui dominera la plupart du temps le roman: une écriture à la poésie sombre, qui ne m'a malheureusement pas atteinte. On passe d'une narration classique à un discours empreint d'images, et ce va-et-vient est fatigant, tant on aimerait en savoir davantage sur les personnages et la raison de leurs existence. Dommage, j'avais vraiment hâte!
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Trois fils, tome 1

Pour le besoin de ce nouvel album, découpé en trois tomes, Ludovic Debeurme a délaissé sa manière habituelle de dessiner. D’un trait minutieux quasiment inexpressif, symptôme de l’art le plus académique et dénué de risque, Debeurme est passé à une composition plus géométrique et des perspectives mouvementées.



Il applique en outre par dessus son dessin des couleurs acidulées, à l’instar de Joan Cornella, jeune prodige de l’humour noir en quadrichromie qui nous venge de la société et du socialisme (Cornella à lire pour ne pas mourir cocu).



Je dois avouer que j’ai d’abord pris cette BD de L. Debeurme pour un album de Joan Cornella, sans quoi je ne l’aurais peut-être pas ouvert; cette façon artistique d’embrasser la mort sur la bouche (Salvador Dali) a en effet sur moi un pouvoir de fascination plus faible que le macramé ou le tricot. Nécrophiles, tricoteuses, ne venez pas me parler de cadavres exquis !



Il me paraît donc que L. Debeurme a trouvé une raison de vivre, et qu’elle se traduit dans son art.



Ce préambule a pu vous paraître un peu long ; mais comment parler autrement de ce conte de Debeurme, qui nous narre le complot de trois fils, dirigé contre leur père ? Cette intrigue semble bien fabriquée dans la matière des rêves, dont Shakespeare dit que nos petites vies sont faites – chair rose ou ombre glauque suivant l’humeur ou le métabolisme de chacun – plutôt qu’il ne serait du genre des contes mythologiques, visant la connaissance des forces cosmiques, par-delà le langage humain.



Je suis contraint de parler au conditionnel pour parler de "Trois Fils", et de me joindre à ceux qui se plaignent du procédé commercial qui consiste à saucissonner les albums et faire paraître, en l’occurrence, un conte en plusieurs tomes. Quel peut bien être l’usage pour un enfant d’un demi-conte, si ce n’est de provoquer son assoupissement ? Ou même, sur le plan thérapeutique, quel sera l’usage pour un psychiatre du récit d’un demi-rêve ?



La remarque s’impose ici que le métier de l’édition ressemble de plus en plus à celui de la charcuterie. Cela se voit aussi au soin particulier apporté à l’emballage des bouquins. C’est même une pratique de plus en plus courante de les vendre… sous cellophane ! Par où l’éditeur semble dire :



- Non, vous ne humerez pas ce livre avant de l’avoir acheté !



Alors, mettez-vous à ma place, ce d’autant plus qu’il y a de très bons charcutiers dans mon quartier : je ne sais plus trop quel investissement conseiller, d’un demi-conte ou d’un demi-pâté.



C’est d’autant plus regrettable que le désir de ces trois fils d’assassiner leur père est rempli de la promesse d'une naissance. «Tuer le père», au sens propre ou bien figuré, n’est-il pas la condition nécessaire pour exister par soi-même ? Les Français le savent bien, eux qui n’hésitent pas à appliquer au père de la nation, quelle que soit son orientation politique, cette exécution rituelle, seul véritable instrument de la démocratie (pour l’instant).



(Je rectifierai mon commentaire s’il le faut quand l’éditeur (Cornélius) aura mis un terme au suspens idiot qui plane toujours sur les œuvres de fiction infantilisantes, et l'auteur accouché de deux tomes supplémentaires.)
Lien : http://fanzine.hautetfort.co..
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Trois fils, tome 1

Grand habitué des Editions Cornélius, Ludovic Debeurme récidive cette fois avec une histoire en trois tomes. Ce récit aux allures de conte narre la rancune de trois fils qui cherchent à se débarrasser de leur père. Pour arriver à leur fin, les trois adolescents aux airs étranges (Bird, aux yeux noirs, Twombly, aux longs bâtons de bois lui servant de bras et Horn, au visage recouvert de poils) enchaînent leur père sur une île déserte.



Au fil des pages, le lecteur va découvrir ce qui les poussent à vouloir se libérer à tout prix de leur géniteur. Pour l’occasion, Ludovic Debeurme délaisse son trait noir et blanc épuré pour baigner ce récit délicieusement sombre dans une avalanche de couleurs chatoyantes. Délaissant sa technique habituelle au profit de planches réalisées à la gouache et réduisant comme d’habitude le texte au minimum, Debeurme parvient de nouveau à installer une ambiance étrangement onirique dont il a le secret. Si le plaisir de perdre ses repères est à nouveau au rendez-vous, le rêve est malheureusement interrompu par ce découpage en trois tomes finalement assez regrettable. L’abandon abrupte de ce voyage plein de promesses vengeresses résulte donc en beaucoup de frustration… sans parler de ce supplément de seize pages que j’ai loupé étant donné qu’il est uniquement réservé aux lecteurs achetant l’ouvrage dans une librairie membre du réseau Canal BD.



À défaut de pouvoir apprécier l’ensemble de la nouvelle œuvre de cet auteur dont je suis grand fan, je me contenterai donc de cette première tranche servie sous cellophane, qui met en appétit, mais ne coupe absolument pas la faim.
Lien : http://brusselsboy.wordpress..
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Trois fils, tome 1

Avec ce premier tome un peu frustrant de n’être qu’un premier tome, Ludovic Debeurme nous chante une complainte lancinante et violente, teintée d’amertume. Un blues surnaturel qui serre le cœur sans qu’on sache très bien pourquoi.
Lien : http://www.bodoi.info/trois-..
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Trois fils, tome 1

Une histoire entre le conte et le rêve. Ludovic Debeurme nous donne encore une histoire légèrement tiré par les cheveux comme à son habitude. le début d'une série de trois tomes apparemment. J’attends la suite pour me faire une véritable opignon de se dernière album qui se lit bien trop vite...
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Un père vertueux

Très beau roman graphique, plein de couleurs et de symboles. Difficile de le pitcher sans le spoiler. Je dirai donc simplement que la place du père, de bandit à saint est ici centrale, comme dans certaines oeuvres précédentes de l'auteur.
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