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Critiques de Mabrouck Rachedi (59)
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Tous les mots qu'on ne s'est pas dits

Mabrouck Rachedi traduit en mots un parcours complexe, celui de sa famille, ballotée entre l’Algérie et la France, et le sien, d’abord inscrit sur les désirs de ses parents, la réussite sociale, sans alternative possible puis le renoncement aux trompettes de la renommée pour tenter d’approcher ses propres rêves, être écrivain.



Souvenirs d’enfance, dont le caractère parfois anodin n’a d’égal que l’impact profond qu’il laisse en héritage. Souvenirs rapportés, de ceux qui nourrissent les récits familiaux, parfois édulcorés, parfois atténués ou magnifiés, pour leur donner un sens moral.



Avec la légende familiale, c’est aussi l’histoire des « rapatriés » qui ont dû fuir le danger pour se retrouver déracinés, accueillis avec suspicion, et plus tard victimes de violences racistes.



Mabrouck Rachedi transmet ce patrimoine avec beaucoup d’humanité, rendant hommage à ceux qui l’ont précédé et qui ont fait de lui ce qu’il est aujourd’hui. Malgré les inimitiés occasionnelles, la cohésion familiale est forte, symbolisée par l’excursion en péniche pour célébrer les soixante-dix ans de la mère.



La deuxième génération, assurément française, mais reliée par des racines étirées à une autre culture, la quête d’identité est en filigrane tout au long du récit, impliquant des choix, et une importance dictée par des forces incontrôlables :



« Sofiane, Myriam, Kader et moi, avons choisi notre identité, chacun à notre manière, et rien n’assure qu’elle n’évolue pas »



La littérature est un exutoire de choix pour dire les deuils, les secrets, les traumatismes en un partage qui profite autant à l’auteur qu’à son lecteur.



Porté par une écriture simple et authentique, ce roman autobiographique m’a émue.



Merci à Netgalley et aux éditions Grasset.


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Tous les mots qu'on ne s'est pas dits

Je suis une inconditionnelle de la plume de Mabrouck Rachedi dont j'ai lu tous les romans.

La maison d'éditions proposant ce roman sur NetGalley je n'ai pas hésiter à le demander et par chance ma demande a été acceptée.

Suivant l'auteur depuis de nombreuses années je connais sa simplicité, sa discrétion, son intelligence et son humour.

Dans ce roman aux accents autobiographiques (mais pas que) il retrace la vie de ses parents et celle de nombreux algériens ayant choisi l'exil pour une vie meilleure.

Le mélange entre vie familiale et l'histoire de France est savoureux et émouvant.

L'hommage rendu à ses parents et surtout à sa mère est touchant.

Les sentiments fraternels aussi font partie de l'histoire et nous renvoient à nos propres sentiments familiaux, entre amour et haine. Rien n'est jamais tout rose et tout simple dans une famille.

Je me suis vraiment régalée avec cette histoire, j'ai adoré les personnages, l'autorité tellement tendre de cette maman, l'humour de certaines situations mais surtout toute la tendresse qui émane de ce texte merveilleux.



Quant au titre il représente tellement bien la vie qui nous emporte et qui ne nous permet pas toujours de dire aux gens combien on les aime et combien ils comptent pour nous. Il y souvent bien des mots qu'on ne se dit pas et quand on voudrait les dire c'est trop tard.



Un immense merci à NetGalley et aux éditions Grasset pour cette lecture magique.



#Touslesmotsquonnesestpasdits #NetGalleyFrance
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Tous les mots qu'on ne s'est pas dits

Je ne sais pas si c’est une tendance de l’édition en France ou si c’est un intérêt grandissant de ma part pour ce genre de livre, mais je m’aperçois que ces dernières années, je lis de plus en plus de livres écrits par des auteurs issus de la « 2ème génération », celle née en France de parents immigrés récents, celle des Français nés de parents non Français. Et ils semblent nombreux les écrivains sortis de ces rangs et qui aujourd’hui prennent la parole pour raconter leur enfance. Ces romans semblent souvent courts (mais cela est vrai de beaucoup de romans récents), écrits à la première personne, sans qu’il soit toujours possible de démêler ce qui vient directement de la vie de l’auteur et ce qui est invention romanesque. Les mots qu’on ne s’est pas dits ne déroge pas à cette règle. On ne sait pas bien dans quelle mesure le livre est autobiographique et ce qui est inventé ou romancé.

Dans ce livre, pour les 70 ans de Fatima, ses 10 enfants organisent une journée sur une péniche, afin qu’elle puisse enfin voir la Tour Eiffel, son rêve depuis qu’elle a pris la décision avec son mari d’émigrer, mais un rêve qu’elle n’a toujours pas réalisé plus de 40 ans plus tard. C’est l’occasion pour le « petit Malik », le dernier de la fratrie, d’alterner entre le présent de la journée d’anniversaire et les souvenirs des uns et des autres.

Au fil de ces allers-retours entre le présent et le passé, ce sont des bribes d’une histoire commune entre l’Algérie et la France qui se tissent peu à peu, c’est une identité qui se dessine et, comme le dit le narrateur (et probablement l’auteur), « Sofiane, Myriam, Dihya, Kader et moi, avons choisi notre identité, chacun à notre manière, et rien n’assure qu’elle n’évolue pas encore. Tant que nous vivrons, nous changerons, ainsi vont les êtres humains et les peuples. » (p. 138, “Cimetière de Grigny, 29 octobre 2015”). Ici, les enfants ont pour la plupart réussi à monter dans l’ascenseur social, ce n’est donc pas un livre des banlieues pièges, pas un livre de ressentiment. Même la guerre d’Algérie ou la répression sanglante des manifestations d’octobre semblent des souvenirs apaisés, au moins en partie cicatrisés. En cela, c’est un livre un peu à part dans ce nouveau genre « écrivain issu des banlieues » que je signalais.

En oscillant entre le passé et le présent, en écrivant un épilogue qui se situe 10 ans après l’excursion en péniche qui est le fil conducteur du roman, l’auteur prend quelques chemins faciles, notamment en évitant de décrire et de justifier l’évolution de ses personnages. Le ton du livre, aussi, est assez didactique et explicite, il y a peu de place à l’interprétation dans ce roman. Mais malgré ces quelques limites, c’est un roman agréable à lire, un roman qui traite un sujet habituel de façon un peu différente. Une voix à ajouter à d’autres voix, qui forment aussi petit à petit un autre visage de notre identité culturelle nationale. Une belle découverte de cette rentrée littéraire de janvier.



Merci aux éditions Grasset de m’avoir permis de lire ce livre, via netgalley.
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Tous les mots qu'on ne s'est pas dits

La voix aiguë de Meriem poursuit seule la version arabe :

— Sana helwa ya gamil, sana helwa ya gamil, sana helwa ya gamil jedda, sana helwa ya gamil. "



C'est un fille qu'elle croyait voir sortir de son ventre. Elle devait s'appeler Kahina et puis ce fut un garçon : Idir. Il est née en Algérie, alors que le père avait décidé, croyant rendre tout le monde heureux, revenir vivre en Algérie. Mais ce ne fut pas le cas, Fatima, son épouse et les enfants français voulaient vivre dans leur pays. Ainsi ils ont fait le chemin inverse. Et c'est à ce moment que le dernier né, sans papier a pris l'identité de son jeune cousin décédé. C'est sous le nom, le petit Malik, que ce dernier est arrivé en France.



Bien des années plus tard, cette langue berbère, le tamazight qu'il s'est évertué à apprendre, va devenir la langue du malheur.



Le jour de l'anniversaire de sa mère, le narrateur, le petit Malik donc, lors de cette fête en famille sur la péniche, va entendre de la bouche de sa mère, dans cette langue qui est sienne, le poids du secret.



L'auteur Mabrouk Rachedi nous confie une histoire de famille, qui lui semble très intime. C'est avec beaucoup d'intérêt que j'ai lu ces pages, ces mots décrivant des personnages charmants. Oui Fatima et Mohand, les parents de ces jeunes adultes d'aujourd'hui, qui ont quitté leur Algérie en 1962 afin de trouver le meilleur, se voient vivre des surprises impensables. Des heureuses comme les plus ignobles dans notre France d'hier et d'aujourd'hui.



Merci Mabrouck Rachedi pour ce récit touchant à souhait, depuis de longues années je suis toujours en quête d'histoires, de récits de vie sur cette Algérie que je ne connais pas du tout, mais vraiment pas... mais qui attire tant mon attention... Pourquoi ? Je ne suis pas allée voir un psy pour étudier la question.... qu'importe....



Toujours est-il qu'aujourd'hui, je viens de découvrir un nouvel auteur à mes yeux puisque je n'ai jamais rien lu jusqu'à ce jour de sa plume et j'en suis ravie, complètement !



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Classe à part

Amel doit faire un stage de 3ème mais ne trouve rien. La passionnée de décoration intérieure arrive à convaincre son oncle de l'aider. Elle découvre alors un monde inconnu, de luxe et de privilèges, loin de son quotidien. Elle s'interroge aussi : pourquoi ne connait-elle pas plus cette branche de la famille ? Pourquoi sa cousine la boude-t-elle ? Et surtout pourquoi sa mère ne parle plus à son frère ?



Un roman sur la différence sociale, que se passe-t-il dans une famille quand certains "réussissent "mieux que d'autres ? Le poids de l'héritage, du passé, des traditions, comment à 20 minutes de métro des gens peuvent-ils vivre de manière si différente ? Une peinture sociale intéressante.
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Classe à part

"Un moment de patience dans un moment de colère empêche mille moments de regrets", c'est par ce fil, le tissant de la ligne 13 de Saint Denis à la station Champs Élysées - Clemenceau, que propose Mabrouck Rachedi de tricoter cette troisième histoire éditée par l'Ecole des Loisirs, dédiée à la Jeunesse mais au aussi à leurs parents, au sens d’éducateurs.

Mabrouck Rachedi est trop souvent et injustement cantonné à la qualité d'écrivain de banlieues, catégorie qui en elle-même n'a aucun sens, alors que comme il le précise, c’est un terrain de jeu qu'il connaît parfaitement pour y vivre et dans le cadre duquel l'universel trouve, et doit trouver, toute sa place.

Dans Classe à part, Mabrouck Rachedi va beaucoup plus loin, il pointe avec justesse et beaucoup d'humour, les inégalités, les polarités contraires et l'absence de porosité entre deux mondes se côtoyant sur la même ligne de RATP à moins de 20 minutes de distance, du Tombeau des Rois de France à la Statue du Grand Général.

L'intrigue familiale vient au contraire rappeler que dans nos sociétés modernes, le dernier rempart de maillage, la famille, peut aussi être ébranlée et fragilisée.

C'est un livre à la fois rafraichissant et "conscientisant" à mettre entre les mains de nos enfants et de leurs professeurs !

Les prénoms et les jeux de mots sont délicieux.
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14 lignes

Un beau recueil de nouvelles autour d'un même sujet: le métro parisien. Il est représenté avec poésie et douceur. C'est le moment d'une réflexion intérieure ou d'une invitation au voyage. Mais surtout, comme le montre très bien 14 lignes, c'est un objet du quotidien qui aiguillonne nos histoires. Chaque auteur a son style et sa façon de voir le métro, cela crée des nouvelles perspectives. L'imagination et l'originalité sont au rendez-vous.



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Classe à part

Amel Bamedia-Massini est en troisième au collège Elsa Triolet a Saint-Denis avec son meilleur ami, Polycarpe Diallo, l'intellectuel de la classe et ses amies Maryama et Alexa. Polycarpe pourrait être en seconde à treize ans tant il est surdoué ! Amel vit avec son père Mohand Bamedia assureur et sa mère Salwa Massini, avocate - elle a notamment permis d'innocenter Lounes Amri, accusé à tort dans sa jeunesse de trafic de drogue et aujourd'hui chef d'une entreprise de technologie dans la Silicon Valley.

Son oncle, Djibril Massini dirige un cabinet de conseil BRM pour Bardieu, Renan et Massini qui gère notamment l'installation en France de grandes banques après le Brexit comme la banque chinoise CBSH. Il vit dans un bel appartement rue de Berri dans le triangle d’or avec sa femme Marie sociétaire de la Comédie Française, sa fille Ludivine qui se prépare à son entrée dans le monde avec le bal des Débutantes et son fils Martin, un petit garçon choyé et capricieux.

Amel demande à passer une semaine de stage de troisième chez son oncle…



Mabrouck Rachedi était analyste financier avant de plonger en littérature, il a publié cinq livres, Le Poids d'une âme chez Lattès en 2006 , Éloge du miséreux chez Michalon en 2007, Le petit Malik chez Lattès en 2008 , La petite Malika toujours chez Lattès en 2010 avec Habiba Mahany et Tous les hommes sont des causes perdues chez L'âge d'homme en 2015. Il a publié deux romans à l’Ecole des Loisirs qui ont connu un succès confidentiel, Toutes les couleurs de mon drapeau en 2018 et Krimo mon frère en 2019.



Mabrouck Rachedi met en scène la semaine de stage d’une jeune fille en troisième du quartier Pablo Picasso à Saint-Denis dans l’entreprise de consultant de son oncle dans le huitième arrondissement de Paris. Il décrit largement les différences de modes de vie, d’occupations professionnelles et de loisirs des familles de ces deux quartiers pourtant à trente minutes l’un de l’autre par la ligne 13. L’héroïne et son camarade de classe vont ainsi découvrir les boutiques de l’avenue Montaigne, la vie du Cercle de l’Union interalliée rue du Faubourg Saint-Honoré et les soirées à la Comédie-Française. Mabrouck Rachedi peut aussi mettre en scène les difficultés des migrants et des immigrés en situation irrégulière mais aussi le travail des associations humanitaires. De ce fait, ce roman d’avertissement pointe avec acuité des inégalités de la société française aujourd’hui mais il perd de ce fait en puissance romanesque et la construction du récit autour d’un secret de famille peine à maintenir la dynamique de lecture. Enfin, la couverture de l’Ecole des loisirs ne nous semble pas destinée à susciter beaucoup la curiosité du public.

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Krimo, mon frère

J'ai littéralement avalé ce roman en une journée. La lecture est fluide et le parcours de Lila pour respecter les dernières volontés de son jeune frère tragiquement décédé est réellement poignant. J'ai été charmée par le rythme de lecture et les personnages. Le choc culturel entre les "blédards" et les japonais y est bien décrit. Lila, pleine de préjugés et enfermée dans son carcan, s'ouvre avec la vérité qu'elle apprend sur Krimo mais aussi au contact d'Adel, la rencontre providentielle qui a aussi des maux à guérir. Découvrir, s'ouvrir c'est grandir. C'est vraiment une perle, cette découverte totalement inattendue. Une histoire aux abords bien banaux mais dont ne s'en remet pas si facilement. Et oui quelques petites larmichettes se sont mises à couler !
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Krimo, mon frère





Je ne présente plus Mabrouck Rachedi, si vous me suivez-vous savez que c'est l'un de mes auteurs fétiches, l'un des seuls dont je peux dire que j'ai tout lu.

Il me manquait celui-ci et maintenant c'est chose faite et comme toujours bien faite car ce roman est tout simplement un nouveau coup de cœur.



Lila, une jeune femme s'embarque pour Tokyo avec les cendres de son jeune frère Krimo.

Sur son lit de mort celui-ci lui a demandé d'aller les disperser sur le World Trade Center d'Osaka un jour bien précis et à une heure bien précise.

Pour Lila c'est un voyage éprouvant car elle ne connait pas ce pays, n'en parle pas la langue et surtout elle ne comprend pas les motivations de son frère à lui demander ce geste.

Krimo était un adolescent gentil qui a perdu la vie en voulant rendre service à son grand frère Redouane, un voyou incarcéré pour trafic de drogue.

Pourquoi Krimo a t'il suivi le chemin délinquant de Redouane?

Qui est cet homme qui la suit depuis son arrivée au Japon?

Elle aura la chance de rencontrer un jeune homme Adel, spécialiste du Japon qui va l'aider et l'épauler dans toutes ses actions dans ce pays inconnu.

Le journal intime de Krimo et des explications bienvenues permettront à Lila de comprendre son petit frère et de le découvrir sous un nouveau jour loin du délinquant présumé.

Ce voyage sera aussi l'occasion pour Lila de sortir de sa coquille, de s'affirmer et de prendre son destin en main.



Comme je le disais, j'adore la plume de Mabrouck, j'adore sa façon poétique, sensible et touchante de raconter des histoires simples, de tous les jours, vraies et belles.



C'est toujours un vrai bonheur de lire cet auteur qui sait toucher les cœurs et les esprits avec sa plume douce et lumineuse.

Je ne peux que vous le recommander plus que chaudement.


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Krimo, mon frère

Lila part en cachette au Japon. Elle veut respecter la dernière volonté de son frère tué par la police et disperser ses cendres sur un immeuble à Tokyo. Ce voyage solitaire va lui dévoiler la vérité sur ce frère et ses efforts secrets pour aider leur frère ainé, en prison. Elle rencontrera sur sa route Adel, spécialiste du Japon, qui va la prendre sous son aile.



Un voyage initiatique, une vision de la banlieue à travers la vie de cette famille. Une lecture douce et exotique.


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Krimo, mon frère

ne belle surprise pour ce court roman de l’école des loisirs qui nous emporte au Japon. Nouvelle culture, nouveau pays, on découvre avec Lila et Adel, des rues, des habitants, de la nourriture et des loisirs méconnus. Un dépaysement ! (Clin d’œil aux fans de jeux d'arcade et de cafés Kawaï !)





Ce roman, c'est aussi une enquête. Lila, en lisant le carnet intime d'Adel, au fur et à mesure de son voyage, va apprendre ce qui s'est réellement passé les derniers mois précédents sa mort. Le lien avec leur frère aîné, emprisonné pour trafic de drogue, l'accident, le rôle de la police, cette silhouette qui la suit partout et qui semble connaître Krimo, mais aussi le don de son frère que Lila ignorait jusqu'à alors. (et je ne vous le dirais pas ahah.) Un roman qui nous tient en haleine grâce à des rebondissements qui dessinent une histoire familiale mouvementée.





Lila se pose des questions, découvre un pays, apprend à se connaître elle-même. C'est une jeune fille à laquelle on s'attache très vite ainsi qu'à ses frères qui ont pourtant une vie compliquée, parfois un peu clichée. On nous parle de l'amour fraternelle coûte que coûte, du pardon et de la force de croire en un futur meilleur pour s'en sortir. Lorsque Lila rencontre Adel, elle est d'abord réticente, en retrait et puis, leur amitié va gagner en intensité. Il apporte l'humour et l'extravagance qui lui manquait en cette période de deuil. De beaux personnages donc !





L'écriture est belle, simple, fluide et arrive à nous émerveiller. Une plume sensible qui s'intègre parfaitement aux romans médiums de l'Ecole des Loisirs.On n'entend pas beaucoup parler de cette histoire sur les réseaux qui pourtant a un beau message sincère à faire passer.
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Toutes les couleurs de mon drapeau

A douze ans, Selim est un enfant modèle : premier de sa classe, fils unique docile avec ses parents. Tellement docile que ceux-ci le négligent au profit de leurs brillantes carrières. Pas par manque d'amour, mais par excès de confiance. Mais Selim, pré-ado, a besoin d'être remarqué, et sa conscience politique s'éveille au gré d'un cours de géo sur l'Algérie. L'occasion est trop belle, voilà deux bonnes raisons de mettre un coup de pied dans la fourmilière, de reprocher à son père et à sa mère leur silence. Il veut tout savoir, puisque ses grands-parents, alors jeunes adultes, étaient en Algérie pendant la guerre d'indépendance.



L'auteur livre un aperçu intéressant et nuancé de ce conflit grâce à des témoignages contrastés - mais pas contradictoires : les populations civiles sont les premières victimes des guerres, quel que soit leur bord, et la malédiction peut se poursuivre sur plusieurs générations.

Les questions de la colonisation et de l'arrivée en France des Algériens sont également abordées. On y voit que 'notre beau pays' est plus enthousiaste pour s'installer ailleurs que pour accueillir dignement ceux qu'il a chassés (plus ou moins directement) de chez eux.



Dommage que ces échanges entre trois générations arrivent si tardivement dans l'intrigue, après un préambule poussif et artificiel.
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Toutes les couleurs de mon drapeau

Quand madame Dupin, la professeure d’histoire-géo annonce à sa classe de 5ème qu’elle va parler de la guerre d’Algérie, Selim est ravi. Car si ses racines sont algériennes, l’adolescent méconnaît cette période. Comme un creux, dans son histoire à lui.



Selim est un très bon élève. Ses parents ont réussi professionnellement et sont, de fait, très occupés par leur travail respectif. Selim a grandi entouré d’amour et de culture mais l’absence physique et d’écoute deviennent difficiles à vivre.



Selim attend donc beaucoup de madame Dupin et de sa leçon sur le pays de ses origines… seulement le cours, selon lui, est bâclé. Il n’apprendra rien de plus que ce qu’il sait déjà. C’est la déception et l’amertume. Selim avait vraiment besoin de savoir, de combler ce vide dans son histoire familiale. Il se sent désoeuvré, perdu, et terriblement en colère contre ses parents, sa prof, le collège, les autres élèves, la société… Lui, si pondéré si calme devient rageur.



Sa déconvenue le fait se tourner vers Redouane, le cancre de la classe. Tous deux viennent du maghreb mais leur ressemblance s’arrête là. La famille de Redouane n’est pas aussi bien intégrée que celle de Selim. Son père est au chômage depuis cinq ans, sa mère fait des ménages « au noir » chez des gens aisés.



Une amitié naît et avec elle une idée de vengeance : repeindre la voiture de Mme. Dupin aux couleurs du drapeau algérien…



Un roman pertinent – et non dénué d’humour – sur la quête d’identité et le manque de dialogue entre les générations. De nombreux ados se reconnaîtront à travers le personnage de Selim ; la guerre d’Algérie est peu et souvent mal abordée au collège et les parents se trouvent bien impuissants devant les interrogations de leurs enfants, n’ayant eux-mêmes très peu de connaissances sur le sujet. Un sujet douloureux et complexe que leurs propres parents taisaient. D’où l’importance et la nécessité de glisser ce livre dans de nombreuses mains!
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Toutes les couleurs de mon drapeau





Un nouveau roman de Mabrouck Rachedi c'est juste du bonheur. Et bien que celui-ci soit estampillé Roman jeunesse, je n'ai pas hésité une seconde à me le procurer (je l'ai également offert à ma petite cousine pour Noël).

Selim et Redouane sont deux jeunes adolescents, totalement à l'opposé l'un de l'autre, l'un (Selim) est le meilleur élève de sa classe de 5 ème et Redouane lui est le cancre par excellence.

Redouane vit dans une famille pauvre tandis que Selim lui grandit dans un univers beaucoup plus bourgeois même si ses parents ont très peu de temps pour s'occuper de lui.

Le jour où leur professeur d'histoire-géo décide de parler des pays du Maghreb et particulièrement de l'Algérie, Selim ne comprend pas pourquoi elle évoque aussi rapidement et aussi mal son pays. Ce jour-là sa vie prend un nouveau tournant et il décide de ne plus rien faire au collège se rapprochant ainsi de Redouane.

Selim a besoin qu'on lui parle de son pays, qu'on lui explique la guerre d'Algérie, qu'on lui raconte un vécu dont son professeur ne connait rien et que seuls ses parents peuvent lui expliquer. Encore faut-il qu'ils en trouvent le temps.



C'est un roman qui émeut énormément car il nous parle de quête d'identité, des racines qu'il nous faut apprivoiser pour parvenir à être soi-même mais aussi de la vie actuelle qui accélère sans cesse et qui ne permet plus de mettre au premier plan les valeurs de la famille et de la solidarité. Selim et Redouane sont bien plus proches qu'ils ne le semblent au premier abord, la solitude est leur lot quotidien. L'un parce que ses parents travaillent trop et pensent que lui offrir tout ce qu'il désire va remplacer suffisamment leur présence et leur amour et l'autre à l'inverse parce que la misère éloigne son père chômeur de longue durée et sa mère qui s'esquinte, elle, en travaillant trop chez les riches.

Mais quand on connait les livres de Mabrouck Rachedi, on sait que l'humour va côtoyer l'émotion et que ce mélange va une nouvelle fois transporter le lecteur.

Mabrouck est un auteur de très grand talent qui mériterait vraiment une reconnaissance beaucoup plus grande.


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14 lignes

L'idée est bonne au départ, une balade littéraire dans le métro... mais le résultat est décevant, la qualité des nouvelles est très inégale, certaines n'ont aucun rythme, quand deux d'entre elles mériteraient d'être plus longues et ont un intérêt géographique en plus de leur intrigue. Dommage, car j'aime le format des livres de cette maison d'édition, j'aime l'idée du recueil collectif, mais je n'ai vraiment pas "dévoré" celui-ci.
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Eloge du miséreux : De l'art de bien vivre av..

J’ai particulièrement aimé cet essai qui se cache derrière un récit. Ou le contraire. Mabrouck Rachedi ne se content pas de nous faire la liste à la Prévert des échecs et faille du système de (re)classement de la France, de la déchéance d’un homme, sa chute dans les méandres du monde du chômage ; non, l’auteur nous fait intelligemment vivre dans les pas d’un de ceux que les médias appellent, à longueur d’édito ; les profiteurs du système. L’as des as du système D qui vous montre comment passer à travers les mailles du filet et vivre en sangsue de la société.
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Tous les hommes sont des causes perdues

Merci aux Editions "L'âge d'Hommes" de m'avoir permis de lire ce livre et de découvrir pour la première fois la plume de Mabrouk Rachédi.



Ce livre nous narre l'histoire d'un couple plutôt jeune et moderne. Sophia et Adam sont un couple et partage donc tout les attraits de la vie de couple les bons moments, les moins bons, les envies communes..



Sophia est une fleuriste épanouie, et aime les hommes dont les causes sont "perdues". Lui c'est Adam il est plutôt maladroit, pas sûr de lui, enquiquiner par une mère trop présente. Ils vont se rencontrer lors d'un concert.



Le mariage est prévu, mais Adam peut sûr de lui va se poser beaucoup de question à quelques jours du mariage. Dont une particulièrement .. La réponse apportée par sa future épouse n'est pas celle qui va le rassurer.. il se met alors en tête que son histoire avec Sophia n'aurait jamais du commencer.



Ce livre est le premier que je lis de Mabouk et je dois dire que j'ai plutôt bien aimé. Des passages humoristiques, d'autres poétiques, d'autres qui poussent a la réflexion sur la vie de couple, sur les raisons réelles d'un attachement à l'autre. On peut y lire aussi la différence évidente entre la façon de pensée féminine et celle masculine, la façon dont chaque famille vit la chose ..



Un livre complet, très agréable à lire. Je le conseil vivement vous ne serez pas déçu.

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Tous les hommes sont des causes perdues

Un roman qui a sauvé une sale journée de loose intégrale (entretien d'embauche un jour de pluie : super pour les cheveux ! associés à une grève des transports : youhouh vive les attentes interminables debout et la marche forcée pour six stations qui semblent une éternité). Quelle bonne idée j'ai eu de le glisser dans mon sac ! Il faut dire que ça faisait un moment que je l'avais dans ma PAL mais toujours une urgence qui passait devant et là je savais qu'il me fallait de la légèreté et une bonne dose d'humour pour supporter cette journée. Déjà pour ça merci Mabrouck , mais merci aussi parce que j'ai ri, j'ai souri et j'ai presque relativiser les galères et oublié le mauvais temps tant j'étais prise dans ce roman sympathique, drôle, tendre et tellement représentatif de la vision du couple actuel. J'aime beaucoup l'auteur que je suis sur Facebook parce que j'adore ces posts drôle, tendre, toujours tourné vers l'autre, humaniste et pertinent et j'avais vraiment beaucoup aimé ses précédents livres particulièrement "Le petit Malik" et celui là je l'ai adoré aussi.



C'est donc l'histoire d'un couple sur le point de se marier dont il s'agit ici, au détour d'une question très banale toute leur histoire est remise en question. J'ai trouvé que cela ressemblait à une pièce de théâtre et j'ai aimé avoir les points de vues différents des protagonistes. Sofia et Adam c'est un peu fuis moi je te suis, suis moi je te fuis. J'ai éprouvé de l'empathie pour Adam surtout quand il subit sa mère (j'ai mes raisons pour cela), c'est très bien vu , les mères maghrébines sont redoutables et tellement envahissantes ! Beaucoup d'humour mais aussi de finesse, j'ai trouvé que c'était bien vu et ça parlera forcément à tous, soit pour notre propre couple soit parce que ça nous rappellera un couple d'amis, de la famille, des connaissances. J'ai aimé la maladresse mais aussi la grande sensibilité d'Adam et surtout son amour inconditionnelle pour Sofia, il est tellement attachant. On se demande d'ailleurs à quel point il y a de l'auteur dans ce personnage. Sofia est plus terre à terre même si elle est invariablement attirée par des hommes à protéger, des hommes cassés. Cette histoire d'amour qui commence sur un malentendu va -elle résister à la découverte de dernier ?



Derrière cette histoire d'amour il y a beaucoup de profondeur, l'auteur en profite pour faire passer quelques messages sur la famille, le couple au sens plus large, la société, la mixité, le travail, la banlieue. C'est toujours dit avec subtilité, avec une maîtrise de la langue française qui fait tellement plaisir aux yeux, aux oreilles. Le titre est beau, la couverture aussi et le contenu l'est encore plus , un vrai régal qui nous questionne sur notre propre vision du couple, de la banlieue et des pressions sociales, familiales.



Un régal et un moment dans une bulle que j'ai adoré , vivement le prochain, en attendant il faut que je lise ceux que je n'ai pas encore lu .



VERDICT



Vous ne pouvez pas passer à coté, il fait moche, les nouvelles sont tellement décevantes, le monde ne tourne plus très rond et vous avez le moral en berne, plutôt que de se laisser abattre, ou de céder à la morosité ou la mélancolie entrez dans une librairie et achetez-le . Je vous assure des heures de lectures coupées du monde et qui vous ferons le plus grand bien.
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14 lignes

Avant tout, dès que j’ai reçu 14 lignes, j’ai trouvé que c’était un objet très mignon, très atypique. Une couverture souple, et un contenu soigné avec l’illustration répétitive du métro parisien… J’ai vraiment bien aimé. En plus, le format n’est pas commun ! C’est suffisamment rare pour être souligné.



Vous le savez, j’aime beaucoup les nouvelles. C’est rapide et très facile à lire, et même si c’est court, je trouve que c’est un genre très efficace, qui va droit à l’essentiel. C’est vrai qu’on peut avoir peur de ne pas suffisamment creuser les personnages, mais c’est le jeu. Parfois, des esquisses suffisent.



Dans ce recueil, les styles sont variés, mais un point commun se dessine : celui du métro parisien, un domaine que je maîtrise plutôt bien pour le pratiquer tous les jours. Chacune des nouvelles m’aura fait beaucoup rire, tant elle explorait un aspect du métro que je connais, des réflexions que je me fais, ou des gens que je croise. Plutôt marrant :)



J’ai quelques favorites, vous vous en doutez. Pour ne parler que d’elles, je mentionnerai d’abord La Fin de l’été (ligne 1) avec un chassé-croisé de personnages tels que je les aime. Une vraie scène de vie. La plus mignonne ! Vient ensuite Oui j’ai la plus petite. Et alors ? (ligne 3 bis) qui m’a bien fait rire, j’ai beaucoup aimé cette personnification ! La plus drôle. Grand frère vous regarde (ligne 13) m’a prise au piège, même si j’ai deviné son « twist » avant qu’il ne soit dévoilé. La plus étonnante ! Et enfin, La Couleur de l’espoir (ligne 12) m’aura serré le coeur en quelques pages seulement. La plus triste sans doute !



Mon seul regret, c’est que les nouvelles n’aient pas été abordées dans l’ordre. Et j’aimerais bien avoir une explication sur ce classement aléatoire. Deuxième petit bémol : ma ligne 3 ne figurait pas dans le recueil :(



En conclusion



Chacune des lignes de métro que nous empruntons a son histoire, a ses histoires. Nous avons tendance à l’oublier, et 14 lignes est là pour nous le rappeler. De jolies tranches de vie que j’ai pris plaisir à découvrir :) So Parisian !
Lien : https://carnetparisien.wordp..
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