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Citations de Madame de Sévigné (135)


Vous savez que nous avons réglé que l’on hait autant les détails des gens que l’on n’aime guère qu’on les aime de ceux que l’on aime beaucoup. [Lettre à Mme de Grignan, 27 février 1671]
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«  Pour devenir grand,
Regarde le ciel » .
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Je vis hier la duchesse de Sully et la comtesse de Guiche. Leurs têtes sont charmantes ; je suis rendue. Cette coiffure est faite justement pour votre visage ; vous serez comme un ange, et cela est fait en un moment. (...) Imaginez-vous une tête blonde partagée à la paysanne jusqu'à deux doigts du bourrelet. On coupe ses cheveux de chaque côté, d'étage en étage, dont on fait de grosses boucles rondes et négligées, qui ne viennent point plus bas qu'un doigt au-dessous de l'oreille ; cela fait quelque chose de fort jeune et de fort joli, et comme deux gros bouquets de cheveux de chaque côté. Il ne faut pas couper les cheveux trop court, car comme il faut les friser naturellement, les boucles qui en emportent beaucoup ont attrapé plusieurs dames, dont l'exemple doit faire trembler les autres. On met les rubans comme à l'ordinaire, et une grosse boucle nouée entre le bourrelet et la coiffure ; quelquefois on la laisse traîner jusque sur la gorge. (...) je ferai coiffer une poupée pour vous envoyer.
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Monsieur le Comte, j'ai bien de la peine à vous pardonner d'avoir mis encore ma fille en cet état, et je suis bien aise que vous remarquiez quand je ne fais point mention de vous dans mes lettres : voilà justement ce que je voulais.
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Adieu, ma belle : je suis persuadée que personne ne sait aimer comme vous, je dirais, si ce n'est moi ; mais la tendresse de la maternité est si naturelle, et celle des enfants si extraordinaire, que quand je fais ce que je dois, vous êtes un prodige. Je crois pourtant qu'il y a une dose de tendresse dans mon coeur, qui tient à votre personne, et dont toutes les autres mères ne tâtent pas ; ce qui me faisait dire, il y a quelque temps, que je vous aimais d'une amitié faite exprès pour vous.
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Je m'en vais vous mander [vous apprendre] la chose la plus étonnante, la plus surprenante, la plus merveilleuse, la plus miraculeuse, la plus triomphante, la plus étourdissante...
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Il faut en tout regarder la Providence ; sans cela, on supporterait avec peine celles que Dieu nous envoie. La vie est courte, mon cher cousin, c'est la consolation des misérables et la douleur des gens heureux.
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On est quelquefois empêtrée dans son orgueil ; c'est une belle charité que d'en tirer une créature qui ne sent peut-être pas son tort. On est quelquefois si aveugle qu'on ne voit goutte ; voilà une vérité bien surprenante, que les aveugles ne voient pas clair ; cependant vous m'entendez. Ce que vous disiez l'autre jour sur l'humeur et sur la mémoire était parfaitement bon ; il est vrai que ce sont deux choses que l'on n'honore point assez.
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Enfin que ne pense-t-on point quand on pense toujours, avec beaucoup de silence et de loisir ? Je ne vous dis point tous les pays que j'ai battus, ni tous les chemins que font mon imagination, ma lettre serait trop longue ; ce qui est vrai, c'est que je trouve toujours une égale tendresse dans mon coeur. J'aimerais fort à vous parler sur certains chapitres, mais ce plaisir n'est pas à portée d'être espéré ; en attendant, je pense, donc je suis ; je pense à vous avec tendresse, donc je vous aime ; je pense uniquement à vous de cette manière, donc je vous aime uniquement.
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A propos, ce pauvre Pomenars fut taillé avant-hier, et souffrit cette opération avec un courage héroïque. Madame de Chaulnes m'a donné l'exemple de l'aller voir : sa pierre est grosse comme un petit oeuf ; il caquette comme une accouchée ; il a plus de joie qu'il n'a eu de douleur. Maurel fut aussi taillé il y a un mois, et pour accomplir la prophétie de M. de Maillé, qui disait un jour à Pomenars qu'il ne mourrait jamais sans confession, il a été avant l'opération à confesse au grand Bourdaloue : ah ! c'était une belle confession que celle-là ! Il y fut quatre heures : je lui ai demandé s'il avait tout dit, il m'a juré que oui, et qu'il ne pesait pas un grain.
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Mme de Sévigné à sa fille Mme de Grignan enceinte et en Provence, le 31 mai 1671 :

C'est une chose étrange que les grands voyages : si l'on était toujours dans le sentiment qu'on a quand on arrive, on ne sortirait jamais du lieu où l'on est ; mais la Providence fait qu'on oublie, c'est la même qui sert aux femmes qui sont accouchées : Dieu permet cet oubli, afin que le monde ne finisse pas, et que l'on fasse des voyages en Provence.
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N’allez pas, sur cela, vous mettre à m'aimer éperdument, comme vous m'en menacez : que voudriez-vous que je fisse de votre éperdument, sur le point d'être grand'mère ? Je pense qu'en cet état je m'accommoderais mieux de votre haine que de votre extrême tendresse ; vous êtes un homme bien excessif : n'est-ce pas une chose étrange, que vous ne puissiez trouver de milieu entre m'offenser outrageusement, ou m'aimer plus que votre vie ? Des mouvements si impétueux sentent le fagot, je vous le dis franchement : vous trouver à mille lieues de l'indifférence est un état qui ne vous devrait pas brouiller avec moi, si j'étais une femme comme une autre ; mais je suis si unie, si tranquille et si reposée, que vos bouillonnements ne vous profitent pas comme ils feraient ailleurs.

Mme de Sévigné à Bussy-Rabutin, le 4 Juin 1669.
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Au Marquis de Pomponne,
...Il faut que je vous conte une petite historiette qui est très vraie et qui vous divertira. Le roi se mêle depuis peu de faire des vers. MM. de Saint-Aignan et Dangeau lui apprennent comment il faut s'y prendre. Il fit l'autre jour un petit madrigal que lui-même ne trouva pas trop joli. Un matin, il dit au maréchal de Gramont : "M. le maréchal, lisez, je vous prie ce petit madrigal et voyez si vous en avez jamais vu si impertinent : parce qu'on sait que depuis peu j'aime les vers, on m'en apporte de toutes les façons." Le Maréchal, après avoir lu, dit au roi : " Sire, Votre Majesté juge divinement bien de toutes choses; il est vrai que voilà le plus sot et le plus ridicule madrigal que j'aie jamais lu." Le roi se mit à rire et lui dit : "N'est-il pas vrai que celui qui l'a fait est bien fat ? -Sire, il n'y a pas moyen de lui donner un autre nom. - Oh bien ! dit le roi, je suis ravi que vous m'en ayez parlé si bonnement; c'est moi qui l'ai fait. - Ah ! Sire, quelle trahison ! Que Votre Majesté me le rende; je l'ai lu brusquement. - Non, M. le maréchal; les premiers sentiments sont toujours les plus naturels." Le roi a fort ri de cette folie, et tout le monde que voilà la plus cruelle petite chose que l'on puisse faire à un vieux courtisan. Pour moi, je voudrais que le roi en fît là-dessus et qu'il jugeât par là combien il est loin de connaître la vérité.
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Madame de Sévigné
Si vous voulez me faire un véritable plaisir, ayez soin de votre santé, dormez dans ce joli petit lit, mangez du potage, et servez-vous de tout le courage qui me manque.
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Aimez, aimez Pauline ; donnez-vous cet amusement : ne vous martyrisez point à vous ôter cette petite personne ; que craignez-vous ? Vous ne laisserez pas de la mettre en couvent pour quelques années, quand vous le jugerez nécessaire. Tâtez, tâtez un peu de l'amour maternel : on doit le trouver assez salé, quand c'est un choix du coeur, et que ce choix regarde une créature aimable.
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M. de Langlée a donné à Mme de Montespan une robe d'or sur or, rebrodé d'or, et par-dessus un or frisé, rebroché d'un or mêlé avec un certain or, qui fait la plus divine étoffe qui ait jamais été imaginée : ce sont les fées qui ont fait cet ouvrage en secret ; âme vivante n'en avait connaissance. On la voulut donner aussi mystérieusement qu'elle avait été fabriquée. Le tailleur de Mme de Montespan lui apporta l'habit qu'elle lui avait ordonné ; il en avait fait le corps sur des mesures ridicules ; voilà des cris et des gronderies, comme vous pouvez le penser ; le tailleur dit en tremblant :《 Madame, comme le temps presse, voyez si cet autre habit que voilà ne pourrait point vous accomoder, faute d'autre. 》On découvrit l'habit : Ah ! La belle chose ! Ah ! Quelle étoffe ! Vient-elle du ciel ? Il n'y en a point de pareille sur la terre. On essaie le corps ; il est à peindre. Le roi arrive ; le tailleur dit : Madame, il est fait pour vous. On comprend que c'est une galanterie, mais qui peut l'avoir faite ? C'est Langlée, dit le roi. C'est Langlée, dit madame de Montespan ; personne que lui ne peut avoir imaginé une telle magnificence. C'est Langlée, c'est Langlée ; tout le monde répète, c'est Langlée ; les échos en demeurent d'accord, et disent, c'est Langlée ; et moi, ma fille, je vous dis pour être à la mode, c'est Langlée.
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Mme de Sévigné à Bussy-Rabutin, le 24 janvier 1675.

[…] et tous nos désirs n'avancent pas d'un moment l'arrangement de la Providence ; car j'y crois, mon cousin ; c'est ma philosophie. Vous, de votre côté, et moi du mien, avec des pensées différentes, nous allons le même chemin : nous visons tous deux à la tranquillité, vous, par vos raisonnements, et moi par ma soumission. La force de votre esprit et la docilité du mien nous conduisent également au mépris de tout ce qui se passe ici-bas. Tout de bon, c'est peu de chose, nous avons peu de part à nos destinées : tout est entre les mains de Dieu. Dans de si solides pensées, jugez si je suis incapable de comprendre votre tranquillité.
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Madame de Sévigné
Je me trouve dans un engagement qui m’embarrasse : je suis embarquée dans la vie sans mon consentement: il faut que j’en sorte, cela m’assomme: et comment en sortirai-je? (...) Je trouve la mort si terrible, que je hais plus la vie parce qu’elle m’y mène, que par les épines qui s’y rencontrent
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J'admire comme le souvenir de certains temps fait de l'impression sur l'esprit, soit en bien, soit en mal. Je me représente cette automne-là, délicieuse, et j'en regarde la fin avec une horreur qui me fait suer de grosses gouttes.
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Mademoiselle,
Personne n’est encore mort de votre absence, hormis moi, et je ne crains point de vous le dire ainsi crûment, pource que je crois que vous ne vous en soucierez guère. Néanmoins, si vous en voulez parler franchement, à cette heure que cela ne tire plus à conséquence, j’étais un assez joli garçon, et hors que je disputais quelquefois volontiers, et que j’étais aussi opiniâtre que vous, je n’avais pas de grands défauts. Vous saurez donc, Mademoiselle, que depuis mercredi dernier, qui fut le jour de votre partement, je ne mange plus, je ne parle plus, et je ne vois plus ; et enfin il n’y manque rien, sinon que je ne suis pas enterré. Je ne l’ai pas voulu être si tôt, pour ce premièrement que j’ai eu toujours aversion à cela ; et puis, je suis bien aise que le bruit de ma mort ne coure pas si tôt, et je fais la meilleure mine que je puis afin que l’on ne s’en doute pas : car si on s’avise que cela m’est arrivé justement sur le point que vous êtes partie, l’on ne s’empêchera jamais de nous mettre ensemble dans les couplets de l’année est bonne, qui courent maintenant partout
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