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Critiques de Maggie Nelson (72)
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Bleuets

💙Chronique🩵



2. Je suis donc tombée amoureuse d'une couleur

- la couleur bleue, en l'occurrence - comme on tombe dans les rets d'un sortilège, et je me suis battue pour rester sous son influence et m'en libérer, alternativement.

3. Qu'en est-il ressorti? Une illusion choisie, pourrait-on dire...



C’est très sérieux l’amour. Et c’est très sérieux aussi nos illusions. Tellement sérieux, qu’il faut en parler, l’expérimenter, lui donner corps, en faire de la poésie, en tomber d’amour, à s’en relever si l’on a le savoir. Et comme il est question d’amour et d’illusions, la littérature vient à la rescousse de cette narratrice tourmentée. Perdue dans toutes les nuances de bleu(s), elle s’essaie aux Pensées. Des pensées plus ou moins douces, plus ou moins tristes mais toutes d’une beauté extraordinaire. Et du coup, entre ciel et mer, tous les bleus ne se valent pas, et ce tour d’horizon, nous en apprend autant sur la nature humaine, que sur les symboliques qui varient autour de cette couleur si aimée, mais si insaisissable. Le bleu est sujet à méditation. C’est dans le bleu que l’on se perd et que l’on se retrouve. Tout le long de ces 240 entrées dans le bleu m’ont fascinée. Non seulement parce qu’il procure des sentiments différents mais des pistes de réflexions multiples et infinies. Que je m’y arrête aujourd’hui ou demain, dans dix ans, elles me mèneront forcément quelque part dans ma compréhension personnelle du monde. La 83 et la 130 m’ont attrapé hier, mais peut-être qu’un jour je serai emmenée à expérimenter la 99, mais aujourd’hui ou le ciel est gris et menaçant, et que je touche mon pendentif de lapis-lazuli, est-ce que la question de la 151 ne va pas me submerger? Alors est-ce que tout était plaisant? Forcément non. Puisque sont abordés les thèmes de la dépression, du deuil, de la rupture, de la dépendance, de la maladie autant de nuances de bleus qui font référence à des douleurs excessivement fortes. Mais c’est aussi la couleur de l’amour, et c’est toute les nuances d’un cœur-fleur-bleue qui s’ouvre comme par merveille, et vient tutoyer les étoiles. Et parce qu’il est hybride, poétique, philosophique je sais que je vais relire Bleuets. Je vais le relire à la lumière des nombreuses références littéraires que Maggie Nelson nous donne dans ces entrées. Elles les appellent d’une telle façon, qu’on veut aussi, se faire ensorceler, par tous ces bleus invoqués. C’est de la matière que je suis prête à manier, des sorts que je suis prête à faire même, à pleine main et de tout cœur, parce que il me semble que moi aussi, je suis amoureuse du bleu. Est-ce qu’on est bien sérieux quand on est amoureuse d’une couleur? Je le crois, après cette lecture. D’un, parce que les cieux me regardent. Et de deux, parce que je ne veux pas perdre l’illusion, que je vais rejoindre, me fondre, embrasser à bras ouvert, l’infini. L’infini bleu profond, parsemé d’étoiles lumineuses. Aussi rayonnantes que les Bleuets de Maggie Nelson. Suis-je bluette, alors, d’espérer vous convaincre de faire irradier ce bouquet de Bleuets? Suis-je bluette, ou sous le charme?
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Quelque chose de brillant avec des trous

La poésie intime et partageuse de l’autrice américaine dans un recueil paru initialement en 2007.
Lien : https://www.liberation.fr/cu..
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Quelque chose de brillant avec des trous

La poétesse et essayiste américaine a ouvert la voie à une nouvelle forme d'introspection littéraire, hybridant théorie critique, récit de soi et manifeste queer.
Lien : https://www.nouvelobs.com/bi..
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Bleuets

Je me suis arrêtée à la moitié du livre après m'être forcée de continuer à le finir mais en vain.





Ce n'est par vraiment de la poésie mais plus des pensées aléatoires couchées sur papier certaines parties sont bien écrites et mènent à la réflection, mais la plupart n'ont pas de sens.

C’est un challenge : comment transmette son amour d'une couleur au lecteur par paragraphes interrompues pendant 100 pages ?
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Quelque chose de brillant avec des trous

Cette réflexion sur la lisière est l’occasion pour notre feuilletoniste de revenir sur l’œuvre d’une essayiste et poétesse incontournable.
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Une Partie rouge

Dans l’attente de la publication de son livre de poésie dédié à sa tante assassinée en 1969 et intitulé Jane : un meurtre, Maggie Nelson apprend, en novembre 2004, que de nouveaux développements en lien avec cette affaire sont sur le point de faire avancer le dossier, classé sans suite pendant trente-cinq ans.

Une partie rouge, (un titre dont la signification m’échappe toujours), relate les avancées de l’enquête, l’inculpation d’un suspect, son procès ainsi que le verdict prononcé à son égard. Pendant que la justice suit son cours, Maggie Nelson, qui n’était pas encore née à l’époque de la disparition de sa tante, investigue son passé familial afin de retracer cette existence trop tôt fauchée.

L’autrice s’épanche sur sa quête quasi obsessionnelle de comprendre et de nommer la violence faite aux femmes dans les rues américaines. Une souffrance et un désarroi sourdent de ce récit parfois décousu mais toujours sincère. Une véracité qui sert à tout ouvrage autobiographique.

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Bleuets

~ Le bleu est la couleur de mes rêves ~



Il est des femmes à lire & d'autres à qui parler.

Il est des femmes brûlantes d'amour & d'autres de désir.

Il est des femmes sages & d'autres turbulentes à gérer..

Et puis il y a Maggie Nelson, qui est tout à la fois mais autre en même temps.



Avec Maggie, en commun, on a l'amour infini du bleu & un flacon de romantisme glacé ! Alors comment ne pas lire ce recueil ?!



« Et si je commençais en disant que je suis tombée amoureuse d'une couleur. Et si je le racontais comme une confession ; et si je déchiquetais ma serviette en papier pendant que nous discutons. C'est venu petit à petit. Par estime, affinité. Jusqu'au jour où c’est devenu plus sérieux »



Deux cent quarante éclats autour d’une improbable obsession se mêlent aux ébats sexuels, au chagrin amoureux & au tragique destin d’une amie devenue tétraplégique.



« Il nous arrive souvent de compter les jours, à croire que cette mesure du temps nous promet quelque chose. Alors que cela revient plutôt à harnacher un cheval invisible »



Un livre hybride entre l'essai, le récit & le poème, méditation intime & obsessionnelle autour du bleu & la mélancolie.

Le "nous" de trop après que tout soit terminé.

Des fragments crachées en spames teintées d'Azur, d'Indigo, du bleu Klein, Majorelle, Turquoise, Cobalt, Marine qui se fondent dans la profondeur des sentiments & évoluent avec, dans un désordre complet qui sublime le tout !



« Si je devais mourir aujourd'hui, je dirais que mon amour du bleu et faire l'amour avec toi ont été les deux sensations les plus plaisantes que j'ai connues dans ma vie »



Et les pensées de Platon, Goethe, Duras, Weil, en passant l'oeuvre de Warhol & Klein, la musique de Leonard Cohen, et tant d'autres !



« Considérer le bleu comme la couleur de la mort me calme. [...] Amoureux du rouge, on se taille les veines ou on se tire une balle. Amoureux du bleu, on remplit ses poches de cailloux bons à sucer et on se dirige vers la rivière. N’importe laquelle fera l’affaire. »



Et moi après ce passage, j'en viens à me demander, de quelle couleur est fait l'amour !?

Vous le savez vous ? Dites-moi !
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Les argonautes

Quel curieux livre que ces argonautes ! Il s'agit d'un essai auto-fictionnel, composé de courts paragraphes s'enchaînant les uns aux autres, sans répit, sans chapitre. La construction, ou plutôt déconstruction du livre, nous déroute dans sa première partie, mais très vite nous sommes happés, enveloppés par cette mélopée qui nous invite à partager la traversée de passagers hors-normes.

Maggie Nelson entremêle deux registres pour raconter et analyser la naissance d'une famille, la sienne, composée de deux femmes, dont l'une, qui a déjà un enfant, suit un traitement pour devenir un homme, et dont l'autre, Maggie, attend un enfant avec son futur compagnon, après de nombreuses tentatives infructueuses.

Le premier registre, le plus aride parfois, est celui de l'essai théorique, où nous croisons notamment Deleuze, Foucault, Barthes, ainsi que de nombreux féministes et penseurs, souvent américains, qui ont écrit sur le genre, et la pensée Queer, comme Butler, Sontag ou P.B.Preciado. Le psychanalyste anglais Winicott, et son concept de mère suffisament bonne est également présent pour nous parler de la relation entre la mère et l'enfant.

Dans la deuxième partie, les références théoriques s'estompent, ou peut-être y sommes nous moins sensibles, pour laisser place à cette émouvante histoire d'amour entre deux corps en cours de transformation, celui de Harry, anciennement Harriet, née sous un autre prénom car elle a été adoptée, qui entreprend sa transition grâce à un traitement hormonal, et celui de Maggie, qui nous fait partager, de l'intérieur, sa grossesse et son accouchement. Maggie la poétesse, avec toute son humanité et avec ses tripes, nous offre un récit cru, à vif, solaire et bouleversant sur la maternité, le couple, la relation à l'autre, l'identité.

Elle nous interroge sur la vie, la création d'une vie -à l'heure des Pro-life aux USA et ailleurs-, mais aussi sur la mort, son accompagnement, et les soins à accorder aux autres.

Brillante, un peu dérangeante, Maggie Nelson dont j'avais déjà beaucoup aimé Une partie rouge où elle se penchait sur le meurtre de sa tante, est une écrivaine originale qui nous émeut par son authenticité.

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Une Partie rouge

Une poétesse écrit sur le procès du meurtre de sa tante, résolu seulement 35 ans après les faits. Dans ce récit personnel Maggie Nelson, qui vient de publier un recueil de poème sur sa parente disparue en 1969, tentant de ressusciter la mémoire de celle qu'elle n'a pourtant jamais connue, voit l'affaire se dénouer contre toute attente. Elle échange tout au long du procès avec l'officier de police judiciaire et témoigne par ce second texte, prosaïque, de ses qualités d'analyses, de prospection et d'introspection.
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Les argonautes

Honnêtement, je ne sais pas ce que je vais retenir de cette lecture, ni ce que j'ai compris. C'est à la fois intelligent, drôle, poétique et parfois... craignos ?



Je crois qu'il me faudrait le reprendre plus tard ou une autre fois pour vraiment me faire une idée. ou relire des passages.



Ou remettre une note ici dans quelques mois pour voir ce qu'il me reste et si des choses sont remontées :)
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Les argonautes

En partant de sa propre vie, l’essayiste déconstruit brillamment tous les codes, qu’ils soient hétéros ou homonormatifs.
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Les argonautes

Des fois dans la vie [enfin surtout sur l’oreiller] je lis des livres avec des mots qui font plus de trois syllabes et je comprends pas toujours tout.



Mais j’ai compris un autre morceau de l’amour et c’était vachement bien. Peut contenir des traces de Barthes, Sontag et Deleuze, à becter matin midi et soir
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De la liberté : Quatre chants sur le soin et ..

Il m’en aura fallu du temps pour venir à bout de ces « quatre chants sur le soin et la contrainte » ! Disposant d’une très bonne couverture presse à sa sortie, ce livre m’avait attirée tant par son sujet que par la manière, ouvertement à contre-courant d’un conformisme de pensée contemporain, dont il entendait le traiter. Bon… quelques semaines (mois !) de lecture en grands pointillés plus tard, j’en suis un peu revenue sans savoir ce qui tient de l’ouvrage et ce qui revient à moi dans cette rencontre pas complètement réussie.

J’avais déjà été chahutée à la lecture de Judith Butler, la force de la non-violence, par un propos philosophique qui n’en avait pourtant pas le ton ou la rigueur de la démonstration. D’autres écrits contemporains (David Le Breton, Mona Chollet…) m’avaient pourtant habituée à ce que titres de film, articles de presse, paroles de chanson figurent largement dans le corps de l’essai. A ce que le propos paraisse débridé voire ébouriffé. Mais jusqu’ici, je n’étais jamais complètement paumée dans les références proposées ou dans le chemin parcouru. Disons que si je ne les avais pas toutes, je pouvais au moins me targuer d’en reconnaitre une bonne moitié et de comprendre ainsi le fond de ce que ces citations étaient censées illustrer. Disons que je voyais toujours à peu près où commençait un raisonnement et où se terminait l’argumentation (quoi que…. chez Butler…).

Avec Maggie Nelson, non seulement les références appartiennent quasi exclusivement au monde anglosaxon mais elles touchent le monde de l’art contemporain, des écrits LGBTQ+, la culture pop… autant d’univers dans lesquels je ne demande pas mieux d’apprendre mais où je manque sérieusement de billes. Ainsi, dans le premier chant consacré à la relation entre le soin et l’art, je me suis trouvée souvent, dans un même mouvement à 1) découvrir l’existence d’une problématique donnée (doit-on, comme artiste, se préoccuper des retentissements identitaires et assignataires que ses œuvres peuvent avoir sur ceux qui les regardent ? Diable, je ne m’étais jamais posée la question), 2) explorer les différentes postures en jeu sur la question, lesquelles postures, à mes yeux néophytes, plutôt que d’éclairer les enjeux m’ont souvent donné le sentiment de couper en quatre des cheveux dont je venais juste d’apprendre l’existence, de générer de nouveaux enjeux alors que je n’avais même pas digéré les premiers, 3) pondérer les références à tel ou tel artiste inconnu de moi mais cité abondamment du poids relatif que le propos général de Maggie Nelson semblait vouloir lui attribuer, 4) me faire ma propre opinion sur le sujet. Bon, vous l’aurez compris, je n’y suis pas arrivée…

Ecart culturel entre deux continents, rupture générationnelle, modes de vie différents au point d’en être difficilement transposables, ce sont peut-être quelques-unes des raisons qui m’ont fait me sentir parfaitement étrangère à nombreuses des réflexions de ce De la liberté. Pourtant, si je sais ne pas avoir tout saisi de son propos, n’avoir exploré qu’une petite part des enjeux abordés, je ressors de cette traversée nourrie, avec l’impression que ma réflexion a progressé et qu’à la prochaine lecture sur ces questions, je pourrai naviguer dans un univers de références un peu plus riche que précédemment. C’est déjà bien.

Et de fait, la question essentielle qui irrigue tout le bouquin continue de me passionner : comment prendre soin et être libre ? Comment exercer une forme de liberté qui ne nie pas l’autre dans ses besoins ni les liens qui me relient à lui ? Comment, dans la pratique de sa sexualité, dans la prise de drogue et dans la création artistique donc, vivre le lien entre un sentiment de liberté à être et les contraintes intérieures ou externes qu’induisent ces pratiques ? Comment être soi quand on est au monde ?

Les articles de presse qui ont accompagné la sortie de De la liberté insistaient sur cette rafraichissante acceptation de ses propres aliénations, contradictions intérieures. De la liberté met effectivement souvent l’accent sur le fait qu’il est possible que nous désirions intimement ce qui parait mauvais, destructeur et qu’il y a, dans cette affirmation, une forme de liberté aussi. A désirer ce qui nous aliène. Que le nier ou le cacher derrière un discours victimisant nous rendrait un peu plus opaque à nous même. Qu’un discours sur ce qu’il convient d’éprouver ou de faire, loin de nous protéger de nos propres démons intérieurs leur confère au contraire un rôle bien plus important que si nous cherchions honnêtement quel rapport entretenir avec eux. Débusquer le dogmatisme social y compris lorsqu’il surfe sur une apparente défense de l’individu, voilà qui me parait toujours pertinent.

C’est donc à un chemin plein de questionnement et de déconstructions que nous conduit Maggie Nelson, à une interrogation sur une manière ouverte de se penser et de concevoir notre place. Les uns par rapport aux autres, dans un monde de catastrophes écologiques imminentes où tout est relié. Dans une conscience de nous-mêmes qui n’aura jamais été aussi problématisée.

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De la liberté : Quatre chants sur le soin et ..

J'ai tout lu de Maggie Nelson, et ce livre de quatre chants est ma dernière lecture. Je ne l'ai pas terminée, car contrairement aux autres, ce recueil d'essais est très exigeant et demande à ce que l'on se penche avec attention sur chaque chant "sur le soin et la contrainte". Maggie Nelson revient ici sur la notion de liberté. La pandémie aura montré les limites de la "liberté individuelle" ("ta liberté me tue" pouvait-on lire sur des pancartes de manifestants). Maggie Nelson revient sur la liberté, longtemps défendue par les démocrates, les "liberal" mais pendant l'ère de Trump, elle fut reprise par les extrémistes - les populistes ont réussi à s'en emparer.



Ce chapitre m'a vraiment passionné, elle revient sur la notion de liberté - on a chacun sa propre définition mais cette liberté devient un enjeu politique entre les mains d'extrémistes de tout bord. Je me rappelle des "liberty fries" au lieu des "French Fries" - symbole de la colère des Américains de ne pas voir la France le suivre dans le bourbier iraquien.



Le deuxième chant porte sur l'art ou la notion de "liberté absolue" vient aujourd'hui se cogner aux nouvelles règles de société. Le sujet est passionnant, nous avons, aussi tous un avis. Longtemps, l'artiste pouvait tout produire, tout exhiber, et parfois choquer la société. Aujourd'hui, il peut être soudainement attaqué. Elle cite ainsi deux artistes américains ayant voulu s'approprier des sujets brûlants (le génocide envers les tribus indiennes, symbolisé par le massacre de 38 indiens Dakota sous l'ère Lincoln, et l'autre en photographiant un cercueil représentant le jeune Emmett Till, symbole de la haine envers les Noirs). Mais les deux artistes voient leurs oeuvres fustigées par les représentants des deux nations. Ils ont voulu mettre en avant des tragédies, mais se retrouvent soudainement accusés de faire l'inverse. La question se pose en effet. L'art s'interprète de manière individuelle. Mais aujourd'hui, l'artiste a-t-il encore la liberté absolue ?

J'ai pensé évidemment aux nombreux ouvrages censurés en ce moment-même aux USA des bibliothèques scolaires.

Les autres chapitres sur la liberté sexuelle, et la liberté liée aux drogues m'attendent. Je prends mon temps, je note les références, je fais mes recherches.

Maggie Nelson demande du temps et son travail le vaut amplement.
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Les argonautes

Ce que j’ai ressenti:



Perdue, en fragments, sur le plancher



Je réfléchis aux mots qui s’envolent



A ceux qui éclatent le plafond, ceux



Qui ont des ailes, et les autres qui



Paraissent parfois désuets.



J’ai toujours adoré la modernité



Cherché, inlassablement, la liberté



Compris que c’est dans les silences



Que les mots suffisent…



Je réfléchis grâce à Maggie Nelson



A des mots, comme maternité, genre



Amour. Amour toujours. Amour nouveau.



Poésie. Poésie toujours. Poésie féminine.



Des mots comme couleurs, triangle, joie.



Des mots comme homme, femme,entre-deux



Des mots qui en appellent à l’éthique



Au soin, à la politique, à l’intersectionnalité



Et dans ma solitude, les argonautes



Les rois, le ventre, deviennent énigmes



Je veux bien crever de ne pas les résoudre



Mais vivre avec, et, de ces questions….



Je réfléchis aux mots qu’on lance en l’air



Des mots qui riment avec dignité



Des mots plus grands que moi



Des mots qui résonnent et qui



Pourtant m’échappent, alors



J’y cours derrière! Tu penses bien



Que si les mots suffisent alors



Il me faut les comprendre, les faire miens



Les prononcer, les dire dans la nuit, les



Mettre en équilibre, en accrocher sur



Les murs, les faire vivre et mourir,



En attendre la gestation…



J’essaie de comprendre le corps



Qui se transforme, qui évolue, qui



Envoie des messages, qui est là.



J’essaie mais je garde toujours



Autant de questions, autant



De doutes, d’intuitions, d’instincts



Parce que le corps exprime



Désir, amour, mal-être, douleur



Tout cela, avec parfois des doses



De contradictions et d’évidences



D’envies et de rythmes saccadés



Alors je travaille, perplexe, enthousiaste



Parce que je n’oublierai pas l’expérience



Je pourrai bien tomber en tous les morceaux



Il n’en reste pas moins que porter la vie



Est, puissant. Et c’est de cela



Dont il est question dans cette lecture



Voilà, des mots qui suffisent à dire



Que ce livre est un hybride intelligent



Entre essai, poétique, politique, autobiographie



Une réflexion révolutionnaire enflammée



Une histoire d’amour contre le rien



Peut-être pas tout à fait un coup de cœur



Peut-être pas si loin, non plus, parce que



Mes mots ne m’ont pas suffi à tout entendre



J’irai donc en chercher d’autres, forcément,



Parce que quand meme, c’était stimulant!
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De la liberté : Quatre chants sur le soin et ..

Il m'est difficile de vous parler de cet essai beaucoup trop complexe pour moi où Maggie Nelson nous propose à travers quatre domaines : l'art, le sexe, la drogue et le climat une analyse de la liberté.



En puisant dans de nombreuses références tout au long de ce rapport, l'autrice a éveillé ma curiosité sans pour autant réussir à m'y intéresser vraiment, je me suis vite perdu en cours de route.



Assez déroutant, loin, très loin de l'idée que je me fais de la liberté.



Et pourtant au hasard des pages :



“ Quand votre inspiration est la seule préoccupation de votre esprit, vous vous délestez de tout le reste. Vous devenez libre. La liberté est atteignable dans votre inspiration. On peut accéder à la liberté en deux, trois secondes. Vous vous délestez des chagrins et des regrets du passé. Vous vous délestez des incertitudes et des peurs du futur. Vous profitez de votre inspiration ; vous êtes libre. Il est impossible de mesurer le degré de liberté d'une personne qui inspire en pleine conscience. ”



Ou encore :



“ À partir de l'analyse de Klein, Sedgwick a extrapolé ce qu'elle appelle la “ lecture réparatrice ”, qu'elle oppose à la “ lecture paranoïaque ” (le terme lecture est ici employé au sens large, et englobe différent média) : la première fait référence à une quête de plaisir, d'enrichissement et d'amélioration, tandis que la seconde a pour but de mettre à distance la douleur, et de se prémunir de sa menace. […]



À mon niveau, je dirais que cet essai mériterait d'être lu en lecture commune, afin d'échanger ensuite sur cette analyse et permettre aux moins intellectuels à mieux le comprendre, et par le fait mieux l'apprécier.



“ La liberté n'est pas une chose aisée à supporter ”



Lecture en demi-teinte mais pas qui ne me prive aucunement de ma liberté de penser…



“ Personne n'est libre tant que nous ne sommes pas tous libres. ”



Mes remerciements à Masse Critique Babelio pour cet essai littéraire déroutant et pourtant enrichissant à sa manière


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Les argonautes

Complètement passée à côté de cette auto-fiction signée Maggie Nelson, poétesse, essayiste et critique d'art américaine, considérée comme une écrivaine à avoir lu absolument...



C'est à présent chose faite, même si je crains de l'avoir mal lue, clairement pas comprise. La tentation de revenir en arrière pour comprendre ce que je venais de lire était surpassée par l'envie d'avancer, d'en terminer avec cette lecture qui s'apparentait, dans mon esprit, à un embrouillamini de références éparses (parfois simplement mentionnées en marge comme s'il s'agissait d'évidences) peu éclairantes, de bribes parfois très "Los Angeles focused", de saillies intellectuelles n'évoquant rien à celles ou ceux évoluant en-dehors des cercles de Maggie Nelson et de son mari.



Le propos, pourtant, m'attirait énormément : j'étais curieuse de lire cette histoire d'amour hors du commun entre la poétesse et son mari, Harry Dodge, né femme, leur désir fou d'avoir un enfant. J'avais envie de connaître les trajectoires parallèles de ce couple dont les corps changent respectivement sous l'effet de la grossesse et de la testostérone.



J'étais toute ouïe, parée à l'écoute de réflexions profondes et accessibles sur le féminisme, le genre, l'identité, la maternité. Je n'ai trouvé que propos traités en surface et immense confusion.



J'aurais aimé embarquer à bord du vaisseau des Argonautes, aux côtés de ce couple en quête de la Toison d'Or, voyant leur embarcation - et celle de leur moitié - changer au fil d'un voyage mené à deux, contre vents et marées. J'ai plutôt terminé cette lecture avec l'impression d'avoir été laissée sur le port. Tant pis ! Un livre est un voyage qui vaut, toujours, un détour.
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De la liberté : Quatre chants sur le soin et ..

Quatre domaines

Dans cet essai, Maggie Nelson nous invite à réfléchir à notre quête de liberté autour de quatre domaines : l’art, la sexualité, l’addiction aux drogues et l’écologie. Sans décortiquer nos crises libertaires actuelles, ni proposer de solutions, l’auteure met en lumière les complexités que nos désirs de liberté soulèvent. Le premier thème, suscité par l’invitation à une conférence, tourne autour de l’esthétique du soin. Ensuite le chapitre sur la liberté sexuelle se lit éclairé par le mouvement #MeToo et le joug de l’empowerment. La drogue est considéré par ses consommateurs comme un moyen d’échapper aux contraintes, de se sentir libre. L’auteure traite ici ce sujet au travers de la littérature. Et enfin, le chapitre le plus concret et intéressant selon moi est celui consacré à l’écologie. En partant de l’observation de son fils, Maggie Nelson a toutefois une vision assez sombre de l’avenir. Pour elle, le temps n’est plus d’arrêter le changement climatique mais de l’accepter et s’y préparer. L’acceptation est la seule liberté qui nous reste en ce domaine. La dichotomie homme/femme et la perception queer éclairent chaque chapitre.



Un essai complexe

La fin du livre recense un peu plus de cent pages de notes et de références. L’essai de Maggie Nelson est un ouvrage très travaillé et documenté. Cet essai philosophique, en s’attardant sur des sujets précis, des ambivalences, des visions paradoxales me paraît souvent éloigné de la question des libertés à laquelle je m’attendais, notamment sur les trois premiers thèmes. De toute évidence, je me suis sentie un peu plus concernée par l’avenir écologique de notre planète et j’ai apprécié le biais utilisé de la passion enfantine de son fils pour les trains. Mais cette partie reste bien pessimiste ( réaliste ?).



Environnement de l’écriture

Il faut dire que Maggie Nelson a commencé l’écriture de cet essai au début de l’ère Trump pour le terminer en pleine pandémie. Au mitan de sa vie, même si elle refuse de regarder le passé ou l’avenir, les blessures de l’Amérique et ses combats féministes la composent. Mère, elle a un regard angoissé sur l’avenir.

Penser à voix haute comme elle le fait ici par l’écriture exige de prendre en compte la pression que certaines idées exercent sur nous, de se laisser un temps d’adaptation afin qu’elles ne finissent pas par nous emprisonner. Ce texte ardu nécessite un temps de réflexion et une relecture de certains passages.
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Les argonautes

Poursuivant le fil de mes lectures féministes, j'ai embarqué sur l'Argo de Maggie Nelson, pour une traversée identitaire interrogative et introspective. Dans cette galère en perpétuelle recomposition, s'effectuent deux parcours en parallèle : la grossesse de Maggie qui verra naitre Iggy et le traitement hormonal de Harry, son compagnon née femme.



Une longue réflexion sur le genre et son acceptation totale en dehors de toute binarité. Celui qui conduit Wendy à Rebecca puis à Becky, Butch, Harriet et enfin Harry. Ou en effet miroir, celui qui pousse Maggie avide d'échapper à toute forme de catégorisation sociale, à se lancer dans la procréation, reproduction d'un schéma d'un classicisme ancestral.



Mais à la frontière de l'autobiographie, de l'essai et de la poésie, Les Argonautes – traduit par Jean-Michel Théroux – m'a entraîné au-delà de mes limites sur le sujet et j'ai traversé ce livre sans jamais totalement comprendre ce que je lisais, ni totalement percevoir les intentions des interrogations profondes et légitimes de l'auteure.



Pourtant intéressé par ce témoignage Queer engagé, j'y ai vu passer Barthes, Sontag ou Deleuze appelés en appui des théories de Maggie. Mais c'était trop loin, trop haut, trop confus pour moi.



Alors à mon petit niveau de compréhension, j'y ai néanmoins vu de l'amour, beaucoup d'amour. Dans la marge et la difficulté, mais dans une Argo qui ne sombre jamais et finit après de multiples changements par atteindre son but.


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Les argonautes

Petit mais costaud. C'est ainsi que je pourrais résumer "Les argonautes". Il fait partie des livres dont j'entends parler depuis des années, auquel mes copines mettent (presque) unanimement 5 étoiles. Pourtant, je ne m'étais jamais penchée sur sa description, à tel point que j'ai cru jusqu'au dernier moment que j'allais lire une fiction ! Que nenni. Grâce à Babelio et l'opération Masse Critique, j'ai enfin pu jeter mon dévolu sur cet OVNI.



Dès la première page, je relis plusieurs fois certaines phrases. Je me demande ce qui cloche avec moi. Mais je crois qu'il faut se rendre à l'évidence : Maggie Nelson a une passion pour les phrases (très) longues, les références / citations et l'écriture sans structure apparente. Ne cherchez pas de chapitres. Tout au mieux, vous aurez des paragraphes qui s'enchaînent, parfois traitant du même sujet, parfois pas du tout.



Je ne vais pas être dithyrambique, même si j'aurais aimé ! Je n'arrive même pas à donner de note, aussi je vais laisser le champ vierge - ce qui est rare de moi. Les passages qui m'ont le plus parlé sont, sans surprise, ceux consacrés à la grossesse, l'accouchement et la parentalité quand on est queer : c'est vif, animal et parfois brutal. D'autres m'ont touchée (particulièrement la mort de la mère d'Harry, qui m'a tiré quelques larmes), fait réfléchir (sur la course à la parentalité, sur l'assimilationnisme quand on est LGBT+). Et d'autres, encore, m'ont laissée de marbre tandis que je les survolais, ne comprenant pas tout et ne cherchant plus vraiment à y parvenir.



En fin d'ouvrage, on apprend que le livre est composé de plusieurs textes et/ou extraits de conférence. Cela m'a aidée à comprendre la structure du livre, et mon impression d'être perdue. En conclusion, je dirais que Maggie Nelson doit être une personne passionnante avec laquelle discuter, mais qu'elle doit également être épuisante - en tout cas, pour moi !
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