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Citations de Makenzy Orcel (114)


Tiens, prends ce sac ! Une pute sans sac c'est comme un militaire sans uniforme, sans arme. Une pute ne doit jamais se séparer de son sac. Prends-le.T'en auras besoin pour mettre tes petits trucs. L'argent que te jettent les clients. Tout. Tes capotes. Tes boucles d'oreilles. Tes rechanges. Tes vêtements de putain. Tout ce dont a besoin une pute pour briller. (p. 64)
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En fait, mon nom importe peu. Mon nom c'est la seule intimité qui me reste. Les clients eux s'en foutent pas mal. Ils paient. Je les fais jouir. Et ils s'en vont comme si de rien n'était. C'est tout. (p.19)
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panser la mémoire de votre grâce
vos aubes tranquilles
m’entendre vivre
vaut mieux ces largesses monotones
que des couleurs n’offrant
aucune vue sur l’amour
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Je reconnais par coeur toute les recoins de c'est dessert de béton Tous les visages . tous les caprice des la clientele . La ville est un triste tableau ou les betes et les humains mangents et font leur besoins dans les meme plat. font la paire
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… la parole, quelle idée, au commencement était la peur, elle contenait l’Univers ou ce qui fut destiné à l’être, et s’évertuait à s’étendre bien au-delà, rien ne l’épuisait, ne lui échappait, et cet état de choses devait être la norme à l’échelle de la biodiversité animale, régir les principes de conquête et de fuite, de pouvoir et de liberté… pour moi, ces hommes réunis à la maison avaient simplement peur, et cherchaient à faire de cette peur leur force, en ne la perdant pas de vue, cela me paraît d’autant plus évident que les actions humaines n’en sont que de pâles résidus… il faut se révéler un lieu étrange pour soi-même, à l’encontre des lois de la nature, pour vouloir se sauver, ou échapper à la mort, a fortiori se donner pour mission de sauver l’autre, le monde, un continent…
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...j’étais comme une ombre pour eux, non, une ombre on la voit au moins se glissant sur le mur ou sur le sol, elle surgit, surprend parfois par son intensité ou par sa pâleur fantomatique, et invite à la curiosité, elle peut faire peur, tapie derrière le rideau de ma fenêtre par nuit de pleine lune et de drôles de vents, elle provoque une réaction, moi je ne déclenchais rien du tout, combien de fois avais-je bougé, changé de place, en passant des escaliers au salon, dans un coin de la véranda, à la cuisine, au couloir, à n’importe quel autre endroit où tournait leur attention, mais rien, ils ne me voyaient pas, je n’existais pas, du moins comme une chose comme qui dirait larvée, délétère, et quand j’avais l’impression d’être là, de faire partie du réel, c’était si éphémère qu’on aurait cru à un mensonge…
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… leur rencontre ne fut pas fortuite, puisque les deux idiots sont nés dans le même village, baptisés le même jour, se gavaient de l’œuvre des mêmes morts découverts dans la bibliothèque familiale, ou recommandés par leur prof de français – Racine, Hugo, La Fontaine, Baudelaire, Zola, etc. –, assistaient aux mêmes spectacles de cirque d’hiver proposés par cette compagnie italienne dont grand-mère oubliait toujours le nom, aimaient les mêmes chansons qu’ils écoutaient en boucle, les mêmes alcools, voyaient depuis leur fenêtre les mêmes enchevêtrements de ruelles pavées entre les maisons serrées entre elles, la colline qui semblait regarder tout de haut, le grand chemin en terre battue traversant la plaine, la route moderne au loin, la mélancolie… qu’est-ce qu’un village, sinon le temps ratatiné, perdu dans ses pensées…
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… j’étais forcée de constater que pour mes géniteurs c’était juste une formalité, un passage gênant obligé, un couple sans enfant est comme un arbre sans racines, la risée du village, dit un jour grand-mère pour répondre à cette question qui me revenait sans cesse et que j’avais fini par lui poser, pourquoi j’existe, pourquoi je suis là…
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… à la vérité, père et mère m’avaient conçue sans trop savoir pourquoi, du moins pour combler un manque de suite dans leurs idées, ou peut-être par devoir, pire, mimétisme, conformément à un ordre social, comment l’expliquer, c’est comme si vous étiez invité à dîner chez quelqu’un, et que lorsque vous arrivez, vous vous rendez compte qu’il ne vous attendait pas, il est même très surpris de vous voir vous présenter comme ça chez lui sans prévenir, mais étant donné les circonstances – vous avez fait la route, vous êtes déjà là, il ne faut pas, en vous renvoyant, que les autres invités soient témoins d’un tel manque de civilité, ni se sentent gênés par cette présence inattendue –, alors il vous fait un peu de place en ajoutant un couvert, mais à une table séparée…
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… en partant de chez moi, je me suis regardée dans le miroir, suis-je le personnage d’un rêve fait par quelqu’un d’autre, demandai-je, perplexe, un soir pendant le dîner, à grand-mère, plus pour couper la parole à mère qui avait tendance à la monopoliser que pour transmettre une certaine leçon de morale (elle était bien là pourtant, la leçon, cachée sous une bonne couche de subtilité), elle avait raconté l’histoire d’un homme qui disait connaître tous les gens de son quartier, mais qu’aucun d’eux ne semblait connaître, ils passaient devant lui sans le saluer, comme s’ils ne l’avaient jamais vu auparavant, jusqu’au jour où celui-ci décida de se mêler à eux et se rendit compte qu’il était en fait victime de sa propre projection, une hallucination qui paraissait si réelle… j’avais posé cette question au miroir qui, en dépit de mes efforts pour me prouver le contraire, ne me renvoyait pas mon image, mais celle d’une autre, une illusion d’existence cramponnée à mes os – j’avais maigri au point qu’on aurait pu croire qu’une abominable maladie me dévastait silencieusement…
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… s’accapara subitement mon corps, ma tête, puis me remplit entièrement quelque chose comme une terrible chaleur, une conscience démesurée, stérile des platitudes existentielles, quelque chose auquel je tentai vainement de résister, il aurait suffi de trouver un reliquat de lumière quelque part en moi et m’y accrocher de toutes mes forces, laisser passer la tempête, mais cette chaleur devint de plus en plus insoutenable, je ne respirais plus, il fallait que ça s’arrête, et tout de suite, sans réfléchir, je bondis vers le balcon pour me jeter dans le vide, PAUVRE TYPE, PAUVRE TYPE, j’avais crié ces mots tellement de fois, et si fort, à en vomir, lisez ce cahier jusqu’au bout et vous comprendrez peut-être pourquoi, parfois comme une bête blessée, pour exprimer un rien, ce n’était pas moi, ça ne me ressemblait pas, ce n’était pas normal, j’aurais bien voulu pouvoir me contrôler, exprimer avec justesse ma pensée, mes envies, mes conditions, mes incertitudes, mes sentiments, mes fantasmes, je savais pourtant le faire auparavant, j’avais appris, mais depuis ma rencontre avec Makenzy, du jour au lendemain, tout en moi avait fondu, j’étais devenue une source, une rivière, un fleuve, puis une mer de cris, je voulais sauter du quatrième étage pour cette raison aussi, pour éteindre ce volcan dans ma tête, la rage d’être vide, de n’avoir aucune prise sur moi-même, sur lui, sur rien, couper court à l’adversité, qu’aurais-je pu faire d’autre, on n’a pas une définition nette de soi-même, comme on ne peut être positivement à l’origine de tout ce qui découle de notre existence…
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… tout est là, incontestable, ignoble et vrai, l’autobiographie c’est comme une pute qui montre ses nichons et ça n’étonne personne, ou si, au contraire, à tel point qu’on la traîne au bûcher au nom de la bonne morale, j’assume entièrement cette indécence, je suis désormais le miroir dans lequel je me vois…
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Un caca-sans-savon est un enfant de père inconnu. (p.93)
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Les hommes ont ce regard diabolique devant les fesses bombées des femmes. (p.74)
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Bruit d'une porte violemment claquée au nez de l'avenir nous débordons de cadre du rêve
naufrage
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Mère passerelle lumineuse
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Crie que la poésie fait thèse
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la révolution n’existe pas, n’existent que des victimes
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À L’AUBE DES TRAVERSÉES


l’heure
dénombre la limite

haubans des pluies
haut chant des futaies
infinis chevaux
de sable

ne reste
du voyage
que la purulente eau
des égouts

p.18
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À L’AUBE DES TRAVERSÉES


cri dilué
au feu de l’éboulis
barbelés en crue
dans la spirale
du rêve

forme indécise

étourdie
au foisonnement
des marges

p.17
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À L’AUBE DES TRAVERSÉES


le temps
s’entortille
ailes dissonantes

âge dissout du sel

parfois
je tombe
dans le piège
d’être moi

p.15
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À L’AUBE DES TRAVERSÉES


terre
toison d’écriture
sur les prismes
de l’absence

libre de sillage
et d’écume
terre trilles
rythmant le vertige
des ombres

p.14
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