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Citations de Makenzy Orcel (114)


… figurez-vous qu’un jour elle m’avait demandé, oui celle qui m’avait mise au monde, rappelle-moi ton nom déjà, on aurait dit que le seul moyen d’apaiser les frustrations de sa vie conjugale était de m’étouffer, me réduire en miettes, me faire perdre toute confiance en moi-même, plus tard, seule à seule dans la cuisine par exemple, elle me traitait de sauvage, de petite conne, ton oncle il a beaucoup d’affection pour toi, il t’aime, mais toi tu n’as aucun respect pour lui, pour personne d’ailleurs, tu n’as donc aucune limite, elle me parlait ainsi pour que je me sente ridicule, mais ce n’était pas le cas, c’est au frère de père qu’elle aurait dû s’en prendre, je n’avais rien fait, sinon être une jeune adolescente sous les projecteurs d’un vieux dégoûtant, j’avais du mal à imaginer qu’elle n’avait rien compris, ou qu’elle faisait semblant, quel oncle serre sa nièce aussi fort et aussi longtemps dans ses bras, quel parent assiste à ça sans se demander ce qui se passe et redoubler de vigilance… le pire était à venir…
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« Quand on se lève le matin, on ne se demande pas quel livre on va lire. Mais qu’est- ce qu’on va se mettre sous la dent. Je te conseille de fermer ton Jacques-Stephen je n’a sais quoi et de te mettre au boulot », lui dis-je gravement ce soir-là, quand elle m’avait fait part de son intention d’arrêter de brasser, de faire la putain quelque temps pour lire. (page 81)
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Comment dire? Comment trouver les mots pour dire son amour pour les livres ? Ces objets, disait-elle, qui prennent peu de place dans la maison, mais beaucoup à l'intérieur de soi, dans son coeur, qui font jaillir la lumière dans le coin le plus reculé, le plus sombre de soi-même.
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La fille, c’était la porte de sortie de la famille. Dès qu’elle arrivait à l’adolescence, on l’emmenait au marché pour être vendue au plus offrant. Il ne s’agissait pas de mariage arrangé, où il y a parfois une petite complicité entre les futurs époux, mais d’un trafic, une question de vie ou de mort.
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« partir, appartenir à la beauté, la beauté hors de toute conjugaison, réinventer le voyage, bouteille à la mer, au bout de la nuit, ballottée vers soi-même, un ailleurs sans nom, sans trêve, s'extirper de sa léthargie, sa chrysalide, l'inaccessible enfance, Makenzy toute sa vie avait souffert secrètement de la même blessure, le même silence, tu sais, les souvenirs à marée haute, avides, impitoyables, et toutes ces choses de l'intérieur jamais prêtes à lever le camp, quoi qu'on fasse (...) »
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Le jour s'effondre
La nuit enveloppe tout
inerte
fissuré
le temps ne s'acharne plus à compter
chaque corps est un puits où s'engouffrent
tous les cris du monde
seule dans le noir absolu de la nuit
une ville agonise
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Comment dire ? Comment trouver les mots pour dire son amour pour les livres ? Ces objets, disait-elle, qui prennent peu de place dans la maison, mais beaucoup à l'intérieur de soi, dans son coeur, qui font jaillir la lumière dans le coin le plus reculé, le plus sombre de soi-même.
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Nuit
nubile échancrure
qu’emplissent tes cheveux
voilier de croix vertes
ma part d’intime voyage

loin du temps
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Je me rends compte de ma capacité à écouter au-delà du silence des autres et à voir au-delà de leur regard.
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… le meilleur d’entre nous est celui qui ne met pas en application de façon systématique le vieil adage qui dit que la fin justifie les moyens…
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… il paraît que, pendant de nombreuses années, le saint homme aurait eu une vie sexuelle clandestine très active, et même des enfants secrets éparpillés dans la région et ailleurs, il faut imaginer un tas de silhouettes fines et élégantes qui se bousculaient du matin au soir pour aller avouer leurs péchés au jeune arrivant qui, groggy devant tant de beautés et de grâces, n’hésitait pas à leur proposer la bonne pénitence et un passage dans son lit, avant de les inviter à repartir dans la paix du Seigneur, il excellait sans doute aussi dans le chatouillement des gosses, lesquels s’étaient bien gardés d’en parler pour ne pas froisser le papa bon Dieu, Ses anges, le Père Noël, bref tous les habitants du Royaume des cieux… des activités pédophiliques connues, murmurées, sans plus, vous vous rendez compte, on s’arrangeait pour que ça reste couvert aussi longtemps que possible, notre bon Drôle de Curé, représentant de Dieu au village, pourquoi on le salirait, pourquoi on ferait de son nom un paillasson sur lequel tout le monde s’empresserait de s’essuyer pour gagner sa place dans le débat sur les faux drames de village, ce sang valeureux, médiateur infaillible, une vie parfaite, exempte de péché dans un monde nouveau de la justice...
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quand nous n’aurons plus que le doute
pour seule attache
les marécages du poème
et l’insomnie du rêve

n’oublie jamais de le faire debout
s’il faut pleurer.
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La petite. Elle est morte après douze jours sous les décombres, après avoir prié tous les saints. Cette nuit-là, la terre voguait, voltigeait. Dansait. S'abîmait pour s'exhumer d'elle même, se déchirait. Gisait au sol tel un mourant. Marchait sur ses propres décombres.
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… le danger qu’on voit venir sans pouvoir rien faire pour l’éviter… dans la psyché collective, le prédateur ourdit son plan derrière son masque, mais le regard de l’oncle allait droit au but, un projectile, et je me doutais que je n’étais pas plus qu’une proie facile, une gamine, une chair fraîche, une page vierge, une âme immaculée, une brindille prise dans un vortex… et lui un esprit envoûté, une bête excessivement déterminée et intransigeante qui s’approchait lentement, avant de bondir…
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Contrairement à la vision courante, un type en guenilles, sans domicile, qui erre dans la rue avec son sac à dos, n' est pas forcément un clochard, un fou, il peut être en train de chercher sa route, ou se chercher lui-même, quand on ne sait pas regarder le passé en face il faut marcher, disait grann Julienne, quand on marche le corps affronte ses prisons et ses interdits, s' ouvre à lui-même, pour entrer dans une nouvelle phase de son existence de corps, c' est-à-dire d' association d' une infinité de non-sens, de possibilités de métamorphose.
Chaque pas-impact réel du temps qui passe, de vies intérieures-est un rapide retour sur soi-même......
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je me suis mis à dessiner, pas avec la prétention de celui qui sait déjà qu’il va y arriver, accomplir quelque chose qui serait reconnu des autres, mais avec tout ce qu’il faut d’ombre et de lumière pour accompagner une idée de sa germination à son apothéose, avec cette foule d’inconnus qui nous habite tous. un accident qu’on voudrait beau, en y prenant du plaisir. et grâce à ce processus de création requérant de la constance et de la patience, ma colère avait de quoi cogner : la vérité.

il m’a toujours semblé que le but de tout art est de s’opposer à la vérité, saisir l’advenu.

chaque dessin terminé en appelait un autre. fleuve frénétique, ça s’enchaînait, comme si je portais en moi tous les rêves, toutes les angoisses du monde. (p.31)
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ce serait mentir de dire que ça a toujours été facile de vivre seule ici, à passer des journées entières sans entrevoir la moindre silhouette de vivant, sinon quelques rares loques humaines aux regards vides rampant dans la poussière, je m'amusais parfois à me remémorer notre vie d'autrefois, et je disais à ce grand vide dressé devant moi, quel mal y a-t-il à rester quand tous les autres partent, à se foutre de tout ce qu'ils croient pouvoir faire leur bonheur, à s'enfermer loin du monde, et mourir comme un rat dans son trou, se nicher là où les autres ne voient que la merde, la peste, j'avais commencé à prendre conscience de ma mort, à l'assumer, à la vivre pleinement, tout le contraire d'Orcel qui n'était ni ici ni ailleurs, jamais présent ni totalement absent non plus, une des rares facultés que je possédais et qui faisait de moi un être essentiellement vivant, sensible, était d'être présente même dans mon détachement, d'être à cent pour cent au coeur de mon absence, je n'ai pas d'autres mots pour l'expliquer, Makenzy a toujours voulu que je devienne une autre...
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La plus grande religion qui soit c'est de pouvoir aller et venir à sa guise, sans comptes à rendre à personne. La liberté.
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La petite. Elle n'est pas morte. Elle n'a pas le droit de mourir. Je sens encore son odeur dans tout ce qui bouge. C'est l'odeur de catastrophe, l'odeur des cadavres qui monte de la rue, de tout ce qui bouge. Tous les monstres en béton sont tombés. Tous les bordels. La Grand-Rue n'est plus ce qu'elle était. Mais nous, on ne mourra jamais. Nous, les putains de la Grand-Rue. Nous sommes les immortelles.
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Tu ne peux pas savoir, petite, tout aussi avantageux que cela puisse paraître, combien il est dangereux pour une pute d'être appréciée, aimée par ses clients, pour un esclave d'être chéri par son maître. Le seul point de ralliement possible entre l'oppresseur et l'oppressé est dans l'acte même d'oppresser. L'oppressé souffre. L'oppresseur jouit. (p. 67)
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