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Citations de Makenzy Orcel (114)


À L’AUBE DES TRAVERSÉES


la chute
commence
dans le pot de chambre

rive lovée
dans la mantille
marine

terre
cendre des limites

rive
ruée de vides
à l’orée du chant

précipice de paume

p.13
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(…) les souvenirs ne servent qu'à nous faire du mal (…).
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Les choses qui vont traverser le temps, ça commence souvent par une blague, une plaisanterie, puis ça devient sérieux, inévitable. Ça va de soi. Au début, je croyais vraiment que c'était une plaisanterie, une de ces blagues qu'on raconte sur un ton sérieux pour mieux surprendre ceux qui écoutent, un simple moment d'égarement, qu'elle ne voulait pas réellement être une pute, que ça allait passer. Mais elle ne mit pas longtemps à apprendre à se vendre, du moment où elle a su qu'une vraie pute ne regarde jamais en arrière, s'assume complètement. Que c'était terminé entre elle et sa mère. Elle avait fait son choix. Putain for life.
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« Toi avait trouvé du travail comme technicienne de surface c'est-à-dire chienne à plein temps et à tout faire pour trois fois rien, en haut chez les riches on s'efforce de dire autrement les mêmes choses qu'on dit en bas chez les pauvres, avec des mots qui passent par tous les chemins, s'arrêtent à tous les carrefours avant de se diriger vers le but fixé, à croire que leurs euphémismes rendraient moin pénible, moins avilissant, le boulot de cette étrangère qui vient s'ajouter aux malheurs de notre ville, sa condition de petite paysanne née d'un acte relevant à la fois du viol et de l'inceste, née pour souffrir, être le pantin des autres, courber l'échine, faire aller et venir la serpillère sur des kilomètres de carrelage (...) »
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« la ville c'est un autre monde, Orcel s'en rendait bien compte, un monde à la fois beau, bizarre et monstrueux, les bruits, les foules, les ordures, les voitures et leurs hurlements, chacun dans son temps ou diamétralement opposés dans le même, tous les animaux de l'océan dans un aquarium, (...) »
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« folle, écartelée, la mer vogue vers sa propre infinitude, les heures sont des récits de pierres sur lesquelles les vagues, ces mémoires vives, viennent continûment briser leur solitude, une odeur salée d'embruns se répand, un essaim d'oiseaux traverse le ciel, les saisons se suivent, s'écoulent avec la même facilité, le même absolu, les mêmes métamorphoses (...) »
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Imprime ça bien dans ta petite tête de pute, petite. Ne demande jamais à un client d'être gentil avec toi. Le jour où tu mettras à nu ton talon d'Achille, tu seras piétinée. C'est juste un inconnu, un étranger qui paie pour un service. Au moment où il te balance, c'est ton homme. Fais en sorte qu'il en tire le maximum de plaisir, et toi le maximum de fric. Tu n'as pas d'autres garanties. (p. 82)
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Le professeur avait l'habitude de voyager. La première chose à faire, explique-t-il, quand on arrive dans une ville étrangère, c'est de trouver un bordel. (p. 80)
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La poésie n'est pas censée comprendre. Seulement sentir. Sentir jusqu'à pleurer ou vomir. (p.25)
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Les clients. Rien que des fils de pute qui augmentent le prix encore et encore s'il le faut pour te posséder, te prendre davantage dans tous les sens, te demander d'aboyer comme une chienne, d'être une chienne. Pour avoir tout. Et laisser après la charogne aux chiens. Qui pensent qu'avec leur argent ils peuvent même arriver à saisir l'immense infini qu'est le coeur d'une femme. (p.65)
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La ville, décombres, déchiquetée, saturée de morts connus, inconnus, synthétisés, dessinant toutes sortes géométriques.
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j’étais forcée de constater que pour mes géniteurs c’était juste une formalité, un passage gênant obligé, un couple sans enfant est comme un arbre sans racines, la risée du village, dit un jour grand-mère pour répondre à cette question qui me revenait sans cesse et que j’avais fini par lui poser, pourquoi j’existe, pourquoi je suis là…
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Ça se répétait. Et j’avais plus d’une fois pensé au suicide. J’étais convaincu que c’était le seul moyen de supprimer ces images de ce qui me tenait lieu de tête. Je me décidais, mais, au moment de passer à l’acte, je n’y arrivais pas. Il aurait suffi de grimper au baobab avec une corde au milieu de la nuit et c’était bon. Les dieux l’ont appelé, son petit bon ange est en route vers son étoile, c’est probablement tout ce que t’aurais trouvé à déclarer en découvrant mon corps se balançant par une cérémonie d’adieu, puis le bel enterrement. J’aurais raté le bus de mon enfance, mais ç’aurait été fini tout ça pour moi.
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Tu es écrivain. Tu dois pouvoir être à même de t'approprier toutes les voix qui m'habitent, car ce sont aussi tes voix.
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Non je ne veux pas oublier. Oublier c'est la pire des catastrophes. C'est la première fois de ma vie que je vois de si près la blessure, les vulnérabilités du monde avec autant de pathétisme, de vrai. Que je vois tout l émonde pleurer à la fois. Tout le monde sans exception.
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À L’AUBE DES TRAVERSÉES


les moteurs tournent
et convient le cri
à l’enfance

la dérive
en fugue marine

seule l’étreinte
conduit la lumière

p.19
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À L’AUBE DES TRAVERSÉES


Pour Edmie

nudité diluvienne
d’où le fleuve tire
son agilité

nuque à fleur d’île
dans l’exégèse
du cri

p.16
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(…) l'éternité c'est l'affaire de quelques secondes, ça ne dure jamais longtemps.
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(…) arrête-toi, cesse de fuir, il n'y a pas que le passé et ses fantômes, mais aussi des opportunités à saisir, la seule chose qui tombe du ciel vraiment c'est la pluie (…).
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(…) si l'amour se limitait au cul, les hommes comme moi tomberaient amoureux au moins une fois par jour.
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