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Critiques de Makenzy Orcel (97)
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Une somme humaine



Un ovni !

D'abord le style ! Pas de points, ni de majuscules dans ce roman de 622 pages !

Cette narration peut perturber certains lecteurs mais il a surtout attisé ma curiosité !



Deuxième originalité, la narratrice écrit d’outre-tombe et nous raconte sa vie, son envie de bonheur, ses épreuves douloureuses et ses désillusions jusqu’à son suicide. Les thèmes évoqués sont très forts à travers les terribles épreuves qu’elle a traversées, une enfance volée et difficile au sein d’une famille toxique dans un village de province, les attentats du Bataclan et la perte de l’homme qu’elle aime, des rêves brisés mais aussi la condition féminine, la vie, la mort, l’amour, l’immigration, le racisme…..

L’histoire est bouleversante, j'ai adoré le rythme, l’univers et l'écriture poétique de l'auteur.

Roman intense et très fort au style unique aussi bien par la forme que par l'écriture, je suis surprise de ne pas davantage entendre parler de ce roman....

A lire !



A noter qu’il est le deuxième volet d’une trilogie après « L’ombre animale », je n’ai pas lu le premier volet.

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Une somme humaine

Quand j'avais lu "L'ombre animale", je dois dire que ça avait été un vrai choc. Je n'en attendais pas tant de ce livre que l'éditeur présente comme une suite parce que le choc ressenti à la lecture d'un premier livre d'un auteur est très rarement renouvelé... Donc, je n'ai pas eu de choc. Déjà, je l'ai trouvé beaucoup plus facile à lire. Mais ce que j'avais le plus envie de voir, c'était Makenzy Orcel dans la peau d'une petite fille, puis d'une jeune fille. Je pensais que ce serait impossible pour lui, homme adulte, costaud... Difficile de l'imaginer en jeune fille. Et pourtant, ça fonctionne : son héroïne est volontaire, refuse le sort qui lui est promis et malgré ses douleurs, se lance dans une vie qu'elle se choisit. Makenzy Orcel est un grand maître de sa langue !
Lien : https://librairie-jakin.com
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L'empereur

Dans son appartement d’un immeuble misérable de Port-au-Prince, le narrateur, ayant commis l’irréparable, attend l’arrivée de la police. Hanté par son Autre intérieur, il s’est vengé des meurtrissures de son enfance.



Enfant abandonné sur le bord d’une route, il avait été recueilli au lakou dirigé par l’Empereur, un faux prophète qui soumet ceux qu’il voit comme des moutons.



En grandissant, l’enfant se rend compte que le lakou n’est qu’une entreprise de rentabilité économique, un outil d’oppression manipulé avec une rare dextérité par un usurpateur. L’enfant devenu le joueur de tambour de la cour, évacue sur cet instrument sa rage et son indignation.

Sur les conseils du Très vieux Mouton, un sage rendu aveugle par l’Empereur qui ne supportait pas son opposition, l’adolescent part en ville.



« Partir, tout quitter, pour se réinventer. Le plus difficile, c’est la mémoire.»



A Port-au-Prince, il devient livreur de journaux. Les conditions sont difficiles. Livrer dans les quartiers redoutables de la ville est dangereux.

« Etre livreur de journaux dans cette ville, comme tant de gagne-pain, c’est marcher sur un fil tendu au-dessus d’un abîme. »



Le patron est un homme dur qui n’hésite pas à se moquer des pauvres employés et à les virer pour un rien.



« Ce sont tous des Empereurs, des patrons, des briseurs de rêves, des abominations. »



Le narrateur est le symbole de tous ces misérables souffrant de la corruption et de la toute puissance des patrons dans l’ignorance de la classe politique. L’espoir vient d’une jeune femme rencontrée dans un bus, Un soupçon de bonheur, un rêve inaccessible réservé une fois encore aux puissants.



La littérature haïtienne est particulièrement riche, l’art étant un moyen de pression privilégiée pour résister aux mouvements politiques et naturels de ce pays. Ses auteurs sont largement influencés par l’influence du vaudou, du mystique sur l’âme humaine haïtienne. Nous la retrouvions aussi dans le dernier roman de Lyonel Trouillot, Antoine des Gommiers. Makenzy Orcel est né dans un quartier pauvre de Port-au-Prince, il est la voix rageuse et poétique des laissés-pour-compte. Ses recueils de poème, ses romans sont toujours empreints de rage, de la force de celui qui se bat pour défendre les gens de la rue.



L’empereur a cette force. L’auteur utilise la forme romanesque pour mettre en scène sa parabole. Les pauvres réduits à l’état de moutons, soumis aux peurs des esprits entretenues par les faux prophètes, sont corvéables malgré la misère ambiante conséquentes aux dérives politiques et aux aléas climatiques. La beauté n’appartient qu’aux nantis. On comprend la plume à vif de cet écrivain poète qui écrit sur les plaies de son pays. Un très beau roman et une illustration bien choisie de Josué Azor sur le bandeau du livre.
Lien : https://surlaroutedejostein...
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Les Immortelles

Un livre poignant : une prostituée passe un marché avec un écrivain et lui demande d'écrire sur leur vie dans les bordels de Port-au-Prince, elle évoque ainsi la petite Shakira qu'elle avait pris sous son aile et qui mourra sous les décombres du séisme. Shakira qui était passionnée de livres et de lecture...Bouleversant.



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Les Immortelles

Avec Les immortelles, Makenzy Orcel arrive en force avec un premier roman court mais percutant. Le style est poétique, étudié car l’auteur sait jouer avec les mots (" éditer à compte de sexe", " laisser couler le sang des mots").

Une prostituée interpelle un écrivain afin qu’il écrive l’histoire de Shakira, cette toute jeune fille de la rue morte lors du tremblement de terre. Elle a deux missions, la faire vivre dans un livre et retrouver son fils.

Parce que "les personnages des livres ne meurent jamais", cette mère de substitution veut rendre hommage à La petite, grande lectrice de Jacques Stephen Alexis, célèbre auteur haïtien. Shakira s’est enfuie de chez elle douze ans plus tôt pour échapper à une mère bigote soumise à un mari violent. Shakira , elle, n’a qu’un Dieu, La liberté. Elle préfère vendre son corps pour une vie libre où elle peut lire loin de sa mère qu’elle déteste.

Le texte est à la fois beau et violent. On y rencontre le deuil suite à ce tremblement de terre, la prostitution, la pauvreté, l’illusion de la religion dans ce pays si souvent brisé mais on y distingue aussi la dignité de ces femmes, l’entraide et le rêve.

" Comme nous, les enfants ont eux aussi le droit de choisir ce qu’ils veulent pour eux-mêmes. Ce qu’ils croient faire leur bonheur."

Difficile de savoir qui fut la plus heureuse de la mère ou la fille. Même si le récit sublime l’existence de Shakira, le bonheur semble difficile à trouver à Grand-Rue.
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Les Immortelles

C’est une immortelle, une prostituée de Port-au-Prince, que fait parler le narrateur par sa plume. Elle raconte le tremblement de terre. Elle raconte cette fille qui aimait les livres mais qui détestait sa mère. Elle raconte les hommes qui viennent soulager leurs corps. Elle raconte...

Par petites touches, l’auteur montre l’un des côtés sombres de la capitale haïtienne. J’ai beaucoup aimé le style poétique et parfois un peu cru d’Orcel qui fait parler des femmes pleines de douleur. Je me suis quelques fois perdue dans ces voix qui se mélangent et s’entremêlent mais on se laisse envouter par le style puissant de l’auteur. Un récit terrible qui ne m’a laissé indemne.

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Les Immortelles

Texte puissant à divers intervenants : l'écrivain, la prostituée qui raconte, Shakira qui ne peut aimer sa mère et justement, sa mère. Makenzy Orcel réussit le tour de force de parler crûment de sexe, d'amour, de mort, de pauvreté, de liberté avec une poésie incroyable. Son roman est à la fois violent et tendre, cruel et beau. En fait, ce bouquin m'a tellement remué que je crains de ne dire que des banalités. J'ai peur que mon billet ne soit pas à la hauteur de ce que j'ai ressenti et des qualités d'écriture de l'auteur.

Makenzy Orcel ne fait pas dans la pute heureuse et épanouie. Celles de la Grand-Rue, quand bien même elles auraient choisi ce travail, subissent toutes la journée les clients, la saleté, les voyous, la misère, le sordide. Des femmes qui livrent leurs corps totalement et qui malgré tout tentent de garder une part de secret

L'auteur ne fait pas de périphrases ou de longues digressions. Le style est direct : phrases courtes, mots de vocabulaires simples voire familiers. Il va au plus court. Malgré cela -ou grâce à cela-, ce texte est poétique : "La poésie n'est pas censée comprendre. Seulement sentir. Sentir jusqu'à pleurer ou vomir." (p.25) L'auteur reprend des phrases ou des formules dans divers chapitres, un peu comme le refrain d'une chanson ou d'un poème et ce qui aurait pu être répétition est rappel et insistance sur ces propos, qui permettent également de toujours savoir à qui l'on a à faire en tant que narratrice. La forme aide aussi à croire à ce que j'appelle la poésie du texte. Les paragraphes font une demi-page pour la plupart, aérés. Et comme toujours chez Zulma, le livre-objet est irréprochable.

En plus de tout cela, j'ai pu apprendre qui était Jacques Stephen Alexis (que je n'ai jamais lu) et Grisélidis Réal la dédicataire du livre, une prostituée-écrivain (deux dossiers : ici et là). Ne me reste plus maintenant qu'à lire l'un et l'autre pour parfaire ma culture.

J'espère sincèrement vous avoir donné envie de lire ce petit livre de Makenzy Orcel, j'ai sûrement omis plein de choses que je voulais en dire, mais que vous trouverez vous-mêmes dès que vous aurez lâché le livre que vous lisez actuellement au profit des Immortelles
Lien : http://lyvres.over-blog.com/
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L'empereur

Une remarquable plongée dans Haïti, son culte vaudou, son monde du travail impitoyable envers les plus pauvres, sa misère. Et un narrateur anonyme jusqu'au bout, révolté, s'élevant contre toutes les formes d'oppression, dénonçant les abus et les mensonges, l'emprise exercée sur les plus faibles réduits en servitude. Le tout servi par une langue poétique et envoûtante.
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Maitre-Minuit

D’une noirceur implacable, un tourbillon fragmenté de récits qui s’entrechoquent pour dresser un portrait défiguré de l’Haiti des tontons macoutes. Au delà de l’espoir et des figures vaudous, la population s’efface dans une violence inconcevable et pourtant banale. Une fresque féroce et désenchantée peinte par un narrateur qui conserve une curieuse candeur désabusée, un regard d’artiste distancié mais précis.
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Les Immortelles

J’étais assez sceptique concernant ce livre. En le feuilletant, j’avais vu ses chapitres très brefs, ses phrases courtes et parfois tronquées. Je craignais que tout cela ne soit qu’un effet de style un peu artificiel. J’étais dubitative mais bon, le texte était court, je n’avais pas grand-chose à perdre.



Et le texte m’a conquise.



Une prostituée de Port-au-Prince raconte à un écrivain de passage son quotidien. La rue, les clients, le sexe et surtout « la petite » qu’elle a comme adoptée quand celle-ci a rejoint le métier encore si jeune. La petite qui a bouleversé sa vie. La petite avec sa passion pour la lecture si originale, sa liberté de pensée si déroutante, sa générosité. Et sa terrifiante agonie dans les décombres du tremblement de terre de 2010 en Haïti.



Le style reflète l’oralité, il est abrupt et cru. Le ton m’a convaincue puisqu’il correspond parfaitement au récit, à la personne qui le fait et au contexte de ses vies meurtries par la vie elle-même et par la nature. J’ai ressenti l’urgence de dire, de déballer presque à cet écrivain toute la fragilité et la sensibilité invisibles contenues derrière un aspect un peu grossier. J’ai ressenti aussi la souffrance et la colère face à l’impuissance alors que la vie et la mort se mêlent.



Oui, ses femmes sont devenues immortelles pour moi.

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L'ombre animale

Ce roman commence par faire appel à notre sens olfactif, « l’odeur d’oignon frit de la mort » (titre du premier chapitre), cette odeur tenace et funeste va se répandre à plusieurs reprises dans ce récit.

Une voix féminine d’outre-tombe vient nous conter ce que fût sa difficile existence. Cette conversation post mortem lui permet d’avoir enfin droit à la parole, de régler quelques comptes avec la vie, de chasser quelques démons et de laisser libre cours à quelques rêves inassouvis.

Le lieu se dessine par petites touches, un village, la mer, des conditions de vie précaires, un dictateur, un tonton macoute, le vaudou, pas de doute possible, Haïti se dévoile.

La narratrice nous parle de son entourage, un père égoïste, tyrannique et incestueux, la mère qu’elle nomme sous la forme pronominale « Toi », épouse servile - «Toi la poubelle où il jetait toutes les ordures de sa vie » - dont le mariage n’a été qu’un arrangement monnayé par ses propres parents, un frère effacé et devenu mutique pour avoir vu ce qu’il n’aurait pas dû voir, un « envoyé de dieu » prenant quelques libertés avec la vie sacerdotale, «l’inconnue étrangère , issue d’une grande famille, étudiante en ethnologie » venant recueillir des données sur la vie à la campagne . ..

Ce roman nous révèle également une atmosphère où le mystique est omniprésent. Des rapports de domination régissent cette communauté, le patriarcat, «dans ce foutu village le pouvoir sous toutes ses formes était un bastion masculin » - la suprématie des décideurs, « les loups ». La mort est donnée sans explications et hors de toute justice, « ici personne ne récolte ce qu’il sème, après avoir tué ses parents, les assassins sont allés danser aux bals des fêtes champêtres en toute impunité ».

Et puis le style d’écriture, pas de points ni de majuscules, une seule longue phrase, ce qui donne un rythme particulier à cette lecture, comme un grand Slam.

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L'ombre animale

L’existence n’était qu’une lampe allumée quelque part au fond d’une case



Un flot tumultueux de mots, des vagues denses de signification, un débordement, « je suis le rare cadavre ici qui n’ait pas été tué par un coup de magie… ». L’anonymat (l’absence de nom) pour deux femmes, la locutrice et « Toi » la mère, en regard de « Orcel » le frère et de « Makenzy » le père.



Des mots comme des couleurs, des odeurs, des cris de douleur. Des phrases pour dire la violence sexuelle envers les femmes, l’ombre grise de la mort.



L’art d’être et de ne pas être soi-même, les scories, les suffocations…



Le père, les viols, « l’absence terrible d’enfance », l’enfermement à double tour dedans sa tête, la solitude, « il était seul contre sa mémoire, seul à escalader les falaises qui bordaient sa vie »…



Toi, la « condition de fille vendue par ses parents », le corps « ouvre les jambes et ferme ta gueule », les viols conjugaux, « Toi c’état normal d’être une machine à tout faire, parce que c’était une femme »…



Orcel, la mer et les silences…



L’Autre, le silence, « le silence, c’est la mort, si tu te tais, tu meurs et si tu parles tu meurs, alors dis et meurs » ; départ et Solitude ; le Maître d’école, ce monsieur, « je suis venu te dire adieux » ; l’Envoyé de Dieu, le hors de tout espace-temps, « ses penchants pour l’entrecuisse de jeunes paysannes assoiffées du pardon du ciel », les autres prêtres et les attouchements et viols ; les Belles du Seigneur…



Des rêves et de l’amitié, des rêves et des oiseaux, « la nuit ne nous appartient pas, ma fille », amoureuse…



L’Inconnue l’étrangère, les seins ; l’Inconnu le mystérieux, le liseur de destin, le Diable-en-personne, de la plage de Pointe à Port-Salut ; la nuit des loups, la musique des tambours, l’alcool ; le Gamin, se ranger du coté de la mort ; la fabrique de la mort, le Chef des loups…



En seconde partie le « là-bas », l’exil dans « la Famille Lointaine », Toi technicienne de surface, étrangère, « la ville est un autre monde » ; Orcel, se cacher, dormir, rêver, l’Inspecteur, des images, « une mère serpillière », « un père-connard », « une soeur-cadavre » ; le Ténébreux, le bar, l’alcool, « l’éternité c’est l’affaire de quelques secondes, ça ne dure jamais longtemps », l’ascenseur et la femme qui accouche, l’écrivain…



La nuit finale, fuite, le déchargement des armes sur lui « jusqu’aux dernières cartouches ».



La lumière, « à travers chaque grain de poussière », raconter quelque chose…



Haïti.



« S’il est permis à une disparue de regarder autrement le passé »
Lien : https://entreleslignesentrel..
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Les Immortelles

A Port-au-Prince, après le séisme…





Elle est prostituée, il est écrivain. En échange de ses services, elle lui demande d’écrire ce qu’elle va raconter sur les « immortelles », ces prostituées de Port-au-Prince dont beaucoup ont été victimes du séisme de janvier 2010.



Elle parle surtout de la petite, surnommée Shakira. Celle à qui elle a tout apprit, celle qu'elle a prise sous son aile. Celle qui enchantait tous les hommes. Celle que rien d'autre n'intéressait que lire. Celle qui a fui sa mère…



Au fil du récit, on croise aussi la mère de la petite qui la recherche et d’autres « immortelles ». L’histoire se déroule en très courts chapitres qui se répondent et font écho.



Ce premier roman du jeune poète et romancier Makenzy Orcel a été publié par Mémoire d’encrier à Montréal en 2010 et a été réédité par Zulma en 2012.
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Les Immortelles

Les immortelles, ce sont ces femmes qui se condamnent à devenir invisibles le jour et putainslumineuses la nuit, dans les rues de Port-au-Prince, à Haïti.

Ce livre est aussi une redoutable mise en abîme : Makenzy

Orcel a choisi de laisser la narration de son premier

roman à ces putains soucieuses de déposer leur récit

entre les mains d’un écrivain.



On ne peut que saluer l’audace de Makenzy Orcel,

qui pour son premier roman s’est installé dans la peau

des putains de Port-au-Prince avec élégance, bien loin

de la vulgarité et des clichés faciles à tomber dedans. Une belle découverte que ce roman
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Les Immortelles

Ce n'est pas un coup de coeur, c'est un livre "coup de poing" qu'il faut lire et partager, peut-être encore davantage aujourd'hui au vu des derniers événements à Haïti... La langue est brute et imagée, elle ne cache rien de la réalité quotidienne des bas-fonds. Elle essaie de se tenir au plus près de la violence assénée ou reçue, par des êtres humains qui n'ont pas choisi leur destinée.
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Une somme humaine

Ou comment un texte sans point peut s’avérer parfaitement lisible. Première expérience me concernant avec la plume d’Orcel et certainement pas la dernière tant j’ai été bluffée par son style. Dans ce roman, la narratrice (qui n’a pas de nom) s’exprime depuis l’au-delà, après s’être jetée sous un métro. Des centaines de pages alors de ses pensées, de ses souvenirs, de ses états d’âme qui tentent de justifier son acte. Si le tiers central m’a semblé un peu long, le début comme la fin justifient cent fois cette lecture très particulière qui laisse facilement sans voix. Mention spéciale pour cette héroïne féminine qui, sous la plume de son auteur masculin est divinement crédible.
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Les latrines

Ici, dans ce roman haïtien, on dénonce. On dénonce les violences et les traumas causés.

Tel que l’auteur le dit si bien, l’oeuvre est une « Masturbation cognitive ».

Ainsi, il n’est pas toujours aisé de suivre la lecture. Néanmoins, on n’est pas dans le superficiel et même si ça m’a été plutôt difficile comme livre à lire, je demeure tout de même ouvert à un autre livre de cet auteur.
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Une somme humaine

Makenzy Orcel nous laisse entendre une voix, celle d'outre-tombe qui porte les douleurs de l'existence. Et c'est un souffle macabre qui porte ce roman à l'écriture extrêmement poétique et au style particulièrement original. La voix de l'héroïne scande sa solitude, l'isolement, le rejet et la déchirure d'une vie bafouée, outrée et méprisée. de son village perdu aux avenues flamboyantes de la capitale, le même sentiment d'abandon et d'une forme de violence larvée court au travers des pages de ce roman dense et ténébreux à la fois. L'expérience littéraire est unique pour un lecteur averti qui devra faire fi de ses repères pour parvenir à pénétrer la moelle de ce roman protéiforme. Cette voix d'une ombre errante m'aura personnellement laissé sur le côté alors que la recette avait tout pour m'enchanter, et pour le coup je m'en veux de ne pas avoir su entrer dans cette danse macabre.
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Les Immortelles

Port-au-Prince, quelques temps après l’effroyable séisme de 2010, un écrivain raconte la vie des prostituées de la Grand-Rue. Une plume entre slam et poésie, un récit très court et très intense, où chaque mot est lourd de sens, où chaque phrase nous transporte. L’alternance des points de vue est finement menée. Je me suis sentie écrivain dont le devoir est de perpétuer la mémoire, amie qui coûte que coûte retrouvera ce fils, jeune fille en conflit avec sa famille, mère désespérée. Un vibrant hommage à celles que l’on surnomme les Immortelles car « La petite. Elle le disait souvent. Les personnages dans les livres ne meurent jamais. Sont maîtres du temps. »



Cette lecture a été pour moi la découverte d’un auteur, d’un style et de l’histoire d’une ville. Les mots de Makenzy Orcel, bruts et poétiques, racontant le sexe pour survivre et l’amour passionnel, le drame du séisme et la vie qui se poursuit, donnent voix à tout un monde que l’on entend trop peu. Un monde où se mêlent la crasse, la littérature, les corps qui se mêlent, la défiance, la passion et le courage. Le point de vue adopté, la prostituée parlant à l’écrivain, fonctionne à merveille. Je me voyais le stylo à la main, écoutant les mots de cette femme forte, perdue, blessée mais déterminée. J’ai relu certains passages à plusieurs reprises pour en saisir tous les sens et la magie des mots qui opère avec audace et humanité. Il m’a semblé lire un fragment de vie, un assemblage de petits poèmes pour conter ce qui ne doit pas être oublié. C’est un premier roman fort, bouleversant, qui amène à penser de nombreux sujets : vivre dans un pays où même après 10 jours les secours ne peuvent intervenir, vivre dans la rue et trouver refuge dans la lecture, vivre de la prostitution, vivre dans une famille où l’on étouffe, vivre éternellement dans les mots posés sur le papier. Et une fois la lecture terminée, comme une envie que le plus grand nombre lise ce court récit pour que Shakira et toutes les autres prostituées de la Grand-Rue atteignent l’immortalité. Une première entrée dans la littérature haïtienne, au fil des mots de Makenzy Orcel et l’envie forte de découvrir d’autres romans de cet auteur à la plume atypique !
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Les Immortelles

Un petit livre mais d'une grande intensité émotionnelle, les sentiments d'une prostituée en Haîti suite à la catastrophe dans laquelle elle a perdue une amie elle aussi prostituée qui était jeune et donc sa fille de coeur.

Eh oui les prostituées peuvent aussi éprouver des sentiments forts.

Ecrit sous forme de brefs paragraphes, très subtile
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