AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Manu Causse (630)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Bien trop petit

Pas si petit



« Ce que je comprends, c’est qu’il n’en sait pas beaucoup plus long que moi. Apparemment, c’est surtout ça qu’il faut accepter, l’ignorance. »

C'est d'abord un livre d'une grande justesse sur le harcèlement. Grégoire, 15 ans, en est la victime, après avoir été dans le camp des bourreaux en ne s'y opposant pas.

« Harcèlement. Les adultes exagèrent, ils ont des mots vraiment trop forts pour ce qu’on se fait subir entre nous. Enfin, c’est ce que je me suis dit à l’époque. Même quand Naïma a arrêté de venir en cours. »

Grégoire est en seconde lorsqu’un garçon de sa classe, Antoine, se moque de la petitesse de ses attributs aperçus dans les vestiaires de la piscine. Dès lors, il lui devient impossible de continuer le lycée. La présence de son harceleur fait résonner sa question : son pénis est-il vraiment trop petit ? Et est-ce qu'une fille pourra un jour s'en satisfaire ? On ne saurait énoncer question plus universelle, si l'on en juge par les requêtes Google et les offres d'allonger son pénis qui polluent les boîtes mail.

Fréquentant un forum de jeunes auteurs, Grégoire écrit une histoire dans laquelle il loge ses inquiétudes, ses questions et ses fantasmes d’adolescent sans expérience. Rêverie et écriture sont, pour lui, des arrangements avec son mal-être. Une lectrice anonyme, Kika93, lui répond, et ainsi débute un dialogue tout à fait pertinent sur la sexualité et ses représentations.

Pour satisfaire cette mystérieuse Kika93, Grégoire écrit et réécrit la quête de son héroïne, Chloé Rembrandt, qui suit la piste de son désir. La manière dont le sujet est travaillé, physiquement et mentalement, par le désir est finement observée.



La dimension sexuelle prétendument explicite qui a rendu ce roman célèbre, c'est d'abord la solution que trouve cet adolescent pour affronter ce que ce harcèlement défait en lui.

Comment supporter sa différence à une supposée norme sexuelle ?

Sur quoi prendre appui lorsque les représentations du corps et de la vie amoureuse sont faussées ?

Comment composer avec les clichés machistes qui dominent l'imaginaire de la sexualité et la transforment en compétition permanente ?

La vraie vie, c’est autre chose, comme le souligne Kika93 à propos des outrances de la pornographie, où sont surreprésentés « les seins et sexes énormes et épilés, les gens minces et musclés, ainsi que les exploits physiques. […] dans la vraie vie il y a des petits ventres et des petites bites, des seins rigolos, des poils et parfois quelques boutons de moustique, des imperfections, des défauts. »

Dans une langue vive et moderne, maniant humour et profondeur de champ, Manu Causse suit, pas à pas, l'évolution de cet adolescent aux prises avec l'énigme du sexuel. D'abord replié sur lui-même et refusant le dialogue avec ses parents, il finit par se laisser apprivoiser par la patience paternelle.

"Et, tu vois, au final, précise le père, je me dis qu’il n’y a pas de taille idéale. Pas de mode d’emploi universel. C’est à chacun de se connaître, de s’accepter – et, dans un couple, enfin, avec une personne avec qui tu as des rapports sexuels, il faut aussi apprendre à connaître l’autre, à le rencontrer, à le respecter. […] Tu comprends ce que je veux dire ?"

Il y a une grande justesse dans ce récit qui laisse apparaître, une fois de plus, la sensibilité et la finesse de cet auteur.

Alors, est-ce obscène ? me demanderez-vous. Non, assurément pas. Et les personnes qui vous diront le contraire ne l’ont probablement pas lu jusqu’au bout, ou bien à travers une grille de lecture mortifère et déconnectée des réalités que vivent les adolescents d’aujourd’hui. Il y a, dans la moindre série Netflix accessible aux ados sans autorisation parentale, plus de crudité et de trash qu’il n’y en aura jamais dans un livre comme celui-ci, écrit à hauteur d’ados pour des ados. La polémique, par elle-même, se révèle d’une grande obscénité. Les dark-romances qui présentent la sexualité comme une soumission perverse et que les adolescentes se refilent dès le collège me semblent bien plus problématiques. Sans parler de la téléréalité et de ses représentations absurdes de la vie amoureuse. Ni de la pornographie que l’auteur démonte habilement dans ce livre.

La vente de Bien trop petit est interdite aux mineurs mais je ne saurais trop conseiller aux parents de se l’offrir. D’abord pour le lire eux-mêmes, car ce livre est très enseignant, y compris dans le champ de la parentalité. À eux de juger, après lecture, s’il vaut mieux le laisser traîner sur la table basse ou dans l’enfer de leur bibliothèque où leurs ados sauront bien le trouver en temps voulu.

Encore une fois, l’obscénité n’est pas dans ce livre, pas plus qu’elle n’est dans la question sexuelle. Elle est partout ailleurs. Mais ça, c’est un autre sujet...



Bien trop petit de Manu Causse

Éditions Thierry Magnier, coll. L’Ardeur




Lien : https://francoiseguerin.word..
Commenter  J’apprécie          162
Le point sublime

Zut, je ne l'ai point trouvé sublime ce roman qui examine la vie de Mina enfant, adolescente puis jeune femme. D'âge en âge, elle nous raconte ses cours de danse, le divorce de ses parents, le lycée, les vacances chez sa grand-mère hippie, sa copine vulgaire et obsédée par le sexe, les garçons et les premières fois. Toutes ces préoccupations sont plus focalisées sur le point sublime de la demoiselle, celui qui se trouve "dans sa culotte", que de celui situé dans les gorges (profondes) du Tarn où j'espérais me mettre au vert, le temps d'une lecture. Déception !



Je présume que pour un écrivain il n'est pas aisé de se glisser dans la peau d'une jeune personne du sexe opposé pour explorer son intimité. Certains y arrivent brillamment comme Peter Fromm avec Lucy in the sky.

Manu Cause, lui, ne m'a ni surprise ni séduite avec sa Mina très ordinaire, limite inintéressante, portée par une écriture toute aussi banale. Sa vie d'ado ne propose rien de neuf ni de passionnant. Autant dire qu'à part quelques réflexions pertinentes sur l'amitié, me suis plutôt ennuyée au point d'être tentée de sauter les pages. Heureusement que ces 400 et quelques pages se lisent très facilement sinon je crois bien que j'aurais laissé tomber.

J'ai bien conscience que ce roman n'est pas destiné à un lectorat adulte mais écrit pour des ados (de plus de 15 ans) qui pourront se retrouver dans le personnage de Mina qui montre "ce que c'est de grandir, naître et devenir femme, croire, explorer, aimer, se tromper, recommencer".

Il faut quand même reconnaitre à cette histoire le mérite de parler sans tabou, et même parfois crûment, de l'éveil du désir et de la sexualité dans le but de déculpabiliser les jeunes filles face aux exigences d'une sensualité parfois difficile à assumer. Dans le même genre j'ai largement préféré Clèves de Marie Darrieussecq très glauque mais plus profond et surtout sans aucune prétention érotique.

L'érotisme n'est vraiment pas mon genre favori en littérature or ce n'est pas ce qui manque dans ce roman... Manifestement je ne suis fourvoyée en le sélectionnant lors de la dernière masse critique jeunesse, mais je m'en étais fait une autre idée. Je remercie quand même les éditions Thierry Magnier qui me l'ont envoyé. Et toutes mes excuses à Manu Causse pour ne pas avoir su apprécier totalement son roman. Mais bon, des goûts et des couleurs….
Commenter  J’apprécie          160
La coloc'

Voici mon retour de lecture sur La coloc' de Manu Causse.

Julia, l’intello, déprime de devoir cohabiter avec son frère Baptiste, le rugbyman dont les tablettes de chocolat ont tapé dans l’œil de Pomme, l’apprentie influenceuse du second, qui aimerait bien se débarrasser de sa coloc’ Cerise en l’envoyant vivre chez Estéban, le glandeur professionnel du rez-de-chaussée ; c’est alors que débarque Amine, l’étudiant le plus sérieux du monde, mais qui craque pour Julia.. jusqu’à ce que la créature du grenier s’en mêle.

La coloc' est un roman pour ados / jeunes adultes très sympathique.

Nous suivons un immeuble composé de plusieurs colocations. Au total, six étudiants différents dont nous découvrons les caractères, leurs amitiés, leurs amours..

Sand oublier une mystérieuse créature située dans le grenier ;)

J'ai beaucoup aimé ce roman car il y a énormément d'humour.

Le fait que ce soit un roman ados/jeunes adultes ne m'a pas dérangé. Je ne suis plus du tout la cible, pourtant j'ai apprécié ma lecture.

Ses six jeunes gens sont attachants, amusants, parfois un peu agaçants aussi :)

La créature du grenier apporte un vrai plus.

C'est frais, charmant, drôle et j'ai passé un très bon moment de lecture. Cela m'a évidemment fait penser à Friends, version plus jeune :)

La coloc' est une bonne surprise que j'ai apprécié et que je vous recommande avec plaisir.

Ma note : quatre étoiles :)
Commenter  J’apprécie          151
Le point sublime

Une fois encore la 4ème de couverture est trompeuse, j'avais choisi ce livre lors de Masse critique, pour le côté nature, souvenirs d'ado etc... certes j'ai retrouvé ce côté sympa mais pour le reste je n'ai guère adhérer à cette Mina qui passe son temps à se masturber. Il est certain que ce livre cible un lectorat adolescent, et peut convenir parfaitement bien à cette tranche d'âge quoique !

C'est bien dommage car j'avais beaucoup aimé la relation Mina et Lune, leur complicité, les vacances dans le Tarn très jolie région soit dit en passant.

Malgré tout, cette histoire a le mérite d'explorer l'univers de l'éveil de la sexualité, les rapports entre les jeunes sur ce point, les échecs, les blessures mais aussi des belles découvertes.

L'écriture est simple parfois de jolis passages trop peu à mon goût.

Je pense qu'on aurait pu alléger le tout, trop de va et vient entre le passé et le présent, des passages qui n'amènent pas grand-chose au récit. Ça semble parfois un peu décousu.

Pourtant on espère ce fameux retour sur les lieux des étés, ou carrément passer toute l'histoire chez Lune, malheureusement il a fallu pour ça, rester aussi beaucoup de temps à Angers ou au Mans avec Audrey la fameuse copine un peu trop trop trop...et si tellement inintéressante.



Globalement, ce n'est pas ce que ce genre d'histoire à laquelle je m'attendais, cependant j'ai apprécié passer quelques temps dans le Tarn auprès de Lune pour le reste, c'est un peu léger et sans grand intérêt à mon goût . Dommage car si on ôte tout le superflu, qu'on intensifie qu'on creuse cette belle histoire de Lune et Mina et les triangles amoureux etc... il y avait matière à un superbe roman.



Un grand merci aux éditions Thierry Magnier, à Babelio pour cet envoi.

Commenter  J’apprécie          140
Marabel, tome 1 : Marabel et le livre du De..

Marabel est la soeur jumelle du prince que le livre de prophétie désigne comme leur sauveur. Tous les regards sont tournés vers lui alors qu'elle-même est quasiment invisible.



Mais lorsqu'il est enlevé par sa tante qui réclame la couronne, personne d'autre ne s'inquiète pour lui, espérant qu'il se libère tout seul.



La jeune fille, accompagnée de son amie et d'une licorne qui parle, partent pour les Landes Désolées afin de venir à son secours...



Ce roman nous offre la transformation d'une jeune fille qui doute de sa valeur en une véritable aventurière.



Les personnages qui l'accompagnent amènent du piment à l'histoire par leurs caractères et le point de vue différent qu'ils apportent.



Les monstres et les situations comme les épreuves sont variés et nous suivons avec admiration la tenacité et le courage de l'héroïne.



Mais c'est vraiment la question de la place occupée dans la famille et l'absence de considération pour les filles qui sont au centre de l'histoire.



A découvrir !
Lien : http://www.nouveautes-jeunes..
Commenter  J’apprécie          140
Nos coeurs tordus, tome 1 (Roman)

Je destinais en premier lieu ce roman à une de mes filles (13 ans) qui lit d'habitude que de la fantasy.

Pour l'instant elle ne l'a pas encore lu mais la couverture très colorée lui a donné envie de lire le résumé. Sa réaction sur l'handicap m'a fait sourire "quoi? un sujet si difficile? j'aurais pas osé écrire là-dessus! Tu penses que ça parle aussi de la souffrance?"

Bref, d'après moi, ça doit cogiter! Je le laisse dans sa bibliothèque bien en vue...on verra!



Moi je l'ai lu. le rythme est fluide, bien écrit, accessible aux jeunes ados.

J'ai travaillé quelques temps parmi de jeunes handicapés moteur. Je connais assez bien le milieu soignant (mais pas familial). Je trouve que le roman explique bien l'handicap et apporte un message de bienveillance et de tolérance.

L'atmosphère générale est joyeuse , grave quand il le faut et les situations sont décrites avec humour. Je le conseille bien sûr aux ados pour une ouverture d'esprit et permettre une autre lecture plus mature et d'une sensibilité différente.
Commenter  J’apprécie          140
Bien trop petit

Merci à Darmanin sans qui je n’aurais pas connu ce bouquin ! Bien écrit, bien construit, intelligent et drôle : c’est rare. Bravo ! (Et je ne doute pas qu’affublé du bandeau promis par Thierry Manier et le tour de passe-passe (relocalisation en « adulte » dans les bibliothèques), ce livre devienne un succès de librairie).

Commenter  J’apprécie          130
Marabel, tome 1 : Marabel et le livre du De..

Un grand merci aux éditions Bayard Jeunesse et Babelio pour ce beau partage. Beau car le livre en tant qu’objet est superbe et je suis certaine qu’il attirera l’œil avisé des demoiselles plus que les damoiseaux. C’est le hic, la dorure, la princesse, la licorne, trois éléments très très alléchants pour les filles. Dommage car justement l’auteur fait la part belle à l’égalité des genres, et en finir avec la supériorité masculine à toutes les sauces et surtout quand il s’agit de prendre le trône.

Revenons à nos moutons : le livre objet est donc superbe, et fera un vrai beau présent à une jeune lectrice passionnée de contes, de magie, de personnages n’existant que dans des histoires d’enfant, d’aventure, de château, de princesse etc…

Quant au récit, il est superbement bien mené, écrit dans un style qui ne fait pas trop enfantin ; je m’explique, souvent les romans jeunesse sont dépourvus de vocabulaire savant, ou trop compliqué, sans réel style, c’est trop léger, haché etc...Ce qui est loin d’être le cas pour ce roman, j’en fus surprise, le style est riche pour un roman jeunesse, on y croise des mots peu commun pour des enfants. Certes ça reste un livre jeunesse mais lu par un adulte, on ne s’ennuie pas. Bien au contraire, je me suis laissée embarquer par les aventures de ce trio, j’ai pris plaisir à m’immerger dans ce pays magique, voler sur le dos d’un dragon, brandir l’épée magique tel Arthur, bref un vrai conte pour grands enfants.

Beaucoup de rebondissement, d’aventure, d’action et de moralité. Des petits messages mine de rien sont glisser et de plus grands aussi. Mais je vous laisse le soin de les découvrir.

Les personnages sont vraiment attachants, j’ai bien aimé l’ogre Cornélius par exemple avec son langage d’un autre temps, j’ai moins aimé la belle-mère.

Je ne conterai pas l’histoire du livre du destin, certes c’est autour de lui que s’articule l’action, mais ce n’est pas le centre de l’intrigue. C’est juste le point de départ, après à nous l’aventure de l’autre côté de la muraille aux pays des monstres et autres créatures étranges.

Le seul petit bémol que je souligne mais c’est mon avis personnel, je n’aurai pas fait part de l’informatique, ni autre gadget se rattachant à notre époque, l’histoire dans son jus fantastique se suffisait à elle-même, et j’avoue que ma magie de la lecture est retombée tout net à ce moment là. Et je me suis dit : quel dommage ! Ca gâche le plaisir du lecteur qui se vautre dans son bain de conte de fées, quand soudain la douche froide, paf on vient lui rappeler qu’on vit au XXI ème siècle, certes de façon détournée. Car on se sentait bien, nous lecteurs dans une époque sans âge, la qualité de conteuse de l’auteure, est telle qu’on pouvait facilement s’imaginer au cœur du récit, alors si même les livres nous ôtent ce bonheur de vivre sans machin virtuel, électronique, électrique, suceur de liberté et de vie privée, je dis non ! On a déjà du mal à faire lire les jeunes, alors laissez leur ce plaisir de lire DECONNECTER ! Merci. Pour autant je comprends qu’on veuille justement attirer une nouvelle génération hyperconnectée mais non pas ici pas avec ce genre de livre ça lui ôte une certaine crédibilité dans son genre. Je le redis dommage, dommage, pour moi c’est une erreur, car ce livre ne traversera pas les temps, comme les autres livres du même registre. Bah c’est un autre sujet.

Voilà, le destin de Marabel qui vous attend chez Bayard jeunesse et je réitère mes remerciements.

Une belle découverte, une lecture agréable que je vais partager à mon entourage.

Commenter  J’apprécie          130
La 2 CV verte

Un roman poignant sur l'amour filiale, sur la quête du lien d'un père et de son fils autiste. Road movie aux personnages picaresques, la 2CV verte est du même bois que les romans de Pagnol, portant des éclats de soleil quand les nuages du destin et du passé s’emmêlent et menacent les rares échappées possibles... Un éblouissement !




Lien : http://unlivresurmeslevres.b..
Commenter  J’apprécie          130
Le pire concert de l'histoire du rock

Jean-Sébastien ne vit que pour le piano et la musique classique, qui occupe chaque portion de sa vie en dehors du collège. Pour garder son jardin secret, il est devenu adepte de la technique de l'"homme invisible" mais lorsque ses parents quittent Paris et son anonymat relatif pour s'installer dans une petite ville de province, il va rapidement être démasqué. Curieusement, au lieu de lui attirer des ennuis, sa passion pour la musique va l'entraîner à découvrir un genre totalement inconnu pour lui : le rock...



J'ai bien aimé ce petit roman, bien écrit et à l'humour fin. Jean-Sébastien va passer d'une vie urbaine solitaire à une vie provinciale pleine de surprises (pas toujours bonnes, d'ailleurs) et cette découverte ne manque pas de le déconcerter. Il analyse toutes ses découvertes avec beaucoup d'humour, c'est très bien fait et assez réaliste, je pense. Court, efficace, amusant, léger, bien écrit, c'est tout ce qu'on demandait à ce roman, non ?! ;-)
Commenter  J’apprécie          130
L'eau des rêves

Je me suis demandée comment j’allais bien pouvoir faire cet article. Le faire comme à l’habitude, quelque part ça ne me donne pas envie car ce livre je ne l’ai pas aimé et je suis très déçue. Le titre me parlait, la quatrième aussi, la couverture aussi… Mais dedans… Je me suis ennuyée. Ce que je retiens surtout de la quatrième de couverture c’est « de longues suppliques, des invectives ». Tout ce roman, autobiographique, n’est que tourments, colère, injures dans un style qui me laisse vraiment perplexe… Des phrases qui ne sont pas terminées, qui en effet démontrent le mal-être de l’auteur, mais c’est très agaçant, surtout car c’est à longueur de temps. Des phrases interminables qui prennent parfois plus d’une page, peut-être même deux (page 46 et 47). Des mots répétés sans cesse, comme un bégaiement. Un écrit comme l’on parle, une pléthore de mots grossiers et crus. Enfin tout ce que j’aime ! J’ironise bien entendu.



Alors j’ai bien compris que cette façon de faire était un reflet de l’esprit tourmenté de cet homme face à un mensonge perpétré depuis la mort de son grand-père. Le suicide du grand-père a été passé pour un accident, sa grand-mère a fait en sorte que tout reste sous silence, avec pour complice toute la famille. Il en a souffert et éructe à tout va toute cette douleur, de façon pour moi trop agressive. J’ai trouvé tout cela bien trop exagéré, non que je dénonce une exagération de ses souffrances, mais pour moi c’est trop, trop cru, trop de colère, trop de pathos, pas assez de pudeur. Et puis toutes les personnes qui l’entourent ou qui sont mortes sont les fautifs de l’échec de sa vie. « Tout ce que je traîne d’interrogations, d’incertitudes, de doutes sur l’amour, je te le dois, René. » Non, je n’y arrive pas. Je suis navrée pour l’auteur d’être totalement passé à côté et pourtant cela aurait pu me plaire, si le style, la manière, le vocabulaire avaient été différents. Je ne suis pas convaincue que la meilleure façon d’accoucher de ses souffrances soit par la voie de l’agressivité verbale et de la vulgarité. C’est vrai que tout ça est souvent mêlé à une certaine violence pour s’en défaire… Chacun sa manière me direz-vous. Certes, mais en tout cas, cette façon-là ne me séduit pas. Pourtant il ne manque pas d’ironie et d’autodérision, ce qui aurait pu me plaire… Ici on comprend bien tout le mal que cette histoire de famille lui a fait, passant de la dépression, à l’alcool, à la drogue. Ce qui, à mon avis, explique ce style d’écriture. C’est très réaliste, c’est certain. Sa tourmente est réelle. C’est d’ailleurs douloureux de lire autant de mal-être. Tout n’est pas « mauvais », il y a des moments que j’ai appréciés, mais qui pèsent si peu dans la balance, malheureusement…



Si vous souhaitez lire la déchéance, la douleur, l’égarement, la rancoeur, l’amertume et la colère d’un homme face à quelqu’un qu’il n’a pas connu et qu’il rend responsable de ses tourments de vie, enrobé de vulgarité, ce livre est pour vous. « (…) comment veux-tu que j’aille aux putes, Maman, ou que je tombe amoureux quand il y a dans mon slip la bite d’un homme mort, d’un homme qui s’est tranché les veines, quand la première femme de ma vie, Maman, m’a menti, m’a menti si longtemps, comment veux-tu que je puisse, que j’aille aux filles, aux putes, que je ne sois pas impuissant ? » J’ai bien saisi le manque éprouvé de son grand-père mais je n’ai pas aimé la forme utilisée. Il y a quand même de l’espoir, mais il arrive un peu tard…



J’ai voulu être honnête en donnant mon avis. Cependant je ne dis pas que je ne relirai pas cet auteur car j’ai quand même vu une belle écriture parmi ce que je n’ai pas aimé. Je ne sais donc pas si ce style est propre à ce roman ou à toute le reste de ses ouvrages. Il es particulier celui-ci, dans le sens où il est comme un accouchement douloureux d’une vie et d’une mort. A voir donc…
Lien : http://madansedumonde.wordpr..
Commenter  J’apprécie          130
Nos coeurs tordus, tome 1 (Roman)

Une classe d'ULIS vient d'être créée au Collège. C'est un dispositif qui permet l'inclusion scolaire d' élèves en situation de handicap.



Nous suivons principalement Vlad, handicapé moteur, qui a du mal à tenir debout même avec sa canne et encore plus à se déplacer. Mais c'est aussi et surtout un garçon à l'intelligence vive !



Il sera accompagné par Mathilde, en fauteuil roulant, et qui déteste autant le monde qu'elle même et Dylan atteint d'une trisomie.



Le handicap ne les définit pas. Ils ont chacun par ailleurs leur personnalité et leurs rêves. Et avant tout celui d'être comme les autres et d'avoir des amis, et même des amoureux !



C'est pourquoi il y aura aussi des élèves du cursus dit classique avec la belle Lou et Saïd l'agité ainsi que Flachard, le directeur adjoint.



L'écriture est simple, les chapitres courts et le lecteur est immédiatement saisi par la justesse des propos qui sont tenus par les protagonistes.



Mais si la vie avec un handicap se complique, les angoisses de la rentrée sont les mêmes. Après, il y a les chapitres qui se croisent pour offrir des voix différentes et une bonne alternance entre l'émotion, l'humour et l'aventure.



A lire !
Lien : http://www.nouveautes-jeunes..
Commenter  J’apprécie          120
Petit guide des transports à l'usage du trent..

Découvert par hasard dans une boite à livres, c’est le titre et la couverture qui m’ont interpellé, le côté blasé des deux personnes sur la photo, devant le mobil-home qui leur sert d’habitation. Et ce titre qui fait penser aux mauvais bouquins de développement personnel. Et le portrait de l’auteur en quatrième de couverture que je restitue ici : « Manu Causse, titulaire de plein de trucs universitaires, plus trop marié. A décidé de faire comme dans les histoires qu’il raconte, sinon la vie ne ressemblerait pas à grand-chose. Vit actuellement d’amour, d’eau pleine de nitrates et de garde alternée dans un mobil-home ». Zut, c’est un recueil de nouvelles, ça m’emballe moins mais l’auteur est aveyronnais comme moi, alors allons-y.

Sept nouvelles qui parlent d’amour, de voyages, de souvenirs d’enfance, des histoires souvent tristes dans une écriture très vive, dynamique, hyper réaliste. On passe du Gers à Toulouse, aux Pays-Bas, on y revient à la fin. Il y a un petit côté Olivier Adam chez cet auteur. Il m’a bien plu.



Challenge Multi-Défis 2024.

Challenge Riquiqui 2024.
Commenter  J’apprécie          114
Bien trop petit

Comme beaucoup, ce n’est pas un hasard si je lis ce livre maintenant. Suite à la censure du gouvernement, je tenais à lire ce titre pour savoir ce qu’il en retournait. En même temps, pour parler d’un livre, la meilleure chose à faire est de le lire non ?



Bon honnêtement, il ne partait pas gagnant, bien que cette collection se destine aux jeunes à partir de 15 ans, j’ai un peu de mal avec les titres qui mettent autant en avant la sexualité, ces scènes ont tendance à me faire décrocher, j’avais peur de ne pas réussir à entrer dans cette histoire et pourtant.



Et oui pourtant, ce livre est réellement une belle surprise. Nous découvrons un jeune homme qui subit du harcèlement de la part de ses camarades à cause de la taille de son sexe, il développe alors une peur du lycée. Le seul endroit où il se sent bien, c’est dans la fanfiction qu’il écrit, et dans la correspondance étonnante qu’il entretient avec une lectrice.



Rien qu’avec ce résumé, vous voyez se dessiner différents thèmes qui sont abordés, bien sur le harcèlement scolaire qui est assez courant en littérature, mais aussi le complexe lié à la taille de son sexe qui est moins commun. Nous voilà à suivre Grégoire dans ce grand drame, persuadé qu’il ne pourra jamais avoir de rapport, que personne ne voudra jamais de lui avec ce sexe si petit. En plus, il se demande s'il n’est pas détraqué, il se masturbe souvent, il pense aussi souvent au sexe, très souvent, peut-être un peu trop ? Mais vers qui peut-il se tourner pour parler de toutes ces questions qui ne cessent de l’obséder. Il se sent seul et démuni, comme de nombreux ados à son âge.

Nous sommes en 2023, les cours d’éducation sexuelle sont nombreux et pourtant, la sexualité reste tabou, c’est toujours un sujet dont on a honte de parler. Les ados n’arrivent pas à poser des questions à l’infimier.e et les parents ? Encore moins. Ils se comparent les uns aux autres, c’est à celui qui a le plus d’expérience et les autres qui complexent en silence.

Pourtant, les Greg sont nombreux.



Voilà le genre de titre dont on manque dans la littérature, un texte réaliste, simple, respectueux, intelligent et bien écrit qui n’oublie pas de parler du consentement et qui montre que l’on a tout à gagner à discuter, qu’il n’y a rien de honteux et que non, le sexe n’est pas une question de taille. J’ai aimé suivre Greg dans ce parcours qu’il a tout au long de ce titre.



La seule chose que je regrette est la fin ouverte qui m’a, et c’est le cas de la dire, un peu laissé sur ma faim. J'aurai aimé en lire plus.

Sinon j'ai vraiment aimé cette lecture!



Maintenant, que j’ai lu le contenu de ce titre, je trouve encore plus regrettable choix de Mr Darmanin d’interdire ce livre aux mineurs alors qu’il a pourtant toute sa place dans les CDI des lycées. L’a-t-il seulement lu ? J’en doute fort. Au temps des réseaux sociaux, alors que de nombreux jeunes choisissent les sites pornographiques pour s’informer, il est au contraire important qu’ils puissent lire des titres comme ceux-ci.

Je n'ai plus qu'une chose à dire: oser l'ardeur
Commenter  J’apprécie          110
Bien trop petit

Encore une histoire de l'Ardeur entre les mains ! Juste avant mon départ en vacances, j'ai de la chance de pouvoir emprunter un nouveau titre. Comme prévu, ça se lit bien et vite. Manu Causse s'attaque au harcèlement suite à une réflexion sur la taille du sexe de Grégoire. Perturbé par cette attaque sur son physique, ce jeune homme sensible et passionné par la littérature s'enferme dans ses écrits et ses pensées. Que faire quand tout se mélange dans son esprit ? Pourquoi est-il aussi obsédé par le sexe ? Quand est-ce que ses parents psys vont lui lâcher du lest? Alors qu'il ne voit plus vers qui se tourner, le forum d'écriture sur lequel il s'épanche va être son échappatoire. Une certaine Kika93 adore ses écrits et partage aussi son désir de découvrir les textes chauds de GregLitt31. J'ai bien apprécié les 3/4 du roman avec ses alternances entre vie réelle et textes imaginés, ce qui me gêne est plutôt orienté vers le dernier quart trop précipité et sans résolution du problème obsédant le jeune, c'est vraiment dommage. Pourtant, j'ai vu des tentatives avec Stevie mais Greg était trop borné pour accepter ce qu'il lui disait..
Commenter  J’apprécie          115
Romeo@Juliette / Edition bilingue français-an..

Romeo@Juliette est paru dans la collection Dual Books des éditions Talents hauts: je ne sais pas si tous les titres sont de la même qualité, mais le principe est simple et, à mon avis, efficace.

Il s'agit là d'une correspondance entre deux ados, les voix alternent au gré des lettres et des mails qu'ils s'envoient. La langue change donc à chaque fois.

C'est un bon roman jeunesse, avec en filigrane le mythe de Shakespeare, et des thèmes forts: la passion d'un premier amour, l'importance des mots quelle que soit les barrières linguistiques, l'idéalisme de l'adolescence...

Le vocabulaire m'a semblé accessible (mais je ne suis pas experte, donc à vérifier!) et je le conseillerai en 3°. J'avoue que j'ai essayé de le lire en me souvenant de mon rapport à la langue écrite anglaise au collège (un peu fâchée avec, j'aimais l'anglais quand il était dans les chansons surtout...), et j'en ai conclu qu'il m'aurait plu... J'aime bien l'idée d'être face à un texte qu'il faut déchiffrer pour avancer dans le récit. Un vrai défi, et un plaisir aussi!

Pour finir, qq mots sur les "bonus": vocabulaire, mais aussi quiz sur la compréhension de l'histoire (questions en français et en anglais), et textes littéraires cités dans les lettres échangées.
Commenter  J’apprécie          110
La coloc'

Julia et son frère Baptiste emménagent dans leur appartement loué par leurs parents dans un immeuble du centre-ville de Toulouse vraisemblablement. Julia est timide et angoissée, elle adore lire et elle est en classe préparatoire en lettres tandis que son frère Baptiste est passionné de rugby et intègre un centre de formation, il a un corps d’athlète mais son cerveau ne semble pas aussi développé que sa musculature.



Dans cet immeuble, il y a déjà Esteban au rez-de-chaussée, il glande, il aime dormir, il aime fumer, il n’a pas d’ambition et il redouble sa première année d’école de commerce ; il est tellement sale et désordonné que son colocataire Bruno quitte l’appartement et Esteban doit trouver un nouveau camarade. Au second habite Pommeline dite Pomme, une étudiante en communication, elle est attentive à son image et elle a beaucoup de succès auprès des hommes.



Bientôt arrive Cerise, la fille d’une employée du père de Pomme ; elle étudie le cinéma et si elle est intimidée par les colocataires de l’immeuble, elle s’épanouit en revanche avec ses camarades de promotion, notamment Zoé, Lou et Alyssa. Arrive aussi Amine, un jeune étudiant en école de commerce, il est sérieux, il veut réussir dans la vie.



Évidemment, tout est bousculé quand Pomme rêve du corps de Baptiste, quand Amine tombe amoureux de Julia, quand Esteban est troublé par Pomme…



--- --- ---



Manu Causse est né en 1972. Il est principalement l'auteur de recueils de nouvelles, de pièces de théâtre et de romans. Il est également traducteur sous le nom d'Emmanuel Plisson. Il est d'abord professeur de français puis se consacre uniquement à l'écriture.



En roman pour la jeunesse, il a publié successivement chez Talents hauts, Romeo@Juliette en 2006, Fair play en 2007, Solo rock en 2010, My love, mon vampire en 2013, Les fils de George en 2016, Les intraterrestres en 2017, Like a rolling stone en 2021, chez Thierry Magnier, Nouvelles re-vertes en 2008, Le pire concert de l'histoire du rock en 2014, Le bonheur est un déchet toxique en 2017, Le point sublime en 2020, Bien trop petit en 2022, chez Bayard, Nos coeurs tordus en 2017, La malédiction de Catacomb Hill en 2019, chez Nathan, Outrageusement romantique en 2021, chez Belin, Ma bande olympique en 2021.



“Je suis né au début des années 70 en région parisienne – mais je m’en souviens à peine, parce que mes parents ont très vite déménagé dans un village de l’Aveyron, où j’ai grandi. Au bord d’un gouffre, d’ailleurs, mais c’est une autre histoire.



Enfant et adolescent, je rêvais d’écrire. Ou de devenir rock star. Mais comme les études dans ces deux matières n’existaient pas encore, j’ai fini prof de français, un métier que j’ai exercé pendant quinze ans un peu partout en France, et principalement dans le Gers.



En 2005, j’ai décidé de dépoussiérer mes vieux rêves ; j’ai arrêté d’enseigner pour me consacrer à l’écriture. Depuis, je vis à Toulouse et je partage mon temps entre traductions, romans adultes et adolescents, musique, ainsi que diverses activités artistiques indéfinissables – le tout avec ma compagne, écrivain et traductrice elle aussi, et quatre adorables ados qui restent une grande source d’inspiration. Et de bonheur, aussi.” source : site Internet de l’auteur ManuCausse.net



Manu Causse est au cœur de l’actualité en cet été 2023 puisque son roman Bien trop petit, paru en septembre 2022 aux éditions Thierry Magnier dans la collection L’Ardeur, est, depuis le 17 juillet 2023, interdit à la vente aux mineurs. Signé par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, l’arrêté d’interdiction s’appuie sur la loi du 16 juillet 1949 sur les publications à destination de la jeunesse. Il considère que ce récit « constitue un contenu à caractère pornographique », présentant « un danger pour les mineurs qui pourraient l’acquérir ou le consulter ».



Cette décision a ému le monde de l’édition. Le Syndicat national de l’édition (SNE) a alors rappelé « son attachement indéfectible aux principes de liberté de création et de publication, dans le respect des dispositions légales destinées à protéger les personnes mineures » mais il a demandé que soit révisée la loi du 16 juillet 1949. Si le texte présente comme dangereux les contenus « à caractère pornographique ou susceptibles d'inciter au crime ou à la violence, à la discrimination ou à la haine contre une personne déterminée ou un groupe de personnes, aux atteintes à la dignité humaine, à l'usage, à la détention ou au trafic de stupéfiants ou de substances psychotropes », le SNE interroge pour sa part « la cohérence et l’efficacité de règles définies il y a près de 75 ans, alors que n’existaient pas les principaux vecteurs actuels d’exposition des mineurs aux contenus visés par la loi. »



De la même manière, la Société des gens de lettres (SGDL) a souligné l’incohérence, voire l’hypocrisie, d’une telle interdiction, compte tenu de la libre diffusion, notamment sur le Web, de contenus qui, eux, relèvent bien des critères énoncés par ladite loi. « Les critères d’appréciation sur lesquels le ministre de l’Intérieur a fondé sa décision (…) suscitent pour le moins l’étonnement et la perplexité », a ainsi déclaré la SGDL, rappelant que « le livre de Manu Causse, qui traite de la sexualité, des complexes et des inquiétudes qu’elle fait naître chez les adolescents, ne semble a priori relever d’aucun des motifs précités ». - source : Livres Hebdo



Après la décision de Gérald Darmanin, le romancier Nicolas Mathieu, prix Goncourt en 2018, a lancé un appel à témoignages, avec le hashtag #WhenIWas15. Il a proposé d'« ensevelir Darmanin sous nos histoires de cul » dans un entretien au magazine Télérama. Le romancier a récolté de nombreux témoignages dont il devrait tirer un livre qui devrait sortir en octobre 2023.



--- --- ---



Il s’agit d’une comédie romantique légère et sympathique. Nous suivons six jeunes étudiants ayant chacun un caractère différent bien déterminé, chacun se pose des questions sur son avenir et va remettre en cause ses choix et évidemment, chacun va aussi rencontrer l’amour. Manu Causse ajoute un petit élément fantastique avec un chat bien décidé à ruiner la vie des colocataires. Il y a des notes d’humour. Les références culturelles peuvent être datées, notamment pour la musique et les séries. Il s’agit donc d’une lecture sans surprise mais facile.

Commenter  J’apprécie          102
Ursa

C’est l’histoire d’un nouveau départ. Celui de Jeanne qui part se réfugier dans une cabane dans les montagnes. Un refuge où elle n’a pourtant que des mauvais souvenirs. Mais elle y croit, elle veut échapper à la violence, hiberner comme une ourse.



C’était sans compter sur cet homme croisé au bar, sous son apparent sourire se cache celui du loup. Jeanne sombre à nouveau, de cette nuit là il n’y a rien dont elle veuille se souvenir mais, au creux du ventre, l’homme lui a laissé quelque chose qui grandit et l’empêche d’oublier…



Cet album poignant est le premier roman graphique de Manu Causse. Il en a confié le dessin à Adrienne Barman qui réalise un travail impressionnant. Seule la couleur taupe s’ajoute au noir et blanc, la douleur est omniprésente, les astuces anthropomorphiques sont ingénieuses et caractérisent habilement les personnages. La mise en page très libre et le récit à la première personne immerge le lecteur dans la tête de Jeanne, un univers proche de la folie…



Une sacrée découverte que ce roman graphique, dur et violent, qui ne laissera personne insensible. Une lecture qui laisse la boule au ventre…

Commenter  J’apprécie          100
Le bonheur est un déchet toxique

Nathan est un adolescent qui a toujours vécu avec son père. Pendant toute son adolescence, il a accompagné son père atteint d'un cancer. Sa mort le laisse dévasté mais avec plein de souvenirs. Son père avait organisé la vie de son fils après sa mort : il devait aller vivre chez sa sœur avec ses neveux, une organisation qui semble convenir à tout le monde. Mais après sa mort, la mère de Nathan qui la longtemps crue morte réclame la garde de son fils. Notre héros se retrouve sans repère.



Dans ce roman, tout est très nuancé, subtile. La peine de Nathan est très bien vue. Son père a essayé de lui donner, pendant les quatre ans de sa maladie, tous les moyens de continuer sans lui si bien que son souvenir accompagne partout l'adolescent qui construit une sorte de dialogue avec son père.

On le voit rejeter sa mère : refuser de lui parler, la détester... et peu à peu s'adapter, la comprendre un peu mieux et même l'apprécier. On le voit s'adapter à sa nouvelle vie.

J'ai eu un peu de mal à passer une petite incohérence : le père de Nathan semble avoir tout prévu pourtant il prévient son ex-femme de sa situation sans penser à laisser un écrit pour confier son fils à sa sœur et il me semble qu'il attend bien tard pour en parler avec son fils. Mais j'ai vite passé la dessus, d'ailleurs, je ne sais pas s'il s'agit d'une incohérence du récit ou d'une incohérence du père.

Toujours est-il qu'on voit Nathan faire peu à peu son deuil parce qu'il s’intéresse à de nouvelles choses : sa nouvelle famille, ses nouveaux amis au collège.

Il y a en plus toute une histoire autour d'une construction de décharge. Une histoire sans concession qui permet d'aborder les questions d'écologie, d'agriculture. Dans cette partie, on est plus dans une opposition entre "gentils" et "méchants" mais le monde rural m'a semblé très crédible. Nathan observe tout ça un peu comme un spectateur. C'est pour lui plus une distraction. Mais il se laisse convaincre de l'importance de cette lutte par sa mère, sa nouvelle famille et surtout Chloé dont il est amoureux.

Avec tout ça, Nathan évolue. Peu à peu, il entend moins les conseils de son père. Il s'en rend compte bien après le lecteur. C'est vraiment très bien fait. Il ne s'agit pas de fantastique, plutôt d'un dialogue imaginaire qui s'efface peu à peu. Dans les premiers chapitres, Nathan parle avec son père à chaque pages et peu à peu ses dialogues se raréfient.

Les relations entre Nathan et son père, relations fortes qu'on perçoit à travers les souvenirs de Nathan, les nouvelles relations de Nathan avec sa mère sont vraiment très jolies. J'ai souvent été très émue à la lecture de ce roman.

Nathan voudrait rester proche de la famille de son père et il le restera sans doute mais il commence aussi une nouvelle vie.

La fin du roman est ouverte mais pleine d'espoir.
Lien : http://bloguiblogas.blogspot..
Commenter  J’apprécie          100
Marabel, tome 2 : Marabel et l'épouvantable s..

Entre le premier tome et celui-ci, il s’est passé pas mal de temps. Mais c’est avec plaisir que j’ai retrouvé Marabel notre princesse au grand cœur qui va encore une fois vivre une aventure quelque peu étrange pour sauver le royaume.

Cette fois-ci, elle doit faire équipe avec la personne qui a mis Magikos dans un bon bourbier magique. C’est un peu le chaos, tout le monde peu faire un vœu sans aucun charme. Cependant, la magie réalise les vœux à sa manière.

Ce tome fait suite presque immédiatement avec l’opus précédent. On retrouve notre héroïne avec sa famille qui s’apprêtent à accueillir les délégations de toutes les créatures qui peuplent le royaume de Magikos. Marabel est resté la même, c’est une jeune fille qui rêve d’être considérée comme son frère et non comme une princesse lambda. Comme pour le tome 1, cette aventure fait la part belle au courage et à l’amitié entre filles. Bien sûr, c’est un livre jeunesse donc il manque certains éléments descriptifs, un texte plus dense, mais ce n’est pas ce qu’on lui demande et ce récit fait son travail à merveille.

Pour conclure, cette lecture fut divertissante, agréable et sans prise de tête. De quoi passer une à deux après-midi tranquilles. Parfait pour des jeunes lecteurs comme les grands lecteurs. Un peu de bienveillance et de positivité fait du bien de temps en temps.
Lien : https://la-bibliotheque-du-l..
Commenter  J’apprécie          90




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Manu Causse (1572)Voir plus

Quiz Voir plus

Le pire concert de l'histoire du rock

Quel est le personnage qui fait un malaise pendant le concert ?

Clément
Adrien
Jean-Sébastien

6 questions
34 lecteurs ont répondu
Thème : Le pire concert de l'histoire du rock de Manu CausseCréer un quiz sur cet auteur

{* *}