Citations de Manu Causse (128)
Quelques mots de l'auteur d'une belle écriture à l'encre violette en dédicace de son livre :
"Plusieurs fois la même histoire d'amour, sans musique... mais avec paroles."
Alors j'ai proposé :
- Les Fearless Chicken ?
C'était une plaisanterie, mais Adrien et Esteban l'ont prise très au sérieux.
- Trop bon ! ça sonne super bien !
- Vous êtes sûrs ? Mais, euh... vous savez ce que ça veut dire ?
- C'estpasgravecequeçaveutdire. fearless-Chicken, j'aimebien.
J'ai eu beau leur traduire le nom en français, ils n'ont pas changé d'avis. C'est ainsi que nous sommes officiellement devenus les "Poulets Intrépides" ( ce qui selon mon père signifie également les "Lâches intrépides").
C'est l'histoire d'un concours de quéquette.
Du point de vue de celui qui perd.
Dans Sons of Anarchy, le héros s’appelle Jax – diminutif de Jackson. Or, par ce surnom, que fait-on, sinon le couper symboliquement de son père, de son état de fils ? On lui coupe le son.
Look, when I'm in France, can you hide me for, say, a couple of years? (...)
All I know is I'm feeling quite gloomy at the moment. And your letters and the idea of meeting you soon, sweet friend, are the only thing that cheers me up and gives me some hope.
A tres bientot (can't do the accents - and wouldn't know where to put them anyway :-)
Mark
- L'amour ça ne meurt jamais, Nathan. C'est le secret de l'univers. Ça vibre depuis toujours et pour toujours.
J’ai peur de la partie de toi dans mes veines, j’ai peur de ne pas être là, de ne pas être fiable, fiaple, d’être comme toi la terre friable, l’argile sans eau qui se détache et s’écroule, j’ai peur que quelque chose, un jour, me pousse à agir comme tu agi, j’ai peur de ces matins où je ne me reconnais pas dans la glace, où je ne reconnais pas le monde, où mes pensées se précipitent dans la gorge, la liste des choses à faire insurmontables, le goût de leur inutilité, l’image de cette particule de silice que sera notre monde, notre vie, notre univers, tout au bout, voilà, René, j’ai peur de la mort, de la mort de notre monde, je la porte sur ma poitrine, j’ai peur de la mort si familière, la mort qui rôde dans mes veines comme un vieux chien de chasse qui n’en peut plus de raballer, en cet instant où tu te lèves te dresses devant moi assis au coeur du monde sous le cyprès, en cet instant je sais ton nom, René, ton non.
Je ne relis pas cette lettre, car je sais que j'aurais envie de l'effacer au lieu de te l'envoyer.
J'aimerais avoir de tes nouvelles ; mais après tout, si tu n'as pas le temps ou si je t'ennuie, ce n'est pas bien grave.
Elle jouait de la clarinette. Clara, je veux dire. Je me moquais d’elle, à cause de son prénom. Clara, Clarinette. Elle est très douée, tu sais. On faisait des duos de jazz …
On l’oublie souvent : les poules descendent en droite ligne des dinosaures.
Le jour où le garçon a vu la fille. Le jour où elle l'a regardé. L'instant où elle lui a souri.
Le garçon c'était moi. La fille c'était elle. Depuis, elle hante mes rêves, et plus encore.
A partir de là, je n’ai plus d’images, rien que des sons et des paroles, et la sensation de mouvement lorsque ma mère me traine par le col de ma chemise de fête jusqu’à la chambre. Le bruit du tissu qui se déchire, de la porte qui claque, de la clé dans la serrure. La voix de mon père qui dit : Tu y es allé un peu fort, quand même.
« J'ai cru que le déménagement dans une petite ville de province me permettrait de devenir plus anonyme encore. Si j'avais su à quel point je me trompais… Espiroux, département de la Creuse. Population : quatre mille huit cents habitants. Un collège. Huit classes. Deux cent trente élèves… Et moi dans le rôle du petit-nouveau-de-quatrième-qui-vient-de-Paris. » (p. 14)
« J'ai passé les examens du conservatoire et pas mal de concours. Dans ces moments-là, je ne suis pas l'Homme invisible. Je perds toute timidité. Je n'ai pas à me cacher. Pour quoi faire ? La musique est là. C'est elle qui est importante, pas moi. Chaque fois que je me mets à jouer, elle m'emporte. » (p. 17)
Mon père appelle ça la loi de Murphy : Anything that can possibly go wrong will go wrong. En français : tout ce qui peut aller mal ira mal.
Par exemple, faire appel à mes parents pour me sortir de ce guêpier de groupe de rock. Au départ, cela semblait une idée brillante. eh bien pas du tout. Ma mère a bondi de joie à la seconde où j'ai eu fini de parler. Quant à mon père, il s'est rué dans le salon de musique - pour me sortir des disques vyniles aux titres étranges. Dark side of the moon, Regatta de Blanc et ainsi de suite.
Des noms de groupe comme AC/DC, deep Purple? Neil young ou Jefferson Airplane.
« En fait tous ces trucs, tu y crois vraiment, toi ? Je sens mon sourire s'élargir. J'ai l'impression de parler aux plus jeunes de mes camarades, ceux qui ont moins de six ans et à qui les autres Enfants de la Congrégation lisent et commentent le Livre de George. - « Tous ces trucs », comme tu dis, sont des faits avérés, dont on ne peut pas douter. Comme le fait que le soleil se lève à l'est pour touner autour de la Terre. - Le soleil qui tourne autour de la Terre, donc ? Rèpète-t-il. - Oui. C'est évident, non ? Tout le monde sait ça. Évidemment, il y en a qui doutent. C'est normal. George ne donne la foi qu'à ceux qui le méritent parce qu'ils seront sauvés. »
Je ne peux pas voir un volatile sans que mon cœur s’accélère et que mes jambe se dérobent.
Sans les journalistes, personne ne le saurait, parce que ça se passe souvent très loin et qu'ici, on a l'impression que tout va bien. Si mes collègues et moi ne faisons pas notre métier, ce sera comme si on oubliait tous les gens qui souffrent - à cause de la guerre, par exemple. Comme s'ils n'existaient pas. Et je veux qu'ils existent et puissent s'exprimer, parce qu'ils en ont le droit et qu'ils le méritent autant que moi - ou que toi.
Il est des gens qui préfèrent s'obstiner, mettre en danger les autres et eux-mêmes plutôt que de reconnaître qu'ils ont tort, ou même que c'est possible.
La vérité est toujours plus simple que le mensonge, même si elle exige plus de courage.
Alors j'ai décidé de faire comme si j'étais vraiment en vie.
La paix, la guerre. En définitive, il s'agissait toujours de faire un choix. Celui de l'optimisme. Celui de croire qu'un jour, tout finirait par s'arranger. Que la vie triomphe toujours de la peur et de la destruction.