Lorsqu’un roman noir de politique-fiction est bien mené, il instruit son lecteur, le rend moins bête.
Ce fut le cas avec ce deuxième tome de l’auteur, où j’ai retrouvé les personnages de Mala Vida, sauf que je connaissais une partie de l’histoire.
Quelle histoire ? Les dictatures sud-américaines des années 70-80 et leurs exactions (tortures, enlèvements, disparitions, meurtres, assassinats,…). Attention, je ne connais pas tout mais les grandes lignes oui, vu que ce mois de mai, j’ai lu assez bien de romans noirs se déroulant en Amérique du Sud.
Cette fois-ci, notre journaliste Diego Martín ne va pas enquêter, comme dans le premier, sur les assassinats d’anciens guérilleros, retrouvés morts, après avoir été torturé et ce, 30 ans après les faits.
Non, Diego Martín ne va pas rester les bras croisés et muet, loin de là, mais ce sera surtout Isabel et Léa en Argentine qui vont mettre à jour des dossiers et au fur et à mesure que chacun apportera sa pierre à l’édifice, la solution apparaîtra dans toute son horreur.
Une fois de plus, le récit est glaçant : même si en l’état, c’est une fiction, on sait que ce qui est développé dans le récit à notre époque s’est déjà passé et se passera encore, car il est un excellent moyen pour manipuler les gens et les faire accepter ce que vous proposez pour leur sécurité.
L’auteur est habile pour mêler le vrai et le faux, la réalité et la fiction, cette dernière servant de liant pour parler du passé et des horreurs des dictatures militaires sud-américaines.
Comme nous repartons avec la même équipe, nous sommes en terrain connu, mais cela n’empêche pas l’auteur de continuer de soigner les portraits de ses personnages, de les rendre réalistes à tel point qu’on aurait envie d’aller boire un verre avec eux à la Casa Pepe (en terrasse, bien entendu). En tous les cas, Ana reste ma préférée.
C’est comme toujours percutant et comme le roman est assez court, l’auteur va directement à l’essentiel et ne perd pas de temps, allant droit au but. Peut-être qu’un peu plus de pages n’auraient pas fait de tort et auraient données encore plus de poids au récit, même s’il pèse déjà lourd dans mon esprit.
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