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Critiques de Marc Fernandez (207)
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Mala Vida

Une jolie et dangereuse avocate, un journaliste teigneux, un magistrat incorruptible, un(e) détective improbable, un barbouze chrétien...

Secouez le tout et le cocktail obtenu est léger comme de la sangria bien tapée.



Une trame peu crédible, pas mal de clichés (le Requiem de Mozart avant un meurtre: un peu facile...), un enquêteur au passé douloureux (statut récurrent des antihéros, comme s'il fallait en avoir bavé pour être un bon professionnel), des tournures de phrases lourdingues*, un coup de foudre prévisible, une fin ouverte pour une suite...



On peut dire que toutes les ficelles d'un roman accrocheur sont utilisées. On prend parfois le lecteur pour un benêt, non? Et le contrechamp d'une Espagne en pleine crise, pour le coup assez bien rendu, ne suffit pas à pallier la légèreté créative et l'écriture banale de ce thriller chorizo.



Trêve de cynisme facile. Bien que d'une lecture fluide, l'ensemble est donc gentiment "scolaire". C'est dommage car l'idée de départ est très bonne et a au moins le mérite de mettre en avant un dossier noir de la dictature espagnole, encore inaudible à ce jour. Dommage aussi que le fait soit traité sur le fond de façon aussi indigente.



En conclusion pour moi: un livre qui se laisse lire, mais...

Ce qui justifie une note moyenne.



Pour en savoir plus sur ce scandale d'état, Les enfants perdus du franquisme de Miguel Angel Rodrigues est un excellent essai.



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*"troublé par son regard noir et profond" p117

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Mala Vida

Un polar chorizo et queso manchego.

Les franquistes ont enlevé des milliers de nouveau-nés à des familles de gauchistes espagnols jusqu'au début des années 80 et ceci avec la complicité de l'église. Une jeune avocate franco-espagnole décide de s'attaquer à ces crimes, par le droit et par l'épée, dans une Espagne ou l'extrême droite et ses réseaux de l'Opus Dei ont pris les rênes du pouvoir....

L'histoire est un peu capillotractée mais le récit se tient même si la fin est assez décevante (on reste sur sa faim, manque l'arroz con leche du dessert).





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Mala Vida

On m’avait dit : « Lis-le ! » J’ai répondu : « Oui promis ! » je l’ai acheté et puis il est resté dans ma bibliothèque pendant 2 ou 3 ans. Oui je sais je ne suis pas sérieuse:( . Mais maintenant, c’est mon tour de vous dire : « Lisez-le ! »



Espagne, de nos jours. Le soir des élections, un homme est abattu en pleine rue. Ce n’est pas n’importe qui puisque c’est un homme politique du parti qui vient de remporter les élections. Et ce n’est que le premier de la liste.

Diego Martin, journaliste de gauche, tente de faire son métier au milieu des restrictions médiatiques imposées par le parti en place, d’extrême droite.



Franco est mort, pas les franquistes. Les électeurs ont la mémoire courte et quarante-cinq ans de dictature n’ont pas suffi. Le peuple a choisi de donner le bâton pour se faire battre à nouveau. Même les anciens, ceux qui ont connu les années de privation, de faim, de soumission, ont voté massivement pour l’Alliance pour la majorité populaire , l’AMP.



Vous connaissez ma curiosité et mon gout pour l’histoire. Mon envie d’évasion. Qu’elle soit divertissante et enrichissante, pour moi c’est le must. Eh bien Mala Vida fait partie des must 🙂 Vous avez une intrigue, une série de meurtres. Vous avez ce crime contre l’humanité perpétué par le régime de Franco et au-delà . Un acte horrible, inimaginable et pourtant réel. Marc Fernandez m’a mis sous le nez un fait dont j’ignorais l’existence.(pour en savoir plus suivez le lien) .Vous avez un pays qui se remet d’une dictature. Peut-on se relever comme ça ?



J’ai adoré le personnage de Diego. Un homme droit dans ses bottes. Il a morflé. Il vit tel un funambule, on se sait pas si un jour il ne va pas tomber. Malgré les représailles, il continue son travail d’information là où les autres médias sont muselés.



Mais les autres personnages ne sont pas en reste. Ils sont tous attachants, complexes et torturés. Bref, ils sont imaginé avec minutie.



Un roman poignant superbement écrit. Dès les premières pages, l’auteur vous soumet son rythme et son atmosphère. J’ai vraiment beaucoup aimé cette histoire. Ici, tous les « méchants » ne méritent pas un mauvais sort et les « gentils » ne sont pas si clément.



Si vous ne l’avez pas lu, il est temps de faire un tour chez son libre au rayon livre de poche 🙂
Lien : https://lesciblesdunelectric..
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Bandidos

Pourquoi Célia Rodrigo a-t-elle été assassinée à Madrid le jour où à Buenos Aires on commémore l’anniversaire de la mort de son frère Alex abattu vingt ans auparavant selon le même mode opératoire ?

Que signifie ce nouveau crime ? Pourquoi vingt ans après ?



Ce roman avait tout pour être passionnant, une intrigue solide sur fond de corruption menée de front sur deux continents par la police et des journalistes.

Mais au fil des pages, j’ai senti venir une légère pointe d’ennui qui n’a fait qu’amplifier lorsqu’au bout d’une centaine de pages, l’action n’avait toujours pas vraiment décollée.

L'écriture est alerte mais assez ordinaire, sans véritable envergure.

J’ai donc un avis très mitigé en refermant ce roman dont la lecture ne m'a pas été désagréable mais qui, je pense, ne me restera pas longtemps en mémoire.



Au vu des différents livres de l’auteur, j’espère qu’il trouvera son public.

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Mala Vida

Le désarroi de la population espagnole touchée par une profonde crise économique et sociale permet à l'Alliance pour la Majorité Populaire, un parti dirigé par des nostalgiques du franquisme, de prendre le pouvoir.



Cette fiction politique sert de cadre à ce polar social, qui s'appuie sur des crimes réellement commis pendant la dictature franquiste, avec la complicité de religieux (crimes qui n'ont pas cessé après la mort du Caudillo).



Le ton est très juste, les personnages sont crédibles, l'auteur donne une image fidèle des dangers que représentent les intégristes dans certains pays européens. Les rapports entre les pouvoirs sous un régime comme celui imaginé ici sont aussi présentés de manière réaliste, avec une presse et une justice aux ordres de l'exécutif.



Les amateurs de thrillers gore ou d'action resteront peut-être sur leur faim ? Mais le suspense et l'émotion sont au rendez-vous.



Un très bon moment de lecture pour moi.
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Héroïna

Acapulco. Destination de rêve.

Ses plages ensoleillées et ses fiestas endiablées.

Marc Fernandez nous emmène donc au Mexique, dans son nouveau roman.

Mais, vous l'aurez sans doute compris, en découvrant le titre, ce n'est pas vraiment une destination paradisiaque qu'il va nous faire visiter.

Héroïna, c'est l'envers du décor. L'enfer du décor devrais-je dire.

Bienvenue chez les narcos.

Chez l'un des pontes du trafic, même.

El Bobby, comme on l'appelle.

Pendant que le narcotrafiquant, organise une soirée comme ces gens-là ont le pouvoir et les moyens d'en produire, Olivia, sa femme, réfléchit à la manière d'extirper leur fils Pablo, des griffes d'un père qui rêve de l'emmener sur ses traces.

C'est une rencontre (par hasard ?) qui va peut-être tout changer.

Alors qu'une guerre éclate entre bandes rivales, il va falloir prendre de lourdes décisions.

Fernandez offre deux visions au lecteur.

Une, extérieure et une autre, dans la tête de cette épouse qui observe, comprend et devra faire des choix.

Attention danger !

On n'est pas chez Winslow (un maître du genre), mais si vous cherchez un polar sans autre prétention que vous distraire et avec juste ce qu'il faut de rythme et de suspense, Héroïna devrait vous plaire. 
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Mala Vida

En Espagne, dans les années de l'après-franquisme, un scandale éclate, celui des bébés volés.

Ce sont des bébés de communistes ou d'opposants, enlevés à leur mère à la maternité, et adoptés par des proches du franquisme.

Et ce trafic a duré pendant des dizaines d'années et concerné des milliers d'enfants.

Une avocate lance l'affaire.

Diego, journaliste de radio, la reprend dans son émission, donnant à cette lutte une importance nationale.

Parallèlement des meurtres de proches du franquisme sont perpétrés.



L'auteur nous propose un roman rythmé sur un sujet difficile et on ne s'ennuie pas à sa lecture.

Toutefois je trouve que le thème aurait mérité un roman plus fouillé, moins stéréotypé, moins caricatural, notamment avec ces meurtres où le lecteur a une longueur d'avance sur la police et le journaliste. J'imagine ce qu'aurait fait de ce sujet un auteur comme Hervé le Corre par exemple, qui a repris ce même thème de la vengeance à l'égard de la collaboration dans « Après la guerre ».

En lisant les commentaires sur Babelio de lecteurs amateurs de romans noirs, je vois qu'il font la même constatation que moi, pas mal mais trop superficiel.

Mais je suivrai les parutions plus récentes de l'auteur...

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Mala Vida

Petit roman que j’ai beaucoup apprécié, il nous narre une histoire très noire mais qui nous amène à voir l’Espagne d’un autre œil. En effet, nous ne connaissons l’Espagne que par son côté touristique, ses équipes de foot, mais il semble que ce soit bien autrement.

En pleine sortie de période électorale, la droite dure passe au pouvoir après 10 ans de socialisme. Des meurtres de personnalités politiques, religieuses sont commis de façon sèche et brutale. Diego, un journalisme qui ne rentre pas dans le rang que le pouvoir impose aux médias, mène l’enquête sur ces meurtres ainsi qu’en parallèle sur des accusations de vols de bébés commis par les autorités depuis de nombreuses années.

Très agréable lecture, je me suis sentie immergée du début à la fin, je vivais parmi ces gens, parmi cette corruption et ces non-dits.
Lien : https://livresque78.wordpres..
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Tapas nocturnes

S'il y a des lecteurs qui s'attachent aux personnages littéraires, il y a des auteurs qui ont du mal de se détacher de ceux qu'ils ont créés.

C'est ce qui est arrivé à Marc Fernandez.

Après sa trilogie Mala vida, Guérilla social club et Bandidos, il avait encore envie de passer un moment avec Diego, Léa, Ana, David ou Carlos, alors plutôt que de rajouter une suite, c'est un prequel qu'il a choisi.

Dans ce Tapas nocturne il nous raconte comment tout a commencé.

Ce qui les a réuni.

Quand Diégo, pour un scoop, a mis sa vie et celle de la femme qu'il aimait, en danger.

Comment son voyage journalistique au Mexique a viré au cauchemar.

Il y a des platebandes qu'il ne faut pas fouler, surtout au pays des narcos.

Court roman qui se lit d'une traite, efficace et sans temps morts, on a qu'une envie c'est de se jeter sur la fameuse trilogie.
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Bandidos

Bandidos Marc Fernandez Chez Préludes Octobre 2018 #Bandidos #NetGalleyFrance

"Le corps calciné d'une femme menottée, une balle dans la nuque, est retrouvé dans un parc de Madrid. Diego Martin, journaliste radio d'investigation, connait la victime, rencontrée vingt ans auparavant... En Argentine."

Diego Martin va donc se replonger dans l'affaire Alex Rodrigo ce photographe argentin assassiné , une balle dans la tête, parce qu'il avait pris une photo d'un homme puissant désirant à tout prix rester dans l'ombre...

Marc Fernandez a mené une enquête précise et pointue . Son texte est intéressant. Ses enquêteurs des personnages hors du commun . Mais voilà il manque quelque chose à l'ensemble pour transformer une lecture digne d'intérêt pour tous ceux qui, de près ou de loin, s'intéressent à ce qui se passe en Amérique latine, en un roman policier digne de ce nom. L'écriture "journalistique" de Marc Fernandez ne m'a pas convaincue. Une légère déception donc ,dommage le sujet était très prometteur !

Merci aux éditions Préludes pour ce partage via NetGalley.
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Héroïna

Lady Héroïne..



Acapulco, la perle du Pacifique, sa chaleur, ses plus belles plages peuplées de ses plus belles filles, ses plongeurs de la mort, la vie sportive et caliente menée par les stars du monde entier qui se devaient d'être là. Acapulco comme une certaine idée du paradis.

Acapulco, ses politiciens corrompus, ses narcotraficants prêts à tout et ses tueurs sans âme. Acapulco comme une certaine idée de l'enfer.

Dans ce tragique chaos une mère veut sauver son enfant.

Simple et efficace " Héroïna " est un narcopolar très documenté donc très réaliste sur l'emprise de la pieuvre du grand banditisme sur une ville, une région et un pays.

Une belle efficacité qui manque tout de même un peu d'originalité et de littérature.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Mala Vida

On imagine vite le thème abordé lorsque l'on se retrouve avec ce petit livre entre les mains. Sa couverture représentée par un berceau peint en rouge et jaune et son titre issu d'une chanson de Manu Chao, laisse présager une aventure ibérique sur fonds de maternité. Et c'est le cas.



Marc Fernandez nous propose un polar empreint de ses origines espagnoles. On va découvrir des personnages engagés qui vont mettre le doigt sur un secret bien gardé de l'Histoire du pays. Ils vont alors s'impliquer avec détermination pour dévoiler au monde ce drame national que constitue le vol de bébés sous l'ère Franquiste. Personnellement, je n'avais pas connaissance de cette tragédie. J'ai tout de suite été séduit par l'idée de fouiller dans le passé tourmenté.



Malheureusement, les promesses d'un polar plein de révélations ne sont pas tenues. Le sujet, pourtant grave, est survolé. Les grandes lignes sont répétées mais on ne rentre jamais en profondeur pour étoffer la matière. Les protagonistes sont caricaturaux et l'enchaînement des évènements est assez prévisible. Il y avait le potentiel historique pour en faire une grande aventure mais tout va très vite et on passe à côté du sujet. C'est efficace en terme de rythme, beaucoup moins en terme de consistance.



Marc Fernandez a le mérite de nous ouvrir les yeux sur ce mystère, véritable tabou d'un pays qui semble vouloir se défaire de son passé peu glorieux. Seulement la forme trop superficielle de l'approche, rend ce court roman un peu trop lisse et trop inoffensif. Je le conseille donc comme une lecture légère au bord de la plage (ou ailleurs, c'est vous qui voyez !). Vous passerez un moment plaisant, sans prise de tête, mais aussi sans grande exaltation. Ma déception s'explique aussi parce que j'avais mis beaucoup d'espoir dans ce roman au thème intrigant et dans cet auteur sympathique.
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Mala Vida

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Mala Vida

Une série de meurtres se produit en Espagne juste au moment où le gouvernement vient de basculer vers une droite extrême renouant avec le franquisme. Cela commence par de nombreux limogeages à la radio et à la télévision. Diego, qui anime une émission de nuit pourtant critique, reste à son poste, il sera une sorte d’alibi. Il est également l’un des premiers intéressés par l’histoire des bébés volés du franquisme qui ressurgit, affaire qui trouve même des prolongements dans des périodes beaucoup plus récentes. Il est aidé par son ami procureur, celui-là même qui prépare anonymement des chroniques subversives pour l’émission nocturne. Une jeune avocate française d’origine espagnole devient la porte-parole de l’association qui monte des dossiers d’enfants enlevés à leur parents et confiés à des familles « bien pensantes ». Ajoutons à ces personnages une détective argentine transsexuelle, et le cadre est posé.

Sur le fond, ce roman est passionnant, émouvant et bien documenté. La construction ne maintient pas un suspense insoutenable, ce n’est pas le but, mais laisse au lecteur une avance sur le journaliste-enquêteur. Sur la forme, le récit est plus attendu, parfois un peu maladroit, dans les dialogues notamment, mais il faut se souvenir qu’il s’agit d’un premier roman. Les personnages attachants, le regard pertinent sur l’Europe contemporaine, m’ont fait passer un bon moment de lecture, en numérique, et regretter un peu le parfum du papier neuf et la jolie couverture qui m’auraient sans doute rendue encore un peu plus indulgente !
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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Mala Vida

L’auteur, visiblement de nationalité française et espagnole, nous fait connaître à travers cette fiction, le scandale sur le vol des bébés sous Franco, estimé à 150 000. Le roman, qui se veut sous forme de polar, nous donne rapidement le nom de l’assassin. Les personnages sont atypiques (transsexuelle détective privé, animateur radio en contresens de la politique actuelle, avocate qui fait sa justice, juge qui n’a plus rien à perdre), c’est bien écrit et bien construit. Mais… Il manque un petit quelque chose pour en faire un grand. C’est écrit de façon journalistique, peut-être un peu d’émotion l’aurait rehaussé à la façon d’une épice dans un plat ? Cette histoire permet de se pencher sur ce drame espagnol. Emotion que j’ai trouvé dans l’article, ci-après :

http://www.liberation.fr/planete/2011/01/25/espagne-un-demi-siecle-de-bebes-voles_709642

Et écouter Mala Vida (mal de vivre) de la Mano Negra.

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Guérilla Social Club

Lorsqu’un roman noir de politique-fiction est bien mené, il instruit son lecteur, le rend moins bête.



Ce fut le cas avec ce deuxième tome de l’auteur, où j’ai retrouvé les personnages de Mala Vida, sauf que je connaissais une partie de l’histoire.



Quelle histoire ? Les dictatures sud-américaines des années 70-80 et leurs exactions (tortures, enlèvements, disparitions, meurtres, assassinats,…). Attention, je ne connais pas tout mais les grandes lignes oui, vu que ce mois de mai, j’ai lu assez bien de romans noirs se déroulant en Amérique du Sud.



Cette fois-ci, notre journaliste Diego Martín ne va pas enquêter, comme dans le premier, sur les assassinats d’anciens guérilleros, retrouvés morts, après avoir été torturé et ce, 30 ans après les faits.



Non, Diego Martín ne va pas rester les bras croisés et muet, loin de là, mais ce sera surtout Isabel et Léa en Argentine qui vont mettre à jour des dossiers et au fur et à mesure que chacun apportera sa pierre à l’édifice, la solution apparaîtra dans toute son horreur.



Une fois de plus, le récit est glaçant : même si en l’état, c’est une fiction, on sait que ce qui est développé dans le récit à notre époque s’est déjà passé et se passera encore, car il est un excellent moyen pour manipuler les gens et les faire accepter ce que vous proposez pour leur sécurité.



L’auteur est habile pour mêler le vrai et le faux, la réalité et la fiction, cette dernière servant de liant pour parler du passé et des horreurs des dictatures militaires sud-américaines.



Comme nous repartons avec la même équipe, nous sommes en terrain connu, mais cela n’empêche pas l’auteur de continuer de soigner les portraits de ses personnages, de les rendre réalistes à tel point qu’on aurait envie d’aller boire un verre avec eux à la Casa Pepe (en terrasse, bien entendu). En tous les cas, Ana reste ma préférée.



C’est comme toujours percutant et comme le roman est assez court, l’auteur va directement à l’essentiel et ne perd pas de temps, allant droit au but. Peut-être qu’un peu plus de pages n’auraient pas fait de tort et auraient données encore plus de poids au récit, même s’il pèse déjà lourd dans mon esprit.


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Mala Vida

Une couverture séduisante et un résumé évoquant un secret historique, voici deux bonnes raisons d'accepter l'offre de Babelio et de Préludes et de plonger dans l'actualité espagnole, la guerre civile et l'héritage franquiste.



Marc Hernandez démarre sur les chapeaux de roues et les premières pages sont rapidement tachées de gouttes de sang fruit d'une vengeance murie depuis 1946.



Mais rapidement des invraisemblances s’enchainent :

• Comment croire que Pedro de La Vega (1924-2014), « a été l’un des conseillers juridiques du Caudillo aussitôt après son arrivée au pouvoir en 1939 » (p 38, à l’âge de 15 ans ?) et pourquoi un notaire serait-il mandaté pour des adoptions plénières ?

• Comment imaginer qu'un visiteur puisse pénétrer dans un carmel, accéder au cloitre, exécuter une religieuse et ressortir ?

• A-t-on déjà vu une carmélite porter une "aube bleue et blanche" (p 153) ?

• Comment concevoir qu'une sœur contemplative, puisse travailler dans une maternité et attester la moralité d'une famille et à fortiori d’une centaine (p 199) ?



L'auteur confond ordres contemplatifs et ordres apostoliques, mélange "religieuse" et "bonne sœur" et sombre dans l’incroyable en baptisant une carmélite « sœur Mari-Carmen » (sic) et en décrivant des ecclésiastiques en "aube noire" … oxymore mémorable et amusant (p 190) !



Autant dire que ce roman donne l'impression d'avoir été un peu bâclé, documenté par un débutant plus imaginatif que rigoureux et rappelle ainsi "le vicomte de Bragelonne" d’Alexandre Dumas.



Comment un éditeur peut-il publier une ébauche sans la lire et la relire rigoureusement ?



Et la sentence « ne lui reste plus que quelques détails à peaufiner, autant dire rien » (p 249) n’est-elle pas la clé de ce récit décevant ?

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Héroïna

Aujourd'hui, Acapulco n'est plus seulement une destination de rêve pour vacanciers. La ville, comme une partie du pays, est sous la coupe des narcos.



Dans la famille Aguilar, Olivia, la mère, cherche comment protéger son Pablito de l'enfer. Son époux Roberto est l'un des caïds de la région. Si l'on n'évoque pas le nom de mafia pour parler des guerres ouvertes entre gangs, on en est très proche.

Lorsqu'elle surprend le père et le fils en train de préparer les sachet de blanche, elle décide d'agir pour le bien de son fils.

Pablo, son Pablito, rêve de devenir libraire, il est plus intéressé par la lecture ou les BD que par le travail de la Famille. Celle qu'il devra rejoindre pour poursuivre l’œuvre de son père. Dans trois ans à peine, il sera majeur et n'aura plus le choix.



Lorsqu'elle rencontre le juge Martin Calderon, procureur et porte drapeau national de la lutte anti-drogue mais surtout ami fidèle depuis leurs années d'études, Olivia comprend qu'il est temps d'agir.



Cette vie dans l'enfer des narcos est sans pitié pour ceux qui ne respectent pas leurs engagements, pour ceux qui sont face à El Bobby, décidé à montrer qu'il règne en maître absolu sur la région. Alors malgré l'argent et la vie facile que cela lui procure, et surtout malgré les risques encourus, elle décide de tenter le tout pour le tout pour sauver son enfant.



Marc Fernandez connaît bien l’Amérique du Sud, déjà évoquée dans de précédents romans, et cela se sent. J'ai apprécié de découvrir le travail du juge Calderon, librement inspiré du juge Di Bella en Italie, le premier a avoir compris qu'il faut aider les enfants à sortir de ce milieu pour les sauver du destin familial tout tracé. Aidé en cela peu à peu par les mères de ces enfants, ces veuves blanches victimes de l'enfer des clans mafieux, enfermées et surveillées par la famille.



Le roman alterne le point de vue d'Olivia et une vision extérieure des mêmes événements, donnant du rythme et du réalisme à l'intrigue.

Vous aimez les thrillers efficaces avec une bonne dose de suspense ? lisez Heroïna.



https://domiclire.wordpress.com/2023/05/21/heroina-marc-fernandez/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Guérilla Social Club

Le off de Oph

J’ai retrouvé l’écriture dynamique et punchy de Marc que j’avais découvert dans Mala vida. Un roman qu’il m’a été difficile de lâcher. Pas que le suspens y soit haletant, nous ne sommes pas dans du thriller, mais la manière qu’à Marc de nous raconter cette histoire d’hommes et de femmes, combattant de la liberté, m’a transporté.

« Il existe des petites histoires dans la grande Histoire, des exodes et des péripéties personnelles, des trahisons, des victoires et des échecs intimes qui n’ont pas leur place dans les manuels scolaires. » Cet extrait de la préface du roman est le reflet d’une des facettes de « Guerilla Social Club » : des trajectoires individuelles au cœur de l’Histoire collective.

Cette préface, elle m’a donné la chair de poule. Victor Del Arbol, son auteur, y explique, tout en lui rendant hommage, comment Marc, au travers de ses romans, attire notre attention sur des événements moins connus de l’Histoire. Des événements qu’on ne raconte pas dans les manuels scolaires, mais des événements, des histoires personnelles qui ont changé l’Histoire

Plus fort, plus puissant encore que « Mala Vida », « Guerilla Social Club » touche et interpelle.


Lien : https://collectifpolar.wordp..
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Mala Vida

Une couverture au graphisme percutant, la reprise du titre d’une chanson de la Mano Negra, une quatrième indiquant que l’action se situait dans une Espagne « toujours hantée par son histoire récente » : il n’en fallait pas davantage pour attirer mon attention sur ce polar écrit par un journaliste franco-espagnol.



C’est dans une Espagne qui a choisi de porter au pouvoir une droite dure qu’une série de meurtres inexpliqués est commise. Si le lecteur sait rapidement qui en est l’auteur, c’est que le cœur de l’intrigue réside ailleurs, ces meurtres étant liés à un scandale, dit des « bébés volés », qui va désormais éclater au grand jour et qui trouve ses racines sous le sombre régime de Franco.

Si l’on sait que dans les dictatures latino-américaines, en Argentine notamment, de nombreux nouveau-nés furent enlevés à leurs parents dès leur naissance pour être confiés à des partisans du régime en place, j’ignorais totalement jusqu’à ce jour que de tels actes avaient été commis à quelques pas de chez nous, chez nos voisins espagnols. En même temps, on sait bien ce qu’est une dictature, et les méthodes varient rarement de l’une à l’autre... Mais ce qui est plus étonnant - et effroyable - et que nous révèle ce roman, c’est que ce trafic a perduré bien après le passage à la démocratie. Or si ce texte prend la forme d’une fiction, il a été précédé d’une véritable enquête journalistique de la part de l’auteur, et on peut donc penser que ce roman s’appuie sur des faits réels.



Je ne dirais pas que ce polar est d’un rythme haletant, ni qu’il est d’une originalité renversante. En revanche, les personnages sont bien campés et plutôt convaincants, et le contexte social d’une Espagne qui n’a toujours pas réglé ses comptes avec son passé est admirablement posé. De plus en plus, des voix s’élèvent pour demander qu’enfin le pays regarde son histoire. Si, à tort ou à raison, l’amnistie a pu paraître comme la seule condition d’un changement de régime après la mort de Franco, l’Espagne en garde aujourd’hui les douloureuses séquelles. Des écrivains comme Marc Fernandez ou Andrés Trapiello font désormais entendre leur voix pour dire la douleur d’un peuple et la nécessité de devoir tôt ou tard assumer son histoire.


Lien : http://delphine-olympe.blogs..
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