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Critiques de Marcel Conche (38)
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Confession d'un philosophe : Réponses à André Com..

le maître et le disciple : fabuleux
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De l'amour : Pensées trouvées dans un vieux cah..

De beaux passages à lire, à réfléchir aussi, pour ceux qui ont l'âme romantique.
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Épicure en Corrèze

Le livre commence simplement en évoquant l'enfance de Marcel Conche, sa famille, ses études à Altillac en Corrèze. On découvre son amour de la philosophie et on termine le livre en cheminant avec lui en compagnie des auteurs grecs: Epicure en premier, Pyrrhon, Lucrèce, Anaximandre, Parménide. Un détour vers Montaigne qui montre une grande habileté à tisser un athéisme en filigrane pendant la tourmente des guerres de religion et la rivalité avec les anglais.

Facile à lire, ce voyage en philosophie est lumineux et donne envie de découvrir ce philosophe né en 1922 (trois mois après mon père qui maniait plus le martinet que la philosophie. Dommage, j'aurais bien aimé naître en corrèze...).
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Épicure en Corrèze

J'en ressors un peu ... déçu.

Je me figurais, sans me l'être vraiment dit, qu'un homme de cette extraction (un paysan) qui devenait un philosophe reconnu, amis de la meilleure noblesse qui circum-navigue autour de Normal Sup, serait un véritable héros, doté d'une boussole éthique qu'il allait nous montrer.

Mais non ...

Les anecdotes du petit paysan me touchent car moi aussi, j'ai connu les vaches attelées au champ, et je les ai gardées au près.

Mais pour le reste, rien d'héroique, vraiment.

Il n'y aurait donc plus de héros ?
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Épicure en Corrèze

Quand il écrit ce livre, Marcel Conche a presque 92 ans. Il peut donc se permettre de parcourir ses souvenirs et de les commenter. Né en Corrèze au sein d'une famille paysanne, il perd très tôt sa mère et va vivre avec sa grand-mère "Maman Marie" et ses deux tante Alice et Gabrielle. Élève doué, il va (malgré la guerre) devenir agrégé et docteur en philosophie. Son oeuvre abondante est multiforme : ouvrages de philosophie, d'histoire de la philosophie, traductions des philosophes grecs (notamment d'Epicure dont il est un spécialiste), essais, réflexions, analyses , articles de presse...

Épicure en Corrèze (qui n'est pas son dernier ouvrage !) relèverait davantage de l'autobiographie. Bien qu'il se défende d'en avoir choisi le titre - ne pensant pas devoir se comparer à ce philosophe qu'il révère comme un maître - Marcel Conche a adopté un style de vie frugal, proche de la nature tel que l'enseigna Épicure.



La vie quotidienne du petit Marcel est celle d'un enfant de paysan : surveillance des vaches, arrachage des pommes de terre, récolte des noix et ... lecture "en cachette". Car dans une famille de cultivateur, lire ce n'est pas travailler. De cette enfance paysanne Marcel conservera outre l'amour de la Nature, "l'humilité de la condition de paysan". Dans son école de village, il apprend peu de choses mais quand il découvre le lycée c'est la révélation. A tel point qu'en première, il énonce à propos de son professeur de français "au bout de quelques temps, j'ai senti qu'elle avait été créée pour moi", elle a quinze ans de plus de que lui et deviendra son épouse et la mère de son fils. Ce couple singulier et complice ne partage pourtant pas les mêmes convictions, lui est un athée convaincu, elle, une catholique pratiquante. C'est une des première femme agrégée de littérature et il appréciera toujours ses conseils de lecture et son avis. Plus tard, à un âge ou l'on attend pas ce genre de chose, il rencontrera Émilie. Elle a 30 ans, lui 86 et elle l'invite en Corse pour qu'il lui apprenne le grec. Mais il n'y a pas que les philosophes et l'amour, la guerre de 40 laissera aussi des traces profondes dans les souvenirs de Marcel. S'il évite le front grâce à ses études, il perd des amis et découvre le mal absolu de cette guerre. Pour ces raisons, il conservera une culpabilité de survivant . Il évoque assez brièvement son attrait pour le Parti communiste mais n'oublie pas ses voyages en Grèce. La quête de l'ami idéal semble être une préoccupation sincère mais sans vrai résultat.



Le récit de sa vie entre mêle presque à un même niveau ses professeurs, amis, collègues... et Sophocle, Montaigne, Malebranche, Kant ... Comme si au fil des années, les vivants, les morts, les contemporains et tous les autres finissaient par former une grande famille chaleureuse hébergée dans l'âme et la maison de Marcel.
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Épicure en Corrèze

A 92 ans, l'héritier des présocratiques, professeur émérite à la Sorbonne, retrace une fois encore sa vie, qu'il a si bien exposée dans les cinq volumes de son «Journal étrange».
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Épicure en Corrèze

J'aime les livres de souvenirs et quand je vois dans un titre à la fois "Corrèze" et "Epicure", je n'hésite pas. Ce n'est pas un traité de philosophie, mais racontée simplement, la trajectoire d'un homme né en 1922 et qui se demande au soir de sa vie "comment un philosophe a-t'il pu surgir des buissons corréziens ?".

La mère de Marcel Conche est morte lorsqu'il était très jeune, il a été élevé par sa grand'mère maternelle. C'est l'enfance d'un petit paysan pauvre qui garde les vaches, fait les foins, s'occuper de la vigne. Ces travaux au plus près de la nature vont façonner sa manière d'être. Peut-être son intérêt pour la philosophie s'est-il nourri de cette vie simple et des questions qu'il s'est posées très tôt : "Pourquoi le monde existe ? Et moi pourquoi j'existe ? Le monde est-il fini ou infini ?".

Jeune adolescent au moment de la guerre, il décide de ne pas s'engager, déjà résolu à se consacrer à un travail d'apprentissage et de réflexion. Il se retrouvera par hasard sur les bancs du lycée, grâce à une décision du gouvernement de Vichy, opportunité qui lui ouvrira des portes qui autrement seraient restées fermées.

L'auteur nous livre ici les réflexions d'une vie sur ce qu'est la philosophie, ses philosophes préférés, ce à quoi il croit et qui l'a animé toute son existence, sa conception de l'amitié, du mariage, de l'amour. Certaines de ses positions m'ont surprise, avant de me rappeler que ce sont celles d'un homme de sa génération. Il est bien sûr question d'Epicure, mais aussi d'Héraclite, Montaigne, Lao-Tseu.

En apparence simple, son récit est en fait très érudit et riche d'enseignements et de rencontres. En ces temps d'accélération et de zapping, les réflexions de cet homme qui célèbre la lenteur et se tient à distance de la technologie aliénante est un bain de fraîcheur.


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Épicure en Corrèze

Retrouvant la maison de son enfance à Altillac, en Corrèze, le philosophe parcourt à rebours sa vie, la présentant sans idéalisation aucune, avec ses difficultés, ses déceptions, ses espoirs, ses réussites et la fidélité à l’«idée» qu’on ne peut être heureux sans amours ni sans «cette maîtresse qui ne vous trahit jamais», la philosophie.
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Épicure en Corrèze

Marcel Conche a appris à philosopher dans sa campagne de Corrèze. Ce livre raconte sans misérabilisme le parcours d'un fils de paysan. Son père, pour qui la lecture était une perte de temps en comparaison des travaux de la ferme.

A la suite d'un difficile apprentissage, il parvient à maitriser le grec ancien et il se retrouve un jour sur les bancs de l'université avec le jeune Jean D'Ormesson dont le bronzage vient de ses vacances à la neige alors que lui a les mains marrons à cause du brou de noix.

Différence de classe qui ne les empêche pas de devenir amis. Marcel Conche devient un spécialiste d'Epicure et donnera des cours à Athènes!



J'ai apprécié le cheminement de ce philosophe fortement en lien avec la nature. Il n'est pas sans rappeler parfois Pierre Rabhi pour qui j'ai beaucoup d'admiration dans le sens où il font de la philosophie appliquée.



Cette autobiographie aborde peu de démonstrations compliquées, on ne devient pas un expert "des piqûres" après cette lecture, elle met en exergue une vie sans rechercher uniquement la richesse pécuniaire mais plutôt une vie pleine et heureuse comme l'aurait recommandée Epicure.
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Épicure en Corrèze

Ce qui est plaisant avec Marcel Conche c'est sa totale transparence vis à vis de sa sensibilité, qu'elle concerne son passé, les femmes, sa Voie (il a traduit le Tao, tout se recoupe)

Ses explications simples, effectivement (mais en apparence seulement car le bougre est extrêmement fin, intelligent et cultivé), allient le monde des pensées à une éthique applicable à notre quotidien : en cela surtout je le remercie car au fil de ses livres j'ai du gagner 50 ans de vie. Il est revenu aux origines de la philosophie via Montaigne et, accompagné d'Epicure, d'Héraclite, d'Anaximandre, qui l'ont accompagné jusqu'à ses 90 ans aujourd'hui environ, il nous aide à vivre selon ce que nous sommes et voulons: son exemple de vie, que l'on cerne très bien grâce à sa transparence complète, m'a permis de le considérer comme un homme, avec ses désirs et ses erreurs, mais aussi un exemple de volonté et de constance dans la recherche de ce qui le préoccupe lui, c'est à dire la Vérité. Il ne nous demande pas de faire de même, mais ce "tout" qu'il est, comme la Nature qu'il nous raconte au fil de son oeuvre, nous est proposé comme la synthèse de ce que nous sommes tous : complexes, défaillants, mais aussi volontaires pour rester humbles et pour chercher et suivre ce que nous estimons avoir de la valeur à nos yeux.

Merci M. Conche
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Épicure en Corrèze

Dans ce livre le philosophe Marcel Conche décrit sa vie en relation avec sa philosophie (très marquée par Épicure).

Mieux qu'une biographie, ce petit ouvrage facile et agréable à lire est doublement intéressant:

- par les itérations vie "réelle" - philosophie , ou dit autrement, comment la philosophie impacte - ou non- la vie de l'homme Marcel Conche

- par la simplicité et la franchise de l'écriture.Il ne s'agit donc pas d'un précis de la philosophie de Marcel Conche (ou d’Épicure).



Néanmoins, à l'occasion de certains événements de sa vie, certains thèmes sont développés.Il en va ainsi de l'amour.Il nous permet de découvrir un Marcel Conche qui distingue amour passion- désir (qui fut les deux fois une impasse) et attachement profond (admiration des qualités de sa femme). On ne sera de ce fait pas surpris par sa position: " au fond quoique ignorant presque tout de l'amour, je m'y intéressait fort peu; j'ai toujours pensé, et le pense encore, qu'il ne pouvait , à lui donner trop d'importance, que me faire perdre du temps. Cette relation d'amitié avec Marie Thérèse (sa femme) me convenait. J'y apprenais tant."



On l'aura compris , Marcel Conche est un philosophe que rien (ni amour, ni romans policiers...) ne saura détourner... de la philosophie. Il met en avant la valeur suprême du bonheur comme Épicure. Mais il insiste très particulièrement sur le fait que le désir de philosopher (auquel il associe l'amitié car philosopher ne peut avoir lieu sans discussion, en solitaire) "est aussi naturel et nécessaire pour l'eudémonia, c'est à dire pour le bonheur".

En résumé , ils ne sont pas nombreux ces essais ou un philosophe accepte d'examiner sa vie à l'aune de sa philosophie: à lire!
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Épicure en Corrèze

Marcel Conche, en fervent épicurien, raconte son enfance corrézienne et son appropriation de la philosophie comme mode de vie.


Lien : http://www.telerama.fr/criti..
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Épicure en Corrèze

J'ai découvert Marcel Conche grâce à ce livre offert par une personne proche. Je n'avais jamais entendu parlé de Marcel Conche bien que je m'interesse à la philosophie et ses principaux auteurs. Une découverte donc ! Découverte au travers d'un de ses derniers livres qui vous plonge dans la vie d'un homme simple, travailleur, philosophe proche de la Nature et influencé par les pensées et écrits d'Héraclite, Epicure et Montaigne. Un philosophe et un homme soumis aux passions irrationelles, même si elles se transforment en " étreinte amoureuse spirituelle". Un homme dont les honneurs et le pouvoir indiffèrent. Un regard sur la vie d'un homme de pensées agé de 93 ans, son regard, son analyse, sa vision à postériori. Comment il compose avec Dieu, la mort, l'amour, l'environnement politico historique. J'ai aimé ce livre et j'ai envie d' en savoir plus sur Marcel Conche. Je lirai la série des " Journal Etrange".
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Épicure en Corrèze

Marcel Conche est né en 1922 en Corrèze dans une famille de paysans. Son enfance s'est déroulée dans les champs, dans une harmonie simple et limpide avec la nature et ses secrets. Les travaux des champs étaient son quotidien : s'occuper des vaches, arracher les pommes de terre ("Je suis peut-être le seul philosophe qui ait arraché les pommes de terre... ou du moins le seul encore vivant !" ironise-t-il à ce propos), faire les foins, s'occuper de la vigne... De ces expériences premières, il retire une sagesse millénaire : il apprend à faire les choses lentement, dans l'ordre, en temps et en heure. Ce sera sa première leçon de philosophie...



Touche après touche, Marcel Conche nous livre ici ses souvenirs d'enfance pour revenir aux sources de son amour de la philosophie. Il en profite pour évoquer les philosophes qu'il affectionne comme les grecs Héraclite, Parménide, Epicure ou l'humaniste Montaigne.



"La Nature est le Poète premier, ai-je souvent dit, et la philosophie a sa source dans la poésie."



Il réfléchit sur le temps, l'espace et le sens de de la vie, nous livrant sa sagesse avec humilité. Il souligne à ce sujet que le titre est du fait de son éditeur, lui n'aurait jamais eu la prétention de se comparer à Epicure. Avec le temps il est devenu spécialiste de ce philosophe grec souvent mal compris pour qui la recette du bonheur est de ne pas craindre dieux, de savoir que la mort n'est rien, que le bonheur est facile à obtenir, la souffrance facile à supporter si nous maîtrisons nos désirs de sorte que les satisfaire ne nous crée aucune difficulté. Ainsi vivre selon la Nature cela signifie vivre sous le signe de la limite et non pas dans un relâchement journalier.



Dans ces pages, Epicure cotoie d'autres personnalités comme la femme du philosophe corrézien ou ses amies Chaïmaa et Emilie, prouvant ainsi combien la philosophie fait partie intégrante de la vie et ne constitue pas une discipline à part. Elle donne des directions vers "la vie bonne", libre à chacun ensuite de suivre les pas de Marcel Conche qui chante la beauté d'une vie simple :



"Les fanes de pommes de terre sont assez sèches pour être brûlées... J'enfais des tas au pied desquels j'allume des torches de papier journal. La flamme s'élève bientôt, le vent la secoue dans un sens et dans l'autre ; quand son bruit de souffle s'apaise, le murmure de la Dordogne toute proche parvient jusqu'à moi, et je me sens environné d'amis. Ils sont rares chez les humains, mais la nature en est peuplée."




Lien : http://www.lecturissime.com/..
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Épicure en Corrèze

Petit manuel de philosophie à l'usage des simples , surtout ceux qui ne veulent pas s'embarrasser de grandiloquence . Avec ce livre , on comprend qu'une simple ballade en forêt peut être une expérience philosophique en ce sens où la solitude , le silence et la nature pousse à la méditation et à la réflexion. Marcel Conche nous exhorte à la simplicité d'une vie où nulle connaissance ne peut expliquer les choses . J'ai parfois le sentiment que Marcel Conche qui a philosophé au plus haut niveau sur maints sujets , semble nous dire , avec certains philosophes grecs de l'antiquité , qu'il est vain , justement, parfois, de philosopher . Ainsi, en marchant dans la nature , je laisse mon esprit aller , sans me poser trop de questions , sans chercher à comprendre le pourquoi du comment " ce monde est le même pour tous , ni un dieu ni l'homme ne l'a fait mais il a toujours été ..."( PAGE 111). Un livre facile à lire et qui nous apprends que le bonheur est à porté de pensée .
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Épicure en Corrèze

Une petite halte philosophique, pourquoi pas ? Depuis ma lecture du très bon livre d'Irvin Yalom, "Le problème Spinoza", j'avais envie de me replonger dans l'univers des grands philosophes... Le livre de Marcel Conche est parfait : pas de grands mots ni de grands discours, pas de théorisation à outrance. Mais le récit d'un parcours personnel, d'une vie vouée à la réflexion philosophique et des éclairages qui peuvent permettre de répondre à certaines questions que tout le monde se pose.



Pour Marcel Conche, la réflexion philosophique débute dès l'âge de six ans, lorsqu'il décide de s'aventurer jusqu'au grand tournant de la route qui passe devant sa maison pour voir si "le monde continuait après" ; habile façon de ré-écrire la légende ou tout simplement de revisiter toute sa vie sous l'angle de la philosophie. Cette maison familiale dans un petit village de Corrèze, c'est là que tout a commencé et c'est aussi là qu'il a décidé de finir sa vie, au plus près de la nature qui tient une place centrale dans sa réflexion, sous l'influence d’Épicure et de Spinoza.



Sous sa plume défilent les épisodes clé de sa vie, son enfance "de paysan", son adolescence pendant l'occupation et sa farouche résolution de ne pas s'engager pour ne pas se détourner de son travail d'apprentissage et de réflexion, son mariage avec l'une de ses professeurs, de quinze ans son aînée. Mais surtout, il tente d'éclairer chacune de ces étapes à l'aune de ses découvertes et de ses cheminements auprès des grands philosophes. Le jour où il a su avec certitude que Dieu ne pouvait pas exister, par exemple. Question éminemment centrale que celle de l'existence de Dieu qui détermine ensuite tout ce qui a trait au sens de la vie : "L'humanité tout entière se partage aussi entre ceux qui croient aux droits de l'homme et ceux qui invoquent le droit de Dieu... sans reconnaître que ce "droit de Dieu" a été énoncé par les hommes". Sa conception de l'amitié, du mariage aussi, de la relation à l'autre, via le prisme philosophique, sa volonté de conserver sa singularité dans un monde où l'on tend vers "le général". Tout ceci nous offre quelques pages vraiment passionnantes d'autant plus que le discours est limpide.



On pourra en retenir quelques sages paroles venues des temps anciens mais Ô combien utiles en ces temps d'accélération et d'uniformisation, de course effrénée à la consommation, au pouvoir ou aux honneurs. Ralentir, nous disait déjà Epicure. Aspirer au bonheur, bien plus qu'à tout autre chose. Satisfaire ses besoins essentiels sans constamment s'en créer d'autres totalement inutiles. Dommage que cette sagesse fasse figure d'utopie tant elle semble en dehors des réalités quotidiennes et du monde tel qu'il avance autour de nous.



Rien n'empêche de s'en inspirer. En tout cas de s'en nourrir.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Épicure en Corrèze

Quelques petites choses à glaner mais rien de vraiment top sur Epicure, l'hédonisme, etc...Titre un peu trompeur. Je ne m'intéresse pas assez aux épisodes de la vie de Marcel pour accrocher ! Attaquez direct par Lucrèce, Epicure ou le livre de Comte-Sponville sur Lucrèce "Le miel et l'absinthe" top !!
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Fragments recomposés présentés dans un ordre rati..

"On ne se baigne pas deux fois dans le même fleuve" et la pensée en éclats des présocratiques en est un, comme le suggère Marcel Conche dans sa préface. La baignade y est jouissive pour le chercheur qui peut passer toute sa carrière à fantasmer la reconstruction de la pensée perdue de mille manières différentes, comme les archéologues et préhistoriens les sociétés anciennes à partir de poussières de pierre et d'os... Comme la pensée en aphorismes de Nietzsche (qui en est quelque part une imitation), les fragments d'Héraclite amènent le lecteur - comme le chercheur - à se faire enquêteur - ou mieux praticien de l'archéologie expérimentale de la sagesse - pour se mettre à la place du penseur, imiter les mouvements de sa pensée pour essayer d'en rebâtir la splendeur... Or, se couler avec effort dans un moule de pensée étranger à soi, c'est avoir bientôt l'impression d'avoir élaboré soi-même cette pensée, avec intelligence... Une technique rhétorique revendiquée par les symbolistes et décadents de la fin du XIXe cultivant volontiers l'obscurité de la pensée… (cf. L'Idéalisme, de Remy de Gourmont)



Rompant avec les habitudes de classement scientifique, ainsi qu'avec la prudence et le détachement de la posture de chercheur, Marcel Conche se fait continuateur et co-penseur. Ses commentaires se présentent comme des explications ou raisonnements développés qu'aurait pu apporter Héraclite (s'il parlait avec la voix et l'univers de pensée de Marcel Conche) à la suite des fragments qu'on a gardés de lui, ceux-ci agissant dès-lors comme des titres ou sentences coup-de-poing (qui continuent de passer quelque chose de l'attitude d'Héraclite de conquérant impitoyable de la pensée), condensant le trésor de pensée dans de petits coffres poétiques que le disciple Conche a simplement ouverts. Sa parole, sans circonvolutions jargonnantes ni dogmatisme, présentant uniquement et simplement une lecture possible, n'étouffe jamais celle du maître et laisse place à d'autres errements interprétatifs.



Outre la forme poétique et rhétorique, Nietzsche a clairement repris cette attitude d'Héraclite, farouchement individualiste et hargneux, aristocrate de la pensée, et sa critique radicale de la morale comme obstacle à la recherche de la vérité (cf. Par delà le bien et le mal). Héraclite fut sans doute un initié de l'école pythagoricienne. S'il lui reste une certaine culture de la langue énigmatique, de la vérité difficile d'accès qui doit se mériter, il est clair qu'il rejette violemment le mysticisme, l'aspect sectaire et religieux du groupe, et tout encombrement de la préoccupation morale dans la quête de connaissance et dans la cosmogonie. On le dit disciple de Hippase de Métaponte, pythagoricien renégat (aurait révélé certains secrets de la secte) qui lui aurait soufflé le principe du feu. C'est sans doute par ce réseau pythagoricien et anti-pythagoricien que sa pensée aurait circulé, en dépit de son attitude. Héraclite rejette quelque part le côté collectif de Pythagore, au profit de l'individuel. Sa cosmologie sans dieu, son temps sans raison morale, son rationalisme radical, conservent quelque chose de fondamentalement moderne qui se retrouve dans l'épicurisme, lequel renoue en revanche avec la convivialité de l'école pythagoricienne, comme communauté de partage, la philosophie comme mode de vie, recherche de l'éthique, régime alimentaire...
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Intégrales de Philo - EPICURE, Lettres

Rappels d'Epicure, pour une vie bienheureuse...



Nombreux sont les témoignages indirects de la vie et des idées d'Epicure (Cicéron, Plutarque, Lucrèce, etc., en parlent à profusion, en bien ou en mal). Mais de son œuvre personnelle (prétendument immense), peu de choses subsistent ou ont été découvertes à ce jour.



Le présent ouvrage contient la quasi-totalité des écrits d'Epicure qui nous sont parvenus ! On y trouve les 3 fameuses lettres didactiques adressées à ses contemporains Hérodote, Pythoclès et Ménécée (environ 37 pages dans cette édition), ainsi que quelques-unes de ses "40 Maximes fondamentales" et de ses "81 Sentences vaticanes".



-La Lettre à Hérodote traite de la PHYSIQUE (l'atomisme principalement),

-La Lettre à Pythoclès traite d'une sous-partie de la physique : les "METEORES" (ce terme désignait pour les Grecs des phénomènes tels que le tonnerre, l'éclair, les mouvements des astres, les tremblements de terre, etc.),

-La Lettre à Ménécée traite de l'ETHIQUE.

Selon moi, les 3 lettres sont ici rangées par ordre de difficulté de compréhension décroissante.



A travers son enseignement, Épicure se propose ESSENTIELLEMENT d'apporter à l'homme, LA "METHODE" DU BONHEUR. Celle-ci se trouve consignée dans la Lettre à Ménécée. Le bonheur (assez austère, vous verrez) peut s'atteindre surtout en supprimant ce qui trouble la sérénité : c'-à-d. la crainte, l'insatisfaction et la douleur. En résumé, le plaisir s'obtient avant tout par l'absence de déplaisirs !

Vous constaterez que les "conseils" d'Epicure sont simples et intemporels.



Epicure consent et adhère aux investigations sur la nature physique de l'univers et de ses phénomènes, mais cette étude (dont il est question dans les 2 premières lettres) ne doit pas dépasser une certaine dose. Il faut garder à l'esprit que, pour lui, le but et l'intérêt de la connaissance du monde est l'OBTENTION DU BONHEUR; ceci en dissipant les craintes et croyances liées à l'ignorance. Ainsi, il faut écarter mythes et religions de l'explication des phénomènes, qu'ils soient célestes ou pas (Les dieux ne se soucient pas des affaires des hommes et n'agissent aucunement sur notre univers).



Épicure tient l'atomisme pour vérité intangible. Hormis cette certitude doctrinale, il préconise de s'accommoder, pour un même phénomène, d'une liste d'explications multiples (cf. la Lettre à Pythoclès). Après tout, dirait-il, si l'on dispose d'une multitude d'explications recevables, admissibles, alors pourquoi choisir, puisqu'elles offrent autant de REMEDES à nos troubles... (Mmouais..., bon..., ceci est franchement critiquable à certains égards !).

Les esprits scientifiques et matérialistes actuels verront néanmoins, dans les thèses épicuriennes, de "belles" intuitions. Quant à l'éthique épicurienne, elle est à méditer sérieusement.



Cette traduction d'Octave Hamelin est désormais dans le domaine public (donc disponible gratuitement sur l'Internet), mais sans les commentaires et apports divers qui accompagnent ce livre, la compréhension sera ardue. Je conseille aussi l'écoute des cours de Michel Onfray sur Epicure (dans l'Archipel pré-chrétien, volume 2), qui m'ont probablement bien préparé à cette lecture.



PS : Mon commentaire s'applique au livre "Lettres" de la collection "Les Intégrales de Philo" chez Nathan (Jean Salem pour les commentaires, Marcel Conche pour la préface, et Octave Hamelin pour la traduction).
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L'Aléatoire

Tout être humain a conscience de l’aboutissement ou non de ses projets. Dans la dynamique conchéenne, l’aléatoire est

intrinsèque à tous les phénomènes de l’univers. Il s’applique à tout événement futur ou tout fait

s’accomplissant, mais non encore accompli. En tant que catégorie de vie et celle de l’action, et

conditionné par la possibilité, il advient dans le temps pour rythmer le cours du déroulement

de l’existence humaine. Ayant l’être pour substrat, l’aléatoire intervient dans les projets et les

actions anthropiques, pour arracher l’humain du fonctionnement automatique souhaité des

post-humanistes et des transhumanistes, et le maintenir dans sa dimension d’être fini. Etant une

propriété psychologique, il donne à l’homme d’élaborer ses processus décisionnels. La destinée

humaine a aussi un caractère aléatoire du fait que nul n’a entière connaissance de l’à venir.

L’aléatoire peut être maîtrisé ou réduit. La foi est un moyen habile pour cette opération.
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