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Citations de Marcel Rufo (104)


Marcel : Oui, les femmes jouent bien au rugby. Elles sont de vraies guerrières tout en gardant leur féminité.

Christophe : C'est essentiel de le dire ! Etre une joueuse de rugby ne signifie pas forcément être un garçon manqué.

Marcel : Elles sont en fait les Amazones modernes !
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Dans la mythologie, tous ces meurtres entre frères et sœurs sont le fait du "destin" imposé par les dieux et semblent avoir permis à Rome d'acquérir toute sa grandeur : les mythes fondateurs des civilisations mettent en effet souvent en scène des histoires cruelles de rivalité fraternelle. Mais, au regard de la psychiatrie, le destin se confond avec l'inconscient. Romulus et Remus sont le fruit de la violence ; élevés dans la brutalité, ils ne peuvent que devenir meurtriers et engendrer des générations en butte aux violences familiales. Fort heureusement, tout cela appartient au "mythe" et nous ne sommes pas complètement prisonniers de notre passé.
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Quand le père est absent ou inexistant, l'enfant est donc privé d'une part de lui-même, de son histoire et donc de ses fondations, et il n'aura de cesse de trouver des figures paternelles de substitution pour combler cette faille qui menace de l'engloutir et pour réussir à se construire.
Mais quand le père est présent, il n'est jamais à la hauteur des espérances et des attentes que l'enfant avait placées en lui. Sa destinée est de décevoir et d'accepter d'être un objet de déception. Cependant, l'enfant n'oublie jamais qu'il a été auparavant objet de son admiration [...].
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Nos positions, nos théories s'effondrent parfois devant les réalités terribles qu'ont vécues les enfants et leurs parents.Il faut alors relativiser les positions classiques, en finir avec le confort du psychothérapeute.Nous voici en terrain découvert qui peut être miné. Les bonnes intentions deviennent des maldresses, et les présupposés cèdent devant les réalité cliniques. C'est peut -être ce qu'il y a de plus fascinant en psychotérapie : elle est un chemin mais elle ne saurait prétendre être la seule voie.
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En médecine, les premières morts que l'on affronte sont toujours terribles, presque terrifiantes. Elles viennent mettre à mal la fougue de la jeunesse, ce sentiment un peu naïf de toute-puissance que certains peuvent avoir. Pourquoi choisir d'entamer des études de médecine, si ce n'est dans l'espoir un peu fou de soigner et de guérir, donc de combattre la mort et de réussir à faire triompher la vie? La mort d'un patient non seulement nous confronte aux limites de notre propre compétence et à celles de la science médicale en général, mais elle entraîne aussi un sentiment de culpabilité. Ai-je fait tout ce qui était possible? Ne suis-je pas en partie responsable? Ai-je été assez présent, assez proche? Le patient s'est-il senti vraiment soutenu ou, au contraire, a-t-il eu l'impression qu'on l'abandonnait? La leçon est toujours rude : contrairement à ce que l'on voulait croire, on ne peut pas tout maîtriser ; il faut pouvoir admettre que la maladie est parfois plus forte que notre science médicale.
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"Grand-père, grand-mère, j'aime un garçon" ou "j'aime une fille".
Il arrive que les petits-enfants dévoilent leur homosexualité à leurs grands-parents avant de le dire à leurs parents. Il convient de respecter et d'accompagner cette décision, afin de maintenir des relations affectives fortes avec eux, même s'ils prennent un chemin, dans leur vie amoureuse, moins classique que celui qu'on escomptait.
Cette confidence est une marque de confiance. Elle permettra aux jeunes gens d'aller plus loin et de surmonter les obstacles sociétaux qui existent encore.
Le fameux "coming-out" est en effet plus compliqué envers les parents que les grands-parents. Pourquoi? Peut-être parce que la sexualité est présumée éteinte chez les grands-parents, alors que celle des parents place les homosexuels dans un trouble de l'identification : "Je ne suis pas un homme comme mon père" ou "une femme comme ma mère".
Vous qui lisez ces lignes, êtes-vous sûrs de la sexualité de votre père ou de votre mère? N'avez-vous jamais eu l'impression qu'il ou elle avait des tendances homosexuelles? N'y a-t-il aucun homosexuel dans votre famille? Un des arguments obscurs, décrété par les opposants à l'adoption homoparentale, est que les enfants adoptés par des homosexuels seront eux-mêmes homosexuels, par transmission en quelque sorte. Comment expliquer alors qu'il y ait des homosexuels dans les familles hétérosexuelles? A qui la faute?
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Les parents n'ont pas le choix : il leur faut bien vivre avec leurs petits jaloux d'enfants et se persuader, au milieu des cris et des pleurs, que la jalousie fait parte de leur développement normal.
Elle offre une extraordinaire opportunité pour se dépasser, progresser et se construire. La nier est le plus sûr moyen de la renforcer, au point parfois de la transformer en une pathologie entraînant des troubles du sommeil ou des troubles du caractère. Les jalousies réprimées ou refoulées remplissent les cabinets des psychiatres et des psychologues.
Car l'enfant jaloux est convaincu que, si les parents ne supportent pas sa jalousie, c'est parce qu'ils préfèrent "l'autre".
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La culture est le socle de l'avenir.
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Mais ce qui est vrai pour le médecin, cardiologue, cancérologue, gastro-entérologue, ou autre, est sensiblement différent pour le psychiatre, car, excepté les cas où une pathologie somatique vient se greffer au trouble psychique, la mort en psychiatrie, c'est toujours le suicide. L'agressivité que cet acte exprime vis-à-vis de l'entourage, familial et amical, n'épargne pas le soignant, à qui il vient signifier son incompétence, ses failles. C'est en tout cas comme cela que je le ressens. Le suicide d'un patient est un échec dont je ne peux guérir.
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L'image de soi se construit dans l'enfance, essentiellement à travers le regard des autres. C'est parce que la mère (et les autres figures d'attachement) aime son enfant qu'elle lui donne le sentiment d'être aimable. Ainsi, la capacité de s'aimer et d'aimer les autres dépend de la façon dont on a été aimé et regardé dans les premiers temps de notre vie, où va se constituer notre capital narcissique.
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Je suis un vieux pédopsychiatre, un "archéopsy", dis-je parfois. Mais il se pourrait bien que l'âge, considéré trop souvent comme un handicap, représente un atout dans ce métier si particulier. Parce qu'il est synomyme de temps, il permet l'expérience, une expérience faite de rencontres, d'interrogations, de doutes, d'erreurs, de progrès, d'échecs, de remises en question, d'approfondissements, de changements... et de quelques succès aussi, quand même. Ce temps passé, ces expériences accumulées autorisent à avoir un regard, une vue d'ensemble - sur ma vie, sur ma pratique, sur l'évolution de la pédopsychiatrie, cette drôle de spécialité qui en est encore à ses débuts.
Il m'apparaît que toutes ces années passées n'ont eu, paradoxalement, qu'un fil conducteur : le désordre. Désordre de la vie, avec ses découvertes, ses ruptures, ses deuils, ses imprévus. Désordre du psychisme et de ses va-et-vient permanents pour tenter de trouver un équilibre entre ses différentes instances : le ça, le surmoi et le moi, afin de vivre le plus harmonieusement possible avec soi-même mais aussi avec les autres.
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Lorsqu'ils prennent le risque d'avoir plusieurs enfants, les parents pensent qu'ils pourront les aimer tous de la même manière et que ceux-ci, parce qu'ils ont le même patrimoine génétique, seront identiques. Ils sont encore intimement convaincus que leurs enfants, nés dans l'amour, s'entendront parfaitement. Je suis désolé de leur dire que c'est une erreur.
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Même s'il sait que l'amour de sa mère lui est acquis [...], ce n'est pas suffisant. Il a besoin du regard d'un père pour le valoriser, asseoir et consolider son narcissisme. Besoin d'un père qui lui donne de l'élan pour aller de l'avant, progresser et réussir, qui va étancher sa soif de reconnaissance et constituer pour lui le marchepied vers la gloire [...].
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Pour calmer les choses, je conseille aux parents de séparer les deux enfants en les faisant séjourner alternativement chez leurs grands-parents. Cette technique est toujours utile lorsque les relations familiales sont tendues car les grands-parents apportent souvent un soutien individuel de grande qualité. Pour éviter que l'enfant séjournant chez eux n'air le sentiment d'être abandonné, les parents sont invités à aller y séjourner à tour de rôle, ce qui permet une rencontre individuelle avec la petite fille isolée.
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Je reconnais qu'être parents d'adolescents demande une grande capacité d'abnégation. En effet, les parents sont souvent les premières victimes des tensions entre frères et soeurs. C'est pourquoi leur arbitrage dans les conflits qui surgissent au sein de la fratrie est capital. Il est fondamental de privilégier le dialogue et d'écarter l'autoritarisme.
Je recommande toujours à ceux qui viennent me consulter de veiller, en prenant position, à ne pas laisser supposer qu'ils soutiennent systématiquement les plus jeunes. Je leur conseille aussi de contrôler leur propos, d'en bannir les petites phrases assassines qui sont souvent culpabilisantes, aggravant les sentiments de frustration et enflammant les rancunes entre les protagonistes.
Jouer sur le registre de la honte est un jeu dangereux. Les parents n'ont d'autre choix que de s'armer de patience pour écouter la version de chacun et reconnaître les torts des uns et des autres. L'idéal est de solliciter la capacité des enfants à trouver eux-mêmes une solution qui, dans la mesure du possible, satisfera tout le monde.
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À noter que les enfants adoptés cherchent souvent leur mère biologique mais ne s'intéressent jamais à leur père. Voilà le trouble majeur des identifications.
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Les grands-parents sont des êtres qui n'ont pas de sexualité aux yeux de leurs petits-enfants, et c'est une qualité fondamentale dans l'élaboration de la pudeur qui doit se développer chez ces derniers. Grâce à la représentation asexuée du grand-père ou de la grand-mère, les enfants peuvent construire leur propre parcours sexuel.
Cependant, il arrive que les sévices sexuels soient perpétrés par un ascendant ayant autorité, parfois hélas, par le grand-père. Les enfants ne se méfient pas des membres de leur famille. Les dommages sont importants, car cela détruit la pudeur, véritable garante de la construction de l'identité et de la propriété de son corps par l'enfant. En même temps sont démolis l'arbre de vie, la transmission, la confiance et la descendance.
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Les enfants qui subissent la séparation de leurs parents surveillent du coin de l'oeil la pérennité du couple de leurs grands-parents. Ils aspirent à retrouver auprès d'eux la possibilité de s'identifier. Dans une telle situation, la neutralité est donc essentielle, et les grands-parents doivent maintenir le calme et un lieu familial.
Je mets en garde les personnes qui prennent position dans le conflit en faveur de leur enfant, sans aucune souplesse, en excluant totalement l'ex-conjoint, et qui relancent sans cesse les crises, y compris de manière juridique. Certaines revendiquent même un droit de visite dont elles se sentent privées. Mais ces rencontres dans un cadre juridique auront-elles vraiment des conséquences favorables sur la relation avec leurs petits-enfants? J'ai toutes les raisons d'en douter.
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Rentrant de l’école, j’ai aperçu un homme, vêtu d’un marcel et d’un bleu de Chine, la casquette sur la tête. Je n’ai pas traversé, me contentant de lui adresser, de loin, un signe de la main auquel il a répondu. Le copain qui m’accompagnait ce jour-là, fils d’officier de marine, s’est alors exclamé, surpris: « Tu as de drôles de fréquentations!

- « C’est mon père », me suis-je contenté de dire.

« Mon père est un homme discret et plutôt silencieux. Il n’élève jamais la voix et a besoin de peu de mots pour se faire entendre, mais je ne conteste jamais ce qu’il dit. Je lui obéis pour la bonne raison que c’est mon père et que je le respecte. »

« Entre nous, pas besoin d’effusions démonstratives; une distance respectueuse suffit à nous reconnaître l’un l’autre, chacun à sa place. »
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Que ce soit à l'occasion d'une orientation,d'un "enterrement" (le terme désigne la fin d'un mandat d'interne,en général abondament arrosé)ou pour tout autre occasion à thème,les excés sont légion.
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