AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Marceline Desbordes-Valmore (257)


Marceline Desbordes-Valmore
On pleure dès qu’on aime.
Commenter  J’apprécie          160
Qu’il était beau l’ombrage où j’entendais les Muses
Me révéler tout bas leurs promesses confuses !
Où j’osais leur répondre, et de ma faible voix,
Bégayer le serment de suivre un jour leurs lois !

(Le berceau d’Hélène – Poésies, 1830)
Commenter  J’apprécie          110
Je le revois dans la fleur éphémère ;
Elle apparait pour sourire et périr :
Comme elle, mon enfant, sur le sein de sa mère,
Après avoir souri, se pencha pour mourir.
[…]
(Souvenir – Poésies 1830)
Commenter  J’apprécie          100
De sa fraîcheur lointaine il lave encore mon âme,
Du présent qui me brûle il étanche la flamme,
Ce puits large et dormeur au cristal enfermé
Où ma mère baignait son enfant bien-aimé
[…]
Ciel ! où prend donc sa voix une mère qui chante,
Pour aider le sommeil à descendre sur le berceau ?
Dieu mit-il plus de grâce au souffle d’un ruisseau ?
Est-ce l’Eden rouvert à son hymne touchante,
Laissant sur l’oreiller de l’enfant qui s’endort,
Poindre tous les soleils qui lui cachent la mort ?
[…]
J’enferme sous mon front cet écho d’harmonie ;
J’entends chanter ma mère et je ris à la mort !
[…]
Et je ne savais rien à dix ans qu’être heureuse ;
Rien, que jeter au ciel ma voix d’oiseau, mes fleurs ;
Rien durant ma croissance aiguë et douloureuse,
Que plonger dans ses bras mon sommeil ou mes pleurs[…]

(La maison de ma mère – Pauvres Fleurs 1839)
Commenter  J’apprécie          200
Marceline Desbordes-Valmore
******

Les séparés (N'écris pas...)

N'écris pas. Je suis triste, et je voudrais m'éteindre.
Les beaux étés sans toi, c'est la nuit sans flambeau.
J'ai refermé mes bras qui ne peuvent t'atteindre,
Et frapper à mon coeur, c'est frapper au tombeau.
N'écris pas !

N'écris pas. N'apprenons qu'à mourir à nous-mêmes.
Ne demande qu'à Dieu... qu'à toi, si je t'aimais !
Au fond de ton absence écouter que tu m'aimes,
C'est entendre le ciel sans y monter jamais.
N'écris pas !

N'écris pas. Je te crains ; j'ai peur de ma mémoire ;
Elle a gardé ta voix qui m'appelle souvent.
Ne montre pas l'eau vive à qui ne peut la boire.
Une chère écriture est un portrait vivant.
N'écris pas !

N'écris pas ces doux mots que je n'ose plus lire :
Il semble que ta voix les répand sur mon coeur ;
Que je les vois brûler à travers ton sourire ;
Il semble qu'un baiser les empreint sur mon coeur.
N'écris pas !

***
Commenter  J’apprécie          100
Marceline Desbordes-Valmore
Les roses de Saadi

J’ai voulu ce matin te rapporter des roses ;
Mais j’en avais tant pris dans mes ceintures closes
Que les nœuds trop serrés n’ont pu les contenir.

Les nœuds ont éclaté. Les roses envolées
Dans le vent, à la mer s’en sont toutes allées.
Elles ont suivi l’eau pour ne plus revenir ;

La vague en a paru rouge et comme enflammée.
Ce soir, ma robe encore en est tout embaumée…
Respires-en sur moi l’odorant souvenir.
Commenter  J’apprécie          361
Marceline Desbordes-Valmore
******

Le premier amour

Vous souvient-il de cette jeune amie,
Au regard tendre, au maintien sage et doux ?
À peine, hélas ! au printemps de sa vie,
Son cœur sentit qu'il était fait pour vous.

Point de serment, point de vaine promesse :
Si jeune encore, on ne les connaît pas ;
Son âme pure aimait avec ivresse,
Et se livrait sans honte et sans combats.

Elle a perdu son idole chérie ;
Bonheur si doux a duré moins qu'un jour !
Elle n'est plus au printemps de sa vie :
Elle est encore à son premier amour.

Romances (1830)

***
Commenter  J’apprécie          145
Souvenir

Quand il pâlit un soir, et que sa voix tremblante
S’éteignit tout à coup dans un mot commencé ;
Quand ses yeux, soulevant leur paupière brûlante,
Me blessèrent d’un mal dont je le crus blessé ;
Quand ses traits plus touchants, éclairés d’une flamme
Qui ne s’éteint jamais,
S’imprimèrent vivants dans le fond de mon âme ;
Il n’aimait pas, j’aimais !

(Poésies, 1830)
Commenter  J’apprécie          112
SANS L’OUBLIER
Sans l’oublier, on peut fuir ce qu’on aime,
On peut bannir son nom de ses discours,
Et, de l’absence implorant le secours ,
Se dérober à ce maître suprême ,
Sans l’oublier !

Sans l’oublier , j’ai vu l’eau , dans sa course,
Porter au loin la vie à d’autres fleurs ;
Fuyant alors le gazon sans couleurs ,
J’imitai l’eau fuyant loin de la source ,
Sans l’oublier !

Sans oublier une voix triste et tendre ,
Oh! que de jours j’ai vu naître et finir !
Je la redoute encor dans l’avenir :
C’est une voix que l’on cesse d’entendre ,
Sans l’oublier ! » …
Commenter  J’apprécie          192
-Du talent, mademoiselle du talent ré*
pétait-il en taillant ses crayons et en regardant sa nièce avec une amitié colérique
oui, oui, du talent ou je vous ordonne d'aller vivre heureuse, grasse et rose au fond d'un village. Apprenez qu'un grand talent
dédommage seul des amertumes qu'il coûte;
c'est un beau fruit quand il éclot tout entier,
mais ou tous les insectes se précipitent j'ai
tu cela je ne sais ou, j'en ai pesé la justesse;
et vous serez donc cruellement piquée, je
vous en avertis
Commenter  J’apprécie          10
La guerre ! la guerre ! la guerre !
Qui tourne à l’entour de la terre,
La guerre s’avance vers nous :
Ne l’attendons pas à genoux !

Enfants, oiseaux, brebis et fleurs,
Fuyez ce bruit qui vous étonne ;
C’est le canon qui fume et tonne,
Et roule du sang et des pleurs.

Marceline Desbordes-Valmore, 1849

(page 292).
Commenter  J’apprécie          252
LE BEAU JOUR


«  J’eus en ma vie un si beau jour,
Qu’il éclaire encore mon âme .
Sur mes nuits , il répand sa flamme ;
Il était tout brillant d’amour ,
Ce jour plus beau qu’un autre jour;
Partout , je lui donne un sourire,
Mêlé de joie et de langueur ;
C’est encor lui que je respire ,
C’est l’air pur qui nourrit mon cœur .



Ah, que je vis dans ses rayons ,
Une image riante et claire !
Quelle était faite pour me plaire !
Qu’elle apporta d’illusions ,
Au milieu de ses doux rayons !
L’instinct , plus prompt que la pensée ,
Me dit : «  Le voilà ton vainqueur . »
Et la vive image empressée ,
Passa de mes yeux à mon cœur .


Quand je l’emporte au fond des bois ,
Hélas ! Qu’elle m’y trouble encore :
Que je l’aime. ! Que je l’adore !
Comme elle fait trembler ma voix
Quand je l’emporte au fond des bois !
J’entends son nom , je vois ses charmes,
Dans l’eau qui roule avec lenteur ;
Et j’y laisse tomber les larmes ,
Dont l’amour a baigné mon cœur » ….
Commenter  J’apprécie          100
LE SECRET


«  Dans la foule, Olivier, ne viens plus me surprendre;
Sois là, mais sans parler, tâche de me l’apprendre :
Ta voix a des accents qui me font tressaillir !
Ne montre pas l’amour que je ne puis te rendre ,
D’autres yeux que les tiens me regardent rougir .


Se chercher, s’entrevoir, n’est ce pas tout se dire?
Ne me demande plus, par un triste sourire,
Le bouquet qu’en dansant je garde malgré moi :
Il pèse sur mon cœur quand mon cœur le désire ,
Et l’on voit dans mes yeux qu’il fut cueilli pour toi .


Lorsque je m’ enfuirai , tiens - toi sur mon passage ;
Notre heure pour demain, les fleurs de mon corsage ,
Je te donnerai tout avant la fin du jour :
Mais puisqu’on n’aime pas lorsque l’on est bien sage ,
Prends garde à mon secret , car j’ai beaucoup d’amour » ….
Commenter  J’apprécie          130
XXVII. Tristesse.
[...]
Mais cet enfant qui joue et qui dort sur la vie,
Qui s'habille de fleurs, qui n'en sent pas l'effroi ;
Ce pauvre enfant heureux que personne n'envie,
Qui, né pour le malheur, l'ignore et s'y confie,
Je le regrette encore, cet enfant ; c'était moi.

Au livre de mon sort si je cherche un sourire,
Dans sa blanche préface, oh ! je l'obtiens toujours
A des mots commencés que je ne peux écrire,
Eclatants d'innocence et charmans à relire,
Parmi les feuillets noirs où s'inscrivent mes jours. [...]
Commenter  J’apprécie          60
Et maintenant que, plus avant dans la vie, après avoir laissé à chaque pas de cette rude montagne que nous gravissions, une espérance, une illusion, un bonheur ; maintenant qu'arrivé haletant et fatigué au sommet de la jeunesse, je détourne les yeux des débris qui jonchent ma route pour étendre ma vue vers le côté grave de l'existence ; maintenant qu'il me faut dire adieu aux folles joies et aux jeunes amours, aux longues rêveries, avant que je ne m'engage dans le sentier aride, ô ma harpe éolienne ! un dernier son ; ô ma voix inconnue ! un dernier chant, un son mélancolique, un chant de souvenir. J'écoute.
Extrait de la préface rédigée par Alexandre Dumas.
Commenter  J’apprécie          51
Marceline Desbordes-Valmore
Il ne faut pas compter sur la pitié des hommes quand ils peuvent se donner l'importante joie de punir.

Lettres à Prosper Valmore, 17 novembre 1839
Commenter  J’apprécie          00
Les oiseaux

Caravane aux voix enflammées,
Légers navigateurs du vent,
Petites âmes emplumées
Qu'une fleur héberge souvent;
Peuple d'en haut, joyeux mystère,
Donnez votre exemple à la terre (...)
Commenter  J’apprécie          190
La fileuse



Le ciel est haut, la lune est rouge et pleine ;
Le tisserand chante à manquer d’haleine ;
La terre tourne et travaille tout bas ;
Et mon fuseau pourtant ne tourne pas !
          Mon lin se casse,
          Ma main est lasse ;
          Sans toi soleil,
          J’ai tant sommeil !


De mon rouet le bruit me berce l’âme ;
J’ai les yeux gros de regarder la flamme.
Aube, chère aube, à quand votre retour ?
Je filerai quand filera le jour.
          Mon lin se casse,
          Ma main est lasse ;
          Sans toi, soleil,
          J’ai tant sommeil !


Mes yeux fermés suivent un si beau songe !
S’il n’est pas vrai, mon Dieu ! qu’il se prolonge.
Ô mes fuseaux, tournez si doucement
Que sur ma lampe il s’appuie un moment !
          Mon lin se casse,
          Ma main est lasse ;
          Sans toi, soleil,
          J’ai tant sommeil !
Commenter  J’apprécie          00
Marceline Desbordes-Valmore
PRIÈRE AUX INNOCENTS

Beaux innocents, morts à minuit,
Réveillés quand la lune luit !
Descendez sur mon front qui pleure
Et sauvez-moi d'entendre l'heure.
L'heure qui sonne fait souffrir
Quand la vie est triste à mourir ;
C'est l'espérance qui nous quitte,
C'est le pouls du temps qui bat vite.
Petits trépassés de minuit,
Endormez mon cœur qui me nuit !
Pudiques sanglots de vos mères,
Doux fruits des voluptés amères,
Soufflez dans mon sort pâlissant
De la foi le feu tout puissant :
La foi ! c'est l'haleine des anges,
C'est l'amour, sans flammes étranges.
Beaux petits anges de minuit,
Épurez mon cœur qui me nuit !
Fleurs entre le ciel et la tombe,
Portez à Dieu l'âme qui tombe ;
Parlez à la reine des cieux
Des pleurs qui rougissent mes yeux ;
Ramassez la fleur de la terre
Qui meurt foulée et solitaire.
Beaux petits enfants de minuit,
Relevez mon coeur qui me nuit !
La terre a séché mon haleine ;
Je parle et je m'entends à peine.
Écoutez : j'ai perdu l'accent
Du ciel, d'où votre vol descend.
Chantez mon nom seul à ma mère,
Pour qu'il rentre dans sa prière.
Beaux innocents, morts à minuit,
Desserrez mon cœur qui me nuit !
Sur votre jeune aile qui vole
Élevez ma faible parole :
Il faut que je pleure trop bas
Puisque le ciel ne m'entend pas.
Mais quoi ? N'entend-il pas la feuille
Gémir, quand l'orage la cueille ?
Enfants réveillés à minuit,
Apaisez mon cœur qui me nuit !
Dites-moi si dans votre monde
La mémoire est calme et profonde ;
Déchirez mon obscurité,
Rayons blancs de l'éternité ;
Vous tous qui m'avez entendue,
Répondez-moi : suis-je perdue ? ...
Beaux petits enfants de minuit,
Éclairez mon cœur qui me nuit !
Planez sur les maisons fermées
De nos jeunes sœurs bien-aimées ;
Que les vierges n'entendent pas
Le démon soupirer tout bas !
A minuit, les maisons ouvertes
Présagent tant de tombes vertes !
Heureux enfants morts à minuit,
Éteignez mon cœur qui me nuit !
Commenter  J’apprécie          250
LVII : Une Ondine.

La rivière est amoureuse,
Enfant ! n’y viens pas le soir ;
Près d’Angèle la peureuse
Va plutôt rire et t’asseoir.
Si l’eau jalouse en soupire,
Ferme l’oreille à sa voix ;
Car elle roule un empire
Doux et mortel à la fois.

Chaque soir, ses bras humides
Attirent quelque imprudent
Qui, sous ses perles liquides,
Vient plonger son cœur ardent :
Un miroir à la surface
Sourit, trempé de fraîcheur ;
Le pied glisse ; l’onde efface
Le sourire et le plongeur !

Et la vierge fiancée
Pleure au pied de l’élément
Qui, dans la couche glacée,
Berce à jamais son amant,
Cet amant, dont sa jeune âme
Croit entendre les sanglots
Murmurer : « Venez, ma femme,
Dormir aussi sous les flots. »

Par le doux pater d’Angèle,
Par ses yeux fervents d’amour.
Par la croix ! par la chapelle
Qui doit vous unir un jour,
Enfant ! l’onde est molle et pure ;
Mais elle a soif de nos pleurs ;
La rive ombreuse est plus sûre ;
N’en dépasse pas les fleurs ! (1)

(1) Sur le manuscrit, cette strophe est la deuxième et la fin du poème présente une strophe supplémentaire :

Et puis ces voix murmurantes,
Dont les saules ont frémi
Comme des âmes pleurantes,
Disent au nageur ami :
La rivière est amoureuse ;
Enfant ! N'y viens pas le soir :
Près d'Angèle la peureuse
Va plutôt rire et t'asseoir.

Note d'Esther Pinon.
Commenter  J’apprécie          30



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Marceline Desbordes-Valmore (437)Voir plus

Quiz Voir plus

Pierre de Marivaux ou Alfred de Musset

Il ne faut jurer de rien ?

Pierre de Marivaux
Alfred de Musset

10 questions
28 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}