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Critiques de Marco Rizzo (52)
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Jan Karski

Jan Karsky l’ai a tous rencontrés, ils l’ont tous écoutés mais personne ne l’a entendu.

Voilà comment ce polonais évadé du ghetto de Varsovie va vivre sa vie, bouleversé pour toujours de ne pas avoir su convaincre les alliés de l’horreur et des abominables exactions des SS. Richement documentée les auteurs rendent un hommage à travers Karsky a ceux qui ont choisit la lutte. Coute que coute.

Leurs dessins pour montrer ce que fut l’ignominie allemande (et de ces alliés) sont d’une cruelle vérité. Avec les textes de Karsky, elles renforcent le récit de ce héros.

Alors que la haine antisémite resurgit, cette BD est forcément à découvrir et à montrer à nos plus jeunes.

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Jan Karski

Comment raconter les camps de travail, les ghettos surpeuplés, les camps de concentration, à des gens qui ne pouvaient pas croire à des choses pareilles, qui ne pouvaient concevoir des conditions de vie et de mort aussi abominables, aussi inhumaines, même en temps de guerre?

Que faire quand on n'est qu'un simple individu témoin de tant de barbarie ?



Jan Karski fut un soldat polonais avant d'être fait prisonnier, parvenant à s'évader, il devient résistant et son rôle consista non pas à poser des bombes, à détruire des bases militaires ou à échanger des informations secrètes mais il a tenté de révéler aux yeux du monde quelque chose de si terrible qu'il a bien failli passer pour un affabulateur, un simple menteur oublié de l'histoire.



Les auteurs ont volontairement choisi de raconter certaines parties de sa vie plutôt que d'autres. Ils ont insisté sur l'entrée en résistance de cet homme, et peut-être un peu moins sur les horreurs dont il a été témoin.

Les deux tiers du livre sont consacrés à sa vie de soldat, de prisonnier et à ses débuts dans la résistance.

Certes, on a tous vu des images ignobles des camps, des corps, de l'horreur de ces endroits empuantis par la vermine et la mort, mais dans cet album, ces parties sont peut-être montrées un peu sommairement, enlevant du même coup une partie de l'horreur, la rendant presque plus supportable.



Jan Karski a réussi à s'infiltrer dans le ghetto de Varsovie et dans un camp de concentration, il a vu les corps abandonnés nus en pleine rue, les enfants abattus juste pour amuser les soldats nazis, les hommes et les femmes crevant littéralement de faim, à peine vêtus, hagards.

Il a tenté de révéler à des membres de son gouvernement en exil ces faits auxquels personne ne croyait vraiment.

Il s'est ensuite rendu, au péril de sa vie, en France, en Angleterre et même aux Etats-Unis pour témoigner, pour tenter de donner une existence réelle à ces images qu'il avait en tête sans pouvoir lui-même les accepter.



Les dessins ont un style un peu particulier, à la limite de la caricature parfois concernant les visages, et un peu flou concernant les décors, ce qui crée un barrage contre l'émotion et rend peut-être ces actes de barbarie plus supportable, je l'ai toutefois regretté.

J'ai eu l'impression que ce récit, bien que tiré en grande partie des écrits de Jan Karski lui-même était un peu "fade", trop délayé, sans trop d'explications, comme si les auteurs avaient eu peur de heurter les lecteurs.

Mais peut-être que ce qui devrait réellement choquer les lecteurs ce sont ces actes sans nom et ceux qui les ont commis au nom d'une idéologie et non des dessins un peu trop crus, trop explicites....



Je remercie Babélio et les éditions Steinkis qui m'ont envoyé ce livre, qui ne m'a pas tout à fait convaincu, mais m'a davantage donné envie d'aller lire le livre de Jan Karski "Mon témoignage devant le monde", ce qui, au fond, est plutôt une bonne chose.







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Marvel 80 ans

Alors que mon prochain anniversaire approche à – trop – grands pas, je me suis décidé à lire cet album offert l’année dernière par une excellente amie, et qui célèbre les 80 ans de la firme Marvel, vivant essentiellement du comics mais maintenant beaucoup plus du cinéma.



Le livre est divisé en décennies, hormis le premier chapitre qui comprend les années 30 et 40. Chaque décennie raconte l’émergence de ses propres héros, l’arrivée de tel ou tel grand scénariste ou dessinateur, les événements et les crossovers marquants. Un élément marquant est la propension de la firme à embrasser les batailles sociales de leur temps. Les héros noirs qui apparaissent dès les années 60 avec Black Panther, puis Luke Cage ou le Faucon. La « race » qui n’est pas un obstacle à l’amour (Misty Knight et Iron Fist), les premiers héros gays, le mariage entre héros gays. Marvel accompagne souvent la progression des droits sociaux.

Bien sûr cela ne l’empêche pas d’accompagner son pays dans la désignation des ennemis : les nazis pendant la seconde guerre mondiale, les Russes et les Viêts pendant la guerre froide, les islamistes plus récemment.



Vu mon âge, je reste attaché avant tout aux années 60 à 80. Au-delà, je trouve tout trop compliqué. De plus en plus de séries sont naissent, vivent, meurent et ressuscitent, et même sort pour de nombreux héros ou importants personnages secondaires. La mort d’un personnage porte toujours un chagrin tragique qui devient une farce lorsque ce héros revit (ce n’était donc qu’un coup médiatique ?). Les premiers événements crossovers sont rares et de ce fait marquant ; puis ils deviennent annuels. Chaque année voit son lot de révolution de l’univers. Afin de se permettre plus de liberté, les auteurs créent des réalités parallèles ou des univers de poche où tout peut arriver, où on n’est pas sûrs de retrouver un héros la page d’après. Mais ces univers sont éphémères et finissent par disparaitre. On crée un multivers, on le détruit, on le recrée comme un big-bang faisant du yoyo.



En fin de compte ce livre est un gigantesque panégyrique et pas un ouvrage critique. Toutes les créations sont merveilleuses, superbement accueillies par les lecteurs et la critique. Cela n’est pas la réalité. Marvel a connu des échecs et s’est retrouvée plus d’une fois dans la mouise.



Bon, après tout ça vous devez vous dire qu’en fait je n’aime plus les comics. Ben si c’est le cas vous avez tout faux. Je continue à aimer en lire. C’est-y pas paradoxal ?

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Jan Karski

« C'est l'histoire d'un homme devenu un héros par hasard mais aussi celle d'un être ordinaire ballotté par les événements. » On découvre avec ce roman graphique l'histoire passionnante de Jan Karski, ce résistant polonais chargé par son gouvernement en exil de dresser un compte rendu de la situation en Pologne sous l'occupation nazie pendant la Seconde Guerre mondiale. Camp de travail, ghetto de Varsovie, camp de concentration..., on plonge avec cet homme au cœur même de l'horreur de l'holocauste. Marco Rizzo et Lelio Bonaccorso se sont de toute évidence abondamment documentés sur le sujet et proposent un aperçu succinct mais néanmoins parlant des événements qui eurent lieu dans l'Est de l'Europe dès la fin de l'année 1939. Arrivée des Allemands, construction du ghetto de Varsovie, organisation de la résistance..., l'ouvrage nous fait revivre cette période dramatique par les yeux de Karski, témoin privilégié des atrocités commises par les nazis qui ira porter son témoignage jusque devant le président des États-Unis et le ministre des Affaires Étrangères britanniques.



Comme n'importe quel ouvrage consacré à l'enfer vécu par les déportés dans les camps de concentration, ce roman graphique se lit avec beaucoup d'émotion. Certaines scènes sont à peine supportables, notamment au moment où le protagoniste découvre pour la première fois l'intérieur du ghetto de Varsovie et ses habitants, errants, hagards et squelettiques, au milieu des cadavres abandonnés en plein milieu des rues. La longue scène de la visite du camp de concentration est également marquante, tant au niveau des images montrant des dizaines d'hommes, femmes et enfants fusillés ou entassés comme des bêtes dans des wagons, que du texte, tiré du véritable témoignage de Jan Karski. L'ouvrage montre aussi très bien le développement de la résistance polonaise et l'abnégation dont durent faire preuve ses membres afin de contrer les nazis dans la région. Là encore, certains moments sont particulièrement chargés d'émotion, comme celui du passage du protagoniste aux mains de la Gestapo ou encore celui d'une descente des Allemands dans l'un des QG de la résistance.



Un ouvrage poignant et terrible consacré à un homme peu cité dans les livres d'histoire malgré sa position de témoin privilégié des ravages causés par la barbarie nazie en Pologne. Une lecture difficile, donc, mais nécessaire pour de ne jamais reproduire les horreurs du passé (le chemin est malheureusement encore bien long...).
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Jan Karski

Merci à Babelio et à Steinkis pour ce cadeau de Noël. Place à la critique.



La première impression est esthétique. C'est un bel album avec des illustrations réalistes et maîtrisées. Bien que je n'adhère pas totalement à ce genre de graphismes, j'ai tout de même trouvé que ça passait bien.

L'horreur de la guerre y est bien représentée. Certaines planches, certaines vignettes, peuvent d'ailleurs heurter la sensibilité des plus émotifs. Les images sont crues mais sans fards. Il n'y a pas d'exagération de la part des auteurs: ils n'ont pas la volonté de choquer, juste de représenter.



Un problème subsiste selon moi: la crédibilité de ce témoignage. Il soulève une vague d'interrogations sur certains aspects. Il est vrai que certains faits m'ont paru invraisemblables, un peu mirobolants. De plus, les deux auteurs ayant dû retailler dans le récit de Jan Karski, je me suis dit que cela avait pu créer des incohérences. En effet, l'adaptation du témoignage est trop rapide. Les actions s'enchaînent sans qu'aucune base ne soit posée. Il aurait peut-être fallu découper ce récit en plusieurs tomes. Ce qui aurait permis de développer.



Je n'ai pas pu m'empêcher de comparer cette adaptation à l'oeuvre d'Art Spiegelman, Maus. De fait, ce roman graphique m'a paru moyennement satisfaisant.



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À bord de l'Aquarius

C'est une BD documentaire sur le témoignage des auteurs qui sont montés à bord de l'Aquarius afin de sillonner la Méditerranée afin de sauver des migrants en désarroi en mer. Il s'agit de porter secours à ces personnes qui ont échappé aux pires misères notamment commises par les libyens assez connus pour leur manque d'humanité vis à vis des candidats à l'immigration (même si tous ne sont pas des monstres). Il y a les guerres, les persécutions mais également la misère et la famine.



Dès les premières pages, l'auteur refuse le débat qu'il a eu dans un train avec une personne qui se demandait comment garder tous les migrants dans nos pays ? En prime, elle se demandait s'il fallait maintenir les aides sociales en ce qui les concerne et s'il ne valait pas mieux les aider chez eux pour développer leur pays.



Bref, la rengaine habituelle que l'auteur évacuera d'une simple phrase : je refuse de gaspiller de la place dans ma BD pour ces conneries. Pour autant, ce sont des interrogations légitimes que j'entends de la quasi totalité de mon entourage peu enclin à aider ces miséreux dans une intolérance qui gagne du terrain. Je comprends qu'il faut sauver avant tout des vies et que cela importe sur tout le reste.



On apprendra également que le Maroc demande des visas à ses propres ressortissants pour entrer dans le pays. Or, si un marocain se trouve être en Libye pour y travailler par exemple, il n'obtiendra pas ce précieux sésame. Bref, on se rend compte que la situation est complexe dans la réalité du terrain.



L'organisation est bien expliquée avec le rôle de chacun. On voit également le groupe en œuvre pour porter assistance. Ces personnes désireuses de sauver des vies conservent tout mon respect et mon admiration. Il faut également beaucoup de courage. Tendre la main à ces exilés peut être puni par la loi, il faut le savoir. Triste époque.



J'ai été ému par cette femme enceinte venant d'Erythrée qui avait été violé et qui est morte durant la dernière phase de son long périple. Par ailleurs, on comprendra que ces gens dans la souffrance la plus absolue ne recherchent qu'une seule chose en Europe qui a vraiment de l'importance : la liberté.



Au final, une œuvre pédagogique sur le travail de cette ONG. Tout le monde devrait la lire afin d'avoir une opinion un peu moins tranché sur le sujet et comprendre le parcours de ces pauvres gens qui fuient à juste titre leur pays au péril de leur vie. Cela fait échos malheureusement à l'actualité du moment.

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À bord de l'Aquarius

Marco Rizzo et lelio Bonaccorso nous plonge dans le quotidien de l'Aquarius. Avec pédagogie et sensibilité, ils s'intéressent aux différents acteurs de ce navire qui tente de sauver des migrants sur la Méditerranée, sans oublier le contexte politique. Un reportage où les journalistes deviennent également acteurs. Les chapitres sont courts, parfois un peu trop, le style graphique n'est pas inoubliable mais le message est sans équivoque et la lecture poignante et instructive.
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Jan Karski

Hallucinant !

Je n'ai pas d'autre terme pour parler de cette BD.

Si vous la lisez, vous n'oublierez jamais ces images d'une précision extraordinaire, l'horreur qu'elles représentent, et le texte qui les accompagne !

A mettre d'urgence devant tous les yeux d'adultes...
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Mafia Tabloïds : L'histoire vraie d'un journa..

Mafia Tabloïds nous raconte l'histoire vraie du combat d'un journaliste contre la mafia en Sicile.



Il le paiera au prix de sa vie dans une exécution particulièrement atroce. On se rend compte de la corruption entre les politiques et les mafieux sur fond de loi du silence. Il fallait être particulièrement courageux pour dénoncer l'inacceptable dans les années 70.



Cette bd sera utile pour le témoignage méconnu de la dénonciation d'une société corrompue. C'est un état des lieux déplorable mais la morale sera sauve à la fin.
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Jan Karski

Je ne connaissais pas Jan Karski, un jeune polonais de bonne famille qui fut un agent de la résistance. C’est toujours positif de réhabiliter un personnage méconnu de l’Histoire qui a joué dans l’ombre un grand rôle. Le sujet est grave puisqu’il s’agit de l’homme qui a fait découvrir l’holocauste. Les nazis ont fait périr des millions de juifs durant la Seconde Guerre Mondiale devant le nez des alliés. On s’aperçoit que l’auteur ne les as pas ménagé et de même que les Russes qui ne faisaient guère mieux. Très souvent dans l’Histoire, une dictature en fait tomber une autre. Les vainqueurs s’arrogent toujours le bon rôle mais la réalité est souvent autre.



J’éprouve bien évidemment de la compassion pour ce terrible carnage. Ce qui a changé en moi depuis quelques années, c’est le fait de m’apercevoir que les descendants des rescapés de la Shoah n’ont pas compris la leçon et massacrent à leur tour le peuple palestinien sous le regard impuissant des occidentaux. On dira que les choses ne sont pas aussi simples et qu’il faut parler de terrorisme face aux gentils colons. Mais bon, au bout d’un moment, personne n’est dupe sur ce qui se passe.



Alors oui, cette œuvre d’un juste parmi les justes est assez marquante. Elle est fort bien dessinée et elle fait passer l’émotion entre l’horreur et la déshumanisation. Le personnage de Jan agit avec la plus grande humilité au péril de sa vie pour faire progresser la vérité. L’abomination nazie est à condamner avec la plus grande véhémence. Une œuvre pour entretenir le devoir de mémoire.
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Pour l'amour de Monna Lisa

Sur la couverture, un homme de dos décroche « La Joconde ». Bien sûr, je connais cette histoire qui date de 1911. C'est évidemment le vol du siècle : celui d'un (du) tableau le plus réputé du monde.

Les deux auteurs sont Siciliens et ont choisi de mettre en dessins ce célèbre fait divers : un ouvrier italien, Vincezo Peruggia, qui ne paie pas de mine, a tranquillement enlevé le panneau de Léonard de Vinci et l'a emporté sous le bras pour le garder, à peine dissimulé sous son lit pendant deux ans, sans être découvert ni inquiété.

Que se serait-il passé s'il n'avait pas essayé de monnayer son précieux chef-d’œuvre ?

Qui ne connaît cet inoubliable épisode de l'histoire de l'art ? Aussi, j'étais curieuse d'apprendre ce que les auteurs allaient pouvoir apporter de neuf à cette rocambolesque aventure.

D'abord, c'est le titre qui me laisse perplexe. Le prénom de la dame au sourire est orthographié avec deux « N », alors que, d'habitude, il n'y en a qu'un. J'apprendrai pourquoi dans le dossier qui clôt le volume.

Marco Rizzo et Lelio Bonaccorso ont l'habitude de travailler ensemble. Journaliste, Marco Rizzo a scénarisé plusieurs bandes dessinées documentaires. De sorte qu'il a l'habitude de se renseigner scrupuleusement. Ainsi, on peut être sûr que ce qui est raconté ici est rigoureusement exact. Mais la volonté des auteurs n'est pas de nous livrer une énième version de ce fait divers. Ils ont donc mêlé leur imagination à la réalité. Comment ? En inventant des personnages, en romançant et étoffant l'histoire d'amour de Peruggia ainsi que ses hallucinations (il parle avec la Joconde, à laquelle il prête les traits de la femme aimée) et en donnant à Vincenzo une allure quelque peu chaplinesque, avec son melon et sa silhouette dégingandée. Il est pourtant fidèle aux photos que j'ai pu voir, mais ses moustaches sont plus fournies et plus longues.

Les œuvres du musée qui apparaissent ici sont également fidèlement reproduites.

L'histoire s'étoffe de considérations sur le racisme de l'époque (à supposer que les choses aient évolué?) Vincenzo se plaint des remarques déplaisantes que l'on adresse aux travailleurs italiens, qui sont cantonnés à des travaux pénibles et dangereux (il a obtenu ce poste au Louvre parce qu'il est lourdement handicapé par le plomb des peintures qu'il avait manipulées) et relégués dans des quartiers misérables et insalubres. Son ami Jacques, qui est noir, lui fait remarquer que c'est bien pire pour lui.

Les auteurs évoquent l'affaire du recel des statuettes qui a mené Picasso et Apollinaire devant le tribunal. Il s'agissait de petits objets, également dérobés au Louvre, qu'un ami leur avait donnés/vendus/confiés (ce n'est pas très clair). Ce qui laisse à penser qu'à cette époque, on pouvait dépouiller le musée impunément et facilement.

La bande dessinée est entièrement réalisée dans des tons gris qui s'accordent à l'époque et certaines vignettes sont très grandes, parfois couvrent toute la page, voire deux pages en vis-à-vis, comme celles, très réussies, consacrées au rêve de Vincenzo qui survole Paris avec sa dulcinée. Celle-ci a pris les traits de la peinture dérobée et on joue sur les mots « Monna Lisa » et « Mon Élisa ».

J'ai beaucoup aimé cet album à la fois émouvant, instructif et drôle.
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À bord de l'Aquarius

L'Aquarius a été affrété par l'ONG SOS Méditerranée avec pour objectif de secourir les migrants en mer. Grâce à ce bateau, plus de 30 000 vies ont été sauvées. Depuis décembre 2018, l'Aquarius a été contraint d'interrompre ces missions.



En novembre 2017, Marco Rizzo et Lelio Bonaccorso embarquent pour quelques semaines à bord de l'Aquarius. Leur volonté, nous faire découvrir ce bateau de l'intérieur.



Les deux hommes nous amènent notamment à la rencontre des membres de l'équipage, des acteurs engagés venus de tous horizons. On partage leur quotidien sur le navire et on assiste aux opérations de sauvetage en mer. 



Les auteurs sont également allés à la rencontre de ces rescapés afin de leur donner la parole. Des histoires personnelles tragiques qui touchent inévitablement.



Les illustrations de l'album sont vraiment réussies. Le jeu de contraste entre le orange, couleur du bateau et des gilets de sauvetage, et les tonalités grises fonctionne parfaitement.



Une excellente BD reportage qui nous immisce dans les rouages de l'Aquarius et qui permet de sensibiliser le public à la situation des migrants. Un ouvrage précis et didactique qui servira, on l'espère, à faire avancer les choses.
Lien : https://mesechappeeslivresqu..
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Pour l'amour de Monna Lisa

En août 1911, la Joconde de Léonard de Vinci, alors loin d'être le tableau le plus célèbre du monde, est dérobée au Louvre. Dès les premières pages, nous apprenons que le voleur n'est autre que Vincenzo Perugia, un ouvrier italien travaillant au musée. Convaincu que le tableau doit retourner en Italie, Vincenzo cachera la Joconde pendant plus de deux ans sous son lit...



Cet album nous plonge dans la France du début du XXe siècle, explorant des thèmes tels que l'amour, l'amitié, le plaisir du travail, la passion, la folie, l'obsession, la vie des migrants en France, le manque de respect dans le monde du travail, la discrimination et le vol.



« L'amour triomphe de tout. » Léonard de Vinci



Fondé sur des faits réels, ce récit est à la fois passionnant et captivant. Avec son personnage principal vraiment attachant, la lecture de cette histoire un peu folle a été un véritable plaisir. Des dessins délicats agrémentés de teintes sépia se déploient sur des pages au fond beige clair.



En bref, cette charmante bande dessinée nous a fait passer un moment particulièrement agréable. Elle séduira celles et ceux qui souhaitent explorer ou revisiter l'aventure rocambolesque de la Joconde, qui a ensuite connu diverses autres tribulations au fil du temps...
Lien : https://www.instagram.com/bd..
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Jan Karski

Soldat polonais pendant la 2e guerre mondiale, capturé, engagé dans la résistance, capturé, torturé, échappé, infiltré dans le volontaire ghetto de Varsovie et dans un camp d’extermination (possiblement celui de Bełżec), Jan Karski à témoigné de l’horreur de la solution finale nazie devant les dirigeants Anglais et États-uniens.



Avec l’espoir de mettre fin plus rapidement à l’horreur.



Une bande-dessinée aux traits malheureusement inégaux, alternant entre réalisme froid et personnage de comics.



L’histoire d’un Juste parmi les Nations
Lien : https://www.noid.ch/jan-kars..
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À bord de l'Aquarius

Une BD d'utilité publique pour comprendre ce qui se passe en Méditerranée, la mer la plus meurtrière du monde, via deux journalistes embarqués sur le bateau de SOS Méditerranée. Quelque soit nos opinions sur le sujet ce livre bouscule et nous montre une réalité parfois éloignée de ce qu'on peut imaginer.

J'aime beaucoup les dessins, les pages explicatives et l'humanité des journalistes qui transparaît malgré leur neutralité. Contrairement à ce qu'on pourrait penser cette BD n'est absolument pas glauque : elle est graphiquement belle, absolument juste et complètement humaine. Je la recommande 👌

(Ma seule frustration : elle date de 2017. Certains éléments ne sont donc plus à jour. Pour autant quand on sait maintenant que la situation ne fait qu'empirer, cette BD est toujours complètement d'actualité...)
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À bord de l'Aquarius

En novembre 2017, deux journalistes italiens , Marco Rizzo et Lelio Bonaccorso ont partagé, le temps d’une mission, le quotidien des marins de l’Aquarius, bateau humanitaire qui mène des opérations de sauvetage en Méditerranée centrale, au large de la Libye.



Ils en ont tiré une bande dessinée, un reportage graphique de 124 pages, ultra pédagogique , qui raconte avec beaucoup de précision la vie à bord, le rôle de chacun, le fonctionnement du bateau et des opérations de secours, mais aussi des histoires personnelles recueillies auprès des migrants sur le bateau.

Ils n’ont pas été seulement observateurs , ils ont aussi prêté main forte quand les marins étaient débordés par le nombre de migrants secourus et ils apparaissent d’ailleurs dans la bd sous les dessins de Lelio Bonaccorso. «  Quand tu es sur place , c’est impossible de regarder et de ne rien faire. Le dernier sauvetage c’était 400 personnes. Les équipes humanitaires, c’était 20 personnes. Vous comprenez que vous allez devoir aider. C’est à la fois terrible et beau, quelqu’un qui vous regarde dans les yeux et vous remercie de l’avoir sauvé. »



Quand la BD est parue en Italie, l’ Aquarius avait déjà été contraint de mettre fin à ses activités de sauvetage, SOS Méditerranée et Médecins sans frontières qui l’affrétaient n’ayant pas trouvé de pays qui leur accorde un nouveau pavillon, indispensable pour naviguer, et faute de ports pour accueillir les populations rescapées. Il aura porté secours à plus de 30 000 personnes entre 2016 et 2018.



Une BD à mettre entre toutes les mains pour sensibiliser un large public aux drames qui se jouent à nos portes.

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À bord de l'Aquarius

Cette BD documentaire signée par deux Italiens, un journaliste et un dessinateur, est un témoignage très fort et pédagogique sur la réalité de ce qui se passe à bord de l’Aquarius, un bateau affrété par l’ONG SOS Méditerranée pour sauver des migrants en mer.

En novembre 2017, les auteurs embarquent sur l’Aquarius. Il y a à bord, une trentaine de personnes, marins, membres de l’association et médecins. En 2017, grâce à cette action citoyenne, c’est plus de 15 000 personnes, de 40 nationalités différentes, qui ont pu être sauvées. Les deux auteurs racontent le quotidien de la mission, les sauvetages, ils donnent la parole à l’équipage mais aussi aux migrants recueillis. Les témoignages sont poignants, parfois insoutenables, les migrants fuient leurs pays, la violence, la guerre, la misère… Avant de partir, ils n’imaginent pas les difficultés qu’ils vont rencontrer : la longue route avant la traversée, le viol des femmes, la cupidité des passeurs, les séquestrations arbitraires en Libye contre rançon et la traversée au péril de leurs vies, sur des rafiots en mauvais état et surchargés… Lorsqu’ils ont la chance d’être sauvés par un bateau d’une ONG, ils ne savent pas encore dans quel pays ils vont être débarqués.

Un livre courageux et instructif qui est malheureusement complètement dans l’actualité.

Aux prises avec la justice italiennes, l’Aquarius a arrêté ses missions en décembre 2018.

SOS Méditerranée a repris depuis juillet 2019 une nouvelle campagne de sauvetage au large des côtes libyennes, à l’aide d’un navire norvégien, l’Ocean Viking. Vendredi dernier, après douze jours d’attente en mer, 356 personnes secourues ont été débarqués à Malte.

A découvrir sans tarder !


Lien : https://aproposdelivres.word..
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À bord de l'Aquarius

C'est une forme de récit documentaire qui nous est proposé, c'est très pertinent dans le trait des dessins (précis, informatif), les couleurs (niveaux de gris et l'orange du sauvetage), le texte, en récit journalistique. Pour mieux comprendre ceux qui font SOS méditerranée et ce qui se passe dans nos eaux méditerranéennes. Une réussite, assurément.
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À bord de l'Aquarius

En noir, blanc et orange (couleur du sauvetage en mer), cette bande dessinée témoigne du quotidien de l'Aquarius, bateau de SOS Méditerranée, qui a secouru les migrants en mer jusqu'à l'an dernier (mission reprise, après bien des aléas par l'Ocean Viking).



Les deux illustrateurs ont été accueillis plusieurs semaines à bord, à titre de journalistes, pour témoigner de l'horreur vécue par les migrants, et du travail effectué par l'ONG. Il en résulte un témoignage dense qui raconte à la fois le parcours des migrants, le fonctionnement de l'Aquarius et la situation géopolitique. Une densité qui m'a parfois paru alourdir le propos.



Reste le témoignage sincère, complet, des drames qui se jouent à nos portes, et le récit du quotidien de ces sauveteurs, qui sont aussi notre honneur d'européens.



Une bande dessinée à partager avec tous.
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Jan Karski

Cette BD retrace une partie de la vie de Jan Karski. Elle est surtout largement inspirée de son livre témoignage "Mon témoignage devant le monde - Histoire d'un État secret", paru en 1948. Catholique Polonais, résistant, il fut l’un des tout premier à entrer dans le ghetto de Varsovie, puis dans les camps de concentration, pour porter témoignage d’abord à son propre gouvernement en exil puis au président des Etats Unis.



Prisonnier des soviétiques en 1939, puis remis aux allemands, il réussit à s’évader pour rejoindre la résistance à Varsovie. Passé maitre dans l’art de voyager d’un pays à l’autre sans se faire prendre, il va porter des informations jusqu’en France. Il trouve ce pays terriblement insouciant des malheurs et de l’ampleur des souffrances du peuple Polonais. Arrêté puis torturé, il réussit encore à s’évader et repart en résistance. En 1942, malgré la complexité de ce qu’il va tenter, il va pénétrer dans le ghetto de Varsovie. Là, il va être un témoin sidéré par l’horreur de ce qu’il contemple, sans possibilité d’agir. Il voit dans le ghetto des êtres humains qui n’ont plus rien d’humain. Il y découvre surtout dans des rues sales et nauséabondes des cadavres nus abandonnés, des passants faméliques, la misère, la déchéance. L’image d’un monde qu’il ne peut pas reconnaitre ou accepter comme étant le sien. Sous l’habit d’un gardien ukrainien, il entre également dans un camp de concentration. Il est frappé par l’horreur des camps, par cette terreur indicible qu’il va tenter de porter en témoignage. Dans un récit précis et accablant sur l'extermination des Juifs en Pologne occupée par l'Allemagne, il va tenter de révéler au monde l’intention avouée d’Hitler, celle de la fin annoncée du peuple Juif. Face à ces révélations, l’ampleur de l’horreur est tellement monstrueuse que nul ne peut l’accepter, nul ne peut entendre. Les politiques rencontrés sont conscients qu’il ne ment pas mais que ce témoignage dépasse l’entendement humain. Lui déclarant en particulier : « Jeune homme, je ne vous dis pas que vous êtes un menteur, mais je ne vous crois pas. »



La force de cette BD tient dans son graphisme, sombre, tourmenté. Après une première partie relativement colorée et qui montre une époque joyeuse et insouciante, arrive rapidement l’époque obscure. Les visages sont parfois effacés, car seule compte l’idée des Hommes, pas les Hommes eux-mêmes. Les tonalités sont particulièrement sombres, froides, glaciales, les rues et les paysages sont enneigés, ventés, les scènes se déroulent de nuit, témoignant du monde de ténèbres qu’a découvert Jan Karski.

Les pages qui se rapportent à l’horreur dans les camps, montrant profusion de corps, hommes ou femmes, ou des situations que l’œil ne veut pas regarder, les textes de Karski étant reproduits sur le côté, décrivent à leur façon la noirceur de l’âme humaine et de cette période pendant laquelle la vie de certains Hommes valait si peu cher aux yeux de certains. C’est douloureux, difficile, oppressant parfois, mais c’est un témoignage qui questionne et une intéressante façon de présenter le parcours de cet homme exemplaire que je n’aurais sans doute jamais découvert sans cette BD.


Lien : https://domiclire.wordpress...
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