Si de nos jours, l’Holocauste est une vérité que personne ne peut nier, on a préféré éluder le problème pendant les années de guerre, sans doute préoccupé par d’autres tâches ou priorités. Cette bédé revient non seulement sur un personnage intègre et courageux, mais sur les valses hésitations des Alliés en ce qui concerne la déportation de milliers de femme et d’hommes vers les camps de la mort. En mettant en œuvre des actions concrètes, les politiciens réfugiés à Londres auraient-ils pu mettre un terme à l’innommable ? Voilà une des nombreuses questions qui émerge de cette bédé qui fait office de mémoire.
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Dans les années 1970, le journaliste Peppino Impastato dénonce ouvertement les méfaits d’une Cosa Nostra qui dépossède les paysans de sa région de leurs terres. S’imposant petit à petit comme symbole de la lutte antimafia d'Italie, les propos engagés du fondateur du journal L’Idea Socialista dérangent de plus en plus. Sauvagement assassiné en 1978, il faudra cependant attendre 2002 pour que la justice reconnaisse sa mort comme assassinat orchestré par le capo local, Caetano Badalamenti.
Proposé au sein de la collection Hostile Holster des éditions Ankama, entièrement dédiée aux thrillers et abritant déjà l’excellent We are the Night, ce one-shot s’attaque donc à l’histoire vraie d'une victime de la mafia sicilienne.
Débutant et se terminant par la conclusion du procès des commanditaires de ce meurtre, ce récit non linéaire retrace les étapes principales du combat de Giuseppe Impastato, dit Peppino. L’histoire de ce fils de mafieux qui trahira ses racines pour dénoncer la corruption des politiques au péril de sa vie n’est malheureusement que survolée et souffre de nombreux raccourcis. Si Marco Rizzo parvient à rendre hommage au personnage, notamment à travers ce fond radiophonique qui permet de raviver les paroles qui lui ont coûté la vie, le récit se lit sans vraiment accrocher le lecteur. L’enquête policière et le procès judiciaire ne sont pas du tout approfondis et les passages dédiés à l’existence de Peppino ne sont pas assez prenants. Le graphisme noir et blanc de Lelio Bonaccorso n’est pas désagréable et parvient même à distiller une atmosphère qui colle parfaitement au propos.
Arrivé à la fin de ce tome, force est cependant de constater que, malgré quelques qualités, l’introduction et le bonus en fin d’album sont finalement beaucoup plus intéressants que la BD même. La présence de ces suppléments s’avère donc assez salvatrice et permet de mieux comprendre l’impact de cette histoire qui secoua l’Italie il y a près de trente-cinq ans.
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Une virée à bord d'un vaisseau d'une ONG dont l'objectif est de sauver les migrants traversant la méditerranée.
La description linéaire et dynamique, même durant les périodes de calme, accompagne la prise de conscience du lecteur sur un sujet qui déborde largement au delà des embarcations de fortune rencontrées au détour d'une vague.
A lire pour le plaisir, la prise de conscience, le graphisme, l'amour des rouges gorges ou par militantisme. Chacun peut y trouver son compte.
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un témoignage intéressant... et terrifiant !
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Dans cette BD, Marco Rizzo et Leilo Bonaccorso retrace une partie de la vie de Jan Karski.
Jan Karski est un polonais qui a réussi à s'échapper du goulag après l'invasion de la Pologne par les russes et les allemands. A son retour en Pologne, il découvre la vie sous l'occupation nazie et s'engage dans la résistance. Il va alors entrer en contact avec le gouvernement polonais en exil et être chargé de plusieurs missions, dans le ghetto de Varsovie et dans les camps. Il y observe alors les atrocités nazies et apporte son témoignage aux autorités. Tout le monde sait, certains ne veulent pas croire, d'autres ne veulent rien faire...
Cette BD est fortement inspirée par le livre de Jan Karski " Mon témoignage devant le monde - Histoire d'un État secret ", même si une grande partie de la vie de Jan Karski y est complètement occultée et qu'elle se concentre particulièrement sur ce qu'il a vécu après son entrée dans la résistance. On y trouve quasiment rien sur ce qu'il a pu voir au goulag par exemple. Le dessin est vraiment fort, la scénarisation rend les scènes très prenantes. Le texte de Karski qui encadre les dessins sans aucunes bulles lors de son infiltration dans le camp de concentration nous met complètement dans la position de l'observateur...j'ai eu l'impression d'être plongée dans la scène, presque comme si je filmais en direct ce qu'il s'y passe. Les mots forts de Jan Karski renforce les sentiments multiples qui peuvent nous traverser. L'indignation, l'horreur, la volonté de s'en sortir, l'impuissance face aux autorités qui ne font rien...
A mon sens, c'est une belle façon de mettre en avant ce témoignage important de la forme d'omerta qui a pu exister à cette période sur la connaissance des crimes nazis, même si j'ai trouvé ça un peu incomplet. Pour ceux que le sujet intéresse, le témoignage de Karski lui-même est très intéressant, mais sa biographie écrite par Yannick Haenel l'est encore plus et le livre Les sentinelles de Tessarech est aussi très fort sur le sujet.
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