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Citations de Marguerite Yourcenar (2086)


Soixante-six fois mes yeux ont contemplé les scènes changeantes de l'automne,
J'ai assez parlé du clair de lune
Ne me demandez plus rien,
Mais prêtez l'oreille aux voix des pins et des cèdres quand le vent se tait.
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(...) l'immense écart entre ce que se disent deux personnes bien élevées causant devant une table à thé et la vie secrète des sens, des glandes, des viscères, la masse des soucis, des expériences et des idées tus, a toujours été pour moi un ébahissement.
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La faiblesse des femmes, comme celle des esclaves, tient à leur condition légale ; leur force prend sa revanche dans les petites choses où la puissance qu'elles exercent est presque illimitée. J'ai rarement vu d'intérieur de maison où les femmes ne régnaient pas ; j'y ai souvent vu régner aussi l'intendant, le cuisinier ou l'affranchi.
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La morale est une convention privée ; la décence est affaire publique ; toute licence trop visible m'a toujours fait l'effet d'un étalage de mauvais aloi.
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Il en était des opinions comme des êtres : elles rentraient bientôt dans un catégorie établie d'avance.
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La vie m'était un cheval dont on épouse les mouvements, mais après l'avoir, de son mieux, dressé.

(p.52)
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Marguerite Yourcenar
Jusqu’à ce qu’il étende le cercle de sa compassion à toutes les créatures vivantes, l’homme lui-même ne trouvera pas la paix.
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Marguerite Yourcenar
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Il y a deux choses auxquelles un écrivain doit être absolument sensible. Il faut que son langage soit absolument fidèle à la réalité. S’il fait parler un empereur qui appartient à la tradition classique, il faut que son style ait quelque chose de la tradition classique. S’il fait parler un ouvrier, il faut se garder de tous les mots de plus de quatre syllabes. Il faut aussi être clair. L’écrivain qui ajoute des obscurités à la vie qui Dieu merci est déjà assez obscure, en créant une obscurité de mots pour faire beau, pour faire intéressant, pour faire amusant, pour que ça ait l’air de quelque chose de nouveau, est tout à fait en dehors de sa vocation d’écrivain. Quand on écrit, c’est pour être compris.

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Marguerite Yourcenar
Vous ne saurez jamais que votre âme voyage,
Comme au fond de mon coeur un doux coeur adopté
Et que rien, ni le temps, d'autres amours, ni l'âge
N'empêcheront jamais que vous ayez été;

Que la beauté du monde a pris votre visage,
Vit de votre douceur, luit de votre clarté,
Et que le lac pensif au fond du paysage
Me redit seulement votre sérénité.

Vous ne saurez jamais que j'emporte votre âme
Comme une lampe d'or qui m'éclaire en marchant;
Qu'un peu de votre voix a passé dans mon chant.

Doux flambeau, vos rayons, doux brasier, votre flamme,
M'instruisent des sentiers que vous avez suivis,
Et vous vivez un peu puisque je vous survis.

( " Les charités d'Alcippe")
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J'ai cherché la liberté plus que la puissance, et la puissance seulement parce qu'en partie elle favorisait la liberté.
(chap. 3)
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Marguerite Yourcenar
Il ne faut pas pleurer pour ce qui n'est plus mais heureux pour ce qui a été.
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Toute sa vie, il s’était ébahi de cette faculté qu’ont les idées de s’agglomérer froidement comme des cristaux en d’étranges figures vaines, de croître comme des tumeurs dévorant la chair qui les a conçues, ou encore d’assumer monstrueusement certains linéaments de la personne humaine, comme ces masses inertes dont accouchent certaines femmes, et qui ne sont en somme que de la matière qui rêve.
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De l'esprit ? Dans la douleur ? Il y a bien du sel dans les larmes.

FEUX
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Les objets cessaient de jouer leur rôle d’accessoires utiles. Comme un matelas son crin, ils laissaient passer leur substance. Une forêt remplissait la chambre. Cet escabeau, mesuré sur la distance qui sépare du sol le cul d’un homme assis, cette table qui sert à écrire ou à manger, cette porte qui ouvre un cube d’air entouré de cloisons sur un cube d’air voisin, perdaient ces raisons d’être qu’un artisan leur avait données pour n’être plus que des troncs ou des branches écorchées comme des saints Barthélemy de tableaux d’églises, chargés de feuilles spectrales et d’oiseaux invisibles (...) Cette couverture et cette défroque pendue à un clou sentaient le suint, le lait et le sang. Ces chaussures qui bâillaient au bord du lit avaient bougé du souffle d’un bœuf étendu sur l’herbe, et un porc saigné à blanc piaillait dans la graisse dont le savetier les avait enduites. La mort violente était partout, comme dans une boucherie ou dans un enclos patibulaire.
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Fonder des bibliothèques, c'était encore construire des greniers publics, amasser des réserves contre un hiver de l'esprit qu'à certains signes, malgré moi, je vois venir.
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Athènes avait à cette époque son philosophe de la vie frugale : Démonax
menait dans une cabane du village de Colone une existence exemplaire et gaie. Ce n’était pas Socrate; il n’en avait ni la subtilité, ni l’ardeur, mais j’aimais sa bonhomie moqueuse.
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Peut-être Dieu n'est-il dans nos mains qu'une petite flamme qu'il dépend de nous d'alimenter et de ne pas laisser éteindre ; peut-être sommes-nous la pointe la plus avancée à laquelle Il parvienne...
Combien de malheureux qu'indigne la notion de Son omnipotence accourraient du fond de leur détresse si on leur demandait de venir en aide à la faiblesse de Dieu ?
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Les historiens nous proposent du passé des systèmes trop complets, des séries de causes et d’effets trop exacts et trop clairs pour avoir jamais été entièrement vrais.
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Marguerite Yourcenar
Fonder des bibliothèques, c'était amasser des réserves contre un hiver de l'esprit qu'à certains signes, malgré moi, je vois venir.
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Quand on aura allégé le plus possible les servitudes inutiles, évité les malheurs non nécessaires, il restera toujours, pour tenir en haleine les vertus héroïques de l'homme, la longue série des maux véritables, la mort, la vieillesse, les maladies non guérissables, l'amour non partagé, l'amitié rejetée ou trahie, la médiocrité d'une vie moins vaste que nos projets et plus terne que nos songes : tous les malheurs causés par la divine nature des choses.
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