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Critiques de Marguerite Yourcenar (824)
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Conte bleu - Le premier soir - Maléfice

Ce petit livre d'une centaine de pages regroupe trois œuvres : Conte bleu, Le premier soir et Maléfice. Il s'agit de compositions de jeunesse de Marguerite Yourcenar.

Conte bleu met en scène des marchands européens aveuglés par l’appât du gain. L'atmosphère poétique donnée par les descriptions du palais, de la caverne aux saphirs et des princesses justifie bien le terme de "conte".

Le premier soir est au départ une nouvelle écrite par le père de Marguerite Yourcenar. Il proposé à celle-ci de remanier le texte à sa convenance et de le publier à son nom. Comme le titre l'indique, il relate la nuit de noces de Georges et Jeanne, qui viennent de se marier mais semblent tout à fait étrangers l'un à l'autre.

Enfin, Maléfice est le récit d'une séance de sorcellerie. Amande agonise d'un mal mystérieux, les femmes du village ont fait appel à une sorte de sorcier pour savoir qui lui a jeter le maléfice et le lever.



C'est non sans plaisir que j'ai retrouvé le style sobre mais ô combien agréable de Marguerite Yourcenar.

Cependant, si l'on comprend sans difficulté la finalité de Conte bleu, à savoir la cupidité ne mène à rien de bon, j'ai eu du mal à saisir quel était le message caché dans Le premier soir et Maléfice. Peut-être n'y en avait-il tout simplement aucun. J'ajouterais que Georges est d'une indifférence véritablement agaçante !

En un mot, des fonds de tiroir agréables mais des fonds de tiroir tout de même.



Challenge ABC 2014/2015

Challenge Petits plaisirs 2014/2015
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Conte bleu - Le premier soir - Maléfice

N°856 – Janvier 2 015



CONTE BLEU – Marguerite Yourcenar – NRF.



Il s’agit d'un recueil de trois nouvelles [« Conte bleu », « Le premier soir », « Maléfice »] écrits entre 1927 et 1930, Marguerite Yourcenar était alors âgée de 24 ans. Ces textes avaient été publiés pour partie dans différentes revues, « Le premier soir » dans « La Revue de France » en 1929, « Maléfice » au « Mercure de France » en 1933. Seul « Conte bleu » était inédit.



Dans le premier texte, une jeune servante aide des marchands, âpres au gain, à récolter, à l'aide de son abondante chevelure, des saphirs cachés au fond d'un lac. Pourtant, malgré la richesse qu'elle leur procure, elle n'obtient rien d'eux ni partage, ni reconnaissance ni même pitié et ils la maintiennent dans sa condition ancillaire. Le deuxième texte, qui est la reprise d'une nouvelle écrite à l'origine par son père, met en scène deux futurs époux, Georges et Jeanne qui vont se marier par convenance sociale mais non par amour. C'est l'occasion pour l'auteur de se livrer à une réflexion sur le bonheur et sur le sens de la vie, sur la volonté qu'on peut avoir d’en faire changer le cours ou de s'installer dans une certaine sécurité. Dans le troisième texte, Amande souffre d'un mal incurable contre lequel personne ne peut rien. Son fiancé, Humbert, Toussainte une vieille femme et quelques autres habitants du village décident de faire venir auprès d'elle un autre homme capable de détourner d'elle un éventuel mauvais sort qui lui aurait été jeté.



J'ai déjà dit dans cette chronique combien l'art de la nouvelle est difficile et surtout quand il s'agit de publier des textes, le plus souvent écrits à des périodes différentes, soufflés par une inspiration pas forcément constante et qu'on doit réunir sous un même thème. Qu'est-ce donc qui unit ces trois récits, quel message peut-on en tirer ? « Conte bleu », veut sans doute dénoncer la cupidité des hommes face à l'accroissement de leurs richesses et leur indifférence face à ceux qui leur permettent de faire ainsi fortune. Veut-il rappeler qu'il est vain d'amasser des biens dans ce monde transitoire ou que le hasard peut se charger de corriger les injustices et les malheurs que les hommes sèment autour d'eux ? En tout cas, l'ambiance qu'il distille évoque les fables orientales. « Le premier soir » qui est peut-être une évocation biographique paternelle mais qui me semble plutôt être le premier chapitre d'un roman inachevé, évoque la nuit de noces de deux êtres finalement étrangers l'un à l'autre et qui menacent bien de le rester dans l'avenir. Dans ce texte il y a toute la fragilité de la beauté, de la jeunesse, de la candeur, du bonheur, de la vie mais aussi toute la persistance du l'hypocrisie, de l'indifférence, de la banalité qui existe déjà entre ces deux jeunes époux. Il oppose la figure de l'homme, désabusé et insensible face à la jeune fille, crédule, vierge et immature. « Maléfice » quant à lui introduit le mystère de la sorcellerie dans notre monde mais aussi l'absence d'amour qui s'insinue entre deux êtres dès lors que l'un d'eux va mourir. Pire peut-être l'amour une fois disparu, c'est une sorte d'indifférence voire une volonté de nuire puisée dans une forme de jalousie qui générera une pulsion mortifère. Une sorte de victoire de Thanatos sur Eros ! Algénare qu'on considére comme une servante à cause de sa pauvreté est présentée comme une sorcière capable de nuire simplement parce qu'elle le veut. En faisant le mal, ou en croyant le faire, elle sortira de sa condition inférieure, s’affirmera comme un être exceptionnel, alors qu'Amande est de toute manière promise à la mort.



Même s'il n'est pas évident, le « fil d'Ariane » de ce recueil est bien là, dans la dénonciation de l'espèce humaine dont nous savons qu'elle n’est pas fréquentable et ce d'autant plus que nous en faisons nous-mêmes partie. Contrairement à ce qu'une littérature un peu naïve ou trop optimiste voudrait nous faire croire, l'amour est un sentiment qui ne dure pas et le faire rimer avec « toujours » est un leurre. J'y vois personnellement autre chose de la part ce cette auteur majeure de la littérature, une étude à travers trois récit apparemment indépendants les uns des autres de la femme à travers des images croisées et révélatrices.



Ces textes sont écrits avec un style fluide et poétique qui sera, durant toute son œuvre, la marque caractéristique de Marguerite Yourcenar [J'ai toujours en mémoire le discours qu'elle prononça lors de sa réception à l’Académie Française en 1980].



©Hervé GAUTIER – Janvier 2015 - http://hervegautier.e-monsite.com
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Conte bleu - Le premier soir - Maléfice

En tant que première lecture de Yourcenar, je suis asse mitigé quant au résultat de ce petit recueil. Mitigé car non-emballé par la première nouvelle, que j'ai trouvé presque proche des jeux oulipiens auxquels s’adonnaient Perec, Queneau et toute la bande. Voulant ainsi une nouvelle-camaïeu aux couleur du Ciel et de la Mer, l'omniprésence de "bleu" m'a bel et bien empêché de rentrer dans l'histoire comme je l'aurais souhaité. Les deux suivantes m'ont d'avantage plu, et j'ai découvert un style très plaisant à lire, alliant maîtrise et esthétique pour un rendu qui est assez agréable à la lecture. J'attends maintenant de finir les "Nouvelles Orientales" pour me faire un avis plus approfondi sur cette écrivaine, que j'ai finalement mis du temps à découvrir.
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Conte bleu - Le premier soir - Maléfice

Je suis heureuse d'avoir abordé la lecture de Marguerite Yourcenar par ce recueil posthume, préfacé avec justesse par Josyane Savigneau, car l'impression que je me faisais de cette académicienne en sort complètement transformée. Les trois nouvelles rassemblées sont des oeuvres de jeunesse.

L'inédit Conte bleu, tout en camaïeu de bleus, préfigure Les nouvelles orientales et devait s'accompagner d'un conte blanc et d'un conte rouge.

Le premier soir, par sa thématique et son déroulement, est très proche du dénouement de Vingt quatre heures de la vie d'une femme de Zweig : du voyage en train vers le supposé accomplissement de la toute première nuit -avec la maîtresse tant désirée ici ou la jeune épousée chez Marguerite Yourcenar- à l'acte inaccompli dont le protagoniste masculin se détourne par anticipation, blasé par les expériences antérieures.

Maléfice enfin plonge au coeur des croyances obscures pour jeter en pâture à la crédulité populaire une jeune pauvresse pour laquelle "les étoiles dessinaient, en grands jambages tremblés, les lettres géantes de l'alphabet des sorcières".
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Conte bleu - Le premier soir - Maléfice

C'est la première immersion que je fais dans l'oeuvre de Marguerite Yourcenar.

3 récits dans ce recueil, publié après sa mort et regroupant des écrits de jeunesse. 3 histoires très différentes les unes des autres, mais néanmoins très intéressantes.



Conte bleu reprend le schéma classique des contes. La morale de l'histoire met en garde contre l'appât du gain et l'égoïsme, le tout teinté de bleu, en camaieu.

Premier soir est bien plus réaliste : nous suivons dans cette histoire les pensées d'un tout jeune marié pendant son voyage de noces, qui voit dérouler sa vie future avec sa nouvelle épouse, d'un oeil froid et cynique.

Maléfice est une histoire envoûtante, sur fond de sorcellerie et de croyance paysanne.



J'ai une nette préférence pour Premier soir, qui a en fait été écrit par le père de Marguerite Yourcenar et que sa fille a remanié selon son propre désir.

J'ai beaucoup aimé son écriture dense et fine, sa simplicité finalement ainsi que le petit côté désabusé de ces trois petits récits. Une première immersion qui ne sera pas la dernière.
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Conte bleu - Le premier soir - Maléfice

Comme d'autre avant moi on détaillé les trois histoires de ce petit recueil, je passerai de suite à mes impressions. Je n'ai jamais lu Yourcenar. Je ne connaissais que très peu de choses à son sujet, sinon qu'une phrase qui m'a habité longtemps : ''la vie m'était un cheval de race dont j'épousais tous les mouvements, mais c'était après l'avoir dressé'' sur laquelle j'ai du disserté pour un quelconque cours de philo.

Je suis très heureuse d'avoir enfin lu cette grande dame. Les trois textes sont forts différents, sinon pour une chose : il place la femme au coeur de l'intrigue. Tantôt femme sibylline, tantôt maîtresse, tantôt sorcière ; mais toutes des femmes au caractère présent et qui marquent le lecteur. J'ai apprécié ma lecture, mais si j'avais une chose à vous conseiller, c'est de lire les textes avant de lire la longue préface de Josyane Savigneau. Ces propos sont justes et bien documentés, mais influent sur la lecture et la compréhension bien personnelle que les mots de Yourcenar pourraient avoir en nous.
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Conte bleu - Le premier soir - Maléfice

Trésors, mariage et sorcellerie



De cette belle et grave écriture qui est la sienne, Marguerite Yourcenar nous conte tour à tour une chasse au trésor, les pensées secrètes de deux êtres qui viennent de s’unir pour la vie, et une histoire de sorcellerie, la nuit, dans un petit village italien.

« Conte bleu » s’inscrit dans la lignée de ses oeuvres orientalistes, pleines d'images et de couleurs : cela ressemble à un conte moral, où l'on apprend (ô surprise !) que la richesse n'est pas tout dans la vie. L'auteur s'y consacre à la description du réel, du paysage et des gestes des acteurs, alors que dans les récits suivants elle se concentre respectivement sur la psychologie des personnages puis sur la restitution d’une atmosphère très particulière.

La courte nouvelle « le Premier Soir » rappelle fort le sens de l'introspection typique à Stefan Zweig. Sa première version fut rédigée par le père de Marguerite Yourcenar, Michel de Crayencour, et remaniée par sa fille : un jeu auquel ils prenaient tous deux grand plaisir. Beaucoup se retrouveront dans ce beau texte, car cet état de conscience aigüe ressenti par le jeune marié est extrêmement bien décrit, ainsi d'ailleurs que le désarroi de l'épousée.

Dans « Maléfice », on retrouve la dimension surnaturelle chère à l’auteur, à travers le récit de la découverte d’une jeteuse de sorts : mais est-elle vraiment sorcière, comme tous - elle y comprise - en sont persuadés, ou les circonstances sont-elles trompeuses ? Marguerite Yourcenar repose habilement l’éternelle question : la sorcellerie existe-t-elle ou l'avons-nous inventée ?
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Conte bleu - Le premier soir - Maléfice

Marguerite Yourcenar, née Marguerite Antoinette Jeanne Marie Ghislaine Cleenewerck de Crayencour en 1903 à Bruxelles et décédée en 1987 à Bar Harbor, dans l'Etat du Maine (Etats-Unis), est une écrivaine française naturalisée américaine en 1947, auteur de romans et de nouvelles ainsi que de récits autobiographiques. Elle fut aussi poète, traductrice, essayiste et critique littéraire. En 1939 Marguerite Yourcenar, bisexuelle, part pour les Etats-Unis rejoindre Grace Frick, alors professeur de littérature britannique à New York et sa compagne depuis une rencontre fortuite à Paris en 1937. Les deux femmes vécurent ensemble jusqu'à la mort de Frick d'un cancer en 1979. Elles s'installent à partir de 1950 à Mount Desert Island, dans le Maine où Marguerite Yourcenar passera le reste de sa vie. Elle est la première femme élue à l'Académie française, le 6 mars 1980.

Conte bleu, est un recueil posthume de trois nouvelles (Conte bleu, Le Premier soir, Maléfice) écrites entre 1927 et 1930, paru en 1993.

Conte bleu, dégage des parfums d’Orient et de sortilèges. On y voit un navire de marchands de différentes nationalités européennes prêts à tout pour rapporter avec eux d’Orient une cargaison de saphirs sensés leur offrir la richesse. L’épilogue dramatique nous rappelle que la richesse ne fait pas le bonheur, même quand on échappe à la mort.

Dans Le Premier soir, un couple de jeunes mariés part en voyage de noces en Suisse. Si l’épouse est jeune et inexpérimentée, l’homme a roulé sa bosse et connait les femmes. Un texte intimiste, tout en réflexions intérieures sur le mariage, le couple et la vie, pas vraiment optimiste, en tout cas bien loin de la gaité béate qu’on pourrait attendre de ces premiers instants de vie commune. Il y a quelque chose de Stephan Zweig dans ces quelques pages.

Maléfices joue sur le surnaturel. Dans la campagne italienne, une jeune femme très malade ne trouvant nul soulagement par les médecins ou les pèlerinages, s’en remet à un guérisseur. Elle ne peut qu’être possédée par un sortilège. Une intéressante réflexion sur « les sorcières », ont-elles un don maléfique ou bien leur entourage s’en auto-persuadant leur attribue-t-il un pouvoir qu’elles n’ont pas ?

Je ne vais pas vous faire l’article pour que vous fonciez lire ce bouquin. Il est sympathique mais ne s’adresse qu’à ceux qui aiment déjà Marguerite Yourcenar, ils y retrouveront les prémisses de son style et de son talent. Par contre, je vous conseille de lire la préface de Josyane Savigneau fort instructive sur l’origine de ces textes, en particulier sur Le Premier soir, écrit au départ par le propre père de Marguerite Yourcenar.

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Conte bleu - Le premier soir - Maléfice

Le confinement fut bénéfique à la redécouverte de livres commencés, de recueils de nouvelles entamés et jamais terminés ...



Je me souviens avoir acheté celui-ci, il y a une dizaine d'années, une année où je peinais à boucler mon challenge ABC des noms d'auteurs, cherchant désespérément un Y ... 



Et je lus alors le premier récit de ce recueil. Je l'ai longtemps gardé dans un tiroir de mon bureau toulousain, pensant le finir rapidement pendant une de mes pauses lunch-box ... 



Et puis non ! 



Et pourtant ... 



Le premier soir évoque la première nuit d'un couple tout juste marié. Le couple a quitté Paris pour la Suisse. Le voyage en train fut agréable, le paysage fournissant des sujets de conversation. Arrivés à l'hôtel, la femme se prépare et l'homme réfléchit à ce qui va être sa vie désormais, pense à sa maîtresse, celle qu'il vient de quitter. Un récit qui dépeint un homme très froid, sans grand affect, un calculateur...  



Maléfice montre un groupe de femmes, une veillée, dans un pays du sud, où les maladies graves sont manifestations de l'œuvre du diable et résultant forcément d'un maléfice ... Le comme il se doit, l'exorciseur découvrira celle qui a jeté le sort et qui sera maudite et rejetée ... Un récit qui fait froid sans le dos.



alors que j'adore les "Mémoires d'Hadrien", j'ai eu beaucoup de mal cette fois avec l'écriture de Marguerite Yourcenar, que j'ai trouvée très froide, si polie qu'elle en devenait insensible, si condensée qu'elle ne permettait aucun affect ... 



Dommage !   
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Conte bleu - Le premier soir - Maléfice

Cet ouvrage contient trois courtes histoires.

La première Conte bleu porte bien son nom, car son récit se rapproche d'un conte. Des marchands voyagent pour trouver la richesse, le voyage n'est pas sans risque. Le trésor tant convoité leur est servi par une jeune fille simple qu'ils maltraiteront en récompense de son aide. Alors le retour se fera sous le signe du malheur. La fin donne une certaine morale à l’histoire.

La deuxième Le premier soir, est plus une nouvelle. On accompagne un jeune couple fraîchement marié dans leur voyage de noces vers ce premier soir. Ce sont surtout les pensées de George que l'on lit. Partagé entre un présent qui lui paraît plus terne qu'il ne l'avait (peut-être) espéré, un futur qui s'annonce fade et un passé plus gratifiant où le souvenir d'une (autre) femme lui rappelle une certaine vie heureuse. Le lien avec le passé sera tranché à la fin, lui permettant de se glisser dans son présent.

Une vision de l'homme assez imbu de lui-même.

La troisième Maléfice, est une nouvelle dont le début est écrit, je trouve, un peu comme une scène de théâtre.

Des femmes et un homme se réunissent pour une séance de désenvoûtement afin d'essayer de sauver Amande qui se meurt. La ou la médecine ne peut rien faire, on veut croire qu'une forme de magie peut agir.

La fin laisse apparaître l'influence des croyances sur notre façon d'être et la façon dont on voit et ressens le monde qui nous entoure.

beaucoup de poésie dans la première histoire dans les description. Une lecture que j'ai trouvé parfois une peu difficile par la longueur des phrases.



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Conte bleu - Le premier soir - Maléfice

Trois très jolis textes écrits entre 1927 et 1930 pour rappeler qu'avant d'être cette belle femme mûre au regard pénétrant, Marguerite Yourcenar fut une jeune femme déjà incroyablement talentueuse, à la plume déjà bien affirmée.



"Conte bleu" est comme son nom l'indique une variation en couleur saphir, azur et indigo sur le thème de la vanité de la quête de la fortune, dans lequel on se glisse comme dans un conte des mille et une nuits.



Puis l'on s'étonne d'apprendre que "Le premier soir" est un texte écrit à quatre mains, ébauché par son père et remanié par ses soins, sur le thème en effet très masculin du regard doux amer et blasé d'un homme expérimenté à l'heure de faire traverser la nuit de noces à sa virginale épouse.



Enfin "Maléfice" nous réconcilie avec l'image de la sorcière dans une atmosphère de village italien, autour du désenvoutement d'une jeune femme.



Belle compilation de la collection Folio 2€.





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Conte bleu - Le premier soir - Maléfice

Conte bleu

Ce conte narre l’histoire de marins ayant de la chance puis le revers de la médaille se fait sentir, l’un d’eux en particulier croise la route d’une sourde-muette qu’il traîne de force sur son navire et qui, au petit matin disparaît. Je vous préserve de la mais en dehors de la belle écriture de Marguerite Yourcenar, je n’en tire pas grand-chose. Pourtant j’adore les contes surtout pour adulte car il y a une dimension onirique qui me plaît beaucoup et un sous texte plus réaliste voir cruel, or ici l’histoire est trop simple, sans vraiment de leçon à en tirer.



Le premier soir

Je ne suis pas plus convaincu par cette seconde nouvelle, l’histoire ne m’a pas touchée et peu d’éléments l’on rendu intéressante à mes yeux si ce n’est le sens de la formule que Yourcenar maîtrise à merveille. Je reste assez dubitatif sur l’intérêt de cette nouvelle surtout vu la fin qui, je trouve, n’apporte rien, ni morale, ni philosophie alors que le reste du texte en est ponctué.



Maléfices

Cette dernière nouvelle est dans la même veine que les deux précédentes, l’écriture de l’auteure arrive à nous transporter dans un monde, ordinaire, mais qui recèle de petites phrases très bien tournées et qui font le charme de cette courte nouvelle. Je n’ai pas trouvé les personnages importants, ça aurait pu être n’importe qui à la place et c’est ce que je trouve dommage, il manque des protagonistes forts dans les trois nouvelles, il manque cette modernité des femmes fortes et sûres de soi que j’apprécie tant. Dans l’ensemble c’est quand même celle qui m’a le plus intéressé même si la première « conte bleu » me parle plus.

Au final c’est une lecture en demi-teinte. L’écriture j’adore mais les intrigues me laissent sur ma faim. Toutefois j’ai passé un court mais bon moment de lecture, je n’irais pas jusqu’à le recommander mais pour se faire une idée sur Marguerite Yourcenar, c’est un bon point de départ.

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Conte bleu - Le premier soir - Maléfice

Ouvrage regroupant trois nouvelles.

"Conte bleu" et "Maléfice" sont des oeuvres de jeunesse rédigées entre 1927 et 1930. Je les trouve peu aboutis pas assez développés. Ils représentent les premiers pas, hésitants et parfois maladroits, d'une jeune femme qui allait devenir un très grand écrivain. Je suis déçue car ces deux textes semblent écrits dans la précipitation, alors que d'urgence il n'y avait pas .

"Le Premier Soir", écrit à la même époque est une oeuvre du père de Marguerite Yourcenar, "Michel de Crayencour' transmise à sa fille, à la fin de sa vie, afin qu'elle y apporte une correction et le publié sous nom, "Marg Yourcenar ". J'éprouve le même sentiment pour ce texte qui aurait mérité un plus grand développement, de plus je détecte une certaine sécheresse dans l'écriture et ne reconnaîs pas la plume de Marguerite Yourcenar. Ce texte reste l'oeuvre de son père.

Sentiment partagé donc après la lecture de ce recueil, et je ne peux taire ma déception après avoir apprécié "Mémoires d'Hadrien"et les trois tomes du "Labyrinthe du Monde" dans lequel l'auteur fait référence à ce texte "Le premier soir" rédigé par son père.
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Conte bleu - Le premier soir - Maléfice

C'est un lecteur dans la mediatheque où je travaille qui me l'a conseillé et notamment "Le premier soir"

Je n'avais pas encore lu de roman de Marguerite Yourcenar.

Ce livre est constitué de trois nouvelles : "Conte bleu", "Le premier soir" et"Maléfice".

Je n'ai lu que "Le premier soir".

Un jeune couple en voyage de noces se rend en Suisse pour leur lune de miel. Cela peut ressembler à une romance mais pas du tout. La femme encore vierge, romantique à souhait, est calme et discrète. Mais ici, nous avons plus la pensée du mari qui imagine sa femme, alors qu'elle est belle, au vieillissement futur de son épouse et pense allègrement à son ancienne maîtresse. Bref c'est un gougeat !

Heureusement que c'est une nouvelle très bien écrite par le père de l'autrice et que celle-ci a remanié. L'intrigue est fine mais je ne me suis pas complètement plongée dans cette histoire. Ce que j'ai aimé en plus de l'écriture, c'est que cette nouvelle se passe principalement dans un train et j'adore les romans où les histoires se passent dans les trains. Ça donne un côté romantique ou mystérieux selon le récit.

C'est une critique en demi-teinte que je laisse sur Babelio.
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Correspondance (1951-1956) - D'Hadrien à Zénon I

Ces lettres témoignent d'une vision de la lecture, comme un voyage à la découverte de l'Autre, qui exige du lecteur un véritable engagement et surtout une immense curiosité. Ensuite parce que ces échanges entre Marguerite Yourcenar et ses lecteurs apportent un éclairage passionnant au sujet de ses propres livres, en même temps qu'une magnifique invitation à les (re)lire.
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Correspondance (1961-1963) - D'Hadrien à Zénon,..

Marguerite Yourcenar distille […] dans ses lettres les constats que l’actualité lui inspire et les réflexions que sa culture lui suggère.
Lien : http://www.lalibre.be/cultur..
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Correspondance (1961-1963) - D'Hadrien à Zénon,..

Un ouvrage aride en raison de la teneur des lettres. En effet, dans leur grande majorité, elles sont d'ordre professionnel : lettres envoyées aux éditions Plon et Gallimard (les deux éditeurs de Yourcenar), à diverses revues, à des directeurs de musées, à des universités, à son avocat.

Un ouvrage aride donc mais ô combien intéressant ! De fait, ces lettres nous permettent de découvrir les projets et buts de Yourcenar, son érudition impressionnante, son éthique intellectuelle, sa rigueur et sa méticulosité. Ces lettres mettent aussi en lumière sa générosité intellectuelle car non seulement elle lisait les ouvrages que ses confrères lui envoyaient mais prenait aussi le temps d'en faire des analyses poussées. Dans certaines des lettres composant ce volume, nous constatons d'ailleurs que Yourcenar n'était pas avare de critiques, parfois âpres, à l'encontre de ses confrères ou de jeunes auteurs mais qu'elle procédait ainsi par franchise et par véritable désir que son correspondant améliorât ses écrits. Enfin, à travers cette correspondance, nous découvrons des réflexions de Yourcenar sur l'Histoire et sur l'Homme. En somme, à travers cette correspondance s'étalant sur trois ans, c'est bien le portrait d'une humaniste dans toutes les acceptions du terme qui se donne à voir.
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Croquis et griffonnis

Critique de Josyane Savigneau pour le Magazine Littéraire



Ceux qui tiennent Marguerite Yourcenar pour une femme absolument rationnelle ou voient en elle un écrivain d'un classicisme un peu froid seront étonnés de découvrir ses « croquis et griffonis », commentés de manière très pertinente par une chercheuse américaine, Sue Lonoff de Cuevas. Certains les trouveront peut-être ridicules dans leur maladresse, mais d'autres seront touchés par cette « insouciance enfantine » que souligne Sue Lonoff de Cuevas : « L'écrivain qui travaille sa langue si scrupuleusement n'essaie pas d'être au niveau de quelque norme que ce soit lorsque son stylo ou son crayon trace des illustrations. Yourcenar les croque parce qu'elles servent son propos et parce que les dessiner lui fait plaisir. » Ce qu'elle a dessiné dans son jeune âge a été perdu, à l'exception d'une illustration - une sorte de frise - pour un sonnet écrit à 12 ans et offert, en 1915, à sa gouvernante (ci-contre). Mais, dans sa bibliothèque et dans les documents qu'elle a déposés à Harvard, on a trouvé les « graphiques d'une vie », croquis dans ses manuscrits, en marge des livres de ses auteurs de prédilection, dessins accompagnant des dédicaces, coloriages même parfois.

Une pratique qui n'a rien d'exceptionnel. On connaît de nombreux dessins de Valéry, de Proust, de Colette, de Verlaine et de bien d'autres. Mais Yourcenar, précise Sue Lonoff de Cuevas, a « moins de talent, non seulement que ceux qui dessinaient comme des professionnels, à l'instar de Cocteau, mais aussi moins que la plupart des amateurs ». Ses dessins sont souvent sans grâce, comme cette « femme drapée » figurant dans les Pages choisies de Nerval. Seule notable exception, un beau profil d'Albertine, sur une feuille glissée entre deux pages de la traduction anglaise d'À l'ombre des jeunes filles en fleurs - un exemplaire dont Yourcenar s'était probablement servi lorsqu'elle enseignait au Sarah Lawrence College, en 1950.

L'intérêt de ces documents n'est donc pas de faire découvrir une Marguerite Yourcenar ignorée, artiste, mais de la révéler dans son intimité. Comme elle disait tenir parfois un journal « pour ne pas perdre pied dans cette eau qui coule », comme elle noircissait des pages et des pages en grec « pour se rapprocher d'Hadrien », ou scandait le nom de Zénon pour se rapprocher de lui aussi en écrivant L'?uvre au noir, elle dessinait des personnages - des femmes essentiellement -, des figures mythologiques, des sujets religieux et des croix, des animaux réels - ses chiens - ou imaginaires, des bâtiments, des rues, des plans - celui de la maison de Marcella dans Denier du rêve -, des arbres généalogiques, voire des partitions - celle pour La Chanson de l'aventurier, dans L'?uvre au noir.

Elle était rétive aux confidences, mais elle a laissé, sciemment, derrière elle, de petites confessions en forme de dessins. On constate ainsi sa fascination pour les mains. Elle a toutefois échoué à dessiner un ex-libris qui lui convienne et en a chargé un ami. Il représente deux mains droites posées sur deux pages d'un livre ouvert, et porte en haut la mention « Marguerite Yourcenar » et en bas « Grace Frick », sa compagne de toute une vie.

Sur un carnet portant en couverture « Fleurs et arbustes. Petite Plaisance », elle a croqué les fleurs qu'elle plantait dans le jardin de sa maison du Maine. Un jardin qu'elle aimait passionnément, mais dont la nomade qu'elle était s'est sentie prisonnière quand la maladie de Grace Frick l'a empêchée de voyager. « Regarder les images jusqu'à les faire bouger », écrivait-elle dans des notes pour un album illustré devant accompagner L'?uvre au noir. C'est certainement ce qu'elle a fait, en dessinant, quand elle se sentait condamnée à une « vie immobile ».
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Denier du rêve

J'ai l'impression d'avoir été trompé par le résumé. Je m'attendais à quelque chose de plus politique. L'époque et le contexte précis ne sont que la toile de fond sur laquelle sont dessinés les portraits d'une dizaine de personnages. Ces portraits sont très détaillés et d'une grande profondeur psychologique. Ils se croisent plus ou moins intimement dans le court espace temporel du roman. L'écriture est fine et élégante. Quant à cette pièce de monnaie qui s'échange entre les personnages et qui donne son titre au roman, et bien je confesse que je ne l'avais pas remarquée. C'est la préface lue à la suite du roman qui m'a ouvert les yeux !
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Denier du rêve

Rome, an XI du fascisme. Roulant de main en main, une pièce de dix lires -le denier du titre- est le témoin que se passent une dizaine de protagonistes dans leur course aux rêves. Qu'ils soient époux, amants, parents, complices ou clients cette poignée d'Italiens s'offre à bon compte un fantasme de pacotille ou une issue de secours : du plaisir, un mensonge, un vœu, une bonne conscience voire la mort. Un liard d'espoir dans une ville éternelle sous influence. Fort de son pouvoir quasi impérial, Mussolini étend en effet sur le pays l'ombre de son profil prognathe et carnassier.



Yourcenar, curieusement brutale et charnelle, sonde les cœurs, fouille les histoires, pénètre les replis de chaque conscience avec maestria. Qu'elle éveille un vieux peintre échiné, une fleuriste avare, une actrice autolâtre, une prostituée cancéreuse ou une vieille fille brisée, l'écrivain le fait avec une férocité délicate. Les tranches de vie qu'elle leur prête sont des ébauches de romans dont on aurait aimé feuilleté les pages.



Sa tendresse, l'auteur l'accorde surtout à un quartet de partisans. Carlo Stevo, écrivain martyr de la liberté dont le fantôme hante ceux qui l'ont aimé, Massimo le traître bourrelé de remords, Alessandro, fasciste par opportunisme et surtout Marcella, terroriste lasse dont l'attentat programmé résonne comme un suicide. Leur parcours de sang et de larmes éclabousse les ruelles mordorées de Rome.



Chaque phrase de ce denier est trébuchée avec application : dans cette pesée des âmes, Yourcenar, en orfèvre affermie, invoque la culture classique, les mythes et les dieux sans négliger la douloureuse condition humaine. Son écriture stylisée et limpide brasille de lueurs ineffables.



En effeuillant la Marguerite... Je l'aime, un peu, beaucoup...
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