AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Maria Dueñas (123)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Demain à Santa Cecilia

Demain à Santa Cecilia, c'est une grande fresque romanesque sur l'Espagne franquiste, le monde universitaire moderne, les missions des pères franciscains espagnols en Californie à la fin du XIXè siècle, les artistes espagnols exilés du XXè siècle... et Blanca, une universitaire de 45 ans dont la vie se met à dérailler en même temps que son mari à fréquenter une autre femme.



Le récit mêle les époques et les thèmes, les histoires personnelles et les recherches universitaires, la philosophie de magazine féminin et l'érudition. Ca aurait pu être un soufflé raté, mais ça ne l'est pas du tout. Le résultat ? j'ai adoré !



Maria Duenas devient de plus en plus pour moi la Ken Follet espagnole, avec le même goût des longues sagas, la même recherche historique et les mêmes histoires universelles mais tellement agréables. J'étais hier à Santa Cecilia avec elle, et j'y retournerai volontiers demain. Ou ailleurs, tant qu'elle me raconte de belles histoires !
Commenter  J’apprécie          547
L'espionne de Tanger

Dans le Madrid des années 30, Sira Quiroga mène un vie bien rangée aux côtés de sa mère, que ce soit dans leur modeste appartement ou dans l'atelier de Madame Manuela où elles sont toutes deux couturières. Fiancé au gentil Ignacio, elle prévoit de se marier bientôt mais avant cela il lui faut consolider sa situation professionnelle. En effet, l'époque est troublée. La République a fait fuir les riches madrilènes vers la campagne et les clientes se font rares à l'atelier. Poussée par Ignacio, Sira décide de devenir fonctionnaire mais pour cela il lui faut apprendre la dactylographie. Les fiancés se mettent donc à la recherche de la parfaite machine à écrire sans se douter que cet achat bouleversera leur vie à tout jamais.

La sage et raisonnable Sira tombe éperdument amoureuse du gérant de la boutique Hispano-Olivetti, le séduisant et sensuel Ramiro, de dix ans son aîné. Faisant fi de son éducation et de ses principes, elle rompt ses fiançailles et devient sa maîtresse. Ensemble, ils quittent Madrid en proie aux troubles et gagnent Tanger pour y monter une affaire. Mais le beau Ramiro n'est pas homme à rester en place. D'autres aventures l'appellent et il quitte Sira en la dépouillant de tous ses biens.

Seule, ruinée et criblée de dettes, Sira trouve refuge à Tetouan, capitale du Protectorat espagnol au Maroc. Retourner en Espagne est impossible. La guerre civile a éclaté et le détroit est bloqué. Après des mois de déprime, la jeune fille, aidée par la propriétaire de la pension où elle vit, monte une maison de couture qui deviendra bientôt l'endroit où toutes les femmes en vue de Tetouan viennent s'habiller. C'est le début pour Sira d'une vie d'aventures bien loin de tout ce qu'elle pouvait imaginer...





Attention! Ce livre est un piège! Dès qu'on lit les premières phrases, on est emporté par la plume de Maria DUEÑAS dans la vie de son héroïne et l'on ne peut plus s'empêcher de lire et de lire encore, sans jamais s'arrêter.

Sira, la couturière qui a de l'or au bout des doigts, évoque ses souvenirs sans rien cacher de ses peines, ses joies, ses déconvenues, ses craintes, ses faiblesses. Tout au long du roman on assiste à la métamorphose d'une jeune fille timorée qui subit les évènements, tantôt guidée par sa mère, tantôt par un homme, sans conscience politique véritable en une femme forte et sûre d'elle qui décide de sa vie et prend des risques pour ce qu'elle croit bon pour son pays. Au gré de ses rencontres, elle se fera des amis aussi bien parmi les anonymes que parmi les personnalités en vue. De couturière elle deviendra espionne pour le compte des services secrets britanniques et voyagera de Tanger à Madrid en passant par Lisbonne, toujours en quête de renseignements utiles à ceux qui l'emploient et qui ont pour but la neutralité de l'Espagne de Franco. Avec elle, on découvre la deuxième guerre mondiale sous un autre angle, depuis le Maroc préservé jusqu'à l'Espagne et le Portugal qui louvoient entre les puissances de l'Axe et les Alliés. Entre ceux qui veulent profiter de la guerre pour faire fortune en commerçant avec l'Allemagne et ceux qui veulent se rapprocher de la Grande-Bretagne pour arrêter Hitler, Sira apporte sa petite contribution pour démasquer les uns et aider les autres.

Et Sira, héroïne belle et courageuse, n'est pas la seule pépite de ce livre. Les personnages secondaires hauts en couleurs tiennent aussi une place de choix, que ce soit Candelaria la Contrebandière qui aidera Sira à monter sa maison de couture ou Felix son voisin sous l'emprise d'une mère despotique qui fera son éducation culturelle, ou encore Juan Luis Beigbeder, haut-commissaire de Tetouan, amoureux fou du Maroc et de son peuple et de sa maîtresse, l'extravagante britannique Rosalinda Fox, et qui deviendra le Ministre des Affaires Etrangères de Franco. Tous ceux qui gravitent autour de Sira (personnages réels ou fictifs) contribuent à faire de ce livre un grand moment de lecture. On s'attache, on pleure, on frémit, on s'enthousiasme avec eux et c'est avec regret qu'on les quitte en tournant la dernière page. Un énorme coup de coeur.
Commenter  J’apprécie          541
L'espionne de Tanger

Quelle belle histoire romanesque nous fait vivre cette espionne de Tanger !



C'est tout à la fois un roman d'espionnage et d'aventures, un documentaire sur l'Espagne de Franco et son protectorat au Maroc, un récit d'apprentissage, une romance...



Impossible de ne pas rêver de couture en lisant, pour faire des toilettes somptueuses à partir de soieries et autres étoffes... ou espionnage, au choix !



Plus exotiques et attachants les uns que les autres, les personnages, Sira la couturière en tête, nous entrainent dans une grande épopée passionnante, qui nous distrait autant qu'elle nous instruit.



Si Ken Follett avait un château en Espagne, il pourrait y accueillir Maria Duenas, qui signe ici une épopée digne des Piliers de la Terre.
Commenter  J’apprécie          463
Soledad

C’est l’histoire d’un aventurier mexicain, devenu riche à millions puis ruiné, qui part à Cuba et en Espagne pour essayer de reconstituer sa fortune. Pas parce qu’il est ambitieux et volontaire, non, juste pour pouvoir assurer un beau mariage à ses enfants. Mouais... et qui rencontre au passage la belle et tragique Soledad... re-mouais...



Si les péripéties autour du monde hispanique sont sympathiques et folkloriques, l’intrigue et les personnages ne sont pas à la hauteur de L’espionne de Tanger, le magnifique premier livre de cette auteure espagnole. Ici, c´est un peu cousu de fil blanc, un peu lent, un peu bizarre.



Il y a quelques très beaux passages où on a envie de réserver directement un vol pour Jerez, de prendre un petit apero sur la terrasse au-dessus des vignes ou de se mettre au billard. Mais il y en a beaucoup d’autres qui nous donnent envie de tout faire, sauf de lire. Bref, ce xérès n’a pas assez décanté à mon sens... mais il ne m’empêchera pas de découvrir les prochains millésimes de Maria Duenas !



Challenge Multi-Defis
Commenter  J’apprécie          450
Soledad

Mexico, 1860. Venu d'Espagne avec pour seuls bagages deux enfants orphelins de leur mère morte en couches, Mauro Larrea a fait fortune dans les mines d'argent au fond desquelles il a commencé par travailler comme simple mineur. Désormais riche, introduit dans la meilleure société mexicaine, il n'a plus qu'un seul souci : remettre son fils Nicolas dans le droit chemin en l'unissant avec la fille d'une des plus grosse fortune de la ville. Hélas, ses beaux projets s'envolent en même temps qu'éclate la guerre de Sécession aux Etats-Unis où ses derniers investissements sont bloqués. Ruiné, Larrea veut avant tout sauver les apparences et protéger ses enfants de la honte. Il quitte le Mexique à la hâte et embarque pour Cuba dans l'espoir d'y trouver des affaires juteuses susceptibles de le remettre rapidement à flot. Les hasards de la vie font de lui le propriétaire d'un domaine viticole en Andalousie. le voilà donc de retour au pays natal avec l'idée de tout vendre pour rentrer à Mexico les poches pleines. le temps presse et pourtant...sa rencontre avec l'envoûtante Soledad Montalvo Claydon pourrait mettre à mal toutes ses certitudes.





Evasion, exotisme, aventures, romantisme...Maria Dueñas nous convie à un voyage dans le temps et dans l'espace et nous emmène à la fin du XIXè siècle, au Mexique, à Cuba et en Espagne. C'est l'occasion pour elle d'évoquer un empire colonial espagnol qui commence à se déliter, confronté aux envies d'indépendance de ses colonies d'Outre-mer. le Mexique est déjà un pays libre qui a fait la fortune des exploitants miniers tandis que Cuba reste dans le giron de la mère patrie, pratique l'esclavage et la traite négrière. Grâce à un travail de documentation d'envergure, l'auteure décrit avec précision les moeurs, le mode de vie, les transports, les technologies propres à l'époque. En Espagne, elle nous entraîne dans le monde des vignobles de Jerez de la Frontera, chais, caves, vignes et riches familles de viticulteurs. C'est en Andalousie qu'apparaît la belle Soledad qui donne son nom au roman. Avec elle, l'histoire prend un tour plus tragique, plus romantique, plus stéréotypé. Entre commerce du vin, secrets de famille et amour impossible, la rencontre entre Mauro Larrea et Soledad Montalvo fait des étincelles mais n'est pas entièrement convaincante...

Le roman souffre de quelques longueurs, l'histoire ronronne sans jamais décoller jusqu'à sa fin prévisible. Curieusement, malgré les voyages, l'aventure, les grands sentiments, Soledad manque de souffle et n'atteint pas le niveau de L'espionne de Tanger, le premier roman de Maria Dueñas. Une lecture plutôt laborieuse et assez décevante.
Commenter  J’apprécie          430
Demain à Santa Cecilia

Tout d'abord, je remercie Babelio et son opération Masse Critique mais également les éditions points pour m'avoir permis de découvrir cette petite pépite. C'est ma première rencontre avec Maria Duenas mais certainement pas la dernière car Demain a Santa Cecilia est un vrai coup de cœur.



Blanca vient de se séparer de son mari après vingt cinq ans de mariage, ses enfants sont grand et volent de leurs propres ailes et elle souhaite prendre un nouveau départ le plus vite possible : "Parfois, tout s’écroule autour de nous, telle une pesante et froid chape de plomb. Ce fut ce que je ressentis en ouvrant la porte de mon bureau. Si familier, si chaleureux, si personnel. Avant.Pourtant, de prime abord, rien ne justifiait ce désespoir. Tout était resté en l’état. Les rayonnages remplis de livres, le tableau de liège couvert d’horaires et d'avertissements. Chemises, dossiers, affiches d'expositions anciennes, enveloppes a mon nom. Le calendrier figé deux mois auparavant, juillet 1999. Tout était intact dans cet espace qui m'avait servi de refuge pendant quatorze années, le réduit qui , une année scolaire après l'autre, accueillait des hordes d’étudiants, indécis, revendicateurs et ambitieux. Dans ce décor immuable, seuls avaient changé les piliers qui me soutenaient. De haut en bas, en totalité.

Deux ou trois minutes s’étaient écoulées depuis mon arrivée. Peut-être dix, ou bien même pas une. En tout cas, assez pour prendre une décision. Mon premier mouvement consista a composer un numéro de téléphone. Pour toute réponse, je n'obtins que celle aseptisée d'une boite vocale. J'hésitai entre raccrocher ou non, le non l'emporta.

- Rosalia, ici Blanca Perea. J'ai besoin de ton aide, il faut que je m'en aille.Je ne sais pas ou et je m'en fiche. La ou je ne connaîtrai personne et ou personne ne me connaîtra. Je sais que ça tombe on ne peut plus mal, au tout début de l’année scolaire, mais appelle-moi des que possible, s'il te plaît." Un peu sur un coup de tête, elle qui l'Espagne pour la Californie et accepte un poste de recherche dans une université. Son nouvel emploi consiste donc a trier les papiers d'un professeur mort trente ans plus tôt.



Parallèlement, on suit l'histoire de ce professeur, Andres Fontana et de son élève Daniel Carter, devenu lui aussi brillant universitaire et qui va devenir proche de Blanca.

Si au début on est un peu déboussolé de suivre plusieurs histoires en même temps, il arrive très vite le moment ou toutes les pièces du puzzle s'emboîtent. Mais tout ceci se fait lentement. Certaines critiques parlent de longueurs dans le texte de Maria Duenas, mais de mon coté, je ne me suis pas ennuyée une seconde. Au contraire, c'est avec une certaine tristesse que je refermais la dernière page du roman. Dans certain avis aussi, certains évoque le fait qu'on devine rapidement l'intrigue de mon coté, je n'ai rien vu venir et je trouve que l'auteur a su maintenir un certain "suspense".



Mais le roman n'est pas simplement, l'histoire d'un trio de personnages, c'est bien plus que cela. On y découvre en toile de fond, l'histoire de l'Espagne sous le régime de Franco, les mœurs de ses habitants et leur vie au début des années 60. L'auteur fait également référence a de nombreux ouvrages de la littérature contemporaine espagnole mais aussi des chansons, de titres de films d'époque et l'on se sent transporté.

On découvre également l'histoire de la Californie et l'encrage des espagnols.

Bref c'est un roman très dense, magnifiquement bien écrit et très documenté que je ne peux que vous recommander.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
Commenter  J’apprécie          360
L'espionne de Tanger

L’Espagne, dans son besoin de faire face au passé, connait depuis plusieurs années, un boom de la littérature abordant la Guerre Civile (1936-1939). Certains de ces ouvrages sont assez noirs, et d’autres, comme El Tiempo entre costuras (vous me pardonnerez de n’utiliser que le titre espagnol, mais les titres français, L’espionne de Tanger ou Le fil du destin sont vraiment peu représentatifs du roman à mes yeux, pas de grandes réussites...) se servent de cette période comme toile de fond, sans s’imbiber d’une lourdeur décourageante pour le lecteur avide de voyages.



El tiempo entre costuras nous transporte donc d’une Madrid en pleine guerre civile, au Protectorat espagnol, -Tanger la cosmopolite et Tetouan-.



Sira, une jeune couturière espagnole, se verra entraînée par le flot de l’histoire, et deviendra un agent spécial des Forces Alliées : elle finira par travailler pour les Anglais.



Présenté comme cela, vous allez penser qu’il s’agit avant tout d’un roman d’espionnage, et beaucoup d’entre vous vont tourner les talons. Attendez ! Non, ce n’est pas un roman d’espionnage, ni un roman d’amour d’ailleurs, ni un roman historique. De quoi s’agit-il alors ? D’un roman d’aventures, de l’épopée d’une femme, qui se bat pour survivre dans un contexte historique difficile, et avec une condition difficile, -celle d’être une femme dans une Espagne dans la tourmente-. Un roman profondément intimiste finalement, tant l’auteure s’est attachée à plonger au cœur de ses protagonistes. Malgré une narration à la première personne, elle nous dresse des portraits attachants des personnages secondaires, au langage parfois fleuri, mais tellement authentiques.



Ce livre m’a littéralement emportée, j’ai eu beaucoup de mal à le lâcher. Il a connu un grand succès en Espagne, mais ce n’est pas forcément un gage de qualité…Mais je dois dire que ce succès est mérité. Il s’agit de littérature sans prétention, de littérature d’évasion, mais l’auteure a fait preuve d’une grande rigueur en ce qui concerne les faits, les descriptions, et certains personnages historiques de l’époque. Tous ces éléments s’imbriquent naturellement dans la trame du récit, et nous livrent un contexte passionnant. Petite et grande Histoire se mélangent au gré d’une écriture fluide et agréable (j’espère que la traduction française sera à la hauteur de la version originale), conférant un rythme au récit qui m’a laissé peu de répit.


Lien : http://lelivrevie.blogspot.f..
Commenter  J’apprécie          363
L'espionne de Tanger

Sira Quiroga, élevée par sa mère célibataire, grandit dans les années trente à Madrid et devient couturière comme sa mère, première main d'une maison de couture. Mais avec la crise de la fin des années trente et la fermeture de l'atelier de couture, elle s'oriente vers le secrétariat, soutenue par Ignacio son fiancé mais sa rencontre avec Ramiro, va faire basculer son destin Avec lui elle part pour Tanger, alors protectorat espagnol pour faire des affaires, qui vont vite s'avérer louches.....Restée seule et quittant Tanger pour Tétouan, où elle espère embarquer pour l'Espagne, elle va se retrouver bloquée dans la petite ville alors qu'éclate la guerre civile espagnole et va devoir faire preuve d'imagination pour y survivre...avec ses doigts d'or, pourquoi ne pas créer un maison de couture, avec la clientèle étrangère résidant dans la ville, fonctionnaires espagnoles, allemands fortunés, aristocrates britanniques et affairistes de tout poil...



L'espionne de Tanger est une très bonne surprise, un roman à la fois d'aventures et historique qui, grâce aux nombreuses mésaventures et retournements de situation de l'héroïne, m'a emmené dans les années trente et quarante à Tanger, puis Tétouan, dans le microcosme européen, à la fois nid d'espions, favorisant les affaires, les liaisons dangereuses entre politique et amitiés superficielles. Un roman où se succède une série d'aventures qui éclairent sur l'histoire de l'Espagne, y mêlant habilement des personnages historiques dans un style qui m'a complètement séduite, j'ai été happée dans ce roman Maria Dueñas et j'y ai appris beaucoup sur le protectorat espagnol au Maroc.

Il y avait longtemps que je n'avais pas été aussi enthousiasmée - depuis

Le Médecin d'Ispahan, je pense...
Commenter  J’apprécie          323
L'espionne de Tanger

Le titre de ce pavé pourrait laisser présumer une bluette à l’eau de rose mais l’Espionne de Tanger est un beau roman sur la période trouble de la guerre civile espagnole et la 2e guerre mondiale qui se laisse dévorer avec délice.

Bien avant d’être espionne, Sira Quiroga est d’abord une petite couturière madrilène dont le destin sera chamboulé par sa rencontre avec un jeune homme indélicat qui l’emmènera à Tanger. Et avant de découvrir les arcanes de l’espionnage de haut vol, c’est d’abord dans les soieries, les shantungs et les taffetas que sera plongé le lecteur, au cœur du protectorat espagnol de Tanger puis de Tétouan, pendant la guerre civile espagnole.

C’est depuis le Maroc donc, que Sira suit la guerre civile qui met son pays à feu et à sang, puis l’embrasement européen qui menace l’Espagne. C’est également au Maroc qu’elle habille dans son atelier toutes les femmes de la haute société espagnole, allemande ou anglaise.

Après un début assez lent, ce n’est qu’aux deux-tiers du roman que Sira fait son apprentissage de Mata Hari et le lecteur avec elle découvre la position délicate de l’Espagne pendant la 2e guerre mondiale.

Distrayant et instructif, souvent palpitant, voici un roman d’aventure, d’amour et d’espionnage dans la meilleure tradition du genre qui plaira aux âmes romanesques !

Commenter  J’apprécie          293
Les trois filles du Capitán

Trois jeunes filles et leur mère sont à peine arrivées à New-York de leur Espagne natale pour rejoindre le père quand celui-ci meurt dans un accident. Elles ne se faisaient pas à cette nouvelle vie mais elles vont devoir se débrouiller et cela ne pas être facile.

A travers les péripéties de ces 4 femmes, il est question d'analphabétisme, de déracinement, de pauvreté, de tradition, d'obstacle et de trahison.

Il est aussi question de solidarité, de rêves de débrouillardise et de d'amour.

Les hommes sont soient des salauds soient des héros.

Alors oui, il y a quelques clichés mais le style est simple et soignée, l'intrigue intéressante et les personnages (paradoxalement surtout certains hommes) attachants.

Ce petit tour dans le New-York des années 30 est un bon moment de lecture.
Commenter  J’apprécie          270
Les trois filles du Capitán

Lu dans le cadre du Prix du Meilleur Roman Points.



María Dueñas nous embarque pour le New-York des années 30, au coeur du quartier des immigrés espagnols, auprès de trois soeurs et de leur mère, fraîchement arrivées dans la grande ville. le père de famille, homme fantasque et absent, est mort d'un accident dans la zone portuaire. Très vite, la veuve et ses filles doivent se débrouiller toutes seules et gagner leur vie.



Elles décident donc de mettre en état la cantine qu'il leur a cédée, espèce de gargote qui n'a jamais attiré grand monde et qui a pour nom le « Capitán ». Victoria, l'aînée, s'occupe du restaurant avec sa mère Remedios, Mona est préposée aux courses et à la logistique et Luz, la plus jeune, travaille dans une laverie du quartier et rêve de devenir célèbre. On assiste un peu à leur mue, passant de jeunes filles à femmes plus affirmées. Elles ne flanchent pas et restent fermes, malgré l'adversité. En ce sens, on peut considérer que ce roman est féministe.



Exilées, ces quatre femmes se battent contre la barrière de la langue, les hommes mal attentionnés et véreux, le quand-dira-t-on et les préjugés. Endettées, elles triment et peinent à se dégager un revenu. Mais heureusement, elles font de belles rencontres et une grande solidarité s'installent entre elles et autour d'elles.



C'est un roman fleuve aux multiples personnages et péripéties ! Dès les premières pages, j'ai trouvé ma place dans cet univers new-yorkais, au sein de cette communauté espagnole pauvre, entre airs de tango et rythmes de rumba. Les personnages sont bien dessinés, avec leurs qualités et leurs défauts, et l'atmosphère est très bien rendue, tant grâce à l'écriture fouillée qu'au travail de recherche entrepris par l'auteure.



Un grand livre, tant par sa taille (quelques 600 pages) que par son souffle romanesque. Très bien ficelé, on souhaite connaître la suite et on tourne les pages avec plaisir.



Je ne suis pas du tout habituée à ce type de romans - une saga, de surcroît historique - mais j'en ai trouvé la lecture agréable malgré quelques digressions et une fin qui m'a laissée sur ma faim !



Mais je ne vous en dis pas plus et vous invite à le lire. Pour sûr qu'il vous plaira !



Commenter  J’apprécie          260
L'espionne de Tanger

L'espionne de Tanger de Maria Duenas ... un roman addictif, fort bien écrit, une période mouvementée de l'historie espagnole et mondiale, des personnages venus de tous les horizons politiques, sociologiques et idéologiques, une plongée dans un univers où tout se passe en coulisses pour le meilleur ou le pire, la promesse de nuits courtes et de journées fort occupées... Comme de nombreux lecteurs avant moi il m'a fallu tourner les pages encore et encore ..

Un roman comme je les aime, des personnages attachants, charismatiques pour certains, dont le parcours de vie croise la route de personnalités connues et reconnues. Des péripéties à chaque page ou presque et au final le sentiment d'avoir beaucoup appris. Que demander de plus?

Je pourrais vous parler pendant des heures de Sira Quiroga modeste apprentie dans l'atelier de Madame Manuela, de ses amours, de sa désespérance, de ses rencontres à Tetouan où elle a échoué , de sa remontée vers la lumière à force de volonté, de pugnacité et grâce à son immense talent de couturière, des rencontres improbables qu'elle va faire, de son destin hors du commun à l'abri des regards, de .. et de...Mais je n'en ferai rien je vous laisse le plaisir de partir pour Tanger, Tetouan, et plus encore.

Ps : je viens de découvrir que mi-juin parait la suite !!! Sira, le retour à Tanger

Commenter  J’apprécie          230
L'espionne de Tanger

Une agréable découverte que cette espionne de Tanger ! Sans l'insistance d'une collègue et amie, j'avoue que je ne me serais jamais laissée tenter par un livre dont le titre ne me disait rien qui vaille.

Et cependant , quelle belle lecture je viens de faire. Nous nous retrouvons dans l'Espagne franquiste ( en réalité le roman démarre juste avant l'accession de Franco au pouvoir ) avec une jeune héroïne prénommée Sira. Cette dernière, couturière, va se retrouver au Maroc fort seule et démunie. ( à cause d'un homme, evidemment...) Il lui faudra beaucoup de courage et de persévérance pour réussir à triompher de l'adversité et c'est à force de labeur acharné que la jeune femme arrive à retomber sur ses pieds.

Son destin de couturière semble tout tracé, mais l'Histoire avec un grand H va s'en mêler. La deuxième guerre mondiale approche et elle va être contactée pour "renseigner" les anglais sur les liens qui pourraient exister entre les nazis et les espagnols officiellement neutres lors de ce conflit.

Une belle histoire, avec un très beau portrait de femme .

Je ne connais pas bien l'histoire de l'Espagne et encore moins au vingtième siècle. Ce livre m'a permis de mieux comprendre et connaitre cette période difficile . L’héroïne du roman côtoie certains personnages qui eux ont réellement existé, et cela ajoute encore de la crédibilité à ce livre.

Merci à toi, A. ! Grâce à toi, j'ai vraiment passé quelques très belles heures de lecture



Challenge Pavés 2016/2017
Commenter  J’apprécie          220
L'espionne de Tanger

Un très bon roman à la fois historique et romantique. L'histoire est bien menée avec des rebondissements certes prévisibles mais pour une fois agréables.....on se laisse séduire par la belle Sira élégante et charmeuse et terriblement efficace tant dans son activité officielle que dans son activité occulte! On découvre ou redecouvre la position de l'Espagne pendnat la guerre, tout en se laissant emporter par le charme de la société du protectorat, des parfums de l'Afrique qu'on devine, et de certains personnages qui nous plongent avec délice dans un siècle qui n'est plus et qui a donné avec le pire aussi le meilleur, ce raffinement qui venait du 19 et qu'une certaine catégorie de personnes savaient véhiculer encore en ce milieu du 20 siècle laissant à l'ionscouciance un charme désuet qu'on regrette aujourd'hui tant il avait de l'élégance et de l'esprit...
Commenter  J’apprécie          130
Les trois filles du Capitán

Une saga familiale que l'on ne peut qu'apprécier. Les trois filles du Capitan sont les héroïnes de ce roman. Le capitan, c'est un bar restaurant que leur père a souhaité mettre en place en plein coeur de New York. Ce dernier est parti et a créé ce lieudit à la sueur de son front. Originaire d'Espagne, il a souhaité faire venir sa famille et ses trois filles auprès de lui. Il n'avait pas prédit sa mort accidentelle des plus tragique, qui laisse sans ressources et criblée de dettes une famille divisée.

Ce récit c'est l'histoire de ses trois filles qui à force de volonté, de force et de courage vont tenter de se sortir du marasme dans lequel elles sont plongées au coeur d'un pays étranger.

Une saga que l'on peut suivre cet été avec grand plaisir. Le style est des plus agréable, les personnages attachants et l'histoire des plus intéressante.

Un beau moment de lecture...
Commenter  J’apprécie          120
L'espionne de Tanger

Gros coup de coeur. C'est pour moi LA belle surprise de cette fin d'année ! Les éditeurs m'étonneront toujours. Pourquoi une si belle plume n'a pas été mise sous les feux des projecteurs sachant que ce roman s'est déjà vendu à plus de 2 millions d'exemplaires dans le monde?



Délicieuse lecture donc et qui ravira tous les amoureux de la période de l'entre-deux-guerres. « L'espionne de Tanger » est un grand roman à bien des égards. C'est à la fois un roman d'apprentissage, d'espionnage et historique. On suit les aventures de la jeune et naïve Sira, modeste couturière de Madrid puis de Tetouan/Tanger, qui se verra poussée par le destin à devenir une espionne au service des anglais avec comme cadre historique la période allant de la guerre civile espagnole jusqu'aux débuts de l'invasion nazie sur l'Europe.



En introduisant de nombreux personnages historiques, « Maria Duenas » donne aussi toute la crédibilité à son roman. C'est ainsi tout un pan de l'histoire coloniale espagnole et franquiste qui est retracé. Les décors de l'ancienne médina de Tanger et Tetouan sont extrêmement bien renseignés et donnent un certain exotisme à l'histoire sans parler des autres personnages secondaires hauts en couleur que notre héroïne va croiser. le tout dans un style léger, empli d'humour et de situations rocambolesques.



Bonne lecture à tous !



NB : Grosse erreur sur la 4éme de couverture. Ce n'est pas la maitresse de l'ambassadeur d'Angleterre qui fait une proposition à Sira, mais plutôt la maitresse du ministre de l'extérieur espagnol…

Commenter  J’apprécie          120
Les trois filles du Capitán

J'ai beaucoup apprécié ce roman que j'ai trouvé très prenant. L’auteure nous raconte l’histoire d’une famille espagnole qui émigre aux Etats Unis va tout faire pour s’en sortir. On est vite plongé dans l'intimité de la famille Arènas. J'ai trouvé les trois héroïnes particulièrement attachantes et courageuses, elles ont su rester unies malgré leurs malheurs. J'ai trouvé ce récit très réaliste et ai eu beaucoup de plaisir à découvrir cette part d'histoire. De plus, ce livre est une ode à l'espoir qui, nous montre qu'avec de la volonté tout peut arriver
Commenter  J’apprécie          110
Demain à Santa Cecilia

L’auteure fait se croiser deux histoires distinctes. La première nous permet de suivre l’héroïne, Blanca. La seconde réside en un flashback où nous suivons Andrès Fontana ainsi que Daniel Carter. Ce schéma m’a plu car nous découvrons les principaux protagonistes en alternance. Cependant, l’intrigue manque franchement d’intérêt et de surprise. Le lecteur devine bien avant l’héroïne ce qui l’attend. De ce fait, l’effet des différents rebondissements retombent comme un soufflet. Il en va de même avec la chute du récit qui n’est pas surprenante. Je l’attendais avec grande impatience pensant que Maria Duenas nous assènerait peut-être un retournement final.



Pourtant l’ambiance et le contexte général m’ont plu tout comme les personnages. J’ai plutôt aimé l’héroïne même si son histoire est un peu classique et déjà vu de multiples fois en littérature ou au cinéma. Elle a tout de même su m’être attachante par ses réflexions. Par contre, je n’ai pas su saisir Daniel Carter. Il possède deux faces et use de l’une ou de l’autre à sa guise. Nous sommes face à une espèce de chasse au trésor. Cette dernière m’a permis de découvrir les missions espagnoles et jésuites construites en Californie. Je connais peu l’histoire des États-Unis et encore moins l’histoire religieuse de ce pays.



Malgré des personnages et un contexte plaisants, ce roman souffre d’une intrigue un peu légère. Ce roman ne sera malheureusement pas inoubliable. Je reste donc sur une déception. Je retenterais peut-être cette auteure avec L’espionne de Tanger qui a reçu un bon accueil.
Lien : http://danslemanoirauxlivres..
Commenter  J’apprécie          110
Sira, le retour à Tanger

Je retrouve avec plaisir le second opus des aventures de Sira. On peut très bien lire ce livre sans avoir lu le premier.

J'avais lu "l'espionne de Tanger" il y a 10 ans et j'avais peu de souvenirs.

Ce roman historique, très bien documenté, nous fait voyager dans l'espace et l'histoire en ces années d'après-guerre 1945 à 1947. Nous suivons Sira de Jérusalem à Londres, puis ensuite en Espagne et au Maroc.

Les chapitres en Palestine et en Angleterre m'ont semblé un peu long. Mais tout ce côté politique de la Palestine résonne singulièrement avec l'actualité. le rappel de personnages du premier tome me gênaient. J'ai trouvé le ton un peu froid. Ensuite l'intérêt va crescendo avec l'aventure. Sira, un personnage haut en couleurs, tout à la fois, mère, journaliste à la radio, espionne, détective d'assurance et couturière. Autour de Sira, gravitent de nombreux personnages inventés ou ayant existé, tous très bien présentés, certains haut en couleurs, d'autres plus noirs.

Avec Sira, nous suivons Eva Peron en visite officielle dans l'Espagne de Franco, et à Tanger, nous découvrons Barbara Hutton, héritière de la fortune Woolworth.

Bref, on ne s'ennuie pas et on apprend plein de choses.

De plus, et c'est important, c'est admirablement bien écrit.

Je remercie Maria Duenas, Babelio et les éditions Robert Laffont pour ces bons moments de lecture.
Commenter  J’apprécie          100
Les trois filles du Capitán

Emilio est un immigré espagnol aux USA dans les années 30. Il a toujours été en mouvement et ne s'est jamais réellement occupé de sa femme et des ses trois filles qu'il a laissé au pays. Mais par la force des choses, il est obligé de les faire venir aux Etats-Unis, contre leur volonté. Peu de temps après l'arrivée des quatre femmes, Emilio est victime d'un accident qui va obliger ses trois filles à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour faire fonctionner leur petite cantine, El Capitan....



J'avais déjà eu l'occasion de lire plusieurs romans sur des communautés européennes ayant immigrées aux Etats-Unis : des russes, des allemands, des italiens....C'est la première fois que je découvrais New-York avec l'arrivée de migrants espagnols et c'était réellement très intéressant. En plus les descriptions de la ville dans les années 30 sont très intéressantes, on prend totalement le pouls de cette petite communauté, de leurs moeurs, de leurs goûts....



Les trois filles du Capitan sont trois personnages auxquels on s'attache facilement : Victoria, l'aînée, la plus mondaine en Espagne et pourtant la plus réservée dans le nouveau monde, Mona, la cadette, la plus débrouillarde et décidée et enfin Luz, la plus jeune, artiste et rêveuse....J'ai beaucoup aimé le portrait que l'auteur fait de chacune...



Pour moi qui lit très peu de littérature espagnole, c'était une très bonne découverte !



Merci à Robert Laffont et Netgalley pour cette lecture.
Commenter  J’apprécie          100




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Maria Dueñas (718)Voir plus

Quiz Voir plus

Paul Auster

Sous quel pseudonyme a t il écrit Fausse balle ( Squeeze Play) ?

Paul Benjamin
Richard Bachman
Thomas Jefferson
Emile Ajar

10 questions
100 lecteurs ont répondu
Thème : Paul AusterCréer un quiz sur cet auteur

{* *}