AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Marie de Hennezel (540)


je savais d'intuition depuis l'enfance, que l'être humain ne se réduit pas à ce que nous voyons ou nous croyons voir.
Commenter  J’apprécie          00
J'aimerais, à ce propos, évoquer ici une situation vécue par une jeune infirmière, surprise par l'irruption d'un tel moment de compassion. Elle venait d'accueillir une jeune femme de son âge atteinte d'une tumeur et qui avait été informée de l'impossibilité de l'opérer. Après l'avoir confortablement installée dans son lit, l'infirmière s'est assise à côté d'elle et, sans doute touchée par cette marque de disponibilité, la jeune patiente a établi spontanément le contact, en prenant la main de l'infirmière. La regardant droit dans les yeux, elle lui a alors demandé : "Dis-moi, est-ce que je vais mourir ?" L'infirmière s'est alors sentie comme aspirée au fond d'un puits. Tout se défaisait en elle, elle ne savait pas quoi répondre. Elle est donc restée muette, totalement désemparée, mais elle est restée là. Elle n'a pas cherché à cacher les larmes qui maintenant remplissaient ses yeux. La situation lui demandait non pas de "dire la vérité" mais de rester vraie, c'est-à-dire en contact avec son sentiment du moment, un sentiment d'impuissance radicale. Quelques secondes à peine ont passé, et la jeune patiente a repris la parole : "J'ai compris... je te remercie... Maintenant, parlons d'autre chose !"

Le paradoxe de cette situation, c'est que montrer à un patient que l'on est démuni, ému, vulnérable, loin de l'affaiblissement, lui permet au contraire d'accepter sa condition humaine et la difficulté de son destin.
Car, en osant rester là, au cœur de son impuissance, il se produit une communication intime. L'effondrement de nos stratégies défensives est souvent une grâce, une bénédiction, lorsque nous osons partager nos sentiments avec nos patients. Oser dire ou montrer : "Moi aussi je suis démuni, moi aussi je souffre de ne rien pouvoir faire pour empêcher ce qui t'arrive."
Ne faut-il pas accepter d'être nu devant l'autre, abaisser ses barrières, entrer dans son impuissance et s'en servir comme d'un tremplin qui propulsé dans un moment de rencontre authentique ? Alors, la relation bascule. Ce n'est plus une relation entre une personne forte de son pouvoir ou de son savoir et une personne affaiblie et impuissante. C'est une relation entre deux personnes qui souffrent, chacune à leur manière, de leur condition d'être mortel (pages 213-215).
Commenter  J’apprécie          30
La beauté des personnes vieillissantes réside dans l'expression de leur visage. Cela s'appelle le charme, qui lui ne vieillit pas. Le regard et le sourire ne vieillissent pas. Ils viennent de l'intérieur.
Commenter  J’apprécie          40
Et soudain, elle (Tsilla Chelton) s'est écriée, avec force et conviction : " Mais c'est intéressant de vieillir! On est enfin libre!"
Commenter  J’apprécie          50
Je suis reconnaissante d'être encore en vie à mon âge, d'avoir cette chance d'être en bonne santé, car je sais que d'autres, emportés plus jeunes par la maladie, n'ont pas eu ce privilège. Je compte bien essayer de faire de mon vieillir une expérience heureuse, féconde et intéressante.
Commenter  J’apprécie          70
Notre corps ne se limite pas à un amas de muscles, de nerfs, de chair et d'organes, il a une dimension subtile que nous ne voyons pas mais que certains peuvent sentir. Nous sommes les uns pour les autres des transmetteurs et des récepteurs d'énergie.
Commenter  J’apprécie          70
Je me rends bien compte que François Mitterrand est touché par ce que je lui dis. Ce Dieu-là lui convient. C'est celui qu'il rencontre dans les lieux habités qu'il affectionne, c'est le dieu cosmique qu'ont adoré les païens, qu'il sent vibrer dans les arbres, dans les pierres ou sous les étoiles, dans la giroflée sauvage qui pousse entre deux pierres sèches d'un muret de Provence. Mais c'est aussi le Dieu d'amour de sa mère. L'énergie aimante qui permet de surmonter les souffrances, l'énergie qui transforme, l'énergie qui élève.
Commenter  J’apprécie          122
L'assomption
Commenter  J’apprécie          00
Page 152

Soyez claire avec vous mêmes et vous rencontrerez des personnes claires.
Commenter  J’apprécie          60
Page 140

La question n'est donc pas pourquoi une maladie, une dépression, une séparation, un deuil mais vers quoi nous conduisent t ils. Ce que l'épreuve nous fait découvrir de nous, qui nous était jusque là invisible voila le véritable objectif.
Commenter  J’apprécie          60
Ils prennent douloureusement conscience du peu d'intimité qu'ils ont avec cette personne qui va mourir, même si elle est quelqu'un de très proche, un frère, un conjoint, un parent... Les mots qui permettraient une rencontre affective, les " je t'aime ", les regards qui laissent passer l'émotion, sont comme gelés. Même la proximité physique semble difficile, et l'on voit des " proches " qui se tiennent à un mètre du lit, ou qui n'osent même pas entrer dans la chambre. On pense qu'ils sont terrorisés par la mort, mais non, justement ! Ce n'est pas la mort qui leur fait peur, c'est l'intime.
Commenter  J’apprécie          10
On a besoin d'un "Tu peux". C'est cela la véritable autorité, celle qui autorise, qui fait confiance.
Commenter  J’apprécie          10
Il ne faut pas être particulièrement religieux pour sentir que nous ne sommes pas sur terre pour passer notre vie à produire et à consommer.
Commenter  J’apprécie          111
C'est bien l'absence de sens qui caractérise notre monde moderne face à la mort. Laïc, sécularisé, s'appuyant sur une éthique inspirée par la déclaration des droits de l'homme, celui-ci s'est coupé de la sagesse des grandes traditions.
Commenter  J’apprécie          20
Sadek Béloucif a eu un jour, devant moi, cette réflexion : On rencontre de temps en temps des pépites. Il parlait de [...] ces infirmières qui rayonnent d’humanité, ces résistants, qui relèvent un triple défi : préserver une conception de l’humanité au sein du système de santé, donner des repères dans une société qui en manque de plus en plus, et enfin transmettre leur savoir-être humain.
Commenter  J’apprécie          110
Asclépios,fils d’Apollon, est confié par son père au centaure Chiron qui lui apprend la médecine. Très vite, il acquiert le don de guérir et de soulager les douleurs. Il devient d’une telle habitude qu’il réussit même à rendre la vie aux morts. Inquiet de ce pouvoir qui menace l’ordre du monde et met sa toute-puissance en péril, Zeus décide de foudroyer Asclépios.
Commenter  J’apprécie          100
Ils ont la chance d’être encore deux, ensemble, à leur âge, et je pense à tous ceux et celles qui aimeraient vivre cette complicité sereine et tendre, mais qui seuls, veufs ou divorcés, ont déjà rayé l’amour de la carte de leurs projets ; la solitude les a installés dans un pessimisme tranquille. Ils semblent s’être accommodés de ce deuil de leur vie amoureuse et sexuelle, mais c’est tellement souvent au prix d’une résignation triste qui les fait vieillir à toute vitesse.
Commenter  J’apprécie          90
André me confie : « J’ai toujours pensé que face aux tentations ― et il y en a eu ― il ne fallait pas la première fois. Quand un homme trompe sa femme une fois, il ouvre une porte qui ne sera plus refermée ! » et Jeanne d’ajouter : « Je lui ai toujours fait confiance. Je savais que si j’avais une épreuve je pouvais m’appuyer sur lui. »
Commenter  J’apprécie          50
Ils sont assis côte à côte. Il la couvre d’un regard amoureux, elle passe souvent sa main sur la sienne, avec tendresse.
C’est si rare d’être témoin d’un tel échange amoureux, en public, chez un couple d’octogénaires, que je me suis lancée. Après m’être présentée, je leur parle de mon livre sur l’avenir de l’intimité amoureuse. Je leur demande s’ils accepteraient de me parler d’eux. […]. Elle semble tout à fait prête à s’épancher, je préfère leur proposer de venir les voir en Bourgogne.
Quelques semaines plus tard, je viens chez eux. Ou plutôt chez lui, car j’apprends alors qu’ils ne vivent pas encore ensemble. […].
Il préfère que sa compagne me parle d’abord.
Peut-être ma démarche l’incommode-t-elle un peu ? Parler sexe, à 80 ans, avec un écrivain qui ne cache pas son intention de publier leur témoignage, j’imagine facilement que cela ne va pas de soi. Mais je découvre ensuite qu’il a dévoré mon livre sur l’expérience de vieillir, un ouvrage que je leur ai envoyé pour préparer notre rencontre. Les pages sont annotées et plus particulièrement celles qui concerne la sexualité dans le chapitre intitulé « Vieillir et jouir encore ». Cela me rassure. Je pense que nous pourrons alors aborder assez facilement ce sujet.
Commenter  J’apprécie          70
Le philosophe Alain disait : « Soyez heureux, voilà le vrai bonheur. » On peut décider de voir la vie sous son jour le plus lumineux plutôt que de pointer tout ce qui ne va pas. On peut décider de privilégier ce que l’on aime chez l’autre plutôt que d’attendre de lui qu’il corresponde à l’image idéale que l’on porte en soi. C’est une décision intime que tout le monde peut prendre un jour, et à tout âge.
Commenter  J’apprécie          50



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Marie de Hennezel (1546)Voir plus

Quiz Voir plus

Harry Potter pour les nuls (niveau facile)

Combien de tomes contient la série Harry Potter

6
7
8
9

7 questions
17204 lecteurs ont répondu
Thème : Harry Potter, tome 1 : Harry Potter à l'école des sorciers de J. K. RowlingCréer un quiz sur cet auteur

{* *}